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Full text of "La Parfumerie moderne : revue scientifique et de défense professionnelle"

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Numéro I. 


i5 Janvier 1909. 



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Expert-Chimiste près la Cour d'^ppei de Paris et les Tribunaux de ia Seine 


SOPP MIRM &y 1 

L'essence d'Absinthe devant le Parlement. Francis Marre 

Essences déterpénées. H. Gattbfossé 

La Culture de la Menthe dans le Vaucluse. Louis Pillet 

Anomalies... 

La Parfumerie et la loi sur les fraudes. De Borssat 

Informations.. 

Le tremblement de terre de l’Italie Méridionale... 

Lavender . 

Les Essences en thérapeutique.. 


[..es Essences nouvelles .. 


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Àf. Francis MARRE, Rue de Chaillot, 30, PARIS (XVI) 


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SUPPLÉMENT 


CORRESPONDANCE 


MM. Gattefossé et fils préviennent leur clientèle 
^ju’ils.continuent, comme parle passé, leur fabrication 
d'essences déterpénées pures de Citron, Bergamotte, 
Portugal ; les stocks en sont restreints mais peut-être 
suffisants pour faire face aux demandes jusqu à la 
reprise des expéditions de Calabre et Sicile. 

En outre, ils tiennent à la disposition des intéressés 
des échantillons de Citral de Backousta, vendu couram- 
' ment comme Citral Citron et pouvant, en effet, rempla- 
■cer l’essence de Citron sans terpénes beaucoup mieux 
que le Citral de Lemongrass. Leur Acétate de Linalyl 
«St apprécié depuis longtemps comme succédané de 
Bergamotte. 

Leurs Essences déterpénées pour Eau de Cologne 
•sont momentanément majorées de a5 0/0, il est à crain¬ 
dre que cette hausse provisoire soit à augmenter d’ici 
quekiae temps si les court des essences d'Italie restent 
«levés. 

Ne faire aucun achat sans leur demander les cours 
jour. 


MARCHÉ DES ESSENCES 


Le bulletin mensuel de la Société Jeancard fils et Cie 
donne les renseignements suivants ; 

Jasmin.— La récolte n'a pas été des plus abondantes, 
cependant elle s’est prolongée très tard et on a pu ter¬ 
miner les fabrications au moyen des fleurs tardives. 

Tubéreuse .— Les circonstances ont été moins favora¬ 
bles et bien peu de maisons ont pu achever leurs enfleu¬ 
rage; en ce produit. 

Cassie.— Le beau temps a favorisé la floraison de la 
Gassie dont la récolte est abondante. 

Lavande.— Il ne faut plus compter se couvrir aux 
prix pratiqués à la récolte ; une hausse de un firapc par 
kilog s’est produite et il est très possible que ce mouve¬ 
ment continue. 

Aspic. — .Stock important affaires lourdes^. 











4 


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)5 Janvier looo 


LA PARFUMERIE MODERNE. — N» i 


L’ESSENCE D’ABSINTHE DEVANT LE PARLEMENT 


Tant à la Chambre qu'au Sénat, nos Honora¬ 
bles ont longuement discuté la question de 
l’absinthe et, pour ne pas en perdre l’habitude 
sans doute, ils ont dit, à son sujet, beaucoup 
d’inexactitudes. 

Le débat portait sur un point très spécial, 
celui de savoir si, dans la loi de finances (arti¬ 
cle 17) devait être inscrite la prohibition abso¬ 
lue de fabriquer désormais et mettre en vente 
des absinthes ou boissons similaires ayant une 
teneur alcoolique inférieure à 65 degrés. 

La Chambre se prononça d’abord pour l’af¬ 
firmative, le Sénat (séance du 23 décembre 
1908) pour la négative et pour la disjonction 


son similaire doit être revêtu d’une cliquette in¬ 
diquant, en caractères très apparents d’au moins 
six millimètres de hauteur, le degré alcoolique du 

» Aucune absinthe ou boisson similaire ne 
pourra être détenue ou mise en vente, à partir du 
i" juillet 1909, si sa teneur alcoolique est infé¬ 
rieure à 65 degrés. 

" Toutefois, des absinthes ou similaires d’un 
degré alcoolique inférieur à 65 degrés pourront 
être détenues par les fabricants, à charge d'expor- 

« Toute infraction aux présentes dispositions est 
punie des peines édictées par l'article 10, premier 
alinéa, de la loi du 26 mars t872 ». 



Batterie d’AIambics pour la distillation de l’Absinthe 


de l’article en Cause t avec renvoi à la com¬ 
mission spéciale ». Mais la Chambre (ue séance 
du 23 décembre) vota le rétablissement de 
l’article 17, modifié par l’adjonction d’un pa¬ 
ragraphe permettant la fabrication d’absinthes 
à bas titre uniquement destinées à l’exporta¬ 
tion, et le Sénat (24 décembre) adopta sa ma¬ 
nière devoir. Est donc légal désormais le texte 
suivant : 

t Le minimum deperception établi par l’article 15 
de la loi du 3o janvier 1907 est porté, en ce qui 
concerne les absinthes et similaires, à 65 degrés, 
et s’applique k toutes les taxes, générales et loca- 
les dont sont passibles les spiritueux de l'espèce. 

« Tout récipient contenant de l’absinthe ou bois* 


Cet article 17 est parfaitement absurde : il 
est en même temps, très dangereux pour le 
commerce français, puisque sa signification est 
la suivante : " La France ne veut pas, pour la 
consommation intérieure, d’absinthes à bas 
titre, mais elle juge cependant ces absinthes 
bonnes à être exportées s. Quand on lit à 
YOfficiel les discours des députés ou des séna¬ 
teurs qui sont intervenus pour en amener le 
vote, on s'aperçoit que l'interprétationqui vient 
d’être formulée est la seule qui soit logique, la 
seule qui soit possible, et on ne peut faire au¬ 
trement que de le déplorer. 












2 ■ - LA PARFUMERIE MODERNE 


En ihise générale, en elTet, on peut dire que 
la bataille oratoire qui s’est terminée parle vote 
d’un texte transaetionel, fut livrée — devant le 
l’arleinent pressé de partir en vacances — par 
les représentants de deux groupes hostiles : 
d’une pan, celui des distillateurs du Doubs qui 
livrent au public des absinthes d'un litre élevé, 
et de l’autre, celui des fabricants installés dans 
le reste de la France, qui produisent des ab¬ 
sinthes d’un degré alcoolique plus bas. Les 
premiers alfîrment qu’ils font seuls une boisson 
hygiénique, les seconds ne partagent pas leur 
opinion, peut-être intéressée, et la lutte com¬ 
merciale est entre eux si ardente, que les argu¬ 
ments les plus extraordinaires sont appelés au 
secours de l’une comme de l’autre cause. 

•• — Au-dessous de 05 degrés, disent les uns, 
on ne peut fabriquer la liqueur d’absinthe 
qu’avec des essences, et des essences dange¬ 
reuses pour la santé. C’est là une opinion 
scientifique, admise par tous les hommes com¬ 
petents ; au-dessus de 05 degrés, l’alcoolat 
d’absinthe est excellent; au-dessous de 65 de¬ 
grés il est abominable ». 

« — Allons donc, répondent leurs adversai¬ 
res : il n’y a rien d’exact dans ce que vous dites; 
on peut obtenir par distillation un alcoolat 
d’absinthe parfaitement limpide, et dissolvant 
sans louchir la chlorophylle colorante, mais 
qui pourtant est d’un titre bien inférieur à celui 
que vous indiquez. 11 est facile, du reste, de 
s’en convaincre, il suffit d’essayer ». 

— Brisons-là, disent les Fonialissiens : notre 
marchandise est la seide bonne. Lisez, lisez 
pour vous en convaincre nos prospectus que 
des savants ont rédigés. 

— Rien n’est plus ignare qu'un savant, si ce 
n’est la réunion de plusieurs d’entre eux, leur 
est-il répondu. D’ailleurs, d’autres savants que 
les vôtres ont écrit le contraire de ce que vous 
affirmez, et leur compétence est si haute que 
leur opinion ne peut pas être discutée ». 

Alors, chacun cite des textes, apporte des 
listes de noms et présente à l’appui de ses dires 
des opinions aussi contradictoires que docu¬ 
mentées. Dans ce chaos de doctrines et d’asser¬ 
tions, le Parlement a fait son choix, au petit- 
bonheur, et s’est prononcé pour les fabricants 
dont l’outillage est formidable contre ceux qui 
ne possèdent que des moyens de travail plus 


modestes. Il a fait une fois de plus de la démo¬ 
cratie à rebours. 

Pourtant, la controverse est loin d'être défi¬ 
nitivement close. Quand on raisonne sans 
parti-pris, en se guidant seulement sur les don¬ 
nées chimiques les plus modernes, on s’aper¬ 
çoit que rien ne s’oppose à ce que des absinthes 
fabriquées à bas degré soient des produits con¬ 
venables et satisfaisants au point de vue hygié¬ 
nique. 

Ce n’est pas le lieu d’exposer ici les procédés 
modernes que met en œuvre la chimie des 
essences, non plus que de montrer leur effica¬ 
cité et d’énumérer les services multiples qu’ils 
peuvent rendre. Mais il est permis, cependant, 
de protester contre les assertions dénuées de 
fondement sérieux que certains députés et cer¬ 
tains sénateurs ont cru devoir porter à la tri¬ 
bune. Us ont dit : o Fabriquer de la liqueur 
d’absinthe en diluant dans l’alcool à bas titre 
des essences convenablement choisies, c’est se 
condamner à n’employer que des essences no¬ 
cives, car celles qui ne le sont pas, ne sont 
solubles que dans l’alcool d’une hydratation 
relativement faible ». Cette opinion est parfai¬ 
tement fausse : il est possible de préparer des 
concentrés d'absinthe solubles en toutes pro¬ 
portions dans l’alcool à bastitre, à la condition 
que leurs composants aient été débarrassés au 
préalable des produits insolubles qui les char¬ 
gent sans aucun profit. 

11 est regrettable que personne parmi les 
Parlementaires n’ait eu l’inspiration heureuse 
de signaler ces progrès récents de la Science, 
et dé rappeler qu’ils sont de nature à boulever¬ 
ser, dans un avenir prochain peut-être, toute 
une industrie traditionnelle. 

Péchant par ignorance, les deux Chambres 
ont sacrifié aux intérêts des usiniers de Pon- 
tarlier ceux des nombreux fabricants qui utili¬ 
sent des essences préparées et se bornent h les 
diluer dans l’alcool faible. 11 est lamentable que 
le vote inconsidéré de l’article 17 ait pu faire 
croire au public que certaines marques d’ab¬ 
sinthe sont excellentes, d’autres mauvaises et 
bonnes tout au plus pour l’exportation. C’est 
une maladresse qu’il faudra réparer bien vite. 
Nous en appelons pour cela du Parlement mal 
informé au Parlement plus instruit et plus 
conscient de ses devoirs. Francis M.vrre. 


#1 


ESSENCES DÉTERPENEES 




Les essences déterpénées sont des essences 
parfaitement rectifiées. La rectification a pour 
but d’améliorer une essence ; elle est aussi 
ancienne que la distillation elle-même et utilise 


les mêmes procédés. A l'origine elle servit 
certainement à décolorer une essence brûlée ; 
par la suite ce fut réellement un perfection¬ 
nement de l’essence brute. 








LA PARFUMERIE MODERNE 


L’essence brute obtenue par distillation ou 
par simple expression, se compose en effet : 
d'eau interposée provenant de la plante elle 
même ou du procédé de distillation ; de pro¬ 
duits volatils divers tiès diHérents les uns des 
autres ; de résines, goudrons végétaux, colo¬ 
rants (chlorophylle), de cires, etc, etc. 

La rectification doit éliminer parmi ces 
produits ceux qui ne répondent pas au but 
proposé à l’essence. Habituellement on se 
contente d’éliminer la plus grande partie des 
résines, les colorants, les cires et quelquefois les 
parties de tête, c’est-à-dire qui distillent les 
premières et qui ont généralement une mau¬ 
vaise odeur. Les pertes qui résultent de cette 
manipulation restreignent beaucoup la pratique 
de la rectification qui se cantonne aux essences 
destinées à l’alimentation (Menthes), ou aux 
essences trop colorées (Thym, etc). 

La plupart des essences du commerce 
restent donc brutes et telles qu’on les extrait 
des végétaux qui leur ont donné naissance. 

Que reproche-t-on aux essences naturelles ? 
loLeurirrégularité, commune, du reste, à tous 
les produits végétaux influencés par la nature 
du sol, le climat, les intempéries, l’exposi-, 
lion, etc. Les essences sont rarement sem¬ 
blables à elles-mêmes: dans la même localité, à 
quelques kilomètres de distance, et souvent 
moins, des lavandes varient entre 5o etSo p. 
loo de linalol total; récoltées à quelques 
semaines d’intervalle, des Bergamottes donnent 
des rendements variables. 

2» Leur faible teneur en produit réellement 
aromatique : alcool, éther, aldéhyde, etc, 
souvent dilué dans de grandes quantités d’hy¬ 
drocarbures de peu de valeur (citron 3 à 5 p. 
lOO de citral, mandarine 3 p. loo de "produits 
oxygénés, etc). Il est vrai que la nullité des 
terpènes (hydrocarbures non oxygénés C’’» 
H»») a été longtemps contestée ; elle est 
aujourd’hui reconnue par la plupart des fabri¬ 
cants de parfumerie ; il est du reste facile de la 
vérifier en utilisant dés terpènes que l’on trouve 
assez couramment dans le commerce et qui sont 
achetés par la savonnerie bon marché. 

3» Leur mauvaise conservation. Cette ten¬ 
dance à rancir, qui est beaucoup plus marquée 
chez les essences à forte teneur en terpènes 
orange, mandarine) est caractéristique des 
hydrocarbures dont le type est le pinène (ess. 
de térébenthine). Cette faculté d’ab.sorber 
l’oxygène est du reste utilisée pour la fabri¬ 
cation des vernis, siccatifs etc.. 

Du moment que la rectification est un 
progrès, les essences rectifiées ne devraient pas 
avoir ces inconvénients. 

11 n’en est généralement rien, puisqu’on se 
cor.tente d’éliminer en elles les goudrons et les 


colorants végétaux dont le principal inconvé¬ 
nient est l’insolubilité et qui ne participent que 
pour très peu aux défauts précités. 

Disons toutefois à la décharge du fabricant 
que le consommateur n’est pas souvent décidé 
à payer un surprix pour une essence bien 
rectifiée et à payer les frais de double mani¬ 
pulation et de pertes qui résultent d’un nouveau 
traitement. 

Cependant bien des produits synthétiques et 
artificiels sont payés au delà de leur valeur, à 
cause de la perfection de leur préparation et de 
leur pureté presque absolue ; pourquoi ne pas 
adopter les mêmes principes pour les produits 
naturels? Il faut peut-être voir la cause de cette 
abstension dans la faillite des constituants des 
essences sur lesquels on avait basé, pendant un 
certain temps de grandes espérances. 

Les constituants sont bien parfaitement 
débarrassés des produits accessoires et nuisibles 
des essences, ils sont purs, chimiquement 
purs même; mais ils ne représentent qu’une 
partie isolée du mélange aromatique créé par la 
nature. En outre on a voulu substituer à un 
constituant déterminé d’une essence, le même 
corps isolé dans une essence moins chère. 
Profonde erreur de nos chimistes de parfumerie. 
Prenons, par exemple, le Linalol; ilexiste dans 
les essences de Bergamotte, Linaloé, Bois de 
Rose, Aspic, Lavande, Néroli, etc... et peut être 
isolé à l’état chimiquement pur de chacune de 
ces essences; peut-on prétendre qu’il pourra 
être employé indifféremment à la place de 
chacune de ces essences ! Aucun constituant 
des essences n’a de valeur pratique s’il n’est 
accompagné du nom de l'essence dont on l’a 
extrait ; et sa valeur est souvent moindre que 
celle de l’huile essentielle qui lui a donné 
naissance. 

Les essences, en effet, sont des compositions 
très complexes, au même titre que les mélanges 
nouveaux inventés par nos artistes parfumeurs; 
on ne peut dénier à la nature une harmonie 
inimitable dans ses combinaisons, pourquoi 
s'acharner a détruire ces combinaisons si 
parfaites ! 

Disons, avant de terminer ce sujet, que nous 
reconnaissons toute la valeur des constituants, 
pris en eux-mêmes ou comme matières 
premières des synthétiques, mais nous affir¬ 
mons qu’ils ne sont pas unesolution rationnelle 
de l’essence parfaitement rectifiée. 

L’essence déterpénée est l’essence naturelle 
avec toutes ses qualités et sans aucun de ses 
défauts. Elle ne contient plus ni eau, ni résine, 
ni goudrons, ni colorants, ni hydrocarbures non 
oxygénés, (terpènes). C’est l’essence parfaitement 
rectifiée. La suppression des produits solides 
de queue est un progrès certain, quoiqu’on ait 





LA PARFUMERIE MODERKÈ 


l 

prétendu quelquefois que cette élimination 
enlève une partie de la fixité de l’essence ; cette 
objection n’en est pas une, car il vaut mieux 
ajouter à une solution alcoolique une résine 
odorante judicieusement choisie plutôt que d'y 
laisser un goudron inconnu et nauséabond. 

Reste la question de la suppression des 
terpèncs. Ces hydrocarbures ont encore des 
partisans convaincus ; il est vrai que la plupart 
d’entre eux n’ont pas eu l’occasion de les 
employer purs à titre d’essais comparatifs, les 
terpène, n’étant pas un article courament com¬ 
mercial. Mais trouve-t-on dans la liste des 
produits artificiels ou des constituants, des 
terpène, Sesquiterpéne, Polyterpéne, etc. qui 
soient offerts et prônés pour leurs qualités 
aromatiques, leur conservation, leur finesse, 
leursolubilité? Assurémentnon, et les quelques 
terpénes que l’on trouve sont offerts a titre de 
déchet, de sous-produit à bas prix pour la 
savonnerie bon marché, la fabrication des 
vernis, etc. Leur valeur pour la parfumerie est 
nulle. 

Une essence dôtêtqjçnée est la partie aroma¬ 
tique oxygénée d’une essence lïtitUTeiie^ dans 
l’état de mélange originel formé par la nature, 
ne contenant plus aucun produit étranger; 

Les inconvénients reprochés à ces essences 
sont dé plusieurs sortes : 

Elles sont moins fixes quelesessencesbrutes; 
ceci tient à l’absence d« résine à laquelle il est 
facile de suppléer en connaissance de cause. 

Elles n’ont pas exactement l’odeur de l’es¬ 
sence mère ; elles sont évidemment plus déli¬ 
cates et privées de l’odeur sui generis térében- 
thinée des terpénes; est ce un mal ? 

Enfin elles n’ont pas toujours la concentra¬ 
tion indiquéç par le fabricant. Ce reproche est 
peut-être le plus sérieux quoique cependant faci¬ 
lement explicable: Les essences bru’es ont, elles- 
mêmes, des teneurs très variables en produits 
oxygénés; nous citions des lavandes pures 
contenant de 5o à 8o p. loo de linalol ; une 
essence déterpénée en contenant go p. loo, par 
exemple, sera environ deux fois plus forte que la 
première et à peine plus concentrée que la 


seconde. L’essence de citron qui contient 5 p. 
loo de citral n’en donne guère à la rectification 
que 3 ou 4, l’opération est assez délicate et 
nécessite des appareils spéciaux ; les premiers 
qui rectifièrent de l’essence de citron n’obtinrent 
que du terpène pur laissant tous les aldéhvdes 
dans le goudron ! Bref, quoique l’essence déter- 
pénéede citron soit environ 2 5 fois plus concen¬ 
trée quel’essence originelle, le fabricant s’est cru 
autorisé à justifier son prix par une indication 
de : concentré 3ofois, ce qui d'ailleurs est assez 
exact en pratique, soit qu’on emploie cette 
essence dans de l’alcool moins fort, soit que les 
terpénes n’en masquent plus l’arôme frais de 
fruit. 

D’ailleurs cette opération de déterpénation 
est pratiquée depuis bien longtemps par les 
fabricants de vermouth qui agitent l’essence de 
citron avec de l’alcool faible de manière à 
extraire la partie soluble aldéhydique, par les 
distillateurs de zestes de citron qui extraient un 
alcoolat 700 par exemple et qui voient surnager 
la presque totalité de la partie terpénique inso¬ 
luble à ce degré. 


Les avantages des essences déterpénées sont 
•très réels et marquent un progrès scientifique 
dans la fabrication des produits aromatiques 
naturels. Les essences sans terpénes sont 
toujours comparables à elles-mêmes et d'une 
force constante, elles sont inaltérables, beau¬ 
coup plus solubles que les essences-njères 
même dans le cas où la partition terpénique 
éliminée est minime, leur odeur est celle de la 
plus fine essence correspondante, sans arrière 
goût de térébenthine ; elles n’ont pas la saveur 
brûlante et amère caractéristique des terpénes 
et conviennent par conséquent parfaitement 
pour les usages alimentaires. 

Aussi n’est-il pas douteux que, dans un avenir 
prochain, elles remplaceront entièrement 
dans les travaux fins, les essences brutes ou 
peu rectifiées du commerce. 

R. Gattefossé. 

Ingénieur-chimiste 


LA CULTURE DE LA MENTHE DANS LE VAUCLUSE 




Il est de notoriété publique, hors de France 
surtout, que la culture des plantes aromatiques 
dans notre pays est cantonnée sur la Côte- 
d’Azur. 

Cependant, quelques autres régions tirent 
également un sérieux profit de la culture de ces 
plantes; nous citerons le Gard, l’Hérault, la 
Drôme, pays de production de l’aspic, de la 
lavande, du thym,du romarin et du serpolet, et, 
surtout le Vaucluse, département exceptionnel¬ 


lement placé pour la culture des plantes aro¬ 
matiques et dans lequel on trouve des échan¬ 
tillons de toutes les plantes à essences les plus 
couramment employées; comme dans le canton 
anglais de Surray, où ces plantes sont soi¬ 
gnées avec la même attention cme les céréales 
et autres produits de grande culture, de nom¬ 
breux ouvriers agricoles sont occupés toute 
l’année au sarclage, au binage, au semis, à 
toute cette menue main-d’œuvre, dédaignée 









LA PARFUMERIE MODERNE 


dans beaucoup d’autres centres à essences où 
les plantes sont abandonnées à elles-mêmes et 
à la nature. 

Il faut dire, d’ailleurs, que le département de 
Vaucluse est particulièrement favorisé, tant au 
point de vue du sol qu’au point de vue clima¬ 
térique. Le bassin des Sorgues, notamment, 
est irrigué d’une façon parfaite par un courant 
souterrain humidifiant le sol sans jamais le 
noyer ; d’autre part le soleil y brille trois cents 
jours au moins par an et donne la chaleur et 
la lumière nécessaires à une vigoureuse acti¬ 
vité végétale. 

Le département de Vaucluse est aussi favora¬ 
ble à la culture des plantes à essences que la 
Côte d’Azur l’est pour la culture des fieurs. 


La culture principale dans le département 
est celle de la menthe poivrée ; cette cultu¬ 
re occupait en 1908 une surface d’environ 


5 


Les communes d'Lntraigues, de Pernes, 
d'Alihen-les-Paluds et des ’Valayans, qui sont 
les principaux centres où pousse la menthe 
poivrée, ont commencé à arracher dans cer¬ 
tains endroits pour planter de la mélisse, de la 
verveine, de l’estragon, etc., plantes qui deman¬ 
dent des soins moms continus que la menthe. 

La qualité de l'essence Je menthe obtenue 
dans le Vaucluse est remarquable quand l’es¬ 
sence est obtenue dans des conditions absolu¬ 
ment rationnelles ; mais il ne faut pas se dissi¬ 
muler qu'il peut y avoir une grande différence 
dans les qualités selon les circonstances de la 
production. 

Le terrain joue un grand rôle et il est essen¬ 
tiel que les cultivateurs ne plantent pas la men¬ 
the n'importe où. Les conditions climatériques 
ont également une influence capitale ; lorsque 
le printemps est sec, la plante s'abatardit très 
vite et est plus facilement attaquée par des pa¬ 
rasites qui nuisent à son développement et qui 



Champ de Menthe. — Première année de culture. 


1.5oo éminées ; cette unité locale de surface 
correspond au treizième de l’hectare; il y avait 
donc plantés en menthe, environ ii5 hectares 
qui ont produit un peu plus de 3.000 kilos 
d’essence brute. 

De toutes les plantes à essences, la menthe 
est, certainement, celle dont la culture donne 
le plus de travail. Les sarclages sont très déli¬ 
cats à faire, car toute plante étrangère doit être 
éliminée des plantations de menthe pour éviter 
les goûts accessoires désagréables que l’on 
rencontre (lans les menthes américaines et japo¬ 
naises qui sont laissées à l’état sauvage. Or, la 
main-d’œuvre agricole est relativement rare 
dans le pays et comme la culture des céréales et 
autres végétaux est infiniment moins pénible 
que celle de la menthe en particulier et des 
lantes à essences en général, il est très pro- 
able que la main-d'œuvre se fera de plus en 
plus rare pour la culture de ces plantes et que, 
par suite, la production, loin de croître/ira 
plutôt en diminuant ou tout au moins en res¬ 
tant stationnaire. 


font qu’elle donne une essence de qualité tout 
à fait inférieure. Les plantes de première an¬ 
née de culture donnent les meilleures essences; 
la deuxièmeannée la plante est beaucoup moins 
forte ; elle donne plus d’essence par 100 kilos 
d’herbes traitées, mais, par contre, le poids en 
plante à l’hectare est bien inférieur et l’essence 
obtenue est très loin de valoir celle de la pre¬ 
mière année de culture. 

11 serait à souhaiter que les plants fussent 
renouvelés tous les ans ; on obtiendrait ainsi 
des essences de qualité tout à fait supérieure, 
surtout en n’utilisant que les premières coupes 
et en rejetant absolument les secondes coupes 
qui donnent une essence ayant un mauvais 
goût et dont la rectification est difficile. 

Une constatation remarquable est la coïnci¬ 
dence presque parfaite de la menthe sélec¬ 
tionnée de Vaucluse avec la menthe anglaise 
de Mitcham. Voici un tableau qui a été dressé 
par M. Gattefossé, de Lyon, à propos d’une 
étude sur les menthes sans terpènes. Il résulte 
de ce tableau que les menthes de Vaucluse 












fi' - LA PARFUMERIE MODERNE 


sont presque identiques comme leneuren men¬ 
thol total et en acétate de menthyle, aux men¬ 
thes Mitcham, tandis qu’elles différent consi¬ 
dérablement des menthes d'Amérique et du 
Japon. Nous ajouterons qu’il existe une autre 
caractéristique, c’est le pouvoir rotatoire qui 
est beaucoup plus faible dans les menihes de 
N'aucluse que dans les menthes d’Amérique. 

Mt'othes dêlerp^nf ?s Japon. Amélie. Riitch. Vaorl. 

Acétate de men- 

tvle. 11,17 12:43 7,85 8,46 

iMe'nthol total- 40,4^ (>2,53 69,04 69,6 

Les faibles proportions de menthol total con¬ 
statées dans les menthes japonaises et améri¬ 
caines peuvent être expliquées par la présence 
de plantes étrangères à la menthe. Avec des 
cultures soignées et sélectionnées comme celles 


M. Haensel, dans sa revue de septembre 
1900, donne pour la menthe des Alpes-Mari¬ 
times, sans terpènes, le chiffre suivant : 

Acétate de menthyle,.... 23,98 0/0 
soit une proportion d’éther trois fois plus forte 
que dans l’essence de Vaucluse (1). 

La menthe de Vaucluse est done beaucoup 
plus une menthe anglaise qu’une menthe fran¬ 
çaise ; c’est peut-être là ce qui explique la 
vogue dont elle jouit en France et à l’étranger 
auprès des personnes compétentes. 


Ainsi que nous le disions plus haut, la men¬ 
the poivrée peut être quelquefois la proie d'un 
parasite contre lequel il faut se défendre éner¬ 
giquement ; ce parasité a l’inconvénient d’em- 



Champ de Menthe. — Elimination des faux plants 


faites dans le Vaucluse, on est certain d’avoir 
lies essences contenant le maximum de menthol 
libre ou combiné. 

Il résulte des nombreuses analyses que nous 
avons faites de ces produits que voici la com¬ 
position-type d’une essence de menthe de Vau¬ 
cluse de q'^ualité tout à fait supérieure ; 

Poids spécifique à i 5®. 0,916 

Pouvoir rotatoire. — 9*3 

Solubilité alcool à 80®...!. 1,2 

- - 7>. 2 

Indice de saponification. 21 

— — après acétylation 179,9 

Teneur en menthol total..’. 57,94 

— — libre. 32 

— combiné. 5,94 

Une remarque intéressante à faire est la dif¬ 
férence constatée entre la menthe poivrée fran¬ 
çaise provenant des Alpes-Maritimes et celle 
qui provient de Vaucluse. 


pêcher le développement complet de la plante 
et de faire que les fleurs se fanent prématuré¬ 
ment et avant d’être arrivées à leur plein déve¬ 
loppement. La plante attaquée par ce parasite 
donne une essence nettement différente de 
celle obtenue en traitant la plante saine - la 
caractéristique de ces essences est d’avoir’un 
pouvoir rotatoire positif d’environ 6 à -f- 10® 
au lieu d'être lévogyre comme les essences 
normales obtenues de plantes saines ; l'essence 
de plante t hasiliquée », comme l’on dit, est 


(i) Il est bon de donner en regard l’analyse de 
l’essence de Menthe poivrée de Grasse, d’après le 
Bulletin de Roure Bertrand fils. 

Densité. 0,919 

Rotation optique.—17,06 

Menthol total. i) 5 ,.S 

Acétate de Menthyle. 13,7 0/0 

En outre, l’essence de Grasse refroidie à-i-» 
ne donne aucune cristallisation du menthol 
alors que l’essence de Vaucluse et l’essence anglaise 
donnent dans les mômes conditions, une très'forte 
proportion de menthol cristallisé. 



























LA PARFUMERIE MODERNE 


loin de valoir l’essence des plantes normales. 
Il est d'ailleurs facile de reconnaître cette es¬ 
sence non seulement par son pouvoir rota¬ 
toire, mais aussi par sa densité, sa solubilité 
et sa teneur en menthol qui sont tout à fait 
différentes de celles de l'essence de première 
qualité. 


lection bien comprise dans les plants qu'ils ont 
employés, grAce aussi à des procèdes de dis¬ 
tillation perfectionnés, à faire des essences ds 
menthe qui peuvent rivaliser de tous pointe 
avec les meilleures essences anglaises. Ces 
ilernières ont jusqu'à ce jour capte la conliance 
de la clientèle, mais il n'y a vraiment pas de 



Champ de Menthe en fleurs. 


Dernier sarclage. 


Jusqu’à présent qn'n’a 'pas trouvé, pour'em- 
pécher cette maladie, d’autre remède qu’une 
culture très soignée et très surveillée, mais ces 
soins occasionnent des frais considérables et 
c’est ce qui fait que les essences de chpix sont 
toujours il’un prix relativement assez élevé. 

Nous dirons pour terminer que dans le dé¬ 
partement de Vaucluse, les agriculteurs sont 
.arrivés en ces dernières années, grâce à des 
soins constants et intelligents, grâce à une sé- 


raison pour que nos bonnes essences françaises 
ne puissent les remplacer sur le marché inter¬ 
national. 

11 est à souhaiter que les efforts des Produc¬ 
teurs d’Essences de Vaucluse soient couronnés 
de succès. 

Louis'Plt.I.KT. 

1 nséiiieur-Ghimi^te 
/'résident du Syndicat centrai des Huiles essentielles 
et matières premières aroitialiçues. 


ANOMALIES 


& 


Nos députés : 

Au cours de la séance de la Chambre du 
q novembre 1908, M. Archambaud, député 
de la Réunion, a fait remarquer au Ministre 
de l’agricplture la situation faite à la vanil- 
line au détriment de la vanille vraie. Il s’est 
exprimé en ces termes : « La vanilline. pro¬ 
duit chimique dont des quantités considé¬ 
rables sont importées d’Allemagne et de 
Suisse, entre chez nous en franchise, tandis 
que le produit naturel est taxé à 300 ou à 
416,suivant qu’il est,ou non,en provenance 
de nos colonies ». 

M. Ruau a répondu : a Nous protégeons 
déjà ces produits en exigeant l’impression 
« Vanilline » pour les substances parfumées 


avec la vanilline, produit chimique, en oppo- 
sitionavec celuide « que seuls peu¬ 

vent prendre les produits réellement vanil¬ 
lés. Le règlement d’administration publique 
en voie d’élaboration donnera du reste toute 
satisfaction à cet égard. » 

Seulement, M. Archambaud a oublié de 
dire que le girofle (plante sèche) paie 31 2 fr. 
de douane et que c’est généralement de l'eu- 
génol tiré de cette épice que l’on part pour 
la fabrication de la vanilline de consomma¬ 
tion ; la vanilline fabriquée à partir du 
gaîacol est plutôt employée en parfumerie. 
U. La vanilline paie, en outre, si elle est 
importée, 900 francs de douane par 100 k. 

Evidemment nos députés ne peuvent pas 
tout savoir. 














LA parfumerie MODERNE 


LA PARFUMERIE ET LA LOI SUR LES FRAUDES 




Il n’cst pas de sujet qui soit plus d’actualité 
que la loi sur les Fraudes et Falsifications. A 
lire tout ce que l'on en écrit, beaucoup de 
commerçants se disent : Mon voisin est justi¬ 
ciable de la loi sur les fraudes, le serai-je 
aussi ? 

Aux parfumeurs qui se sont posé cette ques¬ 
tion, voici la réponse ; 

La loi du icr août iqoS sur les Fraudes et 
Falsifications réprime deux sortes de délits : 
d’une part les fraudes ou tromperies, d’autre 
part les falsifications. 

Qu’est-ce que la fraude ? Qu’est-ce que la fal¬ 
sification ? Dans la 2c édition actuellement 
sous presse de notre ouvrage i Législation et 
Jurisprudence nouvelles sur les Fraudes et 
Falsifications», nous rapportons les définitions 
comparatives données par MM. le professeur 
Bordas et Eug. Roux, chef du Service de la 
Répression des Fraudes au Ministère de l’Agri¬ 
culture. 

a II y a fraude quand, au moyen de dési¬ 
gnations fausses ou équivoques, d’étiquettes 
ou d’indications frauduleuses, on trompe l’ache¬ 
teur sur la nature réelle de la marchandise 
qu’on lui vend, 

« 11 y a falsification quand on donne à un 
produit l’apparence d’un produit similaire de 
meilleure qualité, ou lorsqu’on lui enlève cer¬ 
tains de ses éléments, qu’on diminue sa valeur 
nutritive ou marchande, sans cependant avoir 
changé son aspect. 

« La fraude est une tromperie en quelque 
sorte extérieure au produit : celui-ci est resté 
ce qu’il était, mais l’acheteur ignore sa nature, 
son origine, ses qualités substantielles vérita¬ 
bles ; au contraire, la falsification porte sur le 
produit en lui même, c’est une altération in¬ 
tentionnelle faite en vue de tromper ». 

Or la loi du l'r août igoS si elle punit les 
fraudes sur toutes marchandises, punit seule¬ 


ment les falsific.itions « des denrées servant 
l’alimentation de l’homme ou des animaux, des 
substances médicamenteuses, des boissons et 
des produits agricoles ou naturels destinés îl 
être vendus ». 

Les spécialités de parfumerie confectionnée 
ne sont ni des denrées, ni des substances mé¬ 
dicamenteuses, ni des boissons et pas plus des 
produits naturels que des produits agricoles. 

Les falsifications en général d’articles de 
parfumerie, pâtes, poudres, eaux, etc... ne 
relèvent donc pas de la loi de igoS. 

Il en est autrement des fraudes ou tromperies 
et tentatives de tromperie. 

Et là le champ est vaste. 

Quiconque, dit l’article te-, aura trompé ou 
tenté de tromper le contractant : 

Soit sur la nature, les qualités substantielles, 
la composition et la teneur en principes utiles 
de toutes marchandises ; 

Soit sur leur espèce ou leur origine lorsque, 
d’après la convention ou les usages, la dési¬ 
gnation de l’espèce ou de l’origine faussement 
attribuées aux marchandises, devra être consi¬ 
dérée comme la cause principale de la vente • 

Soit sur la quantité des choses livrées ou sur 
leur identité par la livraison d’une marchan¬ 
dise autre que la chose déterminée qui a "fait 
l’objet du contrat ; 

Sera puni de l’emprisonnement pendant tiois 

mois au moins, un an au plus et d’une amende 
de cent francs au moins, de cinq mille francs 
au plus, ou de l’une de ces deux peines seule¬ 
ment. 

Rrr ! Heureusement qu’il existe un article 8 
qui permet le sursis pour les peines de prison 
et l’admission des circonstances atténuantes 
pouvant réduire la peine à un franc d’amende 
en tout et pour tout. 

Xavier de Borss.vt, 

Avocat à la Cour d’Appel de Paris. 


% 


INFORMATIONS 




IMPORTATION DES HUILES D OLIVES 
TUNISIENNES EN 1908*1909 

Par décret en date du lo novembre igo8: 
Est fixée à lo millions de kilogrammes la quan¬ 
tité d’huile d’olives et de grignons d’origine et 
de provenance tunisiennes qui pourra être 
admise en franchise sur le territoire continental 
de la France, du ter novembre igo8 au 3i oc¬ 
tobre igoo, en application de la loi du 
ig juillet i8go, article 5. 


LÉGION D'HONNEUR 

M. Paul Parquet, l’un des directeurs de la 
Parfumerie Houbigant, a été promu au grade 
de Chevalier de la Légion d’honneur. Toutes 
nos félicitations au nouveau chevalier. 

FORMATION DE SOCIÉTÉ 

10 novembre igo8. Société française d’ex¬ 
traits de fruits et de parfums naturels, ancien¬ 
nement L. Barrucand à Billancourt, rue Sol- 
férino, 3i. - 















LA PARFUMERIE MODERNE 


9 




LE TREMBLEMENT DE TERRE DE L’ITALIE MÉRIDIONALE 




Les quotidiens ont donné d’amples détails 
sur l’horrible catastrophe qui a frappé les paisi¬ 
bles et magnifiques rivages du détroit de Mes¬ 
sine. 

Dans la nuit du 27 au 28 décembre dernier, 
un tremblement de terre d’une violence épou¬ 
vantable, a détruit de fond en comble la ville 
de Messine et ravagé Reggio et les localités 
avoisinantes. 

Plus de 180 000 personnes, soit près de la 
moitié de la populat.on, ont été victimes de ce 
bouleversement que rien ne faisait prévoir; les 
morts et les vivants ensevelis sous les décom¬ 
bres de leurs habitations sont restés pendant 
de longs jours, malgré le dévouement des 


nous avons remis notre obole'et nous regret¬ 
tons que l’apparition de ce numéro soit trop 
tardive pour prendre l’initiative d’une sous¬ 
cription de la Parfumerie, car notre profession 
doit beaucoup à ces régions exclusives produc¬ 
trices des Essences de Citron, Orange, Berga- 
motte, Cédrat, .Mandarine, etc., si souvent 
mises à contribution dans nos préparations. 
Mais déjà toutes les bonnes volontés se sont 
trouvées réunies dans cet élan de sympathie et 
de charité. 

Dès l’annonce de la catastrophe, nous avons 
essayé d’obtenir des renseignements de nos 
correspondants de Sicile et de Calabre, mais 



MESSINE. -- 

sauveteurs italiens et étrangers, menacés 
eux-mêmes par les ruines branlantes. A 
l’heure où nous écrivons (12 janvier) des 
malheureux encore vivants ont été retirés des 
ruines de leurs foyers, devenus leurs prisons, 
et où ils avaient passé quinze longs jours d’an- 
goigse, parfois sans nourriture. Toute l’hor¬ 
reur des vastes révoltes de la Nature s’est ma¬ 
nifestée en cette occasion et restera longtemps 
présente à toutes les mémoires. 

La sympathie française n’a pas fait défaut 
aux sinistrés et une de nos escadres a partici¬ 
pé aux sauvetages ; une souscription natio¬ 
nale a déjà versé près d’un million à ces 
malheureux. Dès les premiers instants, nous 


La Banque 

nous n’avons reçu que très récemment des té¬ 
légrammes succincts et peu rassurants. Peu de 
familles auront été épargnées complètement; 
notre ami, M. Jean Restuccia, installé depuis 
quelques années à Paris, est parti passer les 
fêtes de Noël dans sa famille, à Messine, et 
depuis lors, aucune nouvelle n’est parvenue de 
lui, ni de ses parents, qui dirigeaient l’une des 
plus vieilles maisons de Sicile. 


Une panique assez sérieuse s’est manifestée 
chez les vendeurs et consommateurs d’essences 
dès les premières nouvelles. La récolte était, 
en effet, commencée dès fin novembre, et les 










la parfumerie moderne 


10 

tmnsactions étant restées très faibles, les 
stocks sont peu importants sur les places euro¬ 
péennes, tandis qu’il est à craindre que les 
stocks italiens aient disparus dans la catastro¬ 
phe. Plus de 100.000 kilogs d’Essence de Ci¬ 
tron qui alourdissaient les cours sont compro¬ 
mis et l’on conçoit que la disparition de cette 
réserve puisse amener une sérieuse perturba¬ 
tion. Les places de Londres et de Paris ont 
coté déjà jusqu’à 40 fr. le Citron et 100 fr. la 
B rgimotte. Notre correspondant de Grasse 
iioi.s écrit : 

€ Nous sommes sans nouvelles des fabricants 
€ italiens et toutes les affaires sont arrêtées; 
4 aucun prix n’a été coté depuis la catastrophe 
« et il faut s’attendre à des cours très elevés. 


« Calabre, pas moyen de s'y rendre ni d’avoir 
« des renseignements quelconques. 

« Quant à la production, les arbres sont 
« surchargés de citrons et n’ont en rien souf- 
« fert, et les petits villages où le travail se fait 
« ont été beaucoup moins éprouvés que les 
« grandes villes. La demande de tous côtés 
« est excessive, tandis qu'à cause des interrup- 
« lions télégraphiques et des communications, 
« les transactions sont très difficultueuses. Ici, 
« quelques spéculateurs se montent la tête les 
<• uns les autres et parlent de prix fous; nous 
« espérons toutefois pouvoir réussir des affaires 
« à des cotations raisonnables ». 

Nous terminerons sur cette communication. 
A notre avis, la situation est loin d’être déscs- 



MESSINE. — Rue Oaribaldi. 


« surtout en ce qui concerne la Rergannotte, 
t qui pourrait atteindre le prix de 80 à 100 fr. » 
D’autre part, les correspondants de Palerme 
nous écrivent : 

• Nous étions ces jours derniers à Messine 

• et nous n’avons pu, en aucune façon, nous 
« occuper de la question des essences, n’ayant 
€ eu le temps que de nous occuper des blessés 
0 et des sauvetages. Nous pouvons vous dire 

• toutefois que quelques magasins ont été 
« sauvés, mais qui sait si les propriétaires 
« sont vivants encore et quels sont les stocks 
« qu'ils contenaientQuant à Reggio et à la 


pérée et le marché s’équilibrera en quelques 
semaines sur des cours évidemment élevés par 
rapport aux cotations de décembre dernier 
mais éloignés toutefois des prix demandé^ 
pendant cette quinzaine d’affolement. 

Les synthétiques (Acétate de Linalyl, Citrals 
de Backousia et de Lemongrass) seront plus 
demandés à cause de la destruction des usines 
fabricant en It.ilie les essences déterpénées- 
mais nos fabricants français sont à la hauteur 
de leur tâche et ne laisseront pas la clientèle 
manquer des essences concentrées qui sont 
actuellement, irremplaçables. 

L.\ Rkoaction. 












LA PARFUMERIE MODERNE 




LAVENDER 




I,inne only saw in Lavender a few varieties 
of the « Spica » type and, as ail Botanists ot 
the sixteenth century, knew only of the male 
and female lavender, the former being a littler 
largerthan the latter. 

M. C. (Ihatenier, the well know autority on 
Boiany,. gives us a rational classification ofthe 
différent kinds ofthis pretty flowerof our moun- 
tains. 

There are two sorts of lavender ; The Lavan- 
dula Latifolia (Villars) which grows at a me¬ 
dium altitude (région ot the evergreen oak'! ; 
this is the large lavender, the male lavender, 
the Spike which is from twelveto twenty seven 
inches high ; its leaves are %vide and spatula- 
fhaped and is flowers of a bluish grey. 7 hc 
Lavandula Vera, of Candolle, or Lavandula 
Cÿî:inalis Chaix.is the real lavender, the small 
lavender of Distillers. This lavender canbe di- 
vided into two other kinds ; The Lavandula 
Fragans, or fragant lavender, whose branches 
arc very numerous, slender and still, whose 
leaves are set up and very narrow, and whose 
flowers are very thick ; this variety grows on 
the barren hills and on the low mountains in 
the districts of Montélimar and Nyons (medium 
lavender); 2» Lavandula Delphinensis Jord (La¬ 
vender of the Dauphine Jordan) has sturdy 
stalks, Hexible branches, long lance-shapçd 
leaves and loose flowers. This variety grows at 
higher altitudes : Lus-la-Croix haute, Valouse, 
Teissiere {782 meters), Chalancon (i .040), Se- 
deron (1.110), in the région of Luc-e/i-Diois 
whoose essential oil has a World wide réputa¬ 
tion ; Pegue. Rousset (1.340 m.), etc. 

Lavender Delphinensis is the best of ail the 
known varieties. 

An hybrid of Lavender fragans and of Spike 
has been described by Messrs Reverchon and 
Chatenier ; it grows in the neighbourhoods of 
Nyons and gives an essential Oil of a medium 
quality. 

Lavender grows spontané-ously in most of 
the alpine departments and in the régions of 
the Cevennes ; it is seen in our mountains, 
flghting for its own existence again the oak, 
the pi.ne tree and the furze. The deserted fields 
are quickly invaded by this perennial flower 
wich helps the forest with its strong roots to 
maintain on the hills the thin layer of eartg 
which, otherwise, might be swept away by tbe 
heavy rains duriog a storm. 

The public authorities and some private so- 
cieties are leadingaus seriouscampaign for the 
planting of trees in the lavender districts but 
this would noi bç a satisfactory solution for 


our régions ; the growing of Lavender on the 
contrary, although giving the same results as 
regards to heavy rains, would give at same time 
much higher benefits in a much shorter time. 

A Syndicate has just been formed in Luc-en- 
Diois between ail the Growers of Lavender for 
the rational improvement of the hest lavender; 
pioughing, Chemical manu ring, planting.sowing. 
sélecting nurseries, etc., will be methodically 
studied by this Syndicate. Already some mo¬ 
difications hâve been made to the rough wor- 
king material which in used by the Distillers 
and next year the Syndicate will possess some 
modem alembics especially adapted 10 Laver- 
der and to the mountain. The ground wich 
is worked by the Syndicate includes the 
elevated part of the Drôme whi'h is su 
rounded by the Hautes-Alpes, the llautes-.-\l- 
pes, and the 3asses-.\lpes. The latest clessi- 
fication of Lavender essences of the whole 
World givesths supériority of the esseniials 
Oils which are distilled in this région ; next 
cornes the Lavander of the Italian Alps an 
then that of the low 'parts of the Drôme and 
Vaucluse. 

The proportion of ether acetate of linalofl 
found by the analytlcai chemist of the Syndi¬ 
cate on receipt of different essences distilled 
by the members of the Syndicate arc from 
40 to 5o ®/o. 

The proportion of the total Linalol is enor- 
mous and the proportion of worthless terpe- 
nes very seldem reaches to 18 "/o of the 
totalitv. The différent causes which moJify 
the proportion of ether hâve been observed ; 
they dépend on the cxposure of the grounds, 
of the altitudes and of the précautions which 
hâve been taken in the course of the distilla¬ 
tion. These points will be the object of a 
report wich wiU be especially intercsting as 
regards to the improvements which should be 
trough into this industry. 

The yearly production of the department of 
the Drome is upon an average 28.000 kilogs 
of essence. This year will be much less produc¬ 
tive not only on account of the bad weather 
but also because the low prices hâve not en- 
oouraged the mountaineers to gather the llo- 
wers of too difficult access. 

It is usualy reckoned : that districts of La 
Motte Chalancon and Sederon produce 4.300 
kilos each, Luc en Diois 3.000 kilos. Bour- 
deaux. Saillant, Remuzat 2.5oo kilos ; Dieule- 
fit, Nyons, Buis les Baronnies 2.000 kilos, 
which are distilled from the fragans, and from 
the Delphinensis and which are of a goodqua- 












12 - .. ■ ■ ■ = LA PARFUMERIE MODERNE 


lity. Lastly Pierrelatte, Grignan and St-Paul- 
Trois-Chateaux, corne in with a total quantity 
ol2.3oo kilos wich are distilled from a Hybrid 
Lavender and are therefore much less apprc- 
ciated. 



The department of the Basses-Alpes, [produ¬ 
ces about 12.000 kilos of a very esteemed 
essential Oil; the principal centers of distilla¬ 
tion are : the Mountain of Lure, Cruis, Malle- 
fougasse, St-Etienne, Banon, Forcalquier, 
Chateauneuf, Valbelle, Sisteron, the région of 
Barreme {where the disiillery of the firm 
Schimmel of Leipzig is situated), Clumac, 
Lambruisse, Tortonne, Castellane and Senez. 

The Bulletin de l'O/fice des Ronseigneinenis 
agricoles, does not mention the production 
of the Hautes-Alpes and however this départ, 
ment is in the most tavourable position on 
account of ils high mountains. Lavender 
grows freely at the Lautaref, on ihe Viso and 
in the valley of the Durance. We hâve had 
personally a sample of an essence which had 
been distilled at La Baume and which contai, 
ned 6o o/o of ether. 

It is to be hoped that the Government wll 
take an interest in this question as it did for 
Romary in Dalmatie and will, help private 


initiatives, facilitate new plantations favorable 
as much, as the planting, of trees for the drai¬ 
nage of rains, and help the forming of ne\v 
local societies for the buying of modem prati- 
alembics. It i-, to be ncted that one hectare of 
our ground which we keep on sowing with 
cereals out of sheer habit givcs, on an average 
an income of 5o francs not without a great 
deal of fatigue whereas with the growing of 
Lavender the same piece of ground would 
bring ten times more money with twice less 
working expenses. 

The county of Surrey for instance which has 
made a spéciality of the growing of aromatio 
flower such as Lavender and Peppermint 
enjoy an undisputed prosperity and however 
these plants only grow with a great deal of 
care. Is it not to be supposed that régions, 
in which Lavender grows freely can take a 
better advantage of their exceptional climate- 
ric position. To obtain such results a msthc* 
dical organization and the help of learned 
minds are ail that is necessary. 



The Word is started, soon we shall see it 
in ail its prosperity for the welgare of our so 
ill favoured régions. 

Léopold Lamothe. 




VARIETES 




L’Odeur et le Parfum 

L'odeur est la sensation produite sur l'odorat 
par les émanations d'un corps quelconque. 

Le mot parfum a deux acceptions, il désigne en 
même temps l’odeur dégagée par un corps odori¬ 
férant et ce corps lui-même. 

Une première théorie admet que les odeurs d’un 
corps sont des mouvements vibratoires qui se 
propagent comme la lumière, la chaleur, les ondes 
hertziennes: la seconde prétend que les oaeurs 
sont causées par le contact matériel de particules 


du produit odorant. II faudrait admettre que les 
corps odorants peuvent comme le Radium émettre 
indéfiniment des particules de désintégration sans 
perte pondérable ; on sait et on en peut facilement 
faire l’essai, que quelques milligrammes de musc 
peuvent parfumer une chambre pendant une ving¬ 
taine d’années sans qu’il soit possible de constater 
une diminution de leur poids. Quelques violettes 
répandues dans un pré ou dans un bois donnent 
à l’air et aux environs leur odeur bien connue et 
suave; de même un bouquet de ro;.es parfume ur.e 
salle tout entière si vaste soit elle ; et pourtant il 

















LA PARFUMERIE MODERNE 


faut prés de S.ooo kil. de roses pour donner i kil. 
d'essence ! 

La théorie des vibrations a moins de partisans 
que celle de l'émission, il faut avouer, en effet, 
que beaucoup de substances odorantes perdent, 
avec le temps, de leur odeur; c’est donc dire qi’e 
le corps auquel étaient fixées ces particules odo¬ 
rantes, les perd, et par conséquent diminue de 
poids. On doit admettre, par suite, que des quan¬ 
tités extrêmement minimes de partum suffisent à 
éveiller des sensations effectives. En efiet, on a 
constaté que : 

i/ï.000.000 de milligramme de musc, 

1/4.600.000 — de chlorphénol, 

1/460.000.000 — de mercaptanc, 

suffisent pour produire la sensation d'odeur. 

Au point de vue pratique, ces considérations 


13 

engagent le parfumeur à ne pas exagérer la cin- 
centration de ses alcoolats. La grande quantité de 
parfums répandus cause une sorte d'ancstliésic 
des nerfs olfactifs et n'augmente en aucune sorte 
la sensation agréable. On a remarqué, du reste, 
que la création de parfums bon marché, très con. 
centrés, a amené une sorte de dégénérescence de 
l'odorat humain et que le public recherche plus 
qu'autrefois des parfums capiteux et tenaces, au 
détriment des odeurs délicates et fines si demandées 
au siècle dernier et qui sont considérées comme 
mièvres et insuffisantes à notre époque. Il serait 
curieux d’étudier le degré de civilisation et de 
raffinement d’une population par l’étude de scs 
goûts en parfumerie. Trouverons-nous un philo¬ 
sophe dévoué pour cette tâche ? 




LES ESSENCES EN THERAPEUTIQUE 




Action de l’Anéthol sur l’Organisme 

Les nouvelles dispositions légales relatives à 
l’essence d’absinthe, aux compositions à base 
d’absinthe et aux apéritifs contenant de cette 
essence donnent un regain d’actualité à la 
question toujours pendante de la toxicité des 
essences employées en distillerie et notamment 
de l’Anéthol qui forme, comme on le sait, la 
plus grande partie des huiles essentielles d’anis, 
fenouil, badiane, etc. 

. Indépendamment de son usage dans la fabri¬ 
cation des apéritifs, l'anis a toujours servi de 
condiment ou d’aromate pour la pâtisserie, la 
confiserie, la cuisine; les anciens lui attri¬ 
buaient de nombreuses vertus et Pline préten¬ 
dait que l’anis procure un doux sommeil, 
donne de la fraîcheur au visage et supprime 
les rides. 

Les € pains à l’anis ï sont, dans un certain 
nombre de régions, d’un usage fréquent, soit à 
l’occasion des fêtes, soit même pour certains 
rites religieux. En définitive, l’anis a toujours 
été considéré comme très favorable à la santé. 
■Voici quelques-uns des emplois où sont indi¬ 
qués l'anis vert {Pimpinclla anisiuni) et l’anis 
étoilé de Chine ou badiane {illiciutn anisiiim). 

Comme stomachique et digestif, l’anis en 
infusion remplace avantageusement le thé ou 
le tilleul, il favorise les contractions de l’esto- 
ntac et de l’intestin; à titre de2diurétique, il 
augmente le taux des urines en s’éliminant par 
les reins et favorise l’évacuation des déchets. 
Pour augmenter la sécrétion gastrique et aider 
l’expulsion des gaz on prescrit également l’al¬ 
coolat d’anis en potion sucrée (anisette des li- 
quoristes), i à i5 grammes par jour. On em¬ 
ploie encore couramment l’anis pour combattre 
la fétidité de l’haleine (dentifrices) et pour gué¬ 


rir l'ozêne ou punaisie. maladie des fosses res¬ 
piratoires. Enfin, l’anis est considéré comme 
galactogène, les vétérinaires s’en servent avec 
succès, à la dose de 100 gr. par jour, dans du 
son, pour les vaches; à la dose de 20 gr. pour 
les chèvres et les brebis ; au bout de quelques 
jours la quantité journalière de lait augmente 
On l’a appliqué à l’accroissement de la quantité 
de lait fournie par les nourrices trop pauvres 
en secrétion lactée (infusion d’anis à 20 gr, 
par litre, i cuillerée à soupe par heure). 

Il nous échappe certainement beaucoup des 
usages de cet intéressant végétal, rappelons 
cependant, en passant, qu’on a voulu l'em¬ 
ployer à combattre la tuberculose, avec des 
raisons, du reste, très plausibles : l’anis s'éli¬ 
mine, en effet, en grande partie par les pou¬ 
mons et en assure, de ce fait, l’antiseptie. 

Aujourd’hui, on veut charger l’anis de tous 
les méfaits de l’absinthe et on lui attribue les 
lésions indéniables causées par l’usage de cet 
apéritif redoutable ; il nous semble que c'est 
montrer bien peu de reconnaissance à un vé¬ 
gétal jusqu’ici considéré comme bienfaisant et 
auquel on a attribué, depuis des siècles, bien 
des guérisons. 

Des travaux ont été faits dans le but de véri¬ 
fier ou d’affirmer ces assertions et, jusqu’à 
présent, la façon dont ces recherches ont été 
conduites n’a donné satisfaction a aucun phy¬ 
siologiste ou chimiste consciencieux, de telle 
façon que l’opinion publique est toujours en 
suspend. 

On sait que l’essence d’anis, comme l’essence 
de badiane, du reste, est presque exclusivement 
(80 à 90 0/0) composé d’anéihol. Les 10 ou 
20 0/0 restant se composant de terpènes sans 
valeur thérapeutique et sans effet physiologi¬ 
que bien spécial. La formule chimique de ces 









LA PARFUMERIE MODERNE 


terpcncs est celle de l’essence de thJrJbcntine'ct 
il n'y a pas lieu de leur attribuer d’autres pro¬ 
priétés que celles de cet hydrocarbure. 

L'Aiiélhol est donc le principe actif des es¬ 
sences d'anis, badiane et fenouil et toutes les 
proprie'tés curatives attribuées à l’anis doivent 
être rapportées à VAnétIiol. 

1,'anéthol, comme le démontre sa formule de 
constitution 


,^CH - : CH — CH' 
■^OCH' 


est antiseptique par son groupe aromatique et 
analgésique, par son groupe oxyméthylique, 
ce qui justifie la bonne opinion qu’on peut 
avoir de lui et ne motive aucunement les accu¬ 
sations qu’on porte contre lui : c’est, dit-on, 
le plus nuisible de l’apéritif absinthe, c’est un 
stupéfiant qui amène la dépression générale 
des forces, l’incohérence des idées... Nous ne 
voyons pas pourquoi l’anéthol est, dans l’ani- 
sette, un stomachique renommé depuis des 
siècles, dans l’anisado, cher aux Américains du 
Sud, un fébrifuge actif, et dans l’absinthe un 
poison violent ! Nous croyons qu’il vaut bien 
mieux incriminer les autres essences compo¬ 
sant l’absinthe et l’absinthe elle-même (dont la 
cétone (Thuyone) est considérée comme toxi¬ 
que depuis longtemps', et qui ne peut plus être 
vendue que sur ordonnance et par un pharma¬ 
cien au même titre que les alcaloïdes. 

M.M. \'arenne, J. Roussel et Godefroy qui 
ont fait les plus importantes recherches, à no¬ 
tre connaissance, sur l’anéihol, concluent que 
malgré les doses massives employées sur des 
animaux, Vanéthol s’est refusé à être toxique et 
a même guéri incidemment une chienne d'une 
gastrite dont elle souffrait. . 

Déjà le docteur Dalott avait déclaré n’avoir 


pu obtenir ni secousses, ni attaques, par des 
ingestions considérables d’anis ou d’anéthol 
(3 gr. d’anéthol par kilogramme d’animal et 
par jour soit, pour un homme de 70 kil., plus 
de 200 gr. d’anéthol représentant i.3oo litres 
d’anisette ou i3o litres d’absinthe). 

Il semble que de toutes les imputations dont 
on l’accable, à la chambre des députés notam¬ 
ment, la principale soit son nom chimique 
et anéthol », qui le distingue par trop des pro¬ 
duits naturels et qui le fait inconsciemment 
considérer comme un produit chimique n’ayant 
rien de commun avec les plantes ! ! A tel point 
qu'à la tribune même on a parlé de la possibi¬ 
lité de déterminer la quantité ou la pré¬ 
sence de produits chimiques dans une ab¬ 
sinthe à propos de la réaction de Varenne 
pour la caractérisation de l’anéthol (analyse 
qui, du reste, ne donne aucun résultat prati¬ 
que). Il serait bon qu’on vulgarise les notions 
de chimie relative aux produits synthétiques et 
aux constituants chimiquement purs des es¬ 
sences qu’on englobe généralement dans une 
réprobation universelle. 

Evidemment, nous ne prétendons pas que 
tous les produits aromatiques sont excellents 
pour la santé publique, mais nous constatons 
l’influence prépondérante des apparences sur 
l’esprit de la foule ignorante, qui préfère sou¬ 
vent ingérer des produits toxiques, parce qu’ils 
sont naturels (éthers des eaux-de-vie de marc, 
par exemple), plutôt que des produits inoffen- 
sils, sinon bienfaisants, parce que leur nom 
rappelle des produits chimiques réputés dan¬ 
gereux ! 

J. PlOT. 

Ingénieur-chimiste. 




LES ESSENCES NOUVELLES 




Essence il’Encens “ Olibanol ” 

(suiteJ 

Lors du second fractionnement, la dernière 
fraction passa presque complètement sous 
,7 m/m de 2 o 5 à 2.20. 

Pour la rectification, on essaya de former un 
acétate de l'alcool sesquiterpénique dont on 
supposait la présence. 

Toutefois, l’alcool acétylisé qui avait une 
teneur en éther de .81,5 ne pouvait pas être 
distillé sans décomposition sous lô m/m de 
pression, mais il donnait naissance à de l'acide 
acétique. On cessa donc la rectification et l’on 
passa à l’analyse de la fraction principale de 
Kp 17 -- 20.=i 8 2 12. 


0,2343 gr. Substance 0,7206 g CO- o.246Sg, 
H''». 


^ Calculé : C 83.88 H 11,93. 

' Trouvé : C 83.88 H 11,8:. 

La combinaison C'‘''’H^'*0 donna une es¬ 
sence jaune sirupeuse d’une agréable odeur 
d’encens. L’odeur de l’acétate est beaucoup 
plur 


C^oH-i'O 


s forte. 


D 20“=:957o aD — — 65,o5« 


Parmi les alcools de la formule CiiH-ii-»0, 
on ne mentionne dans la littérature que l’al¬ 
cool du bois Erythroxilon monogynum Roxb., 
il possède la composition C'-^H^-O, mais il 
est solide (pt)int de fusion 117/1180) tandis que 
le nouvel alcool, que nous appelons Olibanol^ 









LA PARFUMERIE MODERNE :-^^ l'> 


ne pouvait pas être solidifié même dans le me'- 
lange réfrigérant. 

D’autres recherches seront faites dans mon 
laboi'atoire pour trouver la constitution de cet 
alcool. 

Essence de Feuilles de Bouleau 

J'ai distillé cette essence pour la première 
fois en 1904 et je viens de faire un second 
essai qui a donné des résultats diflérents du 
premier. Comme dans les deux cas il s’agissait 
des feuilles de Bétula Alba, je ne puis expliquer 
la différence des résultats que parce que les 
feuilles ont été recueillies en divers endroits et 
à diverses saisons. 

Dans l’essai actuel de distillation, )'ai obtenu 
un rendement de 0,04 °/g. L’essence de feuilles 
de bouleau ainsi obtenue est de couleur jaune 
et se solidide à la température de la chambre; 
D’^= 0,8683; point d’acide 3o ; point de sa¬ 
ponification = III ; point d’éther 81 ; elle est 
insoluble dans l’alcool à 96 ®/„; dans l'alcool 
chaud on a pu obtenir des lamelles d’une para- 
fine du point de fusion 49,5 à 5o». 

Avec la première distillation en 1904 on a 
obtenu 0,049 ”/o d’une huile vert d’olive, avec 
d'abondants précipités cristallins. Cette essence 
était complètement liquide à 35*. La densité à 
cette température était de 0,9074; point d’a¬ 
cide 99; point de saponification 149,7. li>ans 
une solution alcoolique à io®/o l’essence ne 
présentait pas d’activité optique. 

Essence d'Ecorce de Bouleau 


J’ai obtenu, avec l’écorce de bouleau (B. alba) 
une essence dont l’élément principal consistait 
en un sesquiterpène, qui, par suite de son peu 
de densité semblait appartenir aux sesquiter- 
pjnes monocycliques ou peut-être twcycliques. 

Je vais maintenant donner une comparaison 
des résultats obtenus avec les essences fraîche¬ 
ment distillées : 

1907 1908 

l,«ou t)*". 0.8953 0 . 000:1 


ladice d'acide. . 

Indice de saponifiialiuu. 

Indice d'éther. 

Indice d'éther apres arelylisaliun... 

Salnbililé dans l’alcool  90 degrcs 
L’essence fabriquée en dernier lieu a donc 
une teneur moins forte en acides (acide palmi¬ 
tique), en éthers et en alcools libres. Le ses¬ 
quiterpène, après plusieurs distillations sur la 
soude bouillait à une pression de 744111/1113 



Ses constantes, comparées h celles précé¬ 
demment trouvées étaient : 

1907 1908 

|>*i.î relativement l)‘“. 0.88:19 0.88it 


Le sesquiterpène ainsi isolé était incolore, et 


à odeur faible. La solution acétique donnait 
avec le brome une coloration rouge cerise. 

Après avoir essayé en vain d’obtenir avec 
l’acide chlorhydrique un produit de réaction 
solide, nous eûmes recours au procédé suivant 
qui permit de se rendre compte du degré d’al- 
finité de la molécule vis-à-vis de riialogene 
hydrogéné. 

10.31 grammes du sesquiterpène furent pla¬ 
cés dans une capsule avec 3(i grammes d’ether 
absolu et saturés d'acide chlorhydrique sec 
sous un fort refroidissement. Apres un séjour 
de huit jours dans le dessicateur au-dessus de 
barres de potasse, on réchauffa au bain-marie 
jusqu’à constance du poids. L'augmenlaiion 
du poids du sesquiterpène était de i .87 gram- 
grammes. 

Pour H'-“ H Cl 1 

( calcule il Cl o,3o 

ce qui indique une conformité satisfaisante 
pour l'affinité d’une molécule d’acide chlorhy¬ 
drique avec le sesquiterpène. 

Si l'on compare la densite du sesquiterpène 
d’essence d’écorce de bouleau avec les densites 
des sesquiterpènes tricycliques, bicycliques et 
monocycliques admis selon Semmler. (Les 
huiles essentielles, 11, 5-29), donnant les valeurs 
moyennes 0.93—0.94; 0.90 et 0.87, la densiie 
de 0.88 observée dans le sesquiterpene corres¬ 
pond à la densité bicyclique doublement non 
saturée. 

On connaît des cas dans lesquels une double 
liaison avec l’halogène et l'halogène hydro¬ 
géné présentait des caractères de non satu¬ 
ration. 11 sufiit de se rappeler la manière 
dont se comporte le phcllandrène vis-à-vis 
du brome (Semmler vol. 36, lyàS'i et le zin- 
giberène monocyclique triple non-saturé vis- 
à-vis de l’acide chlorhydrique (Kremers et 
Schreiner, Pharm. Arch. 4, i6t). 11 est égale¬ 
ment très vraisemblable, que l’on ail à faire 
ici à un système de double liaison conjuguée. 

L’hydro-chlorure liquide était de coloration 
foncée et sa densité à 20® était de 0.9753. 

8 grammes de cet hydrochlorure furent mis 
en ébullition pendant une demi-heure avec 
8 grammes d'acétate de soude et 32 grammes 
d’acide acétique glacial, le produit de réaction, 
lavé à l’eau, fut extrait par l’éther. 

Point d’ébullition. 747 258—260® 

D“. 0.8898 

11 ne contenait pas d’halogène; toutefois l'a¬ 
nalyse démontrera un peu d’impuretés. 

0.1401 grammes de substance : 0.4040 gram¬ 
mes CO*; o.iSzi grammes 11*0. 

l trouvé C 88.23 11 11.77 

I calculée 86.43 H 12.17 


C‘=H*' 


Essence de Feuilles de Laurier 

J’ai recommencé à en fabriquer avec les 
feuilles de lauriers récoltés en 1907. Les feuilles 










ifi . . LA parfumerie moderne 


que j’ai traitées sont les feuilles fraîches écô- 
tées, de couleur verte. Elles donnaient un ren¬ 
dement de 2,32 ®/o. La densité de l’essence de 
laurier fraîche est de 0,9361 ; sa rotation opti¬ 
que est de anrrr— 1 5,95°. 

Par mon traitement spécial de l’essence ordi¬ 
naire de feuilles de laurier, j’obtiens une 
essence déterpénée qui n’a qu’un débit 
limité, mais très assuré ; Les terpènes 
isolées consistent en pinène presque pure et 
principalement en pinène-/. Par contre, il est 
vraisemblable qu'il s’y trouve aussi des phel- 
landrènes, mais la chose n’est pas absolument 
démontrée, car la quantité de substance blan¬ 
che, fondant à 104 ou 106°, était trop minime 
et il n’a pas été possible de recommencer la 
cristallisation. 

Essence de Bois de Gayac 

L’huile essentielle du bois de la Bulnesia 
Sarmenti Lor., appartenant à l’ordre des zygo- 
phyllacées appelé dans son pays d'origine 
€ Palo Balsamo », a été introduite dans le 
commerce par moi, pour la première fois, en 
1892 (voir mon rapport d’avril 1892). Depuis 
lors, on a publié diverses études sur cette es¬ 
sence. Entre autres Wallach (Ar. 279, 395), 
ainsi que Gadamer et Amenomija (Ar. 241, 22) 
se sont occupés de l’élément principal cristallin 
de l’essence, le Guajol, qui semble être iden-, 
tique avep le Gonysiylol, o.btenu du bois de 
Gonystylus Miquenianus T. B., par Eyken 
(Rec. trav. chim. Pays-Bas, 23,44) et par 
Boorsma (Bul. de Départ, de l’agriculture aux 
Indes Néerlandaises, 1907). Pour autres détails, 
voir Semmler, les huiles essentielles, 111, 237. 

La densité de l’essence à l’état de fusion est 
de 0.9835 à 20°; elle se rapproche donc de 
celle de l’essence de Bois de Santal. 

Indice d’acide,0.0; indice d’éther 3.5; indice 
d’éther après acétylisation 106,7. 

Il en résulte donc une teneur en C® O de 
43.98 '/o- 

Sous i3 >"/"* pression il distille 86 de 
l’essence entre 154 et 157°; il en résulte que 
la moitié seulement de l’alcool était transformé 
en acétate. Si ce caractère qui correspond à 
celui du terpinéol de F®° (A* p. menthenol [8]), 
plaide en faveur de la nature tertiaire du 
guajol, sa manière de se comporter yis-à-vis de 
l'anhydride phtalique, y répond également. 

2.o3 grammes d'essence chauffés pendant 
deux heures au bain-marie avec 2 grammes 
d’sfnhydride phtalique et 2cm3 de benzène, puis 
.^élangés à 6o<-m’ de lessive de soude demi-nor- 
exigeaient 5,4'“*^ d’acide chlorhydrique 
demi-normal correspondant à une teneur de 
5,04 ®/o d’un alcool de la formule G*® H^“0. 

Tandis que Wallach et Gadamer entre au¬ 
tres, avaient entrepris la séparation de l’eau du 
guajol avec l’anhydride phosphorique et le 


chlorure de zinc ou le bi-sulfate de potasse, 
nous avons employé l’acide formique. 

3o grammes de guajol rectifié par distillation 
furent chauffés pendant une heure au bain- 
marie avec 90 grammes d’acide formique anhy- 
drique. Le liquide fut d’abord rouge-brique, 
puis violet. On le' dilua ensuite avec de l’eau 
puis on le mélangea avec de l’éther et l’acide 
de la solution éthérique fut neutralisé par une 
solution sodique. Après évaporation de l’éther, 
12,3 grammes soit 41 % du guajol employé 
passèrent entre i35 et i '38« à une pression de 
14 m/m. 

Les vapeurs étaient incolores ; le guajène à 
l’état liquide, était vert-claiir. Djf, = 0.9182. 

Wallach a trouvé pour le guajène : Point 
d’éb.,3 = 124 à 1280; 0^0= 0.910 tandis que 
Gadamer et Amenomija ont trouvé : Point 
d’éb.9= 123 à 1240; D20/4 = 7.9085. 

L’absorption d’acide chlorhydrique n’a donné 
aucun résultat clair. 7.12 grammes de sesqui- 
terpène ont absorbé o gr. 46 H Cl (en ce qui 
concerne cette méthode, comparez avec l’es¬ 
sence d’écorçe de bouleau dans mon Bulletin 
d’octobre 1908). 

Il se produisit ainsi une absorption de 
6.06 ®/o d’acide chlorhydrique; calculée pour 
une molécule, 15.17 °/o. Cette réaction plaide 
en fa.véur de la nature non uniforme de la, 
guajè:ne. 11 est vraisemblable que l’acide for¬ 
mique a produit une inversion partielle, ce 
qui nous permet de considérer le guajène 
comme un mélange de sesquiterpènes. 

Le guajol présente une réaction caractéris¬ 
tique aux agents oxydants tels que le perman¬ 
ganate de potasse. 

10 grammes de guajol furent mis en suspen¬ 
sion dans i .ooo°m3 d’eau et il fut ajouté r5 gram¬ 
mes de permanganate de potasse. Il ne se pro¬ 
duisit pas de réaction à froid; ce n’est que 
par réchauffement au bain-marie et plus rapi- 
dément, par l’ébullition que la coloration du 
permanganate de potasse disparut. La solution 
incolore fut filtrée du dépôt brunâtre, puis 
lavée avec de l’éther et concentrée au bain- 
marie. Par l’acidification, des flocons blancs se 
précipitèrent. Le liquide surnageant se colora 
graduellement en rouge foncé. En arrêtant la 
réaction acide par quelques gouttes de lessive 
de soude, la coloration disparut, pour repa¬ 
raître par l’acidification. 

Le colorant se comporte donc comme un 
indicateur. Par l’addition d’alcool lacoloratiou 
rouge foncé passa au violet. Le colorant en 
lequel semble se transformer le précipité 
blanc primitif, se dissout dans l’éther après 
l’évaporation duquel il persiste sous forme de 
masse brune. Nous continuons cette étude. 

Heinrich Haenskl. 


Le Gérant : Gattekossé. 


4 . 







LA PARFUMERIE MODERNE 




LÉGISLATION 


Extrait de la Loi de Finances 1907 
Relatif au Commerce de l’Essence d’Absinthe 

Art. i5. — Une surtaxe de 40 francs par hectolitre 
d’alcool pur, est établie en addition au droit général de 
consommation sur les absinthes et similaires, sur les 
bitters et sur toutes les boissons apéritives autres qu’à 
base.de vin. La perception de cette surtaxe sera effec¬ 
tuée sur un minimum de SS» pour les absinthes et simi¬ 
laires. 

Art. 16. — L’art. 4 de la loi du 26 mars 1872, est 
ainsi complétée ; 

Un décret rendu sur l’avis du Comité consultatif des 
Arts et Manufactures, déterminera la teneur maximum 
en essence d’absinthe et la teneur globale en essences 
de toutes sortes que peuvent renfermer les absinthes et 
similaires, livrables à la consommation. Tout produit 
renfermant de l’essence d’absinthe ou ayant une teneur 
supérieure à l’un ou à l’autre des maxima lixés en vertu 
du § précédent, sera soumis aux dispositions dudit 
article. 

(L’art. 4, loi du 26 mars 1872, est ainsi conçu ; La 
préparation concentrée,, connue sous le nom d’essence 
d’absinthe, ne sera plus fabriquée et vendue qu’à titre 
de substance médicamenteuse. Le ' commerce de la dite 
essence et sa vente par les Pharmaciens, s’effectue¬ 
ront conformément aux prescriptions des titres 1 et II de 
l’Ordonnance royale du 20 octobre 1846). 

Art. 17. —La fabrication de l’essence d’absinthe et des 
produits assimilés par le dernier § de l’article précédent 
et des produits susceptibles de les suppléer, ne peut 
avoir lieu que dans des établissements soumis à la sur¬ 
veillance permanente du service des Contributions indi¬ 
rectes. Les Pharmaciens et autres détenteurs, sont 
comptables des quantités qu’ils reçoivent. Un décret 
déterminera les obligations des fabricants et de tous les 
détenteurs autres que les Pharmaciens. 

Aucune quantité de ces produits ne pourra circuler... 
que dans des caisses, boîtes ou flacons numérotés, revê¬ 
tus du plomb de la régie qui devra être présenté intact 
à l’arrivée et accompagné d’un acquit à caution... Cette 
disposition est applicable aux produits importés. 

Est interdit l’emploi de tout produit chimique pour 
suppléer aux essences naturelles. 

Art. 18. — Les contraventions aux dispositions de 
l’article qui précède, seront punies de la confiscation des 
objets saisis, d'une amende de Soo à 5.000 francs par 
kilogramme d’essence mise en circulation et du paye-, 
ment du quintuple du droit fraudé ou compromis, à 
raison de 5oo francs par kilogramme d’essence mise en 
circulation, détournée ou fabriquée en fraude, ou de 
produits chimiques destinés à suppléer aux essences 
, naturelles et dont la présence sera constatée dans les 
' absinthes. 


DÉCRET portant règlement d’administration 
publique pour l’organisation de l’inspection 
des pharmacies, des dépôts de médicaments 
tenus par les médecins et les vétérinaires, des 


magasins de droguerie,- des dépôts d’eaux 
minérales et généralement de tous les lieux où 
sont fabriqués ou. mis en vente des produits 
médicamenteux ou hygiéniques. 

Le Présideut de la République Française, 

Sur le rapport des ministres de l'agriculture, de Tins-- 
traction publique et des beaux-arts, de la justice, de 
l’intérieur, des finances, du commerce et de l’industrie ; 

Vu la loi du 21 germinal an XI, contenant organisation 
des Ecoles de pharmacie, modifiée par la loi du 25 juin 
igo8, notamment l’article 3o ainsi conçu : 

• Ün règlement d’administration publique désignera 
les autorités qualifiées pour effectuer les inspections et 
visites spéciales prévues à l’article 29 ci-dessus et préci¬ 
sera les pouvoirs qui leur sont conférés par ledit article. 

< L’inspection des officines de pharmaciens et des 
dépôts de médicaments tenus par les médecins et les 
vétérinaires ne pourra être confiée qu’à des agents 
pourvus du diplôme de pharmaciens » ; 

Vu l’arrêté du 25 thermidor an XI, contenant règle¬ 
ment sur les Ecoles de pharmacie ; 

Vu le décret du 23 mars iSSp, relatif à l'inspection 
des officines des pharmaciens et des magasins des dro¬ 
guistes ; 

Vu l’ordonnance royale du 18 juin 1823, portant règle¬ 
ment sur la police des eaux minérales ; 

Vu le décret du 9 mai 1887, relatif à l’inspection des 
fabriques et dépôts d’eaux minérales, eaux de Seitz et 
eaux gazeuses ; 

Vu les décrets des 16 septembre 1893 et 3 juillet 1907, 
relatifs à l’inspection des fabriques et dépôts d’eaux 
minérales du département de la Seine ; 

Vu le décret du 17 octobre 1906, relatif au rattache¬ 
ment au ministère de l’agriculture du service d’inspec¬ 
tion des pharmacies, drogueries,herboristeries, épiceries, 
fabriques ou dépôts d’eaux minérales, artificielles ou 
naturelles ; 

Le Conseil d’Etat entendu, 

DÉCRÈTE 

Article premier . — Le service chargé de l’inspection 
prescrite par l’article 19 de la loi du 21 germinal an XI, 
modifiée par la loi du aS juin 1908, ainsi que de la 
recherche et de la constatation des infractions à la loi 
du i«r août 1905,en ce qui concerne les substances médi¬ 
camenteuses, est organisé par région, sous l'autorité du 
ministre de l’agriculture et du ministre de l’instruction 
publique, sur les propositions ; 

Des directeurs des Ecoles supérieures de pharmacie ; 
Des doyens des Facultés mixtes de médecine et phar¬ 
macie ; 

Des directeurs des Ecoles de plein exercice de méde¬ 
cine et de pharmacie ; 

Des directeurs des Ecoles préparatoires de médecine 
et de pharmacie. 

Un arrêté pris de concert par te ministre de l’agricul¬ 
ture et le ministre de l’instruction publique détermine 
la région dans laquelle chacune de ces Ecoles ou Facul¬ 
tés doit procéder à cette organisation. 

(d suivre). 









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BIBLIOGRAPHIE 




s. PiESse 

Chimie des Parfums et Composition des Essences 

Nouvelle édition, i vol. rn-i6 
Chez J.-B. Baillière, Paris 1909 
Le livre de M. Piesse est l’œuvre d’un praticien 
éclairé ; à ce titre, il est d’une utilité certaine pour les 
parfumeurs auxquels il donnera d’utiles con^ils pour 
leur fabrication. Ses éditions anciennes avaient vieilli 
parce qu’elles n’étaient plus au courant des découvertes 
récentes de la chimie ; la troisième partie de l’édition 
nouvelle contient l’exposé complet des progrès réalisés 
au cours des dernières années. On voudrait voir pour¬ 
tant une place plus large accordée aux méthodes de dé- 
terpénation qui_ ont bouleversé et, par certains côtés, 
rénové l’industrie des parfums. Les chapitres qui traitent 
des produits synthétiques sont clairs ; mais on leur 
souhaiterait peut-être plus d’ampleur. Quoiqu’il en soit, 
le livre est à lire et à placer dans la bibliothèque du la¬ 
boratoire, mieux encore sur la table de travail. 

F. M. 


Georges Bouchard 

INTRODUCTION A L’ÉTUDE 

DES MATIÈRES GRASSES 

I vol. in-8, chej Dtinod et Pinat. Paris 1909 
L analyse rigoureuse des matières grasses est consi¬ 
dérée comme très compliquée par beaucoup d’industriels. 
Aussi, se contentent-ils généralement, en pratique, d’ap- 
preciations basées sur des habitudes, mais nullement 
contrôlées par la science. Un ensemble de procédés 
permettant de déterminer approximativement au moins, 
la composition des matières grasses par des méthodes 
qui ne soient ni trop longues, ni trop incertaines, peut 
'■®™^<lier à cet état de choses regrettable. 

M. Georges Bouchard a facilité beaucoup ces recher¬ 
ches en mettant de l’ordre dans les méthodes proposées 
pour 1 analyse des matières grasses, en étudiant et en 
exposant dans son ouvrage celles qui donnent ces 


résultats dignes de confiance. 


L'INDUSTRIE DES PARFUMS 

d’après les théories de la chimie Moderne par M. Otto, 
docteur ès-sciences, chevalier de la Légion d’honneur, 
ancien attaché au laboratoire des recherches de la Sor¬ 
bonne. 

Grand in-S» de VU, 546 pages avec 8a figures, broché 
22,5o ; carton, 24 francs., chez H. Dünot et E. Pinat, 
Editeurs, 49, quai des Grands-Augustins, Paris. 


Extrait de la Table des Matières: 

PREMIÈRE PARTIE 

Chapitre I. — Notation et Formules. — I. Nature des 
parfums; II. Formules de constitution; III. Stéréo¬ 
chimie. 

Chapitre II.—Fonctions chimiques. — I. Groupe¬ 
ments fonctionnels; H. Nouvelle nomenclature; III. 
Propriétés et modes de préparation. 

Chapitre HI. — Classification. — I. D’après la nature: 
des constituants ; II. Par familles naturelles. 

Chapitre IV. — Analyses et recherches de falsifica¬ 
tions. — I. Propriétés physiques. — II. Propriétés chi¬ 
miques. 

2» PARTIE 

Les Farfams Katurels 


Chapitre I. — Méthodes générales d'extraction. — 
I. Expression; 11. Distillation; III. Enfleurage; IV. Dis¬ 
solvants organiv|ues. 

Chapitre II. — Etude des parfums et des essences. — 
Groupe I. Hydrocarbures terpènes et sesquiterpènes. 

Chapitre III. — Groupe II. Alcools terpéniques et 
leurs éthers. 

Chapitre IV. — Groupe III. Aldéhydes. 

Chapitre V. — Groupe IV. Cétones. 

Chapitre VI. — Groupe V. Acides, éthers, lactones, 
oxydes. 

Chapitre VIL — Groupe VI. Phénols et dérhrés. 

Chapitre VllI. — Groupe VII. Corps azotés et sulfurés 
et essence* à constituants non déterminés. 

3e PARTIE 

Parfums Artificiels 


Chapitre I. — Classification. . . 

Chapitre II. — Etude des parfums artificiels. — 
Groupe I. Alcools et éthers.— Groupe II.— Aldéhydes. 
— Groupe m. Cétones.— Groupe Iv. Olides. —Groupe 
V. Phénols et éthers phénoliques. — Groupe VI. Déri- 
ntrrés carbures aromatiaues. 


4. PARTIE 

Table et documents divers. 
Mémento du chimiste. Recettes. 


Livres reçus : 

D-jrvelle : La fabrication des Essences et des Par¬ 
fums. — I vol. in-8. Nouvelle édition. Paris, chez Des- 
ibrges. 

Il sera rendu compte de ce volume dans notre pro 
Chain numéro. 




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automatique avec des liquides désinfectants. 

N» 393.343 Leathers et Taylor. — Appareil de dé¬ 
sinfection ou de désodorisation. . 

N® 393.366 Egerter. — Liquides désinfectants pour 
un lavabo à fonctionnement automatique. 

N® 393.442.''— Wessels de Frise. — Stérilisateur 
domestique par l’Ozone. 

N® 9.690/384.211. — L. de Nvs et Cl*. — Addition 
au brevet pour Vaporisateur. 

N® 393.350 Société Poulain et Stber. — Dispositif 
de cachet-garantie d’authenticité pour bouteilles,flacons 
et autres récipients analogues. 


N® 393.362 Lbinbroce. — Dispositif destiné à la fer¬ 
meture des flacons, bouteilles et autre.s récipients. 

N® 393.429 Mme Vve Marty. — Fermeture hermé¬ 
tique de bocaf. 

N® 393.489 Société Barris frères et Cerveaux. — 
Machine à appliquer la paraffine sur les bouchons, j 
(à suivre). 


Bureau des Brevets d’i'nventiou : T. RABILLOUl> 
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Lyon. 

















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Numéro 2. 


tS Février 1909. 



Revue Scientifique et de Défense Professionnelle^— 

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Expert-Chimiste près la’Cour d'appel de Paris et les Tribunaux de la Seine 


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, ^ «V 1 uiiuiiicui^ âctVUUIJiCI 2». 

: Essence de citron déterpénée.. 

: l.e tremblement de terre de l’halie méridionale. 

: Anomalies. 

■ Variétés.. 

: Parfumerie rétrospective................... .......... 

I SUPPLÉMENT. — Législation. - Recettes et procéé 

: des producteurs d’essence de lavande des .41pes du Di( 

; d exportation. — Revue des revues. — Deuxième ( 

: pour la repression des fraudes; — Liste des Brevets 

: en France du 21 octobre au ay décembre 1908. 

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N° i. i5 Février. 


SUPPLÉMENT 


SANTO GRECO FU ' 

ESSENZE 


Reggio Calctbri.t-, gennaity igoy. 

SiüUov,, 

AVI darvi il irisle aHnwi:iio délia dolorosa 
petdilj del mio amaiissimo fratello gennano 
debbo parteciparvi che per convenu;ione ira noi 
già interceduta, assiimo la esclusiva proprietà 
delta Dilta, che continuera la esportajione dette 
essence sottola ste^sa ragione sociale: 

Santo Grec O fu Fsco 

Spero che tni degtierele délia stess.a fiducia 
corne pet passato, che da parte mia non man- 
chcro di meritarla. 

Vo^liate prendere buona nota mia firnia, c 
gradite Signor i miei distinti satuti 

ÎNGEGNERE GlOVANNI GrECCO, 


Elections Sénatoriales du 3 )an\}ier 1909 

Lors du renouvellement partiel du Sénat, qui \ ient 
d'avoir lieu, ont été élus ou reclus : 

MM. CézAR-DvVAL, sénateur de la Haute-Savoie. 

(jEsoux-PRACHÉE, séiiateur de la Haute-Saône. 

M. le Professeur Cazenelve, sénateur du Rhône. 

M. le Professeur Beawisagk. sénateur du Rhône. 

Nous leur adressons nos respectueuses félicita¬ 
tions. 

EXPOSITION DE NANCY 

l'ne exposition internationale aura lieu a Nancy de 
mai a noveiùbre 1909. Signalons a nos confrères les ; 

Classe 42. — Industries chimiques. 

Classe 45. — Arts pharmaceutiques et Parfumerie. 

Classe ôy. — Hygiène. 

La galerie affectée au groupement ci-dessu.» est une 
des mieux situées dans la galerie centrale à gauehe de 
la salle des fèt«.«. ." ' 











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LA PARFUMERIE MODERNE 


13 




LÉGISLATION 


DÉCRET portant règlement d’administration 
publique pour l’organisation de l’inspection 
des pharmacies, des dépôts de médicaments 
tenus par les médecins et les vétérinaires, des 
magasins de droguerie, des dépôts d’eaux 
minérales et généralement de tous les lieux où 
sont fabriqués ou mis en vente des produits 
médicamenteux ou hygiéniques. 

(suite) 


Le fonctioanement du service d'inspection esi assure, 
sous l'autorité du ministre de l'agriculture, par le préfet 
pour chacun des départements constituant la région; N 
Paris et dans le ressort de la préfecture de police, par 
le préfet de police. 

.Akt 2. — L’inspection prescrite parlla lo' du 21 ger¬ 
minal an XI et la recherche des infractions h la loi do 
ne peuvent être confiées, pour les officines des 
pharmaciens et les dépôts de médicaments tenus par les 
médecins et les vétérinaires, qu'à des inspecteurs mnnL 
du diplôme de pharmacien. —-- 

Ces inspecteurs ont seuls qualité, léserve faite des 
pouvoirs appartenant aux officiers de police, judiciaire, 
pour opérer les prélèvements dans lesdites officines et 
dépôts de médicaments. 

Les prélèvements portent tant sur les préparation.s 
officinales et produits pharmaceutiques que sur les pré¬ 
parations faites en vertu d'ordonnances médicales. 

Art. 3 . — Les inspecteurs sont nommés et commis 
ïionnés par les préfets sur la proposition des directeurs 
des Ecoles supérieures de pharmacie, des doyens des 
Facultés mixtes de médecine et de pharmacie, des direc¬ 
teurs des Ecoles de plein exercice de médecine et de 
pharmacie, des directeurs des Ecoles préparatoires dr 
médecine et de. pharmacie de la région. 

I.eurs rapports d'inspection sont adressés aux direc¬ 
teurs ou doyens de la région. Ceux-ci les transmettent 
aux préfets avec les observations et propositions qu’ils 
jugent nécessaires, 

Art. 4. — Les inspecteurs peuvent se faire assister 
dans leurs visites par les commissaires de police, ou h 
leur défaut, par les maires ou adjoints. 

Ils peuvent, en outre, requérir ces mêmes officiers de 
police judiciaire d’effectuer certains prélèvements dans 
les officines des pharmaciens et dans les dépôts de médi¬ 
caments tenus par les médecins et les vétérinaires. 

Art. 5 . — Pour tous les établissement autres que les 
officines des pharmaciens et dépôts de médicaments 
•tenus par les médecins et les vétérinaires, la visite pres¬ 
crite par l'article 29 de la loi du 21 germinal an XI et la 
recherche de la constatation des fraudes et falsifications 
en matière médicamenteuse peuvent être confiées à deS 
inspecteurs adjoints choisis et commissionnés par les 
préfets. L’arrêté de nomination détermine, pour chacun 
de ces agents, la circonscription dans laquelle il a qua¬ 
lité pour exercer cette double fonction. 

Les inspecteurs adjoints adressent leurs rapports au 
préfet. Ils .sont, .tenus de lui signaler les établissements 
qui leur auront paru nécessiter une visite spéciale par 


un inspecteur. Le préfet transmet sans délai ces avis à 
l’un des inspecteurs, ainsi qu'au doyen ou directeur de 
la région. 

Même en dehors du cas prévu au paragraphe piécé- 
dent, les inspecteurs ont le droit d’opérer eux-mêmes, 
lor.squ’ils le jugent né-cssairc, la visite des établisse¬ 
ments visés au présent article. 

.■\t(T. (i. - Sont rapportées les dispositions de l’artêté 
du 25 thermidor an XL des decrets des 23 mars iSSg, 
;t mai tt'87. II) septembre tSqd, 3 ju-llet 1907, en ce 
qu’elles ont de contraire au présent décret. 

.Art. 7. — Le ministre Je l’agriculture, le ministre de 
l’instruction publique et des beaux-arts, le ministre de la 
justice, le ministre de l'intérieur, le ministre des finances 
et le ministre du commerce et de l'industrie sont char¬ 
gés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du 
présent décret, qui sera publié au Journal officiel et 
inséré au Bulletin des lois. 

Fait à Paris, le b août 1068. 

A. FAUdiJi&P. 

DECKÊT fixanrïâ”^océdure relative aux pré¬ 
lèvements, aux saisies et aux analyses des 
substances médicamenteuses, ainsi qu’à l’ex¬ 
pertise contradictoire. 

Le Président de i.a RÉprBi.iQfE Française, 

Sur le rapport des ministres de l’agriculture, de l'ins¬ 
truction publique, de la justice, de l’intérieur, des 
finances, du commerce et de l’industrie; 

Vu la loi du 21 germinal an XI, contenant organisation 
des Ecoles de pharmacie, modifiée par la loi du 2 5 juin 
1908, notamment l’article 3 i ainsi conçu : 

« l'n règlement d’administration publique déterminera 
les règles de procédure applicables aux substances médi¬ 
camenteuses et hygiéniques en ce qui concerne les pré¬ 
lèvements d’échantillons, les analyse-', expertises et 
saisies nécessaires à l’exécution de la loi du l'raoût iqoS 
sur la répression des fraudes »; 

Vu la lui du irraoût lOoS sur la répression des fraudes 
et falsifications, en tant qu'elle s’applique aux substances 
médicamenteuses ; 

Vu le décret du 5 août 1908, désignant les autorités 
qualifiées pour assurer l’application des lois et règ'e- 
ments sur l’exercice de la pharmacie et sur la répression 
des fraudes en matière médicamenteuse; 

Vu le décret du 3 i juillet loofi, réglementant le.s pré¬ 
lèvements, analyses et expertises en ce qui concerne les 
boissons, denrées alimentaires et produits agricoles; 

Le Conseil d'Etat tnlendu, 

DÉCRÈTE : 

Titre Premier 

Fo) m ilitt’S applicables aux prélèvements 
de substances médicamenteuses 

Artici.e premier, — Les inspecteurs et inspecteurs 
adjoints qualifiés aux termes du-décret du 5 août 1908 
pour assurer l'application des lois et règlements sur 












14 


LA PARFU ERIE MODERNE 


l'exercice de la pharmacie et de la répression des fraudes 
en matière médicamenteuse peuvent, concvrrremment 
avec tous ofriciers de police judiciaire et dans les limites 
de compétence fixées au dit décret, opérer d’office des 
prélèvements d'échantillons dans les officines, labora- 
tojres et leurs dépendances, magasins, boutiques, ateliers, 
voitures Servant au Commerce, ainsi que dans les entre¬ 
pôts, dans les gares et ports de départ et d'arrivée. 

Les administrations publiques sont tenues de fournir 
aux agéiits ci-dessus désignés tous les éléments d’infor- 
matiôn nécessaires à l’exécution de la loi du lo-août f9o5. 

Les entrepreneurs de transport sont tenus de n’appor¬ 
ter aucun obstacle aux r-q'uisitions pour prises d’échan¬ 
tillons ef de représenter les titres de mouvement, lettres 
de voiture, lécépissés, connaissements et déclarations 
dont ils sont déferireuif. 

.-Vrt. i. — Sauf L*s exceptions prévues aux articles 
3 , 4 ef 5 ci-aprè-, les formalités prescrites par les articles 
.â. fl, 7, 8, 9 et lo du décret du 3 i juillet 1906 pour les 
prélèvements d’échantillons, la rédaction des procès- 
verbaux, l'apposition des scellés, la délivrance des 
récépisscs, l'envoi des échantillons et procès-verbaux, 
sont applicables aux opérations effectués par les inspec- 
jeurs et inspecteurs adjoints en ce qui concerne les 
substances médicamenieusés. 

.\bt. 3 . — Lorsque, en raison de ia qualité ou de la 
quantité d'un produit phaimaceutiqu'c ou d'une j ripaia 
lion médicinale, la divi.sion en quatre échantillons est 
impossible, l'agent qui effectue le prélèvement place 
sous scellés, ert un éChanfilfôn unique, la tofaliré du 
pTOdiiif od de la prép'ui'afiori. 

Par dérogation à l’article to du dé^fet du 3 i juillet 
1906, il iransmet cc scellé dans les vingt-quatre heures, 
avec son prdcés-verbiü! et totrtes' pièces utiles, au procu¬ 
reur de la République. 

Copie du procès-verbal est adressée au préfet, ainsi 
qu’au directeur d'Ecole ou au doyen de Eaculté compé¬ 
tent aux termes de l'article l'^du décret du 5 août 1908. 

Art. 4, — Lorsqu’un inspecteur, usant de la faculté 
que pre'voit l’article 4 du décret du 5 août 1908,{a 
requis un officier de police judiciaire^ d'efiectuer un 
prélèvement de produit pharmaceutique ou de prépara¬ 
tion médicinale, le produit prélevé esc placé sous scellé 
en un échantillon unique. Ce scellé, ainsi que le procès- 
verbal, fst adressé, dans les vingt-quatre heures, par 
l’agent verhalisateur ü l’inspecteur qui a signé la réqui¬ 
sition. 

Art. 3. — Si le produit sous scellé peut être divisé 
en quatre échantillons, l’inspecteur procède à cette 
opération en présence du vendeur et du détenteur, Ou 
lui dûment appelé ou représenté, scelle les quatre 
échantillons et les transmet au préfet, en se èonformant 
à l’article 10 du décret du 3 i juillet loofi. 

.^i le produit n'est pas divisible en 4 échantillons, 
l’inspecteur transmet le scellé primitif au procureur de 
la République, comme il est prescrit à l’ar.icle 3 ci-dessus. 

Titre 11 

Analyse des échantillons prélevés 

Art. 6 . — Il est constitué, dans la Commission 
technique permanente établie par l’article 3 du décret 
du 3 i juillet 1906 près de* ministres de l’agriculture et 
du commerce et de l’industrie, une section de pharmacie, 
sOus la présidence du directeur de l’Ecole supérieure de 
pharmacie de Paris. Cette section est obligatoirement 


consultée sur les questions d’ordre scientifique relatives 
à l'application du présent décret. 

Art. 7. — L'analyse des échantillons prélevés est 
confiée aux laboratoires organisés à cet effet dans les 
Ecoles supérieures de pharmacie, b'acultés et Ecoles 
mixtes de médec'ne et de pharmacie, par les directeurs 
oü doyens de ces Ecoles ou Facultés, en vertu de déci¬ 
sions prises de concert par les ministres de l’agriculture 
et de rinstruction publique, après avis de la section de 
pharmacie de la Commission technique permanente, 

Cci analyses sont, it la fois, d’ordre qualificatif et 
d’ordre quantitatif; l'examen Comprend les recherches 
organoleptiques, physiques, chimiques, micrographiques, 
physiologiques et autres susceptibles de fournir des 
indications sur la pureté des produits, leur identité et 
leur composition. 

Art. 8. — Des arrêtés pris de concert entre le Mi¬ 
nistre de l'Agriculture et le Ministre de l'Instruction 
Publique déterminent le ressort des laboratoires appelés 
à procéder à l’analyse des échantillons. 

Art. 1». — Le résultat de l’analyse est consigné dans 
un rappoit qui est adressé par le directeur ou doyen au 
préfet du département d'où provient l’échantillon, à 
Paris et dans le ressort de la préfecture de police, au 
préfet de police. 

Art. 10. — Si le rapport ne révèle aucune fraude ou 
falsification, le préfet en avise sans délai l’intéressé. 

Dans ce cas, si le remboursement des échantillons 
est demande, il s'opère d'après la valeur réelle du pro¬ 
duit aux frais de l'Eiat,.au moyen d’un mandat délivré 
par le préfet sur présentation du récépissé prévu à l’ar¬ 
ticle 9 du décret du 3 i juillet 1900. 

Art. II.—Dans le cas où le rapport signale une 
fraude ou falsification, le préfet transmet sans délai le 
rapport au procureur de la République. 

11 y joint le procès-verbal et les trois échantillons ré¬ 
servés. 

Art. 12. — Tous les ans, le directeur ou doyen 
adresse au Ministre de l’Agriculture, un rapport sur le 
nombre des échantillons analysés et le résultat de leur 
analyse. 

Titre III 

Fo'ictionnenient de l'expertise contradictoire 

• Art. 1 3 . — Le IProcureur delà République informe 
l'auteur présumé de la fraude qu’il est l’objet d’une 
poursuite. Il l'avise qu’il peut prendre communication 
des conclusions du laboratoire et’qu’un délai de trois 
jours francs lui est imparti pour faire connaître s'il ré¬ 
clame l’expertise contradictoire prévue à l’article 12 de 
la loi du ter août 1905. 

Art. 14. — Si l'expertise contradictoire est dernandée» 
il est procédé à la nomination de deux experts désignés, 
l’un par le juge d’instruction, l’autre par la personne 
contre laquelle l’instruction est ouverte. Celle-ci doit, 
dans la huitaine, faire connaître l’expert qu’elle a choisi. 
Toutefois, elle a le droit de renoncer à cette désignation 
et de s’en rapporter aux conclusions de l’expert désigne- 
-par le juge. 

Les experts sont choisis sur les listes spéciales de chi¬ 
mistes experts dressées dans tous les ressorts par les tri¬ 
bunaux civils et les cours d’appel. 

Ces experts doivent être pourvus du diplôme de phar. 
macien. 

Art. i5. — Chaque expert est mis en possession d'un 
échantillon. 



LA parfumerie MODERNE 


15 


Le juge d’instruction donne communication aux experts 
des procès-verbaux de prélèvement, ainsi que des or¬ 
donnances médicales, factures, lettres de voiture, pièces 
de régie et, d’une façon générale, de tous les documents 
que la personne mise en cause a jugé utile de produire 
ou que le juge s’est fait remettre. 

Aucune méthode ofhcicielle n’est imposée aux experts. 
Ils opèrent à leur gré, ensemble ou séparément, chacun 
d’eux étant libre d’employer le.'! procédés qui lui parais¬ 
sent le mieux appropriés. 

Leurs rapports sont déposés dans le délai fixé par l’or- 
■lonnancc du juge. 

Art. i().— Si les experts sont en désaccord, ils dési¬ 
gnent un tiers expert pour les départager. A défaut d’en¬ 
tente pour le choix de ce tiers expert, il est désigné par 
le président du tribunal civil. 

Le tiers expert peut être choisi en dehors des listes 
ofticielIes.il peut n’étre pas'pourvu du diplôme de phar¬ 
macien. ' 

-Art. 17.— Dans le cas prevu à l’article 3 du présent 
décret, le procureur de la République notifie au vendeur 
ou détenteur que l’échantillon unique va être soumis à 
une expertise et l'informe qu’il a trois jours francs pour 
faire connaître s’il réclame l’expertise contradictoire. 

Si l’expertise contradictoire est demandée, il est pro¬ 
cédé, dans un délai fixé par le juge d’instruction, à la 
nomination simultanée tant des deux experts prévus è 
l'article 14 ci-dessus que du tiers expert prévu à l’ar¬ 
ticle lO. 

Ces trois experts procèdent ensemble à l’examen de 
l'échantillon unique. 

. T)TRe, IV , - 

Dispositions Générales 

Art. iS. — Lorsque des poursuites sont décidées, s'il 
s’agit soit de médicaments à base de vin ou d’alcool, 
.soit de saccharine ou de produits saccharines, soit d'es¬ 
sences ou préparations concentrées contenant de l’essence 
d'absinthe, soit de toute autre substance tombant sous 
l’application d’une loi fiscale, le procureur de la Répu¬ 
blique doit faire connaître au directeur des contributions 
indirectes'ou à son représentant, dix jours au moins à 
l’avance, le jour et l’heure de l’audience à laquelle l’af- 
taire sera appelée. 

Art. 19. — Il n’est rien innové quant à la procédure 
suivie par l’administration des donanes et par l’adminis¬ 
tration des contributions indirectes pour la constatation 
et la poursuite de faits constituant à la fois une contra¬ 
vention fiscale et une infraction aux prescriptions de la 
loi du i«f août 190.^. 

Art. 20. — En cas de non-lieu ou d’acquittement, le 
remboursement de la valeur des échantillons s’effectue 
dans les conditions prévues h l’article 10 ci-dessus. 

-Art. 21 . — t I.es dispositions du titre premier du pré¬ 
sent décret réglant les formalités prescrites pour les pré¬ 
lèvements d’échantillons ne font pas obstacle ii ce qi e 
l’existence d’une infraction à la loi du i" août ipoS soit 

établie par tOLites'autres voies'de droit. 

Art. 22, — Il sera statué ultérieurement sur les con¬ 
ditions d’application de la loi du ur août igoS à l’Al¬ 
gérie et aux colonies, en ce qui concerne les substances 
médicamenteuses. 

Art. 23 . — Les ministres de l’Agriculture, de l’Ins¬ 
truction publique, de la Justice, de l’Intérieur, des Fi¬ 
nancés, du Commerce et de l'Industrie^isont chargés, 
chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent 


décret, qui sera publié au Journal Officiel de la Répu¬ 
blique française et inséré au Bulleitn des lois. 

Fait è Paris, le 6 août 190S. 

A. FALLIÈRES. 

Articles du décret du 3 i juillet iqoC qui sont visés par¬ 
le précédent décret 
DÉCRET DU 3 t JUILLET ipof. 

■Vrt. 5.— Tout prélèvement comporte quatre échan¬ 
tillons, l’un destiné nu laboratoire pour analyse, les 
trois autres éventuellement destinés aux experts. 

.Art. 6 . — Tout prélèvement donne lieu, séance te¬ 
nante, à la rédaction, sur papier libre, d'un p ocès- 
verbal. 

Ce procès-verbal doit porter les mentions suivantes : 

1" Les noms, prénoms, qualité et résidence de l'agent 
verbalisateur ; 

2" La date, l’heure et le lieu où le prélèvement été 
effectué ; 

3 " Les nom, prénoms, profession, domicile ou rési¬ 
dence de la'personne chez laquelle le prélèvement a été 
opéré. Si le prélèvemeut a lieu en cours de route, les 
noriis et domiciles des p'ersonnes figurant sur les lettres 
de voiture ou connaissements comme expéditeurs ou 
destinataires ; 

4“ La signature de l’agent verbalisateur. 

Le procès-verbal doit, en outre, contenir un exposé 
succinct des circonstances dans lesquelles le prélève¬ 
ment a été opéré, relater les marques et cliquettes appo¬ 
sées sur les enveloppes ou récipients, l’importance du 
lot de marchandise échantillonnée, ainsi que toutes les 
indications jugées utiles pour établir l’authenticité des 
échantillons prélevés et l’identité de la marchandise. 

Le propriétaire ou détenteur de la marchandise, ou, le 
cts échéant,le représentant de l’entreprise de transport, 
peut, en outre, faire incérer au procès-verbal toutes les. 
déclarations qu'il juge utiles. Il est invité à signer le 
procès-verbal ; en cas de refus, mention en est faite par 
l’agent verbalisateur. 

Art. 7. — I.es'prélèvements doivent être efifectiiés de 
telle sorte, que les quatre échantillons soient autant que 
possible identique. 

A cet elTet, des arrêtés ministériels, pris de concert 
entre le ministre de l’agriculture et le ministre du com¬ 
merce, de l’industrie et du travail, sur la proposition de 
la Commission permanente, déterminent, pour chaque 
produit ou marchandise, la quantité à prélever, les pro¬ 
cédés h emplover pour obtenir des échantillons homo¬ 
gènes, ainsi que les précautions h prendre pour le 
transport et la conservation de ces échantillons. 

■Art. 8.— Tout échantil'on prélevé est mis sous scellés. 
Ces scellés sont appliqués sur une étiquette composée 
de deux parties,pouvant se séparer et être ultérieurement 
rapprochées, savoir : 

1" Un talon, qui ne sera enlevé que par le cjtimiste au_ 
laboratoire après'vé’rification du scellé. Ce talon ne doit j 
porter que les indica'ians suivantes: nature du prodûit. j 
dénomination sous laquelle il est mis en vente, date du i 
prélèvement et numéro sous lesouel les échantillons son } 
enregistrés au moment de leur réception par le service * 
administratif; | 

20 Un volant, qui porté ces mêmes mentions, mais où j 
sont inscrits, en outre, le noiri cf adresse du propriétaire j 
ou détenteur de la marchandise, ou, en cas de prélève- | 



16 


LA PARFUnERIE MODERNE 


ment en cours de route, ceux des expéditeurs et des 
destinataires. 

Ce volant est signé par l'auteur du procès-verbal. 

Art. 9. — .Aussitôt après avoir scellé les échantillons, 
l'agent verbalisateur, s'il est en présence du propriétaire 
ou détenteur de la marchandise,doit le mettre en demeure 
de déclarer la valeur des échantillons prélevés. 

Le procès verbal mentionne cette mise en demeure et 
la réponse qui a été faite. 

Un récépissé détaché d’un livre à souche est remis au 
propriétaire ou détenteur de la marchaudise.il y est fait 
mention de la valeur déclarée. 

F.n cas de prélèvement en cours de route, le représen¬ 
tant de l’entreprise de transpoit reçoit, pour sa décharge, 
un récépissé in liquant la nature et la quantité des mar¬ 
chandises prélevées. 

Art. 10. — Le procès-verbal et les échantillons sont, 
dans les vingt-quatre heures, envoyés par l'agent verba¬ 
lisateur à la préfecture du département où le prélèvement 
a été effectué et, à Paris ou dans le ressort de la préfecture 
de police, au préfet de police. 


Toutefois, en vue de faciliter l’application de la loi, 
des décisions ministérielles pourront autoriser l’envoi des 
échantillons aux sous-préfectures ou à tout autre service 
administratif. 

Le service administratif qui reçoit ce dépôt l’enregistre, 
inscrit le numéro d’entrée sur les deux parties de l’éti¬ 
quette que porte chaque échantillon et, dans, les vingt- 
quatre heures, transmet l’un de ces échantillons au labo¬ 
ratoire dans le ressort duquel le prélèvement a été 
effectué. 

•Le talon seul suit l’échantillon au laboratoire. 

1 .e volant, préalablement détaché, est annexé au procès- 
veibal. Les trois autres échantillons sont cotiser--és par 
la préfect-.ire. 

Toutefois, si la nature des denrées ou produits exige 
des mesures spéciales de conservation, les quatres échan¬ 
tillons sont envoyés au laboratoire, où ces mesures sont 
prises conformément aux arrêtés ministériels prévus a 
l’article 7. Dans ce cas les quatre volants sont détaihés 
des talons et annexés au procès-verbal. 


RECETTES ET PROCÉDÉS DTILES 


Dentifrices. — Depuis bien longtemps, les Elixirs 
dentifrices que l’on trouve dans le commerce sont tou¬ 
jours composés d'une façon uniforme d’Anis, Menthe, 
Cannelle et Girofle. Les proportions varient, telle marque 
emploie en plus grande proportion l’anis ou le remplace 
par la badiare, telle autre ajoute quelques grammes 
d’essence de rose, etc., mais ce ne sont jamais que des 
variations autour d’un même thème. 

Voici, par exemple, trois formules très appréciées, 
pour 10 litres d’alcool : 


I II III 

Essences de : — — — 

Anis. ‘éii gr. 20 gr. 

B.'idiane. 20 — 100 gr 20 — 

Menthe. lOl» .SO — 100 — 

Girofle. 20 - 3 — 20 - 

Cannelle. lo — 10 — 

Roses. I — 2 — 1 — 


ajouter teinture de myrrhe.de cochenille, de benjoin, de 
salot, etc. 

On emploie, selon les prix de revient ou les préfé¬ 
rences, les essences de menthe Mitcham 1 Parcker ou 
Istella), Américaines (Meadow) et les essences déter- 
pénées ou non, selon le degré de l’alcool à employer 06 
la finesse de l’élixir : les essences déterpénées «ont 
doutes et agréables au goût et n’ont pas la saveur brû¬ 
lantes des essences ordinaires. 


Les A.lemands ont lancé les Dentifrices au Winter- 
green (STalicylate de Méthyle) qui ont le goût que l'on 
devine et qui est incapable de plaire à des palais fran¬ 
çais, mais il existe nombre d’essences dont le pouvoir 
bactéricide est certain et qui donneraient des eaux pour 
le nettoyage des dents et les soins de la bouche aussi 
bonnes que les alcoolats de menthe ou d’anis. 

Voici une composition fort agréable ; 

Essences de Thym, de menthe et d’eucalyptus 
(sans terpénes) parties égales (5 gr. du mélange par litre 
d’alcool 600). Cette composition peut être modifiée selon 
le goût de chacun, la force de l'essence de menthe, et 
on peut substituer aux produits ci-dessus : thymol, men¬ 
thol, eucalyptoh 

Én voici une autre tout à fait différente ; 

Essences de thym, romarin, sauge, mélisse, lavande 
menthe, angélique, hysope, serpolet, parties égales’ 
dose I à 2 gr. par litre d’alcool So». 

Enfin un alcoolat à 5 gr. par litre d’un mélange d’es- 
sences déterpénées d’orange douce, citron, mandarine 01 
bigarade, donne un élixir très agréable au goût et d’un 
pouvoir bactéricide puissant- 

Il .serait temps d’offrir au public des eaux dentifrices 
qui le changent réellement des produits vendus jusqu’ici, 
les matières premières à la disposition du praticien sont 
nombreuses et il est possible de créer des nouvc-nués 
dans celte série aussi b-.en que dans les parfums de fan¬ 
taisie pour le mouch< ir où les eaux de toilette. 


Dduvdlfs Peaux blanches opaques «- <$> ^ < 5 > «> 

<s> <s> ^ <s> “CAPSKIN’" & “PARCHEMIN” 

pnurCoinaïe lie Flacon» 

Hemplaçâat trtnUgeustmeftt /as peaui sciies et le cherreaii 

e. 

à COURBEVOIE Téléphoné :8S 



Flacons en Verre 

ParFurns earicentrés 
Essencîs, ifuile de rose, de. 
de foule forte, seulement citez 

F. C. BOFrlKÉSSEli 
MELLENBACH (Allemagne). 
















LA PARFUMERIE MODERNE. — N» 2 




1009 


LES SYNDICATS DE PARFUMEURS SAVONNIERS 


Lorsqu’une grande administration publique 
octroi, douane, régie, compagnie de chemins 
de fer — étudie l’innovation possible d’une 
mesure quelconque concernant le commerce de 
parfumerie, elle ne manque pas de consulter, 
tout au moins pour la forme, les groupements 
parisiens intéressés, tt de provoquer sur elle 
leurs opinions motivées. Mais jamais l’idée, 
pourtant logique, ne lui vient de s'adresser 
dans le même but aux parfumeurs de province, 
sauf, bien entendu, à ceux qui habitent la ré¬ 
gion de Grasse, et qui sont, d’ailleurs, beau¬ 
coup plus des producteurs de matières pre¬ 
mières que des manufacturiers. En fait, la 
Parfumerie parisienne paraît exister seule en 
France, alors qu’il est possible de compter plus 
de mille parfumeurs, savonniers et spécialistes 
établis en dehors de la capitale et de sa ban¬ 
lieue, et faisant ensemble un chiffre d’affaires 
imposant, tant à l’intérieur qu’à l’exportation. 


C’est là un état de choses fâcheux à tous les 
égards. 

truand le Gouvernement menace l’industrie 
des parfums de quelqu'une de ces lois dont il 
est prodigue et dont il ne serait que trop dis¬ 
posé à l’accabler, les grands spécialistes pari¬ 
siens mettent en jeu toute l'influence dont ils 
disposent et s’emploient de tous leurs efforts à 
écarter le danger, mais ils sont contraints d’agir 
seuls, privés de cet appui matériel et moral que 
donne la cohésion d’un grand nombre de pro¬ 
testataires. 

C’est merveille vraiment qu’ils aient pu réus¬ 
sir quelquefois. 

Lors de la première discussion de l’impôt 
sur les spécialités, on vit ce spectacle curieux 
de douze mille pharmaciens, réunis en fédéra¬ 
tions et en syndicats puissants, se dressant 
comme un seul homme contre le projet funeste 
à leurs intérêts, et le faisant échouer sans 
grande peine, tandis que quelques parfumeurs, 
actifs mais isolés, avaient besoin de toute leur 
habileté et du concours heureux de circons¬ 
tances favorables pour faire momentanément 
ajourner ■< l’impôt sur la propreté •>. 

Aujourd’hui, la loi sur les fraudes, les visites 
et les inspections opérées en vertu de la loi 
Cazeneuve, qui exposent beaucoup de spécia¬ 
lités à se voir considérés comme exerçant illé¬ 
galement la pharmacie et à être, de ce chef, 
l’objet de poursuites correctionnelles ou d’ac¬ 
tions civiles, le mouvement des pharmaciens 
qui, par leur entente et leur initiative réfléchie 


cherchent à prendre une place primordiale 
dans la fabrication des produits d’hygiène et de 
toilette, le projet de tarif douanier, enfin, sus¬ 
ceptible de ruiner par contre-coup les com¬ 
merces de luxe en général et la parfumerie en 
particulier, seraient autant de terrains sur les¬ 
quels les parfumeurs devraient porter leur 
attention consciente. 

Pourquoi faut-il que la plupart d’entre eux 
semblent disposés à abandonner la lutte avant 
même de l’avoir entreprise ? Quelle belle 
oeuvre, cependant, et quelle oeuvre féconde 
pourrait accomplir une Fédération des Syndi¬ 
cats de Parfumeurs de province à laquelle les 
Syndicats parisiens seraient, sans nul doute, 
heureux de s’allier pour défendre de concert 
les intérêts généraux de notre corporation ! 


Elle aurait d’abord à réfuter ces mensonges 
inexcusables que certains députés aussi malin¬ 
tentionnés qu’ignorants, n’ont pas craint de 
proférer à la tribune de la Chambre, sans 
qu’aucune voix se soit élevée pour les confondre. 
Elle montrerait, avec évidence, que les parfu 
meurs modernes n’ont rien de commun avec 
ces charlatans, ces sorciers, ces exploiteurs de 
la crédulité humaine auxquels un Parlementaire 
s’est permis de les assimiler. Par là,elle rehaus¬ 
serait le prestige d’une profession qui a profité, 
plus que la pharmacie elle même, des décou¬ 
vertes merveilleuses de la chimie contempo¬ 
raine. Elle ferait, en même temps, acte de 
stricte justice en révélant au grand public com¬ 
bien la science actuelle doit de reconnaissance 
aux travaux de nos laboratoires. 


Elle créerait ensuite un service technique 
d'analyse et de répression des fraudes appliqué 
aux achats de matières premières effectués par 
les adhérents syndiqués. C’est là un organisme 
dont le besoin s’impose, car il est peu de pro¬ 
duits qui tentent autant que ceux dont nous 
servons l’habileté malfaisante des sophistica- 
teurs. l.eur prix élevé est la cause de leur adul¬ 
tération fréquente dont profitent quelques 
individus sans scrupules, au détriment de la 
masse honnête de nos collègues : il importe 
donc de garantir leur pureté et de moraliser 
leur commerce. 

En même temps, elle organiserait un service 
juridique chargé d’étudier la limitation équi¬ 
table des spécialités hygiéniques, des spécia 









LA PARFUnERIE MODERNE 


IS 

lités de toilette et des spécialités pharmaceu¬ 
tiques, de façon à éviter dans l’avenir tous les 
conflits possibles avec les pharmaciens. Cette 
limitation ett rendue, dès maintenant, néces¬ 
saire par le désir qu’anime tous les intéressés, 
de ne porter atteinte à aucun intérêt respec¬ 
table, de ne léser aucun des droits acquis, et 
de supprimer la cause de certains malentendus 
regrettables. 

La Fédération des Syndicats aurait égale¬ 
ment à installer une école professionnelle de 
parfumerie et de savonnerie qui formerait des 
chimistes et des praticiens. Elle inviterait à 
visiter cette école l’ignorant qui fut rapporteur 
du budget à la Chambre, et quand celui-ci 
aurait vu quelles études y seraient faites, il 
regretterait amèrement d'avoir déclaré que 
notre industrie •• n’a rien de commun avec la 
science » Il comprendrait, au contraire, com¬ 
bien nos collègues méritent le respect des 
hommes de bon sens et de bonne foi. 

Puis elle constituera't un office d'exportation 
destiné à élargir les débouchés actuels de la 
Parfumerie française, à faciliter les démarches 
et les formalités en douane, à centraliser les 
renseignements fournis par les Chambres de 
commerce françaises à l'étranger, à renseigner 
sur les conditionnements nécessaires, sur les 
tarifs de transport et les itinéraires les plus 


convenables, à fournir des agents sérieux et 
des représentants honorables sur toutes les 
places du globe, à formuler enfin des avis au¬ 
torisés sur les transformations et les modifica¬ 
tions de tarifs capables de nuire à notre com¬ 
merce extérieur ou de le servir. 


La protection des marques de fabrique 
serait l’objet de son rouci constant. Elle veille¬ 
rait à en empêcher la contrefaçon qui nous 
porte le plus grave préjudice. Elle s’efforcerait 
d’empêcher 11 continuation des errements 
actuels, qui font vendre en certains pays dix 
fois plus de produits imités que de produits 
loyaux; 

En attendant que cette Fédération néces¬ 
saire et souhaitable soit née, notre journal 
avant tout dévoué aux intérêts généraux de 
notre corporation, s’eflorcera, dans la faible 
mesure de ses forces, de suppléer à son action. 

Nous nous mettons, dès maintenant, à l’en¬ 
tière disposition de nos amis isolés pour les 
aider à se réunir, à se grouper, à se syndiquer 
comme ils devraient l’être, pour accueillir et 
insérer leurs communications, pour défendre 
avec éneigie leurs justes revendications. 

Qu’ils nous écrivent et qu’ils usent de notre 
bonne volonté : ils n’en abuseront jamais. 

l..\ P.KRFLMERIK MonERNK 




ESSENCE DE CITRON DÉTERPÉNÉE 


Les évènements désastreux de décembre der¬ 
nier ont mis en vedette d’une façon tout à fait 
particulière les essences de Sicile et de Calabre 
et notamment celle de citron dont l'emploi est 
de plus en plus considérable, soit dans la par¬ 
fumerie, soit dans la confiserie-biscuiterie et 
dans la fabrication des liqueurs, limonades, si¬ 
rops, etc. 

On sait que l’essence de citron est obtenue 
par pression des écorces du fruit du Cilrus U- 
iiionum Risso. Les cellules de l’écorce sont dé¬ 
chirées avec une râpe et l'huile essentielle qui 
en sort est recueillie, soit dans une éponge,soit 
dans une écuelle. 

Les méthodes de distillation directe des 
zestes, qui ont été essayées, notamment en 
Tunisie où la production des citrons pourrait 
former un appoint considérable à la richesse 
agricole, mais où la main d’œuvre nécessaire 
pour la fabrication de l’essence à la méthode 
sicilienne est insuffisante ou inexpérimentée, 
n’ont pas donné de résultats satisfaisants. Cet 
insuccès est dû tant à la difficulté de briser les 


cellules à essence dans l’appareil qu’à la faible 
quantité de produits aromatiques contenus 
dans l'essence. L’essence distillée ne contient 
guère que les terpènes. 

L’essence de citron, en effet, est composée, 
pour la plus grande partie d’hydrocarbures 
sans valeur et ne contient que 5 à 7 0/0 de 
produits oxygénés à haut point d’ébullition qui 
sont perdus en partie dans une distillation ordi- 

II est passé dans la pratique courante d’es¬ 
timer une essence de citron à sa teneur en 
Citral, cet aldéhyde en est, en effet, le prin¬ 
cipal composé oxygéné. C’est reconnaître que 
les autres éléments (Terpènes), n’ont qu'une 
très faible valeur. 

La détermination de la quantité d’aldéhydes 
se lait selon différentes méthodes d’une préci¬ 
sion relative. Les méthodes récentes (Brooks 
au bisulfite de potassium, Roméo au bisulfite 
de soude, Bruylants méthode spectroscopique) 
indiquent que les essences de Messine contien¬ 
nent de 4, 5 à G 0/0 de citral, les essences de 









LA PARFUMERIE MODERNE 


Reggio de 5 à 7 o/o et les essences du com¬ 
merce de 2,86 à 4 0/0. 

Nous n’avons pas à rappeler au praticien qui 
ne les connaît que trop, les inconvénients de 
l’essence de citron du commerce; insolubilité 
dans l'alcool gc tant du fait des terpènes que 
des cires et des goudrons qu'elle contient, ran¬ 
cissement rapide en flacons incomplètement 
pleins et même en dissolution, notamment 
dans les limonades auxquelles elle commu¬ 
nique une odeur de vernis insupportable. 

Ceux qui ont utilisé les Terpènes de citron 
que l’on trouve maintenant dans le commerce 
en quantité considérable, ont constaté que ce 
liquide incolore, léger (densité 840) est à près 
dépourvu de toutes qualités. Pour la sa- 


19 

entre ces dilférents points d'ébuliiion et favo¬ 
rise l’entrainement des aldéhydes. En revanche, 
la distillation à la pression ordinaire augmente 
notablement la température de l'opération et 
donne quelquefois un goût de brûlé au dis¬ 
tillât. 

Il en est résulté des appareils assez compli¬ 
qués utilisant successivement les distillations à 
basse et haute pression, l'entraînement à la va- 
deur d’eau, etc. 

La fabrication de l'essence déterpénéc de 
citron est donc réservée aux spécialistes dispo¬ 
sant des appareils modernes appropries. 

On a longtemps confondu le Citral avec 
l'essence déterpénée de citron ; à vrai dire, 
l'essence concentrée de citron en contient une 



Un laboratoire moderne de distillation des essences. 


vonnerie, la chamoiserie, la f.ibrication des 
vernis, il peut rendre des services comme dis¬ 
solvant. 

Toutes les propriétés aromatiques de l’es¬ 
sence sont donc localisées dans les parties 
oxygénées. 

La dilution de ces portions dans une grande 
quantité de produits sans valeur a été long¬ 
temps un obstacleàla préparation d'un concen¬ 
tré parfait dans des conditions suffisamment 
avantageuses. Le fabricant risque d’entraîner, 
par la distillation, une grande partie de ces 
fractions précieuses par le fait de l’établisse¬ 
ment d’un point d’ébulition moyen entre les 
parties les plus volatiles (terpènes) et les par¬ 
ties les plus stables. Plusieurs fabricants ont 
renoncé à l’emploi du vide qui diminue l’écart 


grande quantité, mais le citral extrait de l’es¬ 
sence de Lemongrass par exemple, conserve un 
arôme sui generis de verveine qui le rend 
inemployable en parfumerie fine ou en liquo- 
risterie. Disons cependant que le citral de 
Hackousia est presque parfait et que beaucoup 
de fabricants sans scrupules n’hésitent pas — 
surtout à l’heure actuelle de pénurie d’essences 
italiennes— à le substituera l’essence vraie, 
soit en le vendant sous la désignasion d’es¬ 
sence déterpénéc de citron, soit par un déli¬ 
cieux euphémisme sous le nom aproché de Ci¬ 
tral Citron. 

Les caractéristiques en sont cependant bien 
dirt'érentes : 

Alors que le citral bout tout entier sous un 
seul point et est optiquement inactif, l’essence 
de citron concentrée, composée de produits 









LA PARFUMERIE MODERNE 


2U 

très différents en outre du citral, distille entre 
des points éloignés et est nettement lévo- 
gyre. 

L’Amérique, gros client des Siciliens, a es¬ 
sayé de demander à la culture californienne 
un secours au moins momentané. Le prix de 
vente élevé des fruits, la main d'œuvre coû¬ 
teuse n’ont pas permis la fabrication d’essence 
de fruits, mais on prépare, paraît-il, une es¬ 
sence des jeunes pousses, riche en citral, bon 
succédanné, par conse'quent de l’essence euro¬ 
péenne. 

On trouve, dans le commerce, indépendam¬ 
ment des succédannés avoués ou frauduleux, 
des essences déterpénées à bas prix, dites es¬ 
sences concentrées, ou essences sans terpénes 
pour les distinguer d’essences sans sesquiter- 
pénes (?) plus pures, en réalité il ne devrait 
exister qu’une seule essence déterpénée ne 
contenant que les seuls produits oxygénés. 

Voici les caractéristiques d'une essence 
pure (i; : 

Densité i5<> 0,888/890. 

Rotation optique aD — 6 à — 8. 

Les essences du commerce donnant généra¬ 
lement ; 

Densité 88o/885. Rotation optique de -|- 3 
à — 5. 

La deûsité du.Citral pur est 897 et sa rotar 
tion optique de + o. 

Par réaciiotf contre l’emploi du Citral et 
pour démontrer que l'essence de Citron ne 
iloit pas son arôme à ce seul corps, on a pré¬ 
paré des quintessences de Citron sans aldéhy¬ 
des. De telles essences sont plus solubles dans 
l'alcool dilué et précieuses pour les limonades, 
leur arôme est sensiblement plus fin et permet 
la création de spécialités intéressantes, en 
voici les caractéristiques : 

Densité 22» 0,896 à 0,908. 

Rotation optique — 19. 

Haensel donne la liste des produits caracté¬ 
risés dans une essence de Citron : 

I» Terpénes (Pinène, limonène, Phélandrène) 
et un sesquiterpène. 

Il» Alcools : Géraniol, Terpinéol, Linalool. 
111® F.thers ; Acétate de Géranyl, Acétate de 
linalyl, Anthranylate de méthyle. 

IV* Aldéhydes : Citral, Citronellal. 

V® Cétones : Méthylepténone. 

VI» Lactone ; Dimétoxycoumarine. 

Dans une essence déterpénée ; 

La partie alJéhydique est prépondérante et 

(i) Voici en regard l'analyse d’une essence de 
Citron « genuine » pressée à la main, pure. 
Densité i5® 0,8369, à o,8üio. 

Rot. optique 36,5 à 62,40. 

Résidu d'évaporation 2,2 à 3,6. 

Solubilité dans l’alcool 90" toujours imparfaite 
Schimmel, nov. 1908). 


représente environ 60 "/« de la totalité, la par¬ 
tie éther est de i5 «/o. les alcools ne donnent 
que 10 0/0 environ. 

On n’a donc pu déterminer exactement que 
85 "/o environ de l’essence déterpénée de Ci¬ 
tron, les i5 “/o restant étant encore inconnus. 


Les essences à grande teneur en tépènes ne 
devraient jamais être employées qu’après éli¬ 
mination complète des hydrocarbures. Leurs 
désagréments très marqués avant traitement dis¬ 
paraissent très complètement : elles deviennent 
très solubles dans l’alcool dilué et même dans 
l’eau si la dilution est suffisante, comme dans 
la fabrication des limonades (il faut 8 gram¬ 
mes d’essence concentrée de Citron pour aro¬ 
matiser i.Soo litres de limonade), elles se 
conservent parfaitement et ont une fraîcheur 
de goût et d’odeur incontestable. 

(.omme nous le disions dans notre précé¬ 
dent article sur les essences déterpénées, on 
leur reproche ; 

10 Leur odeur' un peu différente de l’es- 
sèiice originelle; cette différence est incontes¬ 
table pour qui connaît le terpène de citron ; 
cet hydrocarbure frais a une-odeur légèrement 
acidulée, oxydé, il sent la térébenthine; 

20 La concentration indiquée par le fabri- 
. cant est toujours trop forte. Vis-à-vis d'une 
excellente qualité di Reggio, contenant 6 »,’o 
de citral, il y a évidemment une exagération 
et la meilleure essence déterpénée ne peut 
prétendre qu’à une force 18 ou 20 fois plus 
grande, mais par rapport à la majorité des 
essences commerciales qui ne contiennent 
réellement que 3 ou 4 0/0 d'aldéhydes, la con¬ 
centration est bien de 20 à 3o fois celle de 
l’essence originelle. 

Le parfumeur devra tenir compte de cette 
cause d’erreur qui en définitive n’est pas plus 
grande que celle qui provient des teneurs dif¬ 
férentes des essences d'origine qu’il emploie 
couramment; quoique les offres des maisons 
italiennes spécifient presque toujours : 7 o/„ jg 
citral, ce maximum est rarement atteint et la 
teneur est fort variable, selon les époques 
auxquelles les essences sont'fabriquées, com¬ 
me il résulte du tableau dressé par le labora¬ 
toire Schimmel. 

Le prix dés essences parfaitement déterpé¬ 
nées est encore élevé, mais il n’est pas dou¬ 
teux qu’avec la concurrence il s’abaissera en¬ 
core pour se fixer à ua cours environ 20 fois 
plus élevé que celui de l’essencé d’origine. 

Dans ces conditions le distillateur et le par¬ 
fumeur n’auront plus de raisons pour écarter 
ces essences si parfaites. 


G.vttefossé. 







LA PARFUMERIE MODERNE 


^|| LE TREMBLEMENT DE TERRE DE L’ITALIE MÉRIDIONALE 



Les troubles cause's par la catastrophe du 
28 décembre dernier dans le marché des 
Essences de Sicile, ne sont pas encore calmé': 
les arrivages d’essences sont encore irréguliers, 
les cours élevés de janvier ont cependant 


« Les propriétaires en sont réduits à deman- 
« der l’aumône, ma seule famille a perdu plus 
« de ïoo.ooo fr. dans la destruction de Pellaro, 
« la ville voisine où le tremblement de terre et 
« le raz de marée ont dévasté toutes les mai- 


laissé place à'des cotations plus raisonnables, 
comme nous le faisions prévoir dans notre 
dernier article. L.a bergamotte est toujours 
rare et les demandes en acétate de Lvnalyl 
continuent ; les matières premières pour la fa¬ 
brication de ce parfum synthé¬ 
tique sont difficiles à trouver, et 
leur valeur augmente. 

Les maisons de Sicile et de Ca¬ 
labre se réorganisent lentement, 
la mort de leurs dirigeants en a 
fait malheureusement disparaître 
plus d'une. 

Voici la lettre d’un de nos amis 
de Reggio. M. Rocco Manger- 
rucca, émouvante dans sa simpli¬ 
cité : 

■ Que dois-je dire, chers amis, 
c de la terrifiante catastrophe que 
t nous avons essuyée cette fois 
c combien les relations des jour- 
c naus sont au-dessous de la réa- 
■ lité : Reggio est détruite, dé- 
< truite complètement la belle petite ville 
t charmante, si bien située dans son cadre 
« d'orangers odoriférants. 


« sons, les magasins de commerce, les laliora- 
« toircs, les villas, la caserne. Deux grands jar- 
» dins de bergamottes et de citrons avec les 
« fruits mûrs et prêts à être récoltés pour la 
« fabrication de l’essence ont entièrement dis- 


<t paru, tout, tout est perdu, et des cultivateurs. 
« les uns sont morts, d’autres sauvés miracu- 
c leusement sont restés hébétés des malheurs 



















LA PARFUMERIE MODERNE 



qui les frappent. On peine et on soutire avec 
une abnégation incroyable. Toujours les 
tremblements continuent. 


« à la maison, mais est resté sous 
« les décombres; la douleur de 
« mes sœurs fait pitié. 

« Comment vous faire connaî- 
« tre l’énormité des pertes que le 

« commerce a faites: des réservoirs 

t entiers d’essence furent détruits. 
« Ruine, ruine incroyable; nous 
« avons assisté et assistons encore 
« à la tin du monde ; rien ne peut 
« décrire les scènes déchirantes 
« dont nous sommes témoins. Ex- 
• cusez-nous si nous répondons si 
« tard à votre bonne lettre du 19 
« courant, nous sommes allés à 
« Pellare installer un asile et des 
« tables populaires, car Pellare est 
« détruite de fond en comble, et 
« il n’en reste pierre sur pierre. 

« Il est diflicile de seprocurerde 
« l’essence de bergamotte pressée, 
c nos provisions en magasins ont 
« étéperdues; la production est ré- 
« duite de plus de moitiéet les pro- 
« priétaires ne veulent céder leurs 
« beaux fruits qu’à des prixtrès élo- 
« vés, la main-d’œuvre manque, 
« nous sommes obligés de distiller 
« à la vapeur ce que nousobtenons 
4 pour ne pas tout perdre. Nous 

« pourronsexpédieràvosclients.dèslemilieu de 

.. février, en qualité extra et attendons volontiers 



< Nous sommes déchirés par la plus aigre Ces lignes si tristes se passent de commen- 

f douleur, notre frère aîné est mort à Messine. taires. 

« Parti le dimanche, il devait revenir le lundi 28 La Rédaction 

















LA PARFUMERIE MODERNE 




ANOMALIES 


& 


Timbre de quittance. 

Les prétentions de l’administration sont de 
plus en plus exorbitantes. Voici un fait que 
nous soumet, toutes preuves à l’appui, un de 
nos amis : 

Ayant livyé à un de ses clients une petite 
bonbonne d’huile, il lui adresse facture de 
i5 francs comprenant 12 fr. 5o de marchandise 
et 2 fr. bo pour l’emballage, l.e dit emballage 
lui ayant été rendu quelques jours après lui 
donne l’occasion d’établir un avoir de c fr. 5o, 
et, à la fin du mois, il envoie son relevé de 
compte, récapitulant comme d'usage et la 
livraison et la note d’avoir, et annonçant sa 
disposition. 

L'administration des contributions indirectes, 
toujours à la hauteur de sa tâche, lui inflige 
deux amendes : la première pour n’avoir pas 
timbré la note d’avoir, la seconde pour n’avoir 
pas timbré le relevé de factures « portant impu¬ 
tation du dit avoir ». 

Or, la loi est formelle : tout reçu, quittance 
ou décharge d’une somme supérieure à 10 fr. 
est soumise au timbre de quittance de 10 cen¬ 
times, et il s’agit bien là d’une décharge. 


D’autre part, toute jurisprudence édicte que l’on 
ne peut être en faute deux fois pour le même 
motif? 

Renseignement pris, l’administration tient le 
raisonnement suivant ; par avoirs successifs, le 
créancier et le débiteur peuvent frauder le 
timbre en réduisant la facture à une somme 
inférieure à 10 francs qui dispense du droit 
l’acquit définitif. 

Nous estimons que c'est là un abus criant; 
si le fait a pu se produire quelques foi®, c’est à 
l’administration à établir qu’il y a eu fraude 
ou intention frauduleuse, et elle devrait s'incli¬ 
ner lorsque les preuves contraires lui sont 
soumises, comme dans le cas qui nous occupe. 

11 en résulte que ce fameux timbre de quit¬ 
tance, droit temporaire établi après la guerre, 
devient un impôt étrangement abusif, puisque 
pour la petite affaire de 12 fr. 5o qui nous 
occupe, il faudrait payer deux timbres de quit¬ 
tance et un timbre de traite, soit 23 centimes. 

Mais il faut s'incliner toujours devant l'ad¬ 
ministration, et bien des commerçants font 
comme notre ami et consentent à payer une 
amende de f>2 fr. pour une faute qu’ils n’ont 
pas cotnmise. 




VAKIÉTÉS 




Un débouché pour la Parfumerie Française 


M. Menant, consul de France à Honolulu 
signale que les importations françaises aux 
iles Hawaï pourraient être développées en ce 
qui concerne la parfumerie. Voir le rapport 
consulaire n" ySS, publié en annexe au Moni¬ 
teur officiel du commerce du 7 janvier 1909. 

^ ^ ^ ^ 

La Crise de la Badiane 

I,a diminution de la consommation des ab¬ 
sinthes et les difficultés que rencontrent les 
transactions qui les concernent, ont eu leur 
répercussion sur le commerce de la badiane à 
Lang-Son. Les principaux clients-acheteurs 
sont en effet des maisons françaises du Tonkin. 
Aussi l’encombrement des marchés européens 


a-t-il déterminé une baisse de près d’un tiers 
environ sur les prix de l'essence de cet anis 
étoilé. 

La situation s'aggrave de la contrebande in¬ 
tense qui se fait sur la frontière chinoise et 
qu’il n’est pas possible d’enrayer par suite de 
l’étendueet delà configuration duterrain. Il faut 
aussi tenir compte de la hausse de l’étain dont 
on fabrique à Hongkong, les bidons spéciaux 
à cette essence et qu’on a vainement essayé de 
faire à l.ang-Son et à Hanoi. La caisse de qua¬ 
tre bidons d’une contenance de - k. 5oo coûte, 
les bidons étant vides, 9 piastres alors, qu’elle 
n’en coûtait que 4 il y a trois ans. 

Il serait avantageux de transporter les grains 
de cet anis en Europe, mais les indigènes se 
refusent absolument à la vendre et distillent 
eux-mêmes. 

La hausse ne semble pas être près de se pro¬ 
duire. 






















LA PARFUAVERIE MODERNE 





Les differentes formules et recettes qui sui¬ 
vent ont été tirées du t Traité des Odeurs », de 
AI. Déjean. Réédition de i ■; avec approbation 
et privilège du Rot. On remarquera que ces 
recettes ont été généralement copiées servik- 
menl par les auteurs successifs de Traités de 
Parfumerie, en tenant seulement compte des 
progrès et des perfectionnements des matièies 
prelnières et en supprimant les restes de pra¬ 
tiques magiques qu'on y trouve quelquefois. 

Eau d’Ange. — L’Eau d’Ange a été en si 
grand crédit que tous ceux qui ont écrit sur 
les parfums ne l’ont jamais oubliée. Selon 
M. L. Emery on en arrosoit les gans et les 
habits, coutume qui s’est perdue aujourd’hui. 

4 onces de benjom. 

2 — de siorax. 

1/2— de clous de çirofie. .. . 

2 gros de cannelle (le tout concassé). 

2 petits bâtons de calamus. 

2 pincées de coriandre. 

Mettez le tout dans votre cucurhite avec 
deux pintes d'eau et distillez au bain-marie. 

Eau de Chypre composée. 

8 pintes d’esprit au jasmin. 

1 once d’iris concassé. 

1/2 once de grains d’angélique pilée. 

3 noix muscades pilées. 

6 onces de rose muscade blanche. 

2 gros de néroly. 

3o gouttes d’ambre. 

Mettez la présente recette dans un alambic, 
meitez-la au bain-marie, lirez un petit lilet. 

Eau Impériale. — Les Eaux Impériales ont 
régné tant en liqueur qu’en eau d’odeur. L’eau 
Impériale .en liqueurs n’est plus d’usage, sa 
recette ne pourrait plaire aujourd’hui, celle 
que nous allons donner et réellement propre 
pour les parfums et digne d’être, conservée. ■ 

Eau Impériale, tirée de la Pharmacopée Royale 
de M. L. Emery. 

4 onces de cannelle. 

2 ' — noix muscade. 

I — d’écorce de citron. 

I — girofle. 

1 — calamus. ' , 


I —• santal citron. 

I — racine de pivoine. 

-I poignée de feuilles de laurier. 

I — sommités d’hysope, 

I — marjolaine. 

1 — thym. 

1 — sariette. 

r — tleurs de sauge. 

, _ _ de romarin. 

I — lavande. 

On pilera... et on mettra dans une cucur- 
bite de grès avec dessus 2 pintes de vin blanc, 
autant d’eau de mélisse, un demi-sepiier d'eau 
de fleurs d’oranger, on fera distiller au bain- 
marie et on aura l’Eau Impériale. 

Selon M. L. Emery, cette Eau est bonne 
pour les maladies du cerveau, de l’estomac, de 
la matrice. 

Eau de la Reine de Hongrie. — On emploie 
les fleurs et sommités de romarin, les fleurs 
de thym, de sariette, la fleur de lavande, le 
costus cultivé, de la petite saugî et de la mar¬ 
jolaine, dans le fort de la saison du romarin. 
On les mettra dans un vaisseau avec de bon 
esprit de vin à l’épreuve tout au moins de la 
poudre. Ensuite on distillera. 

A peine peut-on assez dignemrnt décrire 
toutes les facultés de cette teinture balsamique, 
car qu’y a-t-il de plus beau que le rétablisse¬ 
ment de la Reine de Hongrie par le moyen de 
cette eau ? « Elle était paralytique, goutteuse 
et tellement infirme, qu’el'e n’avait aucun 
mouvement libre et cela à l’âge de 72 ans;' 
néanmoins cet esprit subtil eut une si noble 
éfaJiation de vertu, qu’elle fut rétablie en un 
si haut point de santé et de vigueur qu’elle ne 
parroissoit pas avoir plus de 2? ans, jusque-là 
même que le roi de Pologne la fit demander en 
mariage. » 

Eau de Lavande composée. 

1/2 livre de fleurs de lavande. 

2 onces de fleurs de romarin. 

2 — serpolet. 

3 — fleurs d’orange. 

7 — menthe en baume. 

() pintes de bonne eau-dc-vie. 

Lait virginal contre les boutons et les rougeurs 
du visage. — i once d’alun de roche, i once 
de soufre pulvérisé très finement; mettez ces 
poudres dans une bouteille qui contient envi¬ 
ron une pinte, ajoutez-y une chopine d’eau de 
rose; alors on agitera bien fort ces matières 
pendant une demi-heure. Cette eau par cette 
agitation deviendra comme du lait, on imbi¬ 
bera un linge qu’on laissera sur le visage 
toute la nuit. . suivre). 


Le Gérant : GAniiFOssÉ. ’ 










LA PARFUMERIE MODERNE 


17 



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en parlumerie. Applications du froid industriel dans la fabrication des parfums. — Racines. Ecorces. 
Bois, Feuilles, Boutons et Fleurs, F'ruits et Grains, Gommes, Résines et Baumes. — Mémento général 
du colon. — Renseignements spéciaux sur les plantes à parfums et leurs industries. 


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N'vt.itions et For.nules. — Les Fonctions c'n'miques. — Classilicationa.' — Analyse et Recherche des falsifications 
— Les Fnrjums nalurtfls. — Meihîdes générales d’extraction. — Etud; des parfums et des essences. — 
Hvdrocarbures, terpènes et sesquiterpènes. — Alcools terpéniques et leurs éthers. — Aldéhydes, Cétones. 
A ides. Ethers, Lactones, Oxydes. — Phénols et dérivés. — Corps azotés et sulfurés et essences à consti¬ 
tuants non déterminés. — Les Parfums artificiels. — Classification. — Acools et Ethers. — Aldéhyde*, 
Cétones, Olides. — Phénols et Ethers phénoliques. — Dérivés nitrés des carbures aromatiques. — '/ ables 
et Documents divers. 















18 


LA PARFUMERIE MODERNE 




SYNDICAT DES PRODUCTEURS D'ESSENCE DE LAVANDE 
des Aipes du Dio>s 


S'T ATUTS 


Administration 


Art. iR. — Le Syndicat est administré pariine Cham- 
ibre syndicale dont les fonctions sont gratuites. 

L'e Conseil çompreni : 

i" Un [Bureau composé d'un Président, deux V'ice- 
Présidents, un Secrétaire-Trésorier; 

2® TroisJ^à cinq Membres. 

Les Membres de la Chambre syndicale sont élus pour 
trois ans, par l’Assemblée'j'^énérale,'à la majorité abso¬ 
lue des suliVages exprimés. Tous sont rééligibles. 

Att. 10. - Le Président préside les séances, dirige 
les débats et les travaux du Syndicat, le représente en 
justice et dans tous les actes de la vie civde, ordon¬ 
nance les dépenses. Sa voix est prépondéranfe en cas de 
partage. 

Les Vice-Président remplacent le Président en cas 
d’empêchement. 

Le Secrétaire rédige les procès-verbaux, tient la cor¬ 
respondance et fait les convocations sur l'ordre du Pré¬ 
sident. 

Le Trésorier reçoit les cotisations, encaisse les som¬ 
mes pouvant revenir au Syndicat à un titre quelconque, 
paye les dépenses sur le visa du Président, établit chaque 
Année la situation financière. 

Art. 20. - En cas de démission ou de décès d’un 

Membre de la Chambre svnüicale, celle-ci pourvoira a 
•son remplacement provisoire jüsqu’à la prochaine Assem¬ 
blée générale, qui nommera définitivement un titulaire 
il la place vacante, comme il est dit ci-dessus. 

Ar't. 21. — La Chambre syndicale pourra choisir des 
Syndics pour la représenter dans^chaque commune ou 
hameau; elle pourra autoriser la' constitution de sec¬ 
tions. 


Assemblée générale 


Pour toute Assemblée générale, 
doivent, indiquer les questions ' ” 


uuim;ih.. iijuiquci les qucsiions U l’ordre du jour 
question proposée doit être formulée par écrit et' 
mise au President. Le Président peut refuser o 


mise au Président. Le Président peut réf^üser'dè mettre 
1 deliberation toute question qui n’est pas à l’ordre du 


Patrimoine social 


Art. 24. — Le^patrimoine.du Syndicat est formé 1 
i« Des cotisaiions de ses Membres ; * 

2" De l’excédent possible des prélèvements ilestinés à 
couvrir les trais généraux ; 

Des dons et legs qui peuvent lui être faits; 

4® Des subventions qui peuvent lui être accordées. 
Toutefois, le Syndicat ne pourra acquérir, soit à titre 
onéreux, soit à titre gratuit, d’autres immeubles que 
ceux qui sont nécessaires à ses réunions, à sa bibliothè¬ 
que et à ses cours d’instruction professionnelle. 


Modifications aux Statuts. 

Dissolution 


Art. 22. . I.a Chambré syndicale se réunit toutes les 

fois que le Président le juge nécessaire. 

Le Syndicat donne a la Chambre syndicale les pou¬ 
voirs les plus étendus pour la gestion des afFaii es de la 
Société. ..... 

Les'MéitibréiT’dè la Chambre syndicale ne contrac¬ 
tent à raison de cette gestion aucune obligation per¬ 
sonnelle ni solidaire relativement aux engagements (t 
•pératioijs dp Syndidât ; ils ns répondent que de leur 
mandat. • ‘ ' 


Art 2.Â. — Les présents Statuts peuvent être révisés, 
modifiés ou complétés par l’Assemblée générale. 

Pour [être valable, toute modification devra être" 
approuvée parles deux tiers des Membres prés;ni.s et ne 
pourra venir en délibération devant l’Assemblée géné¬ 
rale qu’apris délibération et avis conforme de la Cham¬ 
bre syndicale. 

Art. 26. - Le Syndicat pourra êire muni par simple 
décision de la Chambre syndicale, à un ou plusieurs 


Art. 23. — Le Syndicat tiendra au moins une Assem¬ 
blée générale par an.' l^cs 'membres titulaires ont seuls 
le droit d'y prendre part. 

C’est dans ceite .Assemblée que seront approuvés les 
comptes de l’exercice, voté le budget et que se feront les 
élections ; l’approbation des comptes servira de décharge 
au Trésorier. 

Une Assemblée générale pourra être convoquée extra¬ 
ordinairement toutes les fois que la Chambre syndicale 
le jugera nécessaire. 


syndicats pour former une union, ainsi qu’à une v.,. 
plusieurs unions de Syndicats, notamment à TUnion 
du Sud-Est des Syndicats agricoles. Il donne, par lés 
présents Statuts, pleins pouvoirs à sa Chambre syn¬ 
dicale pour faire à cet effet toutes les démarches néces¬ 
saires. : 

Art. 27. — En cas de dissolution de l’Association, 
mandée ou. iMoiivéc par le Burea’u, l’Assemblée générale! 
réunie à cèt effet, d.«fcidera, à la majofiié,de$ deux tiers 
des membres présents l’emploi des fonds'poiivant rester 
en caisse en faveur d’une œuvre d’assistance ou d’intérêt 
agricole, sans que jamais la répartition s’en puisse- faire 
entre les syndiqués. 

Art. 28. — Les'-'présents Statuts seront imprimés; 
deux 'exemplaires en seront déposés à la mairie dû 
siège socisl et un exemplaire en [sera remis à chaque 
sociétaire avec indication de son nom, de son numéro 
d’entrée, de la date de son admissioh, et portera la-signa¬ 
ture du Président, ce qui,'en toute'][circonstance utile, 
servira au sociétaire à établir sa situation de membre dû 
Syndicat. 




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Espagne. Les voyageursdecommerce voyageant^avec 
des caisses d’échantillons sont menacés d’être arrêtés à 
la frontière ou mis dans l’obligation de payer des droits 
de douane élevés qui ne seront pas remboursés si le 
voyageur omet certaines formalités à la douane. 

Voici les documents nécessaires: carte de légitimation 
délivrée par leur maison du par leur chambre de com¬ 
merce constatant qu’ils sont bien les représentants de 
leur maison et qu’ils voyagent avec des écha itillons de 
telle nature. Ce document devra êt'c visé par l'agent 
consulaire d’Kspagne dans la circonscription duquel sc 
trouve la maison. 

Il sera bon que le voyageur présente en outre un bor¬ 
dereau du contenu de ses caisses. Afin de ne pas perdre 
à la frontière un temps précieux, il sera préférable d’en- 
vover les colis à Port-Bou par petite vitesse adressés à 
un agent en douane avec les cartes d’s légitimation. Cet 
agent remplira les formalités, paiera lesuroits rembour¬ 
sables au retour et le voyageur prendra son train en 
passant deux ou trois jours après sans autre inconvé¬ 
nient. 

Baron de Bélissen Bénac, consul général de France. 

LA TURQUIE, LE CAUCASE, LA PERSE ET LE 
TURKESTAN, d’après un rapport présenté par M. Enna- 
mond Mokel à la Chambre de Commerce de Lyon. 

La Turquie importe annuellement pour 700 millions 
de marchandises étrangères. 

Les changements qui viennent de sè produire dans cet 
état amèneront des résultats très favorables au com¬ 
merce; les communications et les voyages à l’intérieur 
ne pouvaient se faire sans passe-port à faire viser au 
départ et à l’arrivée, enfin l’Autriche et- l’Allemagne , 
étaient jusqu’ici favorisées au détriinent des autres 
nations. . 

Nous sommes au quatrième rang des importateurs 
avec 2.610.000 livres Turques. Nous avons cependantun 
atout de premier ordre puisque la langue française et 
■ d’un emploi courant dans-tous les centres, nous avons 
, une Chambre de commerce française à Constantinople 
active et informée, enfin nous sommes parmi les meilleurs 


clients de 1 Empire Ottoman du fait de nos achats de 

Nos services miritimes sont nombreux et réguliers, il 
y a donc là une situation favorable qu'il faut>s^nitler au ' 
commerce français. \ 

Caucase. Il faut s’abstenir complètement” si on ne 
dispose pas d’une organisation déjà parfaite, le pays est 
complètement livré aux organisations anarchistes. 

Perse. La Perse est aujourd’hui un des pavs les plus 
déshérités du globe.. 

■ 1 .es'mportations actuelles sont de 200.000.000 envi- 

Turkestan. LeTurkestan au contraire est une région 
ou le commerce est de plus en plus actif et ou il y a lieu 
d’ébaucher des relations susceptibles d’un grand'intérêt 
dans un avenir prochain. 

I,a domination Russe en Asie est tout à-fait adaptée 
aux circonstances spéciales de la contrée et les indigènes 
s’en estiment très heureux étant donné les résultats éco¬ 
nomiques qui en résultent. La multiplication des voie's 
ferrées, le télégraphe, le téléphone font du Turkestan ' 
une contrée appelée à un rapide développement comraer- 

Le commerce français pourrait y vendre les articles 
lins pour la consom;uation des colons européens, draps, - 
parfumerie, savonnerie fine, artic'es de modes et de 
Paris, etc. Nos vins de Champagne ont pénétré d'eux- 
mèmes, mais on pourrait y joindre des liqueur.s, d’autres ’ 
vins, du chocolat, etc. 

Enfin, toutes les spécialités peuvent se créer un débou ; . • 
ché, certains articles comme les filtres dans un pays oùt 
les eaux sont presque toujours pollulées devraient f' 
trouver un marché considérable. | , 

' Le débouché de l’Asie Centrale est donc à la lois un 
présent et un avenir, il conservera pour nous un défaut î; 
fondamental d’être un débouché Russe assujettit à des - 
droits de douanes élevés, mais la constatation de la . 
variété de l’étendue et de l’élasticité du débouché russe . 
doit nous avertir de l’intérêt que nous avons à le cul-' 
tiver,. 


REVEE DES REVEES 




REVUES DES PRODUITS CHIMIQUES 

ET* JOURNAL DE LA DROGUERIE 


I-a Revu.- Jts Proiuits chimiques dopne un-article de 
M. A. Herbnt, professeur à l’Univers te do Bruxelles sur 
la Cannelle. 

L'auteur distingue d’abord deux variétés botaniques : 
cannelle de Ceylan, écorce {ixiCinii.imomum Zeylaiiicum 
•Rreyne cultivée surtout dans les Indes Orientales et plus 
rarement à la Guadeloupe, Cayenne, Martinique et can¬ 
nelle de Chine, écorce du Cinr.amomum Cassia Blume 
originaire de la Chine et de la Cochinchine. 

Outre ces deux écorces, la Cassia lignéa (Bengale 
Titjaplu», Sumatia, Java) et la cannelle giroflée (Dicypel- 
lium caryophyllatum, laurinée du Brésil) donnent des 
produits peu estimés. 

La cannelle de Ceylan est une écorce privée de l.i 
partie externe subéreuse et herbacée, prélevée sur des 
hameaux droits et roulée en couches successives, elle est 
livrée en baguettes de i mètre de long environ, elle est 


lisse, épaisse de 1 mill. environ d’un brun fpuve d’une j 
odeur forte, piquante et aromatique. .i 

L’auteur l’étudie d’une façon très complète aq point de -1 
vue de l’examen microscopique jui rendra de réels, ser- 
vices à l’expe'rt. ' * ' . V ' ^ 

La cannelle de Ceylan renferrrie ; de o,b t’ili 1 ‘/q d’ès- 
sence, du sucre, du tannin, du mucilage, de la mannite ) 
et seulement 3 à 5 «/o de cendres. . , - T 

Les autres indications pour l’analyse sont données 1 
d’une façon très claire et très minutiense. ' J 

Lacannellede Chinesedistingue par sa représentation: 
les écorces sont séparées incomplètement décortiquées, 
elles possèdent une odeur forte, moins agréable que la 
précédente. 

Les caractères microscopiques sont également difié- ' 
rents, au point de vue composition la proportion très j 
diflérenté d’amidon est caractéristique, l’iode bleuit r 
immédiatement la .décoction do cannelle de Chine et 
modifie à peine celle de Ceylan. 

■ La .Cassia lignéa se di.sdngue par la présence decristaux ' 
d’oxalate calcique. ^ ' 















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et les Matières premières de la Droguerie. 


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Matières premières de la droguerie et huiles essentielles 
Produits chimiques. — Eaux minérales 


SECTION C 


Président : M. Guignard, Membre de l’Institut, Direc¬ 
teur de l’Ecole Supérieure dè Pharma¬ 
cie de Paris. 

Vice-Présidents ; 

MM. Ed. Bo.njean, chef de Laboratoire et Membre du 
Conseil Supérieur d’Hygiéne publique de 
France. 

Grimbert, Professeur à l'Ecole Supérieure de 
Pharmacie de Paris, Directeur de la Pharma¬ 
cie Centrale des Hôpitaux. 

M. E. Perrot, Professeur de Matière Médicale a 


1 Ecole Supérieure de Pharmacie, Ex¬ 
pert près les Tribunaux de la Seine. 


Première Sous-Section 


MATIÈRES PREMIÈRES DE LA DROGUERIE 
& HUILES ESSENTIELLES 


t Cic. 


Pillet, Président du Syndicat central des Huiles' 
essentielles et Matières premières aromatiques. 
Gabriel Fermé,.I mportateur à Paris. 


MM, Ragoucv, Directeur technique de la maison P 
ger-Dausse. 

Roudel, Droguiste à Bordeaux. 

Koberty, de la maison ügier et Cie. 

SossLER, Droguiste-Herboriste. 

Tii.EENBAy (Dr), Pharmacien des Hôpitaux. 
Vaudin, Pharmacien, Docteur de l’Universilr. 
Paris, Président de l’Association générale r 
Pharmaciens de France. 

ViAL, Droguiste à Marseille. 


Président : M. E. Perrot, Professeur de Matière Médi¬ 
cale à l’Ecole Supérieure de Pharma¬ 
cie de Paris. 

Membres de la Section : 

MM. Béranger, Industriel à Paris. 

Blottière, Pharmacien, Président du Syndical 
des Produits Pharmaceutiques. 

Brissemoret, Chef du Laboratoire de Pharmaco¬ 
logie à la Faculté de Médecine de Parit. 

Caseneuve, Sénateur du Rhône. 

Charabot, Inspecteur de l’Enseigaement Tech¬ 
nique. 

Chardignv. Chef de Service à la Pharmacie Cen¬ 
trale de France. 

Darasse, Président du Syndicat général de la 
Droguerie française. 

pELAUNAv, Pharmacien, Député du Loiret. 

Dupont, fabricant d’essenc#É à>rgenteuil. 

Pamelart, Droguiste-Herboriste. 

Favolle, Chef de Laboratoire à l'Ecole Supé¬ 
rieure de Pharmacie, Expert près les Tribunaux. 

Jouisse, Pharmacien-Droguiste à Orléans. , . , 

Langrand, -Pharmacien Essayeur du Commerce, 
President du Syndicat général des Pharmaciens 
de France. 

Dr H. Martin, Secrétaire général de la Chambre 
Syndicale des Pharmaciens de la Seine. 

Michel, Directeur technique de la maison Salle 


Deu-vième Sous-Section. - PRODUITS CHIMIQI': 

‘Président ; M. Grimbert, Professeur à l’Ecole Su: 

rieure de Pharmacie, Directeur de 
Pharmacie Centrale de France. 
Membres de la Séction : 

MM, Billon, Administrateur des Etablissements 1\ 
lenc frères. 

Chen.al Produits Pharmaceutiques. 

Cruet, Maison Serres et Cruet. 

Dumesnil, Pharmacien, Docteur de l’Univcn 

Leprince, Président de la Chambre SvnJic 
des Fabricants de Produits Pharmaceuiiq. 

Durand, Pharmacien principal de la Marin* 
retraite. 

Portes, Pharmacien des Hôpitaux. 

Valeur, Docteur ès-sciencés, Chef du LaboraW 
des Synthèses ,à l’Ecole Supérieure de Ph.K 
cie de Pans. 

l'AVOLLE, Chef du Laboratoire à l'Ecole Suf 
rieure de Pharmacie. Flxpert près des TribuiH 
de la Seine* 

llRisspioRET, Chef du Laboratoire de Pharro» 
logie à la faculté de Médecine de Paris 

DAR.ASSE, Président du Syndicat général dt 
Droguerie française. 

Langranp, Pharmacien Essa>cur du CoiamB 
President du Syndicat général des Phar* 
cie ns de France. 

Tiffeneau (Dr), Pharmacien des Hôpitaux 1 

Duçhemin, Maison Pagès. 

Guillaumin, Pharmacien. ' 

Bourcet (Di), Maison Salle et Ci*. 


Sous-Section des HUILES ESSENTIELLES 

MM. E. Baube, Vice-Président du Syndicat centr-l 
Huiles essentielles. 

Beranger, Industriel à Paris. 

Charabot. Inspecteur de l'Enseignement K 
nique. 

Dupont (secrétaire), fabricant d’essences à Am 
teuil. • 

PiLLET, Président du Syndicat central des Hu 
essentielles et des matières premières aramaùqi 









LÀ PARFUMERIE MODERNE 


23 


M M. Roberty, de la maison Ogier et Ou. 

Tiffeneau (Dr), Pharmacien des Hôpitaux. 

Troisième Sous-Seclion. — EAUX MINÉRALES 
*^résident : M. Ed. Bonjean. Chef du I^aboraioire du 
Conseil Supérieur d’Hygiène publique 
de France. 

Membres de la Section : 

Mm. Bakillot Directeur général des Eaux d’Evian- 
les-Bains. 

Helan, Directeur de la Source Rubinat-Llorach. 

Bernard, Administrateur délégué de la Société 
.Anonyme des Eaux d’Evian-les-Bains. 

Bouloumie, Administrateur-directeur de la So¬ 
ciété' générale des Eaux minérales de Vittel. 

Brault, Administrateur de la Société des Eaux 
de Couzan (Loire). 

Dtsi-oissE, Directeur des Eaux de Martigny-les- 
Bains. 

Du.mesnil, Pharmacien, Dr de rUniversité de 
Paris. 

Kère, Président de la Chambre Syndicale du 
Commerce et de l’Industrie des Eaux minérales 
naturelles et Etablissements Thermaux. 


MM. ÜAUDA1S, Directeur de l’Etablissement Thermal 
de Saint-Galmier. 

CoLZAR, Secrétaire de la Chambre Syndicale du 
Commerce et de l’Industrie des Eaux Minérales 
naturelles et Etablissements Thermaux. 

(ii ERiN, Sous-directeur de la Compagnie 1-cr¬ 
inière de l’Etablissement Thermal de Vichy. 

Gi n.LAi Mi.N, Pharmacien. 

L. Jacqvin. Régisseur de la Société Commerciale 
des Eaux Minérales de Saint-Yorre. 

.Mu G. Maillard, .Avocat, Conseil de la Chambre 
Syndicale du Commerce et de l'Industrie des 
Eaux Minérales naturelles et .Etablissements 
rhermaux. 

D'' H. -Martin, .Ancien Président de la Chambre 
Syndicale des Pharmaciens de la Seine. 

Peycf.lon, Administrateur délégué des Eaux de 
Saint-Galmier. 

Terisse, Directeur de la Société générale des 
Eaux Minérales de Vais. 

A'aluin, Pharmacien, D' de l’Université de Paris, 
Président de l’Association générale des Phar¬ 
maciens de France. 


LISTE DE BREVETS ET ADDITIONS DÉLIVRÉS EN FRANCE 

du 21 Octobre au 29 'Décembre 1908 




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^ent chimique sous forme d’un bloc destiné à purifier 
^ir. 

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- 393.723 Herzog. — Bouteille avec fermeture ne per- 

■Mettant pas d ajouter du liquide dans la bouteille. 

N® 393.842 Bell et Uhle. — Rasoir de sûreté. 

N" 393-791 .— Nouveau système de poslichêx 

son procédé de fabrication. 

N® 393.806 Kleinau. - Dispositif pour protéger U 
"t-jsure des cheveux. 

N® 393.736 Fliniaux. — Laveuse économique. 

N® 3^3.8Î7 Gabillard et M.ay. — Perfectionnements 
apportes aux appareils à stériliser l'eau ou les autres 
guides, et appareil comportant application des dits per- 
*^ctionneraents, * 


N® 9.734/381.002 Benezech. — Addition au brevet 
r^vur « Bouchon capsule avec rondelle en liège com- 

L»rinié ». 

N® 394.014 Kampfe. — Perfectionnements aux ins- 
'^u^lents à repasser les rasoirs. 

I N® 394.075 Jansen. — Appareil pour repasser lest 
'■Haies des rasoirs de sûreté. 

No 394 076 Société dite lActien-Maschinenbau-Anstal 
txorni. Venuleth et Ellenberger. — Méthode et appa- 
*■^11 permettant de séparer, stériliser et clarifier la graisse 
Provenant des cadavres d’animaux. 

N» 394.022 Lacoste et Durandeau.— Pince à friser. 

\o 9.801/390.698 Crozat. — Addition au brevet 
T*our« Barrette pour cheveux ». 

N® 394.395 rtoswoRTHY et Prescott. — Disposiiil 
txour empêcher le remplissage frauduleux des bou¬ 
teilles. 

N® 394.314. Bernard. —Appareil à grande produc¬ 
tion pour l’extraction, à l’aide du tétrachlorure de car¬ 
bone, des matières grasses des produits qui les ren¬ 
ferment. 

N® 0.801.390,698. Crozat. -- Addition au brevet 
tjour : Barrette pour cheveux. 


N« 394.395. Nosworihy et Prescott. —Dispqsiti - 
pour empêcher le remplissage frauduleux des bouteilles 

N" 394.575. Deslot.— Remeiteur délenteur à mai 
pour cheveux. 

N" 394.619. Société Wolkenstëin et ülucksclig. — 
Fermeture permettant le saupoudrage pour Hacons ayant 
un contenu liquide ou sec. 

N» 394.812. SiEFRiED.— Séchoir pour cheveux. 

N® 394.839. Dei.sol.— Epingle à onduler les cheveux. 

N® 394.71'!. Re. —.Appareil garantissant l’inviolabilité 

des bouteilles. 

No 9.86g.375.179. Rivière. - Addition au brevet 
pour : Appareil et procédé de fabrication de savons de 
toute espèce. 

N® 394.946. Fick, Peigne à tète. 

N" 395.177, Arledter.— Préparation de dissolutions 
de savons résineux avec ou san^ mélange de produits 
épaississants ou colorants. 

N® 9.896.386.07S. Traub. — Addition au brevet pour 
Barrette à garniture souple de retenue des cheveux des 
dames. 

N® 395.056. CoETRiGHT. - Bouteille non remplis- 
sable. 

N® '395.174. Gruner. —Tube à clé pour l’envaisselagc 
et le débit des pâtes deutifrices, couleurs et toutes autres 
matières pâteuses ou semi-fluides. * 

N" 395.180. Arsac. — Perfectionnements aux dispo¬ 
sitifs contre l’addition frauduleuse du liquide dans les 
bouteilles et autres récipients. 

N» 395.369. Engels. — Tondeuse de cheveux. 

N® 395.047. Blanc.— Garde pour rasoir. 

N» 395.383. ScHOU, -Procédé pour la fabrication des 

savons. 

N® 395.342. Dui’eyron.— Porte-serviettes. 


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s Les syndicats et coo 

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= Contribution à la co 

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adresser tout ce qui concerne la rédaction a 

M. Francis MARRE, Rue de Chaillot, 30 , PARIS (XVP) 

Les manuscrits non insérés ne sont pas Tendus. 


. Dejean(i777) 

. P. Pommier 

Petites an nonces. — Recettes 
elivres en France du i*'' jan- 


Pour tout ce qui concerne l’Administration, écrire aux Bureaux du Journal : 

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Veuille:^ m’envoyer régulièrement votre Revue Mensuelle. 

Je vous remets inclus la somme de CINQ FRANCS, montant de mon abonnement 
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CORRESPONDANCE 




SUPPLÉMENT 


GATTEFOSSÉ et Fils. — A la suite de la com¬ 
plète destruction de la Maison Restuccia de Messine, 
lors du tremblement de terre de décembre dernier, et à 
cause de l’arrêt prolongé de fabrication que subissent 
les maisons italiennes similaires fabricant des Essences 
concentrées (dites sans terpènes), nous avisons notre 
clientèle qu’à côté de notre fabrication ordinaire d’es¬ 


sences déterpénées (sans sesquiterpènes) nous venons de 
commencer la préparation d’essences meilleur marché, 
correspondant aux anciennes fabrications italiennes et 
suffisantes dans la plupart des cas. 

Nous tenons à la disposition de nos clients nos prix 
spéciaux très réduits pour ces essehces. 




VARIÉTÉS 




NOUVEAUTÉS 

La S.A. Flora de Dubendorf, vient de lancer quelques 
nouveautés intéressantes pour la parfumerie et la savon¬ 
nerie. 

Vous citerons spécialement : 

Cassie synthétique, essence parfaite pour la prépara¬ 
tion des extraits de violette. 

Cheiranthine base d’œillet pour savons, très stable. 

Citral Flora, sans odeur de verveine, pour eaux de 

Cologne. 

Muguet synthétique, parfum à la mode. 

Rose F. F. original, Ylang- Ylang F. F. original, lono- 
nes, etc. Demander le nouveau tarif. 

MARCHÉ DES ESSENCES 

Les essences d’Italie sont revenues pour quelques 
jours à des taux très raisonnables tt les arrivages se font 
plus régulièrement. On signale cependant une hausse 
très probable sur la bergamotte qui se fait rare et les 
offres sont sans engagement. 

LAVANDE. — Hausse de deux francs par kilog. 


ESSENCES D’ESPAGNE 

A l’heure où les essences d’Agrumes d’Italie sont 
difficiles à trouver, il est bon de signaler que l’Espagne 
produit des essences de citron, orange douce, manda¬ 
rine, néroli bigarade, etc., ces essences ont des caracté¬ 
ristiques intéressantes qui feront l’objet d’une étude 
dans cette revue. Demander prix et échantillons à 
M. Pablo Journet, à Carcagente, province de Valence, 
Espagne. 

PARFUMS INDUSTRIELS 

On signale l’extension de plus en plus grande de l’em¬ 
ploi des parfums dans la grosse industrie : fabrique de 
vernis, huiles à graissages et pour cuirs, imprimerie et 
papiers peints, etc. On emploie pour ces différents usa¬ 
ges les sous-produits de fabrication des essences et des 
parfums synthétiques, notamment résidus de violette, de 
musc, terpènes de citron, orange, bergamotte, etc. L’indus¬ 
trie des caoütchoucs utilise l’essence de Pin d’Amérique, 
excellent dissolvant des gommes dures et du caoutchouc 
vulcanisé, etc. 


















28 


LA PARFUMERIE MODERNE 


44 


Société Anonyme FLORA” 

FABRIdUE DE PDODÜITS CHIMIQUES, PARFUMS ARTIFICIELS ET SYNTHÉTIQUES 

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Direction Technique : D’’ BUSCH et D' CORTI 


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REVUE SEMESTRIELLE GRATIS ET FRANCO SUR DEMANDE 
























LA PARFUMERIE MODERNE. — N» 3 


i5 Mars 1909 


LE NOUVEAU CODEX ET LA PARFUMERIE 


La nouvelle édition du Codex médicamenta- 
rius de la pharmacopée française parue en 
juillet 1908 comporte, comme les éditions pré¬ 
cédentes du reste, de nombreux renseigne¬ 
ments relatifs aux industries connexes aux 
industries pharmaceutiques proprement dites, 
telles la parfumerie et la confiserie. 

D’abord au point de vue des nouveaux ren¬ 
seignements, des modifications de formules, 
des suppressions ou additions de produits ali¬ 
mentaires ou hygiéniques et dits officinaux du 
seul fait qu’ils figurent sur le Codex, puis, à 
cet autre point de vue non moins important 
se rapportant aux nouvelles lois et récents 
décrets sur les matières alimentaires, produits 
hygiéniques et de parfumerie, nous avons 
cru bien faire en passant en revue tout spécia¬ 
lement ce qui peut être susceptible d’intéresser 
la parfumerie et la confiserie, parmi les inno¬ 
vations qui figurent sur le Codex de 1909. 

Tout d’abord parmi les suppressions comme 
drogues simples ayant trait à la parfumerie, 
qui figuraient sur les anciennes éditions, il faut 
noter l’ambre gris et la civette. Comme produits 
complexes, les eaux distillées de badiane, anis, 
hysope, mélisse, thym; les essences de biga¬ 
rade, carvi, cédrat, cumin; les poudres de riz et 
d’iris ; 

Comme préparations : le cérat jaune, l’huile 
de rose pâle, la poudre dentifrice acide, celle 
au charbon et quinquina, celle à la craie cam¬ 
phrée, le topique sulfo-riciné ; les teintures de 
badiane, anis, ambre gris, girofle, iris ; les 
teintures d’essences de badiane, bergamotte, 
cédrat, citron, orange, oranger (néroli),romarin, 
le vinaigre anglais, le vinaigre antiseptique et 
le vinaigre aromatique. 

Par contre,on trouveinscrit pour la première 
fois avec leurs caractères d’identité et les 
moyens d’en reconnaître les altérations, les 
falsifications, parmi les produits d’origine natu- 
turelle: le benjoin, le musc, le styrax, la vanille; 
parmi ceux d’origine chimique : la poudre de 
savon, la vaseline, la lanoleine (lanoline), la 
vanilline. 

Certaines formules ont subi des modifications 
importantes. 

IJaxonge bcnzoïnée qu’on préparait jadis 
avec de la teinture de benjoin doit être obte¬ 
nue en suspendant durant deux heures dans de 
l’axonge portée à 800, un nouet de toile conte¬ 
nant 3 o gr. de benjoin grossièrement pulvérisé, 
pour i.ooogr. d’axonge ; agiter jusqu’à refroi¬ 
dissement. 

Le Cérat de Galien est préparé avec les mê¬ 


mes matières, mais en proportions différentes; 
pour 100 gr. de cire blanche et 400 gr. d’huile 
d’amandes douces on ajoute zSo gr. d’eau au 
lieu de 3 oo gr. 

La préparation du cérat à la rose ou pom¬ 
made rosat est complètement transformée: 

Fondre 100 gr. de cire blanche et 100 gr. de 
vaseline officinale au bain-marie ; quand le 
mélange sera presque refroidi, ajouter 1 gr. de 
carmin délayé dans 4 gr. d’huile de vaseline puis 
XX gouttes d’essence de rose; couler dans des 
moules ad hoc. 

Le titre exigé pour l’eau oxygénée officinale 
est maintenant dit à 12 volumes au lieu de 10 
volumes de l’édition de 1884. 

Une modification extrêmement importante 
est apportée à l’eau distillée de laurier-cerise: 
son titre en acide cyanhydrique est doublé; 
pour l’usage médical et conformément à la 
convention internationale de Bruxelles, l’eau 
distillée de laurier-cerise doit être préparée et 
retouchée de façon à ce que 100 grammes con¬ 
tiennent 100 milligrammes d’acide cyanhydri¬ 
que. 

Pour l’eau distillée de menthe le nouveau 
Codex mentionne qu’à défaut de i.ooo gr. de 
menthe fraîche nécessaires à l’obtention de 
i.ooo gr. de produit on pourra les remplacer 
par 200 gr. de menthe sèche. 

Pour l’eau de cannelle la nouvelle préparation 
indique 5 .000 gr. de liquide à recueillir au lieu 
de 4.000. 

Tout le chapitre des essences a subi une très 
heureuse innovation. 

Tout d’abord les préparations de certaines 
essences qui figuraient sur l’ancien Codex ont 
été rayées sur le nouveau, toutes les essences 
étant actuellement obtenues exclusivement dans 
l’industrie. 

Puis, pour les essences les plus courantes on 
trouve pour chacune d’elle un chapitre très 
détaillé sur leur composition chimique, leurs 
caractères d’identité, l’essai de leur falsification 
et le procédé de bonne conservation, il en est 
ainsi pour les essences de badiane, anis, aman¬ 
des amères, fleur d’oranger, girofle, menthe, 
orange, romarin, rose et santal ; cette dernière 
ne figurait pas dans l’ancienne pharmacopée. 

Pour certaines essences même on trouve un 
procédé excellent d’en identifier la pureté qui est 
le dosage des composants chimiques. C’est le 
dosage de l’acétate de linalyle pour les essences 
de bergamotte et de lavande ; de l'aldéhyde 
cinnamique pour l’essence de cannelle; des 
phénols pour l’essence de thym. 






LA PARFUMERIE MODERNE 


2 G 

La poudre dentifrice alcaline ne doit plus 
contenir de poudre de quinquina et doit renfer¬ 
mer 5 o gr. de carbonate de chaux au lieu de 
loo gr. pour les 25 gr. de magnésie et 25 gout¬ 
tes d’essence de menthe. 

Les formules des préparations suivantes sont 
restées celles de l’ancien Codex : alcoolat de 
mélisse composé ou eau de mélisse, alcoolat de 
citron composé ou eau de Cologne, alcoolature 
de citron et d’orange, cold-cream, teintures 
d’essence d’anis et d’essence de menthe ou 
alcool de menthe, eaux distillées de fleurd’oran. 
ger et de rose, élixir dentifrice. 

Il en est de même pour les teintures de ben¬ 
join, cannelle, cochenille, musc, quillaya, mais^ 
comme pour les essences, pour chacune de ces 
préparations on trouve un chapitre donnant les 
caractères du produit pur et bien fait et les 
différentes réactions permettant de déceler la 
fraude et l’altération. 

Un certain nombre de produits touchant à la 
confiserie ont été supprimés. C’est ainsi qu’on 
ne voit plus figurer sur le code de la pharmaco¬ 
pée française de 1908 le chocolat simple et !e 
chocolat à la \anille, les limonades à la cerise, 
à la frambroise et à l’orange ; l-t limonade 
gazeuse à la groseille ; les oléo-saccharures 
d’anis, bergamotte, carvi, cédrat, citron, fenouil, 
menthe, orange; la pâte de jujube et la pâte de 
réglisse ; les sirops d’anis, de cannelle, de gre¬ 
nade, de limon, de menthe, d’orange ; les sucs 
de grenade, de groseille et de framboise. 

Le mode de préparation des produits suivants 
n’est pas changé : pâte de guimauve dite de 
gomme, pastilles de menthe à la goutte, tablet¬ 


tes de menthe ou pastilles de menthe dite an¬ 
glaise. La façon d’obtenir les sucs de citrons, 
cerises, mures, coings, framboises, groseilles, 
et les formules du sirop d’orgeat, des sirops de 
cerises, groseilles, coings, framboises, n’ont pas 
subi de modification. 

Toutefois les sirops de cerises et de groseil¬ 
les devront répondre aux caractères d’identité 
et de pureté donnés par le nouveau Codex. 

Le sirop d’acide citrique ou sirop de limon 
et le sirop d’orange ont été légèrement modi¬ 
fiés; on les prépare avec 10 gr. d’acide citrique 
pulvérisé pour 990 gr. de sirop simple qu’on 
aromatise avec 20 gr. d’alcoolature de citron 
ou d’orange. 

Le suc de réglisse apparaît pour la première 
fois comme produit officinal et en même temps 
ses caractères d’identité et l’essai de sa pureté. 

On trouve enfin à propos du sucre blanc un 
article très documenté que toutes les industries 
manipulant du sucre pourront consulter avec 
intérêt. 

Parmi de nombreux renseignementson trouve 
entr’autres un premier tableau donnant les 
quantités de sucre contenues dans 100 grammes 
de solutions sucrées saturées pour les tempé¬ 
ratures de 5 en 5 “ depuis o jusque 100. 

Un autre tableau donne les quantités de sucre 
pour 100 gr. de solution sucrée qui correspon¬ 
dent à des solutions dont les densités vont de 
i.oi à 1.48. 

H. Bottu. 

Professeur de chimie , 

à l’Ecole de Médecine et de Pharmacie de Reims j 




LE VETYVER 


Le Vétyver est une plante exotique très inté¬ 
ressante en ce sens que son exploitation indus¬ 
trielle ne laisse aucun déchet. Elle appartient à 
la famille des Graminées, sous-famille des Pani- 
coidées, tribu des Chloridées, genre Chiendent. 
Aussi lui donne-t-on souvent le nom de Chien¬ 
dent des Indes car elle croit à l’état spontané 
dans la partie méridionale des Indes et il semble 
même que ce soit là son pays d’origine. C’est 
une graminée vivace à inflorescence terminale, 
l’épi étant composé d’un grand nombre d’épillets 
pédicellés. 

I.’embryon se compose d’une grande cotyle 
libre contournant et enveloppant la tigelle 
jusqu’au niveau de la deuxième cotyle plus 
petite. Ei.tre la première feuille de la gemmule 
et les cotyles il y a un véritable entre-nœud. 

La tigelle assez importante renferme dans 
une petite poche une radicule. 


Les feuilles sont engainantes mais à bords 
non soudés et à nervation parallèle.Ces feuilles 
d’une certaine ampleur, ont les emplois les 
plus divers. Une fois desséchées, elles consti¬ 
tuent la paille de vétyver dont on fait, suivant 
les régions, des tentes, parasols, nattes, stores, 
corbeilles, chapeaux, etc. Dans bien des pays 
les indigènes s’en servent pour recouvrir leurs 
cases. 

La tige est herbacée, très riche en silice. 

Les racines,fortement ligneuses,représentent 
la partie la plus intéressante de la plante puis¬ 
que c’est d’elles, convenablement préparées et 
traitées, qu’on retire un parfum estimé. 

Il existe un certain nombre d’espèces vétyver 
mais il n’en est qu’une qui soit cultivée et 
traitée. Son habitat est très vaste. Cette gra¬ 
minée se rencontre en effet partout où le climat 
est suffisamment chaud et humide. Elle exige 









LA PARFUMERIE MODERNE 


une moyenne de iS» C. et se complaît dans les 
terrains forts, silico-argileux. On en trouve aux 
Indes, dans toutes les îles de l’océan indien, 
dans les îles de la Malaisie, à Madagascar, aux 
Antilles, au Brésil etc., où sa culture a fait 
l’objet d’études et des progrès sérieux. 

La multiplication se fait le plus ordinairement 
par repiquage de fragments de collets possédant 
encore des racines. Dans bien des régions 
l’opération se fait rudimentairement et sans art 
parce qu’on n’y utilise le vétiver qu’en bordures 
de deux ou trois rangées dans le but de protège r 
de la poussière des routes les plantations plus 
délicates de vanille ou de café. C’est analogue 
à ce qu’on fait dans le midi de la France avec 
les ride.iux de cyprès pour protéger les cultures 
contre les effets du Mistral. 


feuilles pouvant être utilisées.Mais il faut deux 
ans pour que les racines aient atteint le déve¬ 
loppement nécessaire pour le traitement indus¬ 
triel. Une ou deux fois l’an on fait un nettoyage 
dans les interlignes ; ce fait est important en ce 
sens qu’il n’y a pas urgence de main-d’œuvre 
à quelques jours près. Il n’en va pas de même 
pour bon nombre d’autres plantes coloniales 
qui, comme la canne à sucre, la vanille, etc. ne 
souffrent aucun délai aux moments des net¬ 
toyages, f.condation, coupe ou cueillette. 

La récolte des racines se fait, nous l'avons 
dit, deux ans après l.a plantation, et suit immé¬ 
diatement la coupe des feuilles. Les hommes 
sont groupés par équ''pes.généralement de trois. 
L’un d’eux dégage à la pioche les racines. Le 
deuxième, muni d’une barre'de fer, fait levier 



Marché aux Epices. — Entrepôts. 


Dans les plantations nor-uales on opère 
rationnellement. Après un simple, débroussaille- 
ment on ouvre, des sillons parallèles et distants 
de I m. 5 o. L’expérience a démontré que le 
repiquage en croisé donnait les meilleurs résul¬ 
tats. Il consiste à repiquer non plus perpendi¬ 
culairement au sol et un seul fragment par trou 
mais bien deux fragments inclinés l’un sur 
l’autre à 90“ et faisant par conséquent avec le 
sol un angle d’environ qS». On dispose ces 
groupes de boutures de i 5 en i 5 cm. 

La plantation se fait à des époques diffé¬ 
rentes suivant les régions mais toujours au 
début de la saison des pluies. Au bout de huit 
à dix mois on obtient une première récolte de 


au dessous des mottes qu’il culbute et le troi¬ 
sième écrase et désagrège de son mieux ces 
blocs de terre forte qu’enserrent puissamment 
les racines. Sur place on débarrasse donc les 
racines de la terre et des cailloux et on coupe 
les mottes nettement au collet en rejetant les 
racines défectueuses. 

Le rendement par hectare est en moyenne de 
3 à 3,5 tonnes de racines ainsi nettoyées. 

On porte aussitôt ces racines à la rivière où 
on les lave rapidement et on les fait sécher. On 
les met ensuite en balles, dans des caisses 
quadrangulaires en bois dont le fond mobile 
est fixé à une barre de fer servant à exercer la 
pression nécessaire. Après toutes ces opérations 










LA PARFUMERIE MODERNE 


28 

on n’a plus guère que deux tonnes à deux 
tonnes et demie par hectare pour un prix de 
revient moyen de 800 francs environ. Cette 
culture laisse un bénéfice moyen de zSo francs 
à l’hectare. 

Les balles faites nous sortons du domaine 
agricole pour entrer dans le domaine industriel 
qui utilise le vétyver soit en racines, soit en 


poudre, soit sous la forme extrait, soit enfin sous 
la forme essence. Les pays européens représen¬ 
tent à peu près les seuls consommateurs, mais 
il n’en est pas moins vrai que la culture du 
vétyver peut être d’un grand intérêt pour bien 
des colons. 

G. Charrière, 
Ingénieur agronome. 


L’ESSENCE DE VETYVER 


a 


L’essence de Vétyver, appelée également 
essence d’iwarancusa, est le produit de la dis¬ 
tillation des racines à’andropogon inuricatus L. 
Cette plante est une herbacée de la famille des 
graminées qui croît exclusivement dans les 


occupe. L.'andropogon muricatus forme des 
touffes atteignant une assez grande hauteur et 
dénuées de tout parfum, tandis que les racines 
dégagent une odeur forte et agréable. Ce sont 
ces racines que l’on soumet à la distillation 



Factorerie 


pays tropicaux et, notamment, au Bengale et à 
la Réunion. 

Le genre aitdropogon forme de nombreuses 
espèces fournissant un certain nombre d’huiles 
essentielles recherchées pour leur odeur aroma¬ 
tique part culière, généralement produites par 
la distillation de l’herbe fraîche dont les feuilles 
sont douées d’une odeur caractéristique ; tou¬ 
tefois il n’en est pas ainsi dans le cas qui nous 


pour en extraire l’essence de vétyver qui rend 
les plus grand services en parfumerie, par suite 
de la facilité de son emploi, de sa fixité de la 
délicatesse de son parfum, propriétés éminem¬ 
ment précieuses et recherchées dans notre 
industrie. 

D’après le laboratoire Schimmel, la densité 

de l’essence varie entre i .019 et 1.027 ; elle dévie 

à droite le plan de polorisation. son pouvoir 
















LA PARFUMERIE MODERNE 


rotatoire étant de plus de 2S0; elle est soluble 
dans 1 ,5 à 2 parties d’alcool à 80 p. 100. Bouillie 
avec la potasse, elle se colore en rouge brun; 
l’acide sulfurique concentré la carbonise avec 
formation d’un dépôt de résine verte, soluble 
dans l’éther, mais insoluble dans l’alcool. 
L’acide nitrique, à froid, colore l’essence en 
vert ; à chaud, l’essence se résinitie et se dé¬ 
compose complètement. 

La composition chimique de l'essence des 
racines d'andropogon muricatus est peu connue. 
D’après Sthenhouse (Ann. der Cliernie u. 


®9 

on traite par des acides et on distille. 11 est né¬ 
cessaire de prendre diverses précautions : on 
doit dissoudre l’huile dans de l’alcool et effec¬ 
tuer la décomposition à l'aide d’une solution 
aqueuse de semi-carbazide en excès ; on lais¬ 
sera la solution en repos pendant huit jours, 
puis, par distillation,on s Jparera l’alcool et l’huile 
non attaquée ; il restera une combinaison non 
volatile des dérivés ammoniacaux que l’on dé¬ 
composera par les acides à la température 
ordinaire. On peut aussi effectuer cette dernière 
opération sous pression réduite ou sous le cou- 



Expédition des épices et des racines de Vélyver 


Pharm, t. L, p. iSy), elle renferme un hydro¬ 
carbure G*® H'® et une huile oxygénée. Fr. 
Fritsche, de Hambourg, est parvenu à en 
extraire un produit cétonique ainsi que deux 
alcools. 11 a constaté que, à côté de produits 
d’une odeur désagréable, l’essence de vétyver 
renferme des corps de caractère cétonique 
doués d’une odeur remarquable et utilisables 
en parfumerie. Si l’on veut extraire ces divers 
produits, on traite l’huile de vétyver par des 
dérivés ammoniacaux qui donnent des produits 
de condensation cétoniques décomposables, 
puis, par distillation, on sépare les produits cé¬ 
toniques des produits non cétoniques ; enfin, 


rant de vapeur. On distille à la vapeur l’huile 
obtenue qui paraît être un mélange de plusieurs 
isomères et qui fond, sous une pression de 
10 mm., entre 149 et iSq». L’analyse a amené 
à lui attribuer la formule brute C'-‘ H*’ O. 

Le même chimiste a imaginé également un 
procédé pour l’obtention d'alcools susceptibles 
d’emplois industriels ; il consiste à saponifier 
l’essence débarrassée des produits cétoniques 
par les dérivés ammoniacaux, puis à effectuer 
une distillation fractionnée sous pression ré¬ 
duite. On purifie en éihérifiant l’huile par des 
acides mono ou bibasiques donnant des éthers 
peu volatils ou acides que l’on sépare des com- 








LA PARFUMERIE MODERNE 


30 

posés non alcooliques par distillation ou extrac¬ 
tion et que l’on saponifie en vue de séparer 
l’alcool pur. 

Les alcools ainsi obtenus ont pu être étu¬ 
diés ; ils sont caractérisés par les propriétés 
suivantes : l’un d’eux, sous lomm. de pression, 
bout à i 5 o-i 55 ® et possède une densité de 
0,980 à i 5 o. L’autre, sous 10 mm. de pression, 
bout à 174-176® et possède une densité de 1,02 


prix élevé de cette essence limite son emploi 
à la parfumerie fine et constitue un obstacle à 
la progression de la consommation; il est donc 
évident que les travaux susceptibles de nous 
donner des indications plus précises sur la na¬ 
ture et la composition de l’essence qui nous 
occupe et, par suite, de contribuer à guider nos 
recherches en vue de diminuer le prix de re¬ 
vient de cette essence doivent être encouragés 



Village 


à i 5 ®. Les alcools extraits de l’essence de vé- 
tyver ont une application industrielle toute 
indiquée : la préparation des parfums. 

Ces travaux offrent le plus grand intérêt ; en 
effet, l’essence de vétyver est produite en quan¬ 
tités importantes par notre colonie française 
de la Réunion, dont la situation économique 
déplorable mérite, tout autant que la Corse, 
d’attirer la sollicitude des pouvoirs publics. Le 


par tous les moyens possibles ; ils doivent être 
suivis de près et être l’objet de nos constantes 
préoccupations; aussi, avons-nous tenu à expo¬ 
ser l’état de nos connaissances sur cet excellent 
parfum et à recommander cette étude à l’atten¬ 
tion des chimistes et des spécialistes. 

Eugène Su.z, 

Expert-chimiste près la Cou;- d’Appel de Paris. 


Ht 


ACTION BACTÉRICIDE DES PARFUMS ! 


L'action bactéricide des parfums, au moins de 
certains d'entre eux, est empiriquement établie par 
des faits qui, sans avoir la rigueur absolue d’une 
série d'expériences de laboratoire, sont cependant 
démonstratifs. Dans la désinfection, ternie qui dé¬ 
signe plusieurs opérations, souvent pratiquées de 
pair en vue d’un but unique, les substances odori¬ 
férantes ont parfois un rôle complexe; elles con¬ 


tribuent à masquer les mauvaises odeurs plus 
constamment qu’à détruire les germes nocifs et 
c’est ia raison pour laquelle on les accuse volon¬ 
tiers d’être dangereuses, puisqu’elles privent l’ob¬ 
servateur d’un de ses moyens de contiôle. 11 suf¬ 
fit d’y prendre garde; aussi bien ne demande-t-on 
pas d'habitude aux essences parfumées d’usage 
courant d’agir sur un tel foyer envahi par des mi- 














LA PARFUMERIE MODERNE 


cro-organismcs virulents à la manière des puis¬ 
sants antiseptiques. La mission microbicide des 
parfums est à la fois plus générale et moins éner¬ 
gique : c’est avant tout une mission de protection 
préalable, de défense passive, de prophylaxie, mais 
dont l'observation a main'es fois démontré l’effi- 

L'antisepsie est vieille comme le monde; elle 
rendit mille services aux médecins avant que ceux- 
ci aient été mis à môme de comprendre le méca¬ 
nisme des procédés dont ils usaient, et d’en géné¬ 
raliser les applications. Dans l’histoire de cette 
antisepsie primitive, les parfums occupent une 
place considérable. En veut-on quelques preuves? 
C’est d’abord Hippocrate, limitant l’extension de la 
peste à Athènes par des fumigations aromatiques, 
alors que tout avait été vainement tenté contre le 
fléau. C’est ensuite, et pour se préserver de la 
même maladie, l’antique réputation des pommes 
d'ambre. C’est plus près de nous la curieuse his¬ 
toire des girofliers de Ternate, ile de l’archipel 
néerlandais des .'Vloluques, ainsi rapportée par 
Jules Cloquet. « On prétend que les Hollandais 
ayant par spéculation détruit tout les girofliers de 
rîle de Ternate, la colonie fut ravagée par plu¬ 
sieurs maladies épidémiques qu’on n’y avait pas 
observées jusqu’alors. Les effluves odorants des 
arbres avaient neutralisé, dit-on, les effets nuisi¬ 
bles d’un volcan auquel on attribuait la cause de 
ces malauies ». 

Nous savons, depuis Pasteur, que les épidémies 
n’ont habituellement rien à voir avec les éruptions 
volcaniques, mais cette explication n’importe guère: 
l'action bienfaisante des girofliers de l’île n’en 
apparaît pas moins évidente. Jusqu’à l’époque con¬ 
temporaine, et avant la période de la lutte systé¬ 
matique et raisonnée contre les germes pathogènes, 
la vieille méthode des fumigations odorantes, re¬ 
nouvelée d’Hippocrate, fut usitée en temps d’épi¬ 
démie. Le docteur Cabanès rappelait récemment 
qu’il avait vu brûler du genièvre dans les hôpitaux 
parisiens pendant l’épidémie de variole de 1870. 


31 

Un des faits les plus probants à l’égard du rôle 
bactéricide des parfums est la constatation plusieurs 
fois renouvelée au XIX« siècle, à Londres comme 
à Paris, que durant les épi.démies de choléra, les 
ouvriers parfumeurs ont toujours présenté une im¬ 
munité presque absolue, et que parmi eux, les 
victimes de la maladie ont été extrêmement rares. 

Le rôle antiseptique des parfums parait gé¬ 
néralement dû aux vapeurs émises par les 
essences, ce qui ne saurait surprendie puis¬ 
qu’un certain nombre d’essences employées en 
médecine (camphre, copahu, cubèbe, térébenthine, 
etc...), se recommandent, entre autres propriétés, 
par leur valeur parasiticide. Les propriétés désin¬ 
fectantes du thymol sont bien connues, ainsi que 
celles que l’eucalyptol, de l’eugénol (constituant de 
l’essence de girofle), et de l’huile essentielle de 
lavande. 

Dans une Revue Générale récemment publiée 
par le Bulletin général de Thérapeutique, (novem¬ 
bre tgoS), Cabanès rapporte les résultats d’intéres¬ 
santes expériences bactériologiques concernant le 
pouvoir microbicide de quelques essences commu¬ 
nément employées en parfumerie. Le bacille 
de la fièvre typhoïde, (bacille d’Eberth) serait 
détruit en douze minutes par l’essence de cannelle, 
et en une heure vingt minutes par l’essence de 
patchouli. Les essences de thym, de verveine, de 
géranium et d'origan, dans cet ordre, ont une va¬ 
leur intermédiaire. 

- Ces résultats expérimentaux confirment les dé¬ 
ductions tirées des constatations empiriques signa¬ 
lées ci-dessus: 11 y a lieu de procéder à des essais 
analogues avec les mêmes parfums cl d’autres 
encore, naturels ou synthétiques, vis-à-vis des mi¬ 
crobes pathogènes les plus redoutables parmi les 
plus communs. 

Üf P. JuqUELIER, 

Ancien chef de clinique à la Faculté 
de Médecine de Paris. 




LES SYNDICATS ET COOPÉRATIVES AGRICOLES 




Pendant longtemps les groupements agrico¬ 
les se sont contentés d’acheter dans les meil¬ 
leures conditions les matières premières : en¬ 
grais, semences, nécessaires à la culture. L’or¬ 
ganisation commerciale nécessaire à ces asso¬ 
ciations les a portées tout naturellement à utiliser 
leurs moyens nouveaux à la vente de leur pro¬ 
duction. 

Les syndicats pour la vente des produits de 
grande culture: céréales, primeurs, fleurs, etc., 
et des produits de l’élevage: bestiaux, Litages, 
beurres, fromages, etc., ont pris rapidement 
une grande extension et, ces années dernières, 
une branche de l’agriculture qui leur avait 
encore échappé, nous voulons parler des plan¬ 
tes à essence, a vu enfin la formation d’asso¬ 


ciations écono;niques pour leur production 
raisonnée et leur vente méthodique. 

Les grands commerçants en essences, du 
littoral de la France ou de Paris ont cru y voir 
une concurrence redoutable pour leurs intérêts 
et ne s’en sont pas montrés partisans. 

Il s'est vu, en effet, quelquefois, que ces 
organisations ont abusé de la force que leur 
donne le nombre pour imposer au commer¬ 
çant des cours élevés, mais il faut affirmer que, 
dans la grande généralité, les syndicats offrent 
des avantages sérieux pour tout le monde et 
que leur succès ne réside que dans une équita¬ 
ble modération. 

Le producteur isolé de plantes à parfum ou 











LA PARFUMERIE MODERNE 


32 

d’essences se trouve, selon la région qu’il ha¬ 
bite, dans des conditions différentes, mais tou¬ 
jours insuffisantes pour un juste développement 
de ses moyens de production et de ses débou¬ 
chés. 

Sur le littoral français, par exemple, nom¬ 
breux sont les petits propriétaires de jar¬ 
dins d’orangers ou de fleurs, se contentant 
exclusivement de soigner la plante ou l’ar¬ 
buste, de le protéger contre les intempéries et 
de récolter en temps voulu les fleurs précieuses 
pour les revendre à leurs voisins immédiats, 
les distillateurs possesseurs des appareils de 
traitement en vue de la fabrication de l’essence 
ou de l’eau aromatique. Ces fabricants, généra¬ 
lement de grande importance, et s’entendant 
admirablement entre eux par une solidarité 
commerciale digne de tous éloges, pouvaient, 
pendant les mauvaises années, s’unir pour fixer 
un maximum de prix de la matière première 
et priver les récoltants de bénéfices légitimes. 
Ce cas, nous nous empressons de le dire, ne 
s’est jamais produit, mais aurait pu arriver 
dans des circonstances spéciales ; mais les pe¬ 
tits producteurs eux-mêmes, isolés les uns des 
autres, quelquefois même animés de senti¬ 
ments de concurrence mal comprise, baissaient 
les cours au-dessous d’une limite raisonnable. 
Aujourd’hui, ils se sont réunis en une coopéra¬ 
tive homogène, opposant la totalité de la pro¬ 
duction contre la totalité de la consommation 
en un équilibre parfait, tenant les cours à un 
niveau suffisant pour rémunérer la terre et les 
soins qui lui sont prodigués, tout en permet¬ 
tant la vente rémunératrice, par les commer¬ 
çants, des parfums fabriqués. 

La. Coopérative des Traducteurs de fleurs 
d’oranger a rendu à la culture du bigaradier 
sa splendeur primitive et le néroli a repris 
dans la parfumerie la place aristocratique qui 
est due à sa grande valeur aromatique. L’uni¬ 
fication du prix ne permet pas la vente de pro¬ 
duits sophistiqués qui sont immédiatement 
révélés par leur bas prix au consommateur pré¬ 
venu. L’action bienf^aisante de cette coopéra¬ 
tion sera complète le jour où elle pourra em¬ 
pêcher entièrement la fraude et ne laissera en¬ 
trer dans le commerce que des produits abso¬ 
lument purs. 

Dans l’intérieur de la France, soit dans les 
régions qui, comme le Gard, l’Hérault, le Vau¬ 
cluse, possèdent des cultures de plantes à es¬ 
sences,^ producteur est,généralement, vendeur. 
Sa petite production limite ses relations com¬ 
merciales, et il se contente souvent de vendre 
ses essences à des courtiers qui revendent 
ensuite ces différents produits sans leur assigner 
d’origine précise, de telle façon, que l’acheteur 
ignore souvent de quelle région provient le pro¬ 
duit qu’il consomme. 


Une union des producteurs, centralisant 
toutes les petites fabrications en des «crus» ré¬ 
gionaux, disposant alors de moyens appropriés, 
donnera une réputation mondiale à des essen¬ 
ces de type déterminé et régulier. Une organi¬ 
sation syndicale étudiera les meilleures métho¬ 
des de culture, semis, plantation, irrigation, 
sélectionnement, achètera des alambics perfec¬ 
tionnés, permettra, en un mot, la création de 
produits uniques et réputés, ce qui est absolu¬ 
ment impossible à des producteurs séparés. 

Dans les Alpes, où la culture se cantonne 
presque exclusivement à la lavande, chaque 
paysan récolte ce qui pousse dans les terrains 
qui lui appartiennent ou qu’il a affermé, dis¬ 
tille avec son appareil, si rudimentaire que la 
forme en est due aux arabes (Peïrou), et n'a 
]amais varié depuis plusieurs siècles. Au com¬ 
mencement du mois de septembre, après la 
récolte, la production de ces distillateurs im¬ 
provisés est amenée à une foire spéciale où 
les courtiers envoyés soit par les maisons de 
Paris, de Londres ou de Hambourg, les achè¬ 
tent selon la demande qui leur a été faite, aux 
cours imposés par les puissantes maisons fran¬ 
çaises ou étrangères qui les envoient et sans 
s’inquiéter des circonstances plus ou moins fa¬ 
vorables de la récolte. 

Le propriétaire alpin n’a aucune idée d’une 
culture raisonnée possible de lavande et conti¬ 
nue les traditions ancestrales sans s’inquiéter 
de sélectionner la plante, de la fumer, tfe la 
biner; ses moyens ne lui permettent pas d’ac¬ 
quérir des alambics perfectionnés qui lui don¬ 
neraient plus de rendement et de meilleurs 
produits ; il ignore ce qu’il produit et les cour¬ 
tiers eux-mêmes n’ont que des moyens très 
rudimentaires de reconnaître la valeur de l’es¬ 
sence qui leur est vendue et qu’ils achètent au 
petit bonheur ; les lots provenant de Baias- 
sières de faible altitude, de faible teneur en 
acétate de linalol par conséquent, sont achetés 
au même prix que ceux qui proviennent des 
hauts sommets, qui ont donné une peine infi¬ 
nie pour la cueillette et qui ont demandé de 
longs délais de transport pour aller jusqu’à 
l’alambic disposé près du ruisseau ou de la 
source, et enfin dont le rendement a été moindre 
et la qualité infiniment supérieure. 

Un groupement syndical peut mettre fin à 
tous ces errements. 

L’acheteur de Paris, de Hambourg ou de 
Grasse sera bien aise d’acheter à coup sûr une 
essence d’une pureté garantie parle laboratoire 
régional et d’un titrage certain ; le récoltant 
travaillera dans les conditions les plus scienti¬ 
fiques, tirant ses plantes de cultures rationnel¬ 
les sélectionnées, les distillant dans des appa¬ 
reils à grand rendement. 

Il profitera des meilleures conditioas de 






LA PARFUMERIE MODERNE 


vente, grâce à sa connaissance du crédit et 
aux relations commerciales étendues du Syn- 

Les essences des différentes altitudes seront 
classées en «crus » et payées selon leur mérite; 
enfin, la fraude sera supprimée, grâce aux ana¬ 
lyses répétées de toutes les essences mises sur 
le marché. 

En un mot, les Syndicats agricoles de vente 
sont, au point de vue des matières aromati¬ 
ques comme pour tous les produits agricoles, 
un véritable progrès social, profitable à tous 


les points de vue au consommateur comme au 
producteur et au commerçant. 11 y a lieu de 
les voir se développer sans esprit d’animosité, 
pourvu qu’ils restent dans leur rôle économi¬ 
que et ne s’érigent point en «trust» d'accapa¬ 
rement. 

La culture organisée, l’exploitation scientifi¬ 
que de la puissance créatrice de notre sol sont 
la seule solution possible du retour à la terre 
préconisé par l’éminent sociologue Jules Mé- 
line. 

Ch. Pacaut. 




CHIMIE PRATIQUE 




Titrage de l’Acétate de ünalyl 

dans les Essences de laTanoe ei de Bergamoiie 

Le titrage des éthers dans les essences de 
bergamotte et de lavande est si important au 
point de vue Je la connaissance de leur com¬ 
position qu’on se contente généralement de ce 
titrage et qu’on ne recherche que dans des cas 
particuliers la teneur en linalol libre. 

La proportion d’éther est, en effet, intimé- 
ment liée à la qualité de l’essence et générale¬ 
ment suffisante pour l’édification de l’acheteur- 

Le Codex 1908 donne une méthode d’ana¬ 
lyse précise, très appréciée par le corps phar¬ 
maceutique et qu’il est bon d’indiquer à tous 
ceux qui sont susceptibles de vendre, d'acheter 
ou d’examiner ces essences, notamment les 
instituteurs de nos régions alpestres, qui ont 
fréquemment l’occasion de conseiller et de 
soutenir nos Montagnards, producteurs d’es¬ 
sences de lavande. 

Prenez exactement 4 grammes d'essence dans un 
vase conique en verre de Bohême, d’une conte¬ 
nance de 100 cent, cubes, ajoutez 10 cent, cubes 
de solution alcoolique normale de potasse, fermez 
avec un bouchon percé d'un trou dans lequel est 
engagé un long tube de verre destiné à servir de 
réfrigérant. Chauffez au bain-marie pendant une 
demi-heure, laissez refroidir, ajoutez 5o c.c. d’eau 
distillée et ajoutez quelques gouttes de solution de 
phénolphtaléine. Puis faites tomber goutte à 
goutte, à l’aide d’une burette graduée, de la solu¬ 
tion normale d’acide sulfurique, jusqu’au moment 
précis ou la coloration rouge, due à la phénolphta¬ 
léine, disparaîtra. 

Le nombre de centimètres cubes employés, re¬ 
tranchés de 10, donne le volume de solution nor¬ 
male de potasse qui a servi à la saponification de 
l’acétate de linalyl contenu dans la quantité d'es¬ 
sence soumise à l’essai. 

La proportion pour cent de cet éther est obte¬ 
nue en multipliant le chiffre trouvé par 19,6 et en 
divisant le produit par le chiffre exprimant le poids 
d'essence soumis à l’essai. 

Cette méthode est excellente, mais donnera 
des résultats d’autant plus exacts que l’on em¬ 
ploiera, au lieu de liqueurs titrées de potasse 
et d’acide normales des solutions plus diluées, 
par exemple demi-normales, dont le volume 


très exact est plus facile à lire dans une éprou¬ 
vette graduée. 

Rappelons succinctement les principes qui 
président à cette analyse : la potasse a pour 
propriété de décomposer l’acétate de linalyl de 
l’essence et la quantité de potasse employée 
est évidemment proportionnelle à la quantité 
d’éther contenue dans l’essence. 

L’équation : 

, !^ = C...HnüH + CH3COOK 
Poids moléculaire l'J6 ' Dü 

indique que 5 ü grammes de potasse, c’est-à- 
dire 1.000 c.c. de liqueur titrée normale de 
potasse, saponifient 196 grammes d’éther. 

Chaque centimètre cube de solution nor¬ 
male d’acide sulfurique ajouté pour obtenir la 
neutralisation de la liqueur, et la décoloration 
de la phénolphtaléine, témoin, correspond à 
un centimètre cube de solution normale de po¬ 
tasse non employée pour la saponification, il 
convient donc de retrancher ce chiftre du nom¬ 
bre total de centimètres cube de potasse ajou¬ 
tés à l’essence pour obtenir le nombre de cen¬ 
timètres cubes employés par la saponification. 
Ce nombre correspond à autant de fois o gr. 196 
d’éther et il suffira de ramener à 100 gr. d’es¬ 
sence pour obtenir le titrage cherché. 

La solution normale de potasse se prépare 
en dissolvant 56 grammes de potasse caustique 
anhydre dans un litre d’alcool absolu, cette solu¬ 
tion doit être employée fraîche à cause de son 
instabilité; la solution normale d’acide sulfurique 
contient environ 40 grammes d’acide sulfuri¬ 
que anydre et est obtenue par tâtonnements et 
par comparaison à la solution normale de po¬ 
tasse : un centimètre cube de liqueur normale 
acide doit neutraliser très exactement un centi¬ 
mètre cube de liqueur normale alcaline. 

Comme nous le disons plus haut, il y a avan¬ 
tage à employer des liqueurs demi-normales, 
c’est-à-dire contenant moitié moins de pro¬ 
duits actifs que la solution normale, on tiendra 











= LA PARFUMERIE MODERNE 


compte de cette dilution dans les calculs en 
divisant par deux le nombre de centimètres 
cubes de solution employés par la saponifica- 

l.a plus grande précision dans les pesées et 
dans les lectures est de rigueur pour éviter des 
erreurs qui sont très fréquentes et rendent les 
résultats de plusieurs opérateurs peu compara¬ 
bles les uns avec les autres. 

^ ^ Ç> 

Analyse succinte de l’Ionone 

ou Violette artificielle 

L’Ionone, notamment depuis la chute des 
brevets français, est vendue à des prix de plus 
en plus réduits et est sujette, de la part de quel¬ 
ques revendeurs peu scrupuleux, très rares 
heureusement, à des falsifications. En outre, 
l’ionone pure doit être distillée à un certain 
point d’ébullition bien déterminé, les portions 
passant au-dessus ou au-dessous de ce point 
n’étant pas de l’ionone pure et ne possédant 
pas ses qualités. 

Une prOjOriété car.ictéristique est employée 
pour révéler ces impuretés; l’ionone pure, en 
elTer, est soluble dans certaines conditions qui 
ne sont pas remplies par un produit impur. 

L'essai demande un dispositif très simple 
dont voici la description : 

Dans une éprouvette sèche et propre on 
verse, à l’aide d’un compte-goutte, une goutte 
d'une ionone pure et, dans une seconde éprou¬ 
vette identique, une goutte de l’ionone à exa¬ 
miner; puis on fait tomber, dans chacune des 
deux éprouvettes, i 3 gouttes d’alcool gS». Les 


deux ionones formeront une solution limpide. 

Si l’on fait tomber alors deux gouttes d’eau 
distillée dans la solution d’ionone pure et 
qu’on l’agite, elle restera encore tout à fait 
claire ; il en est de même quand on ajoute une 
troisième goutte d’eau. Ce n’est qu’à la qua¬ 
trième que le solution se trouble visiblement. 
Avec l’ionone falsifiée, au contraire, ladeuxième 
goutte d’eau produit déjà un louchement lacté 
assez fort qui est encore considérablement 
augmenté par la troisième et la quatrième 
goutte. 

La falsification devient encore plus évidente 
si l’on verse encore de l’alcool dans les deux 
éprouvettes. En faisant tomber trois gouttes 
d’alcool dans l’éprouvette contenant de l’ionone 
pure, on voit que la solution redevient par 
faitement limpide. Si, au contraire, on verse 
trois gouttes d’alcool dans l’éprouvette conte¬ 
nant l’ionone falsifiée, la substance employée 
pour la falsification nagera dans le liquide sous 
forme de gouttelettes huileuses. 

Afin d’enlever toute trace d’obscurité qui 
pourrait exister dans la description de notre 
procédé, nous le résumons sous forme de ta¬ 
bleau : 

Ionone pure L'go» 2'gi<« 3“ g<« 4® gUe 

Ig,te+I5g.... d’eau d’eau d’eau d’eau d’aû-ool 

d'alcool à 95» 

Solutionclaire claire claire claire trouble claire 
Ionone falsifiée 

1 gtl.q-lSgUes 

d’alcool 

Solutionclaire claire laiteuse laiteuse laiteuse goutte¬ 
lettes. 

Flori.sne. 




LE POUVOIR ROTATOIRE ET L’ANALYSE POLARIMÉTRIQUE 


Maintes fois déjà, au cours d’articles parus 
dans les colonnes de la Parfumerie Moderne, 
il a été question du pouvoir rotatoire dont sont 
douées de nombreuses substances et, en par¬ 
ticulier, les huiles essentielles. Nous avons 
pensé qu’il serait peut-être intéressant, pour 
ceux de nos lecteurs qui ne sont pas fami¬ 
liarisés avec les théories chimiques, d’expli¬ 
quer aussi brièvement que possible en quoi 
consiste cette propriété du pouvoir rotatoire 
et les applications pratiques qui en sont faites 
dans l’analyse optique. 

Dans l’état actuel de la science, on considère 
généralement que la lumière est due aux vibra¬ 
tions de ce fluide impondérable désigné sous 
le nom d'éther. Ces vibrations s’effectuent per¬ 
pendiculairement à la direction du rayon lu¬ 
mineux, indifféremment dans tous les plans 
passant par ce rayon. 


Or, il arrive que, dans certaines circons¬ 
tances, les vibrations de l’éther, perpendi¬ 
culaires au rayon lumineux, ne s’effectuent plus 
que dans un seul plan. Ce plan est appelé 
plan de polarisation et la lumière est dite alors 
polarisée. 

Ce résultat peut s’obtenir en faisant traverser 
au rayon lumineux un cristal, préparé de façon 
spéciale, de Spath d'Islandé (carbonate de 
chaux rhomboédrique). Ce cristal est désigné 
sous le nom de nicol. “ 

On constate, d’autre part, que lorsque on 
interpose sur le parcours d'un rayon lumineux 
deux niçois consécutifs, le rayon lumineux les 
traverse, si les sections principales des deux 
niçois sont parallèles; mais, si on fait tourner 
un des niçois d’un certain angle autour de son 
axe, de telle sorte que les sections principales 
fassent entre elles un angle droit, le rayon 












LA PARFUMERIE MODERNE 


polarisé par le premier nicol se trouve arreté 
par le second comme par un corps opaque et 
la lumière disparaît. Si on fait tourner le 
deuxième nicol d’un angle moindre, un peu de 
lumière passera, et il en passera d’autant plus 
que l’angle sera plus faible. Quand la position 
relative des deux niçois est telle que l’obscurité 
est complète, on dit que les niçois sont 
à extinction. 

Des considérations théoriques qui nous en¬ 
traîneraient trop loin et que nous mentionnons 
pour mémoire, rendent d'ailleurs parfaitement 
compte de ces faits. 

Supposons maintenant qu’entre deux niçois 
à extinction on interpose une petite cuve à 
faces parallèles contenant une solution de sucre 
par exemple ; on voit immédiatement réappa- 


de la curieuse propriété de donner des solu¬ 
tions douées du pouvoir rotatoire, soit à gau¬ 
che, soit à droite. Et, chose qui sembla tout 
d'abord étrange, certains corps se présentaient 
sous deux formes jouissant des mêmes pro¬ 
priétés générales, mais tantôt douées du pou¬ 
voir rotatoire gauche, tantôt du pouvoir rota¬ 
toire droit, et parfois complètement inactives. 

La recherche du pourquoi de ces phénomènes 
a fourni la plus éclatante confirmation qu'on 
puisse imaginer des théories sur la constitution 
intime des corps, théories qui sont, à l'heure 
actuelle, les bases fondamentales de la chimie 
organique ; elle a ouvert à la chimie des hori¬ 
zons nouveaux et lui a permis de concevoir et 
de représenter de manière géom-étrique la 
structure des édifices moléculaires. 



traître la lumière, exactement comme si on 
avait fait tourner d’un certain angle le deuxième 
nicol. La solution sucrée a donc produit un 
effet comparable à cette rotation. Pour exprimer 
ce fait, on dit que la substance interposée est 
douée du pouvoir rotatoire. Et on peut pré¬ 
cisément avoir une mesure de sa grandeur en 
déterminant l’angle dont il faut faire tourner le 
deuxième nicol à droite ou à gauche pour que 
l’obscurité redevienne complète. 

Divers dispositifs ont été imaginés pour ren¬ 
dre pratique la mesure de cet angle. Les ins¬ 
truments réalisant ces dispositifs sont connus 
sous le nom de polarimèires. Il en existe un 
assez grand nombre ; un des plus commodes 
et le plus employé en France est le pola- 
rimètre Laurent. 

Nombreuses sont les substances jouissant 


Nous n’exposerons pas ici les admiiables 
spéculations de MM. Lebel et Van t’Hoft et 
nous nous contenterons d’exprimer les résul¬ 
tats acquis, au moins dans leurs grandes lignes. 

Pour qu’une substance organique, liquide 
ou dissoute, soit douée du pouvoir rotatoire, 
il est nécessaire que sa molécule possède un 
atome de carbone asymétrique, c’est-k-dire 
dont les quatre valences sont saturées par des 
groupements différents. Par ex : 

O H 

H . ; G . G O- H Acide lactique. 

G H 3 

Toute substance dcuée du pouvoir rotatoire 
existe sous deux modifications dites * tsoiiières i 
ayant sur la lumière des actions égales et en 
sens contraire, l’une, lévogyre, déviant à gau¬ 
che ; l’autre, dextrogyre, déviant à droite. Les 





















36 


LA PARFUMERIE MODERNE 


deux inverses optiques ne diffèrent, en général, 
que par le signe de leur pouvoir rotatoire et 
ont des propriétés physiques et chimiques 
identiques. 

Deux inverses optiques en solution peuvent 
se grouper molécule à molécule, pour donner 
un mélange ne possédant plus le pouvoir rota¬ 
toire. Un tel corps, qui peut, d’ailleurs, par 
différents procédés, être séparé en deux inver¬ 
ses optiques, est dit racémique par compen¬ 
sation. 

Certaines substances enfin, telles que l’acide 
tartrique, qui possèdent deux atomes de car¬ 
bone asymétriques, peuvent se présenter sous 
quatre formes : 

Isomère dextrogyre. 

Isomère levogyre. 

Racémique par compensation (dédoublable). 

Racémique par nature (non dédoublable). 

Or, le pouvoir rotatoire est une grandeur 
caractéristique pour les substances qui en sont 
douées. Le chimiste se trouvait donc en pré¬ 
sence d’un procédé nouveau d’analyse et de 
dosage. En effet, la rotation du plan de polori- 
sation par la solution d’une substance active 
est rigoureusement proportionnelle à l’épais¬ 
seur de la couche liquide traversée et au poids 
de substance dissoute dans l’unité du volume 
du solvant. On conçoit donc aisément quels 
avantages de simplicité et de rapidité pouvait 
offrir, dans certains cas, la méthode d’analyse 
optique. 

Elle a été appliquée avec succès à l’analyse 
quantitative des jus sucrés, en comparant les 
pouvoirs rotatoires de solutions dont la teneur 
en sucre est inconnue à celui d’une solution 
dont le titre était déterminé. 

C’est ainsi, par exemple, que l’essence de 
lavande, étant douée du pouvoir rotatoire 
(— 21»), on pourrait, par simple examen au 
polarimètre, déterminer la teneur en essence 
d’un alcoolat de lavande quelconque. Par la 


meme metbode rapide et simple, le parfumeur 
peut se rendre compte si les essences qu’il em¬ 
ploie sont falsifiées ou non, soit avec des subs¬ 
tances actives comme l'essence de thérében- 
tine, ou des terpènes, soit avec des substances 
inactives comme l’alcool. 

L’analyse polarimétrique permet aussi de 
discerner aisément des essences, de même es¬ 
pèce, mais de provenances différentes. Pour 
les essences de menthe, les pouvoirs rotatoires 
oscillent entre les limites suivantes : 

Menthe Américaine. .250 à 35* 

Menthe Française. . lo» à i-» 

Menthe Pouliot. _j_ 20» env. 

Elle permet également, dans certains cas, 
d’apprécier la valeur intrinsèque des essences’, 
la qualité étant souvent en rapport étroit avec 
la grandeur du pouvoir rotatoire. En particu¬ 
lier, pour les industriels, parfumeurs, distdla- 
teurs ou confiseurs, qui consomment de gran¬ 
des quantités d’essences et passent des mar¬ 
chés importants, d’après des échantillons-types, 
il est très intéressant de déterminer le pouvoir 
rotatoire de l’échantillon-tvpe et des marchan¬ 
dises livrées. Il devient ainsi superflu d’avoir 
recours à l’analyse chimique, longue, coûteuse, 
occasionnant des pertes de matière première 
parfois très précieuse. Il leur suffira d’un essai 
à la distillation et d’un rapide examen polari- 
métnque pour s’assurer que leurs fournisseurs 
sont consciencieux et livrent conformément 
aux échantillons. 

Le polarimètre, qui n’est pas un in.strument 
très coûteux et qui est d’un maniement facile, 
devrait donc être d’un usage constant, partout 
ou l’on travaille les Huiles Essentielles. Il en 
résulterait, en meme temps qu’une connais- 
sance plus approfondie des mat ères premières, 
une plus grande régularité dans la fabrication^ 
et, à coup sûr, une intéressante économie de 
temps et d’argent. 

A.-L. Stockhammer, 
ingénieur chimiste. 




I.ES ESSENCES EN THÉRAPEUTIQUE 




Emploi thérapeutique de l’essence de Thuya 

Le thuya occidentalis qui forme une grande 
partie de la flore des terrains incultes du Sud 
de la Tunisie donne, par distillation de ses 
rameaux verts, une assez abondante essence 
dont le principe actif est la thuyone (cétone 
qui se trouve également dans l’essence d’absin¬ 
the) accompagnée de différents autres corps 
mal définis. 

Un médecin polonais a utilisé avec succès 


cette essence dans le traitement des verrues 
et des condylomes tenaces. 

Depuis longtemps déjà on a préconisé la 
teinture de Thuya, soit en badigeonnage, soit 
en injection sous-cutanée dans la région des 
verrues. Sous l’influence de ce traitement 
elles se flétrissent, se dessèchent et tombent 
après un bain d’eau tiède. 

L’essence employée pure en badigeonnages 
donne de bons résultats, nous ne conseillons 
pas l’injection d’une solution, car les recher- 








LA PARFUMERIE MODERNE ■ 


ches sur la Thuyone de l’essence d'absinthe 
en ont révélé la forte toxicité. 

Le Benjoin contre les hémorragies 

Une compresse composée de : 

Benjoin pulvérisé 5 o grammes 

Alun 100 — 

Eau i.ooo — 

arrête parfaitement les hémorragies. Cette in¬ 
dication peut être précieuse pour le parfumeur 
exposé, comme tous les industriels, aux acci¬ 
dents et possédant plus facilement du Benjoin 
dans son laboratoire que du peichlorure de 
fer. 

Valeur bactéricide du savon 

Le savon est un excellent désinfectant, son 
usage est certainement le plus pratique et le 
plus aisé dans tous les cas. il faut le préférer 
aux solutions toxiques ou nauséabondes : bi- 
cblorure de mercure, acide phénique. 


Pour la désinfection de la cavité bucale, il 
a donné les meilleurs résultats, un gargarisme 
de savon pur en dissolution dans l’eau tiède 
(i o/o) détruit les pneumoccoques. Son emploi 
pour les dentifrices est donc absolument in¬ 
diqué. 

La tuberculose et le Cinnamate de Soude 

Le cinnamate de soude dérivé de l’acide 
cinnamique extrait du styrax ou préparé arti¬ 
ficiellement, a été proposé par M. Reynier 
pour le traitement de la tuberculose. D’après 
son rapport à l’Académie de Médecine, il 
aurait essayé avec succès cette méthode dans 
son service de Lariboisière. Il s’agit d’injections 
sous-cutanées à la dose de 8 à t 5 centigram¬ 
mes tous les deux jours. M. Reynier, ainsi que 
deux de ses confrères, ont obtenu, par cette 
méthode, des améliorations rapides et même 
des guérisons complètes dans plusieurs cas de 
tuberculose externe et de tuberculose pulmo¬ 
naire. 


0 ?' 





alcoolé d’ammoniaque succiné (esprit de sel 
ammoniac succiné des anciens auteurs). Il y 
autant de formules pour cette préparation 
qu’il y a de pharmacopées. Alyon (Cours de 
chimie ijg'.i) prépare l’eau de Luce en -mêlant 
l'huile de succin avec de l’ammoniaque. Bou- 
cbardar, dans son Manuel de pharmacologie, 
édité en i8?8, donne une formule différente : 
il y met du savon noir. Dorvault, dans VOfficine, 
1867, cite celle de Soubeiran, qu’il modifie un 
peu, introduisant de l’alcool à go» au lieu 
d’alcool à 800. 

Voici la fomule de Soubeiran, inscrite dans 
la 7* édition de son Traité de pharmacie, et 
que nous copions ; 

Huile de succin rectifiée. 2 

Savon blanc. 1 

Beaume de la Mecque. i 

Alcool à 800. g6 

Faites macérer les substances solides dans 
l'alcool et l’huile de succin pendant dix jours, 
filtrez et conservez cette teinture composée. 


Pour préparer l’eau de Luce, on ajoute une 
partie de la teinture précédente à seize parties 
d’ammoniaque liquide. Toutes les formules 
d’eau de Luce, dit Soubeiran, ne renferment 
pas de savon ; l’addition de cette combinaison 
donne de la fixité aux mélanges laiteux. 

L’eau de Luce était jadis employée pour com¬ 
battre les accidents consécutifs à la piqûre 
des animaux venimeux. L’inspiration de ses 
vapeurs était recommandée dans les syncopes 
{loco citato). D'après Mérat et Delens (Diction¬ 
naire des matières médicales, t. l'f), l’eau de 
Luce doit surtout à l’ammoniaque ses propri¬ 
étés stimulantes et diffusibles. Ils citent les 
diverses maladies combattues par ce médica¬ 
ment (.syncope, asphyxie, hystérie), et h pro¬ 
pos de ses propriétés antivenimeuses, ils 
racontent que, mordu un jour par une vipère, 
dans une herborisation, un des élèves de 
Bernard de Jussieu parut devoir son salut à 
ce composé ammoniacal. Nos auteurs ajoutent 
qu’il n’en fallut pas davantage pour faire 
acquérir à cette préparation une renommée 
qu’elle semble avoir mal soutenue, il est vrai, 
mais dont le fondement mériterait peut-être un 
nouvel examen. Ce médicament est ainsi 
appelé du nom d’un pharmacien de Lille, sur 
le compte duquel je n’ai pas trouvé de rensei¬ 
gnements. 

(d’après Le Centre médical). 

L’eau de Mille-fleurs (?) M. Drivon a consacré 
dans le Lyon-Médical, un article historique à 
la dynastie des Pestalozzi qui exercèrent la 
médecine à Lyon pendant le XVIII» siècle et 













38 r , = LA PARFUMERIE MODERNE 


cité à ce propos une formule très populaire de 
l’époque, critiquée d’aiikurs par Jerome Pes- 
talozzi dans son livre Traité de l'eau de mille- 
fleurs, Lyon 1706. Voici la formule de cette 
panacée : 

Eau de mille-fleurs 

Bouse de vache fraîche et recueillie au mois 
de juin : i partie ; 

Eau : 3 parties. 

Enfermez la bouse dans un sac de toile et 
distillez-là de manière à retirer i livre 1/2 = 
480 grammes d’eau pour chaque livre (36o gram¬ 
mes) de matière stercorale. Conseillée à l’exté¬ 
rieur comme cosmétique ; à l’intérieur dans la 
goutte, les coliques, les calculs urinaires et les 
suppressions d’urine (Jourdan. Tharmacopée 
universelle, t. i, p, 38i). 

Poudre pour les Dents. — Prenez pierre ponce 
calcinée, corail blanc, os de sèche, crème de 
tartre et racine d’iris, de chacun demi-once, sel 
ammoniac un gros, ambre gris un grain, faites 
réduire ces choses dans un mortier en poudre 
subtile. 

Opiate. — Ayez corail rouge, noyaux de dat¬ 
tes, semences de perles, écrevisses calcinées et 
corne de cerf préparée, de chacun un gros, sel 
d’absinthe un scrupule, réduisez ces choses en 
poudre subtile et incorporez-les avec la confec¬ 
tion d’alkermés. 

Eau qui embellit les yeux et fortifie la vue. — 
Dans les temps de neige lorsqu’elle est abon¬ 
dante, prenez-en la superficie à cause de la pro 
prêté, distillez-en autant que vous jugerez à 
propos. 

A la saison prenez six poignées de fleurs de 
bleuet avec quatre pintes de votre eau de neige 
distillée, ensuite faites-en la distillation au bain 
de sable. Vous tirerez une eau qui fortifiera et 
embellira la vue. 

Teinture pour noircir les Cheveux. — Concas¬ 
ser une livrede noix de galle, faites-les bouillir 
dans de l’huile d’olive, ensuite faites-les sécher 
et réluisez-Ies en poudre subtile que vous 
incorporerez, parties égales, avec la poudre de 
charbon de saule et du sel commun préparé et 
pulvérisé et un peu d’écorce de citron etd’oraa- 
ge séchée et réduite en poudre; puis faites 
bouillir le tout avec douze livres d’eau, jusqu’à 
ce que la matière qui reste au fond du vaisseau 
soit devenue en consistance de pommade noire, 
vous en oindrez les cheveux que vous mettrez 
sous un bonnet pour les laisser sécher, peignez- 
les lorsqu’ils seront secs. 

Cette teinture est excellente pour noircir les 
cheveux, il faudra s’en servir une fois par se¬ 
maine, ce qui les empêchera dans la suite de 
rougir. Cette teinture est encore propre à forti¬ 
fier le cerveau.(i) 

(I) Cette teinture e.st encore très demandée en Algérie et 
en Tunisie. 


Poudre à la Maréchale. 

Prenez 4 onces d’ambrette. 

4 onces de bois de girofle. 

4 — coustadon. 

2 — calamus. 

2 — d’iris de Florence. 

I — clous de girofle. 

I — graine d’anette. 

I — d’écorce de citron sèche. 

1 — de fleur d’oranger sèche. 

I grain d’ambre gris. 

Pilez ces choses à part et passez-les ensem¬ 
ble au tamis de soie, repilez ce qui ne pourra 
passer et vous continuerez de même jusqu’à ce 
que tout soit passé. Alors mettez votre poudre 



Vénitienne décolorant ses cheveux au soleil 
(d’après une estampe) 

à la maréchale dans une bouteille pour la mê¬ 
ler avec votre poudre à poudrer, la quantité 
qu’il faut eu mettre dépend du goût de ceux qui 
remploieront. Cette poudre plaît et est beau¬ 
coup à la mode. 

Mesures anciennes. — Rappelons pour ceux 
que la reconstitution de ces formules surannées 
pourrait intéresser que : 

Le quintal valait 100 livres de 489 gr. 

La livre — 2 marcs. 

Le marc — 8 onces. 

L’once — 8 gros. 

Le gros — 72 grains. 

Le scrupule — 24 grains, 

La pinte (o litre 93) de Paris valait 2 chopi- 












LA PARFUMERIE MODERNE 


La chopine valait 2 demi-septiers. 

Le i/2septier — 2 poussons. 

Le poisson — 2 demi-poissons. 

Lei/2poisson— 2 roquilles. 

Premier secret pour faire revenir les cheveux 
aux tempes et le poil des sourcils. — Prenez trois 
poijçnées de ces petits filets qui s’attachent aux 
écha’as de la vigne, broyez-les bien dans un 
mortier pour en tirer le suc, mêlez-les avec 
trois cuillerées de miel, puis lavez de ce mélan¬ 
ge les tempes et les sourcils, pour les garnir de 
cheveux et de poils. 

Pommade qui sert à embellir le visage. — Cas¬ 
sez les os de trois douzaines de pieds de veau, 
pour en tirer la moelle, faites-la tremper pen¬ 
dant trois jours, après faites fondre la moelle 
sur un petit feu en y ajoutant quatre gros de 
sacre candi, deux gros de talc de Venise et un 
gros d’alun de glace pulvérisé. 


:i9 

Préparation du Savon, — On lait brûler la 
soude d’Espagne, on forme des cendres une 
lessive qu’on mêle avec de la chaux vive et les 
deux tiers d’huile d’olive, on met le tout dans 
une chaudiè re pour le faire lier et cuire ensem • 
ble, tel est le savon. Ces matières réunies en¬ 
semble dans la chaudièie feraient fondre un 
homme qui aurait le malheur d’y tomber et 
même dissoudraient les os. C’est ce que j’ai vu 
à une grande savonnerie à Marseille où on ne 
trouva en coupant le savon que les cheveux de 
l’homme qui était tombé dans la chaudière (Sic). 

Moyen pour dissiper le sang meurtri ou caillé 
qui se rencontre dans les ongles. — Les crottes 
de chèvre avec le soufre dissipent le sang noir 
et meurtri, il faut les incorporer ensemble et 
appliquer ce mélange sur l’ongle. 

L’Euphorbe, mêlé avec la graisse de canard 
ou d’ours, résout puissamment le sang caillé qui 
est sous les ongles. Dejean (1777) 




Contribution à la Connaissance du jViusc Artificiel 




On a observé depuis longtemps que, dans 
l’action de l’acide nitrique sur certains hybro- 
carbures, il se dégageait une odeur de musc. 

Dès 1750, Margraf * * avait remarqué que 
l’huile de succin donnait dans ces conditions 
une résine à odeur musquée qu’on avait 
essayé d’employer comme substitut du musc 
naturel. 

En 1878, Vongerichten * observa que les 
cyonènes chlorés et brômés dégageaient une 
odeur de ce genre lorsqu’on les traitait par 
l’acide nitrique. 

Le premier qui obtint un produit unique et 
défini présentant les propriétés odorantes du 
musc fut M. Albert Baur ^ de Biberach. 

Il observ.i que le trinitrobutyltoluène I et le 
triniirobutylxylène H 

I II 

CH3 CHg 



AlOj JVOï 

sont doués d’un pouvoir odorant extrêmement 
intense. 

Les Fabriques de produits chimiques de 
Thann et Mulhouse et la maison de Laire etCie, 


• Kopp, Geschichle der Chemie, t. IV. page SgS. 

«Berichteder deulschen c/iemischenGesellschaft, tome XI, 
Mge 1901. 

• Berichte, XXtI,tome III, page 363. 


de Paris, introduisirent ces produits dans la 
parfumerie sous le i.om de ■■ Musc Baur » ou 
« Musc artificiel ». 


M. Albert Baur * prépara ainsi les dérivés 
mono et dinitré du butyltoluène. 



fVO, 


Pour les dérivés dinitrés, la formule I est de 
beaucoup la plus probable, car dans la nitra¬ 
tion du métaxylène il se forme principalement 
le dérivé symétrique. 

C//3 





Il obtint également, par nitration du butylxy- 
lène, un dérivé mononitré cristallisé ayant 
pour constitution 

Cf/3 CH; 



• BerU 


XXIV, page 2b36. 











LA PARFUMERIE MODERNE 


40 

Ces trois produits sont doués d’une odeur 
ne rappelant en rien celle du musc. 

M. Albert Meyer * * prépara un autre mono- 
nitro du butylxylène ayant l’une des deux 
formules de constitution citées plus haut. 

Il obtint également le dérivé dinitré du 
butylxylène, dont la structure est : 


CH, CH, 



NOg. 


Ces deux produits ne sentent pas le musc. 

Enfin M. Baur en nitrant la butyléthylben- 
zine, obtint le dérivé 

C,//, 

/ 

C,H—C^H, 

{NO,), 

sentant le musc. 

Si, dans le dérivé nitré du butylxylène ou 
toluène, on introduit un nouveau groupe NO,, 
on obtient les deux muscs déjà décrits. 

Le dinitrobutylxylène ou toluène est donc 
ici l’analogue du chromogène dans les matiè¬ 
res colorantes, tandis que le troisième groupe 
NO,, ou autres groupements que nous verrons 
plus loin, joue le même rôle que les groupes 
auxochromes. 

Les exemples ci-dessous mettront en lu¬ 
mière le parallélisme qui semble exister entre 
la constitution des matières colorantes et celle 
des matières odorantes à parfum musqué,. 

Le dinitrotoluène, par introduction du 
groupe OH, donne un colorant orangé, qui est 
le jaune Victoria (le dinitro-butyltoluène 
donne un colorant analogue). 

Si, dans ce composé, nous remplaçons le 
groupe OH par differents autres groupes, nous 
obtiendrons des colorants differents entre eux 
par la nuance et l’intensité de la teinte. 

Certains de ces groupes, par exemple OCH„ 
0 C,H, 0 , ne donnent même pas du tout de 
composé à propriétés colorantes. 

De même pour le dinitrobutylxylène ou to¬ 
luène, si nous substituons au troisième groupe 
NO, d’autres groupements, nous obtiendrons 
des variations dans la qualité du partum, ainsi 
que dans son intensité, qui est nulle ici encore 
pour certains de ces groupes. 

Cette théorie comparative peut être appuyée 
sur les résultats de certains travaux dont nous 
allons donner un rapide aperçu. 

I. — En préparant le musc du trinitrobu- 


■ Travail exécuté aux laboratoires de l’Ecole de Chimie 
de Mulhouse. 

• Berichte referate. l89o. p. 568. 


tylxylène, M. Baura démontré que l’hydrogène 
restant du trinitrobutyltoluène 
CH, 



peut être remplacé par un groupe méthyl 
CH, 



NO, 

sans grande influence sur la nature du par¬ 
fum . 

Il chercha * alors si d’autres groupes ne 
pourraient pas communiquer au musc de nou¬ 
velles propriétés odorantes et, pour cela, il 
introduisit un hydroxylalcoylé. 


CH, 



NO, 


R représentant un radical alcoolique CH„ 
C,H„ et constata que les produits obtenus ont 
une odeur sensiblement pareille à celle du pro¬ 
duit primitif. 

Ces dérivés furent préparés en éthérifiant le 
métacrésol. 


CH, 



puis le butylant à l’état de 
CH, 

C//3O C^H 

et le nitrant ensuite : 


CH, 



NO, 


{A suivre) p. Pommier. 

(Docteur en chimie de l’Université de Berne) 


'IBerichte, 181)4, 7, page 1614. 


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RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES 


Crèmes au stéarate 

La difficulté réelle de fabrication des glycérolés d’ami¬ 
don a fait surgir des sortes de crèmes-savons plus faciles 
à préparer, mais d’une valeur discutable pour les soins 
de la peau. 

Les glycérolés contiennent, en effet, une grande pro¬ 
portion de glycérine, de l’amidon et des blancs fins qui 
assouplissent l’épiderme et laissent à sa surface une trace 
blanche appréciable et comparable à celle que donne la 
poudre de riz. Les crèmes au stéarate contiennent peu 
de glycérine, un peu de stéarate de soude (savon) et de 
l’eau. Le stéarate peut cependant remplacer le cérumen 
naturel sécrété par la peau en lui conférant un peu d’im¬ 
perméabilité et par sa nature un peu grasse, fixer la 
poudre de riz qu’on lui superpose, mais il semble qu’il 
y.a place à un perfectionnement de la formule habituelle 
qui est la suivante ; 

Acide stéarique pur. loo gr. ) 

Glycérine neutre 3oo. 33o — 

Eau distillée ou de roses.. 33o — 

Lessive de soude caustique 20 — 

L’emploi de lessive caustique e 
conseiller et est défavorable à la peau comme le s 
les savons trop alcalins, nous conseillons de remplacer 
cette lessive par poids égal de carbonate de soude pur 
cristallisé dont la causticité est nulle et qui saponifie 
parfaitement l’acide stéarique. 

Cette modification est insuffisante pour faire des 
crèmes au stéarates des produits hygiéniques, aussi 
après quelques essais avons-nous adopté l’emploi du 
perborate de soude ou à son défaut du borax. 

On sait que ces corps sont suffisamment.alcalins pour 
donner une saponification correcte et ne peuvent nuire 
en rien, au contraire, aux épidermes délicats, le perbo- 
rat'e forme avec l’eau de ce cérat de l’eau oxygénée qui 
blanchit, rafifermît et aseptise l’épiderme. 

Enfin, l’acide stéarique dont l’odeur est désagréable, 
peut être remplacée par de la cire d’abeilles vierge, 
blanchie au soleil, d’odeur presque inappréciable et, en 


Mélanger à chaud 
puis battre après 
refroidissement. 

t évidemment peu à 


tous cas se mariant mieux avec les parfums que l’odeur 
de suif de l’acide stéarique, si purifié soit-il. 

Rappelons que la crème au stéarate a la pro¬ 
priété de ne pas laisser remonter la glycérine et que 
mélangée aux glycérolés elle leur enlève cet inconvé¬ 
nient; la crème à la ciré d’abeilles, comme nous venons 
delà décrire, a les mêmes avantages, cependant si elle 
contient du perborate de soude il est impossible de la 
colorer en rose. 

Rappelons la fabrication du glycérolé d’amidon : 

Triturer 5o grammes d’amidon avec 5o grammes d’eau 
à froid, le mélange se fait facilement et sans, grumeaux. 
Ajouter alors 700 gramnies de glycérine neutre 3o» et 
chauffer eu bain-marie en agitant constamment pour 
éviter de laisser brûler le mélange qui se colorerait. 
Lorsque la masse prend en gèlée transparente retirer du 
feu. 

D’autre part, on a mélangé au mortier 40 grammes 
d’oxyde de zinc fleur avec 25 grammes de glycérine, on 
ajoute progressivement la masse de glycérolé chaud en 
broyant. 

Mêler le tout d’une façon bien régulière et passer au 
tamis. Parfumer. 

Ce n’est qu’après refroidissement qu’on ajoutera, au 
mortier, le cérat préparé selon notre méthode. 

Eaux capillaires 

Eau de bouleau. —Cette nouvélle lotion a pris nais¬ 
sance en Allemagne où on a constaté què l’essence de 
bourgeons de bouleau paraissait avoir, en affusions sur 
le cuir chevelu, des effets favorables à la repousse des 
cheveux et entretenait l’aseptie de la surface de la tête 
en prévenant les affections cutanées si fréquentes à 
notre époque. 

Les propriétés curatives dé l’e.ssence de bourgeons de 
bouleau peuvent être associées à celles de produits actifs 
déjà connus (pilocarpine, cantharidine, etc.), ipais dans 
le cas d’addition de. produits pharmaceutiques, il faut 
noter que, maratepant plus que jamais, ces spécialités 


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LA PARFUMERIE MODERNE 


31 


sortent du cadre de !a parfumerie hygiénique pour ren¬ 
trer dans celui du médicament composé réservé au phar¬ 
macien. 

Voici quelques formules qui pourront être appliquées 
selon leg cas : 


Eau de bouleau simple. 

Alcool 90®. ^25 gr. 

Eau de fleur d’oranger. 145 — 

Borate de soude. 10 — 

Glycérine. 20 — 

Essence de bourgeons de bouleau. i3 — 

Essence de bergamotte. 10 — 

Essence de géranium. 7 — 

Pour I litre 

Filtrer sur de la magnésie. 


L’essence de bourgeons de bouleau contient des pail¬ 
lettes insolubles d’une sorte de résine, ces paillettes res¬ 
tant en suspension dans le liquide donnent, quand on 
ne le filtre pas, un aspect particulier et qui peut être con¬ 
servé ; dans ce cas on filtre après addition de tous les 


produits indiqués, sauf l'essence de bourgeons de bou 
leau qui n’est ajoutée qu’après coup. 

Eau de bouleau pharmaceutique. — On ajoute à la 
lotion ci-dessus. 

Teinture de cantharide. 7 cent. 

Acide salycilique. 7 gr. 

On peut ajouter également teinture de jaborandi ou 
d’orties, quinine, etc. 

Schampoing à l'eau de bouleau : 

Alcool 930. '725 gr. 

Eau de roses. iq5 — 

Savon vert pur. 7o — 

Glycérine. 3o — 

Essence de bourgeons de bouleau. 10 — 

Extrait aux fleurs de jasmin. 20 — 

On peut ajouter carbonate de soude cristallisé 20 gram¬ 
mes, et remplacer le savon pur par poids double de sul- 
foricinate de soude. 

(A Suivre). 


LISTE DE BREVETS ET ADDITIONS DÉLIVRÉS EN FRANCE 

du Jer Janvier au 10 Février 1909. 




N® 395.543. Société A. Feist et O®. — Dispositif pour 
repasser les rasoirs. 

N® 395.629. Rumpi, et SoHWEiNBURG. — Appareil à 
onduler les cheveux. 

N» 395.628. Hermann. — Perfectionnement aux dispo¬ 
sitifs de fermeture étanche pour bouteilles. 

N® 395.820. Firme Cari, Kaiser et C‘e. — Rasoir de 
sûreté à lame plate à deux tranchants et à manche 
fixe. 

N® 395.896. Montain. — Lien pour cheveux. 

N® 395.953. Taylor. — Garniture de cheveux. 

N» 395.773. Galaine. — Etuves de désinfection en pro¬ 
fondeur, au formol dite « Sans étuves 1 Guasco nou¬ 
veaux types. 

N® 395.857. Otto. — Procédé et dispositif pour la sté¬ 
rilisation des liquides. ^ ■ 

N® 395.811. Burel. — Dispositif obturateur rendant 
lès bouteilles irremplissables après un premier emplis, 
sage. 

N® 396.061. Perrin. — Appareil pour le filtrage des 
liquides. 

N® 306.173. Résinés. — Procédé et appareil pour la 
filtration des liquides. 

N® 396.157. Langrehr. — Dispositif de sûreté pour 
1 orifice de remplissage et de versement de vases con¬ 
tenant des liquides inflammables. 

N® 396.398. Giron. — Cuir à rasoir. 


N® 396.434. Willett. — Rasoir de sûreté. 

N® 396.329. Petitcollin. — Bandeau pour coiffures. 

N® 396.330. ScHAUERMANN. — Perfectionnement aux 
bouteilles irremplissables. 

N» 396.505. Moser. — Appareil pour l’affûtage des 
lames de rasoir de sûreté. 

N® 396.493. Société dite CrefelderSeifenfabrixStock- 
HAUSEN et Traiser. — Procédé pour la production et 
l’emploi d’émulsions. 

N® 396.622. Société dite Pages, Camus et Cl® et 
M. Barby (P.). — Procédé et dispositifs pour la vapo¬ 
risation et la concentration de liquides par pulvérisa- 

N» 396.611. Krauss. — Peigne à friser. 

N® 396.721. Gallati-Grob. — Procédé de préparation 
d’un produit liquide pour laver et blanchir. 

N® 396.090. Massey. — Perfectionnements dans les 
rasoirs mécaniques. 

N® 396.854. M'"® Gelas. — Peigne spécial porte-cha¬ 
peau. 

N® 396-834. ScHERESBHEWSKt. — Dispositif pour pro¬ 
duire de l’écume de savon, et pour savonner la barbe. 

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Eaux capillaires 


Lotion au bay-rhum. — La lotion au bay-rhum qui est 
bien connue liepuis longtemps pour la même application 
que l’eau de bouleau se prépare dans des conditions 
analogues, l/es.sence de bay est a.ssez peu soluble, et 
comme les lotions pour le cuir chevelu ne doivent ja¬ 
mais être trop fortes en alcool, il y a un sérieux avan¬ 
tage à employer l’essence de bay déterpénée qui donne 
Une solution limpide. 

: En principe, cette lotion est à base de rhum, mais 
l'habitude est prise de préparer un rhum factice avec 
Une de ces essences si répandues dans le commerce. 

: Nous conseillons l’essence de rhum très concentrée 
'H, Haensel i. Astéril cette essence s’emploie à la dose 
iminimede i gramme par litre d'alcool. 

Voici une formule pratique et facile à exécuter ; 

Essence de bay déterpénée.2 gr. 


Essence de rhum Astéril-. : gr. 

Teinture d’aloès.... 3 cent. 

Alcool 930. 400 gr. 

Eau. (joo gr. 

On aura pu à l’avance faire macérer du bois de Pa¬ 
nama dans l’eau que l’on utilisera. 

Colorer au caramel. 


Comme pour la lotion précédente on pourra en aug¬ 
menter la valeur thérapeutique par addition de Chlorhy¬ 
drate de Pilocarpine, Chlorhydrate de quinine, etc. 


Lotion à In quinine. — Cette lotion est préparée trop 
souvent sans aucune trace de quinine par les Coiffeurs 
et même par les Parfumeurs, rappelons que depuis.les 
nouveaux règlements, l’eau de quinine ne peut être pré¬ 
parée que par les pharmaciens et avec de la quinine, 
toute préparation qui n’en contiendrait pas contrevien¬ 
drait à la loi sur les fraudes et constituerait une trompe¬ 
rie sur la qualité de la marchandise vendue. 

Nous attirons l’attention de nos amis sur ce point 
important dont la oon observation pourrait leur amener 
de sérieux désagréments ; poursuites en vertu de la loi 
sur les fraudes s’ils continuent des préparations sans 
quinine, contravention à l'exercice de la Pharmacie s’ils 
modifient leur formule pour y introduire ce médica¬ 
ment. 

Voici la formule classique de cette préparation : 


Infusion de quinquina rouge. 1 litre. 

Essence de géranium rosat,. 10 grammes. 


Colorer avec traces de carmin. La couleur de l’infusion 
de quinquina est suffisante. 


Lotions au Formol, — A l’apparition de la formaldéhyde 
on s’est empressé d’employer ses qualités antiseptiques 


et tannantes pour des préparations pour le cuir chevelu, 
rappelons que l’emploi trop fréquent d’une solution de 
formol trop concentrée serait préjudiciable et laissons le 
maniement de ccs prodtdts si facilement dangereux (su¬ 
blimé corrosif, acide phénique, formol! au pharmacien 
■qui en a l’hahitude et en connaît la posologie. 

On emploie : 

Eau.. I litre. 

Formol 40'>/o. .s grammes. 

Composé soluhie dans l’eau pour parfumer. 

Colorer avec carminde cochenille en grains, les colo¬ 
rants d’aniline ne résistent pas à l’action du formol. 

Il vaut mieux employer dans les produits hygiéniques 
(non pharmaceutiques), le tannin et les extraits de hois, 
le borax et ses dérivés, hi-borax, perborate, etc., tous 
produits inoffensifs et dont il est peu probable que l’em¬ 
ploi soit réglementé. 

Lotion ammoniacale. 

Cette lotion a pour but de dégraisser le cuir che¬ 
velu des personnes à transpiration grasse, son efiet est 
actif, mais parfois excessif par suite du dosage difficile 
de l’alcali volatil livré par les droguistes à des degrés de 
concentration très divers, sujette à évaporation, etc., il 
est préférable de la préparer avec des sels moins caus¬ 
tiques et produisant des effets analogues. 

On emploiera pur exemple pour i litre d’eaü : 

Carbonate de soude pur, 5 o grammes. 

Carbonate d’ammoniaque, 5 grammes. 

Parfumer à l’eau de Cologne et colorer au caramel 
ou au vert naphtol. 

Lotion sulfureuse. 

On prépare un mélange de : 

. Sous-carbonate de soude cristallisé 100 grammes. 

Fleur [de soufre lavée 7 — 

Chromate de soude i — 

qu’on malaxe au mortier avec 2 5 o grammes d'eau.' 

.\près mélange parfait, ajouter eau quantité suffisante 
pour parfaire un litre. 

Parfumer avec une solution alcool-glycérine de lilas 
artificiel. 

Colorer au caramel. 

Lotion Portugal. 

Cette lotion ne doit ses propriétés qu’à la valeur anti¬ 
septique des essences de citron et d’orange, son odeur 
est des plus agréables et elle mérite de reprendre sa 
vogue ancienne. 

Elle a été en partie abandonnée à cause du haut prix 
de l’alcool (tous droits payés) et de la nécessité d’em¬ 
ployer un liquide à fort degré alcoolique pour dissoudre 


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les essences d’Agrumes très peu solubles. L’emploi des 
essences déterpénées permet la fabrication de lotion 
sans alcool très économique tout en étant très parfumée ; 

On dissout : 

Essence déterpénée de citron. i gramme 

— d’orange. i — 

dans 25 grammes d’alcool pur, on ajoute un litre d’eau 
distillée et on filtre, si nécessaire, après un jour de 
macération. 

Lotions Cologne, Foin coupé, Lavande, Eau de Cologne. 

Ces produits ne sont en général que de simples eaux 
de toilettes sans vertus spéciales et ne servant que pour 
le lavage de la tête. On [les [prépare souvent avec des 
composés solubles pour lotions contenant le parfum et 
le colorant et qu’il suffit de dissoudre dans l’eau ou dans 
l’alcool faible pour obtenir immédiatement la lotion 
demandée. 

Nous donnerons prochainement le mode de prépara¬ 
tion de ces composés concentrés. 

Eaux et Alcoolats de Lavande 

L’alcoolat de Lavande du Codex contient 20 grammes 
d’essence de lavande Mont-blanc par litre d’alcool 90». 
Dans la parfumerie les alcoolats de lavande sont généra¬ 
lement à un degré beaucoup plus bas, on mélange par 
exemple 1 5 gr. d’essence à 1 5 gr. de carbonate de magné¬ 
sie et on malaxe le tout avec un litre d’alcool So», le 
carbonate de magnésie est employé pour absorber la par¬ 
tie de l’essence insoluble dans un liquide si faiblement 
alcoolique. Cet incon-vénient disparait si l’on emploie 
l’essence déterpénée. 

Cet alcoolat simple'a une odeur un peu trop catégori¬ 
que et il est d’usage courant d’ajouter quelques autres 
essences pour former un bouquet. 

Nous conseillons le géranium ou la bergamotte déter- 
♦pénée, on fixera avec les teintures habituelles de musc, 
civette, benjoin, coumarine, etc. 

Voici une formule très agréable : 

Essence de lavande Mont-Blanc sans 
terpènes. 10 grammes 

Essence de géranium sans terpènes.;.. 2 grammes 
pour I litre d’alcool So». 

On peut ajouter à l’eau de toilette ci-dessus 2 5 ou 
3 o o/o d’eau de Cologne. 

Les alcoolats contenant de 10 à 20 gr. d’essence de 
lavande sont colorés en jaune et prennent généralement 
le nom d’Eau de lavande. 

On vend également des Alcoolats plus concentrés, 
colorés en rouge violacé et contenant environ 5o gr. par 
litre d’essence sous le nom d’Alcoolat de lavande. 

Enfin les Essences de lavande du commerce vendues en 
petits flacons par les établissements de bains, les mer¬ 
ciers, les bazars, etc., et qui ont un véritable succès 
auprès du public, contiennent jusqu’à 100 grammes 
d’essence par litre d’alcool. On peut préparer ces solu¬ 
tions concentrées même dans l’alcool 60» si l’on emploie 
l’essence déterpénée. 

Utilisation des vieux flacons 

Pour nenoyer les flacons ayant contenu des essences 
ou des huiles, il faut les égoutter soigneusement, puis 


les laver au moyen d’essence minérale. Cet hydrocar¬ 
bure dissout instantanément toutes les traces de pro¬ 
duits gras ou résineux adhérents au verre. Les égoutter 
à nouveau, puis une fois secs, les laver soit avec de 
l’eau pure, s’ils paraissent à peu près propres, soit avec 
de l’eau acidulée d’acide sulfurique une première fois, 
puis une seconde avec de l’eau alcaline carbonate de 
soudel. 

Savon liquide antiseptique 

Prendre 5 oo grammes de soude caustique à 70 pour 
100 (libre d’acide carbonique), 2000 gr, d’huile d’amaÇr 
des douces, lûoo gr. de glycérine à So» B. et enfiq assez 
d’eau distillée pour donner en tout lo.oop gr. On dissout 
la soude dans le double de son poids d’eau, on ajoute 
huile et glycérine, et l’on remue bien le tout. On peut 
alors verser le reste de l’eau, et mettre au bain-marie, 
en maintenant vers 60 ou 70» C. duranr 24 à 36 heures ; 
on enlève l’huile non saponifiée, et l’on recueille une 
masse gélatineuse. On en prend 900 gr. pour mélanger 
if 70 gr. d’alcool à 90» ; on additionne de 10 gr. d’essence 
de citron, d'autant d’huile de bergamote et d’essence de 
verveine. On chauffe quelques heures à 60». on laisse 
refroidir et on filtre; ce qui doit donner un liquide clair. 

Encre indélébile pour verre ou métal 

On fait dissoudre 5 parties de silicate de soude dans 
une quantité suffisante d’eau bouillante, et 1 on ajoute 
ensuite 5 parties également d'encre de Chine liquide. Il 
faut que le liquide ait bonne consistance pour couler 
d’une plume; on doit toujours le secouer avant de 
l’employer. 

BOISSONS HYGIÉNIQUES 

Les boissons hygiéniques se répandent de plus en plus 
sous l’impulsion des sociétés de tempérance, notamfnent 
en Amérique, en Angleterre et en Suisse. 

Les boissons hygiéniques ne doivent pas contenir 
d’alcool,en’principe, mais on considère comme sans al¬ 
cool,lesboissonsdontledistillataunedensité maximumde 

0,9993, On opère comme dans la distillation âu vin : on 
distille les 25 o premiers centimètres cube d’un litre du 
produit à considérer, ces premiers doivent peser au 
maximum 0,9963. 

Cette définition est logique puisque dans la fabrication 
des limonades naturelles à base de jus de Iruits, il se 
forme généralement une fermentation produisant une 
petite quantité d’alcool, et cependant ces limonades ne 
sont pas considérées comme alcooliques. 

Etant donné la très faible quantité d’essence déterpé¬ 
née nécessaire pour fabriquer un hectolitre de boisson 
très parfumée (de i gr. 1/2 à 10 gr.) il est facile 
d’imaginer combien la préparation de ces boissons est 
facile. Par les essences ordinaires il est matériellement 
impossible d’obtenir de pareil résultat. 

On emploie beaucoup en France des essences vendues 
toutes préparées par les fabricants étrangers, la faible 
concentration de ces essences alcooliques augmente leur 
prix de tous les (frais [de [transport, [douane, régie, etc,, 
il serait beaucoup plus profitable de les préparer en 
France même, par dissolution dans l’alcool d’huiles 
essentielles pures très solubles. 






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Hydrocarbures, terpènes et sesquiterpènes. — Alcools terpéniques et leurs éthers. — Aldéhydes Céton-< 
Acides, Ethers, Lactones, Oxydes. — Phénols et dérivés. — Corps azotés et sulfurés et essences’à consl - 

tuants non déterminés. — Les Parfums artificiels. — Classification. — Acools et Ethers. _ Aldéhvdc'. 

Cétones, Olides. — Phénols et Ethers phénoliques. — Dérivés nitrés des carbures aromatiques. — TabU' 


et Documents divers. 














LA PARFUMERIE MODERNE. — N» 4 




LES ESSENCES ET LA FABRICATION DES LIQUEURS 




Les discussions qui se sont élevées dans la 
presse au sujet des lois et règlements récents 
sur la fabrication et la vente des absinthes et 
des liqueurs similaires, ont remis en question 
la supériorité des produits directement distillés 
sur plantes ou de ceux qui, au contraire, sont 
préparés au moyen des essences. 

Les liquoristes possesseurs de traditions 
anciennes et fabriquant, grâce à leur expé¬ 
rience du métier, à leurs tours de main, à leur 
appareillage perfectionné, grâce aussi à leur 
habileté technique et à leur conscience profes¬ 
sionnelle, ces produits de toute première qua¬ 
lité qui ont acquis sur tous les marchés du 
monde une réputation incontestée, affirment 
que les méthodes qui leur ont été transmises 
par leurs devanciers sont les meilleures et les 
seules loyales. Us ajoutent que la préparation 
des liqueurs par simple dilution alcoolique 
d’essences convenablement choisies ne doit 
pas être considérée comme un perfectionnement 
mais bien au contraire comme une simplifica¬ 
tion uniquement favorable aux petits opérateurs 
et plus ou moins dangereuse pour les consom¬ 
mateurs. 

Ces affirmations; pour si intéressées qu’elles 
puissent paraître au premier abord, n’en con¬ 
tiennent pas moins une part de vérité. Si 
l’emploi des produits concentrés et dosés que 
les fabricants d’essences livrent au commerce 
n’avait pour conséquence que de permettre à 
beaucoup de détaillants pourvus seulement 
d’un outillage précaire de concurrencer utile¬ 
ment les grands industriels, il n’y aurait rien 
à dire au point de vue de l’intérêt général. Mais 
trop souvent, ces détaillants veulent pousser 
l’économie jusqu’à ses limites extrêmes et 
jusqu’au point où, devenue exagérée, elle est 
à la fois blâmable et illicite. Pour cela,certains 
d’entre eux n’hésitent pas à employer des 
essences de second choix, des alcools d’indus¬ 
trie mal rectifiés, des colorants artificiels dan¬ 
gereux, en un mot des matières premières de 
basse qualité et n’offrant aucune des garanties 
que réclament à juste titre l’Hygiène publique 
et la Loyauté commerciale. 

Cependant, si l’adoption des méthodes de 
travail basées sur l’emploi des essences a amené 
l’éclosion de nombreuses fabriques sans mérite 
il est juste de ne pas les condamner a priori et 
surtout de ne pas ajouter à leur sujet trop de 
créance aux allégations que certains journaux 
mal renseignés ont cru pouvoir formuler. 

Dans les procédés par distillation directe 
les plantes sèches ou fraîches sont entassées 


dans la cucurbite d’un alambic, comportant ou 
non des dispositifs de rectification et de frac¬ 
tionnement, et couvertes d’un volume donné 
d’alcool de vin. Le tout est porté à une tempé¬ 
rature convenable par des appareils de chaut- 
fage à la vapeur, et l’alcool entraînant les 
essences se condense dans un réfrigérant à la 
sortie duquel on le recueille. 

Les essences ainsi extraites par entrainement 
et dissolution dans les vapeurs d’alcool sont- 
elles plus ou moins nocives que les essences 
obtenues par entrainement sous courant de 
vapeur d’eau ? C’est à cela que peut se résumer 
toute la discussion. 

Les vapeurs des différents liquides volatils 
mélangés dans un alambic simple distillent à 
une température déterminée à la fois par la 
moyenne des tensions de vapeur qui caracté¬ 
risent chacun d’eux et par leur proportion 
même, ce qui revient à dire que plus un mé¬ 
lange contient d’un liquide volatil, et plus 
grande est la quantité de ce liquide entrainée 
par la distillation. En d’autres termes, le con¬ 
tenu de la cucurbite s’apauvrit toujours en 
liquide volatil et s’enrichit graduellement en 
liquide stable. C’est ainsi qu’en distillant un 
mélange d’alcool et d’eau,les premières parties 
qui passent à la distillation contiennent plus 
d’alcool et les dernières plus d’eau. Dans la 
fabrication des liqueurs, les huiles essentielles 
des plantes, moins volatiles que l’alcool ne 
sont entraînées qu’en petite quantité au début 
de l’opération, tandis qu’elles passent plus 
abondamment à la fin : les liqueurs contien¬ 
nent donc surtout les parties les plus légères 
des essences et cela notamment dans le cas où 
l’opération a été arrêtée avant la fin pour éviter 
l’abaissement du titre alcoolique. 

Les parties les plus aromatiques et les 
plus actives des essences (alcools, éthers aro¬ 
matiques, etc.), restent donc pour la plupart 
dans les parties du distillât considérées comme 
de qualité inférieure à cause de leur faible de¬ 
gré alcoolique. Mais si la distillation est com¬ 
plète, les essences des plantes employées se 
retrouvent intégralement dans le distillât sans 
aucun changement constitutionnel et absolu¬ 
ment dans le même état que si on les avait 
extraites préalablement des plantes par un trai¬ 
tement à la vapeur d’eau. 

La distillation des plantes en vue de la labri- 
cation des essences est en effet identique, sauf 
en ceci que le liquide employé pour l’entraîne¬ 
ment étant l’eau au lieu d’être l’alcool, le point 
d’ébullition est peut être sensiblement supé¬ 
rieur, la tension de l’eau étant inférieure à 









LA PARFUMERIE MODERNE 


42 

celle de l’alcool; enfin les huiles essentielles 
des plantes solubles dans l’alcool s’y trouvent à 
l’état de mélange dans le cas de la distillation 
par l’alcool, alors qu’elles surnagent dans le cas 
de distillation par l’eau. 


Dans les deux cas, les essences sont à l’état 
brut, c’est-à-dire telles que les donne la nature 
avec tous leurs constituants utiles ou nuisi¬ 
bles. 

Dans la distillation par voie alcoolique, il y 
a plus de chance pour que les essences soient 
appauvries en produits aromatiques oxygénés, 
vrais porteurs de l’arôme, et au contraire enri¬ 
chies en hydrocarbures sans valeur qui appar¬ 
tiennent au type terpènes ; il n’y a aucun 
moyen de procéder à leur rectification d’une 
façon parfaite. 

A vrai dire, l’addition d’eau qui succède à la 
distillation et qui a pour but de ramener la 
liqueur à un degré alcoolique propre à la con¬ 
sommation opère en partie une séparation : le 
liquide alcoolique louchit abondamment en 
abandonnant une partie des terpènes qui for¬ 
ment un nuage que l’on fait disparaître par des 
filtrages et des collages successifs. Mais ce pro¬ 
cédé est incomplet et sans contrôle scientifi¬ 
que. 

Au contraire, après fabrication de l’huile es¬ 
sentielle pure, le praticien a le loisir de recti¬ 
fier les essences et d’en extraire d’une façon ri¬ 
goureuse et technique les seuls produits aro¬ 
matiques de valeur incontestée et dont les ef¬ 
fets physiologiques peuvent être dosés précisé¬ 
ment par des essais sur des cobayes ou des lapins, 
tout comme les effets des alcaloïdes. 

Ces essences pures, sans aucun mélange de 
corps étrangers, aussi pures et aussi inoffensi¬ 
ves que possible, mélangées à l’alcool repro¬ 
duisent dans les meilleurs conditions possibles 
les alcoolats distillés sur plantes sèches,avec un 
maximum de rendement et dans les conditions 
les plus favorables au contrôle. 


On reproche aux liqueurs ainsi obtenues 
d’avoir un goût moins fondu que celui des li¬ 
queurs distillées ; le reproche peut être vrai 
jusqu’à un certain point, c’est-à-dire que la 
communion physique qui provient d’un mé- 
ange parfait obtenu à l’état de vapeurs donne 
au mélange une homogénéité qui n’est pas 
obtenue par une simple solution à froid. On 


y remédie par des tranchages, c’est-à-dire un 
chauffage en vase clos disposé comme pour 
une pasteurisation. 

De toute façon, il est impossible de dire 
qu’on ne peut pas obtenir par l’emploi des 
essences de bons produits alimentaires sains 
et savoureux, ni que la fabrication des liqueurs 
par les essences doit être considérée comme 
illicite. L’emploi des essences doit au contraire 
être réhabilité dans l’esprit public, et le liquo- 
riste ne doit pas en être réduit à répudier, au 
moins en apparence, l’emploi des essences, si 
pratique et si scientifique qu’il soit. 


Au point de vue hygiénique également, un 
grand progrès peutêtre obtenu parleur emploi. 
Il est facile de déterminer en etlet quel 
constituant de l’essence, parmi ceux qui sont 
réellement porteurs de l’arôme, a une action 
pernicieuse sur l’organisme humain et de 
l'éliminer au préalable; on fabrique par exem¬ 
ple ce moment des Essences d’Absinthes sans 
Thuyonne qui paraissent donner le maximum de 
sécurité au consommateur. 

Enfin, ne serait-ce qu’au point de vue de la 
quantité d’huiles aromatiques absorbée par 
litre d’alcool, l’emploi des essences donne de 
sérieux avantages. Dans une liqueur à l’orange 
par exemple, obtenue par distillation directe, 
on peut constater la présence dans un litre 
de liqueur et pour une force aromatique 
donnée une quantité de i gramme environ 
d’huile essentielle, alors qu’avec l’emploi 
d’essences absolument pures, la quantité cons¬ 
tatée, dans le même quantité de liqueur, est 
seulement de 2 centigrammes, soit 5o fois 
moins. D’autre part, la nocivité de l’essence 
pure est incontestablement moins forte que 
celle de l’essence brute. 

Nous reviendrons sur ces sujets au point de 
vue de l’emploi des alcools dits d’industrie, 
produits maintenant en qualités chimiquement 
pures et certainement plus saines que les 
alcools de vins, qu’à cause de leur origine 
naturelle on ne se donne pas assez la peine de 
rectifier complètement. Nous faisons exception 
naturellement pour nos grandes marques na¬ 
tionales connues et appréciées partout, mais 
visons spécialement les petites productions 
locales d’eau-de-vie de Marc ou de vin dans 
lesquelles le rendement est surtout exigé de 
récoltant au "détriment de la qualité. 

Francis Marre. 







LA PARFUMERIE MODERNE 


fë 


LES GRANDES ALPES 




Cette Revue a déjà publié, sous les signatures 
autorisées de MM. L. Pillet et L. Lamothe, 
des études fort intéressantes sur nos régions 
du Sud-Est, trop peu connues pour leurs pro¬ 
ductions aromatiques cependant de première 
importance. 

M. Pillet (janvier 1909) citâ t le département 
de Vaucluse comme le principal producteur 
d’essence de Menthe se réservant d’étudier ul¬ 
térieurement la culture des autres plantes aro¬ 
matiques dans cette région privilégiée (1). 

D’autre part, l’article documenté que M. le 
Professeur L. Lamothe a publié dans ces 
colonnes sur la l.avande des .Alpes nous a valu 


Les Alpes étendent en France leurs ramifi¬ 
cations sur dix départements : Savoie, Haute- 
Savoie, Isère, Drôme, Hautes et Basses-Alpes, 
Alpes-.Maritimes, Var, Vaucluse et Bouches-du- 
Rhône. 

Les, Grandes Alpes, par opposition aux .Alpes- 
Maritimes, comprennent en théorie toute la 
région montagneuse comprise entre le Mont 
Viso et le lac de Genève ; mais en ce qui con¬ 
cerne les productions aromatiques, cette déli¬ 
mitation doit être reportée plus au sud, là oit 
la différence de climat se fait plus vivement 
sentir. Le département des Basses-Alpes semble 



des renseignements complémentaires sur les 
ressources multiples, au point de vue essences, 
de nos hautes régions des Alpes françaises. 
Nous réservons la question du Thym sur la¬ 
quelle le même auteur prépare une étude fort 
détaillée, mais les autres matières premières du 
liquoriste, du parfumeur, du droguiste, y sont 
nombreuses et importantes et méritent plus 
qu’une énumération. 


(1)1) nous a été rappelé que la région de Rcvel (Haute- 
Garonne) est également célèbre par la qualité de ses essen¬ 
ces de Menthe pour liqueurs, et nous attendons à ce sujet 
des documents que nous aurons l’occasion d’analyser dans 


encore faire partie des Grandes Alpes par ses 
cultures, et le Vaucluse au contraire appartient 
plutôt au bassin méditerranéen. 

Les Alpes Pennines (Mont-Blanc), les Alpes 
Grées elles-mêmes, ne sont que des champs de 
glace improducteurs et presque inhabités. 

Les Alpes de Savoie, le Massif de la Van- 
noise, les Alpes Cottiennes et surtout les Alpes 
Dauphinoises sont celles que nous envisageons 
ici. Ces dernières comprennent douze princi¬ 
paux massifs : Grande-Chartreuse, Belledonne, 
Grandes Rousses, Pelvoux, Olan et Taillef r, 
Champsaur, Queyras et Parpaillon, Devoluy, 
Diois, Lans et Vercors, enfin le massif Entre 



















LA PARFUJAERIE MODERNE 


Drôme et Aygues et le Ventoux entre Aygues 
et Durance. 

Les Alpes-Maritimes, dont nous nous occu¬ 
perons dans une prochaine étude, compren¬ 
nent, du moins au point de vue de leurs cul¬ 
tures, le département des Alpes Maritimes, 
une partie des Basses-Alpes, le Var, les Bou¬ 
ches-du-Rhône et la partie basse de Vaucluse. 
Cette région est sillonnée principalement par 
les Alpes Provençales, l’Estérel, les Maures et 
les monts de la Sainte-Baume. 


11 est généralement admis sans discussion 
que la douceur du climat est nécessaire à la 


d’uné essence parfaite. Là, au soleil, dans la 
surabondante vie, les végétaux donnent sans 
compter une proportion d’huile essentielle de 
qualité commune. 

L’exemple le plus typique en est évidemment 
la lavande qui, grande, vigoureuse, touffue 
dans les régions basses et ensoleillées donne 
I kilo d’essence médiocre (Aspic) pour yS kilos 
de végétal vert, alors que plus haut, à 2000 mè¬ 
tres, 180 kilos d’une petite plante, basse, grêle, 
espacée, donnent péniblement i kilo d’une 
essence merveilleuse. 

En outre de la Lavande Mont-Blanc, les 
Grandes Alpes donnent au parfumeur des es- 



Récolte des framboises 


culture des plantes à parfums et, de fait, l’ori¬ 
gine presque tropicale d’un très grand nombre 
d’essences semble confirmer cette conviction 
générale. 

Le Pays du Soleil, la Côte J’Azur, semblait 
en France, grâce à son exposition unique, 
abrité des vents froids et caressé d’un soleil 
permanent, détenir le monopole de la produc¬ 
tion des parfums. A vrai dire, les fleurs déli¬ 
cates ne sauraient s’accomoder d’un habitat 
plus sévère, mais un grand nombre de plantes 
vivaces semblent au contraire n’atteindre leur 
développement parfait que dans les régions 
élevées, couvertes de neige pendant quatre 
mois de l’année et voisines des glaces éter¬ 
nelles. 

L’activité végétale réduite à un minimum de 
durée paraît donner des produits plus précieux 
parce que plus rares. Ici les plantes, parse¬ 
mées, au rare feuillage, distillent des parcelles 


sences de Thym, de Serpolet, d’Hysope, d'O- 
rigan supérieures aux essences de la plaine. 
Le liquoriste trouve aussi de précieuses res¬ 
sources dans les plantes de ces grandes alti¬ 
tudes. Les premiers herboristes de ces régions 
sauvages, les moines de toutes sectes, avaient 
su sélectionner les plantes les meilleures et de 
leur suc et du miel des montagnes fabriquer 
des cordiaux puissants qui ont aujourd'hui 
conquis le grand public sous forme de liqueurs 
d’agrément. 

Les distillateurs français fabriquent tous à 
présent, grâce à ces plantes des Alpes, des li¬ 
queurs qui n’ont nulle part leurs égales et dont 
la réputation est universelle. 

Le Génépi des glaciers, à l’arôme si délicat 
se récolte entre 2.000 et 2.400 mètres d’altitu¬ 
de, et sa cueillette pleine de dangers n’est pas 
sans charmes pour le hardi montagnard de ces 











LA PARFUMERIE MODERNE 


régions. La grande absinthe faisait ces derniè¬ 
res années l’objet d’un trafic actif qui semble 
passer de l’autre côté de la frontière depuis les 
derniers règlements français. La racine de 


se, la cerise sauvages sous forme de sucs et de 
jus de conserve. L’eau de framboises distillée 
des Alpes est un bouquet délicieux pour les 
vins;l’eau de marasque est la base des Kirschs, 



Charance. Ç1908 m. : framboises, fraises, groseilles) 


Gentiane, le Genièvre, l’Airelle représentent 
également un commerce important. 

Les fruits alpins ont également une saveur 
et un bouquet qui font défaut aux fruits de la 


Cherry-Brandy, etc. L’Amérique est un très 
gros marché de consommation de ces divers 
produits. 

La fabrication des jus de fruits pour sirops 



Pépinière de Gap sous la neige 


plaine. La pomme, la poire sont généralement est très importante ; les jus de ces régions 
envoyées en nature, le coing, la prune en pulpe sont naturellement plus aromatiques que ceux 

ou en gelées, la framboise, la groseille, la frai- obtenus de plantes cultivées et forcées en 




















LA PARFUMERIE MODERNE - 


46 

plaine. Leur préparation est assez délicate et 
demande des précautions particulières , le 
fruit écrasé donne en effet un suc visqueux et 
trouble que l’on ne peut éclaicir que par un 
commencement de fermentation qu’il est indis 
pensable d’arrêter à temps sous peine de voir 
tout le sucre se transformer en alcool. Le suc 
brut, c’est-à-dire sans aucune trace de fermen¬ 
tation et qui est employé plus spécialement 
pour la préparation des glaces, sorbets, gelées, 
de même que le jus débarrassé de sa pectine et 
des matières albuminoïdes et parenchymateu¬ 
ses sont conservés sans addition d’antiseptiques 
par pasteurisation. Certains fabricants concen¬ 
trent ces jus dans le vide jusqu’à 35 ® Baumé, 
ce qui permet leur expédition sans précautions 
spéciales et sous un volume très réduit. 


Enfin la droguerie, la pharmacie et l’herbo¬ 
risterie sont redevables aux Grandes Alpes des 
Tilleuls des Alpes, Tucilage, Fleurs de Lavan¬ 
de, Bourgeons de Sapin, Violette sauvage. 
Pensée, Germandrée, Véronique, Fleurs de 


Sureau, Tanaisie, Sauge et combien d’autres 
dont l’énumération serait longue. Des essais 
d’acclimation du Laurier-Cerise, dirigés par 
la Pépinière de Gap, donnent déjà dans la ré¬ 
gion les résultats les plus encourageants. 


Signalons les encouragements accordés dans 
les Alpes, parles Administrations, aux recher¬ 
ches, plantations, semis, acclimatements. La 
ville de Gap, comme nous le disons plus haut, 
a crée une Pépinière doublée d’un Jardin Al¬ 
pin pour l’étude de tous les végétaux régio¬ 
naux et il est à souhaiter que cet exemple soit 
suivi par les principales municipalités alpines. 

Les populations de ces régions s’intéressent 
vivement à l’évolution de ces diverses indus¬ 
tries et il n’est pas douteux que d’ici quelques 
années, avec la recherche de plus en plus im¬ 
portante de ces produits, les procédés les plus 
modernes d’exploitation des produits aromati¬ 
ques soient partout appliqués. 

P. Piolet. 


LA DÉFINITION DES HUILES ESSENTIELLES 


Le Congrès de Paris (OcL 1909) 

La nouvelle législation sur les Fraudes n’a 
pas seulement provoqué des procès, elle a aussi 
fait éclore des Congrès, et des Congrès qui ne 
se passent pas qu’en Banquets encore que ce 
titre du premier Congrès tenu à Genève « le 
Congrès de l’aliment pur » fût particulière¬ 
ment appétissant ; des Congrès où l’on dit et 
fait quelque chose. Je n’en veux pour preuve 
que ce qu’il en a été et en sera pour un sujet 
qui est presque la parfumerie elle-même : les 
Huiles essentielles et matières premières aro¬ 
matiques. 

A Genève, le 12 septembre dernier, à ce 
premier Congrès de la Répression des fraudes, 
M. Perrot, professeur à l’Ecole supérieure de 
Paris, présidait lorsque vint en discussion la 
question des Huiles essentielles. 

Il s'agissait de les définir. La discusssion ne 
fut pas longue. En commission un texte avait 
été admis qu’apporta à la tribune M. Pillet, 
président du Syndicat Central des Huiles es¬ 
sentielles et matières premières aromatiques. 

Cette définition d’une ampleur voulue, était 
la suivante : 

; Les huiles essentielles sont le produit exclu¬ 
sif de l’extraction des principes aromatiques 
contenus dans les substances d’origine végé¬ 
tale dont elles portent le nom ». 


Tout le monde vota ce texte qui, d’ailleurs, 
n’était pas compromettant et l’on renvoya au 
deuxième Congrès, qui se tiendra cet automne 
à Paris, la définition de chacune des principa¬ 
les huiles essentielles. 

Ces matières rentrent dans le programme de 
la troisième section (matières premières de la 
Droguerie, etc.) du Congrès de Paris. 

Dans un avant-rapport, la sous-section des 
huiles essentielles émet les considérations sui¬ 
vantes ; 

Tout d’abord la sous-section tient à bien af¬ 
firmer le principe de l’essentielle variabilité de 
composition des essences. 

Les huiles essentielles sont les produits de la 
vie des végétaux. Elles ne constituent point 
des individus chimiques définis, mais des mé¬ 
langes, souvent très complexes de principes 
définis. 

Quelque nombreux et précis qu’aient été les 
travaux dont elles ont fait l’objet, il serait 
aventureux de prétendre actuellement en con¬ 
naître parfaitement la composition. A chaque 
instant des faits nouveaux sont découverts qui 
viennent modifier, souvent d’une manière 
profonde, les connaissances précédemment ac¬ 
quises, même dans le cas d’essences qu’on 
croyait parfaitement connaître. 

Les connaissances sur la composition des 
huiles essentielles sont donc sujettes à être 








LA PARFUnERIE MODERNE . - - — 47 


modifiées journellement. Et il ne s’agit pas de 
divergences analytiques portant sur des pro¬ 
duits dérivés de plantes portant les mêmes 
noms mais appartenant à des variétés diffé¬ 
rentes ou encore de plantes identiques mais 
cultivées dans des régions différentes; il s’agit 
d’essences fournies par les mêmes végétaux, 
cultivés sous le même climat et dont la com¬ 
position offre d’une année à l’autre de diver¬ 
gences appréciables. 

Donner une définition de l’huile essentielle 
pure au point de vue loyal et marchand est 
donc une tâche des plus délicates pour ne pas 
dire impossible. 

Si l’on éprouve des scrupules bien légitimes 
lorsqu’il s’agit de fixer au point de vue com¬ 
mercial les caractères de pureté de produits 
définis tels que le chloroforme, le sulfate de 
soude, l’iodure de potassium, avec quelle pru¬ 
dence ne doit on pas s’aventurer lorsqu’il s’agit 
de corps complexes comme les huiles essen¬ 
tielles. 


Tout au plus pourra-t-on procéder par affir¬ 
mation lorsqu’il s’agira de fraudes grossières 
par addition de matières qui n’ont jamais été 
rencontrées dans les produits purs : pétrole, 
térébenthine, huiles grasses, alcool, etc. Dans 
tous les autres cas, lorsqu’il sera question de 
fixer les proportions de certains constituants 
définis, on ne saurait s’avancer avec trop de 
prudence. 

Et c’est après ces précautions oratoires d’ail¬ 
leurs très fondées que la Commission entre 
dans l’étude des définitions qu’elle proposera 
au Congrès de Paris et qui concernent entre 
autres produits : la badiane, la bergamotte, 
le coriandre, le fenouil, l’amande amère, le 
géranium, le girofle, la lavande, le romarin, 
la rose et le thym. Le lièvre qui brouta le thym 
perlant de rosée, et le papillon qui déguste la 
rose seront-ils admis à donner doctement leur 
avis sur la définition de l’essence de thym et de 
l’essence de rose. 

Xavier de Borssat. 

Q/lvocatà la Cour d'appel de Paris. 


VARIÉTÉS 


êr 


M. Metzger (Essai sur le spiritisme scienti¬ 
fique) rapporte, d'après le professeur Mac Pher- 
son, quelques expériences faites sur l’odorat, 
sens qui paraît tout particulièrement aiguisé 
chez les personnes occupées dans la pharmacie. 

On choisit parmi elles 60 hommes et 40 fem¬ 
mes. On prit ensuite des drogues qu’on dilua 
tant et tant qu’il semblait impossible qu’il y 
restât aucune odeur perceptible. Il se trouva 
que les hommes montrèrent une finesse d’ol¬ 
faction supérieure du double à celle observée 
sur les femmes. Quelques-uns découvrirent 
l'acide prussique dans 2 millions de parties 
d'eau. Dans une autre expérience les Odeurs 
furent diluées et disséminées dans une chambre 
contenant 9.000 pieds cubes d’air. Il y eut des 
sujets qui perçurent i/3oo millionnièmes de 
chlorphénol et la millième partie de cette 
quantité de Mercaptan (sulfhydrate d’éthyle). 

Fausse essence de lavande 

On trouve dans le commerce des essences de 
lavande dites d’Espagne,q'u’on présente comme 
équivalentes à l’essence de lavande française ; 
or, on ne sait rien de précis sur la provenance 
de ces essences ; ce qui est certain, c’est 
qu’elles n’ont rien de commun avec l’essence 
de lavande et que leurs caractères sont plutôt 
ceux de l’essence d’aspic. 

Voici quelques-uns des caractères de ces 


fausses essences de lavande, dont l’odeur dif¬ 
fère de celle de l’essence de lavande vraie. 

Densité à i5“ de 0,9066 à 0,9084. 

Pouvoir rotatoire de —oo,5 à 10,25. 

Indice de saponification de 6,6 à i3,i. 

Solubilité dans l’alcool à 70», de 2 volumes 
à 2 vol. 5. 

L’essence de lavande française présente les 
caractères suivants : 

Densité à i 5®, de 0,882 à 0,895. 

Pouvoir rotatoire de — 3“ à 9“. 

Solubilité dans l’alcool à 700 de 2 à 3 volu¬ 
mes. 

L’essence française renferme de 3o à 45 0/0, 
d’acétate de linalyle, correspondant à un indice 
d’éther de 86 à i3o. 

{Bulletin semestriel de Schimmei.). 

Contre la moisissure des livres 

On nous affirme qu’un peu d’essence de 
lavande pulvérisée dans les casiers de biblio¬ 
thèques préserve les livres de l’envahissement 
des moisissures. 

Un pharmacien de Paris, M. Jean Clément, 
a pris la peine de compter le nombre de graines 
contenu dans un kilog de semence de Lavande 
et a trouvé le chiffre fantastique de 990.000. 

Soit près de i .000 au gramme. 









48 


LA PARFUMERIE MODERNE 


PARFUMERIE PRATIQUE 


âr 


Inconvénients de quelques produits dentifrices 

Notre précédent article sur la fabrication des 
Eaux et Alcoolats dentifrices nous a valu • quelques 
renseignements fort intéressants de quelques lec¬ 
teurs ' compétents notamment de M. Toi.onias, 
pharmacien à St-Genis-Laval. 

La propreté de la bouche est imposée par 
l’hygiène moderne au même titre que celle des 
parties du corps les plus exposées aux pollu¬ 
tions. La cavité buccale est un foyer micro¬ 
bien très actif et dont la virulence est augmen¬ 
té par la décomposition des débris anirhaux et 
végétaux qui restent dans les interstices _ et les 
cavités dentaires. Ceux qui ont le désir de 
garder intactes leurs 32 dents et d’assurer par 
une mastication soigneuse la conservation de 
leur estomac et leur alimentation correcte, 
doivent dès leur jeune âge se laver la bouche, 
brosser les dents aussi soigneusement que les 
mains, la figure et le reste du corps. On se 
servait autrefois de préparations destinées à 
parfumer l’haleine plutôt qu’à désinfecter les 
muqueuses. Aujourd’hui les alcoolats contien¬ 
nent une proportion d’essences actives presque 
suffisante pour la destruction des germes dan¬ 
gereux, les essences de menthe, canelle, anis, 
girofle, eucalyptus sont bien connues pour 
leur action rapide même sur les spores les plus 
résistantes et M. Fleischmann a établi leur 
valeur cicatrisante en chirurgie dentaire. Ce¬ 
pendant la plupart des fabricants consciencieux 
préfèrent ajouter à leur préparation une cer¬ 
taine quantité d’antiseptique connu. 

Nous avons nous même conseillé à maintes 
reprises leSalol (salicylate de phényl) aromatique 
par lui-même, très soluble dans l’alcool et 
donnant à l’eau de lavage aromatisée cette 
opalescence flatteuse demandée par la clien¬ 
tèle. 

Or il est avéré que sous l’influence de con¬ 
ditions particulières inhérentes en général au 
sujet : arthritisme, tendance à l’eczéma, aux 
dermatoses, le salol provoque de véritables 
éruptions des muqueuses. 

Deux médecins de Lyon MM. Carie et Pont 
ont signalé des cas d’irritation buccale causées 
par des dentifrices au salol. Une famille de 5 
personnes (ce qui indique un degré étroit de 
patentée au point de vue de la susceptibilité 
médicamenteuse et de l’hérédité arthritique) 
fut atteinte d’eczéma, on traita les unes et les 
autres par les moyens les plus divers et sans 
succès jusqu’au jour où on incrimina le salol 
d’une poudre dentifrice dont ils faisaient 

La suppression de la poudre amena la guéri¬ 
son définitive. 

Le docteur Besnier avait observé des eczé¬ 
mas périlabiaires et le docteur Thibierge les a 


étudiés avec soin ce qui prouve que ces acci¬ 
dents ne sont pas excessivement rares. 

L’éruption est caractérisée d’après le docteur 
Thibierge par une fissure linéaire à bords 
réguliers commençant au niveau même de la 
commissure labiale et arrivant jusqu’à la sur¬ 
face cutanée de la lèvre où elle se recouvre 
fréquemment d’une croutelle jaunâtre. La lé¬ 
sion augmente avec l’usage du dentifrice incri¬ 
miné : une plaque gagne les lèvres, les joues 
et offre tous les caractères de l’eczéma avec 
cuison, démangeaison, rougeur, gonflement 
des tissus pouvant occasionner une gêne dans 
le mouvement des lèvres. 

Les sels de mercure plus dangereux que le 
salol doivent être absolument exclus des denti¬ 
frices du commerce. L’acide phénique à dose 
trop élevée détermine l’inflammation des gen¬ 
cives. Il faut employer au maximum par litre 
d’élixir 3 grammes d’une solution d’acide phé¬ 
nique neigeux dans un poids égal de glycérine 
neutre (Docteur A. C.). 

Enfin une addition admise par tous les for¬ 
mulaires et qui n’avait pas été incriminée jus¬ 
qu’ici nous est signalée comme susceptible 
d’inconvénients: c’est celle de résines ; benjoin, 
myrrhe, encens, mastic, etc. 

Ces diflérents produits attaquent, parait-il, 
l’émail et la matière osseuse de la dent. L’en¬ 
cens est très employé dans la médecine popu¬ 
laire pour activer la carie et hâter la disparition 
des dents malades. Il y a lieu de noter cette 
observation et autant que possible de faire 
disparaître des formules de dentifrices, les 
teintures de ces résines. 

Dans les pâtes et poudres dentifrices, les 
marbres porphyrisés, pierre ponce,et tous pro¬ 
duits durs doivent être éliminés. 

Le dentifrice par excellence se composera, 
pour le lavage, d’eau aromatique ou d’alcoolats 
d’essences selon la coutume et sans addition 
de produits chimiques ou de résine.La denture 
devra être frottée avec du savon dont nous 
avons déjà signalé le pouvoir antiseptique, 
avec du carbonate, du bicarbonate ou du per- 
borate de soude bons dissolvents des tartres et 
matières grasses. 

Pour une hygiène parfaite ce nettoyage com¬ 
plet devrait être exigé après chaque repas 
Dans la pratique, c'est le soir avant de se cou¬ 
cher que l’on doit avec soin enlever de la bou¬ 
che tous les débris alimentaires sujets à la fer¬ 
mentation putride durant la nuit où le travail 
des glandes salivaires est très ralenti. 

G. Robert. 


Le Gérant : Gatiekossk. 


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LA PARFUMERIE MODERNE 


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42 


LA PARFUMERIE MODERNE 


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CHINE 

Conseils pratiques aux industriels et négo¬ 
ciants français pour développer leurs affaires 
sur le marché chinois. 

(Rapport de M. Guérin, consul de France à Tchefou). 


Création de comptoirs iranco-chinois. — On connaît 
le système préconisé par feu M. Demolins, pour le 
développement du commerce français à l’étranger ; plu¬ 
sieurs maisons fabricant des articles similaires, mais 
qui ne se concurrencent pas entre eux, se groupent en 
vue d’une représentation commune ; elles confient celle- 
ci à des représentants connaissant la langue et les usa¬ 
ges du pays où il y a lieu de créer des agences; elles 
leur donnent, en plus d'une commission raisonnable, 
des appointements fixes, plutôt modestes pour certaines 
régions, où la vie est de plus en plus chère, et qui en 
seront évidemment point superflus dans les premières 
années. Ce système ne peut manquer de donner de bons 
résultats, en Chine comme ailleurs, à condition, bien 
entendu, que les mandataires choisis aient de l’entre¬ 
gent, soient actifs et consciencieux. 

Mais il n’est plus rare, aujourd’hui, les communica¬ 
tions étant devenues si faciles, de rencontrer des jeunes 
gens qui sont diplômés, versés dans les questions com¬ 
merciales et possèdent, par surcroît, un petit capital 
qu’ils désirent faire- fructifier eux-mêmes. Ils entendent 
recueillir personnellement tous les bénéfices de leurs 
entreprises et garder leur pleine indépendance. Ces 
jeunes gens s’établissent donc à leur compte, sur la 
place qui leur paraît offrir le plus de débouchés à nos 
produits, et il arrive parfois qu’ils éprouvent des décep¬ 
tions, les résultats obtenus ne répondent pas toujours 
aux efforts courageusement faits, aux belles espérances 
qu’on avait conçues. A quoi cela, tient-il? La plupart à 
ce que les jeunes n’ont pas ou pas assez de relations 
dans le monde des affaires chinois, à ce qu’ils sont 
peu au courant des besoins, des goûts de la clientèle 
chinoise, qui sont loin d’être invariables. 

11 me semble que ces commerçants auraient tout, in¬ 
térêt à s’associer avec des capitalistes indigènes alertes 
et entreprenants comme eux, et à fonder avec leur con¬ 
cours des comptoirs fr^ârico-chinois. Ils apporteraient 
à ces derniers, en plus de leur pécule, l’appoint de leur 
compétence indiscutable dans les questions de banque 
et de douane et celui de leurs relations avec nos manu¬ 
facturiers et nos grandes maisons d’exportation. 

C’est naturellement à eux qu’incomberait la tâche 
de rédiger toute la correspondance française et an¬ 
glaise; ils s'occuperaient des étalages, qui sont géné¬ 
ralement compris si mal et peu soignés dans les bouti¬ 


ques chinoises. Ils donneraient au magasin de vente ' 
un cachet tout particulier, un- air nouveau, un genre 
moderne, qui impressionneraient favorablement le 
public. 

Ils mettraient enfin de l’entrain dans la maison, ils 
galvaniseraient les employés,, qui sont souvent trop 
apathiques ou trop attachés aux anciens errements, Et, 
de leur côté, les associés feraient profiter nos compa¬ 
triotes de leurs nombreuses relations, de leur connais¬ 
sance parfaite des habitudes et besoins de la place ; ils 
devraient, cela va sans dire, être capables de taire eux- 
mêmes toute la correspondance chinoise (on économi¬ 
serait ainsi les appointements d’un commis), ils feraient 
les annonces dans les journaux indigènes, se charge¬ 
raient de faire imprimer et distribuer les affiches ; le 
personnel chinois serait recruté par eux. 

Pour étendre ce rayon d’action de ces comptoirs mix¬ 
tes, et faciliter l’écoulement de leurs stocks, des établis¬ 
sements de second ordre à la tête desquels seraient 
placés des parents ou bien des amis des associés chinois, 
pourraient être ouverts dans les principales villes de 
l’intérieur et, tout d’abord, dans celles situées à peu 
de distance des ports où seraient installés les comptoirs, 
et .ayant coutume de s’y approvisionner en articles 
étrangers. Il serait toujours possible à nos compa¬ 
triotes d’aller, de temps à autre, munis de passeport 
réglementaire, jeter un coup d’œil à ces succursales .de 
leurs associés. En dehors des villes ouvertes, on ne 
connaît guère, en Chine, les expositions périodiques, les 
offres exceptionnelles, la vente-réclame, l’article réclame. 

Quels sont les principaux articles qui entreront dans . 
la composition des magasins franco-chinois ? - 

En outre des vins, des liqueurs, des eaux minérales, 
des confitures, des beurres, des laits condensés et autres 
produits alimentaires consommés surtout par les étran¬ 
gers, avec quelques vins spéciaux destinés aux indi¬ 
gènes et dont je reparlerai plus loin, on devra y trouver 
un grand choix de rubans (l’article de Saint-Etienne) 
dont les femmes chinoises font tant de cas, des soieries 
avec des dessins chinois, des velours et peluches, des 
satins imprimés, des reps, des fils d’or et argent (imita¬ 
tion), des flanelles de coton, de^ couvertures de laine, 
des tulles pour moustiquaires, un peu de mercerie et 
de papeterie, des instruments d’optique (jumelles mari¬ 
nes et de théâtre, petits télescopes), des produits phar¬ 
maceutiques (quinine, vins fortifiants, antiseptiques, 
etc.), des savons de toilette et en barres, des parfums, 
des pommades, des eaux de toilette, des bougies, de la 
bijouterie, des horloges et des montres,'des fusils de 
chasse. 

Je suis persuadé que les comptoirs franco-chinois qui 
seront organisés sur les bases et d’après la méthode que 
j’ai indiquées plus haut, feront d’excellentes affaires si 
les associés sont sérieux, entreprenants, s’entendent 


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LA PARFUMERIE MODERNE 


43 


bien et ont a cœur de réussir. Rien n’empêchera d’ail¬ 
leurs ces associés, d’étendre par la suite le champ de 
leurs opérations en s’occupant aussi d’exportation, soit 
pour leur propre compte, soit simplement pour celui 
d’autres maisons. Les diverses provinces de l'Empire 
offrent une grande variété de matières premières et de 
produits manufajcturés fort prisés à l’étranger et dont le 
trafic est par conséquent rémnuérateur. 

On n’ignore point qu’en dehors des soies et soieries, 
des tresses de paille, des thés, des pelleteries et four¬ 
rures, des curiosités et des'porcelaines qui font depuis 
longtemps l’objet d’un commerce plus ou moins considé- 
-rable, avec notre pays, nombre d’autres [marchandises 
chinoises ont trouvé également chez nous, ces dernières 
années un facile débouché, grâce à d’intelligentes initia¬ 
tives. Je citerais au hasard, l’albumine et le jaune d’œufs, 
les poils et les cheveux, les plumes de parures et de lits, 
les fibres(ramie, chanvre et jute), les cornes de buffles, 
le camphre, le musc, la noix de Galle, la rhubarbe, 
l’antimoine. J’allais oublier les huiles volatiles, les sui/s 
et les graisses oléagineuses, les graines de sésame, 
auxquelles on pourrait peut-être ajouter les arachides en 
présence du grand développement que prend dans le 
monde l’industrie de la matière grasse. 

MOYENS DE PUBLICITÉ 

Distribution d’échantillons, marque de fabrique spéciale 
pour l’Extrême-Orient. — Insertions dans les journaux. 
— Je remarque que peu de commerçants se donnent 
la peine, pour faire connaître leurs produits d'épuiser 
tous les moyens de réclame qui s’offrent à eux. 

Ils se contentent la plupart du temps de distribuer 
de jolis catalogues (ce mode de sollicitation ne donne pas 
toujours les résultats qu’on attend) et de faire un peu 
de publicité dans les journaux locaux français et anglais. 
Or il s’imprime chaque jour, dans les villes importantes 
ouvertes au commerce extérieur ainsi que dans presque 
toutes les capitales provinciales deux ou trois journaux 
chinois, et les revues mensuelles ont fait depuis quel¬ 
que temps leur apparition. Ces quotidiens et périodi¬ 
ques sont déjà répandus, on les trouve dans les cercles 
et chez beaucoup de particuliers. J’y vois à côté d’une 
multitude d’annonces de produits pharmaceutiques et de 
cigarettes du Japon, quelques annonces allemandes, 
américaines et suisses, mais les insertions ayant trait à 
des marchandises françaises y sont très rares. Nos 
négociants devraient imiter les Japonais et faire de la 
publicité dans toutes les feuilles indigènes de quelque 
importance qui paraissent soit sur la côte, soit dans les 
grandes villes iniérieures. Je leur recommande tout 
particulièrement Otiàn kouo changyé yuépao deShangaï 
(revue mensuelle du commerce international). 

Affiches chinoises illustrées. — Les affiches chinoises 
illustrées et coloriées répandues à profusion sont un 
excellent moyen de propagande commerciale à condi¬ 


tion bien entendu que leur texte soit en langue chinoise 
en partie tout au moins. 

Nos producteurs et exportateurs n’auront qu’à s’adres¬ 
ser pour la composition de leurs affiches à nos agents 
consulaires qui se feront un devoir de leur fournir 
toutes les indications dont ils pourront .avoir besoin. 
Ils devront se garder de contier au premier Chinois 
venu, le soin de traduire leur nom ou celui de leur 
établissement. Il importe que les caractères choisis 
n’aient pas double sens prêtant à la moquerie. 

Catalogues. — 11 serait désirable que les catalogues, 
les tarifs-albums fussent tous rédigés en anglais aussi 
bien qu’en français puisque l’anglais c’est un fait 
indéniable tend à devenir la langue commerciale en 
Extrême-Orient comme le français la langue auxiliaire 
de l’Europe. Et les prix courants que distribuent nos 
maisons en Chine devraient être en trois langues, en 
français, en anglais, en chinois. L’innovation ne serait 
pas très coûteuse : elle vaut je crois la peine d’être 
tentée. 

On gagnerait donc beaucoup plus de temps en tai¬ 
sant spontanément de grandes distributions d’échantil¬ 
lons. 

Notices étiquettes, etc. — Je vois, non sans satisfaction, 
que quelques industriels commencent à coller sur leurs 
étiquettes à la fois chinoises et françaises. 

Dans les paquets devront être placés des cartons-ré¬ 
clames du genre .de ceux que distribuent certains de 
nos grands magasins, et les dessins de ces cartons 
représenteront des personnages ou des paysages chinois 
ou encore des scènes de la vie chinoise. Ici, non seu¬ 
lement les enfants, mais même les grandes personnes 
aiment à faire collection de ces cartons illustrés. Les 
produits que l’on offrira aux indigènes devront être 
également-recouverts île papiers dorés, ornés d’enlumi- 
nures. 

C’est ce principe qu’a appliqué la savonnerie alle¬ 
mande installée depuis quelques mois à Tsingtao : .ses 
savons verts sont vendus en sceaux émaillés. Or on 
assure que leur vogue tient moins à leur qualité qu à ce 
fait qu’ils sont enfermés dans des récipients très appré¬ 
ciés des ménagères chinoises. 

Marques de fabrique. — H y aurait tout avantage d’a¬ 
dopter pour l’Extrême-Orient des marques de fabrique 
spéciales dont les dessins fussent tout à fait appropriés 
au pays. C’est ce qu’ont fait les manufactures étrangères 
établies en Chine. Elles ont pris, par exemple, comme 
trade mark un animal surnaturel, un dragon, un double 
dragon, une licorne, un phénix. Mais beaucoup d autres 
signes pourraient être choisis et plairaient tout autant 
aux Célestes ; soit une figuration ou un objet symboli¬ 
que comme les Pakoa (les huit tigrammes), T'ai-hi (les 
deux principes primordiaux), les Pa-Sien des huit Im- 


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44 


LA PARFUERIE MODERNE 


mortels), le Bonhomme Longévité, la Pêche Longévité, 
le Jou-Yi (porte-bonheur), soit un cerf, un éléphant, 
une jonque, un palanquin, une pagode, un lotus, une 
pivoine, une carpe Jorée. Tous ces signes et une foule 
d’autres semblables qu’il serait trop long de décrire ici 
seraient bien accueillis par les Chinois. Je me suis 
laissé dire que le succès du Mandarin brand toilet soap 
(Je Warrington; England), qui est présenté en boîtes 
ornées d’un gracieux dessin dont le motif principal 
représente un fonctionnaire chinois en costume de céré¬ 
monie et assis dans un fauteuil doré était dû en grande 
partie à sa trade mark qui plaît infiniment au public. 

11 n’y a là rien de surprenant pour qui connaît la 
mentalité du public chinois ; il est hors de doute que le 
choix d’un emblème distinctif conforme au goût des 
indigènes ne peut que favoriser la vente d’un produit, 
surtout dans les provinces éloignées. Là les trucs les 
plus ingénieux, qu’on me passe l’expression, doivent être 
employés pour séduire le client, car il est probable 
qu’on s’y montrera pendant longtemps encore plus ou 
moins réfractaire aux nouveautés de l’Occident. 

(à suivre)'. 

Le commerce de Beyrouth et de la Syrie 

(Communication de M. P. G.^m.as, conseiller du com¬ 
merce extérieur de la France). 

Beyrouth ou Beirout, chef-lieu du Vilayet de ce nom, 
au pied du Liban, est une ville des plus florissantes. 

Son port de mer, très commerçant sur la Méditerra¬ 
née en fait la première ville de la Turquie d’Asie. Ses 
habitants au hombre de 160.000,dont un tiers musulman 
et le reste appartenant à différents rites chrétiens, se 
ressentent des rapports échangés avec l’Europe. 

Toutes les administrations d’institutions européennes 
se trouvent à Beyrouth ; Sociétés diverses, tribunal de 
Commerce, Chambre de Commerce, etc, et la population 
active intelligente, s’est assimilée promptement la civi¬ 
lisation dont l’apport et les bienfaits sont dus à l’initia¬ 
tive de la France. 

Beyrouth assure de plus le commerce de Damas ville 
de So.ooo habitants et d’une grande part e de la Syrie 
de tout le Liban et Tripoli d’Asie ; c'est dire l’impoitance 
de cette place qui peut être considérée à bon droit, 
comme la tète du commerce en Syrie. 

Malheureusement Beyrouth est mal desservi par les 
bateaux étrangers et même français. Les Messageries 
maritimes assurent un service qui part tous les 14 jours, 
, de Marseille Via Smyrne, Constantinople, Beyrouth, 
Smyrne, c.e qui porte le trajêt à 14 jours escales com¬ 
prises. Tous les 14 jours également, un départ à lieu 
pour Alexandrie, Port-Said, Beyrouth. 

C’est rdnsi qu’une lettre met de France 12 à 14 jours 
pour aller à Beyrouth, alors qu’elle mettrait un temps 
bien moindre si l’on faisait passer les correspondances 
par Port-Said ou Alexandrie et de là directement sur 


Beyrouth par le premier bateau de nationalité euro¬ 
péenne quelconque en partance. 

Cette question est importante au point de vue com¬ 
mercial ; l’échange de correspondance plus accéléré 
faciliterait les affaires comme transactions et comme 
nombre. 

L’approche des bateaux est difficile la profondeur de 
la rade ne permet pas le débarquement à quai; on y 
supplée par des barques. Les voyageurs sont attendus 
par l’interprète de l’hotel qui doit les recevoir ; il est 
prudent d’accompagner soi-même les bagages. 

Commerce de Beyrouth. — Le haut commerce est 
entre les mains des Maronites (Syriens catholiques et 
des Syriens Musulmans). 

Les premiers montrent beaucoupdefinesseetd'activité 
dans les affaires, ils sont très minutieux et il est très 
nécessaire, pour éviter toutes contestations ou litiges, de 
prendre la précaution de bien spécifier toutes conven¬ 
tions d’avance en les énumérant avec soin, prudence et 
détails. 

Ils prétendent payer comptant leurs achats alors 
qu’en-réalité ils n’effectuent leurs paiements que dans 
trois ou quatre mois après l’arrivée de la marchan- ' 
dise. A son arrivée, ils versent des acomptes aux repré¬ 
sentants de leurs fournisseurs en exigeant néanmoins 
un escompte de 3 0/0 qu’ils considèrent dû pour ce 
paiement, qui constitue pour eux, le comptant. 

Les banques de Beyrouth ne faisant pas les recou¬ 
vrements, il y a lieu de choisir un agent sérieux ayant 
une surface morale et pécuniaire indiscutable, pour lui 
confier les encaissements. 

Parfumerie. — Les marques françaises tiennent le • 
premier rang et sont fort recherchées. Tout récemment 
une Maison Française a poursuivi en contrefaçon de 
marque de fabrique une Maison de Beyrouth et a éu 
gain de cause. 

Parfumerie Principale. — MELHEM frères, Tripoli 
de Syrie, correspondants de la Tarfumerie Moderne. 

Le nouveau tarif de douanes Français ' 

L’étude du nouveau tarif français, qui comporte no¬ 
tamment des augmentations sur les produits agricoles 
et horticoles Belges, sur les meubles en bois courbé et ' 
les pétroles Autrichiens et sur différents produits Amé- ■ 
ricains nous ont valu à titres de réciprocité de la part ■ 
de ces Nations des menaces d’augmentation très sérieuse 
des droits d’entrées des produits manufacturés Français, "'.ji 
Les Etats-Unis dont les tarifs sont déjà fort élevés ' 
prohiberaient presque absolument l’introduction des î' 
produits de. luxe déjà si difficultue'^use. ^ 

11 serait urgent que les groupements de parfumeurs " < 
s’inquiètent de ces modifications et fassent part de leurs *■ 
protestations à qui de droit. r. 1 


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47 


INFORMATIONS 




Réforme douanière Anglaise 

L’Angleterre jusqu’ici libre échangiste parait déter¬ 
minée à abandonner cette ligne de conduite pour adopter 
un régime douanier protecteur. 

Pour se rendre compte de l’importance de cette ré¬ 
forme il faut se rappeler que nous exportons annuelle¬ 
ment I milliard 216 raillions de francs de produits 
manufacturés parmi lesquels les essences et parfums 
figurent honorablement. Ce projet d’élaboration d’un 
tarif de douanes est dû au projet de tarif Français dont 
nous parlons plus haut et dont certains articles ont sou¬ 
levé de l’autre côté du détroit une vive émotion. L’en¬ 
tente cordiale n’empêcherait donc pas une guerre de 
tarif et une forte diminution de nos relations commer¬ 
ciales. Espérons que le Gouvernement fera son possible 
pour contenter nos voisins de façon à nous priver le 
moins possible de leur clientèle. 

Poids et mesures Russes 

A la demande de plusieurs lecteurs, nous donnons le 
tableau de la valeur relative des poids et mesures russes: 


POIDS 

L’unité: la livre. 

I livre. : 

I poud. 

i livre. 

1 loth. 

1 zolotnik. 


o'‘409S'-5i24i 
40 livres 
3 i loths 
3 zolotniks 
96 doli 


MESURES LINÉAIRES 

L’unité: l’archine. 

I archine. = o'“7i':i2 

I sagène. 3 archines 

I verste. .‘>00 sagènes 

I archine,. 28 pouces 

1 pouce. 10 lignes 

1 ligne. 10 points 

On se sert aussi du verchok 116 verchoks = i archine). 


MESURES DE VOLUME 

{matières sèches'. 

L’unité : le tchetvert. 

I tchetvert.= 8 tchetveriks 

I tchetverick. S garnetz 

I garnetz. 3 ii‘ 27 Ôi ^8nv d’^au) 


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du 11 Février au 17 Mars 1909. 




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pany. — Appareil à aflFùter les' lames de rasoir. 

N® 397.096 Deustcii. — Brûle parfum formolisateur 
électrique. 

N® 397.394 Duviçlarp. — Houppe à double face. 

N® 397.241 Société Solarine Gesellschaft Meyers et 
V Cie. — Flacon .avec perforation formant compte- 
gouttes. C 

. N® 397.514 Morison. — Procédé et dispositifs pour 
consever les parfums et autres liquides. 

N® 397.516 Awy. Pafagouttes appliquables aux bou¬ 
teilles et flacons. 

N® 10.215/384.822 Effantin et Ekfantin. — Addition 
au brevet pour Appareil de désinfection par évapora¬ 
tion permanente uniforme. 

N® 397.984 Davis.— Perferctionnement à l’appareil pour 
faire les boucles et les ondulations de cheveux. 


N® 398.218 H. Mingé et Mme Minoé. — Procédé et 
appareil pour la fabrication de tresses en cheveux et 
et de leurs imitations. 

N® 398.226 Casteran. — Appareil odorifére. 

N® 397.954 Asbury. — Perfectionnements apportés 
aux récipients principalement destinés aux liquides 
volatils. 

N® 398.185 Cami-ana. — Appareil de bouchage de sûreté 
destiné à éviter l’introduction d’un liquide étranger 
dans la bouteille munie du dit appareil. 


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; France : 5 francs; Etranger : 6 francs 
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Supplément. — Correspondance. — Parfums artiliciejs. — Ofiice d’exportation. — 
Recettes et procédés utiles. — Liste de brevets et additions delivres en France, 
du 18 mars au 7 avril 1909. 


Un projet de loi contre la Vanillii 

Vanillisme. 

Die Grossen Al peu... 

Ne'roli et Fleur d’oranger . 

Les essences en thérapeutique-. - 
2' Congrès international pour la i 
^Le nouveau tarif douanier des Etats-Unis 
Contribution à la connaissance du 


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50 


LA PARFUMERIE MODERNE 


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LA PARFUMERIE MODERNE 


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Monsieur k Directeur de la PARFUMERIE MODERNE, 

19, Rue Camille, LYON 

Feuille^ m’envoyer régulièrement voire Revue Mensuelle. 

Je vous remets inclus la somme de CINQ FRANCS, montant de mon abonnement 
. annuel 

M . (proWon) .. 

demeurant à rue 

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A titre de prime, nous enverrons gratuitement à tqu_s_jios. abonnés (jusqu’à juin prochain), les numéros 
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CORRESPONDANCE 




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représentant» Sr. D. A. Boyer, 117, Rambla de Cata- 
luna, Barcelona. 


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S'adresser bureaux du journal à Lyon. 


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et fils, Lyon. 


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nibles. S’adresser bureaux du journal. 


Nous signalons aux intéressés les Expositions d’Aix- 


dispo- les-Bains et d’Antibes qui sont en préparation, et c 


des classes spéciales sont prévues pour la parfumerie. 


^ PARFUMS ARTIFICIELS ^ 


Sous ce titre nous étudierons successivement toutes les 
compositions de produits synthétiques et constituants des 
essences, vendues sous un nom de fantaisie et destinées, 
soit à permettre au parfumeur la fabrication par simple 
addition d’alcool, de spécialités {Lilas, Muguet, Violettes, 
Roses, etc.), soit encore à remplacer les essences naturelles 
dans ses formules habituelles [Ylang-Ylang, Néroli, 
Œillet, Tubéreuse, etc). 

Notre but est surtout de démontrer les liens étroits qui 
unissent les parfums artificiels aux parfums naturels et de 
détruire, par conséquent, les préventions que les par¬ 
fumeurs ont encore contre leur emploi. 

En outre nous^ donnerons des formules à base de pro¬ 
duits purs définis {produits chimiquements purs, individus 
homogènes) qui permettront à chacun de préparer dans 
des conditions très avantageuses les mélanges qui lui sont 
vendus et dont il ignore la composition exacte. 

Le parfumeur de l'avenir devra, pour conserver son 
indépendance absolue, n'utiliser que des Produits définis, 
susceptibles d'être fabriqués par tous les fabricants de 
matières premières et non pas des mélanges secrets qui 
peuvent lui manquer ou varier selon les circonstances. 

Nous estimons que le parfumeur a le droit de connaître 
exactement non seulement la nature des essences natu¬ 
relles, mais encore celle de toutes les matières premières 
qu’il a roccasion d'utiliser. 

Avec le concours des fabricants, nous avons le désir d’étudier 
dans un chapitre spécial les produits synthétiques nouveaux, 
brevetés ou non, et accueillerons très volontiers tous documents à 
ce sujet ; constantes, usages, formules et recettes pour l’emploi, 
renseignements divers, solubilité et. si possible, constitution chi¬ 
mique, préparation, etc 


Cette rubrique nouvelle rendra certainement les plus 
grands services tant au fabricant de parfums chimiques ^ : 
qu'au parfumeur. A 


Néroli artificiel 

Le désir de faciliter l’emploi de ce parfum si agréable 
qu’est le néroli, dans tous les produits de parfumerie, 
notament dans ceux dont le prix bas ne permet pas l’uti¬ 
lisation de matières premières d’un prix trop élevé, a' 
conduit, de .tous temps, à la recherche de succédanésT de 
l’essence distillée de la fleur d’oranger bigarade. 

Les distillateurs de Provence ont préparé des nérolis 
des fleurs du citronier, de l’oranger doux, les Italiens 
distillent les fleurs de toutes les variétés de citrus, qui 
poussent en si grand nombre en Sicile et Calabre. Mais 
le grandprofit qu’ils tirent de fruits arrivés à maturité 
ne leur permet de sacrifier que l’excédent relative- '' 
ment peu important des fleurs, aussi les nérolis italiens 
sont-ils obtenus généralement d’un mélange de fleurs de 
citrus (néroli Santo-Greco à 15o francs le kilog, nou¬ 
velle récolte). Bergamottier, Citronier, Bigaradier, etc. 

Ces essences, mélangées ou non de néroli vrai ou 
d’essence de petitgrain, sont les premiers essais de né- .• 
rolis factices. ■ 

Le chimiste s'est-donné un but plus idéal : 

Obtenir une essence ne contenant aucune partie inu-.' 
tile ou malodorante (le néroli vrai contient généralement ^ 
40 à 45 e/o de terpènes sans valeur, limonène), de com-', 
position toujours constante, de conservation indéfinie, 
de solubilité parfaite, et de prix correspondants ai 
usages : minime pour la savonnerie, qualité courante, t 
peu plus élevé, mais toujours au-dessous du cours de,^ 


DISTILLERIE-HERBORISTERIE DES ALPES 


Paul OAIImImAV êù PSRIllN Prères 


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de Marasque. — Herboristerie, Essences de Lavande Mont-Blanc, Thym, Romarin, etc. 















LA PARFUMERIE MODERNE 


55 


l’essence véritable pour la qualité fine, pour la parfu¬ 
merie supérieure. 

Un des avantages du néroli artificiel est également la 
stabilité de son cours, alors que rien n’est plus variable 
que celui du néroli vrai, soumis à tous les impedimenta 
de la culture en pleine terre. 

La matière première du néroli artificiél est la partie 
oxygénée de l’essence de petitgrain. Cette essence est 
constituée principalement par du linalol à odeur de fleur 
d’oranger et des terpènes, résines et autres produits sans 
valeur que l’on élimine. 

On additionne ce linalol des autres constituants habi¬ 
tuels de l’essence de néroli: anthranylate de méthyle, (i) 


(i) Rappelons que l’anthranylate de méthyle est breveté et 
appartient exclusivement à la maison De Laire et que les 
nérolis artificiels ou composition analogue sont interdits 
s’ils contiennent de l’A. de M. de provenance étrangère. 


indol, scatol, alcools octyUques, nonyliques et décyli- 
ques, en plus ou moins grande quantité et en propor¬ 
tions variables selon le goût et l'appréciation du fabri¬ 
cant de parfums artificiels. 

Le néroli artificiel à bas prix n’est souvent que l’es¬ 
sence de petitgrain d’Amérique ou d'Italie additionné 
d’anthranylate ; les produits fins utilisent exclusivement 
le petitgrain de France dont la finesse est sans égale et 
qui contient déjà naturellement une certaine proportion 
d’éther anthranylique, et qui, sans autre préparation que 
l’élimination des terpènes et résines, constitue un des 
plus beaux nérolis factices. (Gattefossé et fils, fabricants). 

Les méthylates et ethylatesde naphtol (yara yara, bro- 
mélia, néroline), ne peuvent prétendre au nom de néroli 
artificiel; ils s’emploient dans des cas spéciaux (savons) 
et ne rappellent que de très loin l’odeur de la fleur 
d’oranger. 




OFFICE D’EXPORTATION 


CHINE 

Conseils pratiques aux industriels et négo¬ 
ciants français pour développer leurs affaires 
sur le marché chinois. 

(Rapport de M. Guérin, consul de France à Tchefou), 
(suite) 


III Prix de vente. — Il convient d’adopter des prix peu 
élevés, aussi réduits que possible, à la portée de toutes 
les bourses. L’essentiel dans ce pays-ci, je l’ai dit bien 
des fois et me permettrai de le répéter c’est d’ètre à 
même d’offrir au client aux conditions les plus avanta¬ 
geuses des produits passables, non de qualité trop infé- ■ 
rieure.J’ai la conviction que beaucoup de nos produits, 
l’eau de senteur, les cosmétiques, les savons, pour ne 
citer que ceux-là, ne sont pas achetés en plus grandes 
quantités par les indigènes c’est uniquement parce qu’ils 
sont trop chers. Des boîtes et flacons destinés spéciale¬ 
ment à la classe moyenne munis d’une étiquette chinoise 
et portant une marque de fabrique tout à fait conforme 
au goût chinois, devraient se vendre facilement, s’ils 
étaient offerts au même prix que ceux qu’importent nos 
concurrents. Si les mêmes produits fabriqués à Cologne 
sont plus demandés que les nôtres, c’est simplement 
parce qu’ils sont d’un prix peu élevé. 

Autre règle à observer. Les prix devront être établis 
franco port de débarquement, c'est-à-dire qu’ils com¬ 
prendront les frais de transport et l’assurance ( c. f. a. 
coût, fret et assurance réunis). 

Emballages. — Les emballages ne seront jamais trop 
soignés ni trop solides car le voyage est long et nom¬ 
breux sont les transbordements que les colis ont à 
subir avant d’arriver à destination. J’ai vu des caisses 
dont les planches avaient etc hâtivement clouées corn-* 
me c est quelquefois le cas. mais fixées avec des vis, 
parvenir au terme de leur voyage dans un état lamen¬ 
table elles étaient à demi ouvertes et les objets de 
valeur qu’elles contenaient presque tous brisés ou 


détériorés. C’est dire qu’on ne prendra jamais trop 
de précautions. 

En vue d’obvier autant que possible aux inconvé¬ 
nients, aux ennuis de toute sorte qu’occasionne la casse, 
nos négociants en vins et liqueurs pourraient peut-être 
adopter pour l’Extrême Orient un mode particulier 
d’emballage qui donne ra’assure-t-on les meilleurs 
résultats. Je veux parler de l’emballage en petites 
futailles. On pourrait tout au moins l’employer pour 
les vins fins et les liqueurs chères. Je crois que les 
bouteilles que l’on ferait voyager emballées soigneuse¬ 
ment dans des tonneaux comme s’il s’agissait de poterie 
fine ou de verrerie risqueraient moins d'être brisées 
qu’en caisses. Le fût roule il est donc plus maniable 
que la caisse Même de petite dimension celle-ci reçoit 
inévitablement des chocs plus ou moins violents. 
Diverses personnes qui ont fait l’essai de ce mode 
d’emballage en futailles en ont été satisfaites : elles 
affirment que la casse a été presque nulle. 

Si les Américains, gens extrêmement pratiques, ont 
adopté le procédé, c’est qu’ils le trouvent avantageux. 

On pourrait essayer également pour les vins doux 
tels que les Porto, les Muscats, les Banyuls blancs, les 
Frontignan de remplacer les bouteilles par des barils, 
d’une contenance maxima de 25 litres. 

Non seulement le moyen serait très pratique pour 
faire voyager ces vins de liqueur, mais il en faciliterait 
l’écoulement car ils sont très appréciés dans la classe 
aisée. Avec les tisanes de Champagne et le Saumur, les 
Mousseux, les Muscats, les Frontignan, sont presque les 
seuls vins étrangers que les Célestes boivent avec un 
réel plaisir. Je connais nombre de familles indigènes 
qui s’empresseraient d’acheter de ces tonnelets s’il y en 
avait sur le marché. 

Relations directes entre les Maisons Chinoises. — Au 
cas ou nos producteurs et industriels ne pourraient 
trouver dans les ports secondaires de représentants de 
commerce de nationalité française ils devraient chercher 
à nouer directement des relations avec les maison s 
indigènes q S. s’occupent spécialement dans ces localités 









66 


LA PARFUMERIE MODERNE 


de la vente des articles européens et y jouissent d’une 
certaine notoriété. 

Les Jeunes Commerçants devraient étudier la langue 
Mandarine ordinaire. — Je terminerai ces notes par la 
recommandation suivante. Les jeunes Français qui 
viennent s’établir en Chine pour y tenir quelque entre¬ 
prise coihmerciale devrait se mettre dès leur arrivée 
dans le pays à étudier la langue mandarine ordinaire. 

Je veux dire la langue non littéraire que l’on parle dans 
la bonne société et que dans toutes les provinces de 
Pcking à Canton, à Shangaï la majeure partie des 
commerçants comprennent 4 a connaissance d’un dialecte 
local a beaucoup moins d’utilité. 

Il est moins difficile que l’on pense d’arriver à pos¬ 
séder suffisamment cet idiome pour pouvoir conclure 
soi-même un marché et se passer d’interprète en voyage. 

Lettre du Comité de Brousse 
PARFUMERIE 

Tous les Orientaux et les Turcs en particulier ont 
toujours aimé les parfums. 

Dès la plus haute antiquité, les habitants de l’Arabie, 
de l’Egypte, de l’Asie Mineure, etc., etc, ont été les pre¬ 
miers à en répandre l’usage dans le monde entier. 

Les essences fortes telles que la Rose, le Patchouli, le 
musc, sont surtout préférées par les Turcs. 

Les samedis et la veille des grandes fêtes on parfume 
les maisons à l’encens, au benjoin, à la cascarille, que 
l’on jette sur un petit brasero spécial appelé (bouhour- 
dan) cassolette. 

Les chambres sont également parfumées avec du bois 
de (eud aghadji) de l’écorce d’ambre (amber cabougham) 
et le linge et surtout les fourrures sont enfermées dans 
des caisses en bois de cyprès. 

De nos jours l’usage de l’eau de Cologne, de Tessence 
de Violette, Ylang-ylang, lilas blanc, etc., c'est-à-dire les 
parfums modernes tend à remplacer les plus anciens. 

La province de Brousse grâces aux émigrés de la 
Roumélie et grâce aussi aux encouragements du Gou¬ 
vernement Impérial et de l’école d’agriculture produit 
une grande quantité de Roses à essence. On fabrique 
beaucoup d’eau de Rose qui est presque toute con¬ 
sommée dans le pays. On s’en sert principalement 
pour parfumer les confiseries et autres douceurs, les 
mohallebis, les glaces, etc., pour asperger les fidèles dans 
l’église, les invités dans les mariages et dans les enterre¬ 
ments. 

Toutefois les roses cultivées dans le pays sont pauvres 
en essence. L’essence de Rose se vend suivant la qualité 
de Pst. 8o à 120 le.(Miskal) i 1/2 drs. soit environ 
5 grammes. 

Les meilleures poudres de riz sont celles de la maison 
Bourjois, Gellé frères et autres marques de Paris, il s’en 
fait une très grande consommation. 

Tous les articles de parfumerie, extraits d’odeur, eau 
de Cologne, Sàvons de toilette, cosmétiques, poudres et 
pâtes dentifrices, pommades, poudres de riz, etc., d’un 
prix modéré, trouvent un écoulement facile à Brousse et 
dans les environs. 

Les produits de la maison Gellé frères sont les plus 
répandus, et les plus estimés relativement à leurs prix. 

Exception est faite pour les fards (Ahlik) fabriqués ici 
avec le blanc d’Espagne, mercure et acide nitrique; une 
teinture pour les cheveux appelée (Rastik) à base d’anti¬ 


moine qui est très employée et qui est fabriquée à Cons¬ 
tantinople. 

Les sachets odoriférants pour le corps et le linge sont 
remplacés ici par les fleurs aromatiques de la contrée 
telles que la lavande et les cassies. 

A ma connaissance il n’y a pas que je sache des pro¬ 
duits préparés spécialement dans le pays pour empêcher 
la chute des cheveux, ou détruire les pellicules. 

A part l’eau de Rose, il n’y a pas de fabrication pro¬ 
prement dite de parfumerie ou autre industrie, locale 
d’accessoires de parfumerie, brosses à dents, etc., etc. 

On ne fabrique pas ici de contrefaçon, de parfumerie, 
mais toutes les imitations ou fraudes les plus audacieuses 
de Constaiitinople ou d’ailleurs, se rencontrent très sou¬ 
vent à Brousse. Les noms des grandes marques sont 
extropiés par des homonymes, qui passent inaperçus 
grâce à l’ignorance des acheteurs. Ainsi il est difficile de 
persuader le consommateur d’acheter de la bonne parfu¬ 
merie, si on ne peut lui mettre sous les yeux, les imita¬ 
tions de Cette ou Gellé frères, etc., pour Gellé frères. 

Les marques françaises les plus répandues, ici, et 
tenant la meilleure place, sont : Gellé frères, Roger et 
Gallet, E. Finaud, Bourjois, Pivert, Vivifie et les spécia¬ 
lités du Dr Pierre. 

Les marques allemandes sont Jean-Marie Farina, 
Gustave Lohse, Ochmig Weidlich, de Zeitz dont les 
étiquettes en Français et les flacons pareils aux produits 
similaires français. 

Anglaises : Atkinson pour son eau de Cologne. 
Américaines : André Jergens, de Cincinati. 

Les provenances directes de Paris représentent environ 
le 25 à 3 o 0/0 : le reste est importé de Constantinople 
et provient des maisons Orosdi Back, Caracach, Arice et 
du Bon Marché. 

Les magasins de nouveautés, de mercerie et bonneterie 
(Toafdjis) les drogueries, les coifleurs débitent spéciale¬ 
ment la parfumerie. 

On peut estimer sans exagération, à une centaine de 
mille francs la valeur annuelle de la parfumerie importée 
dans la province de Brousse par le port de Moudania. 

J’espère toutefois pouvoir fournir des chiffres approxi¬ 
matifs pour l’année 1901 (iSiy) en mars prochain sur cet 
article et un coup d’œil d’ensemble sur le commerce en 
géitéral avec la part de la France. Paul Gamet. 

(üulletin de la Chambre de Commerce de Comtaitlinople/. 

CANADA 

La Chambre de commerce française de Montréal fait 
connaître la valeur des importations de parfumerie au 
Canada pendant le mois de décembre igo8 et rapelle ce 
que cette valeur a'été pendant le mois correspondant 
de l’année 1907. Voici les chiffres qu’elle indique, en 
dollars : 

, . ( d’origine française j 

Parfumerie ) ( “ec. 1908:7.291 

et pommades ^ j î""' 19.40a 

( ' Mec. 1908; 15.856 

Renseignements pris, la diminution constatée n’a rien 
qui doive inquiéter nos compatriotes exportateurs. Ceux- 
ci voudront bien noter surtout ceci que nous tenons de 
source absolument certaine que ; Les produits de par¬ 
fumerie français trouvent au Canada Faccueil le plus 
sympathique et leur importation pourrait être grande¬ 
ment augmentée. 

Ecrire Barlatier et Cio, Saini-James Street, 207, 
Montréal, correspondant de la Parfumerie Moderne. 



LA PARFUMERIE MODERNE. — N« 5 


MAI 1Q09 




UN PROJET DE LOI CONTRE LA VANILLINE 




Six député.'! coloniaux, MM. Archambeaud 
(de la Réunion), Carpot, François Deloncle, 
Duquesnay, Gérault-Richardet Sévère, évidem¬ 
ment soucieux de servir les intérêts financiers 
de leurs mandants, viennent de déposer sur la 
tribune de la Chambre un projet de loi ayant 
pour but de frapper la vanilline, protluit de 
synthèse, afin de faciliter la vente de la vanille, 
produit naturel exotique. A leur point de vue 
étroitement personnel... et électoral, ils ont 
eu raison, puisque l’habitude paraît s'être in¬ 
troduite au Parlement de voir chacun faire son 
possible pour servir ses propres intérêts, mais 
les parfumeurs et les fabricants de produits chi¬ 
miques n’en ont pas moins le droit de trouver 
que ces honorables Messieurs abusent, car 
l'exercice du droit de se//-deyence ne doit jamais 
être vexatüire pour personne. C’est une notion 
que, dans le cas actuel, ne devront pas oublier 
lesdéputésqui représentent des circonscriptions 
industrielles. 


Donc, les députés coloniaux demandent le 
vote d'une loi comportant un article unique 
ainsi conçu : 


La Vanilline chimique est soumise à un droit 
de consommation de 104 fr. par kilogramme, 
et, pour expliquer leur intervention, dont 
l’équité et le principe même sont discutables, 
ils apportent à l’appui de leur projet une sorte 
d’ f exposé des motifs > qui mérite d’être 
résume d'abord, critiqué ensuite. 

I.a Vanille, disent-ils en substance, qui tend à 
remplacer le sucre de canne dans la production 
de notre agriculture coloniale, est, sur le mar¬ 
ché métropolitain, dans une situation de tous 
points comparable à celle du sucre de betterave 
que la saccharine avait, un instant, mis en 

péril : la vanilline produite par voie de synthèse 
lut fait une rude concurrence dans l’industrie 
alimentaire et prend, partiellement tout au 
moins, sa place dans la consommation. L’ave¬ 
nir économique de la Réunion, de Tahiti, de 
Madagascar, de Mayotte, des Coirores, des 
Antilles, est plus ou moins lié à la bonne mar¬ 
che de sa culture et surtout à la conservation 
de ses débouchés de vente : or, ces débouchés 
diminuent d’année en année. 

Dans leur ensemble, nos colonies produisent 
beaucoup plus de vanille que la France n’en 


peut consommer, puisque, en 1907, sur une 
importation, totale de 309. 35 1 kilogrammes, il 
n en est demeure chez nous que 55.oi3 kilo¬ 
grammes, et que le reste, soit zfo.ooo kilo¬ 


grammes environ (exactement 253.438 kil.) 
fut reexporté dans tous les pays d’Europe tt 
aux Etats-Unis. Mais, depuis que l’emploi de 
la vanilline s’est généralisé, les quantités ven¬ 
dues et celles qui sont consommées sur notre 
territoire ont considérablemedt diminué ; en 
e(Tet. elles étaient respectivement de 3 12.793 kil. 
et de 71.820 kil. en 1900, pour 371.480 kil. et 
<>3.404 kil. en ipoS. Il y a là un symptôme 
grave et qui montre jusqu’à l’évidence le danger 
que court la vanille naturelle du fait de sa 
concurrente, la vanilline chimique. 

Celle-ci, d’abord obtenue par synthèse en 
partant du goudron de houille, le fut plus tard 
par oxydation de la coniférine; elle est aujour¬ 
d’hui industriellement produite par le traite¬ 
ment approprié de l’essence de girofle et de 
l’avoine, dans les deux grandes usines d’Issy et 
de Lyon qui en livrent annuellement’io.ooo kil. 

La vanilline est vendue environ .^o francs le 
kilogramme, tandis que le kilogramme de 
vrinillc, qui a une puissance parfumante cin¬ 
quante fois moins grande, vaut en moyenne 
25 francs ; elle est à peu prés libre au point de 
vue fiscal. 

Depuis la création des usines d’Issy et de 
Lyon, la vanilline étrangère n’entre plus guère 
en France; auparavant, elle traversait les Iron- 
tières en acquittant à la douane un droit de 
5 pour 100 ad valorem, accru d’un droit sur 
l’alcool employé à sa fabrication, lequel est 
évalué à dix litres environ par kilogramme, l a 
commission des douanes (rapport de .M. Thiery, 

112 bis du tableau A de la loi du 11 janvier 1892^ 
avait proposé un droit fixe de |5 (rancs par 
kilogramme de vanille importé; mais les dépu¬ 
tés coloniaux, trouvant à juste titre cette taxe 
d’importation illusoire dans les circonstances 
actuelles, proposent de taxer le produit chimi¬ 
que fabriqué en France par des usines repré¬ 
sentant des intérêts étrangers (sic). 

Ils ajoutent, en propres termes : 

< Lorsque le sucre de houille a paru, la sucre¬ 
rie alarmée n’a pas tardé à susciter des mesures 
énergiques et la saccharine a été prohibée 

Pourtant, ils n’osent pas — encore — récla¬ 
mer l’adoption d’une mesure aussi radicale, ni 
même aller aussi loin que les Américains qui 
ont, en 1906, réclamé la fabrication et la vente 
du produit chimique qui concurrençait celui de 
leur agriculture tropicale. 

Plus simplement, ils demandent l’établisse¬ 
ment d'un système de taxe qui frappe le pro- 






LA PARFUMERIE MODERNE 


50 

duit chimique d’un droit équivalent à celui que 
supporte le produit du sol, et fixent à 104 francs 
par kilogramme l’impôt nouveau dont ils de¬ 
mandent la création. 

Ce chiffre de 104 francs au kilogramme, ils 
ne l’établissent pas d’une façon arbitraire.Leur 
raisonnement est le suivant. La vanille figure 
au tableau E du tarif général des douanes pour 
un droit de 208 francs et de 406 francs aux 
100 kilogrammes, suivant qu’elle est en prove¬ 
nance d’une colonie française ou de l’étranger. 
Ce qui est ainsi taxé dans la vanille, ce n’est 
pas la partie ligneuse de la gousse mais le prin¬ 
cipe parfumant qu’elle contient dans la propor¬ 
tion approximative de un cinquantième de son 
poids. C’est donc en réalité un droit de 104 fr. 
que supporte le principe aromatique contenu 
dans la vanille. 11 s'agit, affirment-ils de faire 
supporter au produit artificiel la même charge 
que le produit du sol sur le marché national. 

Le plus simple, pour y parvenir, serait peut- 
être de dégrever simplement la vanille importée 


de nos colonies. Mais ce serait, paraît-il, insuf¬ 
fisant pour en relever le cours d’une façon 
appréciable. Les auteurs du projet laissent en¬ 
tendre que ce dégrèvement leur paraît souhai¬ 
table, mais à la condition qu’il ne nuise pas è 
la taxation ds la vanilline chimique. Ce qu’ils 
veulent, en somme, c’est prohiber pratiquement 
la vanilline pour contraindre les consommateurs 
Irançais à devenir les clients obligés de l’agri¬ 
culture coloniale. 

En entrant dans leurs vues, le Parlement 
s’engagerait dans une voie dangereuse : le pro¬ 
tectionnisme peut avoir du bon mais son excès 
comporte des dangers sérieux. Demain, il faudra 
en vertu de la même thèse, supprimer l’indigo 
de synthèse pour protéger l’indigo naturel, après- 
demain les muscs trinitrés pour protéger les 
muscs naturels dont le Tonkin commence à 
recueillir des échantillons appréciés ; c’est le 
commencement de la fin pour l’industrie chi¬ 
mique. 

Les producteurs de substances synthétiques 
ne le permettront pas. 

Francis Marre. 




LE VANILLISME 


4 » 


Les ouvriers qui sont occupés à la manipu¬ 
lation journalière de la vanille, nettoyage des 
gousses, brossage, empaquetage, sont sujets à 
certains accidents qu’on désigne sous le nom 
de vanillisme. On en a montré tout récemment 
deux exemples à la Société de dermatologie : 
une femme avait une éruption érythémato- 
papuleuse du cou, de la poitrine, des bras ; un 
ouvrier avait les mêmes lésions qui, dans les 
deux cas, étaient le résultat du travail de paquets 
de vanille. 

La vanille est une jolie plante vivace de la 
famille des Orchidacées qui, dans nos régions 
à température trop variable et trop basse, ne 
pousse que dans les serres dont elle pare, du 
reste, très gracieusement le faîtage, s’enlaçant 
aux pilastres, courant sur les tréteaux comme 
la glycine. Originaire des terres chaudes du 
Mexique, de la Guyane, elle est aujourd’hui 
cultivée dans un grand nombre de régions tro¬ 
picales, pour son fruit qui fait l’objet d’une ex¬ 
portation fructueuse. La gousse, qui repré¬ 
sente le fruit, arrive sur nos marchés sous trois 
variétés : les vanilles fines, dont les gousses 
noires, luisantes, avec une efflorescence cris-, 
talline blanchâtre, ont 25 à 3 o cent, de lon¬ 
gueur; les vanilles ligneuses, moins longues, 
moins foncées et moins givrées et les vanil- 


lons, les uns bons, les autres médiocres, de 
très petites dimensions. 

L’analyse de ce fruit à arôme si fin, si péné¬ 
trant, donne un principe aromatique d’odeur 
suave, la vanilline, qui forme ces aiguilles 
cristallines brillantes, qu’on appelle le givre; 
avec la vanilline on trouve une huile d’odeur 
âcre, une résine molle, de la gomme, du tanin, 
du sucre. Suivant l’origine de la vanille, 
Mexico ou Java, on a des teneurs très variables 
en vanilline. Sur les gousses de vanille on re¬ 
marque fréquemment des moisissures que l’on 
s’efforce de faire disparaître par diverses mani¬ 
pulations industrielles. La vanilline s’obtient 
aujourd’hui par synthèse en traitant la sève de 
divers conifères ou le principe actif de l’avoine, 
l’avénine ; ce produit, dont l’arôme est certai- 
n.ement moins fin, moins suave que la vanil¬ 
line naturelle, parfume beaucoup plus; i kg de 
vanilline artificielle correspond, à ce point de 
vue, à 5 o kgs de vanilline naturelle. Aussi 
l’emploient-on dans les glaces, les crèmes, sur 
une large échelle. 

Les troubles, car ce ne sont pas des accidents 
bien graves, causés par la manipulation de la 
vanille, consistent en irritation de la peau, dé¬ 
mangeaisons, éruptions, siégeant sur les’par- 
ties découvertes, la face, les mains, le cou la 










LA PARFUMERIE MODERNE 


poitrine. Le professeur Layet, de Bordeaux, 
qui a fait, il y a près de vingt-cinq ans, une 
étude attentive de ces accidents professionnels, 
avait relevé un certain nombre de malaises 
nerveux, céphalalgie, étourdissements, lassi¬ 
tude, fatigues musculaires. Il admettait que 
l'origine de ces manifestations cutanées et ner¬ 
veuses était causée à la fois par les huiles es¬ 
sentielles, le givre et les moisissures. Le pro¬ 
fesseur Gaucher croit que les éruptions des 
vanilleurs sont dues, non pas aux principes 
aromatiques ou aux moisissures, mais au for¬ 
mol, aldéhyde formique, dont on se sert pour 
enlever les moisissures des gousses. Les gous¬ 
ses sont, en effet, dans plusieurs établisse¬ 
ments, lavées et brossées dans des solutions de 
formol ; les ouvriers qui se munissent, comme 
il est recommandé, de gants de caoutchouc, 
n'ont pas d'éruptions sur les mains, mais il en 
survient parfois sur la poitrine ou la face. 

Le formol peut certainement jouer un rôle 
dans l’étiologie de certaines éruptions, mais 
par elle-même, la vanille est suffisamment irri¬ 
tante, quand on la manie d'une façon journa¬ 
lière, pour les provoquer. A l’époque où Layet 
publiait ses recherches, le formol n’était pas 


employé chez les vanilleurs. Du reste, la va¬ 
nille artificielle provoque, chez des sujets un 
peu susceptibles, des irritations similaires; le 
D'- Gayon éprouvait, à l’odeur de la vanille ar¬ 
tificielle provenant de la sève de pin. les mêmes 
troubles qu’en respirant les émanations d’une 
gousse de vanille ; il éprouvait aussitôt un vio¬ 
lent mal de tête et des démangeaisons de la 
face. Il ne faut pas oublier que la vanilline 
est un éther méthylique de l’aldéhyde pyrocaté- 
chique, et, de ce fait, un corps qui n'est pas 
inoffensif. Lors des premiers cas signalés d’em¬ 
poisonnements par les crèmes et les glaces à la 
vanille, on incrimina le produit odorant, le 
parfum, comme la cause des intoxications. Au¬ 
jourd’hui, on accuse avec plus de vraisem¬ 
blance les corps albumino'i'des de la crème et 
du lait. Que ceux qui aiment l’odeur suave, 
l’arome exquis de ce fruit, continuent à en 
mettre dans leurs plats de desserts, ils n’en 
éprouveront pas d’inconvénients. Pour les va¬ 
nilleurs, la question est autre et il faut recourir 
à certaines précautions qui permettent d’éviter 
les accidents, relativement peu graves, qui 
surviennent dans certains cas. 

{La Nature . 




DIE GROSSEN ALPEN \^J 


Die Auslâufer der Alpen erstreçken sich in 
Frankreich ûber zehn Départements : Savoie, 
Haute-Savoie, Isère, Drôme, Hautes und Bas- 
sès-Alpes, Alpes-Maritimes, Var,'Vaucluse und 
Bouches-du-Rhône. 

Die Grossen Alpen im Gegensatz zu den 
Seealpen umfassen theoretisch die ganze Ge- 
birgsgegend, die zwischen dem Mont Viso und 
dem Genler See liegt ; in RUcksicht aber auf 
die aromatischen Erzeugnisse muss diese Be- 
grenzung mehr nach Süden verlegt werden, 
dorthin, wo ein Unterschied des Klimas sich 
stàrker bemerkbar macht. Seinen Kulturen 
nach scheint das Département der Basses-Alpes 
noch den Grossen Alpen anzugehôren, das 
Département Vaucluse dagegen dem Mittel- 
meerbecken. 

Die Penninischen Alpen (Mont-Blanc), und 
sogar die Grajischen Alpen sind nicnts weiter 
wie unfruchtbare und fast unbewohnte Eisfel- 
der. 

Die Savoyischen Alpen, das Massif de la 
■V'annoise. die Cottischen Alpen und besonders 
die der Dauphiné sind diejenigen, mit denen 
wir uns hier beschàftigen. Die letzteren umfas¬ 
sen zwülf Hauptgebirgsgruppen, nàmlich : 
Grande-Chartreuse, Belledonne, Grandes Rous 
ses, Pelvoux, Olan und Taillefer, Champsaur, 


Queyras und Parpaillon, Devoluy, Diois, Lans 
und Vercors, und zum Schluss das Bergmassif 
Entre-Drôme und Aygues und das von Ven- 
toux zwischen Aygues und Durance. 

Die Seealpen, mit denen wir uns demnachst 
in einem Artikel beschiiftigen werden, um 
schliessen, vom Standpunkt ihrer Kulturen aus 
betrachtet, die Départements der Seealpen, 
einen Teil der Basses-Alpes, Var, die Bouches- 
du-Rhône und den tieferen Teil von Vaucluse. 
Diese Gegend wird in der Hauptsache durch 
die Provençalischen Alpen, das Estérel, les 
Maures und die Berge von Sainte-Baume 
dûrchquert. 

Es wird in der Regel nicht bestritten, dass 
für die Kultur von geruchgebenden Pflanzen 
ein mildes Klima erforderlich ist, und in der 
Tat, eine sehr grosse Anzahl iitherischer Oele, 
die in fast tropischen Landern gewonnen wer¬ 
den, scheint diese allgemeine Annahme zu 
bestiitigen. 

Dank ihrer ganz einzigen Lage schien die 
Côte d’Azur, jener wunderbare Küstenstrich, 
der vor kalten 'Winden geschUtzt liegt und 
dauernd von einer wohhvollenden Sonne über- 
Hutet wird, in Frankreich so zu sagen das 
Monopol für die Gewinnung von Parfums zu 
besitzen. Nun ist es ja wnhr, dass die zarten 












.-,-2 — LA PARFUMERIE MODERNE 


Blumen unter keinem rauheren Himmel fort- 
kommen würJen, eine grosse Anzahl lebens- 
kriiliiger Pllanzen aber scheint die hochste 
Kntwickelung in niichster Niihe des ewigen 
Schnees und auf Getilden, die selbst wiihrend 
vier Monatenim .labre unter der weissen Decke 
verborgen liegen, zu erhalten. 

Das auf die denkbar kürzeste Zeit be- 
sehrankte Wachstum der Pflanzen scheint kost- 
barere Produkte zu ergeben, weil sie auch 
seltener sind. Düiwgesiit sind in jenen hohen 


aus je 75 Kilo grünen Krautes, wahrend in 
einer Hohe von 2000 Mcter 180 Kilo einer 
kleinen, niedercn, schwiichlichen, zerstreut 
wachsenden Pflanze mit Mühe i Kilo aiheris- 
chen Oeles, von unvergleichlichem Parfum, 
ergeben. 

Ausser dem Lavendel Mont-Blanc liefem 
die Grossen Alpen dem Parfümeriefabrikanlen 
Thymianül, Quendelol, Ysopol, Origanül, die 
aile an Qualitat den im TieHande gewonnenen 
weit überlegen sind. 



Le Rateau d'Aussois. 


Regionen die Pllanzen und auch ihr Blatter- 
schmuck ist karg, doch erzeugen sie ein tadel- 
loses atherisches Oel, wenn auch nur in ganz 
geringer Menge. Dortunten aber in der Sonne 
im Ueberflusse der Lebenstatigkeit, geben die 
gleichen Pllanzen eine reichliche Menge iithe 
rischen Oeles von keiner besonders hervorra- 
genden Qualitat. 

Die treffendste Illustration giebt ohne Zwei- 
fel der Lavendel. Gross, kràftig, buschig, giebL 
er in den niederen, sonnigen Regionen ein 
Kilo einer mitteliT.assigen Essenz (SpiekOl) 


Auch der Likorlabrikant Kndet in den PUan- 
zen jener Gebirgshohen wertvolle Hilfsmiiiel. 
Die ersten Krautersammler in diesen unwirt- 
lichen Gegenden waren Monche aller Orden, 
und sie hatten es verstanden, die besten Pflan^ 
zen auszuwahlen und aus deren Safie und 
dem Berghonig krâftige, herzstarkende Ge- 
triinke anzufertigen, die liingst bei dem gros¬ 
sen Publikum als wohlschmeckende Likdre 
beliebt sind. 

Vermoge dieser Alpenkrauter erzeugen die 
Likor fabrikanten Frankreichs gegenwartig 












LA PARFUMERIE MODERNE ■■ ,V.) 


Likôre, die nirgends auch nur anniihernd er- 
reicht werden undeinen Weltruf geniessen. 

Die Schafgarbe (Genepi) der Gletscher mit 
so kosllichem Aroma wird swischen 2000 und 
2400 Meter Hohe geerntetund ihr mit Gefah- 
ren verknüpftes Einsammeln ist nicht ohne 
Zauber fur den kllhnen Aelpler. Die grosse 
AbsinthstauJe war in den letzten Jahren der 
Gegenstand eines selir regen Handels ; ebenso 
die Enzianwurzel, der Wachholder und die 
Heidelbeere. 

Die Alpenfrüchte haben gleichfalls einen 


liegenden Gegendon gewonnen werden. Ihrc 
Zubereitung ist sehrheikel undverlangt beson- 
dere Vorkehrungen, indem die zerquetschte 
Frucht einen ziihtiüssigen, triihen Saft giebt, 
den man nicht aulhellen kann,es sei denn.dass 
man ihn in das Anfangsstadium der Gahrung 
eintreten liisst, letztere aber muss man recht- 
zeitig unterbrechen. dà sich sonst aller Zucker 
in Alkohol verwandelt. Sowohl der rohe Saft. 
das lieisst ein solcher, der keine Spur von ei- 
nem Eintritt in die Giihrung aufweist un haupt- 
siichlich in der Zubereitung von Speiseeis, 







Vallée de Beaufurt. 


aromaiischen Wohlgeschraack,der den Früch- 
ten der Ebene abgeht. Der Apfel, die Birne, 
werden gewohnlich als frisches Ohst verschickt, 
die Quitte und die Pflaume als Fruchtfleisch 
oder Eingemachtes, die Himbeere, Johannis- 
beere, Erdbeere, die wilde Kirsche als Saft 
oJer .Syrup. Die Vereinigten Staaten von Ame- 
rika sind Hauptabnehmer dieser verschiedenen 

Erzeugnisse. 

Die Herstellung von Fruchtsaften für Syrupe 
ist sehr bedeutend in diesen Hochregionen, da 
sie einen grosseren Wohlgeschmack.'besitzen 
wie diejenigen, welche von Früchten in tiefer 


Sorbett und Gelées Verwendung lîndet, als 
auch der Saft, der von den inneren Gehauscn, 
den eiweisshaltigen HestanJteilen und schwam- 
migen Zellsubstanzen (Parenchym) befreit 
ist, wird ohne einen antiseptischen Zusatz 
nach demPasteurisieren, aufbewahrt. Gcwissc 
Fabrikanten concentrieren diese Eruchtsalie 
im luftleeren Raum bis zu 35 Grad Baume,was 
ihren Versand ohne besondere N'orsichtsniass- 
regeln bei verkieinertem Volumen zuliisst. 

Auch die Drogenbranche, die Arznei-und 
Kriiuterkunde verdankt den Grossen Alpen die 
Alpenlinde, den Lavandel,dieTannenknospcn, 









LA PARFUMERIE MODERNE 


das wilde Veilchen, das Stiefmütterchen, den 
Gamander, den Ehrenpreis, die Holunderblü- 
then, die Salbei, den Rainfarn, und noch eine 
ganze Reihe anderer Vertreter des Pflanzen- 
reiches, deren Erwiihnung zu weit führen wlir- 
de. Auch den Kirsch-Loi beer wird man bald 
unter den letzteren aufzulühren haben, da die 
neuerdings durch die Baumschule von Gap 
gemachten Versuche hinsichtlich seiner Accli- 
matiiierung in den besagten Regionen schon 
ausserordentlich befriedigende Resultate gege- 
ben haben. 

Eine besondere Anführung verdienen auch 
noch die behordlichen Unterstützangen, die 
dem Alpengebiete zugestanden werden behufs 
wissenschaftlicher Forschung, Anpflanzung, 


Sàmlingen, Acclimatisierungen etc. Die Stadt 
Gap, wie bereits aus dem oben Gesagten her- 
vorging, hat eine Baumschule ins Leben geru- 
fen und damit einen Alpengarten verbunden, 
zum genauen Studium der Landesflora, ein 
Beispiel, das Nachahmung verdient. 

Die Bevolherung dieser hochgelegenen Ge- 
geriden nimmt regen Anteil an den Umwâlzun- 
gen in den einschlagenden Industrien, und es 
unterliegt keinem Zvveifel, dass mit der fort- 
schreitenden genauen Kenntnis der Erzeugois- 
se bald überall die modernsten Verfahren zur 
Gewinnung der aromatischen Grundstoffe in 
-Anwendung homme n. 

G. E. Otto. 




NÉROLI ET fleurs D’ORANGER 




Depuis 1907 on paraît se préocuper sérieuse¬ 
ment, en Tunisie, du développement qu’il con¬ 
viendrait de donner à la culture de l’oranger- 
bigaradier et de l’installation d’usines d’essais 
pour la distillation de lafleur d’oranger, indus¬ 
trie qui, comme on le sait, constitue une 


cette exploitation rémunératrice et d’éviter 
autant que possible, comme cela s’est déjà 
produit à maintes reprises dans, l'industrie des 
parfums, l’ingérence des industriels allemands 
et anglais qui canalisent ainsi à leur profit des 
sources d’importants bénéfices. Les débouchés. 



CliîSÈ (( Par!umer:e Moderne n. 

Vue Générale de Grasse. 


branche importante de la parfumerie en Pro¬ 
vence. La région de Nabeul accidentée et 
abritée paraît très favorable à la culture des 
Citrus, comme du reste de la plupart des plan¬ 
tes et fleurs à parfum du sud de la France. 11 
convient aux capitaux français de se réserver 


notamment des essences et eaux de fleur d’oran¬ 
ger, peuvent être considérablement augmentés; 
l’exportation en Angleterre se chiffrait en 
1906 par plus de 3 millions de francs. 

En France, la zone de l’oranger est circons¬ 
crite à la Basse-Provence et c’est dans le 












— LA PARFUMERIE MODERNE 


département des Alpes-Maritimes que l’on 
exploite l’oranger pour la production des 
essences. Les principaux centres producteurs 
sont par ordre d’importance : Vallauris, Golfe 
Juan, Le Cannet, Le Bar, Nice, Saint-Laurent, 
Antibes, Biot, Saint-Jeannet, Mougins, Gattiè- 
res, Gaude, Cannes, Vence, Saint-Paul et la 
Colle. Les environs de Nice cultivent plutôt 
l’oranger doux, le citronnier se trouve dans la 
région de Menton, et Vallauris est le centre de 
l’oranger amer, bigarade, le plus important 
pour la parfumerie. 

La statistique indique, pour la seule 
commune de Vallauris, Golf^e-Juun compris, 
une production annuelle de 85o.ooo kil. de 
fleur d’oranger; viennent ensuite Le Cannet 
avec aéo.ooo kil., Le Bar avec 200.000 kil., Nice 


Les prix de la fleur d’oranger ont subi de 
notables variations. En 1878, le prix descendit 
jusqu’io.35 lekilog.; en 1880, à 0.60; en 1889, 
les cours remontèrent à i franc; en 1888, à 
i.Go; en i883, on vendit le prix exceptionnel 
de 3 fr. le kilog. Les cours retombèrent avec 
les meilleures récoltes. Ces années dernières, 
la production étant toujours médiocre à cause 
des maladies de l’orar.ger et des circonstances 
atmosphériques peu favorables, les prix sont 
restés élevés, et il faut prévoir pour 1909 un 
cours de 1.70 et même 2 francs, correspon¬ 
dant à une valeur du Néroli de près de 
1.000 fr. le kilog. 

On peut prévoir des cours beaucoup plus 
bas, si la culture de l’oranger-bigaradier s’étend 
en .Algérie et en Tunisie. 



avec 180.000 et ainsi en décroissant jusqu’à la 
localité de la Colle qui produit en moyenne 
’i 3.000 kil.; Le total de la production pour le 
département des Alpes-Maritimes atteint 
1 .225.000 kil., en bonne année on peut récol¬ 
ter 3 millions de kilogs de fleur d'oranger. 
Cttie année il ne faut compter, après l’hiver 
rigoureux que nous venons de subir, que sur 
une demi-récolte soit 1.5oo.ooo kil. 

La Parfumerie de Grasse absorbe les trois 
quarts de la récolte ; le restant est travaillé à 
Cannes, Vallauris, Golfe-Juan. Les industriels 
sont approvisionné par des commissionnaires 
ou des courtiers qui font leurs livraisons de 
très bonne heure. Dès 1904 une coopéra¬ 
tive groupant 1.200 producteurs, récoltant 
i.Soo.ooo kil. de fleur, d’oranger, s’est consti¬ 
tuée pour traiter avec les parfumeurs. 


Le bigaradier à fruits amers, qui produit la 
fleurdite Bouquetier, petite et très odorante.'res- 
semblant à la Heur du jasmin, est préféré pour 
son rendement et sa finesse aux variétés 
grosses et demi-grosses. L’oranger doux n’est 
pas utilisé pour la fabrication de l’essence de 
Néroli. Les branchages, les feuillages et les 
fruits verts sont soumis également à la distil¬ 
lation et donnent de l’essence dite Petiigrjin. 
f.’essence obtenue du Brout, c'est-à-dire des 
jeunes branches enlevées par la taille, sert à 
préparer ou plutôt falsifier des produits où 
seul le Néroli devrait entrer. 

Les quantités de branchages et feuilles mises 
en reuvre dépendent de la situation du mar¬ 
ché du Néroli, et de la fleur d’oranger. Elles 
sont en moyenne de 1.5oo.000 kil., payées à 
raisonde 10 fr. les 100 kil. 11 en faut environ 












PARFUMERIE MODERNE 



5 oo kil. pour produire i kîl. d’essence de petit- 
grain. Cette essence, produite exclusivement 
du bigaradier, est infiniment supérieure aux 
essences exotiques et pour la fabrication des¬ 
quelles les branches de toutes les variétés de 
citrus sont utilisées. 

I.es fruits cueillis à l'approche de la ma¬ 
turité sont zestés, l’écorce donne par expres¬ 
sion l’essence d’orange amère ou bigarade, ou 
l’essence d’orange douce ou Portugal selon le 
cas. Les écorces séchées sont, en outre, l’objet 
de transactions importantes ; on récolte les 
fruits au moment où ils commencent à jaunir; 
en décembre-janvier ; on enlève l’écorce en 
lanières, désignées à Grasse sous le nom de 
coulanes, lesquelles sont ensuite séchées et 
livrées à la droguerie, l’herboristerie, la phar¬ 
macie, la distillerie, etc. Les fruits destinés à 
cette fabrication 
sont payés 5 à 
6 fr. les too ki- 
logr. Dans les 
Alpes - Mariti¬ 
mes, l’utilisa¬ 
tion annuelle se 
chitfrc par une 
moyenne de 
z.Soo.ooofrjits, 
dont Soo.oôo 
oranges douces. 

On retire envi.?^ 
ron 120.000 ki- 
logr. d’écorce. 

Ce genre d’in¬ 
dustrie s’exerce 
principalem ent 
à Nice. 

Mais la Heur 
du Bigaradier 
Bouquetier d c 
Nice est seule utilisée pour la production du 
Néroli authentique. On récolte les fleurs en 
avril et mai, tous les deux jours, soit à la main 
pour les essences de haut prix et en prenant les 
fleurs bien épanouies, soit en recevant la ré¬ 
colte sur des draps ou des bâches. Une bonne 
ouvrière, payée i fr. 5 o par jour, peut récolter 
dans une journée lo kilogs de fleurs, lesquelles 
sont ramassés soigneusement, mises en sacs et 
livrées à l’industriel qui doit les utiliser immé¬ 
diatement ou les étendre pour éviter la fermen¬ 
tation qui se produit très vite et détruit tous 
les produits aromatiques de la fleur. 


Cueillette de la 


Le rendement annuel d’un hectare de bigara¬ 
diers varie de 2 . 5 oo à 4.000 kilogs de fleurs, 
selon l’âge des sujets. Les i .000 kilogs de feuil¬ 
les donnent de 2 à 3 kil. de;?e/î/g^rai’n, le même 
poids de fleurs fourni i kil. 200 de néroli. Au dé¬ 
but, quand la fleur est peu avancée en maturité, 
le kilogramme de fleurs donne 70 centigrammes 
de néroli, plus tard, du 10 au 3 i mai, on peut 
obtenir i gr., i gr .,5 d’essence par kilog. 

Le néroli n’est pas le seul revenu du distilla¬ 
teur. Dans l’alambic on verse avec la fleur, en 
chargeant la chaudière, environ i 5 litres d’eau 
par 10 kil. de fleurs. Cette eau revient à peu 
près en totalité, au sortir du serpentin, c’est 
Veau de Jleurs d’oranger ordinaire qui est ven¬ 
due de 1,25 à i, 5 o le kil. La Pharmacopée Belge 
a prévu la fabrication par le pharmacien d’une 
eau aromatique par agitation d’essence de né¬ 
roli avec de l’eau 
distillée. Maints 
fabricanisétran- 
gersont préparé 
dans ce but des 
essences misci¬ 
bles dans l'eau, 
mais 1 e résul¬ 
tat n’a pas lé- 
ponduà l’attente 
générale, les 
eaux, ainsi pré¬ 
parées,n’ont que 
de très loin l’a¬ 
rôme dé.icieux 
del'eau distillée, 
etcette pratique 
n’a aucun suc- 

Pour obtenir 
fleur d’oranger. le néroli, on ver¬ 

se dans l’alam¬ 
bic poids égal d’eau et de fleurs, l’eau et l’es- 
cence sortent en même temps du serpentin. 
L’essence dont le poids spécifique n’est que 
0,870 à 878 reste à la surface (1). On l’aspire à 
l’aide d’une petite pompe et la verse dans les 
récipients disposés pour la recevoir; ce sont 
des flacons de cuivre qui la conservent à l’abri 
de la lumière. L'eau de fleur est versée dans 
de grandes cuves en cuivre étamé ou piles ayant 
ordinairement une contenance 20 à 22 hectoli¬ 
tres. Le néroli entre surtout dans la composi¬ 
tion de l’eau de Cologne où on le remplaçe, 
pour les produits bon marché par l’essence de 


La récolte dure environ vingt jours, pendant 
lesquels la distillation ne s’arrête ni jour ni 
nuit. Le retard considérable de la floraison di¬ 
minuera, encore cette année, le temps disponi¬ 
ble pour ce travail, un dicton local dit, en effet : 
Récolte qui commence tôt finit tard, récolte qui 
commence tard finit tôt. 


(i) Le néroli contient des terpènes (limonène) du 
linalool, de l’anthranylate de méthyle, de l’indol 
du scatol et des constituants inconnus, sa compo¬ 
sition est très variable, selon la provenance des 
fleurs : le neroli de la région de Vence, par exem 
pie, lasise quelquefois déposer au mélange réfricé- 
rant des cristaux d’anthranylate de m., alors oue 
les autres nérolis restent entièrement liquides ^ 












LA PARFUMERIE MODERNE 


petitgrain ou l’essence de néroli artificielle, 
dont la base est la proportion alcoolique de 
cette même essence de petitgrain. L’essence 
de néroli bigarade est généralement falsifiée 
avec des produits similaires des espèces du 
même genre botanique on citrus. Ces additions 
sont à peu près impossibles à constater. La 
réaction suivante peut donner quelques indi¬ 
cations : 

Verser cinq gouttes d’essence dans un ti.be à 


l’essence d’orange, mais avec l'acide, le petit¬ 
grain est jaune orange clair, alors que le Por¬ 
tugal de l'écorce est jaune citron. 

IJEssencc de fleur d’oranger obtenue par des 
dissolvants volatils est maintenant labriquée 
sur une grande échelle, elle fait une concur¬ 
rence sérieuse au néroli obtenu par distillation, 
à cause de sa fraîcheur d’arôme et de 1 identité 
absolue de son odeur avec cellede la fleur fraî¬ 
che, alors que celle du néroli est toute diflé- 



Cticht II Pirtumerie Modenu » 

Une distillerie au milieu des orangers. 


essai, ajouteri c.c. d’acide chlorhydriquepuret 
agitera froid. La couleur passe du jaune citron 
au rouge brun, au bout d’une minute ajouter 7 
à 8 c.c. d’alcool à 90" la coloration, suivant le 
produit essayé, vire au jaunâtre et passe rapi¬ 
dement au rose si l’on a affaire au néroli biga¬ 
rade vrai. Elle tourne au jaunâtre et passe au 
rose franc si l’on a affaire au néroli portugal, 
de plus le néroli bigarade est jaune orange en 
présence de l’acide, alors que le néroli portugal 
est brun rougeâtre. Le petitgrain reste incolore 
après addition d’alcool, il en est de même avec 


rente. Son emploi est maintenant courant dans 
de nombreuses préparations et il n’est pas dou¬ 
teux qu’il s’étende de plus en plus. 

Terminons cette étude succincte en disant 
qu’un bigaradier n’est en plein rendement qu'à 
l’âge de 10 à i 5 ans, il est planté après six ans 
de pépinière, en pleine terre, greffé après deux 
ans, sa complète vigueur n’e't obtenue qu’après 
quatre ou cinq ans; il rapporte alors 14 à iti 
kilogs de Heurs par pied, soit 3 . 5 oo kilogs à 
l’hectare. 

Henri Bi.in. 


LES ESSENCES EN THÉRAPEUTIQUE 




Les Propriétés de la Reine des Prés 

La reine des Prés ou Vignette a une fleur 
dont les habitants de la ]campagne se servent 
pour préparer des tisanes. On fait des infu¬ 
sions avec 10'à 20 grammes de ces fleurs par 
litre d’eau.Son action serait tonique, exciterait 


la sudation et la diurèse, c’est-à-dire la quan¬ 
tité émise des urines. Dans les fièvres,en géné¬ 
ral et les rhumatismes en particulier, la Reine 
des Prés aurait du succès. 

Dans cette fleur, existe en effet, l’acide sali- 
cylique dont les propriétés antifébriles et anti- 
rhumatismales sont bien connues. 














5« — LA PARFUMERIE MODERNE 


Préparée chimiquement c’est une poudre 
blanche cristalline de saveur sucrée et un peu 
irritante. A cause de son action caustique sur 
la muqueuse de l’estomac,on utilise surtout un 
des sels de cet acide : le salycilate de soude. 

.A l'extérieur, l’acide salycilique détache la 
couche cornée de l'épiderme quand on l'appli¬ 
que sur la peau. Il fait partie de tous les cori- 
cides dont voici une formule : 

.Acide salicylique . i gramme 

Acide lactique- i — 

Collodion. 20 

Le salicylate de soude à la dose de 6 à 8gr. 
par jour combat les fièvres, le rhumatisme, 

l’accès aigu de goutte. Son action antiseptique 
le fait prescrire dans les suppuiations du rein 
ou de la vessie, dans la calculose biliaire ; il 
excite la sécrétion de la bde et s’oppose à l’in¬ 
fection des canaux du foie. 

On le prescrit par paquets dans de la bière 
qui masque son amertume ou dans la potion 
suivante : 

Salicylate de soude. 6 grammes 

Bicarbonate de soude... 2 

.'^irop de gomme. 80 — 

Rhum. 10 — 

Par cuillerée à soupe d’heure en heure. 
Parmi les autres dérivés de l’acide salicylique 


il faut citer encore le salol qui se donné dans 
les inflammations de la vessie en cachets de 
O gr. 5 o deux par jour. 

C’est un salicylate de phénol qui se décom¬ 
posé ainsi dans l'intestin. Le salicylate de bis¬ 
muth combat les diarrhées (4 à 8grammes par 
jour en cachets). 

Le salicycate de méthyle est versé deux fois 
par jour à la dose de 5 o à 100 gouttes sur de 
la gaze, recouverte d’un imperméable et appli¬ 
qué sur les articulations atteintes de rhuma¬ 
tisme. 

C’est un remède externe. Concurremment 
on fait avaler du salicylate de soude dont on 
réduit la dose à 4 grammes par jour. Dans le 
lumbago on calme les douleurs avec des onc¬ 
tions avec le mélange que voici : 

Salicylate de Méthyle.. 10 grammes 

Chloroforme... 5 — 

Baume tranquille . lao — 

On trouve à l’état de naturel ce sel dans l’es¬ 
sence de 'Wintergreen. Enfin les composés 
salicyliques augmentent en nombre avec les 
progrès de la chimie. Je citerai le salicylate de 
quinine, la salipyrine ou salicylate d’antipy¬ 
rine ; le salophère et beaucoup d’autres encore 
qui ont une action antithermique. 

Journal de la Santé 


DEUXIÈME CONGRÈS INTERNATIONAL 


pour la Répression des Fraudes concernant les Denrées alimentaires 
les Produits chimiques, les Matières premières de la Droguerie, les Huiles essentielles et Matières arcmatiques 
les Eaux minérales. (PARIS, Octobre 1909). 


Sous le haut patronage de 
Monsieur RUAU, Ministre de l’Agriculture; 
Monsieur le Ministre de l’Intérieur, Prési¬ 
dent du Conseil ; 

.Monsieur le Ministre du Commerce ; 
Monsieur le Sous-Secrétaire d’Etat de la 
Cuerre ; 

Monsieur le Président du Conseil Municipal 
de la "Ville de Paris : 

.Monsieur le Président du Conseil Général du 
Département de la Seine. 

COMITÉ D'HONNEUR 

Présidents : 

MM. le Dr d’Arsonval, Membre de l'Institut 
et de l'Académie de Médecine; Pro¬ 
fesseur au Collège de France. 

Paul B01.0, Conseiller du Commerce 
extérieur de la France; Délégué géné¬ 
ral de la Société universelle de la 
Croix-Blanche de Genève. 


MM. le Dr Bouchard, Membre de l’Institut et 
de l’Académie de Médecine; Profes¬ 
seur à la Faculté; Médecin honoraire 
des Hôpitaux. 

le Dr J.-B.-A. Chauveau; Membre de 
l’Institut de l’Académie de Médecine: 
Professeur au Muséum. 

J. Dupuv, Sénateur, ancien Ministre de 
l’Agriculture. 

Decker-David, Député du Gers, Prési¬ 
dent du Groupe agricole h la Chambre 
des Députés. 

le Dr Armand Gautier, Membre de l'Ins¬ 
titut et de l’Académie de Médecine ; 
Professeur à la Faculté de Paris. 

Maquenne, Membre de l'Institut ; Profes¬ 
seur au Muséum d’Histoire naturelle. 

Mascuraud, Sénateur. 

Mirman, Directeur des Services d’Hv- 
giène et de l’Assistance publique au 
Ministère de l’Intérieur. 

le Dr Regnard, Membre de l’.Académie de 
















LA PARFUMERIE MODERNE 


Médecine; Dire.teur de l'InstitJt na¬ 
tional agronomique. 

.M.M. le D'" Roux (Emile), Membre de l'Institut 
et de l’Académie de Médecine ; Direc¬ 
teur de rinstitut Pasteur. 
leDrTHOiNOT (L.^, Professeur à U Fa¬ 
culté de Médecine ; Inspecteur général 
des Services techniques d’Hygiène. 
Vaii.lard, Membre de l'Académie de 
Médecine; Professeur au Val-de Grâce. 
ViUER (Dr.), Sénateur, ancien Ministre 
de l’Agriculture ; Président de la So¬ 
ciété Française d'encouragement à 
l'Industrie Laitière. 

COMITÉ EXÉCUTIF 

(Bureau) 

Frésident : 

M. le Dr Bordas, Professeur suppléant au 
Collège de France; Directeur des l.a- 
boratoires du Ministère des Finances; 
Membre du Conseil supérieur d’Hy¬ 
giène publique de France.' 
Vice-Président : 

M. Eug. Roux, Doctéur ès-sciences, Chef 
du service de la répression des fraudes 
au Ministère de l’Agriculture ; Membre 
du Conseil supérieur d’Hygiène publi¬ 
que de France. 

Secrétaire Général : 

M. Ch. Franche. 

Secrétaires : 

.MM. Cai.vet, Chimiste en chef du l.aboraioirc 
central du Ministère des Finances. 

Bruno, Chimiste en chef du Laboratoire 
central du service de la Répression des 
fraudes au Ministère de l’. 4 griculture. 
Trésorier : 

.M. Maurice Rivière. 

P R E y\ I K R E S F. C 1 1 O .N 
Technologie Alimentaire 
Président : 

.M . .Muntz, Membre de l’Institut, Professeur- 
Directeur des Laboratoires de Chimie 
de l'Institut national agronomique de 
Paris. 

Vice-Présidents : 

M.M. G. Bertrand, Professeur à la F'acuitc 
des Sciences et Chef de service à 
l’Institut Pasteur. 

J. Cahen, Secrétaire de la Chambre Syn¬ 
dicale de l’Industrie des Conserves ali¬ 
mentaires de F'rance. 

Gazelle, Secrétaire général de la Société 
des Viticulteurs de France. 

Paul F'orsans, Président du Syndicat 
national du Commerce en gros des 
Vins, Spiritueux et Alcools de France. 


MM. Gayon, Correspondant de l’Académie des 
Sciences ; Doyen honoraire de la Fa¬ 
culté des Sciences de Bordeaux. 

G. Gérald, Député de la Charente. 
Gervais (Paul), Vice-Président de la 
Société des Viticulteurs de France. 
Karcher, Président de la Chambre Syn¬ 
dicale des Brasseurs de Paris. 

Liouvii.le, Secrétaire général du Syndi¬ 
cat national de Viticulture de F'rance. 
Gaston Mesier, Sénateur, Président de 
la Chambre Syndicale des Chocolaiiei s. 
Prevet, Président de l’Union des Syndi¬ 
cats de l’.Alimenialion en gros de 
F'rance. 

Reonaui.t-Dksroziers, Membre de la 
Chambre de Commerce de Paris. 
Rouviek, Sénateur des Charentes. 
Secrétaires : 

M.M. Ch. Girard, Chef des Travaux pratiques 
à l'Institut natio.nal agronomique. 
Rucques, Chimiste-expert des Tribunaux. 
Secrétaires adjoints : 

iMM. Goupil, Préparateur au Collège de F'rance. 
Jacomet, Chimiste principal au Labora¬ 
toire central du Ministère des Fi¬ 
nances. 

Lucas, Ingénieur-agronome. 

Muttelet, Docteur ès-sciences. Chi¬ 
miste au l.aboratoire central de la Ré¬ 
pression des fraudes. 

Touplain, Chimiste principal au Labo¬ 
ratoire central du Ministère des Fi- 

Vrroux, Chimiste au Laboratoire central 
de la Répression des fraudes. 

DEl \IK.MK SEC l'IO.N 
Hygiène 
Président : 

M. le Dr Landouzy, Membre de l'Academie 
de Médecine; Professeur-Doyen de la 
F'aculté de Médecine de Paris ; mem¬ 
bre du Conseil supérieur d'Ilygiene 
publique de F'rance. 

Vice-Présidents . 

.M.M. le Dr Raphaël Blanchard, Membre de 
l'Académie de Médecine; Professeur a 
la Faculté de .Médecine, 
le Dr CAt.METTE, Membre correspondant 
de l’Académie des Sciences et de l'.Aca- 
démie de Médecine; Directeur de l’Ins¬ 
titut Pasteur de Lille; .Membre du 
Conseil supérieur d'Hygiène publique 
de France. 

le Dr CouRMONT (J.), Professeur d'Hy¬ 
giène à la Faculté de Médecine de Lyon; 
Membre du Conseil supérieur d'Hy¬ 
giène publique de France. 





LA PARFUMERIE MODERNE 


r.o 


MM. le D'' Lk.moi.nk, Médecin principal de i'" 
classe; Professeur d’Hygiène militaire 
à l’Ecole d’application du Service de 
Santé au Val-de-Grâce ; Membre du 
Conseil supérieur d’Hygiène publique 
de France. 

le Dr Ogikr, Docteur ès-sciences ; Direc¬ 
teur du Laboratoire de Toxicologie de 
la Préfecture de Police ; Membre du 
(ionseil supérieur d'Hygiène publique 
de France. 

le Dr PoTTEviN, Secrétaire du bureau in¬ 
ternational d’Hygiéne ; Auditeur au 
Conseil supérieur d’Hygiène publique 
de France. 

Secrétaires : 

.MM. le Dr Albah.vry, Docteur ès-sciences. 

le Dr G. Broi ardei.. Médecin des Hôpi¬ 
taux; Auditeur au Conseil supérieur 
d’Hygiène publique de France. 

Kohn-Abrest, préparateur au Laboratoire 
de Toxicologie de la Prélecture de 
Police. 

le Dr Lortat-JACOB, Chef de clinique à 
la Faculté de Médecine de Paris. 

TROISIÈME SECTION 

Matières premières de la Droguerie. — Huiles 
essentielles et Matières premières Aromatiques. 
— Produits Chimiques. — Eaux Minérales. 

Président : 

.M. Guignard, Membre de l'Institut; Direc¬ 
teur del’Ecolesupérieurede Pharmacie; 
Membre du Conseil supérieur d’Hy¬ 
giène publique de France. 

Vice-Présidents : 

MM. Ed. Bonjean, Chef du Laboratoire et 
Membre du Conseil supérieur d’Hy¬ 
giène publique de France. 

Chenai., Industriel, à Paris. 

Darasse, Président du Syndicat général 
de la Droguerie française. 

FIcre, Président de la Chambre syndicale 
du Commerce et de l’Industrie des Eaux 
minérales naturelles et Etablissements 
thermaux. 

Grimbert, Professeur à l’Ecole supérieure 
de Pharmacie; Directeur de la Phar¬ 
macie Centrale des Hôpitaux. 

E. Perrot, Professeur de Matière médi¬ 
cale à l’Ecole supérieure de Pharmacie 
de Paris. 

Pii.i.ET, Président du Syndicat central 
des Huiles essentielles et Matières pre¬ 
mières aromatiques. 

Secrétaires : 

MM. Fayolle, Chef de Laboratoire à l’Ecole 
supérieure de Pharmacie de Paris, 


Expert près les Tribunaux de la Seine. 
M. Kling, Docteur ès sciences. Chef des 
Travaux pratiques à l’Ecole de Physi¬ 
que et Chimie de Paris. 


Avec la persévérance et la sagacité qui carac¬ 
térisent les conceptions puissantes, la Croix- 
Blanche DE Genève poursuit activement la réa¬ 
lisation de son œuvre humanitaire. 

Au lendemain du Congrès de Genève (septem¬ 
bre 1908), premier acte de la tétralogie qu’elle 
avait instituée en vue de la répression des 
fraudes, à la fois sauvegarde de la santé publi¬ 
que et protection du commerce honnête, elle 
provoquait (Bruxelles 7-9 décembre 1908', une 
Conférence consultative, tendant à la réglemen¬ 
tation d.; la fabrication de lu saccharine et h la 
suppression effective de son e.uploi dans l’ali¬ 
mentation ; cette conférence, à laquelle 1 3 Etals 
étaient représentés, détermina la constitution 
immédiate d'un Bureau ijiternational destiné à 
servir d’intermédiaire entre les gouvernements 
et la Croix-Blanche pour la réalisation prati¬ 
que de son projet. 

Dans le même temps, elle créait une publi¬ 
cation mensuelle, les Annales des Falsifications 
avec la pensée de réunir en cet organe spécial 
les travaux de science pure et de technologie 
industrielle, les documents d’ordre juridique, 
administratif et législatif; en un mot toutes les 
données susceptibles de répondre aux besoins 
a"tuels des Producteurs-commerçants aussi bien 
qu’à ceux des Experts. Ces prévisions étaient 
justifiées, puisque quelques mois ont. uiTi pour 
que soit assurée à la Croix-Blanche une colla¬ 
boration sans cesse croissante de tous ceux qui, 
avec elle, voient dans la répression îles fraudes 
une œuvre de haute moralité. 

Aujourd’hui, toujours constante dans son as¬ 
piration à grouper en une action commune les 
efforts des représentants autorisés de la Science, 
du Commerce, de l’Industrie et des Services 
administratifs, elle convie toutes les compé¬ 
tences intéressées au deuxième Congrès Inter¬ 
national pour la Répression des Fraudes con¬ 
cernant les Denrées Alimentaires, les Produits 
Chimiques, les Matières premières de la Dro- 
guerie, les Huiles essentielles et Matières aro¬ 
matiques, les Eaitx Minérales. 

Lors de son Assemblée générale de clôture, 
le Congrès de Genève a décidé que ce deuxième 
Congrès de la Croix-Blanche tiendrait ses 
assises à Paris, en 1909, et que la mission de 
procéder à son organisation serait confiée au 
Bureau de la Délégation française. 

C’est donc au nom du Comité d’organisation 
que nous avons le plaisir de vous inviter à 
prendre part aux travaux du Congrès de Paris 
qui tiendra ses séances dans la première quim 
zaine du mois d’octobre 1909 et dont l’objet 






LA PARFUMERIE MODERNE ' ' — <!l 


est de continuer l’œuvre du Congrès de Genève 
par l’examen, au double point de vue de la 
loyauté commerciale et de la santé publique, 
des opérations et des pratiques que les produc¬ 
teurs et les commerçants jugent nécessaires 
pour répondre à la fois aux besoins de la 
fabrication et aux exigences du consommateur. 

Deux sections ont été prévues à cet eflét en 
ce qui concerne les matières alimentaires; 

ire Section : Technologie Alimentaire, consti¬ 
tuée par les producteurs et les commerçants 
soucieux de soumettre leurs desiderata à l’ap¬ 
préciation des Hygiénistes. 

2* Section : Hygiène Alimentaire, dont les 
membres auront fonction d’examiner les pro¬ 
positions de la iro Section et de formuler sur 
chacune un avis motivé qui servira de hase 
aux discussions et aux décisions des Assemblées 
générales. 

Une Sme Section comporte le programme 
tout spécial des matières premières de la Dro¬ 
guerie, Huiles essentielles et Matières aroma¬ 
tiques, Produits chimiques et Eaux Minérales. 
Sa composition mixte — Industriels ou Impor¬ 
tateurs et Techniciens réunis — réalise en quel¬ 
que sorte la synthèse des Congrès de la Croix- 

Bu.tNCHK, 

Pour l’élahoration de cette méthode de 
travail, nous avons été heureux de rencontrer 
une collaboration étroite et dévouée de tous 
les groupements professionnels français, sans 
exception, dont le précieux concours ne saurait 
être que des plus favorables à l'œuvre du Con¬ 
grès. C’est ainsi que les Délégués- Rapporteurs 
dont le rôle est de servir d’intermédiaires entre 
le Comité d’Organisation et les producteurs, 
ont été choisis par ces derniers et présentés au 
Bureau du Congrès qui, sans discussion, sans 
examen même, leur a ménagé un accueil égale¬ 
ment sans réserve. 

D’autre part, l’Etat et la Ville de Paris ont 
joint leur patronnage à celui des membres émi¬ 
nents du Comité d’Honneur et, de ce fait, des 
réceptions officielles seront inscrites au pro¬ 
gramme des travaux du Congrès qui sera ulté¬ 
rieurement adressé aux adhérents, auxquels 
nous pouvons dès maintenant assurer que tou¬ 
tes dispositions seront prises afin de procurer 
les commodités matérielles aux congressistes, 
notamment en ce qui concerne le logement 
pendant leur séjour à Paris, ainsi que les ré¬ 
ductions sur les prix du transport par les Com¬ 
pagnies de chemin de fer. 

Dans l’espoir de vous compter prochaine¬ 
ment au nombre des adhérents au Congrès de 

Paris, nous vous prions d'agréer, M.. les 

assurances de nos sentiments les plus distin¬ 
gués et dévoués. 

Hoi r i-e Burkau du Comité d’Org.\nis.\tion ; 

Le Secrétaire Général du deuxième Congrès 
de la Répression des Fraudes, Ch. FRANCHE. 


Prière d’adresser : 

I" Les adhésions et le montant des cotisa¬ 
tions à M. le Trésorier général, ili. place IVii- 
dôme, Paris. 

■JO Toutes les communications techniques ou 
demandes de renseignements à M. Ch. Fran¬ 
che, Secrétaire général du Congrès, ifi, place 
Vendôme, Paris. 

RÈGLEMENT 

Article premier. — Le deuxième Congrès 
international pour la répression des fraudes 
alimentaires et pharmaceutiques sera tenu à 
Paris, en octobre 1900. 

Art. 2. — Le Congrès comprend des Mem. 
bres donateurs, des Membres titulaires et des 
Membres associés. 

1“ Me.mbres donateurs. — Peut faire partie 
du Congrès au titre de donateur toute person¬ 
ne qui aura versé la somme d'au moins 100 
francs. 

Les .Membres donateurs prennent une part 
eflective aux travaux du Congrès et en reçoi¬ 
vent les publications. Leur nom figurera îi la 
tête de la liste des Membres du Congrès. 

2" Membres titit.aires. — Peuvent faire par¬ 
tie du Congrès au titre de .Membre titulaire 
toute personne et toute collectivité qui aura 
versé la somme de 20 francs. 

Chacune des collectivités inscrites nominati¬ 
vement à la catégorie des Membres titulaires 
peut être représentée par un ou plusieurs dé¬ 
légués : dans ce dernier cas, le montant de la 
cotisation de participation devra être acquittée 
pour chacun d’eux. 

Les Membres titulaires prennent une part 
effective aux travaux du Congrès et en reçoi¬ 
vent lès publications. 

3» Membres associés. — Peuvent être asso¬ 
ciés les personnes faisant partie de la tamille 
d'un Membre donateur ou titulaire (lemme, 
frères, sœurs, fils, etc.) qui auront versé la 
somme de 10 francs. 

Les Membres associés jouissent, au même 
titre que les Membres titulaires, de tous les 
avantages accordés par les administrations 
publiques sur le prix de transport. 

Ils ne reçoivent pas les publications du Con¬ 
grès, ne prennent part ni aux votes ni aux dis¬ 
cussions et ne peuvent faire des communica¬ 
tions. Ils sont invités aux fêtes et aux récep¬ 
tions officielles ; ils assistent aux séances. 

Art. 3. — Les reçus réguliers émanant du 
Trésorier et signés de lui assurent, seuls, l’ins¬ 
cription effective au Congrès, ainsi que la re¬ 
mise de la carte et des publications. Cette carte 
sera nécessaire pour pouvoir assister aux séan¬ 
ces et profiter des avantages faits aux Membres 
du Congrès. Les reçus provisoires délivrés 
par les Comités régionaux ou étrangers ne peu¬ 
vent en tenir lieu. 






LA PARFUMERIE MODERNE 


«2 

Art. 4. — En faisant parvenir leur cotisa¬ 
tions au Trésorier, 16 , place Vendôme, Paris, 
les Membres du Congrès devront indiquer lisi¬ 
blement leurs nom, prénoms, qualités et adresse 
et joindre leur carte de visite. 

Art. s. — En dehors des autres avantages 
(particulièrement intéressants pour ce qui con¬ 
cerne le prix des transports) et outre le volume 
des rapports préliminaires et des résumés qui 
leur sera distribué avant l’ouverture du Con¬ 
grès, les Membres donateurs et titulaires au¬ 
ront droit aux autres publications et aux comp¬ 
tes-rendus du Congrès. 

Art, 6. •— Les langues officielles du Congrès 
sont l’allemand, l’anglais, le français etl’italien. 

Dans chaque pays, les rapports à présenter 
au Congrès doivent être adiessés au Secrétaire 
de la délégation du dit pays avant le i 5 juin 
1909. 

Art. 7. — Le Congrès comportera ; 

io Une séance générale d’ouverture ; 

20 Des séances de sections pour la lecture et 
la discussion des rapports ; 

3 » Des séances générales préparées pour la 
discussion et l’approbation des rapports des 
sections ; 

40 Une séance générale de clôture ; 

50 Des excursions ; 

6“ Des fêtes et réceptions. 


Le programme définitif de l’emploi du temps 
sera publié ultérieurement. 

Le président de chaque séance a la police 
de l’assemblée ; il donne et retire la parole 
suivant les règles parlementaires. 

Art. 8. — Il ne sera pas accordé pour une 
lecture ou un discours plus de quinze minutes, 
et les orateurs qui prendront part à la discus¬ 
sion ne pourront parler plus de cinq minutes 
chacun. Les orateurs devront remettre le jour 
même, au secrétariat de chaque section, le ré¬ 
sumé manuscrit des observations qu’ils auront 
formulées en séance. 

Art. 9. — L’étude des questions qui seront 
soumises aux délibérations du Congrès est re¬ 
partie en sections. 

Le bureau de chacune tles sections sera nom¬ 
mé par la Commission d’organisation, mais il 
sera complété par les sections, afin d’adjoindre 
aux titulaires français des collègues étrangers. 

Chaque section résumera ses travaux sous 
forme de propositions ou de conclusions, qui 
seront présentées par écrit aux séances pléniè¬ 
res. Le droit d’amendement n’en reste pas 
moins entier, mais les discussions ne pourront 
s’ouvrir que sur des propositions écrites et 
transmises au bureau. 

Art. 10. — Dans sa séance de clôture, le 
Congrès désignera le siège de sa prochaine 
réunion. 




LE NOUVEAU TARIF DOUANIER DES ÉTATS-UNIS 




Voici, d’après Theamerican perfumeràe New- 
York, quelles seront les nouvelles taxes, si le 
nouveau bill Payne renaplace le fameux bill 
Dingley. 

Toutes les huiles essentielles, essences dis- 
tillées,et tout les produits mélangés en dérivant, 
toutes les compositions chimiques, mixtures 
sels et graisses qui ne sont pas stipulés spécia¬ 
lement aux paragraphes i et 2, payeront un 
droit de 25 0/0 ad valorem. La plupart des 
matières premières pour la parfumerie et la 
savonnerie seront donc soumises aux taxes 
alors que, sous le tarif Dingley 90 0/0 de ces 
matières, y compris la graisse d’enfleurage ne 
payaient aucun droit d’entrée. Le nouveau bill 
prévoit une définition exacte de ce qui doit être 
compris sous le terme de graisse d’enfleurage. 

L’essence de menthe fait exception : non 
seulement le droit de 25 0/0 ad valorem ne lui 
sera pas applicable, mais encore le droit actuel 
de 5 o cents par livre est abaissé à 25 cents. 

Tous les articles de parfumerie,y compris les 
eaux de toilette et de Cologne, les articles de 
fantaisie, sachets ou autres, toutes les prépara¬ 


tions pour les cheveux, la bouche, les dents ou 
la peau tels que cosmétiques, dentifrices, pou¬ 
dres et pâtes, les fards ou autres teintures, 
pommades, poudres et tous les articles de toi¬ 
lette payeront : 

1" S’il contiennent de l’alcool ou s’il entre 
de l’alcool dans la fabrication, 60 cents par 
livre et 5 o 0/0 ad valorem ; 2» S’il n’en contien¬ 
nent pas ou si il n’y en entre pas dans la fabri¬ 
cation 60 0/0 ad valorem. 

Pour les eaux florales (eaux distillées) ne 
contenant pas d’alcool, le droit d’entrée est de 
20 0/0 ad valorem. 

Les savons de fantaisie parfumés et tous les 
genres de savons de toilette, y compris les 
savons dénommés médicinaux, ou ayant des 
propriétés médicinales seront frappés d’un droit 
de 20 cents par livre. Tous les autres savons 
non stipulés dans les paragraphes i et 2 paye¬ 
ront 20 0/0 ad valorem. 

Les huiles essentielles suivantes, qui jusqu’à 
présent, entraient librement aux Etats-Unis 
auront à payer un droit de 25 0/0 ad valorem, 
si le bill est adopté : 









LA PARFUMERIE MODERNE-- OS 


Anis de Russie et de Chine, bergamotte, 
citron, citronnelle, lemon grass, jasmin (naturel 
et artificiel), genièvre, lavande, petit grain na¬ 
turel et artificiel, rose (naturelle et artificielle! 
romarin. 11 est prévu une diminution de 8o cents 
à r 5 cents seulement par once sur la vanilline. 

Les pommades aux fleurs, les huiles aux 
fleurs, concrètes, liquides ou solides et tous 
produits d’enfleurage sur graisse, exempts jus¬ 
qu’ici seront soumis au même droit de 25 o/o. 

L’entrée pour les huiles d’olive, non stipulée, 
aux paragraphes i et 2, sera de 40 cents pat- 
gallon soit 2 francs par 3 litres 3/4. En bou¬ 
teilles, jarres,petits fûts, estagnons et tout réci¬ 
pients contenant moins de 5 gallons chaque, le 
droit sera de 5 o cents. Les craintes qu’avaient 
fait naître les démarches des oléiculteurs cali¬ 
forniens pour augmenter les droits déjà si 
élevés sur les huiles ne se sont donc pas réali- 

Le bill Payne prévoit un tarif minimum et un 
tarif maximum assurant' des droits différents 
d’environ 20 0/0 en faveur des nations qui ne 
frappent pas de droits spéciaux les produits 
américains. On prête même au Sénat l'intention 
d’appliquer à titre d’essai et pendant un an le 
tarif minimum à tous les pays importateurs, en 
vue de les amener à des concessions sur leurs 
propres tarifs en fav’eur des produits des Etats- 
Unis. 


i,a Revue de Grasse, commente le nouveau 
tarif dans les termes suivants. 

De toutes manières, le régime douanier 
qui sera adopté accentuera encore le caractère 
protectionniste de la politique économique de 
la grande République Américaine. Cette politi¬ 
que a, du reste, trop bien servi les intérêts du 
pays, a trop contribué au relèvement de ses 
finances ruinées par la guet re de la Sécession et 
au développement de la grande industrie dans 
ces contrées où elle était encore à l’état rudi¬ 
mentaire pour que les hommes d'Etat améri¬ 
cains songent à l'abandonner.D'autant plusque, 
d’après les évaluations,l’adoption du bill Payne 
portera à 3 oo millions de dollars les revenus 
des douanes américaines soit i. 5 oo millions de 
francs. C’est un chiffre cela et l’on comprend 
très bien qu’une tel'e perspective dans un pays 
qui a la très légitime ambition de remettre ses 
finances en très bon état et tout à la fois de 
favoriser le développement de son industrie, 
n’est pas faite pour orienter ses esprits vers le 
libre échange. 

Le malheur est que ce soit notre industrie et 
notre commerce qui seront appelés à faire, pour 
leur bonne part, les frais de cette politique. A 
moins que nos gouvernants, forts des réclama¬ 
tions et des démarches très actives des grou¬ 
pements intéressés et résolus à user de repré¬ 
sailles,n’amènent les Américains à composition. 
Ce qui n’est pas prouvé encore. 




Contribniion à ta Connaissance dn jMnsc Artificiel 




( STJITE 1 


II. — M. Sack (chimiste de la Fabrique de 
produits chimiques de Thann et de Mulhouse), 
de son côté, a trouvé que cet atome d’hydro¬ 
gène peut être aussi remplacé par un halogène 
{Cl, Br), sans-que l’odevir soit sensiblement 
modifiée. 

Il obtint ces dérivés halogénés 


CH^ CH^ 



en faisant réagir le chlorure de butyltertiaire 
sur le toluène métachloré ou brômé en pré¬ 
sence du chlorure d’aluminium. 

Le même chimiste chercha ensuite si un 
atome d’halogène ne pouvait pas remplacer un 
groupe nitro et il trouva que cette substitution 
pouvait en effet avoir lieu : 


CW, CW, 



Cl A’O, 


Pour arriver à ce composé, il prépara les 
dérivés monochlorés et brômés du butylxylène 
et les soumit à la nitration. 

Il obtint les memes résultats en réduisant le 
trinitrobutylxylène et transformant l’amine 
ainsi obtenue en dérivé halogène, par la mé¬ 
thode de Sandmeyer : 


CW, 










6i 


LA PARFUMERIE MODERNE 


Cette base, qui dérive du triniiro par rem¬ 
placement d’un groupe NO^ par NH^, ne sent 
absolument pas. 

Donc, d’une part l’introduction d'un 
dans le dinitrobutylxylène n’en fait pas un 
parfum, tandis que, d’autre part, Tintroductipn 
d’un A’O, ou d’un halogène en fait un corps 
odorant. 

D’autres groupes ont encore la Propriété de 
conserver l’odeur, c’est-à-dire d’être « euodio- 

111 . — En effet, M. Albert Baur 11 (i) 
substitua, à l’un des groupes iVOj le groupe¬ 
ment cétonique — CO — CH^ et obtint un 
musc ayant pour constitution 


CH^ CH:, 



Le musc du toluène donna le même résultat 
et Baur II obtint un musc de constitution 



1 

CO — CH' 


Il arriva à ces résuit its en condensant le 
chlorure d’acétyle avec le butylxylène et le 
butyltoluène et nitra les deux céiones obtenues, 
dont la constitution est : 


C//„ 



CO-CH:, 


IV. — Enfin Bischler substitua dans le tri- 
nitrobuiyltoluène un NO^ par le groupe CN et 
obtint également un musc dont la constitution 
est : 


CA^|^\ A’O, 

NO., 

Il obtint ce dérivé en nitrant le nitrile 

CH3 



préparé autrefois par M. Effront (1). 

On obtient le même résultat en nitrant le 
nitrile du butyjxylène 



qui donne un musc ayant pour constitution 



CN A'Os 

M. Valentinier, en nitrant les dérivés sulfo- 
niques 



a obtenu des acides dinitrobutylxylol sulfoni- 
ques qu’il croyait doués d’odeur musquée, 
mais il n’en est pas ainsi. M. E. Nœlting (2), 
en effet, a démontré que ces corps à l’état pur 
sont absolument inodores. 

(à suivre) P. Pommier. 


(1) Jlcricblc, XVII, 2, page 2332 . 

(2) Berichie, XXV, I, 1892. 


Le Gérant : GAnEKOssÉ. 

(i; .M. .Vlbcrt Baur, de’riiurgovie. que dans la suite nous -- 

appellerons Baur II. lmp P. Iæoendre & Cl', 14 , r. Bellecordière, Lyon. 










LA PARFUMERIE MODERNE 


57 




BIBLIOGRAPHIE 


The Amerioan Perfumer and Essential Review 

Mars igog 

Notre confrère publie quelques intéressantes études 
notamment sur la nécessite de déterminer les constantes 
des « Produits commerciaux purs ■ pour lesquels les 
chimistes otficielj sont généralement incompétents. M. 
Perret résume,’à ce sujet, les travaux du Congrès de 
Genève en igob et explique, comme nous l'avons fait, 
les grandes difficultés qui s’opposent à une rapide solu¬ 
tion de ce problème. La lutte des produits loyaux contre 
les imitations est aussi vive de l’autre côté de l'Océan 
que sur le continent et les mêmes questions se posent 
au sujet de l’emploi des produits artificiels inoffensifs 
dans la consommation. 

Il faut espérer que l’Union de tous les intéressés don¬ 
nera des résultats réels et mettra fin à la crise morale 
que subit l’industrie et le commerce des Huiles essen¬ 
tielles. 

Etude du Professeur Sadtler sur les lonones A et B. 

Nouveau tarif des douanes. 


Dcr Parfun^eur 

Le Thym. Les essences de France, d’Allemagne et 
d’Espagne, se distinguent par leur teneur diflférente en 
phénols et par les proportions variables des deux isomè¬ 
res Thymol et Carvacrol. L’essence de Thym brute est 
rouge, rectifiée elle est jaune clair. La teneur en phé¬ 
nols de cette dernière essence, qui est souvent diminuée 
par la rectification, l’est d’autant plus qu’on la falsifiie 
souvent avec de l’essence de térébenthine ou de Thymène 
provenant de la fabrication du Thymol cristallisé qui est 
extrait des semences d’Ajowan. L’auteur a trouvé quel- 
ouelois des proportions de 2 à 5 0/0 de phénols dans 
l'essence blanche au lieu de 20 à 40 “/o. 


Distinction doit être faite de l’essence d’Origan dont 
l’origine est bien différente; la solubilité dans les alcools 
dilues est spécifiée clairement et pourra servir à des véri¬ 
fications de pureté. La valeur antiseptique des phénols 
des essences de Thym est considérable et fait de ces 
produits une ressource précieuse pour la prophylaxie des 
maladies contagieuses. 

Voici quelques formules de compositions dans les¬ 
quelles on fait entrer l’essence de Thym. 

Essence de bergamotte. 40 

— d’amandes amèri. ... 3 

de géranium. 23 

— de girofle. 20 

— de santal. 3 

— de thym. i 

— de bois de cèdre - 20 

— de cannelle. . 10 

de citron. 10 


Essence de bergamotte. 100 

— de géranium. 5 o 

— de girofle. 10 

— de thym. 1 

— de verveine. . i 

— de citron. 5 o 


Essence de bergamotte. 20 

— de thym. 1 

— de citron. 10 


Baume du Pérou. 5 

Essence de Thym. i 

[.'essence de Thym est favorable aux soins de la peau 
et son emploi est à conseiller dans les savons, crèmes et 
spécialités pour les cheveux, poudres pour les pieds, etc. 


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Les Harfums naturels. — Méthodes générales d’extraction. — Etude des parfums et des essences. — 
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RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES 


Eaux de Cologne 

Les eaux de Cologne sont certainement les produits 
les plus demandés en parfumerie, et leur consommation 
est considérable si l’on tient compte que la plupart des 
essences de Messine et de Calabre servent à leur fabrica¬ 
tion et que l’Italie livre annuellement 700.000 kil. d’es¬ 
sences de Bergamotte, Cédrat, Citron, etc. 

Les formules sont aussi nombreuses que les fabricants 
et il est cependant nécessaire d’en connaître le plus 
grand nombre possible, afin de pouvoir fabriquer les 
produits les meilleurs. 

M. Blin Henri, l'ingénieur agronomique bien connu 
dans le Midi de la France, nous communique les for¬ 
mules suivantes ; 


Alcool de raisin. 

26 à 27 litres. 

Néroli. 

• 87 gr. 

Essence d’orange. 

• 141 gr- 

— de citron. 

■ 141 gr. 

— de bergamotte... 

56 gr. 

- de romarin. 

56 gr. 

Alcool de grains. 

26 à 27 litres. 

Essence de périt grain. .. 

56 gr. 

Néroli. 

14 gr. 

Essence d’orange. 

• ii 3 gr. 

— de citron. 

. ii 3 gr. 

— de bergamotte... . 

• n 3 gr. 

— de romarin. 

56 gr. 


Nous extrayons du formulaire de René Cerbelaud si 
complet, si intéressant pour le parfumeur, les formules 
suivantes que nous reproduisons intégralement : 

Eau de Cologne fine (Formule très simple) :) 
i» Eau distillée de fleurs d'oranger... i 5 o gr. 


Alcool rectifié à go». 640 gr. 

Essence de bergamotte. ii, 5 o 

— de cédrat. 6 gr. 

— de citron. i 5 gr. 

— de lavande aux fleurs. 3 g"". 


Teinture de benjoin de Siam 1/5... -22 gr. 

— d’ambre gris au centième. 5 gr. 

1® Mélanger l’eau de fleur d’oranger à l’alcool et 
agiter. 

2® Verser les essences et les teintures dans le mélange 
d’eau et d’alcool. 

Filtrer au papier. Bonne formule d’un prix de revient 
naoyen. 

2® Eau de Cologne fine (formule recommandable). 


Eau distillée de fleur d’oranger .... 10 c/c 

— de rose. 40 c/c 

— simple. i 5 o c/o 

Alcool rectifié à go®. 800 c/c 


Essence de bergamotte . •> gr. 

— de citron . 6 gr. 

— de cédrat. o gr. 40 

— de girofle. o gr. 10 

— de lavande extra. i gr. 

— de petit grain. .- - o gr. to 

— de romarin sur fleurs - i gr. 

— de thym rouge. i gr. 

Solution saturée de musc artificiel 

gros cristaux 7 0/00. 5 gr. 

Solution alcoolique de Rhodinol ou 

Géraniol au dixième. o gr. 60 

Teinture de benjoin de Siam au cin¬ 
quième. 10 c/c 


Mélanger les eaux distillées à l’alcool, agiter vivement. 

Verser ensuite les essences et les teintures dans la 
solution hydro-alcoolique. 

Agiter vivement, laisser quelques jours au repos et 
filtrer. 

(Formule d’eau de Cologne très agréable et d’une 
odeur persistante.) 

Nota. — On peut remplacer dans celte formule la 
solution de musc artificiel par 0 gr. 04 de musc artifi¬ 
ciel et celle de Rhodinol par II gouttes de Rhodinol pur 
ou même par II gouttes d’essence de géranium rosat. 

Eau de Cologne fine. Prix de revient assez élevé ; 


Ether œnanthique pur. t/io de goutte. 

Essence de bergamotte. 4 gr. 70 

— de citron. 4 gr. 

— de néroli bigarade ... 2 gr. 

— de limette. i gr. 

— de Porugal. 4 gr. 70 

— de romarin éperK-. ... i gr. 90 
Teinture d’ambre gris au cent. 5 gr. 

Alcool rectifié à go® q. s. pour, i litre 


Formule d’une odeur très agréable, mais peu persis¬ 
tante et d’un prix de revient élevé. 


4® Eau de Cologne extra fine : 

Eau distillée simple. 100 c/c 

— de rose. 5 o c/c 

Alcoolat de mélisse composé du 

Codex. 5 o c/c 

Alcool de riz bien désodorisé à go® 800 c/c 

Ether œnanthique. i/io de goutte 

Essence de bergamotte. 'O gr. 

— de citron. «î gr- 5 ° 

— de cédrat. 3 gr. 

— de lavande-. 2 gr. >0 

Teinture de benjoin au i /5 . 20 gr. 

— de musc Tonkin au cent. 5 gr. 


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LA PARFUMERIE MODERNE 


1 




i» Mélanger les eaux distillées, l’alcoolat de mélisse, 
l’alcool et agiter. 

2® Ajouter les essences et les teintures, filtrer au bout 
de quelques jours. 

Parfum très agréable si l’on emploie un alcoolat de 
mélisse de bonne qualité; vérifier si l’alcoolat de mélisse 
ne laisse pas de mauvaise odeur herbacée après évapo¬ 
ration sur une feuille de papier-filtre. 


Eau de Cologne Russe. 

Coumarine cristallisée. • o gr. 2 5 

Vanilline cristallisée. o gr. 25 

lonone au dixième.. i gr. 

Solution de Musc art. en gros cristaux 

au loo. JO gr. 

• Teinture benjoin i/io». 20 gr. 

Teinture d’ambrette i/io». 5 o gr. 

Teinture d’iris au lo». 5 o gr. 

Essence de Bergamotte. 5 gr. 

Essence de Citron. 5 gr. 

— — Cédrat. 2 gr. 5 

— — Lavande M-B. 2 gr. 

— — Néroli. o gr. 25 

— — Limette. 2 gr. 

— — Romarin perlé. o gr. 5 

— — Verveine pays. o gr. 5 o 

Eau distillée de fleurs d’oranger. 100 gr. 

Alcool 90®. 720 gr. 


Peser ou mesurer les parfums, d’autre part mélanger 
l’alcool et l’eau de fleur d’oranger, verser alors les par¬ 
fums dans le mélange eau-alcool. 

Filtrer au papier. 

Nota. — On peut colorer en jaune ambré avec un peu 
de caramel; on peut remplacer dans cette formule lonone 
décime par deux gouttes d’ionone pure, l’infusion de musc 
G. C. par o gr. 7 de musc en cristaux et les teintures 
par 2 gr. de benjoin pulvérisé, 5 gr. de semence d’am¬ 
brette pulvérisée et 5 gr. de racine d’iris pulv. 

Parfum agréable et original, persistant plusieurs jours 
sur le mouchoir, mais d’un prix élevé; cette formule est 
spécialisée sous le nom d’eau de Cologne Russe ou d’extrait 
double d’eau de Cologne. 


Eau de Cologne aux fleurs. 

Eau distillée de fleurs d'oranger. 

Eau distillée de roses. 

Alcool à 90®. 

Coumarine. 

Héliotropine amorphe. 

Musc artificiel G.C. 

Vanilline cristallisée. 

Extrait 72 de Jasmin. 

— — Lilas. 

— — Mille fleurs. 

— — Violette.. 

Teinture de Benjoin au 5 ®. 

— d’Ambre gris au centième.. 

Essence de Bergamotte. 

— — Cédrat.,. 

— — Lavande Mont-Blanc... 

— — Santal. 


80 gr. 

80 gr. 

700 gr, 

o gr. o 5 
o gr. 07 
o gr. o 5 
2 gr. 

2 gr. 

3 gr. 

4 gr. 

16 gr. 


4 gr. 

4 gr. 
o gr. 80 
2 gouttes 


Eau de Cologne à la fleur d'oranger. ^ 

Extrait de Néroli sur fleurs. 25 o gr. i 

Essence de Petit grain. 2 gr. .• 

— — Cédrat. i gr. ■ 

— — Citron. 2 gr. 5 o . 

— — Bergamotte. 10 gr. 

— — Lavande aux fleurs. 2 gr. 5 o ” ' 

— — Romarin éperlé. > gr. » 

Teinture d’ambre au centième. 2 gr. 5 o 

Ether œnanthilique. r/io dégoût. , ^ 


Alcool de riz bien désoderisé q. s. pour i litre. 

Cette eau de Cologne prend une odeur très agréable 
au bout de 4 ou 5 jours. L’odeur est très fraîche, très j 
fine, mais peu persistante. 

Le prix de revient de cette eau de Cologne est 
très élevé; on peut remplacer les 25 o gr. d’infusion N® 36 i 
sur fleur d’oranger (ou extrait de Néroli aux fleurs) par 
un gramme de Néroli synthétique, mais l’odeur est beau¬ 
coup moins suave. , 

Eaux de Cologne de Jean-Marie Farina. — On trouve les 
formules des eaux de Cologne de Jean-Marie Farina de 
Cologne publiées par Robiquet dans le dictionnaire de 
technologie et dans l’office de Dorvault. 

La plupart des formules d’eaux de Cologne de Jean- ’ 
Marie Farina semblent se rapporter simplement à la for¬ 
mule ci-dessous : '* 

Eau distillée de fleur d’oranger. 100 c/c 

Eau distillée de rose. 5 o c/c 

Alcool de riz désodorisé à 90®. 85 o c/c 

Essence de Bergamotte. 6 gr. 

— — Citron. 3 gr. lo iJÇ 

— — Girofle Bourbon. i gr. 60 ^ 

— — Néroli pétales. o gr. 75 

— — Lavande des Alpes. i gr. 20 . 

— — Romarin extra fine. o gr. 80 ., ■7; 

Teinture d’Ambre gris au centième... 3 gr. ' 4 

Mélanger les eaux distillées et l’alcool et agiter. 

Verser le mélange des parfums dans la solution hydro- -i* 
alcoolique et filtrer au papier. 

Nota. — D’autres formules remplacent l’infusion 
d’Ambre gris par la même quantité de musc Tonkin 
au centième additionné de 5 à 10 grammes d’extrait de -■ - 
Violette. 

Eaux de Cologne pour frictions. — Les formules sui- -yà 
vantes sont destinées à la préparation des eaux de Colo- v * 
gne pour friction et sont toutes peu recommandables au ' ^ 
point de vue thérapeutique lorsqu’elles ne sont pas dan- 3 
gereuses pour l’épiderme. 

Le commerce livre cependant à Paris malgré les frais 
élevés que supporte l’alcool, des Eaux de Cologne 
pour frictions dont la vente varie de 3 à 5 francs le litre. 

Il est donc intéressant de connaître les formules éco- ^ 
nomiques pour satisfaire le mauvais goût du public qui ^ 
ne veut même pas se donner la peine de réfléchir qu’un ^ 
litre d’alcool pur à 90® revenant à près de 5 francs à Paris 'y 
il est impossible d’y ajouter des parfums, des essences, jl 
de faire conditionner les flacons, d’abondonner un béné-^ 
fice à l’intermédiaire et de vendre 3 à 4 francs le litreS 


bURBONNfllSE 

Paul CAIüüAT & PERRIN F»*ères. GAP Htes «ipesi 



i 























































LA PARFUMERIE MODERNE 


d’Eau de Cologne, lorsque ce produit supporte les mê¬ 
mes droits que l’alcool pur. 


Eau de Cologne pour frictions : 

Eau distillée de fleur d’oranger. 5 oo gr. 

— de rose. loo gr. 

— simple. 4400 gr. 

Alcool à 900. 4400 gr. 

Coumarine pulvérisée. 2,5o 

Essence de bergamotte. 39 gf- 

— de cédrat. 2,5o 

— de citron. Sg gr. 

— de girofle. 0,75 

— de lavande extra. 7,5o 

— de romarin. 7,5o 

— de thym. 7,5o 

Solution alcooliq. d’irolène au dixième 20 gr. 

— de musc artificiel en gros cris¬ 
taux à 70 0/0. 35 gr. 

Solution alcoolique de Rhodinol au 

dixième. 4 gf* 

Teinture d’ambrette à i /5 . 5 o gr. 

— de benjoin à i /5 . 75 gr. 

Kaolin pulvérisé. 5 o gr. 


Mélanger les eaux distillées et agiter vivement. 

Peser tous les parfums et verser dans la solution hydro- 
alcoolique. 

Ajouter le kaolin pulvérisé qui servira à obtenir une 
eau de Cologne d’une limpidité parfaite en obturant le 


filtre. Laisser de 10 à :5 jours en contact et agiter de 
temps en temps. 

Avant de filtrer cette eau de Cologne laisser la bon¬ 
bonne pendant 10 ou 12 heures k la cave, filtrer ensuite 
au papier et recevoir le liquide filtré dans un bocal con¬ 
tenant de 5 o à 100 c/c d’alcool à 90®. 

Nota. — A défaut de teinture remplacer par 10 gr. de 
semence d’ambrette pulvérisée et i 5 gr. de benjoin pul¬ 
vérisé. Faire les infusions d’irolène, de RhoJinol, de 
musc artificiel avec de l’alcool à gS®. 

Prendre toujours du musc artificiel en gros cristaux, 
les autres muscs artificiels pulvérisés contiennent de gS 
à 98 0/0 d’impureté et en particulier de l'antifébrine. 

Eau de Cologne à très bas prix. — Titre i 5 «. 

Eau distillée de Rose. 100 gr. 

Eau distillée simple. 7900 g^. 

Alcool 90®. 2000 gr. 

Citral. 2 gr. 

Lavande aux fleurs. 4 g*"- 

Lémonal ou Bergamotte artificielle 4 gr. 

Solution de Musc artificiel à 7 0/00. 5 gr, 

Néroli synthétique. ' gr• 5 o 

Vanilline cristallisée. o gr. 10 

Menthol cristallisé. o gr, 10 

Ether sulfurique. o gr. 25 

Kaolin pulvérisé. 5 o gr. 

Opérer comme pour la formule précédente. On peut 
colorer en jaune clair ou en Jaune ambré avec de la 
teinture de Safran et du Caramel. M suivrej 


LISTE DE BREVETS ET ADDITIONS DÉLIVRÉS EN FRANCE 

du 18 Mars au 7 Mril 1909. 




N® 398.246. Hanlet. — Procédé de fabrication de 
blocs d’alun pour la toilette. 

N® 398.302. Radisson. — Savon hygiénique et son 
procédé de fabrication. 

N® 398.397. Hilaire et Brugier. — Machine à mou¬ 
ler le savon. 

N® 398.330. Boisseau. — Fourneau à alcool pour 
fers à friser. 

N® 398.441. Gemell. — Fer à friser. 

N® 398.448. Herrmann. — Emballage pour la conser¬ 
vation de peroxydes alcalins dans une matière savon¬ 
neuse. 

N® 398.407. Marcuse. — Appareil oscillant pour la 
distribution de savon liquide. 

N® 398.422. Maillard. — Sachet des substances par¬ 
fumée ou médicinales. 

N® 398.661. Nilsson. — Procédé pour la désinfec-^ 
tion d’objets de toute espèce. 

N® 398.526. Birkholz. — Bouteille ou autre récipient 
analogue en verre, irremplissable après un premier 
usage. 


N® 10.320/388.469. Moret. —Addition au brevet pour 
fermeture pour tube en étain. 

N® 398.872. Société Les Fils de Désiré Collbtta. — 
Nouvelle barette pour la coiffure. 

N® 398.784. Messerschmidt. — Capsule de métal pour 
la fermeture de bouteilles. 

N» 398.797. Giot. — Robinet pour vider les bonbon¬ 
nes et autres récipients par le goulot. 

N» 398.914. ScHoi.MMEYER. — Indicateur hydropneu¬ 
matique du niveau du liquide dans les récipients en 
cours d’emplissage. 

N» 398.958. Berlan. — Système de bague pour l’ap¬ 
plication de capsules vissées à tous flacons et bou¬ 
teilles. 

N® 398.968. Société C. Sommerfeld et Cie. —Système 
de fermeture de bouteilles à étriers en fil métallique. 


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61 


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Hexadécène. 

Las essencias y sus mejoras 

Le romarin. 

Les essences en thérapeutique. 

La fée verte. 

Chimie pratique ... 

L’essence d Ylang-Ylang. 

Informations. 

La Gentiane. 

Contribution a la connaissance du musc artiliciel 
SUPPLÉMENT. — Recettes et procèdes utiles. - 
:t additions délivrés e 


G. Charriére. = 

-I—-—.. - Correspondance. — Bibliogra = 

^ plue. Liste de brevets et additions délivrés en France, du 8 avril au 6 mai 1909. = 

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LA PARFUMERIE MODERNE 


67 


N° 6. — Juin. 


SUPPLÉMENT 


RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES 


Eaux de Cologne 

(Suite) 


Eau de Cologne pour frictions. — Formuletype d’une Eau 
de Cologne pour frictions avec alcoolat de Fioraventi et 
Alcoolat de mélisse peu riches en principes aromatiques 
(Alcoolat ne payant pas de droits et préparé spéciale¬ 
ment pour cet eiTiploi). 


Eau distillée de Rose. 

Eau distillée de fleur d'oranger_ 

Eau distillée ordinaire. 

Alcoolat de Fioraventi préparé ad 

usum . 

Alcoolat de Mélisse preparéad usum 

Irolène. 

Citral. 

Essence de Citron déterpénée. 

Essence de Lavande déterpénée.. 
Lémonalou Bergamotte synthétique 

Néroli artificiel.. 

Solution saturée de Musc artificiel 

gros cristaux à 7 0/00. 

Vanilline cristallisée. 

Ether oenanti^ue. 

Ether sulfurique... 

Kaolin pulvérisé. 


5 oo c/c 
1000 c/c 
S.Soo c/c 

25 oo c/c 

» gr- ' 

2 gr. 5 o 


3 gr. 

■ O gr., 

4 gr. 

i 5 o gr. 

' gr. 

I goutte 
XX gouttes 
100 gr. 


Mélanger les eauxdistdlees aux alcoolats et agiter (on 
peut remplacer avantageusement ces alcoolats par de 
l’alcool pur mais le prix de revient est plus élevé). Mettre 
tous les parfums ci-dessus, sauf les éthers,dans un mor¬ 
tier en porcelaine contenant les too grammes de kaolin, 
triturer longuement pour bien diviser. 

Ajouter quantité suffisante de liquide pour obtenir 
une pâte coulante qu’on versera dans la solution hydro¬ 
alcoolique. Laver le mortier avec un peu d’alcool et 
ajouter au mélange. Laisser 8 à i 5 jours en contact en 
agitant de temps â autre. 

Filtrer au papier et recevoir le liquide qui passe dans 
une bonbonne contenant de 100à i 5 o grammes d’alcool 


à 90®. Filtrer le liquide obtenu sur un nouveau, filtre et 
sans ajouter de kaolin. On ajoutera les éthers avant de 


diviser en flacons. 


Essences solubles dans l'eau extra-concentrées 
pour boissons hygiéniques 

Une tendance très marquée à supprimer lès produits 
alcooliques se manifeste depuis un certain temps chez 
tous les fabricants de produits pour boissons hygiéni¬ 
ques. Les alcools de menthe, par exemple, sont supplan¬ 
tés, dans beaucoup de cas, par une essence ultra con¬ 
centrée (aussi forte que l’essence naturelle) qui se vend 
en tout petits flacons et dont une goutte suffit largement 
à aromatiser un grand verre d’eau. 

On peut préparer une telle essence en mélangeant à 
poids égaux, du sulforicinate de soude extra, et de l’es¬ 
sence déterpénée de menthe. 


Des essences analogues peuvent être préparées à base 
d’essence déterpénée de citron, d’orange, de mandarine, 
etc., etc. 

Toutes ces essences peuvent servir très avantageuse¬ 
ment à préparer les sirops ou les limonades: il sulfit de 

10 grammes de cette essence de citron pour 5 o litres de 
sirop ou 3.000 bouteilles de limonade. 

Jusqu’à présent on prépare des essences solubles et des 
alcoolats pour limonade remplaçant très avantageuse¬ 
ment les alcoolats distillés, en ajoutant à un litre d’al¬ 
cool 5 grammes d’essence déterpénée; la nouvelle pré¬ 
paration soluble évite toute addition d'alcool et procure, 
par conséquent, une économie sensible dedroits de régie. 

Il serait facile d'établir sur les mêmes bases, des den 
ti/rices sans alcool ultra concentrés, des eaux de toi¬ 
lette concentrées, bains aromatiques solubles dans l'eau, 
etc., etc. 

^ ^ ç. 

Brillantine Cristal extra-transparente 

On peut préparer une brillantine solidifiée, aussi 
limpide que du cristal et colorée en toutes nuances, par¬ 
fumée commeles vaselines habituelles, d'uneprésentation 
parfaite en flacons de verre transparents, ou en boîtes 
métalliques. Celte brillantine ne craint pas la chaleur. 

Dans un litre d’huile de vaseline pure, sans odeur, on 
dissout à chaud 20 à 3 o grammes de palmitine de suint 
que l’on a purifiée à l’avance par fusion dans de l'alcool. 

On ajoute ensuite, par petites quantités, 3 centimètres 
cubes d’alcool à 96" saturé de potasse ou de soude 
caustique. On chauffe le tout à 110“ envi¬ 
ron; toute trace d’alcool et d’humidite ayant disparu, la 
brillantine se solidifie sous la forme d’une masse gélati¬ 
neuse absolument limpide. La coloration peut être 
ajoutée, dès le début, à l'huile, et le parfum ne doit être 
dissous qu’au dernier moment et ne devra pas conten r 
d’alcool. 

Insuccès. Cette préparation est assez délicate, un 
excès d’alcalin donne une brillantine trop dure, une 
trace d’humidité, un produit louche ou même opaque, 
un manque de potasse ou de soude, un produit trop 
mou ou serai liquide. Le point exact et le tour de main 
ne pourront être trouvés que par tâtonnement. On peut 
remédier au manque d’alcali par une addition à nouveau 
après une nouvelle fusion du produit au bain d’huile, à 
la présence d’humidité par un nouveau chauffage à 110®. 
Si, au contraire, la proportion d’alcalin a été trop forte, 

11 faut faire chauffer à nouveau une quantité d’huile à 
laquelle on ajoute progressivement la préparation man¬ 
quée. Il s'agit là d’une solution colloïdale et non d’un 
mélange à point de fusion défini ; c’est pourquoi la bril¬ 
lantine cristal ne se comporte pas comme une pommade 
ordinaire. Le résultat est très beau et mérite la peine 
qu’on peut se donner pour mettre cette préparation au 
point. 


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LA PARFUMERIE MODERNE. — N» 6 


JUIN 1909 


HEXADECÈNE 




M. le professeur Chassevant exposait l'an 
dernier dans ces colonnes (i) tous les avanta¬ 
ges qu'il est possible d’espérer d’un procède' 
qui substituerait un dissolvant non volatil et 
inenflammable aux éthers de pétroles et autres 
hydro-carbures à bas point d’ébulition employés 
actuellement pour l’extraction des parfums de 
fleurs. Il déplorait le haut prix de l’heptane et 
de l’octodécane qui n’en permettent pas l’usage 
industriel. 

On vient de découvrir un corps constitué 
par un mélange de carbures éthyléniques Penta- 
décène et Hexadecène (C'= H’’® et C® qui 
a donné des résultats parfaits. Son prix est 
tout à fait réduit et comparable à celui des dis¬ 
solvants volatils. C’est un liquide clair, légère¬ 
ment gras, d’un point d’ébulition voisin de”3000 
(D iS» = 890) inodore, insapide, insoluble dans 
l’alcool, ne contenant aucun corps chloré ou 
sulfuré capable d’altérer les parfums et indiffé¬ 
rents à tous les agents chimiques ou atmosphé¬ 
riques. 

Les nombreux essais auxquels il a été sou¬ 
mis, ont démontré que, en ce qui concerne 
l’industrie florale, ses propriétés peuvent s’ap¬ 
pliquer à la conservation des fleurs aussi bien 
qu’à l’extraction des parfums. 

♦ * 

On sait que la fragilité des fleurs est telle 
qu’elles doivent être traitées sur place presque 
aussitôt leur récolte ; en outre, la faible durée 
de la floraison exige des installations impor¬ 
tantes et susceptibles de traiter journellement 
de grandes quantités de fleurs. 

La région de Grasse, facilitée pur maintes 
circonstances est la seule où le traitement des 
fleurs puisse se faire d’une façon normale et 
avantageuse et c’est là seulement où les planta¬ 
tions de plantes à fleurs soient réellement im¬ 
portantes et exploitées industriellement. Mais 
les conditions climatériques ne permettent en 
somme que la culture des: Cassie, Oranger, 
Jasmin, Jonquille, Mimosa, Narcisse, Œillet, 
Réséda, Rose, Tubéreuse et Violette, et un 
grand nombre de fleurs odorantes comme 
Bouvardia, Eglantine, Lilas, Syringa, Aca¬ 
cia, Aubépine, Muguet, Cyclamen, Chèvre¬ 
feuille, Glycine, Héliotrope, Iris, Lys, Til¬ 
leul, etc., pour ne citer que les plus connues 
de nos fleurs françaises ne sont pas enco¬ 
re utilisées pour la fabrication des parfums 
et les essences vendues sous ces noms ne sont 


(I) Die. 1006 p. i 3 . 


que des imitations obtenues par mélanges de 
produits naturels èt de parfums de synthèse. 
Ces fleurs ne sont négligées par la parfumerie 



qu’à cause de l’éloignement de leur habitât 
et de la difficulté d’en obtenir des quantités suf¬ 
fisantes pour justifier une installation de trai¬ 
tement. Leur conservation permettra d’accu- 








LA PARFUMERIE MODERNE 


06 

muler les récoltes de chaque jour et de les 
faire parvenir intactes aux usines. 

Des extraits naturels nouveaux seront cer¬ 
tainement accueillis avec faveur et viendront 
faire équilibre à la trop grande production 
d’extraits artificiels. Des fleurs exotiques à 
grande teneur en essences pourront également 
être utilisées dès qu’il sera possible de les faire 
parvenir sans altération jusqu’aux usines. 

Le nouveau dissolvant qui conserve pendant 
très longtemps les fleurs, même les plus déli¬ 
cates, qui y sont plongées fournira aux parfu¬ 
meurs de nombreuses matières premières nou¬ 
velles et aux floriculieurs un nouveau débou¬ 
ché rémunérateur. 

L’extraction des parfums par le nouveau dis¬ 
solvant est également fort simple : A la tempé¬ 
rature de go» centigrades environ, l'Hexade- 
cène se rapproche par ses propriétés dissol¬ 
vantes des carbures volatils employés actuelle¬ 


ment ; mais son emploi ne présente aucun des 
inconvénients qui leur sont reprochés: Inflam¬ 
mabilité excessive, o leur pétrolifère persis¬ 
tante, manipulations difficiles, nécessité d’une 
installation compliquée. Les fleurs sont plon¬ 
gées dans le dissolvant chaud (le carbure 
qui a servi à leur conservation est tout indiqué 
pour leur épuisement). Au bout de quelques 
minutes la dissolution des huiles essentielles 
est complète. Les fleurs sont essorées ou pres¬ 
sées. L’extraction de l’essence contenue dans 
l’Hexadecène se fait par les méthodes habi¬ 
tuelles et qui sont bien connues des parfu¬ 
meurs. 

Ce nouveau procédé semble destiné à un 
avenir de la plus grande importance pour l’in¬ 
dustrie de la parfumerie française. La science 
lui sera redevable de sujets d’études nouveaux 
et des découvertes importantes s’en suivront 
dont s’enrichira le bagage déjà considérable de 
la chimie des parfums. 

R. Gattefossé. 




LAS ESENCIAS Y SUS MEJORAS 




Jugo de planta ô aima de flor, las esencias 
requieren Iralamientos especiales que, li- 
brandolas de impurezas, haeen valer lo que 
conslituye su aroma y sus virludes. 

Paraello exislen dos procedimienlos indus¬ 
triales ; la rectiflcacion y la delerpinaciôn. 

La rectification es lan anligua como la 
destilaciôn y emplea sus mismos procedi¬ 
mienlos. .\1 prinoipio servia lan solo para 
decolorar las esencias quemadas ; luego se 
convirtiô real mente en un perfeccionamienlo 
de las esencias brûlas. 

Oblenidas por destilaciôn 6 por simple 
expresiôn, estas se componen de agua, pre¬ 
cedente de la planta ô del melodo de destila¬ 
ciôn ; de diverses productos valdliles y de 
résinas, alquilranes vegelales, colorantes 
(clorofllas) ceras, etc., etc. 

La recliflcaciôn debe suprimir aquellos de 
estes productos que no responden al objelo 
de la esencia. 

Los labricanles de esencias, suelen conlen- 
tarse con eliminar una parte de las résinas, 
los colorantes, las ceras y, â veces, los pri- 
meros productos que resullan de la destila¬ 
ciôn de una esencia y que generalmente 
lienen mal olor. Las pérdidas que origina 
esta manipulaciôn restringe mucho su prac- 
tica. Por régla general, la rectiflcaciôn se 
circunscribe à las esencias destinadas â la 
alimenlaciôn (Menlas) y a las esencias dema- 
siado coloridas (Tomillos, etc.). 


Estas mermas haeen que la mayoria de las 
esencias del comercio queden en brulo, tal 
como se las extrae de los vegelales de donde 
nacieron. 

A estas esencias naturales, se les reprocha : 

1° Su irregularidad-Caracteristica comûn â 
todos los productos vegelales influidos por la 
naluraleza del suelo, el clima, las intempé¬ 
ries, su exposiciôn, etc., etc. Las esencias 
son raramente parecidas â si mismas : en la 
misma localidad, â pocos kilômetros de dis¬ 
tancia, hay lavandas que conlienen 50 â 80 
p. 100 de linalol total. Cosechadas con algu- 
nas semanas de intérvalo, las bergamolas 
dan rendimientos variables. 

2» Su debil coefleiente en produclo real- 
mente arômatico : alcohol, eter, aldeido, etc., 
que suele hallarse diluido en grandes canli- 
dades de hidrocarburos infimes ilimon 3 à 5 
p. ICO de cidral, mandarina 3 p. 100 de pro¬ 
ductos oxigenados, etc.). La nulidad de estas 
terpinas (hidrocarburos no oxigenados C*n 
H*n) ha sido largo tiempo discutida ; pero 
actualmenle la reconocen la mayoria de los 
fabricantes de perfumes. Para comprobarlo, 
basta emplear las terpinas comerciales, que 
se ulilizan en la jaboneria barata. 

3® Su mala conservaciôn. La lendencia d 
volverse rancias que tienen muchas esencias, 
es caraclerislica de los hidrocarburos, cuyo 
tipo es el pineno (esencia de tremenlina), y 
aumenla en proporoiôn de los hidrocarburos 









LA PARFUMERIE MODERNE 


coalenidos por las esencias (naranja, manda- 

rina). 

Las esencias reclificados no deberian tener 
eslos inconvenientes, pues cônstiluyen un 
proRreso sobre las esencias brûlas. Los pre- 
senlan en la prâclica, porque sus fabricanles 
se limilan â despojarlas de las breas y los 
colorantes végétales, cuyo principal inconve- 
niente es la insolubilidad, participando por 
consiguiente muy poco de los mencionados 
defeclos. 

En descargo del fabricante, debemos decir 
que el consumidor se niega mucha veces â 
pagar un sobre-precio por esencias bien rec- 
tificadas, los gastos de doble manipulacion y 
las mermas que resullan de un nuevo Irata- 
miento. No obslante, muchos produclos sin' 
lélicos y artificiales son pagados mas alla de 
su valor, â causa de lo perfecto de su prepa- 
raciôn y su pureza casi absolula. Porque no 
adoplar los mismos principios para los pro¬ 
duclos naturales ? Esta abstenciôn quizas es 
debida al fracaso de los constituyenles de 
esencias, en los que durante algûn liempo se 
fundaron grandes esperanzas. 

Los constituyentes se hallan perfectamenle 
desprovislos de los productos accesorios y 
nocivos de las esencias. Son quimicamente 
puros. Pero unicamenle representan una 
parle aislada de la mezola aromâtica. Por 
razon de econoinia, se ha querido sustituir â 
delerminado constituyente de una esencia 
el mismo cuerpo aislado en otra esencia 
menos cara. Los quimicos de perfumeria 
comelieron con ello un profundo error. 

Tomemos, por ejemplo, el Linalol. Existe 
en las esencias de Bergamola, Linaloe, Bois 
de rose, Aspic, Lavanda, Neroli, etc., y tal 
vez aislado quimicamente puro de cada una 
de estas esencias. 

Puede prelenderse emplear le indiferenle- 
mente en lugar de cada una de ellas ? 

N’ingun constituyente de las esencias liene 
valor prâctico, si no esta acompanado del 
nombre de la esencia de donde se eslrajo ; y 
con frecuencia su valor es mener al del 
aceite esencial que le diô origen. 

Las esencias son compuestos muy com- 
plejos, bajo igual lîtulo que las mezclas in- 
ventadas por los perfumistas. 

No pueden negarse à la naturaleza una 
armonia inimitable en sus combinaciones. 

Porque, pués, encarnizarse en destruir 
combinaciones tan perfectas. 

Reconocemos el valor de los constituyen¬ 
tes, lomados en si mismos ô como primeras 
materias de los perfumes sintéticos. Pero 
no son una soluciôn racional de la esencia 
perfectamenle rectificada. 

Esta unicamenle se obliene por la « Be- 
ierpinacion ». 


67 

La esencia deterpinada es la esencia nalu- 
ral, con todas sus cualidades y sin ninguno 
de sus defeclos. 

No contiene agua, ni résina, ni alquitranes, 
ni colorantes, ni hidrdcarburos no exigena- 
das (terpinas). 

Como ya hemos dicho, es la esencia per- 
fectamente rectificada. 

La supresiôn de los produclos solidos 
■î finales » es cierlamente un progreso — 
aun cuando se baya pretendido, â véces, 
que su eliminaciôn quita una parle de la 
fijeza de la esencia; objcciôn infundada, 
pues mas vale afiadir â una soluciôn alcoho- 
lica una résina olorosa, juiciosamente esco- 
jidn, que dejar en ella un alquilran desco- 
nooido y nauseabundo. 

Queda la cuestion de la supresiôn de las 
terpinas. Eslos hydrocarburos lienen aun 
parlidarios convencidos. Pero la mayoria de 
ellos, no ha tenido ocasiôn de emplearlos 
puros, â lîtulo de ensayos comparatives, ya 
que las terpinas no son articules corriente- 
mente comerciales. En la lista de los pro- 
duclo artificiales ô de los constituyentes. no 
se hallan terpinas, sesquiterpinas, politerpi- 
nas, etc., ofrecidas y alabadas por sus cua¬ 
lidades aromatioas, su conservaciôn, su 
finura y su solubiüdad. Las pocas terpinas 
que se ofrecen comercialmenle, lo son â 
titulo de residuos, de subproductos d bajo 
precio, para la jaboneria barala, la fabrica- 
ciôn, de barnices, etc. En parfumeria, su 
valor es nulo. 

Una esencia deterpinada, es la parle aro¬ 
mâtica oxigenada de una esencia natural, en 
el eslado de mezcla original formada por la 
naturaleza desprovista de todo producto 
ajeno â ella. 

Los Inconvenientes reprochados â estas 
esencias son varios : 

Son menos fijas que las esencias brûlas. 
Esto es debido â la ausencia de résina fâcil 
de suplir — con conorimienlo de causa. 

No lienen exaclamenle el olor de la esen¬ 
cia madré. Son evidenlemente mas delica- 
das y se halla.n desprovistas del olor Ire- 
mentinoso de las terpinas. Pero no cree- 
mos que^slo sea un defecto. 

Por üllimo, no siempre lienen la concen- 
Iraciôn indicada por el fabricante. Este re¬ 
proche es mas serio, aunque facilmenle 
explicable; las esencias brûlas, lienen, en 
si mismas, coeficientes muy variables de 
productos oxigenados. Anleriormenle cila- 
bamos lavandas puras que contenian de 50 
â 80 p. 100 de linalol; uqa esencia delerpi- 
nada que contuviera un 90 p. 100 séria dos 
veces mas fuerte que la primitiva (de 50 p. 
loO) y âpenas mas concentrada que la se- 
gunda (la de 80 p. 100). 






08 


LA PARFUMERIE MODERNE 


La operaciûn de cleterpinaoiôn es practi- 
cada desde hace largo tiempo por los fabri- 
canles de vermouths. Estos agilan laesencia 
de limon en un alcohol débil (extrayendo con 
ello la parte soluble aldehidica) y dejan flo- 
lante la cas! totalidad de la parte terpenica, 
que es insoluble en el alcoholalo empleado. 

Las ventajas que oPrecen las osencias de- 
lerpinadas son muy importantes. Consti- 
luyen un adelanto cienlifico en la fabrica- 
ciôn de los productos aromâtico naturales. 
Las esencias sin terpinas son siempre com¬ 
parables â si mismas y de una fuerza cons¬ 
tante. Son inaltérables. Mucho mas solu¬ 


bles que las esencias madrés, aun en el caso 
en que la porciôn lerpénica eliminada es 
minima. Su olor es el de la mas fina esencia 
correpondiente, sin reminiscencia de Ire- 
mentina. 

No tienen el sabor picante y amargo carac- 
teristico de las terpinas y convienen iwr 
consiguiente para los uses alimenlicios. 

Todas estas indiscutibles ventajas hacen 
que, en breve, las esencias deterpinadas 
sustiluiran por complété, en trabqjos finos. 
â las essencias brûlas ô poco reclificadas 
del comercio. 

A. Boyer. 




LE ROMARIN 





Le Romarin — Rosmariiiiis Ojficiiialis — est 
un arbuste dicotylédone aromatique très rami¬ 
fié, famille des labiées, à leuilles linéaires per¬ 
sistantes blanches et cotoneuses en dessous, 
vertes et chagri¬ 
nées en dessus, à 
Heurs bleu pâle un 
p.utiolacé.llpous- 
se dans les régions 
montagneuses des 
climats très tem¬ 
pérés. Les dépar¬ 
tements accidentés 
du Sud de la Fran¬ 
ce : Va r, Alpes-Ma¬ 
ritimes, Basses-Al¬ 
pes, Gard ; la Tu¬ 
nisie, l'Espagne et 
la Djlmaiie l’ex¬ 
ploitent pour en 
retirer l’essence et 
le distillent pres¬ 
que toute l’année 
notamment en Mai 
Juin et jusqu’en 
Sep;embre. 

Seule la Daimatie 
parait avoir com¬ 
pris l’intérêt qu’of¬ 
fre' l’exploitation 
rationnelle de cette 
plante qui ne de¬ 
mande aucun soin 
et qui se récolte à 
l'époque de l’année 
ou la main-d'œu¬ 
vre est presque inoccupée. D’ailleurs, comme 
partout, la plante est ramassée par les enfants 
et les femmes et la distillation est conduite ou 


surveillée par les vieillards inaptes aux forts 
travaux agricoles. 

La forte production compense la faible va¬ 
leur marchande de l’essence et la campagne se 
solde toujours par 
un très sérieux ap¬ 
point aux autres 
productions agri¬ 
coles du pays. 

En-1 81^8 au Rei- 
chsrath Autrichien, 
les députés de Da’.- 
matie demandèrent 
l’aide du gouver^ 
nement pour favo¬ 
riser cette culture 
et obtinrent l’étude 
d’un projet qui pré¬ 
voyait la construc¬ 
tion d’alambics mo¬ 
biles de Districts, à 
grande capacité et 
qui seraient prêtés 
aux communautés 
en même temps 
(jue les meilleures 
méthodes seraient 
enseignés aux cul¬ 
tivateurs. 

L’année 190a vit 
ces projets réali¬ 
sés. Les alambics 
B.\NAUx sont trans¬ 
portables et se 
composent d'une 
chaudière verticale 
pour la production de la vapeur et de deux cy¬ 
lindres horizontaux munisde paniersmobilesoù 
l’on introduit la plante et qui se remplissentalier- 


Cüché P. «. 

Plant de romarin en fleurs. 















LA PARFUMERIE MODERNE 


nativement. La distillation se fait sans aucun 
arrêt. Le réfrigérant est bien compris et de¬ 
mande peu d’eau. 



L’eau coulant de la bouteille florentine re¬ 
tourne à la chaudière et toutes les dispositions, 
très simples, sont bien adaptées à tne pro¬ 
duction intensive dans un pays accidetité. 


Il est très regrettable que la Régence de Tu¬ 
nis dont on a déjà attiré l’attention sur cette 
question n’ait pas encore jugé utile de la solu¬ 
tionner. 

En des années de disette, comme ces der¬ 
nières, par exemple, il eut été facile de procu¬ 
rer en même temps qu’une occupation peu pé¬ 
nible convenant à une population orientale, 


des ressources très réelles par l'utilisation des 
nombreux plans de romarin qui couvrent la 
brousse. 

La Tunisie produit déjà une assez grande 
quantité d’essence annuellement et des milliers 
de kilogs sont réunis par les intermédiaires de 
Tunis qui en trouvent un facile écoulement. 

La qualité de l’essence de Tunisie est d’ail¬ 
leurs supérieure à celle de Dalmatie ou d'Iés- 
pagne et sa contenance en terpènes sans valeur 
atteint rarement 5 o ®/o alors que les essences 
Dalmates en contiennent 6o "/o et plus. 

Voici l’analyse d’un échantillon soumis par 
M. Birot (Domaines de Sle-Marie du Zid) au 
laboratoire de la Régence et qui en fait foi : 

Sur loo gr. d’essence, la rectification étant 
faite sous pression réduite 90 m/m. on re¬ 
cueille : 

de 5 t 5 à 78® 17 gr., liquide très mobile, odeur 
camphrée, difficilement condensable, 
de 78 à 104®, I 3 gr. 
de 104 à 110®, 53 gr. 5 . 


de 110 à 118®, 2 gr. 5 . 
de 118 à I 3 o», 2 gr. 
de i 3 o à 170®, O gr. .®. 
de 170 à 180®, 5 gr. 5 . 
de 180 à 190®, 2 gr. 

Les portions 170/180® et 180/190® refroidies 
à 20® pendant 2 heures laissent déposer i gr. 5 
de stéaroptènes. 

La portion alcoolique est la plus importante 













LA PARFUMERIE MODERNE 


70 

et la quantité de camphre cristalisable est pres¬ 
que négligeable (i). 

On reproche en effet à l’essence de Romarin 
ordinaire son odeur camphrée désagréable et 
un des premiers effets de la rectification ou 


(i) Voici les résultats d’une recherche faite récemment 
dans les laboratoires Haensel sur les qualités de l’essence 
ordinaire (origine non indiquée) et déterpénée de Romarin : 

Ess, ordinaire Déterpénée. 

Poids spécihque à i5*. o.gogo o.g376 

Rotation optique à D. ‘,03 7,35 

Indice Ethers. 8,5 g 

Indice d’Ethers après océtyhsat. 37,g 53,6 

Acétate de Bornylc. 2,g7 */• 3,i5*/. 

Bornéol total. i3,26<>/. 18,76*/, 

Bornéol libre. lo.ga*/. i6,25*/. 


Fractionnement sous pression atmosphérique ; 

Essence simple Déterpénée. 



Les terpènes isolés accusent un poids spécifique de 0,8568 
à 15* et polarisent à gauche soit : — 4,1. 


déterpénation doit être de l’en débarasser en 
même temps que de ses hydrocarbures insolu¬ 
bles. 

Une fois purifiée, l’essence de Tunisie est 
très franche et supérieure à l’Aspic pour beau¬ 
coup d’emplois. 

Espérons que, à défaut de l’aide gouverne¬ 
mentale, l’initiative publique n’oubliera pas 
cette source de prospérité de nos colonies ; 
l’A'gérie et la Tunisie, la Corse également 
peuvent devenir de dignes émules de la Côte- 
d’Azur et de la Sicile et nous conserver le pre¬ 
mier rang dans la production des essences et 
parfums. 


Les départements du Sud de la France pro¬ 
duisent une quantité relativement impor¬ 
tante d’essence de Romarin ; la qualité en 
est très supérieure et son emploi se limite aux 
préparations extra. Eaux de Cologne, savons 
fins, etc. 

G. Robert. 


^ I.ES ESSENCES EN THÉRAPEUTIQUE ^ 


Le Rctpariti 

Le Romarin est une labiée très abondante 
dans la région méditerranéenne, et dont l’es¬ 
sence possède des propriétés stimulantes utili¬ 
sées en thérapeutiquè à l’intérieur comme à 
l’extérieur. 

A l’intérieur, l’essence de romarin est un 
médicament stomachique, bienfaisant contre 
la dyspepsie atone (i). On peut l’employer soit 
pure, à la dose de quatre gouttes dans la bois¬ 
son au commencement de chaque repas, soit 
en infusion préparée avec les jeunes rameaux 
fleuris. Cette infusion est stimulante et, faute 
d’agents plus actifs, elle a donné d’excellents 
résultats dans certaines affections fébriles dé¬ 
terminant de la prostration momentanément 
inquiétante (Cazin a obtenu un succès remar¬ 
quable dans un cas d’accès pernicieux de palu¬ 
disme). On la vantait jadis entant que vermifuge 
et qu’emménagogue, mais ces indications sont 
aujourd’hui abandonnées.Comme médicament 
externe, l’essence de romarin entre dans la 
composition de plusieurs liniments et de plu¬ 
sieurs préparations cosmétiques (elle fait d’ail¬ 
leurs partie de la formule de l’eau de la Reine 
de Hongrie). 


un mélange de pinène, camphène, cinéol, camphre et bor¬ 
néol (D' Brissemoret t Essais sur les préparations Galéni¬ 
ques » B-D C)1 


Pour combattre l’alopécie, on l’associe soit à 
la teinture de cantharide, soit à l’acide salicy- 
lique, et les deux préparations suivantes sont 
indiquées par les formulaires médicaux contem¬ 


porains, ou : 

Teinture de cantharide.. 10 grammes 

Alcoolat de romarin. 100 grammes 

Acide salicylique. i gramme 


pour frictions sur le cuir chevelu. 

Dr. P. J. 

^ ^ 

Les Gérapiuips 

Plusieurs plantes appartenant à la famille 
des géraniacées sont utilisées en médecine* 
dans notre pays, il n’est pas de remède plus 
populaire contre l’angine que les gargarismes 
astringents préparés avec l’herbe à Robert, 
(Géranium Robertianum), qui croît très abon¬ 
damment à l’état sauvage, et qu’on appelle 
aussi herbe à l’esquinancie, à cause des pro¬ 
priétés qu’on lui prête. En Amérique, une au¬ 
tre géraniacée, le Géranium maculatum (Aluni 
soot), a de nombreux usages thérapeutiques, et 
le professeur Bâillon souhaitait que les services 
rendus par le rhizome de- cette plante fussent 
mieux connus et pussent être généralisés. 
L’extrait fluide de rhizome de Géranium ma¬ 
culatum est en effet très apprécié contre la 
diarrhée et les hémorragies viscérales (hémop- 




















LA PARFUMERIE MODERNE 


tvsïes, métrorragies). Localement, la teinture 
alcoolique fait, paraît-il, merveille dans le trai¬ 
tement de certaines affections buccales et pha¬ 
ryngées douloureuses, telles qu’aphtes, stoma¬ 
tites aiguës ou angines légères. 

Le produit que l’on désigne communément 
sous le nom d’essence de géranium est obtenu, 
par distillation des pétales de plusieurs variétés 
de pélargbniums (géraniacées cultivées et com¬ 
munes, voisines des géraniums proprement 
dits). On sait qu’en parfumerie, cette essence 
supplée fréquemment l’essence de roses, et 
notre distingué collaborateur. M. P.Pommier, 
nous rappelait naguère, dans le numéro a de 
cette publication, tout ce qui concerne sa pro¬ 
duction, sa préparation et ses usages. 

Cette substitution ne se poursuit pas,en prin¬ 
cipe au moins, jusque dans la matière médi¬ 
cale, car en thérapeuthique, l’essence de géra¬ 
nium a quelques indications qui lui sont pro¬ 
pres. On utilise en particulier ses propriétés 
antiseptiques et astringentes au traitement des 
brûlures. A cet effet, M . Lucas-Championnière 
l’incorpore avec plusieurs autres essences dans 


la formule suivante ; 

Essence de géranium... i goutte 
Essence de verveine... . i goutte 

Essence de thym. i goutte 

Essence d’origan. i goutte 

Microcidine. o gr. 3 o 

Vaseline blanc.stérilisée loo gr. 


Marion et André ont employé l’essence de 
géranium, associée au formol, comme désin- 
lectant et désodorisant local dans la carie den¬ 
taire. Voici la formule du topique qu'ils re¬ 
commandent : 

Formol à 40 0/0. 10 grammes 

Essence de géranium'.... 2 grammes 

Cette préparation leur a donné d’excellents 
résultats. D'- P. J. 

^ ^ ^ 

L’Eucalyptus contre le diabète 

On parle beaucoup dans les milieux médicaux 
étrangers, d’un nouveau traitement contre le 
diabète, expérimenté avec succès par M le doc¬ 
teur A.-G. Faulds, de Glasgow. Le remède 
employé n’est autre que la feuille de l’eucalyp¬ 
tus, cet arbre d’Australie, aujourd’hui parfaite¬ 
ment naturalisé en Algérie et dans le midi de 
la France, dont la thérapeutique a déjà utilisé 
les vertus curatives dans bien des maladies. 

Tous les médecins savent que le principe 
actif de l’eucalyptus est une huile essentielle, 
appelée eucalyptol, qui, prise intérieurement, 
ne tarde pas à être éliminée à la fois par les 
poumons et par les reins. Mais personne, 
paraît-il, n’avait encore songé à employer la 
feuille d’eucalyptus, en infusion, pour le trai¬ 
tement du diabète sucré. 

M. le docteur Faulds, sur le conseil d’un de 


ses amis qui revenait de la Nouvelle-Zélande, 
a eu l’idée d’essayer de ce remède et, jusqu'à 
présent, il a réussi à guérir radicalement 
quinze diabétiques de sa clientèle. Quarante 
autres sont actuellement en traitement et leur 
état s’est déjà amélioré. 

Le médecin écossais administre, comme nous 
l’avons dit, en infusion, les feuilles séchées de 
l’eucalyptus : une cuillerée de feuilles pour 
200 grammes d’eau à laquelle on ajoute un peu 
de sucre. C’est la dose pour une journée; elle 
doit être prise en deux fois. On recommence 
le lendemain, jusqu’à guérison complète. 

^ ^ ^ 

Emploi de l’Essence de Camphrier 

contre la mouche Tsé-Tsé 

La compagnie maritime du Lloyd de l'Asie 
centrale fait faire actuelhment des études sur 
la question de l’emploi en thérapeutique de 
l'essence de camphrier, produit volatil qu’on 
recueille dans la distillation avec l’eau des 
feuilles de camphrier qui ne doit pas être 
confondu avec le résidu liquide obtenu 
dans la préparation du camphre. Cette es¬ 
sence serait un des meilleurs remèdes contre 
les piqûres de la mouche Tsé-Tsé qui cause la 
trypanosomiase des troupeaux. 

Ces recherches ont été instituées à la suite 
de ce fait que les paysans du Sud de la Chine 
utilisent cette substance contre la piqûre des 
insectes. 

^ ^ ^ 

L’Eau de Canellc 

C’est un excellent désinfectant; si l’on met 
sur une plaie une compresse imbibée d’eau de 
Canelle elle se guérira très facilement sans 
suppuration, 

^ ^ ^ 

Le Vîp de Mai 

Notre confrère Le Centre Medical donne, 
d’après l’Officine de Dorvault (Miscellanécs 
p. 1258 de l’édition de iSyS), la formule du Vin 
de Mai, ou Vin de Reine des Bois (Maitrank 
des Allemands), qui est une boisson parfumée 
d’un arôme exquis. 

R. Sommités fraîches de Reine des bois (aspé- 


rule odorante). ûo gr. 

Vin blanc. tooo gr: 

Sucre. q. s. 


On prépare ce vin au printemps, époque de 
floraison de la plante, en mettant macérer pen¬ 
dant une demi-heure et en ajoutant le sucre. 

On le fabrique aussi avec d’autres plantes, 
légèrement aromatiques (bétoine, groseilles 
noires, lierre terrestre, pimprcnelle, pulmonaire 
officinale, véronique), additionnées d’uii peu de 
citron et de cannelle ; en ajoutant une petite 
quantité d’alcool de bon goût(i cuil.), on aura 
du vin de dessert qui, mis à la cave, devient 
mousseux. 













LA PARFUMERIE MODERNE 




la fée verte 




Nous extrayons de la Revue des Produits Chi¬ 
miques l’article suivant relatif à l’interdiction de 
l’Absinthe en Belgique; nous ne partageons pas 
absolument toutes les vues de M. Bourgeois, no¬ 
tamment au sujet des essences sans Thuyone, 
mais notre impartialité nous fait un devoir de 
mettre . intégralement sous les yeux de nos lec¬ 
teurs cette étude qui peut donner d’utiles indica¬ 
tions aux législateurs. 

Rappelons que la loi Belge tolère les apéritifs 
similaires à l’Absinthe ne contenant pas d'essence 
d’Absinthe. . 

Une loi prohibitive, a dans l’esprit du légis¬ 
lateur, supprimé les méfaits de la fée verte. 
Loin de chanter victoire. Hélas ! il laut dé¬ 
chanter. A législateur, liquoriste et demi. Ces 
Messieurs ont trouvé le joint, et ce joint Absin¬ 
the sans absinthe est, si pas plus, du moins 
tout aussi nocive que la liqueur prohibée. Le 
succédané trouvé renferme les mêmes principes 
dangereux que la plante bannie. Le Thuyone 
et l’alcool Thuyhylique voilà les ennemis. Si 
dans l’absinthe il y a du Thuyone, dans la 
Tanaisie il y en a tout autant si pas d’avantage. 
Quant aux prétendues essences détuyonées, 
c’est une fumisterie égale aux cafés sans caféine 
et aux tabacs dénicotinisés. 

Nous sommes dans l.i situation du Monsieur 
qui a un fusil, mais pas de poudre ni de plomb. 

Ceci résulte d’une conversation avec un de 
nos plus éminents chimistes, spécialiste en ma¬ 
tières d’essences. 

Voici résumé notre entretien : 

La question de l’absinthe ne date pas d’hier. 
Les Egyptiens la connaissent 1600 ans avant 
J.-C., dit Dioscore, en900, l’abbesse Hildegarde, 
au XII et xvio siècle. Porta et Hofman en par¬ 
lant longuement dans leurs écrits. 

De nos jours, vous savez combien d'encre a 
coulé sur cette question sans la résoudre. En 
élle-mème l’essence d’absinthe n’est pas aussi 
terrible que l’on se plaît à le dire, certes le 
Thuyol et l'alcool thuyhylique sont des poisons 
violents, mais dans la liqueur dite Absinthe, il y 
en a fort peu, si peu même qu’il est très difficile, 
si pas impossible de les doser. Pour les carac¬ 
tériser avec certitude, il faut opérer sur l’es¬ 
sence même; dans la liqueur absinthe, l’es¬ 
sence pure entre pour un quart dans un 
mélange d’essence de Coriandre, de fenouille 
de menthe; de ce mélange 60 gouttes par litre 
d’alcool à 600 donne la liqueur. Voilà ce que 
vous diront les défenseurs de la fée verte. Mais 
à cette dose minime les effets des Thuyones se 


font peu sentir, ils exagèrent les effets de 
l’alcool, ils les rendent plus puissants. 

Il y a deux façons de préparer l’absinthe 
liqueur : i® par infusion ; 20 par essence. 

Par infusion, c’est le procédé français, le plus 
dangereux, cardans l’alcoolat obtenu il est im¬ 
possible de doser exactement l’essence dissoute 
et les Thuyones y sont en plus grande quantité 
(c’est cependant le procédé qui donne les pro¬ 
duits les plus recherchés.) 

Quant au procédé par Essences, comme je 
vous le disais, il consiste à ajouter à l’alcool à 
600, 60 gouttes (environ 2 grammes) d’essences 
mélangées par litre. Voilà pour la fabrication. 

Mon avis est, nous fût-il répondu en posant 
la question des essences déthuyonnées, qu’il 
est impossible d’enlever ce constituant de l'ab¬ 
sinthe car c’est son principe odorant, c'est lui 
qui donne le goût, c’est en somme l’œuvre 
sapide de constitution de l’absinthé. 

Tout cela est fort bien, disons-nous, prohiber 
l’absinthe, mais l’alcôol ne joue-t il pas un grand 
rôle dans cette question'? 

Je crois que l’alcool joue lin rôle prépondé¬ 
rant, plus prépondérant même que les essences 
qui en somme ne viennent qu’exagérer ses 
ellets et d’après des statistiques médicales que 
j’ai là, le plus grand nombre de cas de folies 
attribuées à l’absinthe sont également dûs à 
l’alcool. 

Permettez-nous d’otivrir ici une parenthèse : 
un médecin spécialiste à qui nous avons posé 
cette même question, nous répondit : Ce n’est 
pas tantl’absinthe qu’il faudrait prohiber, mais 
tous ces mélanges hétéroclites d’essences va¬ 
riées, vendus sous des dénominations ultra 
alléchantes et, avec force réclame et publicité 
aguichantes, qui ne sont en somme que des al¬ 
cools à hauts degrés (de 55 » à Goo), aromatisés 
pour les besoins de la cause de parfums perni¬ 
cieux autant qu’agréables, exerçant sur l’orga¬ 
nisme des ravages dont le consommateur ne se 
doute même pas, aveuglé qu’il est par une pu¬ 
blicité fallacieuse et intelligente. 

Dans les constatations médicales, nous trou¬ 
vons les mêmes effets chez les buveurs de ces 
liqueurs (les mêmes effets '? exagérés, je le veux 
bien) que chez l’alcoolique saturé de schnic ou 
autre tord-boyau. 

Fermons ici la parenthèse et reprenons notre 
premier entretien : 

La loi est-elle armée afin de faire respecter 
les prohibitions qu’elle édicte. Questionnons- 
nous. 






LA PARFUMERIE MODERNE 


Oui à la façon du Monsieur qui s’en irait 
en chasse ayant au préalable trempé ses cartou¬ 
ches dans un baquet d’eau. 

Comme procédé physique ou mécanique 
(distillation, turbinage, etc.), nous n’avons rien. 

Quant aux réactifs ? Le réactif du Tbuyone 
existe, le bisulfite il donne dans certains cas 
une réaction caractéristique, mais pas suffisante 
pour donner la certitude. 

Quanta la méthode de Legal, méthode adop¬ 
tée par les gouvernements Suisse et Belge, elle 
est tout aussi boiteuse et ne donne absolument 
rien de certain, la voici : 

A lo c/c de la solution alcoolique à exami¬ 
ner l’on ajoute : i c/c de solution récente 
iQojo de nitro-prussiate de soude et 1/2 c/c de 
solution de soude à 8 0/0, après 3 o” l’on ajoute 
I c/c d'acide acétique glacial. 

S’il y a du Thuyone il se produit une colora¬ 
tion rouge. Mais cette réaction est entravée 
par la présence du citral ou de carvone (prin¬ 
cipe de l’essence de carvi). Elle ne permet pas 
de distinguer l’absinthe de son succédané la 

Tanaisie. 

Quant à ce qui en est des essences soi-disant 
déthuyonnées dont nous parlions tout à l’heure, 
c’est une plaisanterie et permettez-moi de faire 
une comparaison. 

C’est absolument comme si l’on voulait enle¬ 
ver au beurre naturel l’oléomargarine qu’il con¬ 
tient à l’état constitutif, pour avoir du beurre 
pur exempt de margarine. Ceci n’est pas, je 
m’empresse de vous le dire, l’avis de tous mes 


73 

confrères. L’avis des plus compétents est que 
c’est une plaisanterie (i)- 

Les chimistes qui considèrent les absinthes 
déthuyonnées comme possibles, déclarent ces 
essences inoffensives et même bienfaisantes. 
(Nous nous permettons de ne pas être de leur 
avis). Elles possèdent une grande propriété 
pour les liquoristes et je crois que c’est la seule 
de leurs vertus, c’est de ne pas offrir la réaction 
de Legal. 

La morale de tout cela, c’est qu’en voulant 
éviter un mal, nous sommes tombés dans un pire. 

Notre loi est boiteuse avouons-le franche¬ 
ment, que les Chambres la remanient, qu’elles 
interdisent nettement et au même titre cette 
série dénommée, apéritifs dont les flacons aux 
étiquettes fulgurantes renferment en leurs lianes 
pansus des poisons dignes plutôt de figurer dans 
l’armoire spéciale des pharmacies que dans le 
timbre du cafetier. 

Nos asiles, nos hôpitaux, nos hospices, sont 
déjà peuplés d’assez de fous, d’alcooliques, de 
dégénérés. 11 est inutile puisque l’élan est 
donné en prohibant l’absinthe d’être timoré ; 
frappez législateur, l’humanité vous en sera re¬ 
connaissante. 

Georges Bot rüeois. 


(1) Il est bon de rappeler que si la Thuyone est 
le constituant principal des Essences d'Absinthes 
allemandes, les Essences françaises de la région 
des Alpes maritimes ne contiennent qu’un pourcen¬ 
tage insignifiant de cette cctonc ; cette observation 
est susceptible de modilier l’opinion des chimistes. 
Il serait utile de comparer la nocivité des essen¬ 
ces d’absinthe à forte teneur en thuyone avec celle 
des essences qui n’en contiennent que des traces. 

N de la R . 




CHIMIE PRATIQUE 




Essai des essences 

l.e Codex 1908 donne les indications sui¬ 
vantes très précieuses pour le Parfumeur. 

Toute essence doit être soumise aux essais 
suivants qui permettent de s’assurer qu’elle n’a 
pas été additionnée frauduleusement d’huile 
fixe ou d’alcool. 

10 Faites tomber une goutte de l’essence à 
examiner sur du papier à filtrer. Si après éva¬ 
poration il reste une tache de graisse c’est que 
l'essence renferme de l’huile fixe. 

20 Introduisez 25 c. c. de l’essence dans un 
petit ballon disposé de façon à recueillir les 
produits distillés. Chauffez au bain-marie 
bouillant pendant i 5 à 20 minutes: il ne doit 
rien passer à la distillation. Dans le cas con¬ 
traire on doit soupçonner l’addition d’alcool à 

l’essence. 


A) Ajoutez alors au liquide distillé lO à i 
centigr. de carbonate de potassium et quelques 
gouttes de solution d’iode dans l’iodure de 
potassium puis chauffez au bain marie. Si le 
liquide renferme de l’alcool il se fera un pré¬ 
cipité d’iodoforme reconnaissable à son odeur. 

B) Introduisez dans un tube à essai étroit, 
long et bien séché, quelques c. c. de l’essence, 
bouchez le tube avec un tampon de coton lâche 
renfermant un cristal de fuchisne et chauliez. 
Si l’essence contient de l’alcool le coton se co¬ 
lorera en rouge par suite de la dissolution de 
la fuchisne dans l’alcool condensé; cet essai 
permettra de déceler des traces d’alcool. 

C) Agitez dans un tube gradué volumes 
égaux d’essence et de glycérine et laissez re¬ 
poser pendant quelques heures. Si l’essence 
renferme de l’alcool son volume sera diminué. 












74 


LA PARFUMERIE MODERNE 




L’ESSENCE D’YLANG-YLANG 


L’essence d’Ylang-Ylang est, parmi les 
essences exotiques employées en parfumerie 
l’une des plus fines et des plus délicates, mais 
aussi l’une des plus chères. 

Elle est obtenue par la distillation dans un 
courant de.vapeur d’eau des fleurs de l'Unona 
odorata ( H. Bâillon ), appelé aussi anona 
odoratisswia, Hooker fils l’a étudié et l’a 
appelé le cananga odorata : l’essence d’ylang- 
ylang et l’essence de cananga paraissent four¬ 
nies par la même plante. La différence entre 
elles, différence si notable au point de vue de 
la finesse et de la suavité des odeurs, provient 
probablement de la diversité des méthodes 
employées pour leur distillation. 

L'Unona odorata appartient à la famille des 
Anonacées, série des Anones, groupe des nno- 
nées. D’ailleurs ce groupe des unonécs tire en 
somme son nom du genre unona qui comporte 
quinze espèces d’après la classification de 
Bâillon. 

L'Unona odorata est un arbre qui peut 
atteindre une hauteur de 20 mètres. Il a pu 
être introduit dans presque tous les pays 
chauds du monde, mais il paraît originaire de 
l’Inde. La plus grande quantité de l’essence 
consommée vient des Philippines, mais la 
Réunion, Madagascar, la Cochinchine, etc.... 
en produisent d’excellente quantité. 

Au point de vue botanique les caractères de 
Vunona odorata sont les suivants : les feuilles 
sont alternes, simples, entières, longuement 
acuminées mais à pétioles, court ; elles ont au 
maximum 18 cent, de longueur et 7 cent, de 
largeur sur la portion la plus large. Le dessus 
de la feuille est fortement duveteux. 

Les fleurs, très jolies, sont régulières, her¬ 
maphrodites et n’ont qu’un pédoncule fort 
court, l.e calice est à trois lobes, la corolle est 
composée de 6 pétales sessiles, aplatis, lan¬ 
céolés, dont les dimensions sont environ de 
7 cent, de longueur et 2,5 de largeur. Leur 
forme rappelle celle d’une cloche renversée. 

Les étamines dont l'insertion est faite en' 
spirale, sont très nombreuses et parfois réunies 
entre elles par un connectif glanduleux dont 
elles sont surmontées. 

Les carpelles sont au nombre i 5 à 20. 

Les fleurs bien mûres sont jaunes et, ce qui 
les rend curieuses, leurs pétales ont, dans la 
sens de leur longueur des veines vertes des 
plus délicates. Dans les fleurs sèches cette 
couleur verte est devenue brun sombre. 

Les fruits de Vunona odorata sont des baies 
vertes : ils contiennent un nombre considé¬ 


rable de graines placées sur deux rangs et ont 
un albumen fortement charnu. Leur saveur est 
très douce et très aromatique. 

Les Indiens font macérer ces fleurs dans de 
l’huile de coco avec des fleurs de champaca ; 
ensuite ils colorent en jaune avec du curcuma 
cette huile parfumée dont ils se servent pour 
oindre leurs cheveux. 

C’est à peu près vers 1864 que l’essence 
d’Ylang-Ylang fut importée pour la première 
fois en .Europe. Plus tard O. Reymann et A. 
Rœnsch allèrent à Manille et distillèrent de 
l’essence d’Ylang-Ylang qu’ils firent figurer à 
l’Exposition Universelle de 1878. 

Peu à peu la fabrication de cette essence est 
devenue plus industrielle tandis que sa 
consommation allait en croissant : dès 1887 
Manille en exportait i.tSi kgs , en 1900, 
19.647 kgs, en 1907, 27037 kgs, mais ces 
chiffres indiquent le poids brut, l’essence n’en 
représente que la dixième partie environ. 

Le rendement des fleurs est assez variable : 
il dépend d’ailleurs du degré plus ou moins 
grand de finesse du produit que l'on veut 
obtenir. Ainsi la distillation donne les meil¬ 
leures qualités d’essence si l’on ne recueille 
que 0,25 0/0 du poids des fleurs bien mûres 
et fraîchement cueillies, on peut cependant 
aller jusqu’à 0,40 0/0 et avoir une essence de 
bonne qualité. On pourrait néanmoins avoir 
un rendement de 1,2 0/0 (Dr G, Bornemann) : 

: l’essence obtenue serait certainement de 
qualité inférieure 

Les premières études sérieuses de cette 
essence furent faites par Gall qui y découvrit 
de l’acide benzoïque. Plus tard M.M- 
Flückiger et Convert, puis M. Reychler, 
{Bulletin de la Société de Chimie, série 3 , vol. 
Il et i 3 ) , les chimistes du laboratoire de 
Schimmel et récemment M. R, F. Bacon 
(Philippine Journal oj. Sciences igo 8 ) ont 
repris et complété ces travaux. 

L’essence d’ylang-ylang a l’aspect d’une 
huile un peu jaunâtre, très fluide, et d’odeur 
très fraîche et très douce. 

On admet généralement qu’elle est cons¬ 
tituée par du pinèpé, du linalol, ;du géranium 
de l’alcool benzylique, des acétates de benzyle 
et de linalyle, des benzoates de méthyle et de 
linalyle, du salicylate de méthyle. Récemment, 
M. Bacon y a trouvé de l’acide formique et 
du safrol ou de l’isosafrol, il semblerait que' 
c’est plutôt de l’isosafrol, car une odeur d’hélio- 
trobine se dégage par l’oxydation avec du bi- 










LA PARFUMERIE MODERNE 


chromate de potassium. Il y a peut-être des 
traces d’acide valérianique. 

Les constantes de l’essence d’j lang-ylang 
sont des plus variables d’après les divers au¬ 
teurs en raison des provenances des qualités 
diverses des essences étudiées. 

Les densités indiquées sont: Gall, 0,980; 
Schimnael 0,947 à 0,974; M. Bacon : essence 
de ir« qualité 0,911 à 0,958, de 2e qualité 
0,986 à 0,942 à 3 oo. 

Elle est lévogyre et son pouvoir rotatoire 
pour 10 centimètres de longueur est de —60® à 
— 70® ; M. Bacon indique — 270 à — 4907 par 
l’essence de choix et — 2704 à 87" par l’es¬ 
sence 2* choix à 3 oo. M. Bacon donne comme 
indice de réfraction respectivement 1,4747 à 
1,4940 et 1,4788 à 1,5082 (à 3 oo) selon les 
qualités. 

L’acidité, exprimée en milligramme de po¬ 
tasse nécessaires pour neutraliser i gramme 
d’essence est de 0,84 à 1,4. 

L’indice de saponification indiqué en milli¬ 
grammes de potasse pour saponifier i gramme 
d’essence est de 80 à 90. 

M. Bacon a trouvé comme indices d’éther 90 
à i 38 pour l’essence de ter choix et 42 à 94 
pour l’essence de 2® choix. 

L’indice de saponification après l’acétylation 
c’est-à-dire après ébullition au bain de sable 
pendant une heure et demie de 10 centimètres 
cubes d’essence avec 10 centimètres cubes 
d’anhydride acétique et 1 gramme d’acétate de 
soude sec, puis après lavage à l’eau et au bicar¬ 
bonate de soude et séchage sur du sulfate de 
soude au hydre, est de ii 5 à i 3 o. 

Les fraudes les plus communes se font par 
addition d’alcool, d’essence de térébenthine 
(dont on arrose les Heurs avant la distillation), 
d'huile de coco, ou de pétrole. 

Comme le pinène existe dans l’essence 
pure, il est difficile de déceler de faibles pro¬ 
portions d’essence de térébenthine. D’après 
M. Bacon des fleurs peu mûres donnent une 
essence ayant naturellement une odeur de 
térébenthine. 

Si l’on agite plusieurs fois l'essence suspecte 
avec de l’eau et qu’on fasse ensuite la réaction 
de l’iodoforme on peut trouver même 1 0/0 
d’alcool dans l’éssence. 

Un moyen rapide de trouver l’huile de coco 
<}U d’autres huiles grasses consiste à faire 
tomber une goutte d’essence sur du papier qui 
conserve une tache grasse quand l’essence est 
évaporée. 

Pour déceler une addition de pétrole on 
traite un peu d’essence par de l’acide sulfu¬ 
rique concentré qui détruit tout sauf le 
pétrole. 

Il est bon de dire en terminant qu’il existe 
d’excellentes marques d’ylang-ylang et sous 


lesquelles ne sont vendus que des produits 
jamais falsifiés. 

Louis Serve 

^ ^ 

Les fabricants ne possèdent généi alenicnt pas 
de plantations d’ylang-d’ylang et doivent se con¬ 
tenter d’acheter des Heurs. Souvent les arrivages 
en sont insuffisants et parfois les prix sont forte¬ 
ment poussés; il en est résulté que la quantité de 
matériel floral a beaucoup baissé depuis quelques 
années en regard de ce qu’elle était précédem¬ 
ment. Les indigènes récoltent les fleurs pendant 
la nuit et les amènent au matin dans les fabri¬ 
ques. 

C’est une erreur de croire qu'on falsifie les 
fleurs d’ylang-ylang avec celles de champaca, car 
ces dernières sont d’un prix plus élevé encore. Ce 
qu’on entend dire également de bénéfices extraor¬ 
dinaires réalisés par les fabricants n’est guère 
conforme à la réalité. Car si l’on se représente 
que 35o kgs de fleurs donnent environ i kg d’es¬ 
sence de premier choix et 3/4 de kg d’essence de 
seconde qualité, les frais d’exploitation réduisent 
le gain à de justes limites. 

A Manille on cueille les meilleures fleurs en mai 
et juin ; en 1907 la floraison a été si tardive que la 
distillation a duré de août en février de l’année 
suivante. Dans la province ou l'on rencontre l’ar¬ 
bre d'ylang-ylang, la distillation de l’essence se 
fait à Camarins, Mindoro et Albay. L’ylang-ylang 
croît aussi à Bohol, mais la distillation n’y est pas 
encore introduite. L’essence distillée en province 
est généralement considérée, h Manille, comme in¬ 
férieure, mais cela ne tient qu’au mode primitif de 
distillation, car les fleurs ne le cèdent souvent en 
rien à celles des environs de Manille, et certaines 
maisons de Manille distillent une essence dont 
elles retirent un prix aussi élevé que de l'autre 

La distillation de l’essence d’ylang-ylang s’en¬ 
toure à Manille de beaucoup de mystère et l’on 
s’imagine que les fabricants possèdent des secrets 
de fabrication précieux. M. Bacon a visité plu¬ 
sieurs fabriques et pratiqué lui-même plusieurs 
essais de distillation; il ne croit cependant pas à 
l’existence de secrets spéciaux de fabrication, bien 
qu’il soit évident qu’on puisse difficilement arriver 
du premier coup à distiller de l’essence de premier 

Mais il est d'avis que. pour celui qui est quelque 
peu familier avec la distillation des huiles essen¬ 
tielles, il sera aisé d’acquérir bientôt la connais¬ 
sance des détails et des manipulations spéciales 
en faisant usage-d'appareils convenables. La faute 
principale que commettent les distillateurs de 
province consiste en ce qu’ils choisissent mal 
leurs fractions et laissent brûler leurs fleurs, ce 
qui fait que l’essence renferme trop de résines. Il 
faut avoir soin que l’essence, qui n’est qu’une frac¬ 
tion du contenu de la fleur, soit distillée lentement 
et avec de la vapeur pure. 

Les distillateurs de province ont fréquemment 
le tort de retirer de i5o à 200 kgs de fleurs 1 kg 
d’essence en vue d’obtenir un bon rendement alors 
qu’en moyenne il faudrait distiller 400 kgs de 
fleurs. Lorsqu’on a retiré un kg d’essence on peut 






76 


LA PARFUMERIE MODERNE 


distiller encore jusqu’à la même quantité une 
qualité plus inférieure. La distillation fixe géné- 
rament d'après l’odeur le moment où l'on doit 
changer l’essencier. 

L’essence elle-même se recueille dans des essen- 
ciers florentins dont deux ou plusieurs sont reliés 
ensemble; l'eau de distillation s’utilise pour les 
distillations ultérieures. 

il est avantageux d’étamer l’appareil de distilla¬ 
tion à l’intérieur, cependant quelques distillateurs 
préfèrent le nickelage. L’essence est très sensible 
à l'air et à la lumière, elle doit être conservée 
dans des conditions conformes à cette propriété. 
Les appareils bien construits sont môme pourvus 
de récipients disposés de façon à ce que l’air et la 
lumière y pénètrent le moins possible. 

Il sera fait des expériences de distillation à la 
vapeur dans le vide, lorsqu’on se sera procuré les 
appareils nécessaires'; on fera aussi des essais ne 
macération préalable des fleurs, ce qui favorisera 
certainement l’extraction rapide de l’essence. 

Il n’est pas possible de juger la valeur de l'es¬ 
sence d’ylang-ylang par le dosage au moyen de 
l’analyse de certains de ses composants, car son 
odeur suave est due à un grand nombre de sub¬ 
stances odorantes ; dans le commerce on juge au¬ 
jourd'hui de l'essence d’après son odeur. L’incer¬ 
titude qui en résulte rendrait naturellement très 
désirables d'autres méthodes d’appréciation, mais 
la connaissance que l’on a actuellement de cette 
essence ne permet pas de conclure des résultats 
seuls de l'analyse à la qualité. En outre la littéra¬ 
ture ne donne que les constantes d’essence de 
provenance inconnue. C’est pourquoi M. Bacon a 


déterminé les propriétés d’une nombreuse série 
d’essences, dont il a pour la plupart surveillé la 
distillation et dont il a prélevé lui-même les échan- 

La régularité des résultats obtenus présente des 
différences, mais il est permis d’espérer que la 
continuation des études entreprises dans ce do¬ 
maine permettra d’amener le commerce de l’es¬ 
sence d’ylang-ylang sur une .base analytique 

résultats, de distiller dans le vide des essences de 
qualité inférieure pour en retirer des qualités 
meilleures; il en est résulté une diminution posi¬ 
tive de la finesse du parfum qu’on ne peut amé¬ 
liorer de nouveau qu’en y faisant un courant 
d’air; ce procédé s'emploie également pour enlever 
l'odeur empyreuinatique qui apparait lorsqu’on a 
laissé brûler les fleurs pendant la distillation. 
D'après l'expérience de M. Bacon, les essences 
distillées dans le vide ont en apparence la môme 
composition que les essences originales, mais leur 
odeur a moins de persistance. 

Les essences de premier choix contiennent plus 
de 5o »/o d'éléments bouillants au-dessous de 
ioo“ (pression lo mm.) et, pour les essences 
inférieures, la proportion de cette fraction est en 
relation directe avec la quantité de fleurs em¬ 
ployées. Cette fraction ne comporte que 27 »/, 
dans une essence obtenue à raison d’un kilo¬ 
gramme pour 206 kgs de fleurs distillées et tq •/» 
seulement pour une distillation .seulement de 
i5o kgs de fleurs. 

(Bl. Schimmel). 




LA GENTIANE 


La famille des Genlianées comprend de, très 
nombreuses espèces, depuis longtemps con¬ 
nues et cataloguées par les botanistes. Leur 
habitat préféré se cantonne dans les terrains 
de formation ancienne et sous le climat rude 
des altitudes élevées. On les rencontre fré¬ 
quemment à l’état spontané sur tous les sols 
argilo-siliceux et frais des Alpes suisses, tyro¬ 
liennes et françaises, des Pyrénées, du Plateau 
Central et des 'Vosges, où leur rusticité les fait 
s’étendre aux dépens des graminées et des 
légumineuses de nos prairies naturelles. Les 
dimensions sont très variables suivant les es¬ 
pèces, mais toujours leur valeur fourragère est 
nulle. Leur tissu ligneux ne constituerait 
qu’un bagage encombrant et inutile, au point 
de vue nutritif, dont s’accomoderait mal le 
bétail si celui-ci ne la délaissait systématique¬ 
ment en raison de son amertume qui lui ré¬ 
pugne. Aussi la gentiane n’a-t-elle jamais été 
l’objet d’essais culturaux proprement dits. 

Quelques rares hortillonnistes en possèdent 
cependant quelques espèces pour la couleur 


délicate de leurs Heurs jaunes, bleues, ou 
pourpre sombre. Telle sont la Gentianj liitej, 
la G. cruciata, la G. purptirea, la G. germanica 
et quelques autres. Ce sont toutes des planées 
vivaces rhizomateuses et fleurissant une fois 
l’an, au printemps. Le semis réussit mal en 
général, et leur multiplication est assurée de 
préférence à l’aide d’éclats de racines. 

Mais il s’agit encore de plantes purement 
ornementales de peu d'importance. Elles ont 
cependant déjà et pourraient avoir surtout une 
assez grande valeur industrielle. La G. lutea 
notamment, ou gentiane jaune, qui est à la fois 
la plus grande des espèces, la plus connue et 
la plus recherchée, devrait être multipliée à 
toutes les altitudes où les animaux n’accèdent 
que quelques jours par an, sur des herbages à 
la flore très restreinte et peu nutritive. Sa 
grande rusticité et sa tendance à l’envahisse¬ 
ment faciliteraient la création de véritables 
champs de gentiane. 

Les feuilles, d’un vert sombre, sont ovales, 
opposées, sans stipules. Les fleurs, jaunes’ 











LA PARFUMERIE MODERNE 


sont groupées, et donnent l’illusion d’être en 
cymes verticillées. La corolle, gamopétale, 
comprend cinq échancrures régulières. Un dis¬ 
que supporte l’ovaire à placentation pariétale. 

Toutes ces parties aériennes de la plante 
sont sans intérêt. Seules les racines ont des 
propriétés bien marquées qui les ont fait uti¬ 
liser depuis bien longtemps soit contre l’ané¬ 
mie, soit contre la scrolulose, soit, avant la dé¬ 
couverte de la quinine, comme fébrifuge, soit 
encore comme vermifuge. Leur récolte se fait 
en automne et il est souvent malaisé de retirer 
ces racines qui, dans leur besoin d’expansion, 
refréné par la faible profondeur du sol, ont 
profité des moindres fissures pour se couler 
entre les rocs. Néanmoins le prix qu’on en 
donne est suffisant pour qu’en Suisse, et, chez 
nous, dans la Haute-Loire, il se soit créé de 
véritables marchés où droguistes et pharma¬ 
ciens viennent s’approvisionne r pour en faire 
des teintures, des alcoolats, des élixirs, des 
toniques, des vins, des eaux-de-vie. 

Ces racines, fragmentées en menus morceaux, 
sont desséchées pendant quelques heures dans 
des étuves à 5 o ou Go» jusqu’à ce que, en tom¬ 
bant, les morceaux rendent un son sec. l.e 
degré voulu de dessication est alors atteint, et 
la racine de gentiane à cet état se paye parfois 
jusqu’à un franc le kilo. Il est vrai qu’elle a 
perdu plus des deux tiers de son poids, mais on 
conçoit que sa cueillette puisse être encore 
rémunératrice, si l’on songe surtout que des 
débouchés nouveaux s’ouvrent pour elle, de¬ 
puis quelques années, du côté des apéritifs. 

Jusqu’à Caventou on n’avait sur la gentiane 
que des données empiriques. Le premier, il en 
fit l’analyse qui lui donna l’explication de ses 
propriétés spéciales. L’amertume, d’où sem¬ 
blent dériver les qualités apéritives et toniques 
est dûe à un principe double, la gentianine, 
soluble dans l’alcool. L’un de ses éléments, 
l’amer, est un glucoside; l’autre est de l’acide 
oxys ilicylique. A cette gentianine est associé 


un phénol, la gentisine qui, par oxydation, 
donne de l’acide oxysalicylique et de la phlo- 
roglucine. 

La présence de la matière sucrée explique son 
pouvoir fermentescible utilisé surtout en Suisse 
où on en faitdu vin et une eau-de-vie réputés 
comme cordial et pour leur indéniable valeur 
apéritive. Cette industrie qui est cependant 
très rudimentaire. Les racines fragmentées, mi¬ 
ses en contact d’aussi peu d’eau que possible, sont 
abandonnées à la température ordinaire. Une fer 
mentation irrégulière s’établit qui, au bout d’un 
temps très variable, su'vant la température et 
la richesse tn levures, donne une sorte de vin 
qu’on distille. 

Devant la renommée grandissante de cette 
eau-de-vie on commence cependant à interve¬ 
nir dans la fermentation en apportant des 
levures sélectionnées et en régularisant la tem¬ 
pérature. On entrevoit, en effet, la possibilité 
d’en faire un apéritif estimé, sans qu’il soit 
nécessaire, comme on l’a fait jusqu’ici, de la 
noyer dans les vins liquoreux, rouges ou 
blancs, qui servent aux divers quinquinas à 
base de gentiane. 

11 suffirait pour cela de déterminer le titre 
convenable de cette eau-de-vie. qui est actuel¬ 
lement trop élevé, et de fabriquer un sirop 
n’atténuant, ou plutôt n’altérant, ni ses qu.ili- 
tés, ni son goût. Cet apéritif aurait sur tous 
les vermouths, amers ou absinthes l’incontes¬ 
table supériorité d’être utile à l’organisme. 

La gentiane, déjà si intéressante pour les 
pharmaciens, droguistes cl liquoristes, peut, à 
en juger par ses éléments constitutifs, être 
utilisée par les parlumeries. Elle est, en fait, 
assez mal connue encore, mais il n’est pas 
douteux que, d’ici quelques années, des soins 
culturaux et des traitements appropriés, feront 
d’elle une plante in lustrielle des plus intércs- 

*”"*^*' (î. CH.U.IUKRK. 

1 ngénieur-.\gro'ionte. 


INFORMATIONS 




On nous écrit de Vallauris au sujet de l’anicle 
de notre collaborateur Henri Blin sur l’essence de 
Néroli : 

La production de fleurs d’oranger est au ma- 
ximun dans les bonnes années de 2 millons de 
kilog et n’atteint jamais le chiffre de trois mil¬ 
lions que vous c.itez. La situation s’étant amé¬ 
liorée au dernier moment, et, les conséquences 
de l’hiver rigoureux aj-ant été moins fortes 
qu’on ne le pensait, les fleurs ont été vendues 
en moyenne cette année de 140 à i 5o fr. les 100 
kilogs. Quant au Brout sa valeur marchande 
est régulièrement de 20 fr. les 100 kilogs. 


Nous donnons bien volontiers .acte de cette recti¬ 
fication et remercions notre correspondant de son 
obligeance. 

^ ^ ^ 

Falsification de l’essence de lavande 

M. Dolphin signale dans Pharmaccutical 
Journal {igoq, 1.60) une falsification nouvelle 
de l’essence de lavande. Elle consiste à ajou¬ 
ter certains éthers, des acides gras, de l'huile 
de coco; les fraudeurs parviennent ainsi à 
remonter par une très faible addition d'huile 
de coco, l’indice d’éther des essences pauvres. 









LA PARFUMERIE MODERNE 




Contribution à la Connaissance du jViusc Artificiel 


A la suite de ces premiers succès, nous avons 
cru devoir poursuivre plus loin l’étude du rôle 
de la nature des substituants. 

En conséquence, nous avons substitué, à 
l’un des groupes NO^ du trinitrobutylxylène, 
les groupements 

— CO — Qtf,. cétonique aromatique 

— S0.2 — sulfonique aromatique 

yN ’ 

— iV II azimlde 

\iV 
-- CH 

/ \ indazolique 

— N— NH 


Les deux derniers seuls de ces substituants 
ont donné des produits sentant le musc. 

CH3 


NO^ 


SiVOî 


NH^, CO—CeH^, SO3H, SO^—C.H,, qui don¬ 
nent des dérivés inodores. 

Ce processus est analogue à celui qui donne 
les matières colorantes en remplaçant dans le 
chromogène un hydrogène d’un noyau à chaîne 
fermée par un substituant convenablement 
choisi (auxochrome). 

C’est pourquoi nous nommerons par analo¬ 
gie « euodiogène (i) » les dérivés contenant les 
deux iVOj et « euodiophore » les substituants 
qui déterminent la propriété odorante. 

^ ^ 

PARTIE EXPÉRIMENTALE 

Métabutylxylylphénylcétone 

CH3 


le musc azimide 


“-0 


CH3 



\JV-.NH 


CONCLUSION 

Il résulte des travaux que nous venons d’ex¬ 
poser que les conditions nécessaires et suffi¬ 
santes pour qu’un dérivé du butylbenzol ren¬ 
fermant un ou plusieurs groupes alcoylés sente 
le musc, sont les deux suivantes : 

i« Il faut que ce dérivé renferme trois groupes 
NOf en méta vis-à-vis l’un de 1 autre. 

20 Ou bien il doit renfermer seulement deux 
.VO, en méta vis-à-vis l’un de l’autre et un 
troisième groupe en méta vis-à-vis des deux 
précédents. 

Ce troisième groupe peut être un substituant 
convenablement choisi,tel que —CO — CFfj.ou 
un homologue, ou CN, Cl, Br, J, N3, ou enfin 
le groupe indazolique. 

De plus, il est d’autres groupes, tels que 


Ce produit est obtenu très facilement par 
l’action du chlorure de benzoyle sur le méta- 
biitylxylène en présence du chlorure d’alumi- 

On a employé 5 o gr. de chacun de ces corps, 
ce qui fait un léger excès de chlorure de ben¬ 
zoyle. 

Le chlorure acide et l’hydrocarbure étant 
mélangés, on ajoute A/C/3, pulvérisé, peu à peu, 
à la température ordinaire. 

La réaction commence aussitôt; après deux 
heures on la termine en chauffant encore une 
heure au bain-marie. 

Le produit, versé sur la glace, est alors addi¬ 
tionné peu à peu de soude caustique en solu¬ 
tion et en petit excès, afin d'éliminer l’acide 
benzoïque. 

Il est ensuite lavé à l’eau bouillante, exprimé 
et recristallisé dans l’alcool. 

5 o gr. de métabutylxylène ont donné 55 - 6 o gr. 
de cétone soit un rendement de 70 de la 
théorie. 

Le sulfure de carbone, qu’on emploie fré- 
quemmentcomme dissolvant dans les réactions 
de Friedel et Crafts, n’est pas nécessaire ici, la 
réaction est très nette. 


(i) Voir No» 3 et 5 . 


(1) Dérivé de Eutoîta bonne odeur. 









LA PARFUMERIE MODERNE . -■ ■■ -.— 7;, 


Analyse : 

o,iCo 5 gr. de substan:e ont donné 0,5045 gr. 
d’acide carbonique et 0,120 gr. d’eau. 

Calculé : Trouvé : 

C 85,71 ®/o 85,70®/, 

H 8,27 • 8,23 D 

Cette cétone cristallise en très beaux cristaux 
de forme prismatique, ils sont incolores et fon¬ 
dent à io 5 °. 

Elle cristallise très bien de tous les dissol¬ 
vants, tels que alcool,éther, chloroforme, dans 
lesquels elle est très soluble. 

Elle ne se dissout absolument pas dans l’eau 
et est d’une grande stabilité. 

Essais de préparation de l’hydrazone 

On n’a pas réussi à préparer l’hydrazonc de 
cette cétone, malgré des essais répétés. 

La cétone a été laissée en contact avec de la 
phénylhydrazine pendant huit jours : 

a en solution alcoolique 
b en solution acétique, 
sans qu’il y ait eu réaction. 

Puis ces deux essais ont été chauffés au bain- 
marie pendant le même temps avec un résultat 
également négatif. 

Une partie de cétone et une de phénylhydra¬ 
zine ont été fondues ensemble et chauffées à 
l'ébullition. — Résultat négatif. 

ESSAI ni 

La condensation a été essayée en présence 
du chlorure de zinc. — Résultat négatif. 

Essais de préparation de l’oxime 

Cette cétone ne donne également pas d’oxime. 


Méthode Auwers 
Proportions employées : 

1 mol. de cétone. 5 gr. 

2 • chlorhydrate d’hydroxylam 3 — 

4 » soude caustique. 3 — 


La cétone a été dissoute dans 200 cc. d’alcool 
absolu, puis additionnée de la solution aqueuse 
concentrée du chlorhydrate d’hydroxylamine 
et de la solution de soude dans l’alcool. 

Après deux jours de chauffage au bain-marie, 
le produit versé dans l’eau a redonné la cétone 
non attaquée. 


ESSAI II 

On a employé : 

1 mol. de cétone. 5 gr. 

2 » HCl hydroxylam. 3 _ 


4 » carbonate de soude. 8 _ 

La cétone a été dissoute dans 200 cc. d’alcool 
absolu et les deux autres dans très peu d’eau. 
On a travaillé dans les mêmes conditions que 


précédemment et on a obtenu un résultat 
négatif. 

ESSAI III 

Un mélange fait dans les mêmes proportions 
que dans l’essai I a été laissé huit jours à froid. 
— Résultat négatif. 

ESSAI IV 

Le chlorhydrate d’hydroxylaminc et la soude 
ont été employés en grand excès et laissés 
quatre jours au bain-marie. — Résultat négatif. 

Nitrations de la métabutylxylphénylcétone 

I. Nitration faible 

La cétone étant dissoute dans environ dix 
parties d’acide acétique glacial, une molécule 
d’acide nitrique à 67 */, a été ajouté à iS». 

On a laissé monter la température à io<, puis 
peu à peu à 80®. 

Dans toutes ces phases on ne constate pas 
traces de nitration. 

ESSAI II 

L’acide nitrique à 67 "/, a été remplacé par 
une molécule d’acide nitrique à 100 et dans 
les mêmes conditions, on ne constate également 
pas traces de nitration. 

ESSAI III 

A une solution d’une molécule de cétone 
dans l’acide sulfurique ordinaire, on a ajouté 
peu à peu une molécule d'acide nitrique à 67®/ 
mélangé à de l’acide sulfurique ordinaire; le 
mélange a été laissé ainsi une journée à o", puis 
le lendemain à 20®. 

Le produit obtenu consistait en cétone inat- 
taquée et en dérivé trinitré de celle-ci. 

ESSAI IV 

A une solution sulfoacétique de cétone (une 
molécule) il a été ajouté peu à peu à une molé¬ 
cule d’acide nitrique à 67 ®/, mélangé à de 
l’acide sulfurique ordinaire, la température étant 
maintenue constamment à 5 ®. 
i Même résultat que pour l’essai III. 

ESSAI V 

On a fait agir le nitrite de sodium sur la solu¬ 
tion sulfurique de cétone. 

Il n’y a pas traces de nitration. 

Comme on voit, cette cétone n’a donné 
aucun dérivé mono ou binitré par nitration 
directe. 

II. Nitration forte 

Les essais ont été faits en ajoutant peu à peu 
la cétone à : 

I® Acide nitrique fumant à loo •/,; 

2° Mélange d’acide nitrique et sulfurique; 

3 ® Mélange d’acide sulfurique à 25 ®/, d’anhy¬ 
dride + acide nitrique 100 ®/,; 

4® Mélange d’acide sulfurique à 65 ®/, d’anhy¬ 
dride -j- acide nitrique 100 ®/,. 

Dans les quatre cas ci-dessus énumérés, on a 











LA PARFUMERIE MODERNE 


commencé à o» et on a fait monter la tempéra¬ 
ture peu à peu jusqu’à 80®. 

L’élévation de température augmente le ren¬ 
dement en produit trinitré. 

Le produit de la nitration a été versé sur la 
glace, puis lavé à l’eau et recristallisé de l’acide 
acétique. 

On a ainsi obtenu un corps fondant à 2o5o,5 
et donnant à l’analyse la formule d’une trini- 
trocétoce. 

Malgré l’attention apportée aux essais de ni¬ 
tration, il a été absolument impossible d’obtenir 
directement un autre dérivé nitré que celui que 
nous allons décrire. 


Trinitrométabutylxylylphénylcélone 


/ iCH^h 

C^H^ 

\ X (NO^k 
\ CO - C.H^NO^ 


Ce produit se présente sous forme de cristaux 
prismatiques le-gèrement jaunâtres. 

Il est sans odeur, très peu soluble dans l’alcool 
et l’éther, mais bien dans le chloroforme et 
assez bien dans l’acide acétique glacial. 

Chauffé avec la potasse, sa solution alcoolique 
se colore en rouge brun foncé. 

Cette trinitrocétone a donné à l’analyse les 
résultats suivants ; 

Pouro,iG 65 gr. de substance, 11 cc., 2 d’azote 
à la température de 18", à la pression de74i'»"‘, 


Trouvé : Calculé : 

Ap 14,21% 14. H % 

Constitution de la trinitrocétone 

Deux des groupes NO.2 se trouvent évidem¬ 
ment dans le noyau butylxylénique, comme 
c’est le cas pour la cétone de Baur IL 

Il restait, pour connaître la constitution 
complète de ce corps, à déterminer où se porte 
le troisièiue groupe iVOj. 

Or, étant donnée l’influence orientante 
qu’exerce le groupe — CO —, il était à prévoir 
que le troisième NO^st porterait en méta vis-à- 
vis du groupe cétonique (comme dans la nitra¬ 
tion de l’acide benzoïque). 

Ce fait a été vérifié de la manière suivante ; 

On a préparé, par condensation du métani- 
trochloruredebenzoyleavecle métabutylxylèr.e, 
une cétone niéta mononitrée dans le groupe 
phénylique non substitué. 

Celle-ci a été transformée par l’acide nitrique 
fumant en un dérivé trinitré qui s’est trouvé 
être identique avec le produit obtenu par nitra¬ 
tion directe de la métabutylxylylphénylcétone. 

L’expérience a donc affirmé nos suppositions 
et nous pouvons alors donner à ce corps la 
formule de constitution ci-dessous : 

CH3 

iVOs /\. NOi 


Trouvé : Calculé : 

A,- 10,83 »/„ 10,47 Vo 

Les eaux-mères provenant delà cristallisation 
de la trinitrocétone laissent passer à la vapeur 
d’eau surchauffée un produit fondant à 112® et 
doué de l’odeur du musc. 

L’analyse et ses propriétés ont montré que ce 
n’est autre'que le musc du butylxylène trinitré. 

0,343 gr. de ce musc ont donné 44 cc. d’azote 
à la température de 2$“ et à la pression de 
745111m, soit : 



(à suivre) 


P. Pommier. 


Le Gérant : Gattefossé. 




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LA PARFUMERIE MODERNE 


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Syndicat des Producteurs de Lavande des Alpes 

P. P. 

Das in Südfrankreich munmehrendgültigconstituierte 
und handelsgerichtlich anerkannte « Syndicat des Pro¬ 
ducteurs d’essence de Lavande des Alpes du Diois » hat 
■ den Zweck, die Kultur und die Destination von Laven- 
del in den franzosischen Alpen zu vervollkommnen und 
die Oele der hohen Regionen, die unter dem Namen : 
, Essences de Lavande Mont Blanc bekannt sind und 
seither von ded dortigen Zwischenhilndlern aufgekauft 
und zur Verbesserung der in den niedereren Bezirken 
gewonnenen esterarmen Oelen benutzt wurden, tien 
Interessenten und Gonsunaenten rein und unverl'iilscht 
zugiingig zu machen. 

Die Oele der Hochalpen haben in der Tat einen sehr 
hohen Gehalt an Ester (Linalyl-acetat) der das haupt- 
sâchlichste Critérium des Wertes eines Lavendelüles 
bildet. 

Das Syndicat nimmt hein Oel an, das weniger vie 
34 o.'o Estergehalt aufweist. 

Nachstehend folgen einige Analysen von Oelen aus 
Bezirken, die zu dem Syndicate zugelassen wurden : 


Commune de Jonchères (Drôme).. 89,5 »/, Ester 

— Establet — . 34,5 0/0 — 

— Mison — . 42 0/0 — 

— Charens — 4449 und 52 «/o — 

— Lesches — . 44 0/0 — 

— Beaumont — 42 und .. 53 ®/o — 

— Les Prés — . 39,2 ®/o — 

— Luc — . 4, o|„ _ 

— La Baume (Hautes-Alpes).. 54 ÿo — 
und so weiter. 


Die Oele welche weniger wie 40 o/.i Ester enthalten, 
werden zu einer einzigen Qualitiit, die wedigstens 
3 o /38 ®/o Ester aufweist, vereinigt und unter der Bezei- 
chnung. 

c Essence de Lavande Mont Blanc Syndicat pure » 
in del Handel gebracht. 


Die anderen von über 40 “,'o werden vollstandig reçu- 
ficiert und unter dem Namen : 

c Essence de Lavande Mont Blanc Syndicat RRR » 
(d. h. dreilach rectififciert (anf den Weg gebracht. 

Aile Oele sind garantiert rein und unverschnitten mit 
minderwertigen LavendelOlen, Spikdl, etc., etc. Das 
Verschneiden kann sich ja jeder Kiiufer selbst hesorgen, 
wenn er es für vorteilhaft erachtet. . 

Muster sowie iiusserste Quotierungen stehen jederzeit 
gerne zu Diensten. 

In der Hoffnung mit Ihren aiigenchmen Nachrich’en 
beehrt zu werden empfehle ich mich Ihnen. 

• Hochachtungsvoll. 

C. El'gen Otto, Mannheim. 

Union de producleurs d’essences de ïaucluse 

Althen-Ies-Paluds. 

M. 

Nous appelons votre attention, d’une façon tout à fait 
particulière, sur ce point que nos produits sont vendus 
sous la garantie de conformité avec la loi du it août ii»o 5 
et que nous tenons à votre disposition, le cas échéant, 
une analyse de ces produits. Ceci vous donnera une 
sécurité qui a une grande importance à 1 heure actuelle 
où l’application de la loi en question cause de graves 
préjudices ajjx négociants qui ne savent pas s’adresser, 
pour leurs fournitures, à des maisons offrant toute 
garantie. 

Nous n’ignorez pas, en effet, que le service de la re¬ 
pression des fraudes au Ministère de l’Agriculture a 
envoyé des instructions dans tous les départements, non 
seulement pour que des prélèvements soient faits sur 
des marchandises, mais aussi pour que les agents de ce 
service fassent des prélèvements de catalogues.annonces 
commerciales, etc. Il est donc essentiel pour tous les né¬ 
gociants de s’entourer des précautions les plus minu¬ 
tieuses au sujet de la qualité déSproduits qu’ils achètent 
et de la conformité de cette qualité avec la dénomination 
donnée au produit. 


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71 




BIBLIOGRAPHIE 




De la Revue Scientifique — t Des recherches ont été 
entreprises par M. R. Micko, au Laboratoire municipal 
de Gratz (1908), pour déterminer de quelle nature était 
le parfum du rhum. Ce parfum a été recherché dans un 
rhum de la Jamaïque ; ce n’est ni un éther, ni une 
aldéhyde, ni une cétone. Il a tous les caractères d’une 
huile essentielle, terpénique ; il est insoluble dans la 
soude diluée. On sait qu’on lui substitue frauduleuse¬ 
ment du formiate d’éthyle, d’une odeur analogue, mais 
très facile à caractériser. Un rhum artificiel, parfumé au 
formiate d’éthyle, perd son parfum après avoir été 
additionné de trois centilitres d’acide sulfurique pour 
dix centilitres de rhum j. 


Du Journal de Pharmacie d'Anvers. — 0 .M. Perry a 
rappelé l’attention sur l’essence de citron, qui paraît 
être l’objet de fraudes multiples depuis quelque temps. 
Il suppose que ces fraudes se pratiquent surtout ù 
Londres et à Hambourg. Dans le courant des trùis der¬ 
nières semaines, M. Perry a rencontré dans le commerce 
cinq essences falsifiées par 3 o- 5 o «/o de pétrole ; quatre 
tétaient sophistiquées par l'huile de ricin, six par l’es¬ 
sence de térébenthine; quelques-unes avaient été diluées 
par les terpènes de l'essence de citron ». 




Liste DE BREVETS ET ADDITIONS DÉLIVRÉS EN FRANCE 

du 8 Jyril au 6 Jtai -1909. 



N® 399.051 Compagnie des Bouch.ages Hermétiques 
Simplex. — Revêtement protecteur inattaquable pour 
les dispositifs de bouchage de-récipients. 

N® 10.396/393.027 Dechaume. — Addition du brevet 
pour: « Obturateur à soupape pour bouteilles ». 

N® 399.273 Naud. — Ciseaux coudés pour coiffeurs. 

N® 399.212 Bazin. — Application des hydrocarbures 
à fonction acide comme subrogats des acides gras, 
huiles, graisses et savons. 

N* 399.238 Buhl. — Dispositif pour attacher le cha¬ 
peau et les cheveux. 

N® 399.204 François et Royer. — Bouchon verseur 
de sûreté. 

N® 399.281 Muller. — Bouteille irremplissable. 

N® 10.423/394.711 Addition au brevet pour : < Appa¬ 
reil garantissant l’inviolabilité des bouteilles. 

N® 399.449 May. — Rasoir de sûreté. 

N® 393.577 Duclos. — Procédé de conservation du 
beurre, des huiles, graisses animales et végétales. 

N® 399.424 Dondel et Balmonet. — Barrette pour 
la coiffure des dames. 


N® 399.513 Benoit. — Barrette de cheveux. 

N® 1.044/378.536 Faucon. — Addition au Brevet 
pour: •( Procédé hygiénique et aseptique >'. 

N® 399.623 Société P. Ducreux et A. M.artis. — 
Pince pour pains de matières antiseptiques employées 
par les coiffeurs. 

N® 10.465/398.506 De Belinay. — Addition au Brevet 
pour: « 'Vaporisateur ». 

N® 399.483 B.arrère. — Bouchons aseptisés et anti- 
septisés et leur procédé de fabrication. 

N® 399.510 Stœckel. — Fermeture à pression appli¬ 
cable à tous articles, notamment aux barrettes pour 
cheveux. 

N® 399.681 Debon. — Article de coiffure. 

N® 399.785 Maillard. — Houppe garnie de papier. 

N® 399.690 Dubosc, Larroucau, Roques et Dasquk. 
— Bouchon pour bouteille irremplissable. 

Bureau des Brevets d'invention : Y. RÀBILLOUD 
et Fils, ingénieurs-conseil, 10, Cours Morand, 
Lyon. 



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Téléphone: 0-03 â, Chemin de Bonne, GAP (Hautes-Alpes) AJr. '«'légr.: caiu-at- 1 ’eiuux, cap 


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JO'U-R.JSTJLIv II/JLLTSTHé 

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de patchouli : L. Serve. — Appareils électriques de distillation : Achille Staron. —Les 
essences en thérapeutique : D' P.-J. — Le tremblement de terre de Provence : La Rédaction. 

SUPPLÉMENT. — Parfums artificiels. — Parfums synthétiques. — Alambics 
agricoles. — Correspondance: Vanilline. — Lauendelol. ■— Conséquences inattendues 
d’un tremblement de terre. — Variétés : Commerce de cheveux. — Pour les rosiéristes. — 
Dénaturation des huiles. — Empoisonnement par la noix muscade et le savon. — La fausse 
badiane. — L’absinthe augmente. — Mouillage de l’alcool. — Bibliographie : Revue Jean- 
card. — Aide-mémoire P.M. — Revue de Grasse •’ Températures et récoltes. —Distinc¬ 
tions honorifiques. - - Recettes et procédés utiles : Teintures au Henné. — Cartes parfu- 
d’œillets. — Office d’exportation. — Liste de brevets. 


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» à Lyon : GATTEFOSSÉ et FILS, 19, Rue Camille. 





























LA PARFUMERIE MODERNE 


75 


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Monsieur le Directeur de la PARFUMERIE MODERNE, 

19, Rue Camille, LYON 

Veuille^ m’envoyer régulièrement votre Revue Mensuelle. 

Je vous remets inclus la somme de CINQ FRANCS, SIX fr. pour l'étranger, mon¬ 
tant de mon abonnement annuel )• 

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LA PARFUMERIE MODERNE 


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J' 


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La demi-page. 75 francs 

Le tiers de page. 60 • 

Le quart. 40 

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TRAITÉS ANNUELS D’UN COMMUN ACCORD 

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Bibliographie, etc. (pages bleues), la ligne. . 1 fr. 26 


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Aide-Hemoire Annuel — 15.000 exemplaires 

(3e ÉDIXION) 


l.a page. 70 francs 

La demi-page. 40 » 

Le quart de page. 25 » 


SPÉCIMEN SUR DEMANDE 



^ parfums artificiels 


Il n est pas douteux que l'opinion moyenne du public 
est tout à fait défavorable aux parfums synthétiques et 
artificiels, mais il n est pas moins douteux d’ailleurs que 
l’ignorance presque complète de la nature exacte des 
produits incriminés est la cause immédiate de leur dis¬ 
crédit. 

Le journal bien connu, La Coiffure française illustrée, 
qui est édité avec un soin tout particulier et dont les 


encartages sont véritablement artistiques, nous donne 
encore tout dernièrement un exemple de ce défaut de 
documentation et publie un article qui est très suscep¬ 
tible d’accentuer encore chez beaucoup de parfumeurs la 
PHOBIE des produits artiliciels. 

Il y est fait une confusion très regrettable entre la 
falsification des essences naturelles et la substitution 
des parlums de synthèse aux parfums d'extraction, et 
























76 


LA PARFUMERIE MODERNE 


entre les éléments nécessaires à une préparation chimi¬ 
que, (réactifs et matières premières) et les produits défi¬ 
nitifs obtenus à l’état de pureté. « On prépare, dit M. 

« Eryam, l'essence d’amandes amères avec la benzine, 

« les essences de Reine des prés et de géranium avec 
t le phénol ; l’essence de wintergreen est remplacée par 
« un mélange d’alcool de bois, d’acide salicylique et 
« d’acide sulfurique; le terpinéol est un dérivé de 
« l’essence de térébenthine savamment combinée avec 
f un acide quelconque ; l’aubépine est obtenu avec 
ï du chloroforme et du phénol 

Il est fâcheux que de telles erreurs puissent trouver 
crédit chez l’acheteur de parfumerie, aussi, ne résistons- 
nous pas au désir de citer à ce sujet le Formulaire de la 
Parfumerie Moderne, 2® édition que nous tenons à la 
disposition de tous les intéressés (i). 

Nous prions tous les fabricants de parfums arti¬ 
ficiels de nous communiquer toutes les indications 
possibles sur la préparation de leurs spécialités,tant 
au point de vue technique qu’au point de vue pra¬ 
tique, et sur leur emploi en parfumerie. Nous leur 
donnerons la plus large publicité afio d’atteindre 
aussi complètement que possible le but que nous 
nous sommes proposés et que M. Francis Marre 
exposait dans notre premier numéro. 

En ce qui concerne la querelle ancienne qui divise 
de faqon regrettable les parfumeurs et qui fait, trop 
souvent, adversaires irréductibles les partisans des 
produits naturels et des produits de synthèse, notre 
attitude sera nette. Nous nous efforcerons de mon¬ 
trer aux uns comme aux autres l'inanité de leurs 
querelles coutumières et l'erreur qu'ils commettent 
en ne s'unissant pas au lieu de se combattre. Notre 
opinion, que de nombreux spécialistes partagent et 
qui finira par triompher parce qu'elle est à la fois 
logique et sage, est que le parfum artificiel doit être 
pour le parfum naturel un auxiliaire, mais jamais 
un rival. Le plus habile des chimistes est incapable 
de supplanter la nature et de se substituer à elle, 
mais dans bien des cas, il peut lui venir en aide, la 
compléter et parfois même l'améliorer. 

^ ^ 

Parlun^s Synthétiques 

L’industrie des parfums artificiels, disait M. J. Dupont, 
est la sœur cadette de celle des matières colorantes déri. 
vées des goudrons de houille ; à elles deux, elles consti¬ 
tuent la plus riche part du patrimoine dont l’humanité 
est redevable à la chimie moderne. 

Nous distinguions dans notre précédente édition trois 
sortes de parfums synthétiques, les uns remplaçant le 
produit naturel par un corps absolument identique phy¬ 
siquement et chimiquement, comme par exemple l’aldé¬ 
hyde benzoïque (essence d’amandes amères), le salicy- 
late de méthyle (essence de Wintergreen), la vanilline, 
la coumarine synthétique, etc... 

Les autres sont des produits différents du parfum à 


(i) Des extraits en ont déjà été faits par Echo de la Savon¬ 
nerie et la Revue des Produits chimiques, nous les autorisons 
très volontiers à nos confrères sous clause d’indication d’ori¬ 
gine. 


imiter, mais qui le remplacent parfaitement : ambre, 
musc, miel pour savon, etc. ; enfin, le parfum artificiel 
peut donner une note nouvelle qu’aucune essence natu¬ 
relle ne permet d’obtenir : Yara, chrysol, etc. 

Nous 'pouvons donner une autre classification qui 
détruit cette objection qui nous a été faite assez fré¬ 
quemment : le parfum synthétique, nous dit-on, n’a pas 
la tenue de l’essence naturelle, il se détruit lui-même ou 
détruit les essences avec lesquelles on l’emploie. Ces 
défauts sont dus, disent ses détracteurs, à son origine 
chimique, défaut inséparable de sa constitution et de sa 
préparation : Il suffit de démontrer que dans la plupart 
des cas le parfum synthétique (?) est produit par la nature 
et qu’il est seulement séparé, purifié ou transformé légè¬ 
rement. 

A cet effet, nous distinguerons, cette fois, quatre 
classes de parfums artificiels : 

I. — Parfums artificiels tirés directement des essences 
naturelles, sans transformation chimique, ou plus simple¬ 
ment : Constituants des essences. De celte sorte, nous 
citerons : Citral, Citronnellal, Eugénol, Géraniol, Linalol 
Rhodinol, etc. 

Ces produits sont contenus naturellement dans les 
essences de Lemongrass (Verveine des Indes), Citron¬ 
nelle, Girofle, Raima- Rosa, I.inaloé ou Bois de rose. 
Géranium, etc..., et il suffit généralement d’un fraction¬ 
nement fait avec soin pour les séparer des terpènes et 
des autres constituants de l’essence. Ainsi, l’essence de 
citronnelle contient des terpènes ; du Citronnellal, du 
Géraniol et il est facile, connaissant leur point de distil¬ 
lation respectif, de les isoler et de les purifier séparé¬ 
ment. 

IL — Parfums artificiels tirés des essences naturelles 
avec transformation chimique. — Dans cette catégorie se 
rangent : Aubépine, Jacinthe, Lilas, Muguet, Néroli, 
Œillet, lonone (brevet de Laire), Terpinéol, Acétates 
de Linalyl, de Géranyl, Vanilline, etc.'.. 

L’Anisaldéhyde est obtenu par oxydation de l'anéthol 
de l’essence d’anis ; on le corrige et le mélange pour 
obtenir Acacia, Aubépine, Eglantine, etc... 

La Jacinthe est tirée du Styrax ; les lilas, muguets 
sont fabriqués comme le terpinéol : l’essence de téré¬ 
benthine ou un terpène (Limonène) sont hydratés et 
l’hydrate de terpine obtenu est transformé en terpinéol, 
muguet, syringa, etc... 

L’Ionone, selon le brevet de Laire, est obtenue du 
Citral de Lemongrass traité par l’acétone ; on obtient le 
pseudo-ionone, puis l’ionone, isomère de l’irone, partie 
odoriférante de l’Iris. 

Le Néroli est une transformation de la partie oxygénée 
de l’essence de Petitgrain. L’œillet dérive de l’isoeu- 
génol, qui a pour origine l’eugénol de l’essence de 
girofle et qui est le premier chaînon de la fabrication de 
la'vanilline. Les acétates de Linalyl, Géranyl, Terpényl 
sont respectivement obtenus des linalol, géraniol et 
terpinéol. 

Tous ces parfums artificiels (catégories I et II) sont en 
réalité des constituants des essences naturelles, isolés, 
purifiés, transformés, mais naturels par origine. Leurs 
propriétés de solubilité, concentration, stabilité sont les 
mêmes que celles des essences déterpénées. Us ne 
diffèrent de celles-ci que par leur odeur spéciale, les 
essences déterpénées étant, elles, Vodeur précise de la 
plante dont elles sont tirées. 

III. — La troisième série comprend les parfums chi¬ 
miques proprement dits ; la Nitrobenzine (mirbane, 




LA PARFUMERIE MODERNE 


77 


amandes amères), les muscs, dérivés nitrés des benzols, 
toluènes, xylènes, etc., les Ethers benzoïques, sali- 
cyliques, acétiques, etc. (Les salicylates, acétates de 
benzyle, de'butyle, d’éthyle, etc.). 

IV. — Pour terminer, il faut citer les compositions 
qui contiennent des parfums des trois catégories pré¬ 
cédentes et même des essences simples ou déterpénées : 
Bruyère, Cassie, Cyclamen, Chèvrefeuille, Foin coupé, 
Narcisse, Orchidée, Trèfle, Capucine, Lys d’eau, etc... 

La précision avec laquelle tous ces produits ont be¬ 
soin d’être préparés écarte toute possibilité d'altération 


du fait des réactifs qu’ils pourraient contenir et qui sont 
absolument éliminés, tant pour assurer leur conser¬ 
vation que parce que les procédés de fabrication ne per¬ 
mettent pas qu'il en soit autrement. 

Les parfums synthétiques sont plus concentrés, plus 
solubles, plus stables que les essences naturelles, et ne 
peuvent jamais avoir aucun inconvénient que ne pos¬ 
sèdent déjà ces essences ; ils sont supérieurs à beaucoup 
de points de vue, d’un emploi facile et économique. 

René Gattekossé. 




ALAMBICS AGRICOLES BON MARCI^E 




Il nous a été donné a maintes reprises et à nos lecteurs 
aussi, probablement, de déplorer la non utilisation de 
champs immenses de lavande, de romarin ou d’autres 
plantes aromatiques poussant naturellement et a l’aban¬ 
don, à proximité quelquefois d’exploitation agricoles 
importantes. 

Tant en France que dans nos colonies c'est par cen¬ 



taines de mille francs qu’il faut compter les productions 
du sol ainsi négligées par ignorance souvent et par crainte 
de ne pouvoir en trouver un débouché rémunérateur. 11 
faut noter que très souvent ces plantes ne coûteraient 
que la peine d’être récoltées et qu’en tout cas les frais de 
main d’œuvre seraient insignifiants. Beaucoup de pro¬ 
priétaires seraient décidés à tirer profit de ces plantes 
par la distillation mais reculent devant l’achat d’un 
alambic qui est considéré, à tort, comme un appareil 
coûteux. 

La chaudière d*un alambic simple, munie ou non d’un 
foyer et séparée du chapiteau et du réfrigérant trouve 
toujours, en effet, son utilisation: la buanderie, le chai, 
1 étable, la porcherie, ont toujours besoin d’un récipient 
de grande capacité allant au feu. Seuls par conséquent 
chapiteau et réfrigérant ne trouvent leur utilisation qu’au 
moment de la distillation. 

Nous avons vu fréquemment, dans les Alpes notam¬ 
ment où le cultivateur est industrieux et économe, des 
chapiteaux simplement formés d’un couvercle muni d’un 
tube pour l’échappement de vapeur, le serpentin est un 
stmp e tuyau de plomb a gaz enroulé sur lui meme et 
installe dans un fut de bois. 


Ce couvercle est en temps opportun installé sur la 
chaudière de la ferme, lutté avec de l’argile et donne un 
alambic rustique et primitif il est vrai mais qui ne cède 
rien aux vieux alambic de cuivre si facilement rongés 
par les essences qui comme la lavande contiennent des 
éthers acétiques. 

11 est d’ailleurs facile de se procurer des alambics a 
bon compte et on trouve dans le commerce des appareils 
en tôle galvanisée forte, aussi solides et aussi résistants 
que les appareils en cuivre si coûteux lorsqu’ils atteignent 
une certaine grandeur. Ces alambics coûtent selon le 
modèle de 6o à loo francs pour une contenance de 
200 litres (sans serpentin ni foyer) c’est-à-dire 5 et 6 fois 
moins cher que les alambics en cuivre ; la chaudière étant 
utilisable toute l’année la dépense est insignifiante et 
peut procurer des bénéfices annuels très réels. 

Toute installation agricole dans les Alpes,les Cevennes 
l’Algérie, la Tunisie et nos Colonies tropicales devrait 
posséder cet intrument si utile. La production d’essences 
aromatiques serait évidemment augmentée, mais il faut 
tenir compte que la consommation én augmente tous les 
jours et que l’initiative des autres nations est stimulée 
beaucoup plus activement que chez nous dans cette voie, 
par les instructions officielles des directions de l'Agricul¬ 



ture. Les efforts individuels de nos agriculteurs et colons 
doivent tendre à l’utilisation intégrale des productions • 
du sol que nos climats favorisés ont faites si nombreuses, 
surtout en ce qui concerne les plantes aromatiques. 

M.C. 
















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LA PARFUMERIE MODERNE 


79 


CORRESPONDANCE 


Le journal La Parfumerie Moderne a donné, le mois 
dernier, entrautres renseignements, des documents 
intéressants sur les droits nouveaux qui seront appliqués 
à la Vanilline à partir du prochain exercice budgétaire. 

Il se confirme aujourd’hui que ces droits seront de 
6o fr. par kilog ce qui doublera au moins la valeur de ce 
produit si intéressant pour la confiserie, la Biscuiterie, 
la distillerie, la parlumerie, etc. 

Nous vous invitons donc à vous couvrir dès à présent 
de vos besoins pour toute l’année prochaine, aucune 
spéculation ne pourrait être meilleure que la formation 
d'un stocic. 

En prévision des demandes à outrance qui se feront 
pendant ces quelques mois, les usines ont déjà pris leurs 
précautions pour s’assurer de fortes provisions d’essence 
de girofle, matière première de la vanilline. 

L’accaparement en fera rapidement hausser les cours 
et d’ici quelques temps nous ne pourront plus tenir les 
prix actuels. (Gattefossé et Fils). 

^ 

Para informes y abonos en Espana, dirijirse à nuestro 
représentante Sr. D. A. Boyer, 117, Rambla de Cata- 
luna, Barcelona. 

^ 5- 

Lavepdelel 

Ende letzten Jahres habe ich mir erlaubt, Ihre werte 
Firma von der Bildung des Syndicat des Producteurs 
de Lavende des Alpes in SUdfrankreich zu unter- 
richten. 

Der Zweck des Syndicales ist, die Lavendelôle des 
Hochgebirges durchaus rein und nicht ver.schnitten mil 
den Oelen des Tieflandes, deren Qualitat, wie bekannt, 
wesentlich abfhllt, in den Handel zu bringen. 

Das Syndicat hat sich fast ailes Oel von der echten 
f Lavendula Delphinensis » gesichert und jedermann, 
der von diesen hochwertigen Oelen kaufen will, muss 
sich daher an die Producenten direkt wenden. 

Die Gesellschaft umfasst zur Zeit beinahe aile Distil- 
lateure von Diois und der hochgelegenen Bezirke der 
Hautes und Basses Alpes, \vo zu Verschnitten geei- 
gnete Bastard-LavendelOle und Spiekdle gânzlich unbe- 
kannt sind. Die Posten, welche von Mitgliedern des 
Syndicales beigeschafft werden, unterliegen einer vie- 
derholten Analyse und Untersuchung und werden 
rUcksichtslos zurUckgewiesen, sobald sie einen zweifel- 
haften Character aufweisen. Ein Inspectionsdienst 
schon wahrend des Destillationszeit verhindert Ubrigens 
jedes betrUgerische Manôver, um so mehr als das Gesetz 


die Ueberwachung gestattet und das Syndicat zur Vcr- 
folgung von Fiilschuncen autorisiert Von dicsem Gesi- 
chtspunkte aus bietet der Zusammenschluss der Produ¬ 
centen dem Kaufer jede Garantie. 

Da der Wert eines Lavendelôles in proportionellem 
Verhiiltnisse zu seincm Gehalfe an Linalyl - Aceiat 
steht, und die besten Oele von den hohan Regionen 
kommen, wo die Pflanzen nur einen ganz geringen 
Procentsatz eines vollkommenen Oeles orgebcn, so hat 
das Syndicat dort ein Laboraiorium errichtet, das sich 
ausschliesslich mit der Analyse der ihm zur L'ebcr- 
nahme unterbreiteten Lavendelüle bcfasst. Enter die¬ 
sen Umstünden ist es in der Lage, LavendelOle der 
verschiedensten Qualitaten laufend an Hand zu haben 
und besonders wertvolle, von hOchstem Estcrgehalt 
anzubieten, resp. zu beschaffen. 

Die wissenschaftlichen Arbeiten, die diesesJahr Uber 
LavendelOl in Frankreich erschienen sInd. und die 
Verbreitung, welche sie gefunden haben, erteilten den 
Gegenden, in denen das Syndicat domiciliert ist, eine 
ganz besondere Bedeutung, die sich auch auf die Marke 
des Syndicales und die Garantie, welche es darbietet, 
übertragt. Oels mit dem Ursprungssiegel des Syndicales 
sind in Frankreich bereits ein wichtiger Handclsariikel 
geworden, und auch der direkte Consument vcrarbeitet 
sie mit der grdssten Zufriedenheit. 

Das Syndicat stellt seine Organisation, seine Con- 
trolle und seine Beziehunghen Ihrer werten Firma zur 
Verfügung und wUrde dieses Jahr Ihre Einkâufe, sei es 
fUr Ihre Rechnung direkt, oder ex Dépôt besorgen. 

FUr den Fall, dass Sie die Gesellschaft mit Ihrein 
Zutrauen beehrten, kbnnte der Einkauf unter folgenden 
Bedingunger vor sich gehen. 

Sie geben die Quantitiit an, fllr die Sie Abnehmer 
sind und zugleich den Minimal — Estergehalt, unter 
Umstanden auch den Maximal-Estergehalt. Ich mbchte 
an dieser Stelle bemerken, dass letztes Jahr Oele von 
35 »/o bis 57 »/o Linalyl — Acetatgehalt, je nach der 
Provenienz und den Destillierapparaten, durch die 
Hande des Syndicales gingen. Die Lieferungen sind 
garantiert rein und loyal ; ebenso wird des Ursprung 
des Oeles garantiert. Der Preis wird nach dem Markt- 
kurse vom 19 september a.c. auf einer Basis von 35®/® 
Acetat festgelegt, mit einer progressiven ErhOhung von 
i5 c/ fUr jedes weitere Procent Ester, nachdem 
vorher die Analyse von Ihnen selbst controllieit und 
gutgeheissen worden ist. Toleranz bei der Ana¬ 
lyse 2 «/o. 

Letztes Jahr, z. B. hatte das Syndicat Ihnen verkau- 
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» 

• 5o/52 

» 

» » i6.o5 


Die Einkaufscommission betriigt 2 «/o des Wertes der 
Lieferung. Sollten Sie vorziehen die Oele von dem 
Dépôt des Syndicales zu beziehen, so werde ich Ihnen 
gleich in den erston Tagen der'neuen Ernte Festoffer- 
ten der disponiblen Partien zu iiussersten Preisen 
machen. 

Der Versandt erfolgt von Luc-en-Diois. 

Il dem ich Sie freundlichst bitte, auch bei mir vorzu- 
fragen bevor Sie sich anderweitig festlegen, empfehle 
ich raich Ihneo, stets gerne zu Ihren Diensten. 

hochachtungsvoll, 

G. Eugen Otto. 

^ ^ ^ 

Hausse de l’Essence d’Orange déterpénée 

Conséquences innattendues d’un tremblement de terre 

Après le tremblement de terre qui désola la Sicile et la 
Calabre l’an dernier, les essences originaires de ces 
régions attinrent des cotations fantastiques. L’essence de 
Bergamotte fut offerte jusqu’à 1 5 o francs le kilog, l’essence 
de Citron a 40 francs les autres à des prix analogues. 

La panique, heureusement ne dura que i 5 jours, après 
lesquels on su que si les dépôts et les usines avaient été 
ravagés, du moins les plantations et jardins d’orangers 
étaient restés intacts. 


Les cours des essences de Sicile, quoique toujours 
élevés se sont maintenus pendant ce premier semestre 
de l'année a un niveau normal. 

Les essences déterpenées de Citron, Orange, Berga¬ 
motte, etc. après avoir subi très fortement le contre¬ 
coup de l’augmentation des essences ordinaires étaient 
également revenues a des cotations raisonnables, qui 
semblaient devoir se maintenir jusqu’à la récolte pro¬ 
chaine. 

Mais le tremblement de terre pour n’avoir pas déraciné 
les 14 millions de pieds de citrus qui couvrent l’Italie 
méridionale a bouleversé complètement les conditions 
climatériques qui rendaient la région favorable à ces 
arbres délicats. La pluie et le l^froid ont remplacé la 
chaleur ensoleillée, les fruits arrivent difficilement a 
maturité, les essences ne contiennent plus la même 
quantité de produits aromatiques oxygénés et sp compo¬ 
sent presque exclusivement de terpènes sans valeur. La 
fabrication des essences déterpénées est rendue plus 
difficile par cet état de choses, les rendements devien¬ 
nent de moins en moins forts. 

Devant cette situation préjudiciable a leurs intérêts, 
les fabricants d’essences concentrées entre autres les 
maisons H. Haensel et Gattefossé ont décidé d’augmen¬ 
ter provisoirement le prix de leur essence déterpénée 
d'orange de 100 francs par kilog. 

(Le prix de l'essence H. Haensel est ainsi porté à 
gSo fr. le kilog). Il est fort probable que le prix d® 
l’essence déterpénée de citron sera également augmenté 
d’ici peu car les rendements sont de moins en moins 
satisfaisants. 


VARIÉTÉS 1^ 


Le commerce des cheveux au Japon 

M. Rabot montre, dans la Géographie, que l’exporta¬ 
tion des cheveux prend, surtout depuis quatre ans, un 
dévelopement assez grand au Japon. En 1906, les expé¬ 
ditions se sont élevées à iSo.ooo kg., représentant 
317. 85 o francs, et en 1907 à 88. Sîo kg. (260.575 francs)- 
La France est, paraît-il, la principale cliente pour l’a¬ 
chat des chevelures japonaises: 52.416kg. en 1907; 
viennent ensuite les Etats-Unis, 17.338 kg. Ces che¬ 
veux proviennent d’ailleurs non pas de tontes, mais de la 
réunion des déchets journaliers, les Japonaises conser¬ 
vant soigneusement les cheveux que le peigne enlève et 
les vendant ensuite à des courtiers spéciaux qui passent 
au printemps et à l’automne. Enfin, certaines régions 
fournissent des cheveux plus recherchés que d’autres, 
notamment l’île de Miyakejima (archipel de Sits-To). 

ç. ç. ^ 


La foire aux cheveux de Limoges s’est tenue le mois 
dernier. Le cheveu de cette région est de plus en plus 
rare, notamment le blanc et le blond. Les prix ont va¬ 
rié entre 90 et 120 fr. le kilog alors qu’il y a quelques 
années les cours ne dépassaient pas 5 o fr. 

^ ^ ^ 

Le rapport annuel du consulat général de Hong-Kong 
annonce qu’en igoît il a été expédié de ce port 103.207 kil. 
de cheveux humains achetés en Chine. 

^ ^ 

Empoisonnement par le Savon 

On cite des cas fréquents d’empoisonnement causé 
par l’ingestion de savon ordinaire. Il y a lieu d’éviter 
l’absorption des savons dentifrices qui ne doivent en 
aucun ca.> dépasser la cavité buccale et dont la dissolu¬ 
tion ne doit pas pénétrer dans l’appareil digestif. 


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JUILLET 1Q09. 


LA PARFUMERIE MODERNE. — N» 7 


% 


LE HENNE 


Le henné est une plante des pays chauds que 
les botanistes, après bien des vicissitudes, ont 
fini par ranger parmi les salicinées sous le 
nom de Lawsonia inermis. Ses synonymes 
sont nombreux et varient même de province à 
province dans les mêmes pays. Lakrachera, 
Kinna, Cypros, Panna, Kopherim et Henna 
sont les principaux. 

Végétal herbacé, c’est un arbuste d’une 
hauteur moyenne de 3 mètres qui, dans cer¬ 
taines situations exceptionnelles de l’Inde, 
atteint et dépasse 4 mètres. Longtemps, on l’a 
confondu avec le troène dont il affecte, en 
effet, le port et l’aspect général. Les rameaux 
sont souvent tétragones, les feuilles opposées 
et oblongues. Les fleurs, hermaphrodites, sont 
disposées en grappes épanouies, de couleur 
jaune paille. Le calice est libre, persistant, 
tubuleux ;] les pétales, insérés à la gorge du 
tube calicinal, sont caducs et alternent avec 
eux ; les étamines ont également leur point 
d’attache sur le tube du calice. Les anthè¬ 
res, biloculaires, s'ouvrent longitudinalement. 
L’ovaire est libre, à loges pluriovulées dans 
lesquelles les ovules, nombreux, anatropes, 
sont attachés à des placentas axiles. Le style 
est filiforme, à stigmate capité. 

Le fruit est une sorte de capsule membra¬ 
neuse recouverte par le calice. Les graines 
sont nombreuses, petites, sans albumen, et 
adhèrent à un placenta central. Les cotylédons 
sont plats, orbiculaires, foliacés. Alors que le 
fruit est d’un rouge très foncé, presque noir, 
les graines, aiguës au sommet, sont d’un jaune 
sale, cendré. 

La seule condition qui semble indispensa¬ 
ble à la croissance du henné, est la fraîcheur 
du milieu n’allant pas, toutefois, jusqu’à l’hu¬ 
midité exagérée. Les lieux ombragés qui main¬ 
tiennent à la fois l’humidité et atténuent l’éva¬ 
poration, toujours énorme sous ces climats, 
sont l’habitat préféré de cet arbuste si en fa¬ 
veur dans tous les pays orientaux : Egypte,Ara¬ 
bie, Inde, Chine. 

Lors de la floraison, il répand un parfum 
délicat, légèrement musqué, très apprécié des 
indigènes, qui font une abondante récolte de 
ses grappes odorantes. Plus en vogue que le 
muguet du ter mai des Parisiens, il n’est pas 
une demeure, de la plus somptueuse à la plus 
humble, qui ne s’adorne de ses petites fleurs 
paille. 

Si jamais plante mérita le nom de panacée 


universelle, c'est bien le henné. Les vertus les 
plus variées, les plus inattendues, les plus 
contradictoires même, lui sont attribuées par 
les peuplades simples qui mêlent quelque re¬ 
connaissance à la haute estime qu’elles pro¬ 
fessent pour ce prestigieux arbuste. Suivant 
les régions et les besoins, cette salicinée est, 
tour à tour astringente, vulnéraire, sudori¬ 
fique, purgative, hydragogue, narcotique. 
L’Arabe en bourre ses plaies ; mélangé à de 
l’alun (chebb), il l’applique sur les blessures, 
chancres ou ulcères. Additionné de jus de 
lentisque, il lui sert d’insecticide contre les 
parasites du corps, pou, gale, etc. Les mi¬ 
graines et névralgies sont chassées intantané- 
ment par un cataplasme fait de graines de 
henné et d’anis noir. La sueur des pieds est 
guérie par une simple application,sur laplante 
des pieds, de feuilles pilées. En décoction lé¬ 
gère, ces feuilles âcres coupent la diarrhée. . 
Elles servent aussi d’emménagogues et, addi¬ 
tionnées d’un peu de suc de limon, puis appli¬ 
quées sur la paupière, elles rendent l’œil plus 
éclatant. Les racines broyées sont utilisées 
pour la coloration des huiles et pommades 
complexes des Orientaux. 11 n’est pas jusqu’à 
l’écorce qui n’ait des propriétés remarquables. 
Elle arrête la lèpre, guérit de la goutte et de la 
jaunisse. 

Au Mexique, on emploie couramment le 
henné contre les maladies syphilitiques. 

Au Brésil, les décoctions de feuilles ont la 
réputation d’annihiler les accès de fièvre inter¬ 
mittente. 

Aux Indes, ses feuilles broyées servent de 
vésicant et, appliquées sur la peau, agissent, 
paraît-il, en moins d’une demi-heure. En 
certains points, elles causent la mort du bé¬ 
tail, alors qu’en Asie, au contraire, on utilise 
couramment le henné comme plante pota¬ 
gère. 

Il n’est pas douteux qu’il y ait là l’effet d’uné 
imagination enfantine qui s’est complue à 
exagérer le nombre de ces propriétés, à en 
fausser certaines autres. Les variétés as>ez 
nombreuses du henné, aux vertus naturelle¬ 
ment différentes, ont aussi contribué à fausser 
l’opinion, mais il semble néanmoins acquis que 
c'est une plante remarquable par ses qualités 
toniques, astringentes, et peut-être fébrifuges. 

Elle n’est pas moins intéressante au point de 
vue tinctorial. Il paraît même raisonnable de 
croire que ce dernier procède du précédent. 










8i - ■ — la parfumerie moderne 


purement médical. Ses diverses applications 
cutanées provoquant la coloration des parties 
traitées, on fut naturellement amené à mettre 
ù profit cette propriété nouvelle et d’aucuns 
n’hésitent pas à affirmer que c’est là le point 
de départ de l’usage, très général en Orient, de 
se teindre au henné diverses parties du corps. 
Il est de fait que, depuis des temps immémo¬ 
riaux, musulmans, Israélites, égyptiens ou 
hindous se teignent au henné. On a retrouvé, 
dans les sarcophages égyptiens, notamment, 
des momies aux bandelettes teintes, à côté des¬ 
quelles reposait un bouquet de fleurs de 
henné. 

Suivant M. P. A. Monségur, cet usage s’est 
à ce point répandu qu’il a pris force de loi. 
Chez les Arabes, par exemple, dit-il, c’est une 
obligation stricte de fournir à sa femme les 
cosmétiques dont l’utilité est reconnue et ac¬ 
ceptée par la coutume : koheul pour les yeux, 
pommade et huile pour les cheveux, henné 
pour la tête, les mains et les pieds. Et il cite 
ce proverbe musulman: Toute femme qui en¬ 
duit ses paupières de koheul, ses mains et ses 
pieds de henné, et se parfume l’haleine.se rend 
plus agréable à Allah et à son mari. 


Il est très compréhensible que cet état d'es¬ 
prit ait pu engendrer une véritable débauche. 
Il est assez fréquent qu’on teigne certains ani¬ 
maux, les chevaux de parade notamment, cer¬ 
tains poussant l’excès jusqu’à teindre des an¬ 
neaux sur les arbres d’ornement. 

Par une déduction infiniment plus naturelle, 
on emploie le bouillon des feuilles du henné 
pour teindre les cuirs et maroquins en un 
rouge jaunâtre. Le propre de cette couleur 
est de ne pas renfermer de tanin. La pratique 
permet l’obtention de toute la gamme des 
rouges. On sait, d’ailleurs, le mélanger, à cet 
effet,à d’autres matières :1e reng — variété d’in¬ 
digo — le pyrogallol, l’alun, l’oxyde de cuivre, 
le sulfate de fer, etc. 

Il y a eu, certes, dans cette voie, bien des 
exagérations, bien des erreurs, mais il n’est 
pas téméraire d’affirmer, en ce siècle où la plus 
infime branche .de l’industrie devient tous les 
jours plus scientifique, qu’avec un aussi beau 
passé, le henné est assuré du plus bel avenir 
dans la teinturerie et la parfumerie. 

G. Charrière, 
Ingénieur-agronome, 


LA FLORICULTURE DANS LE LYONNAIS 




On sait que la production des plantes aro¬ 
matiques est, en F'rance, presque totalement 
localisée dans le bassin du Rhône. 

Les Alpes, depuis le lac Léman jusqu’à la 


mer, les Cévennes dans toute leur partie qu 
limite la vallée du grand fleuve, jusqu’à Mont¬ 
pellier, forment l’habitat préféré des plantes à 
essences. 



Clicht P. *. 

Jardins Combet (roses et lys), Villeurbanne-les-Lyon 










LA PARFUnERIE MODERNE 


K3 


La ville de Lyon, clef de toute la région du 
Sud-Est, est particulièrement bien placée pour 
la centralisation des matières premières odo- 

Au point de vue géographique, elle est le dé¬ 
bouché et le magasin principal de toutes les 
productions de cette région française si diver¬ 
sement fertile ; au point de vue économique 
elle entretient, grAce à ses deux industries 
principales, la soie et les produits chimiques, 
les relations les plus étendues avec le monde 
entier. 

Un point de \ue particulier et qui est rare¬ 
ment envisagé est le climat très favorable de 
cette région pour les cultures florales. 

A vrai dire, il n’existe pas encore, à propre¬ 
ment parler, d'organisation appropriée à la fa¬ 
brication sur une grande échelle des parfums 
naturels, mais on y rencontre tousles éléments 
de réussite d'une exploitation rationelle des 
plantes à parfum. 

Une telle installation aurait d’autant plus 
d'intérêt que les Heurs de la région lyonnaise 
sont, à part la rose, toutes différentes des plan¬ 
tes du littoral méditerranéen, et que tous les 
produits obtenus seraient des matières premiè¬ 
res nouvelles pour l’industrie de la parfumerie 
confectionnée. 

Le Lilas, par exemple, est tout particulière¬ 
ment dans son habitat sur les coteaux des pre¬ 
miers contreforts des monts du Lyonnais et il 
serait aisé de réunir, chaque année, à la saison, 
des centaine de milliers de kilogs de cette fleur 
si agréablement odorante. 

L’Œillet, le Lis, le Narcisse des Poètes qui 
tapissent les pentes des environs d'Hauteville. 
le Muguet des bois du Dauphiné, le Daphné 
cneorum ou Thyméné des Alpes, le Chimonan- 
tus fragans seraient très facilement exploi¬ 
tables. 

Le Muscari musqué donnerait une essence 
abondante et le Tilleul, dont la fleur est déjà 
récoltée en grandes quantité pour )a droguerie, 
pourrait être traité soit par la distillation à la 
vapeur, comme tn Allemagne, soit encore par 
les dissolvants volatils. 

La feuille odorante du Rosier des haies 
(Rosa cepium, rosa rubiginosa) est déjà à l’es¬ 
sai dans le laboratoire d’un chimiste distingué 
de l'Isère et donnerait des espérances. 

Toutes ces plantes poussent à l’état sauvage 
dans nos régions et ne donneraient guère que 
la peine d’être ramassées ; il serait facile ce¬ 
pendant de leur réserver des emplacements où 
soignées, elles prendraient rapidement la va¬ 
leur et l’importance del’yrjj dont la culture est 
encore intense dans l’Ain. 

Mais la Rose serait évidemment la fleur lyon¬ 
naise par excellence. 











LA PARFUMERIE MODERNE 


8i 

Le terrain elle climat de Lyon, plus tempéré 
que celui du Midi de la France, donne des ro¬ 
ses de la plus belle venue. La culture et l’étude 
de la rose ont, d'ailleurs, été, de tous temps» 
l’occupation favorite des horticulteurs lyonnais 
et leur réputation est mondiale. 

On a beaucoup parlé, ces temps derniers, de 
la Roseraie de l’Hay, créée par M. Gravereaux 
et où un certain nombre de variétés nouvelles 
ont pris naissance, natammant la célèbre Rose 
à parfum de l’Hay, et où sont réunies environ 
7.000 variétés de roses; mais les Roseraies 
lyonnaises existent depuis de longues années. 
M. Viviand-Morel, le rhodographe bien connu, 
s’est fait l’historien de la floriculture lyonnaise 
et ses ouvrages sont des plus intéressants à 
consulter au sujet de l’évolution de la rose dans 
cette région. Il résulte de ses travaux que l’éta¬ 
blissement d’une rose à parfum, spéciale à la 
région lyonnaise, résistant aux hivers quelque¬ 
fois rigoureux, serait aisé et que rien ne s’op¬ 
poserait à une culture industrielle. Actuelle¬ 


ment les roseraies comptent, pour la seule ex¬ 
ploitation de la rose en tiges ou de la fleur 
coupée, plus de i.Soo.ooo rosiers et de tous les 
points du monde, les étrangers qui s’intéressent 
au développement de cette culture, viennent 
visiter les Roseraies de MM. Bernaix, Guillot, 
Chambard, Pernet-Ducher, etc., qui comptent 
chacune de 5o à 3oo.ooo pieds, de toutes va¬ 
riétés et offrent le coup d’oeil le plus féerique à 
l’époque de la floraison. 

En 1907, le Conseil général des Basses-Alpes 
avait mis à l’ordre du jour l'étude de la diffu¬ 
sion de la culture de la Rose dans ce départe¬ 
ment; on peut espérer que nos Ecoles régiona¬ 
les d’Agricultures et surtout l’initiative privée 
s’empareront, dans la région lyonnaise, de la 
question Plantes à parjums et contribueront, 
d’ici quelques années, à enrichir le patrimoine 
de l’industrie bien française des parfums natu¬ 
rels de fleurs. 

Fuoriane. 




Le patchouli, dont le nom scientifique est 
pogostemon patchouli (pogostemon vestitum) 
Benth, est une plante de la famille des labiées, 
série des saturéiées. Il est originaire des Indes 
Hollandaises, Pénang, Java, et de la péninsule 
Malaise. En 1889, on a tenté d’acclimater le 
patchouli au Pérou; quoique dans certaines 
régions le sol et le climat puissent paraître assez 
propices à ces essais, à notre connaissance ils 
n’ont pas donné de résultats, car tout le patchouli 
récolté vient des contrées précédemment ci¬ 
tées. 

La hauteur de l’arbuste varie générale¬ 
ment entre soixante et quatre-vingt-dix cen¬ 
timètres. La tige est suffrutescente et pu- 
bescente. Les feuilles sont opposées, décus- 
sées, pétiolées, mais n’ont pas de stipules; elles 
sont rhaubo'ides, ovales, un peu obtuses. Enfin 
elles sont crénelées, dentées et couvertes de 
poils simples à quatre cellules. La plante pro¬ 
duit des fleurs blanches qui sont disposées en 
glanérules d’épis composés, très denses, termi¬ 
naux et axillaires. Les fleurs et les feuilles de 
la plante fraîche dégagent un parfum très agré¬ 
able, mais assez fort et persistant. D’une façon 
générale le patchouli présente une assez grande 
ressemblance avec la sauge commune de nos 
régions. Il ne fut pas apporté en Europe avant 
1824. Mais, jusqu’en 1844, il tut très mal connu ; 
à cette époque Vignat-Parelli réussit à l’accli- 




mater dans ses serres d’Orléans et Pelletier en 
fit l'étude. 

La raison principale qui valut au patchouli 
d’être apporté et connu en France est assex 
curieuse pour mériter d’être rapportée ici. 
C’est tout simplement en vue d’une fraude, ce 
qui prouve une fois de plus que l’art des frau¬ 
des et des contrefaçons a été pratiqué de tout 
temps. Voici comment Réveil, dans un vieux 
traité de parfumerie intitulé : < Des odeurs, des 
parfums et des cosmétiques », raconte l’amu¬ 
sante origine de l’usage du patchouli en Eu¬ 
rope : « Les vrais châles de l’Inde se ven- 
« daient à des prix extravagants, les acheteurs 
* les reconnaissaient à l’odeur : ils étaient 
« parfumés avec du patchouli. Les fabricants 
« français au bout de quelque temps étaient 
« parvenus à imiter le travail indien, mais ils 
« ne pouvaient pas donner à leurs tissus l’o- 
« deur particulière de ceux de l’Inde. A la ftn 
« ils découvrirent le secret et commencèrent 
« à importer la plante pour parfumer les arti- 
« des par eux fabriqués et firent ainsi passer 
<? les châles fabriqués en Europe pour de véri- 
<< tables châles de l’Inde ». 

L’essence de patchouli s’obtient par distilla¬ 
tion des feuilles sèches dans un courant de 
vapeur d’eau. Il arrive quelquefois que des 
lots de feuilles comprimées en balles pour leur 
expédition en Europe n’ont pas été suffisam- 


L’ESSENCE DE PATCHODLI | 










= LA PARFUMERIE MODERNE - - - 85 


ment séchées : dans ce 'cas, assez rare heureu¬ 
sement, mais dont nous avons vu un exemple, 
les feuilles prennent une légère odeur de moisi 
qui se communiquerait à l'essence si elles 
étaient distillées dans cet état. On peut cepen¬ 
dant remédier à cette défectuosité de la façon 
la plus simple, en exposant au soleil pendant 
quelques jours les feuilles étalées en couches 
minces et que l’on a soin de remuer de temps 
à autre. 

U faut également se défier que l’on ait 
ajouté aux feuilles de patchouli du tila/n outam, 
plante indigène qui possède une forte puis¬ 
sance odorante : il y en a parfois jusqu’à 
ib •/"• maisons sé¬ 

rieuses, vendant leurs produits sous des mar- 



Feuilles de patchouli et de tilam outam 


ques connues et appréciées ne se livrent pas à 
ce trafic malhonnête. 

Les feuilles sèches donnent un rendement 
de 1,5 à 40/., généralement 2,5 à 3 0/0 d’une 
essence jaune brun, légèrement verdâtre, un 
peu visqueuse, d’une odeur franchement désa¬ 
gréable, mais excessivement puissante. Comme 
par surcroît, son prix n’est guère élevé, on 
s'explique donc l’emploi considérable qui en est 
fait pour la savonnerie commune et les extraits 
à bon marché. 

Sa densité varie légèrement de 0,975 à 
0,995. Elle dévie àgauchele plan de polarisation 
de — 5ooà —65», pour une longueur de locent. 


(Gladstone a trouvé — 120® pour une longueur 
de 254 Ce pouvoir rotatoire permet de 

déceler les essences fraudées avec des essen¬ 
ces de cèdre et de cvibèbe, également lévogy¬ 
res, mais dont le pouvoir rotatoire est seule¬ 
ment de — 3o» à — 40«. 

L’essence bout à 257® et distille presque 
aussitôt. Sur la fin de l’opération, il se produit 
une élévation de température et il passe une 
essence bleue, l’azulène ou cérulène qui se 
trouve également dans quelques autres essen¬ 
ces telles que celles de matricaire, d'absinthe, 
de calamus aromaticus, etc... L’azulène bout à 
302°; d = 0,910; est insoluble dans l’eau, 
soluble dans les huiles grasses, dans l’alcool 
qu’il colore en bleu; n’est pas absorbé par le 
noir animal ; ne teint ni la soie, ni la laine, ni 
le coton. 

L'essence de patchouli a deux composants, 
le cadinène et le camphre de patchouli. Ce 
camphre se dépose dans l’essence laissée au 
repos, sous la forme de prismes hexagonaux 
terminés par des pyramides ; il fut étudié par 
Gall. (Bull. soc. chim. 1869) et Montgolfier 
(Comptes rend. Ac. sciences, 1879). Ce cam¬ 
phre ou alcool de patchouli a pour formule 
C‘5H2«0 : il fond à 55 ou 56® ; solide il est inac¬ 
tif; liquide il est lévogyre. VVallach (Ann. de 
Liebig, 279, p. 394), a noté qu'il perd son eau 
si on le chauffe avec du chlorure de zinc : il 
donne alors le patchoulène C'^H** (qui est un 
sesqniterpène) et bout 3254-255®; d,o®= 0,939. 

11 résulte de l’ensemble de ses propriétés que 
l’alcool de patchouli doit contenir I hydroxylc 
en liaison tertiaire. 

Le patchoulène est un liquide peu mobile, 
incolore, inodore. A la longue, il se colore et 
devient odorant. Sa solubilité est faible dans 
l’alcool et l'acide acétique, considérable dans 
l’éther, la benzine. Chauffé au-dessus de 25o®, 
il se convertit en carbures isomériques. 

Comme il a été dit plus haut, l'essence de 
patchouli est d’un usage considérable, princi¬ 
palement dans la parfumerie à bon marché, en 
raison de son prix peu élevé, dt sa puissance 
odorante et de son parfum assez apprécie, 
quand elle est extrêmement diluée. La parfu¬ 
merie fine l’emploie également, mais dans des 
proportions bien moindres. Les feuilles rédui¬ 
tes en poudre entrent dans la composition de 
certains sachets. 11 est distillé très peu de pat¬ 
chouli dans les contrées d’origine. Pour la plus 
grande part, les feuilles sont séchées et mises 
en œuvre en Europe. 

I-ouis_SERVK 

Ingénieur civil. 





LA PARFUMERIE MODERNE 




APPAREILS ELEGTRIÇUES DE DISTILLATION 




Les progrès mécaniques et métallurgiques qui 
sont une des caractéristiques les plus marquantes 
de notre époque, ont modifié profondément l'ou¬ 
tillage des industries chimiques et notamment des 
fabricants distillateurs d’essences et de parfums. 

L’alambic arabe originel que l’on retiouve en¬ 
core partout dan» les campagnes, se compose 
simplement d'une petite chaudière en cuivre, 
étamé ou non, installé sommairement surun foyer 
primitif de maçonnerie ou de pierres sèches et 
surmonté d’un chapiteau en Tête de Maure, pro¬ 
longé par le serpentin réfrigérant. 

Lextension dès usines de distillation et l'ins¬ 
tallation de fortes machines à vapeur, permit le 
remplacement du chauffage à feu nu par une 
circulation de vapeur, soit dans un serpentin inté¬ 
rieur, soit dans un double fond extérieur à l’alam¬ 
bic. Par la suite on inventa les appareils à 
vapeur directe et sous pression ne contenant pas 
d’eau, mais recevant la vapeur du générateur 
central de l’usine. 

Ces alambics à forte production doivent avoir 
déjà une résistance assez considérable, rna 
appareils modernes travaillant dans le vidi 


En France, la térébenthine est obtenue par 
incision du Pin, la « Gemme » obtenue est distil¬ 
lée à la vapeur d’eau pour donner l’essence et la 
Résine, ou dans le vide pour la fabrication de 
l’acide sylvique blanc (succédané des acides 
gras). 

En Amérique, l’arbre est abattu et distillé direc¬ 
tement, comme pour la fabrication de la créosote. 
Ce procédé qui a l’inconvénient de détruire rapi¬ 
dement les forêts a par contre l’avantage de faci¬ 
liter l’utilisation des déchets de scierie, déchets 
qui n’ont aucun autre débouché possible. 

Avec les installations chauffées au bois, il est 
très difficile de rester dans les limites des points 
d’ébulition de l’essence (i5o à 170»), et il n'est 
pas rare de les dépasser, du moins aux points 
les plus en contact avec le 
foyer, et d’obtenir de cette 
façon des essences impures 
mélangées d’huiles lourdes 
(pyrogénées), non siccatives. 



Usine le distniatlon a sapeur et tous pression réduite pour la taUrlcatlon de i essentæ de térébenthine dans les Landes 


vent être établis avec plus de précaution encore. 
Ils affectent des formes qui paraissent étranges à 
des yeux habitués aux lignes des alambics an¬ 
ciens ; ce sont des profils scientifiquement établis 
pour leur permettre de supporter la pression 
extérieure sous laquelle les alambics de forme 
ordinaire seraient infailliblementécrasés. 

Les appareils évaporatoires travaillant dans le 
vide établis à l’origine en cuivre étaient très 
coûteux, et nombre de distillateurs hésitaient 
encore à employer le procédé de rectification sous 
pression réduite, à cause du prix élevé de l’ins¬ 
tallation. On emploie aujourd’hui la fonte émail¬ 
lés et les alliages de fer (ferro-silicium), résistant 
aux actions chimiques, qui sont infiniment meil¬ 
leur marché, quoique plus résistants encore. 

Il eût été extraordinaire que l’électricité qui 
prétend réformer complètement la vie industrielle 
de notre époque n’aie pas encore songer à révolu¬ 
tionner la distillation. 

Le bulletin de VAmerican Electro Chemical 
Society, annonce que M. T. Synder a installé à 
Vancouver (Colombie britanique, Canada), des 
fours électriques pour la distillation de l’essence 
de térébenthine. 


Le nouvel appareil électrique se compose d’une 
batterie de cornues disposées dans un four en 
maçonnerie. Le chauffage est produit par le pas¬ 
sage d’un courant à 110 volts dans des bandes de 
fer forgé placées parallèlement aux cornues dans 
les parois réfractaires. 

Le courant est réglé pour chaque cornue par 
•des rhéostats appropriés, et la température est 
surveillée au moyen de Thermomètres-pyromc- 
tres électriques. Au moment où on introduit le 
bois frais, la maçonnerie a été préalablement 
chauffée à eSo» ; après la charge, on continue à 
faire passer le courant pendant deux heures. 

La température qui atteint alors environ i Io‘ 
au centre de la charge s’élève encore après l’arrêt 
du courant, par suite de la quantité de calorique 
emmagasinée par les parois. Lorsqu’elle att^nt 
170» on dirige les vapeurs dans un autre réfrigé¬ 
rant et on chauffe de nouveau énergiquement. Les 
premières parties (jusqu’à 170») donnent l’essence 
de térébenthine commerciale, les dernières don¬ 
nent des huiles pyrogénées et goudron. 

A la fin de l’opération on retire le bois trans¬ 
formé en charbon d’excellente qualité. L’opéraüon 




















































































LA PARFUMERIE MODERNE ■ «T 


permet de retirer de go à gS "/o de l’essence trou¬ 
vée dans le bois à l'analyse. 

II n’est pas douteux que le nouveau mode de 
chauffage ne soit très supérieur aux foyers ordi¬ 
naires chauffés au charbon ou aux déchets de bois 
que l’on utilise encore presque partout au Canada, 
mais il ne peut s’appliquer qu’à proximité des 
chutes d'eau de grande importance, là où l’éner¬ 
gie électrique est à bon marché. 

Dans des conditions analogues ce procédé très 
moderne pourrait s’appliquer en Russie à la dis¬ 
tillation du Mélèze^ du Hêtre et en Algérie du 
Thuya. Il serait necessaire de faire des essais 
avant ne l’utiliser à la distillation des bois à 


essence distillant à une plus haute température 
que l’essence de Térébenthine, comme les Cèdres, 
Santals, etc. 

De toute façon l’idée est à retenir, quand bien 
même elle ne devrait être appliquée qu’à des 
appareils de laboratoire, soit pour perfectionner 
les bains d’huile ou remplacer les bains de sable, 
les chauffages au gaz, à la vapeur, etc. 

Nous ne doutons pas de voir bientôt de tels 
appareils sur les catalogues de nos constructeurs 
toujours à l’affût des applications nouvelles et 

Achille Staron. 


KES ESSENCES EN THÉRAPEUTIQUE 



En pharmacie, comme en parfumerie pour 
l’extraction de la précieuse essence, ce sont 
les pétales de différentes variétés de roses qui 
servent de base aux préparations les plus ap¬ 
préciées par les thérapeutes. Les pétales de 
la rose à cent feuilles (rose pâle, rosa centifo- 
lia), sont employés à l’intérieur dans un sirop, 
et à l’extérieur comme collyre. Ceux de la 
rose de Provins {rosa Gallica, rose officinale), 
sont utilisés à la fabrication du miel rosat, du 
vinaigre rosat, et d’une infusion pour usage 
externe ou interne. Toutefois, le fruit de lՎ 
glantier, ou cynorrhodon, est la base de la 
conserve de roses, qui est d’un usage courant 
pour la confection des pilules. 

On croyait autrefois que le cynorrhodon 
avait une action efficace contre la rage, et 
cette opinion, qui fut celle des médecins, est 
demeurée populaire, puisque la racine d’églan¬ 
tier est l’ingrédient principal de quelques 
remèdes de bonne femme destinés à combattre 
les conséquences des morsures suspectes. 11 y 
a mieux à faire aujourd’hui pour de tels acci¬ 
dents. La méfiance qui s’attache à certains mé¬ 
dicaments, jadis renommés, provient de ce 
qu’on leur demande autre chose que ce qu’ils 
peuvent donner; fi la conserve de cynorrho¬ 
don est impuissante comme antirabique, c’est 
cependant un astringent d'une certaine valeur. 


elle peut être plus heureusement utilisée 
comme antidiarrhéique, et on l’a conseillée 
surtout soit pour les jeunes enfants, soit contre 
la diarrhée rebelle des tuberculeux. 

Les propriétés astringentes et aromatiques 
des pétales de la rose de Provins expliquent la 
bonne influence des préparations où ils entrent 
sur l’expectoration et la sueur des phtisiques. 
Mais ici encore, il convient de se garder de 
toute exagération. L’infusion, la poudre, la 
conserve de roses rouges ont été conseillées à 
l’intérieur contre les catarrhes chroniques des 
muqueuses digestive, respiratoire ou génito- 
urinaire ; de toutes manières, la rose de Pro¬ 
vins ne constitue qu’un astringent léger sur 
lequel il ne faut pas trop compter dans les cas 
graves ou invétérés. Recommandée contre 
l’hémoptysie, elle ne peut pas non plus exercer 
sur cette hémorragie ou sur une autre une 
influence comparable à celle d’hémostatiques 
énergiques, dont la prescription est bien mieux 
justifiée. 

Voici, en revanche, toute une série d’indica¬ 
tions qui méritent d’être conservées : L’infu¬ 
sion de roses rouges sert de collyre astringent 
contre la conjonctivite ; de gargarisme astrin¬ 
gent contre les stomatites et les angines légères. 
Dans ces deux derniers genres d’affections, le 
mélange d’infusion et de mellite de roses, ou 
miel rosat, doit être particulièrement recom¬ 
mandé parce qu’il est à la fois utile et agréable. 
Etendu à l aide d’un pinceau, ou simplement 
du doigt, sur les gencives, et à la face interne 
des joues, le miel rosat pur est un topique 
adoucissant et légèrement astringent, spéciale¬ 
ment apprécié dans la médecine infantile pour 
combattre les inflammations buccales. Le miel 
rosat sert encore à préparer divers collutoires 
à l’alun et au borate de soude. Etendu d’eau, 
le vinaigre de roses rouges du Codex s’emploie 
en lotions, en injections, en gargarismes; il 
sert aussi aux usages de la toilette. 











LA PARFUMERIE MODERNE 


88 

Le sirop de rosés pâles a-t-il les propriétés 
laxatives et même purgatives que certains au¬ 
teurs anciens lui ont attribuées? Cela est fort 
douteux, et doit être considéré comme impro¬ 
bable si l'on en juge par le discrédit dans 
lequel cette préparation est aujourd’hui tombée. 
Le seul produit des roses pâles qui soit com¬ 
munément employé est l’hydrolat qui, d’ail¬ 
leurs, communique plutôt des qualités agréables 
que de véritables propriétés thérapeutiques 
aux médicaments dans lesquels on le fait en¬ 
trer (collyres astringents, lotions cosmétiques). 
On a fait avec l’eau distillée de roses et le 
sucre, un sirop de roses qui, peu prescrit au¬ 
jourd’hui, servait à aromatiser les potions. 

L’étude des formes pharmaceutiques et des 
doses montre que les préparations à base de 
roses étaient naguère très nombreuses et très 
communément employées. Voici quelques indi¬ 
cations qui peuvent encore, de nos jours, avoir 
leur utilité. L’infusion de roses rouges pour 


usage interne (tisane) se prescrit : Pétales de 
roses rouges, lo gr. ; Eau, looo. 

Le miel rosat se prépare en faisant infuser 
pendant i2 heures looo gr. de pétales de roses 
dans 6'liires d’eau, bouillante au moment du 
contact. Laisser déposer, décanter, évaporer 
au bain-marie jusqu’à réduction du liquide à 
5oo grammes, ajouter le miel et faite bouillir 
à feu nu. Se rappeler l’incompatibilité avec le 
bicarbonate de soude. 

Le vinaigre rosat s’obtient par macération 
pendant lo jours de loo gr. de pétales dans 
1.200 grammes de vinaigre blanc. 

L’hydrolat de roses blanches est préparé 
avec poids pour poids de pétales. La conserve 
de cynorrhodon contient deux parties de pulpe, 
faite avec la chair de ces fruits, et trois parties 
de sucre en poudre, chauffées ensemble au 
bain-marie. 

Dr P. J. 




LE TREMBLEMENT DE TERRE DE PROVENCE 




La catastrophe de décembre dernier, qui 
bouleversa la Calabre et la Sicile, est encore 
présente à tous les esprits. Les prédictions 
pessimistes alors exprimées semblent se réali¬ 
ser et une ère de mouvements sismiques sem¬ 
ble vouloir troubler profondément les régions 
méridionales de l’Europe, et en général tous 
les pays du bassin méditerranéen. 

Le Sud de la Fiance vient d’être sérieuse¬ 
ment éprouvé par un violent tremblement de 
terre et depuis lors les mouvements terrestres 
se manifestent d’une façon plus ou moins sen¬ 
sible. La région d’Aix et de Salon principa¬ 
lement a été considérablement éprouvée et le 
désastre est grand, tant par le nombre impor¬ 
tant des morts et des blessés que par les pertes 
énormes en immeubles et récoltes. Les petites 
communes de Saint-Cannat, Lambesc, Rognes 
et bien d’autres sont complètement dévastées; 
de violents orages n’ont cessés depuis lors d’ac¬ 
compagner de nouvelles secousses et ont achevé 
«le détruire complètement le peu de construc¬ 
tions qui restaient encore debout. 

Le public se serait-il aguerri à la suite de ces 
séismes répétée? Quoique le lieu du désastre 
soit plus proche de nous, l’émotion semble 
avoir été moins vive que celle qui accueillit la 
catastrophe italienne. 11 faut, il est vrai, recon¬ 
naître que bien heureusement ce cataclysme 
n’eut pas l’horriblé ampleur de celui de décem¬ 


bre, 1908 qui détruisit une région entière. 

Nous avons reçu de Messine et de Reggio des 
témoignages précieux de sympathie de ceux 
qui ont passé par ces minutes inoubliables. 

D’après les nouvelles que nous recevons, ces 
phénomènes répétés semblent avoir apporté 
une perturbation sensible aux conditions cli¬ 
matériques. En France nous constatons par¬ 
tout des pluies continuelles et les grandes cha¬ 
leurs estivales tardent encore à faire leur appa¬ 
rition ; le commerce des essences pour liqueurs 
et limonades s’en ressent sensiblement. En Ita¬ 
lie le climat paraît avoir été encore plus sensi¬ 
blement modifié, les pluies persistent également 
beaucoup plus que les années précédentes, les 
essences récoltées sont moins riches en princi¬ 
pes aromatiques, les jus plus pauvres en acide, 
et il s’ensuit un contre-coup curieux et bien 
imprévu sur le cours des essences de belle qua¬ 
lité et des essences concentrées et déterpé- 

Rappelons que la région de Provence atteinte 
par le tremblement de terre de juin est un cen¬ 
tre de production de l’huile d’olive et d’essen¬ 
ces de Thym, Romarin, Aspic, etc. 

La Rédaction. 


Le Gérant : Gattefossé. 


lmp P. Lsokndre & Cf . 14 r. Bellecordière. I.yon. 












LA PARFUMERIE MODERNE 


81 


Terpènes Citron, Orange, Bergamotte, etc., dispo¬ 
nibles. S’adresser bureaux du journal. 

Pour les rosiéristes 

Ces jours derniers a eu lieu à Paris-Bagatelle le con¬ 
cours annuel des roses nouvelles. Le jury comprenait les 
rosiéristes les plus connus dans le monde entier. Le 
grand Prix de Bagatelle a été remporté par Lyon Rose 
très remarquable variété dont la fleur grande et belle est 
d’une couleur accentuée très délicate entre le rose et 
l’orangé. 

Le prix de Bagatelle réservé aux roses étrangères a été 
attribué à la rose luxembourgeoise i Madame Segond 
Weber », après une assez longue discussion entre les 
partisans de cette fleur et ceux de la rose allemande « £rau 
Oberhofgartner-Singer » qui est blanche et rose très 
tendre. 

Ces deux roses distinguées entre toutes les autres sont 
des hybrides de thé, et, non seulement elles ont de très 
belles fleurs, mais encore fleurissent continuellement. 

■Ç> ^ ^ 

La dénaturation des huiles en Espagne 

Un ordre royal du 7 décembre 1908 a dicté les dispo¬ 
sitions suivantes : 

lo Que les huiles de graines, excepté celles d’arachides 
et de sésane, que les fabricants expédient de leurs fabri¬ 
ques, soient dénaturées avant d’être mises en circulation 
en y ajoutant i 1/2 0/0 de goudron de bois, ou de pétrole 
ou de térébenthine. 

2» Que les douanes délivrent les documents de cabotage, 
reconnaissent très soigneusement les huiles de graine 
qu’il s'agit d’expédier et détiennent celles qui ne seraient 
pas pures. 

3® Qu’il soit procédé de même à l’égard des expé¬ 
ditions d’huiles qui arrivent ou qui sont facturées dans 
les stations de chemins de fer où se trouvent des 
bureaux de douane ; 

4® Que les huiles exportées soient examinées et qu’il 
en soit prélevé des échantillons si on a lieu de soup¬ 
çonner que ces huiles sont falsifiées, ou bien si l’admi¬ 
nistration le juge convenable, afin de rendre respon¬ 
sable qui de droit dans le cas où l’analyse démontrerait 
que ces dites huiles sont impures ; 

5® En cas d’infraction aux règles précédentes, il en 
sera rendu compte aux maires et aux juges municipaux, 
et il sera procédé dans la forme déterminée par l’art. 3 
de la loi du 5 juillet 1892. 

(Bulletin de la Chambre de Commerce française de 
Barcelone.) 

^ ^ ç. 

Empoisonntment par la noix muscade 

Un cas de ce genre est signalé dans le Journal de 


pharmacie et de chimie d’après une note du Dr Wallace 
publiée en Allemagne : un garçon de huit ans, ayant 
mangé deux noix de muscade mourut vingt-quatre 
heures plus tard. Les symptômes présentaient une 
grande analogie avec ceux que produit la belladone ; 
envie de dormir, perte de connaissance précédée de 
délire et d’hallucinations, pupilles extraordinairement 
dilatées. Le toxique paraît se trouver dans l'huile essen¬ 
tielle de la noix et particulièrement dans les parties 
bouillant au-dessus de 15o®. Se défier par conséquent 
des noix muscades. 

^ ^ 

La fausse Badiane 

Les médecins ont assez souvent recours à la teinture 
de badiane, en raison de ses propriétés carminatives 
pour stimuler l’appétit. C’était une des formules favo¬ 
rites du regretté professeur Potain. Sans passer par les 
médecins, bien des gens usent de cette plante en infu¬ 
sion ; elle a un goût aromatique, un parfum agréable. 
C’est que la badiane a la même saveur, la même odeur 
que l’anis vert ; elle a même une odeur plus fine, plus 
suave. 

Le produit est donc recommandable, mais'il faut pren¬ 
dre garde aux “erreurs possibles, et des cas d’empoison¬ 
nement observés par le Dr Larnarque, de Bordeaux, en 
sont la preuve. 

Un jeune homme qui avait absorbé dans la soirée une 
infusion de badiane fut pris, dans la nuit, de vomisse¬ 
ments, de crampes, de sueurs froides, d’un état général 
mauvais qui dura plus de vingt-quatre heures. Et à 
quelques jours de distance, mêmes accidents, avec des 
formes encore plus graves, chez deux femmes qui avaient 
fait infuser quelques étoiles de badiane pour un verre 
d’eau avant de se mettre au lit. 

Quelques accidents analogues ont été signalés par 
d’autres médecins. Ils seraient du reste plus fréquents, 
au dire du Dr Montel, de Saigon, en Extrême-Orient. 
L’usage des infusions de badiane y est très répandu et 
les cas d’empoisonnement sont loin d’être rares. 

Que les buveurs d’infusion d’anis étoilé se rassurent ; 
la vraie badiane n’est pas toxique, mais il existe plu¬ 
sieurs variétés de badianiers et à côté de la badiane 
vraie, lllkium anisatum, il existe d’autres magnoliacées 
les fausses badianes, qui contiennent dans leurs graines 
des produits des plus toxiques. Une espèce, entre autres 
. Ÿlllicium rcligiosum, très répandue au Japon où elle est 
cultivée en grand sous le nom de Si Kimi, donne une 
huile essentielle d’où on retire de l’eugénol, du safrol, 
un acide shikimique, un hydrocarbure, leshildmol. Les 
semences renferment la shikimine, un poison très vio¬ 
lent qui agit comme la picrotoxime et tue les animaux» à 
des doses de i et 2 centigrammes. 

Dans le.s épiceries indigènes de la Chine, des Indes, 
du Japon et de nos colonies voisines de l’Indo-Chinc, 


nouvelles Peaux blanches opaques <&<&<•> <t> <s> 
<s> <5<s> <:> “CAPSKIN” & “PARCHEMIN” 

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de toute sorte, seulemeut cnez 

I F. G. BORNKESSELi I 
MELLENBACH (Allemagne). 





82 


LA PARFUMERIE MODERNE 


la confusion es tfréquente ; peu versés dans les connais¬ 
sances botaniques, les vendeurs njélangent parfois la 
fausse badiane avec la vraie ou substitue l’une à l’autre 
d’où les empoisonnements. La même confusion a dû 
s’établir en France pour les cas relevés à Nancy et à 
Bordeaux. Si les fruits ressemblenf à ceux de la badiane 
même, leur odeur n’est pas aromatique, mais désa¬ 
gréable, nauséeuse et la saveur en est âcre. 11 suffit d’y 
regarder d’un peu près pour éviter ces accidents et les 
buveurs d’infusions d'anis, pour éviter tout mécompte. 


feront bien d’avoir recours, pour faciliter leur digestion^ 
aux infusions d’anis vert. 

Dr A. C. [La Nature). 

^ ^ ^ 

L’absinthe augmente. — Chaque jour amène une pro¬ 
portion croissante dans la consommation de l’absinthe ; 
hier c’est-à-dire en 1907, la consommation annuelle a été 
de 41 centilitres par tête; en 1908 elle a été de Sa centi. 
litres soit une augmentation de 27 0/0. 


]vec:>xj'it-.x...ac3-e: xdiess -éi.x..Goox-.s 


TABLE Indiquant let poids et volumes d'alcool à un degré centésimal donné et d’eau distillée à mélanger, 
pour obtenir 1.000 gr. ou 1.000 centlm. cubes d’alcool à l'un des titres les plus fréquemment employés. 






TITREl .A. 





d« 

50» 

60» 

70» 

SO» 

90» 

L'ALtOOL UPU1’'É 

Alcool 

Eau 

Alcool 

Eau 

Alcool 

Eau 

Alcool 

Eau 

Alrool 

Eau 

Qfio ! 

i 453 gr. 

517 gr. 

555 gr. 

445 gr. 

665 gr. 

3.35 gr. 

783 gr. 

217 gr. 

913 gr. 

87 gr. 

1 

1 520 0 / 0 . 

480 c/c. 

625 c/c. 

375 c/c 

730 c/c. 

270 o/c. 

833 c/c. 

167 c/c. 

935 0 / 0 . 

65 c/c. 

aïo ! 

l 47* gr. 

526 gr. 

582 gr. 

418 gr. 

697 gr. 

303 gr. 

820 gr. 

180 gr. 

956 gr. 

44 gr. 

.1 

t 537 c/c. 

463 c/c 

645 o/c. 

355 c/c. 

752 0 / 0 . 

248 c/c 

860 c/c. 

140 c/o. 

967 c/o. 

33 0 / 0 , 

«no ! 

1 496 gr. 

504 gr. 

609 gr. 

391 gr. 

728 gr. 

272 gr. 

858 gr. 

142 gr 



. ( 

1 555 c/c. 

445 c/c. 

666 c/c. 

334 c/c. 

777 o/c. 

223 c/o. 

888 o/c. 

112 c/c. 



8Si> ' 

535 gr. 

465 gr. 

656 gr. 

344 gr. 

786 gr. 

214 gr. 

926 gr. 

74 gr. 




1 588 c/c. 

412 c/c. 

705 c/c. 

295 c/o. 

823 o/c. 

177 c/c. 

941 c/o. 

59 c/c. 



80» ! 

578 gr. 

422 gr. 

709 gr. 

291 gr. 

849 gr. 

151 gr. 





1 

I 602 c/c. 

398 c/o. 

750 c/c. 

250 c/c. 

875 o/c. 

125 o/c. 





7So ' 

1 626 gr. 

374 gr. 

768 gr. 

232 gr. 

920 gr. 

80 gr. 






1 666 c/o. 

334 c/c. 

800 c/c. 

200 c/c. 

933 c/c. 

77 c/c. 





7flo ^ 

1 681 gr. 

319 gr. 

835 gr. 

165 gr 








j 701 c/c. 

299 c/o. 

852 c/c. 

143 o/c. 







fiSo ' 

\ 743 gr. 

257 gr. 

911 gr. 

89 gr. 








1 769 c/o. 

231 c/c. 

923 c/c. 

77 c/o. 







fiOo 

j 815 gr. 

185 gr. 










j 833 o/c. 

167 c/c. 









55» 

901 gr. 

99 gr. 









1 

j 981 c/c 

19 o/c. 









Cette table inédite et qui complète celle du Codex 1908, est extraite du Formulaire de la 




Parfümerie Moderne, 8» Edition. 






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rentes méthodes de distillation. Appareils. Rectifica¬ 
tion. Caractères des essences. Analyses succintes et 
analyses complètes des essences. Parfums artificiels et 
matières premières fRéactifs, liqueurs titrées, etc.). 

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différents dissolvants. Densimétrie (Acides tartique, 
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?>?>?> 


De la « Re'vue Jeancard » 

Cette revue résume les analyses de l’essence de Néroli 
de Cannes entre 1901 et 1908 et donne les limites des 





































LA PARFUMERIE MODERNE 


83 


constantes dans lesquelles il convient d’enfermer 
l’essence vraie et qui sont les suivantes : 


Poids spécifique i 5®. 0.8720 

Pouvoir rotatoire. + 2 à -1- 6 

Indice de saponification. 3o à 35 

Indice de S, après acétylisation. 120 à i5o 


Les travaux de Ciamicia et Silber sur les actions chi¬ 
miques de la lumière sont analysées en ce qui concerne 
les essences. Cette action qui était connue depuis très 
longtemps n’avait pas encore été étudiée méthodicfue- 
ment et il n'est pas douteux que les travaux de ces 
savants ne fassent faire un grand progrès à la connais¬ 
sance de la formation des essences. 

Lavandes. — Les essences sont classées en deux 
grands groupes : 

Essences des Hautes-Alpes et région, contenance 35 à 
470/0 d’éther, solubilité dans 2 à 2,6 volumes d’alcool 

Essences des Alpes Italiennes, 20 à 3o o/„ d’éthers 
solubles dans moins de 2 vol. d’alcool à 70». 

Les constantes de ces essences sont presque identiques 
et oscillent dans les limites suivantes : 

Poids spécifique, 0,880 à 890. 

Pouvoir rotatoire, 6 à lo®. 

L’indice de saponification après acétylisation montre 
que les essences de ces deux groupes contiennent une 
quantité d’alcools totaux qui n’est pas proportionnelle 
à la quantité d’éthers, mais, au contraire, presque cons¬ 
tante, quel que soit l’indice de saponification. Au con¬ 
traire la solubilité dans l’alcool 60® est inversement pro¬ 
portionnelle à la quantité d’éthers. Tableau des essences 
nouvelles étudiées en 1908. 

^ ^ ^ 

DE LA ,, REVUE DE GRASSE ' 

Températures et récoltes. — 11 n’est pas défendu d’es¬ 
pérer que l’année météorologique finira mieux qu’elle 
n'a commencé, et qu’elle n’a continué jusqu’ici ; mais, 
pour le moment, on ne voit pas où s’arrêteront ses 
incohérences et ses caprices. Nous voici en'plein été 
d’après l’almanach, et la température s’obstine à rester 
presque fraîche. Est-ce au vilain mistral qui a soufflé 
presque sans interruption pendant près d’un mois que 
nous le devons, ou aux abondantes chutes d’eau, voire 
de neige qui se sont produites ces derniers temps sur» 
d’autres points de la France.Il serait difficile de le dire. 
Toujours est-il que de mémoire d’homme on n’avait pas 
vu un mois de juillet préluder aussi mal au règne de la 
canicule et paralyser à ce point l’ascension du thermo¬ 
mètre. 

Nombre de récoltes cependant n’ont pas l’air d’avoir 
souffert beaucoup de ces anomalies atmosphériques. Le 
blé a parfaitement mûri,Ia vigne est chargée de promesses 
A la montagne, le fourrage a abondé et il en sera pro¬ 
bablement de même de la pomme de terre.pourpeuque 
la température se relève et que le ciel ne soit pas trop 
avare de pluie. 

Même dans les oliveraies si maltraitées par la neige 
et le froid de l’hiver dernier,la situation s’est améliorée ■ 
les arbres, si tristes à voir après la chute si prématurée 
de feuilles qui s’est produite au début du printemps,ont 
repris assez bonne apparence ; les pousses nouvelles 
sont abondantes et vigoureuses dans les oliveraies 


malheureusement trop rares où il y a eu des fleurs, le 
fruit ne manque pas sur les rameaux. Quant aux récoltes 
florales, elles sont toutes très en retard, le jasmin 
notamment. Les jolies étoiles blanches ne se sont pas 
encore montrées dans la verdure de la plantation. On 
ne pense même pas que la cueillette puisse commencer 
avant une dizaine de jours, peut-être davantage. 

Ce retard inaccoutumé et la persistance d’une tempé¬ 
rature peu favorable à la floraison, ne permettent pas de 
prévoir une production bien abondante, d’autant plus 
que la gelée du 4 mai a fait, comme on le sait.beaucoup 
de mal dans certaines plantations. Mais cette culture a 
pris trop d’extension depuis quelques années pour 
que l'on ait à craindre de voir la matière première man¬ 
quer à la fabrication, surtout si la température, commj 
on peut s’y attendre,se décide enfin à redevenir normale 
à la saison où nous sommes. 

Dans les plantations de menthe et de tubéreuses, on 
signale également un retar-d appréciable de la végéta¬ 
tion. Mais la situation est satisfaisante pour ces deux 
cultures. 

On se plaint beaucoup,cette année, dans les campagnes, 
de l’extraordinaire multiplication et des ravages des 
insectes, le neiron, le puceron, les chenilles, toutes les 
espèces qui vivent aux dépens de nos récoltes pullulent 
à tel point que dans certaines exploitations, l’emploi 
des insecticides n’a donné que des résultats insignifiants 
et qu’on a dû renoncer à la lutte. Quelques agriculteurs 
se trouvent surpris de cette invasion. Il n’y a cependant 
pas de quoi. C’est chose, au contraire, toute naturelle. 
Comment veut-on, en effet, que les récoltes ne soient 
pas ravagées par les insectes avec la guerre incessante, 
acharnée, stupide, que l’on fait partout à leurs protec-;. 
teurs nés, les petits oiseaux? 

Parcourez nos plaines et nos coteaux, vous pourrez 
■faire des kilomètres sans y rencontrer un pinson,.sans 
entendre une fauvette. Et vous voudriez, dans ces con¬ 
ditions, qu’il n’y ait ni neirons dans vos oliveraies, ni 
pucerons dans vos cultures floréales et maraîchères? Il 
ne faut pourtant pas vouloir l’impossible. 

Nous ne'saurions trop le [dire et le redire qu il n y a 
qu’un moyen de mettre les récoltes à l’abri des ravages 
des insectes, c’est de faire un peu moins de brochettes. 


Distinctions honorifiques. — U nous est particulière¬ 
ment agréable d’avoir à mentionner les distinctions ho¬ 
norifiques suivantes décernées par le jury de 1 Expo¬ 
sition franco-britannique de 1908, à Londres, à plu¬ 
sieurs de nos estimés concitoyens : 

MM. Paul Bareste, de la maison Antoine Chiris ; 
Félicien Daver, de la maison Lautier fils ; Jean Gui¬ 
chard, de la maison Roure-Bertrand fils ; J.-B. Maubert, 
de la maison Espinasse et Pichelin, ont obtenu une 
médaille d’or de collaborateur. 

MM. Henri Boucanier, de la maison Lautier fils; 
Jean Clar et Gustave Laloue, de la maison Roure- 
Bertrand fils, ont obtenu une médaille d'argent à titre 
de collaborateurs. 

Ajoutons, enfin, que M. Paul Bareste a obtenu égale¬ 
ment une médaille d’argent à l’Exposition de Milan. 

Nos meilleures félicitations aux titulaires de ces dis¬ 
tinctions et à leurs,patrons. 







84 


LA PARFUMERIE MODERNE 


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LA PARFUMERIE MODERNE 


85 


RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES 


Tcîpture au l^enpé 

Notre excellent collaborateur, M. Charrière, donne, 
dans notre partie scientifique un très intéressant article 
sur le Henné, nous le complétons au point de vue prati¬ 
que en indiquant ci-dessous quelques formules utilisant 
ce végétal qu’il est facile de se procurer en droguerie. 

Teinture en blond vénitien. — Pour transformer les 
cheveux châtains en blond ardent et les cheveux bruns en 
Acajou on prépare avec la feuille de Henné pulvérisée 
et de l’eau chaude, un cataplasme épais que l’on appli¬ 
que sur le système pileux à colorer. Cet enduit est 
maintenu en place par des bandages appropriés et gardé 
pendant un laps de temps proportionnel au résultat 
cherché. La teinture ainsi obtenue est très durable. 

Teintures liquides. — On fait macérer 5oo grammes 
de feuilles de Henné pulvérisées avec 5oo gram. d’eau 
au B.-M. pendant plusieurs heures. On presse la pâte 
et on filtre le liquide qui en sort, on le parfume avec 
lOO gr. d’alcool contenant une quantité suffisante de 
parfum, et l’on complète le kilog avec 400 grammes 
d’eau distillée ordinaire ou aromatique. 

Teinture à la Noix de Galle et au Henné. — On 
fait macérer 100 gr. de Henné, 60 de noix de galle 
et 40 de feuilles de noyer, le tout pulvérisé, dans aSo 
gr. d’alcool pendant quatre ou cinq jours. On ajoute 
après filtrage 20 gr. de glycérine, et de l’eau en quantité 
suffisante pour un litre et l’on parfume. 

Cette teinture châtain est progressive et inoffensive, 
la couleur obtenue est avivée par une lotion ammonia¬ 
cale sur la chevelure traitée. 

L’infusion de Henné peut être additionnée d’eau oxy¬ 
génée alcaline (au perborate) et employée telle quelle. 

.■Ç- ^ ^ 

Cartes parfun>ées 

On sait que les cartes parfumées qui sont un moyen 
de publicité excellent et d’ailleurs très répandu, sont 
relativement délicates à préparer et les praticiens qui 
arrivent à obtenir de bons résultats gardent jalousement 
leurs formules. Nous n’avons pas l’intention de les dé¬ 
voiler ici, mais donnons aux intéressés les conseils que 
nous inspire notre expérience. 

11 faut, au préalable, obtenir de son imprimeur des 
cartes tirées au moyen d’encres inodores et insolubles 
dans l’eau et l’alcool ; il faut rejeter les laques et couleurs 
à base d'aniline. Le carton employé qui estgcnéralement 
sans colle peut être un de ces papiers épais d’alfa dont 
on se sert pour les éditions volumineuses et qui ressem¬ 
ble beaucoup aux anciens papiers hollandais. Ce papier 
absorbe parfaitement les liquides sans être à proprement 
parler un buvard et n’a aucune mauvaise odeur sut ge- 
neris. 


Les méthodes qui consistent à mettre en présence une 
poudre très parfumée ou une sciure de bois imprégnée 
et les cartes h parfumer est notoirement insuffisante, il 
faut en effet que la pâte du papier soit entièrement par¬ 
fumée jusque dans la profondeur de ses fibres. 

Il y a donc lieu de tremper les cartes dans un parfum 
approprié. Généralement on emploie une base d'in/u- 
sions : infusions de Civette, Musc, Styrax, Benjoin, Lab- 
danum, Ambrette, Ambre, Muscambrène, Rosindol ou 
de parfums synthétiques cristallisés, à laquelle on ajoute 
un bon parfum composé de fleurs. La maison Galte/ossé 
et fils s'est fait une spécialité de produits pour Cartes 
(Ambre, Salvia, etc.), composés selon ces principes. On 
les utilise à la dose de too gr. dans un litre d'alcool 
dans lequel on fait tremper les cartes (environ 1000 par 
litre de parfum) elles sont ensuite disposées en caisses 
autant que possible métalliques et fermées hermétique¬ 
ment ou empaquetées dans du papier paralfiné. Elle ne 
perdent rien, de cette façon, de leur odeur. 

Lorsqu’il s’agit de grandes quantités de cartes, l'em¬ 
ploi d'alcool est quelquefois onéreux, surtout s’il doit 
payer les droits français de régie, dans ce cas, on addi¬ 
tionne le parfum base de 2 5 »/<> de sulforicinate de soude 
et l’on forme une émulsion avec de l'eau. Cette émul¬ 
sion remplace la teinture alcoolique indiquée et rend 
les mêmes services mais avec une sérieuse économie. 
Les cartes ainsi parfumées reviennent au maximum à 
8 francs le mille et conservent leur délicieux parfum 
pendant des années. 

^ 

• Liqueur d’CEillets 

Les œillets lournissent un exquis ratafia : Prenez 
deux livres d’œillets rouges et très odorants, relirez les 
tiges et le calice. Mettez ces fleurs dans une cruçhe 
avec I litre d’eau-de-vie assez forte en degrés, un bâton 
de cannélle, une demi-douzaine de clous de girofle et 
î5o gr. de miel. Laissez infuser le tout pendant un mois, 
égouttez alors au-dessus d’untamis en pressant les œillets 
fortement, puis filtre zle ratafia avantdemettre en flacons. 

Vous aurez ainsi de quoi flatter les palais les plus 
délicats. 

ç- 9' ?> 

Contre l’Epaississement de l’Encre 

Le plus souvent, l’épaississement anormal des encres 
à écrire contenues dans un encrier, tient à la formation 
de végaiions dans l’encre et, pour prévenir cét incon¬ 
vénient, il suffit de verser quelques gouttes d’acide phé- 
nique dans le liquide ; le thymol réussit beaucoup moins 
bien. Pour verser l’acide phénique pur, on doit le 
liquéfier en mettant la bouteille qui le contient dans de 
l’eau chaude. 


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LA PARFUMERIE MODERNE 


87 


OFFICE D’EXPORTATION 


CHINE 

Produits français importés à Fou-Tchéou. — 
Conseils aux exportateurs .français pour déve¬ 
lopper leurs affaires. 

Extrait du rapport de M. M.-L. REYNAUD, 
gérant le Consulat de France. 

Nos huiles d’olive sont ici à peine connues, bien que la 
consommation annuelle soit relativement assez forte. La 
taison doit en être dans la nature et le goût des produits 
qui ont été envoyés et qui ne répondent pas aux besoins 
du consommateur. 

Les huiles « fruitées » dans le genre de celles qu’on 
trouve actuellement chez les commerçants, ne sont pas 
estimées, et on leur préfère pour cette raison, les huiles 
italiennes qui n’offrent au palais aucun goût de fruit. 
Cette remarque a son importance, car en choisissant les 
huiles douces et non fruitées,nos oléiculteurs pourraient 
augmenter leur vente dans cette région. 

Les produits classés sous la rubrique de parfumerie, et 
qui désignent particulièrement les savons de toilette, les 


essences odorantes, les poudres de riz et fards sont en 
augmentation constante, par suite de la demande crois¬ 
sante chaque jour de la clientèle féminine chinoise. Nous 
n’avons malheureusement pas su profiter de cette nou¬ 
velle source de transactions, et les produits français sont 
bien rares à côté des produits allemands, japonais et 
anglais. Nous,devrions cependant être aussi bien placés 
que tous nos concurrents pour la vente de ces articles, 
dont la clientèle devient de plus en plus intéressante. 

Ce que les Chinois demandent avant tout à ces produits 
de parfumerie, c’est le bon marché, et un aspect exté¬ 
rieur agréable et chatoyant plutôt que la qualité. 

Trois flacons d’odeur de qualité inférieure insérés dans 
un écrin, attireront plus son attention qu’un flacon 
d’odeur riche dépourvu de tout-apparat extérieur. 

De même des savons ordinaire? présentés dans une 
jolie boîte avec des images tenteront plutôt le client 
qu’un bon savon se recommandant par sa seule qualité. 
En outre autant que faire se peut, l’adoption de sujets 
chinois sur les boîtes ou le papier renfermant la parfu¬ 
merie, et encore mieux, l’inscription de caractères chi¬ 
nois assureront au produit une vente facile. 


LISTE DE BREVETS ET ADDITIONS DÉLIVRÉS EN FRANCE 

du 6 JȔi au 16 Juin 1909. 




N” 10.495/374.179 Rivière. — Addition au Brevet 
pour : « Appareil et procédé de fabrication des savons 
de toute espèce ». 

N» 399.920 Grimault. — 8 Appareil pour le séchage des 
cheveux ». 

N» 10.494/390.698 Crozat. — Addition au Brevet 
pour : « Barrette pour cheveux ». 

N» 399 979 PoüssoN. — « Capsule contrôle pour bou¬ 
teilles, flacons et récipients de tous genres ». 

N» 399.919 Société Aerators Limited, Read et Camp- 
BELi.. — « Dispositif perfectionné pour soutirer par 
petites quantités à la fois, de la bière ou autre liquide 
contenu dans des fûts, bidons ou autres récipients » . 

N® 10.480/387.503 WiLziN. — Addition au Brevet 
pour ; « Dispositif pour le capsulage des bouteilles, 
flacons et autres récipients ». 

N® 400.001 Read et Campbell. — « Perfectionnements 
dans les capsules destinées à contenir des gaz com¬ 
primés ou liquéfiés. 

N® 400.094 CoRNiLLAC. — « Genre de bouteille ou 
flacon pour contenir deux liquides différents destinés 
à être mélangés ». 

N® 400.163 Haas et Nemes. — « Fermeture de bouteil¬ 
les pour conserves, -pots ou autres récipients, au 
moyen de papier parcheminé et d’une bague en caout¬ 
chouc ». 

N® 400.334 Société !.. Strasburger et Cie 


GES. — « Machine à laver, injecter et rincer les bou¬ 
teilles et récipients analogues». 

N® 400.340 Galup. — € Mode de capsulage de» réci¬ 
pients à l’aide de capsules à fond ouverfc et ses appli¬ 
cations ». 

N® 400.370 Graubl. — € Bouchon pour liquides ga¬ 
zeux ». 

N® 10.540/383.774. Société dite : L. Strasburger 
et Cie. — « Addition au Brevet pour ; Appareil de 
nettoyage pour bouteilles ». 

N® 10.548/377.141. Schneider. — Addition au Bre¬ 
vet pour : » Procédé pour fabriquer de nouveaux 
produits désinfectants ». 

N“ 400.403 Société dite Goedecke et Cie. G.M.B.H. 
« Dispositif pour assujettir ensemble les parties consti¬ 
tutives de rasoirs de sûreté et autres instruments du 
du même genre, tels que les graite-cors à lames 
minces démontables ». 

N® 400.411 Beckmann. — « Rasoir de sûreté à lames 
à trois tranchants ». 

N® 400.393 Galaine. — « Procédé de désinfection ». 

N» 400 492 Société dite J. VVeck G. M. 'B. H. — 
( Appareil pour la stérilisation ». 

Bureau des Brevets d'invention : Y. RABILLOÜD 

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Les Essences de Menthe. Gattefossé. 

La Parfumerie au Japon. V. Metlil. 

Essences de Thérapeutique. D'^P.J. 

Toxicité de l’Essence de Mirbane. J. Piot 

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LA PARFUMERIE MODERNE. — N° 8 


LES MENTHES 




JUILLET 1009 


Les espèces relativement nombreuses des 
menthes sont toutes des isostémones zigomor- 
phes. Elles appartiennent à la vaste famille 
des Labiées qui devrait botaniquement parlant, 
n’être qu’un genre, n’était la grande homogé¬ 
néité de ses espèces. 

La menthe est du type 5 . qu’il faut, pour s’y 
reconnaître, rattacher â la scrofulaire, herbe à 
tige carrée, à feuilles opposées, simples et sans 
stipules, à inflorescence en grappes composées ; 
la corolle forme deux lèvres,la supérieure com¬ 
prenant seulement deux pétales,l’inférieure trois. 
Mais, de même que chez la véronique, la men¬ 
the voit ses deux pétales supérieurs se souder 
intimement et le sépale postérieur avorter ; de 
sorte qu'on serait tenter de la ranger dans le 
type 4 en ne voyant plus que 4 sépales, 4 pétales, 

2 étamines et 2 carpelles. L’ignorance de ce 
détail risque fort d’entraîner des confusions si, 
pour la détermination d’une menthe, on se sert 
de flores dichotomiques. Les épis simples ou 
rameux naissent à l’aisselle des feuilles et 
offrent, en plus de la particularité signalée de 
l’avortement d’un sépale et de la soudure de 
deux pétales, cette caractéristique de l’anthère 
en palette ayant deux sacs polliniques. L’ovaire 
biloculaire, comprend deux carpelles renfer¬ 
mant un grand nombre d’ovules. Le fruit sec 
est une capsule. 

Ce sont des plantes vivaces, plus ou moins 
odorantes et à saveur piquante. Il est à peine 
besoin de dire qu’elles ont une valeur agricole 
nulle. Les animaux les délaissent systématique¬ 
ment en dépit de leurs qualités stimulantes, 
résolutives, pectorales, stomachiques et anti¬ 
spasmodiques. C’est pourquoi l’agriculteur lutte 
par des engrais et des façons destructives con¬ 
tre l’envahissement assez fréquent des menthes 
dans les prairies reposant sur sol calcaire. 

Les principales variétés sont : la Mentha vi- 
ridis, menthe verte ou menthe romaine ; la 
M. rotundifolia, plus vulgairement dénommée 
menthe crépue ou baume sauvage ; la M. Syl- 
restris, menthe aquatique ou menthe rouge ; la 
M. Arvensis ou menthe des champs, qui est 
l’espèce dont les propriétés sont les moins 
prononcées; elle est plus connue sous le nom 
de Pouliot-thym ; la M. citrata ou menthe ci¬ 
tron dont l’huile essentielle possède une odeur 
rappelant, de façon curieuse, celle de l’essence 
de bergamote ; enfin, la M. piperiia ou menthe 
poivrée, la mieux connue, la plus appréciée, la 
seule cultivée jusqu’ici en raison de son odeur 
forte et pénétrante, de sa saveur poivrée, on 
, dirait camphrée, laissant dans la bouche une 


agréable sensation de fraîcheur prononcée. 

La menthe poivrée est bien certainement la 
plus intéressante au point de vue industriel à 
cause de son rendement en huile et des qua¬ 
lités nettement accusées de cette huile qui per¬ 
mettent une économie dans la quantité à em¬ 
ployer. Elle n’est pas seulement employée par 
les parfumeurs. Confiseurs et liquoristes en 
consomment de grosses quantités ; la médecine 
fait journellement appel à l’une ou l’autre de 
ses propriétés spéciales. 

Comme pour la généralité des plantes aro¬ 
matiques, il faut à la menthe du calcaire et du 
soleil. Un ciel lumineux, sec et chaud, comme 
en possèdent seules les régions méridionales, 
semble affiner son arôme. Il est incontestable 
en tout cas que la culture atténue ses qualités, 
la plante y gagne en vigueur sans doute ; ses 
organes deviennent turgescents, la proportion 
d’eau s’accroît, et ce bien-être auquel elle s’ha¬ 
bitue vite parait diminuer la valeur du parfum 
qui s'accroît, dirait-on, avec les difficultés 
d’existence, avec la lutte pour la vie. 

Son habitat préféré est le dur calcaire des 
formations bajociennes et bathoniennes que 
ses racines robustes font éclater pour descen¬ 
dre à la recherche de la faible quantité d'eau 
qui lui est nécessaire. Nous ne savons rien du 
mécanisme qui préside à l'élaboration des 
huiles essentielles mais il semble que la provi¬ 
sion d’humidité dans le sol, et par suite la vi¬ 
tesse de circulation de l'eau à travers la plante 
doivent jouer un rôle prépondérant. Le con¬ 
traste flagrant entre cette atmosphère claire, 
sèche et chaude qui appelle une évaporation 
intense et la pénurie du sol qui doit y subve¬ 
nir dénonce les efforts incessants que doit 
fournir la plante pour se maintenir en équili¬ 
bre. De cette grosse dépense d’énergie pour un 
résultat aussi lent semble dépendre la qualité. 
Et l’on est d’autant plus fondé à le croire que, 
dès que changent les conditions, soit en met¬ 
tant la plante dans une atmosphère plus fraîche 
et plus humide ou dans un sol plus riche en 
eau, soit en faisant varier les deux à la fois 
dans un sens favorable à une facile végétation, 
le parfum obtenu est incontestablement infé¬ 
rieur. 

Ceci n’est pas un dogme, évidemment; mais 
nous croyons pouvoiren conclure que l’homme 
doit borner son intervention à la propagation 
de l’espèce en respectant dans la plus large 
mesure possible les facteurs d’ambiance et de 
nature du sol, qui ont contribué à faire la 
valeur d’une plante à l’état spontané. 










ilO 


LA PARFUMERIE MODERNE 


Les moyens culturaux ne doivent intervenir 
que dans le cas de produits imparfaits. C’est 
alors avec l’esprit d’amélioration, que l'on fait 
varier certaines conditions, l’expérience pou¬ 
vant seule renseigner avec exactitude sur le 
maintien de telle ou telle modification. 

A ce point de vue un grand nombre d’essais 


restent à faire, ne serait-ce qu’avec les diffé¬ 
rentes espèces de menthes qui ne sont pas 
l’objet d’une exploitation industrielle mais qui 
pourraient le devenir. 

G. Charrière, 
Ingénieur agronome. 



L’étude des différentes essences de menthe 
présente un grand intérêt, non seulement 
parce qu’il s’agit d’un produit d’alimention de 
grande consommation, mais aussi parce que 
les essences des différentes provenances ont 
des valeurs très dissemblables au point de vue 
aromatique et des prix très éloignés les uns 
des autres (de 20 à 1 5 o fr. le kil.;. 

Les essences du Japon et les essences de 
Pouliott coûtent, par exemple, moitié moins 
que les essences américaines ; celles-ci valent 
moins que les essences d’Italie, et les essences 
françaises et anglaises atteignent les prix les 
plus élevés. 

On conçoit que la différenciation des types 
soit un problème de haut intérêt, les produits 
commerciaux étant souvent des mélanges. 
A quoi faut-il attribuer l’exception que 
fait le nouveau tarif de douanes américain en 
faveur des essences de menthe qui sont dégré- 
vées des droits d’entrée excessifs qui grèvent 
les autres huiles essentielles ? A la nécessité 
de compléter la production locale insuffisante 
pour la demande de l’exportation et la con¬ 
sommation intérieure. 

Le Japon produit annuellement plus de 
100.000 kilogs d’essence liquide ou cristallisée 
(menthol) ; l’Amérique vend une quantité 
presque aussi considérable de son essence de 
menthe poivrée, plus fine que la précédente. 
Le Piémont a créé, ces années dernières, des 
marques qui commencent à être connues; la 
Russie et l’Allemagne produisent presque ex¬ 
clusivement pour leur consommation. La 
France et l’Angleterre fabriquent les plus 
belles essences de menthe. Les menthes de 
Mitcham ont une réputation un peu surfaite, à 
notre avis, et que n’arrivent pas à ébranler les 
mauvaises imitations, vendues sous flacon et 
sous marque soi disant d’origine, et qui ne 
sont que des mélanges d’essences françaises. 


italiennes et américaines additionnées, si né¬ 
cessaire, d’essences de piment ou de poivre. 
Les essences de Vaucluse, qui peuvent être 
réputées absolument pures ; les menthes de 
Grasse, si particulières; les essences de la 
Haute-Garonne, qui naissent à peine, sont, à 
notre avis, bien supérieures aux meilleures 
marques étrangères. Leur réputation s’établit, 
d’ail!.urs, nettement à l’étranger; seule la 
France persiste à payer des prix très élevés 
pour des essences étrangères, bien rectifiées et 
bien préparées, il est vrai, mais qu'égaleraient 
facilement des compositions soignées d’essen¬ 
ces françaises. 

Essence japonaise. — Cette essence est ca¬ 
ractérisée par sa haute teneur en menthol. Un 
simple refroidissement, suivi d’un essorage, 
permet d’isoler de grandes quantités de men¬ 
thol cristallisé. Cette préparation se fait sur 
un grand pied au Japon et la plus grande partie 
des huiles essentielles liquides exportées sont 
appauvries par un traitement préalable. L’es¬ 
sence liquide demande une rectification bien 
poussée et une élimination des dérivés sulfurés 
qui lui donnent une saveur et une odeur désa¬ 
gréables, et qui proviennent, dit-on, des autres 
plantes distillées en même temps que la 
menthe. Nous attendons des renseignements 
détaillés sur cette question de notre aimable 
correspondant de Yokohama, M. Ménil, qui 
s’en occupe en ce moment. 

Essence américaine. — La culture améri¬ 
caine qui avait diminué d’importance dans le 
Wayne County, à cause des prix trop peu 
rémunérateurs, a augmenté de nouveau en 
1906 et la forte production, jointe à la 
crise commerciale de ces deux dernières 
années, a amené les cotations à un point bas 
qu’elles n’avaient jamais atteint encore. La 
fabrication s’améliore nettement et certaines 
qualités luttent avec les essences anglaises 





LA PARFUMERIE MODERNE 


ordinaires. Il faut s’élever contre la coutume 
prise ces derniers temps par quelques produc¬ 
teurs, de dénommer leurs essences de noms 
composites, comme : Mitcham américaine, qui 
l>euvent amener des confusions et ne signifient 
rien quant à la valeur de l’essence. Les diffé¬ 
rentes industries qui consomment l’essence de 
menthe exigeront à l’avenir des essences homo¬ 
gènes non corrigées par des additions d’essences 
étrangères et vendues sous leur nom exact. Il 
faut espérer que le Congrès de répression des 
fraudes donnera, cette année, des règles 
précises à cet égard. 

L’Amérique livre, chaque année, d’après le 
journal allemand-américain des pharmaciens 
de New-York, aSo.ooo Ibs d’huile essentielle. 

Essence italienne. — Les dernières analyses 
de cette essence sont contradictoires et il y a 
lieu de croire que des terrains différents pro¬ 
duisent, comme partout, des essences ayant des 
caractères dissemblables. 

Voici les résultats obtenus par le laboratoire 
Haensel pour deux essences, l’une brute et 
l’autre rectifiée, et par Carlo-Edoardo Zay et 
les chimistes anglais Umney et Bennet. 


Densaé. 

Kalalioa optique.. 
Qbrn Je menthol. 

Hnlhol litire. 

Ifcatbol toUl. 


Deasit^.. • 

flocaUon optique. 


Airaly.-e Haensel 
essence lirotc 
(20') 0,903 
- 19,80 
3,96 •/• 
*5,16 •/• 
48,16 •/. 


* 2,66 •/. 
*5,20 •/. 


E. Zay Umney et B. 

(150 0,916 (15*) 0,920 

— 2,55 —23 


EUKt» de menthol. — 4 , 8 */. 

M f-i iMl libre. *7,78 •/. 38,2 •/. 

Ktalliol total. 55,5 *0 */• 

C’e>t dire que la qualité n’est pas encore 
absolument fixée et qu’il faudra attendre en¬ 
core quelques nouveaux travaux pour assigner 
jes limites précises aux essences de menthe 
du Piémont. 

Essence allemande. — La production de 
cette essence n’est pas suffisante pour qu’elle 
-puisse être offerte comme qualité spéciale. On 
a trouvé les caractéristiques suivantes pour des 
essences distillées de plantes fraîches et de 
plantes sèches : 


Essence de 
feuilles fraîches 
0,89*8 


Koulion optique. —26 —29 

La Thuringe produit une essence de menthe 
crépue dont le goût et l’odeur sont tiès parti¬ 


culiers. 


Essence russe. — Basanow, dans son rap¬ 
port i la Société Impériale Russe, disait à ce 
sujet : « On donne une grande importance, en 
Russie, à la culture de la menthe poivrée. On 
a récolté, dans le gouvernement de Rostow, 
million de puds d’herbe (soit i6 millions de 


kilogs) ; la distillation se fait sur place par des 
moyens encore rudimentaires, mais il sera 
facile de la perfectionner et de la rendre in¬ 
dustrielle à brève échéance ». 

M. J. Schindelmeiser a donné l’analyse sui¬ 
vante pour une essence distillée dans le gou¬ 


vernement deTambow: 

Densité à ig». 0,908 

Rotation optique.— 19,48 

Ethers de menthol. 4,8 «/o 

Menthol libre. 5 1,2 »/o 

Menthone.... 16,4 “/o 


Comme pour les autres essences, les éthers 
ont été caractérisés comme acétique et isovalé- 
rique. 

Essence anglaise. — D’après John C. Umney, 
le canton de Surrey cultive depuis longtemps 
deux sortes de menthe poivrée: une blanche 
et une noire. La noire, plus vivace, donne une 
forte quantité d’essence de qualité moyenne ; 
la blanche, au contraire, donne très peu d’es¬ 
sence, mais d’une qualité supérieure. Comme 
dans beaucoup de régions, la culture la plus 
rémunératrice est la plus répandue : la menthe 
noire, qui donne 8 Ibs d’huile essentielle à la 
tonne est beaucoup plus abondante que la 
menthe blanche qui ne rend que 3 Ibs pour la 
même quantité de plante fraîche. 

Les caractères différents des deux essences 
obtenues sont les suivants : 

Essence tirée de la variété noire 
Donne du menthol cristal, par congélation. 


Rotation optique. — 2 5,5 

Parties distillant avant 2000 24 »/o 
Ethers de menthol. 3,96 «/o 


Coloration bleu clair par addition de vinai¬ 
gre glacial. 

Essence tirée de la variété blanche 
Ne donne pas de cristaux. 

Rotation optique. — 33 

Parties distillant avant 200® 5 0/0 

Ethers de menthol. i 3,6 >’/o 

Coloration bleu foncé avec reflet cuivré. 
L’essence tirée de la menthe noire contient 
une plus forte quantité d’hydrocarbures sans 
valeur; l’essence tirée de la variété blanche se 
rapproche des essences du Midi de la France 
par sa forte teneur en éthers. 

Essences françaises. — Les menthes fran¬ 
çaises sont fort différentes les unes des autres 
selon le terrain sur lequel elles ont été plan¬ 
tées. Leur rendement est également très varia¬ 
ble. Là où les menthes de Vaucluse, venues 
en terrains abondamment arrosés, produisent 
8 à 900 gr. d’essence, les menthes de la région 
de Grasse, récoltées en terrain sec, donnent à 
la distillation 3 ou 400 grammes d’essence. Les 
menthes cultivées dans la Haute-Garonne sont 
















112 


hfi. PARFUMERIE MODERNE 


des menthes à fleur blanche, bien différentes 
des variétés ordinaires. 

Essence de Vaucluse. — M. Louis Pillet 
donnait, dans le numéro de la Parfumerie 
Moderne de janvier 1909, une étude complète 
sur cette essence; nous y renvoyons nos lec¬ 
teurs. Ses caractères principaux sont les sui¬ 


vants : 

Densité. 0,916 

Rotation optique.—9,3 

Ethers de menthol.... 5 ,94 0/0 

Menthol libre. Sz °jo 

Menthol total. ^7,94 “/o 


Cette essence donne par congélation d’abon¬ 
dants cristaux de menthol. 


Essence de Grasse. —- L’essence de Grasse 


ne précipite au mélange réfrigérant aucun cris¬ 
tal de menthol. Elle contient une beaucoup plus 
grande quantité d’éthers de menthol. Elle a 
été très abondamment étudiée par les labora¬ 
toires de la région et les travaux de M. Chara- 
bot sur cette essence sont particulièrement 
intéressants. 

’Voici le tableau de ses principales caracté¬ 


ristiques: 

Densité. 

Rotation optique. 

Ethers de menthol.. . 

Menthol libre. 

Menthone. 


0,910/919 
— 10/17 
i 3 à i 5 0/0 
35 à 45 0/0 
8 à 10 0/0 


Il a été constaté que cette essence variait 
avec l’état de développement plus ou moins 
grand des inflorescences, le Bulletin Roure- 
Bertrand donne à ce sujet le tableau suivant : 

avant roroaation après lormalion 

des bontons des boutons 


des feuilles des inllo- des plantes 

rescencrs en Denis 

Densité 16". 0,9025 0,9t(i 0,90» 0.920 

Rotation optique.— 2i,10 — 20 — 20,15 — 2,37 

Ethers de inoiithol 3,7 •/. 10,3 ■>/. 7.5 V. 10.7 •/. 

Menthol total. 47,2 •/. 50.3 •/. 35,8 •/. 40.5 •/. 

Menthone. 5,3 •/. 4,2 •/. 10,7 •/’ 10.2 •/. 


Les essences tirées des plans basiliqués pré¬ 
sentent à leur tour des modifications considé¬ 
rables. Le parasite de la menthe est un acarien 
du groupe des phytoptides nommé Eriophye ; 
il provoque une monstruosité de l’inflores- 
rescence et de la plante entière et, corollaire- 
ment, un changement dans les proportions des 
constituants de l’essence. L’essence est enri¬ 
chie en éthers et en menthone et sa rotation 
optique varie de — i à -j- 70. 

Les essences cultivées sur un sol enrichi par 
du nitrate de soude contiennent également 
plus d’éthers, mais moins de menthol libre. 

(A suivre) R. Gattefosse. 



Pendant les vingt-cinq années consécutives 
que nous avons passé au Japon nous avons 
suivi avec une admiration, mêlée d’un peu 
d’inquiétude, la rapide évolution industrielle 
et sociale de ce petit pays autrefois confiné 
dans une civilisation stationnaire et surannée, 
aujourd’hui lancé dans un américanisme ou- 
trancier. 

Le changement soudain de mœurs et de be¬ 


soins a créé une fièvre passagère endi¬ 
guée par un gouvernement prévoyant, dansune 
voie de progrès commerciaux qui mettra, dans 
peu de temps, en péril la suprématie euro¬ 
péenne dans l’Extrême-Orient. 

L’état actuel du Japon permet d’envisager 
simultanément les stades habituellement suc¬ 
cessifs d’un pays neuf : l’importation des pro¬ 
duits fabriqués et des matières premières sui 
















LA PARFUMERIE MODERNE 03 


encore une progression rapide en même temps 
que la fabrication locale et l’exploitation des 
produits du sol s’étend de plus en plus. 

^exportation japonaise n’est déjà plus à dé¬ 
daigner, notamment dans toute la Chine, dans 
les Indes Anglaise et Néerlandaise, les Iles de 
la Sonde et toutes les îles du Pacifique. Par¬ 
tout les produits japonais sont offerts à vil prix 
et avec une connaissance très approfondie des 
besoins et des désirs de la clientèle. A ce point 
de vue, notamment, la supériorité du Japon est 
incontestable et le bon marché de sa main- 
d’œuvre, joint à la situation géographique pri¬ 
vilégiée, lui promet, pour un temps qui n’est 
plus éloigné, le monopole de toutes les tran¬ 
sactions commerciales, de cette moitié du 
monde. 

La labrication’ de la parfumerie a suivi la 
même marche ascendante que celle des pro¬ 
duits chimiques et des industries textiles, le 
meilleur critérium est, à ce sujet, la création du 
journal professionnel « The Osaka Komamono 
Shoko Shimpo s qui tient sa clientèle au cou¬ 


leur est particuliè¬ 
rement désagréa¬ 
ble. 

La japonaise est 
coquette : ses che¬ 
veux, objet de ses 
soins les plus dé¬ 
voués, sont soumis 
à des lavages au 
Binankasela (sorte 

de bois de^panama _ 

détersif et gom- E -rfï--i-/ 

meux qui remplace 
le shampoing et la 

pommade Hongroise), à des onctions à l'huile 
de Camélia et, s’il est nécessaire, a des traite¬ 
ments aux teintures noires. 

La geisha ou danseuse et, à son imitation, 
toute femme élégante, porte avec elle sa trousse 
aux peignes curieux, aux pinces étranges, et 
munie naturellement d’un flacon de l’odeur 
préférée. Son visage est non pas poudré mais 
enduit d’un fard composé d'eau et d’une pou- 





rant des nouveautés techniques et publie en 
même temps qu’un feuilleton passionnant, une 
abondante et originale publicité dont nous 
donnons quelques exemples. 

La clientèle est très étendue et l’on connaît 
le goût exagéré des orientaux pour tout ce qui 
est parfum. Cette prédilection pour les odeurs 
est ici très motivée par l’absence de voirie, im¬ 
parfaitement remplacée par les pluies et les 
brises du large; le japonais est, en outre, un 
peuple propre par excellence qui ne saurait se 
passer de son bain journalier et qui consomme 
des quantités impo¬ 
santes de savon. 11 
craint les pollutions et 
les contacts douteux 
a tel point que les cui¬ 
siniers engagés chez 
les européens s’entou¬ 
rent le bras d’un bra¬ 
celet à base de musc 
et qui est destiné à 
combattre 
l’odeur du 
beurre qui 


dre de riz vendue très bon marché par les in¬ 
dustriels indigènes et pour laquelle il est fait 
une publicité monstre, non seulement par la 
voie des journaux,mais aussi par des processions 
suivies de fanfares bruyantes et porteuses de 
banières enluminées ou de lanternes bariollées; 
musique, feux d’artifices, rien n’est négligé pour 
captiver et réjouir ces grands enfants. Les 
maisons étrangères bien conseillées, ne négli¬ 
gent d’ailleurs pas ce moyen de publicité et la 
population de Tokio se rappelle volontiers la 
fête offerte parune grande fabrique de liqueurs 
française, à l’occasion de l’installation de son 
comptoir au Japon. 

Le poudres dentrilices actives et agréables 
sont très bien préparées parles artistes odonto¬ 
logistes. Les parfums dits : Eaux de Quinine 
ou de Cologne, lotions, extraits, etc... sont gé 
néralement des produits importés, mais les frais 
de douane et de transport élevés invitent de 
plus en plus le commerçant local à faire venir 
des produits très concentrés qu’il additionne 
lui-même d’alcool obtenu du Saké ou vin de 
riz. 

11 y a, au Japon, en dehors des matières pre- 






(Il — LA PARFUMERIE MODERNE 


mières pour les lotions, eaux de toilettes, ex¬ 
traits, un important débouché de parfums na¬ 
turels et artificiels pour la savonnerie. La 
savonnette offerte actuellement par les indus¬ 
triels nippons est peu parfumée, dure et sans 
mousse, ils perfectionnent leurs méthodes et 
adoptent graduellement les parfums d’origine 


de Pipperment ou Menthe poivrée qui est ex¬ 
ploitée ici sur un grand pied, la récolteannuelle 
se chiffre par plus de 200.000 piculs ou livres 
japonaises de 600 gr. environ; les coursensont 
très variables et en ce moment, par exemple, 
on cote S yen 80 ou 14 fr. 77 les Coo gr., soit 
beaucoup plus cher qu’en Europe. Il faut dire 



Le Fujiyama et un jardin de Thé 


européenne, notamment les essences de bonne 
odeur franche et d’un prix relativement bas. 
Les parfums trop violents comme le Patchouli, 
rOpoponax ne plaisent pas du tout, on leur 
trouve une odeur d'huile empyreumatique dé¬ 



sagréable, en revanche les Roses, Géraniums, 
etc .. sont très goûtés. 

Le Japon exporte annuellement des quantités 


cependant qu’il s’expédie beaucoup d’essence 
liquide dont le Menthol a déjà été complète¬ 
ment retiré, ce qui en diminue la valeur. 

Le Camphre, qui s’exporte également en 
grandes quantités, à moins d’importance pour 
la parfumerie, ont peut cependant citer les 
huiles bleues provenant de la fabrication de 
cette drogue et dont on extrait le Safrol pour 
la fabrication de l’Héliotropine. 

Le Japon n’exporte sa verrerie qu'en Chine 
et dans la région, mais on peut prévoir le jour 
où ces produits viendront faire concurrence 
aux produits français, surtout, dont le prix est 
le plus élevé à cause des prétentions particu¬ 
lièrement exagérées des ouvriers. La main- 
d’œuvre est, ici, à rien et les machines impor¬ 
tées d’Allemagne permettent la fabrication de 
grandes quantités, malgré l’exiguité de la capa¬ 
cité thoracique des Japs ; les moules artistiques 














LA PARFUMERIE MODERNE — -- 



manquent encore, mais il n’est pas douteux que 
d’ici peu de jours nous en trouverons, signés de 
modeleurs parisiens ou berlinois... 

I^’article roi, où le Japonais est maître et où 
il ne risque aucune concurrence est la laque. 

Les procédés qui ont été légués traditionnel¬ 
lement par une longue suite de générations 
sont conservés avec un soin jaloux, et toutes 
les belles pièces, même de fabricationcourante, 
peuvent entrer en comparaison avec les joyaux 
de nos collections et de nos musées européens. 
La patience est l’outil principal de celte minu¬ 
tieuse labrication dont les secrets ne nous sont 
pas connus; les orientaux savent m'eux garder 
leurs fabricaiions des indiscrétions que les 
occidentaux, mais, nous savons que les polis 
sages les plus minutieux, les veinis préparés 
dans dos condiiions qu’il n’est pas possible de 
réunir en dehirs d’ici sont les principaux fac¬ 
teurs de la réussite. 

Nous avons fait préparer, à l'inienlicn des 
partumeurs français, si soucieux de la parfaite 
présentation de leurs nouveautés des coffrets à 
1.1 dimer.sion habituelle des flacons adoptes 
ces années dernières et à un, deux ou trois 
compartiments. 

Le prix en dépasse à peine celui des c.irton- 
nages de luxe actuellement employés.et la ri- 






















96 


LA PARFUMERIE MODERNE 


chesse du décor est incomparable et convient 
seule aux produits de grand luxe qui font la 
force de la France. Nos fabricants de Kobé 
copieront avec la scrupuleuse exactitude qui 
les caractérise les dessins, noms, marques de 
fabrique, etc., qui leur seront proposés. 

Les coffrets à gants, à bijoux, etc., sont déjà 
connus et se préparent en articles de tous prix 
depuis moins d’un franc pièce jusqu'à 5o francs 
et plus. 

Les relations mutuelles entre l'Europe et le 
Japon sont donc, en ce moment, à leur apogée, 
les produits français sont protégés et favorisés 
par les tarifs dédouané, le Japon n’a pas encore 
gêné considérablement nos intérêts dans nos 
colonies, il reste aux commerçants désireux 
de traiter ici de fructueuses affaires, à se mé¬ 
nager de sérieuses relations donnant toutes 
garanties. Les Japonais qui ont adopté, en l’exa¬ 
gérant encore, le sans-gêne américain, ne se 
font aucun scrupule de traiter avec légèreté 
leurs correspondants directs, seul un agent sur 
place peut traiter des affaires de tout repos. En 
outre, il faudra se plier aux exigences norma¬ 
les d’une clientèle très différente de celles dont 
nous avons l’habitude et ne pas essayer de leur 
imposer des coutumes qui lui paraissent bar¬ 
bares, quoique logiques à nos yeux. 


Les possesseurs de marques connues, bonne® 
à imiter, par conséquent, devront se garantir 
par un dépôt officiel dont le coût est de 40 yen 
par catégorie de produits. Le dépôt de la mar¬ 
que protège d’une façon très efficace contre les 
contrefaçons; un industriel qui avait omiscette 
précaution, s’est vu condamner, après un pro¬ 
cès de deux années et au bout desquelles il 
n’était plus possible de savoir si le Japonais 
était accusé d’avoir contrefait le fabricant eu¬ 
ropéen, ou s’il ne s’agissait pas du contraire! 

Enfin, conseillons aux nouveaux arrivés de 
ne pas se loger dans les immenses Building 
installés à l’américaine et où les frais sont 
énormes, et autant que possible de posséder, 
de la façon la plus correcte, la langue Japonaise 
pour ne pas se faire baffbuer et moquer par les 
indigènes qui l’accuseront de parler Petit- 
Nègre. 

Cette condition est assez difficile à remplir, 
mais on y remédiera en parlant l’anglais qui 
est parfaitement connu dans tous les centres 
commerciaux, notammerlt s’il s’accompagne du 
nasillement cher aux Yankees, maîtres en tout 
de nos modernes Japs. 

V. Menil, 

Correspondant de la Parfumerie 
Moderne à Yokohama. 



I.ES ESSENCES EN THÉRAPEUTIQUE 




La Mci?tl?c 

Le principe actif des sommités fleuries et des 
feuilles de la menthe poivrée (Mentha piperita, 
labiée), est une essence dont les emplois médi¬ 
caux sont multiples ; mais il faut distinguer 
les cas où l’on fait appel aux propriétés théra¬ 
peutiques de la menthe, de ceux, beaucoup 
plus fréquents d’ailleurs, où l’essence de men¬ 
the est utilisée pour aromatiser des préparations 
contenant un autre principe actif, de saveur ou 
d’odeur désagréable. Nombreux sont, en effet, 
les gargarismes ou les collutoires dans la com.- 
position desquels l’essence de menthe, à la 
dose de quelques gouttes, entre uniquement 


pour faciliter l’usage. Cependant, il ne faudrait 
pas croire que le rôle topique de cette essence 
est toujours aussi restreint. Elle est analgési¬ 
que, désodorisante et antiseptique, et c'est à 
ces titres qu’elle estsoûvent très employée dans 
la thérapeutique des voies respiratoires supé¬ 
rieures, ou dans la thérapeutique et l’hyg-è- 
ne dentaires. Il n’est guère d’élixir den¬ 
tifrice dans lequel elle ne figure ; il est inutile 
d'insister à ce propos sur ses avantages, qui 
ont été précédemment signalés par notre colla¬ 
borateur, M. G. Robert, dans le numéro 4 de 
la « Parfumerie Moderne ». 

Dans le traitement des affections du ne* 




































LA PARFUMERIE MODERNE 


(coryza, ozène), du pharynx, du larynx ou de 
la trachée, on se sert surtout du menthol (C*® 
H*® OH), alcool secondaire extrait de l’essence 
<Je menthe par cristallisation sous l’influence 
du froid. Le menthol, très soluble dans l’alcool 
et l’huile de vaseline est employé à la dose de 
I à lo ®/o en collutoires, inhalations, pulvéri¬ 
sations, pommades, poudres à priser, solution 
huileuse. La solution huileuse est utilisée en 
badigeonnages sur les cordes vocales, en ins¬ 
tillations intra-nasales et en injections intra- 
trachéales. 

En dermatologie, le menthol qui esr, anes¬ 
thésique, et partant antiprurigineux, est incor¬ 
poré dans un certain nombre de pommades. 
UC professeur Gaucher l’a recommandé pour le 
traitement de quelques formes d'eczéma, asso¬ 
cié au gaïacol et à l’oxyde de zinc, selon la for¬ 
mule suivante : 

Menthol cristallisé. 

Gaïacol. 

Oxyde de zinc. 3 gr. 

Paraffine. i gr. 

Vaseline. 3o gr. 

Contre les crevasses des mains, on peut aussi 
avoir recours à une pommade ainsi prescrite: 

Menthol. i gramme 

Salol. 2 — 

Huile d’olives. lo — 

Lanoline. 32 — 


Par la voie digestive, le menthol est parfois 
eriiployé comme antiémétisant, surtout contre 
les vomissements des tuberculeux, en potion 
alcoolisée ou mieux en suspension dans un 
julep (lo centigrammes à i gramme pro die 
par cuillerée à soupe dans une potion de i 5o 
cmc.); mais il irrite rapidement la muqueuse 
gastrique, et pour l’usage interne, il est préfé¬ 
rable de recourir aux vieilles préparations de 
menthe poivrée (infusion ou alcoolat), connues 
depuis longtemps pour leurs propriétés stoma¬ 
chiques et stimulantes. La posologie des prin¬ 
cipales préparations est la suivante : 

Eau distillée de menthe lo à loo grammes 


Alcoolat. 2 à lo — 

Essence. 11 h X gouttes 

Sirop. 20 à 100 grammes 


Pour lutter contre les nausées et les vomis¬ 
sements, lorsque les potions mentholées sont 
suspectes, à cause de leur action irritante, on 
peut recourir à la formule suivante : 

Alcoolat de menthe i 5 grammes 
Alcoolat d’anis... i5 — 

Sirop de cannelle. 3o — 

Eau de tilleul. q.s. pour i5o cmc. 

La meme préparation convient pour les cas 
où l’on veut faire appel aux propriétés stimu¬ 
lantes du principe actif de la menthe. 

Dr P.J. 




TOXICITÉ DE L’ESSENCE DE MIRBANE 


On sait toute l'importance qu’a prise dans 
l’industrie chimique, la fabrication de la Ni- 
trobenjine ou Essence de Mirbane. 

Première base des colorants artificiels, elle 
a été longtemps aussi un des plus typiques et 
des plus connus des parfums de synthèse; 
elle est le trait d’union primitif entre ces deux 
branches soeurs si prolifiques qui, selon M. J. 
Dupont, constituent la plus riche part du pa¬ 
trimoine dont l’humanité est redevable à la 
chimie moderne. 

Elle a droit, de ce fait, à toute la vénération 
du chimiste, mais, puisque ses propriétés admi¬ 
rables ont été portées aux nues, il est bon, 
équitable même, de faire ressortir ses très 
sérieux inconvénients. Comme matière première 
de l’Aniline elle restera toujours respectable 
et son emploi pour la teinture ne saurait être 
réglementé, mais nous nous posons résolument 
en adversaire irréductible de son utilisation en 
nature (sans transformation chimique), notam¬ 
ment dans la parfumerie, la savonnerie, etc. 

La Nitrobenzine (G® H® Az 0^) a une odeur 


violente et lourde rappelant de loin celle de 
l’amande amère (Benzaldéhyde); elle est obte¬ 
nue par l’action des acides sulfurique et nitri¬ 
que sur la benzine provenant de la distillation 
des goudrons de houille. C’est une huile jau¬ 
nâtre de densité élevée (i, 2 à o»), très mobile, 
cristallisant au mélange réfrigérant, fondant à 
-j- 4®, presque insoluble dans l’eau, soluble dans 
l’alcool, les huiles, l’éther et les dérivés pétro¬ 
lifères. Elle bout et peut exploser à 210®. 

La Nitrobenzine, réduite par l’acide acétique 
et la limaille de fer, donne l'Aniline qui, avec 
la Rosaniline et la Toluidine, est la base prin¬ 
cipale des colorants artificiels. Cette étroite 
patentée de l’essence de Mirbane et des 
colorants dérives des goudrons de houille, 
est la cause de cette conviction très géné¬ 
rale d’une source unique des parfums et 
des colorants artificiels ; les goudrons de 
houille. La vulgarisation intensive des travaux 
de chimie fait lentement justice de cette con¬ 
clusion, née de l’esprit, de généralisation sim¬ 
pliste des foules, que tout ce qui est artificiel 





















98 - LA PARFUMERIE MODERNE 


dérive de la houille, même les cognacs, les 
absinthes et les beurres factices. Les récentes 
discussions officielles sur ces sujets, à l’occa¬ 
sion de la loi sur les fraudes alimentaires, nous 
ont démontré que, malheureusement, cette con¬ 
viction est partagée par une partie de l’élite de 
notre société et même par nos dirigeants. 
Tous les produits artificiels sont englobés dans 
une réprobation universelle et aveugle, et une 
désignation scientifique un peu obscure ou 
d’apparence hermétique suffit pour éveiller 
les plus vives suspicions. 

Si l’opinion publique s’est égarée trop sou¬ 
vent, reconnaissons que pour la Mirbane toutes 
ses préventions sont amplement justifiées et 
que des mesures sévères, prohibant dans beau¬ 
coup de cas son usage, seraient d’une élémen¬ 
taire prudence. 

La Nitroben^inc est un poison violent que 
l'on peut assimiler à VAcide Prussique {CH Az) 
(Cyanhydrique) dont la réputation n’est pas à 
faire. 

Ces deux produits ont des caractères très 
voisins : l’odeur d’amande amère leur est com¬ 
mune et les signes d’intoxication observés sont 
à peu près identiques. 

Les caractères bien connus de l’empoison¬ 
nement par l’acide prussique sont la Cyanose 
ou bleuissement de l’épiderme et l’odeur de l’ha- 
leine; ceux deTempoisonncmentparla Mirbane 
sont les mêmes. Eulembcrg a relevé 44 cas 
d’empoisonnement par la Nitrobenzine, les 
uns cau-és par la manipulation de ce toxique, 
les autres, la plus grande partie, par simple 
inhalation de vapeurs. 14 ont été mortels. 

Les malades sont atteints d’une anémie pro¬ 
noncée, leur peau se teinte en bleu, leur ha¬ 
leine a une odeur d’amandes amères et d’ani¬ 
line, les extrémités sont froides, epgouidies 
et presque paralysées; les mains, les jambes 
sont en proie à un fourmillement intense et 
pénible et refusent tout service. 

On constate, en outre, un affaiblissement de 
la vue, une sensibilité au froid exagérée, des 
éblouissements et des syncopes. La Mirbane 
cause indubitablement de graves désordres 
dans le système nerveux et du côté des petits 
vaisseaux. 

A la fabrique de WitUn où se fabrique la 
Roburite, explosif puissant dont la composition 
SC rappioche beaucoup de celle de la Nitro¬ 
benzine, 78 0/0 du personnel est atteint. Il est 
inutile de rappeler les accidents auxquels sont 
exposés les ouvriers qui manipulent l’Aniline 
et en vue desquels des précautions particulières 
sont prises dans les usines. 

Doit-on accuser ces corps nitrés de contenir 
des dérivés cyanurés Doit-on conclure de pré¬ 
férence que tous les corps en C.H.Az. sont 
dangereux ? C’est ce que nos recherches nous 
apprendront par la suite, mais il est, en tous 


cas, un point acquis qui est la très forte Toxi¬ 
cité de la Mirbane. 

Il est fâcheux de voir ce produit encore cou¬ 
ramment employé en parfumerie, c’est-à-dire 
dans une branche de l’industrie des plus pro¬ 
che parente de celle de l’alimentation, objtt 
de tous les soins de nos législateurs, et qui, 
après la pharmacie, a le plus de prétentions 
à la sauvegarde de l’hygiène publique. 

De nombreux docteurs recommandent main¬ 
tenant d’une façon courante de n’user pour 
l’aseptie que de savon pur, sans odeur, les 
fabricants de savons parfumés ne peuvent s’en 
prendre qu’à eux si la sagacité de ces savants 
leur a permis de reconnaître le danger des 
savonnettes parfumées à l’amande amère et 
qui sont d’une vente courante à cause de leur 
bon marché. On voit également, dans le com¬ 
merce, de nombreux produits : shampoings, 
eaux de toilettes, etc , parfumés (?) à la nitro¬ 
benzine et ne faut-iî pas déplorer l'ignorance 
des commissions d’hygiène qui ont toléré l’em¬ 
ploi de ce toxique comme désinfectant pour le 
Métropolitain ! 

Le précepte de la méthode de Hahneman 
est par trop appliqué à la lettre et les germes 
pathogènes accumulés par des milliers de voya¬ 
geurs dans ces souterrains, sont détruits par 
des émanations plus dangereuses encore. Il 
est vrai que l’odeur sni generis des déchets de 
respiration et de transpiration est largement 
masquée par celle de la Nitrobenzine, mais 
ces deux relents se mélangent en une atmos¬ 
phère sans nom. deux fois funeste et qui cause 
une céphalalgie intense à ceux qui la respirent 
trop fréquemment. Cette pratique reprehen- 
sible ne durera certainement pas et il sera 
facile de remplacer le poison nitré par une 
essence naturelle plus suave et plus hygiénique : 
Pin, Sapin, Eucalyptus, Thym, Lavande, etc., 
dont les effets thérapeutiques et antiseptiques 
sont avérés et dont l’emploi, combiné a une 
aéiation méthodique, assurera aux voyageurs 
souterrains l’intégrité de leurs fonctions respi¬ 
ratoires. 

On employait, il y a peu de temps, sinon 
encore de nos jours, la Mirbane pour falsifier 
l’essence d’Amandes amères naturelles. Le 
Codex Medicamentarius 190S en fait foi, puis¬ 
qu’il conseille la méthode suivante pour la 
recherche de cette sophistication : 

Dissolvez i cc d’essence dans 20 cc d’alcool, 
ajoutez de l’eau jusqu’à ce que le liquide se 
trouble, puis de la limaille de zinc et de l’acide 
sulfurique dilué de façon à produire un déga¬ 
gement d’hydrogène qui dure une heure ou 
deux. Evaporez au tiers pour chasser l’alcool, 
étendez à 5o cc. environ, filtrez, A 10 cc. du 
liquide obtenu, ajoutez une goutte de solution 






LA PARFUMERIE MODERNE 


de Chromate acide de potassium au loo et 
chauffez quelques instants à ébullition. Il ne 
devra pas se produire de coloration rouge 

violacée. 

*** 

Un nouveau substitut de l’essence d’.Amandes 
amères vraie, l’aldéhyde benzoïque, inoffensif, 
celui-là, puisqu’il ne contient que des traces 
de chlore, corps si répandu dans la nature 
sous forme de chlorures, que le corps humain 
lui-même en est saturé, vient heureusement 
faire la guerre à la Nitrohenzine qui n’a pour 
elle que son bon marché. Les compagnies qui 
font des réserves relativement aux dangers 
qu’offre le transport de la Nitrohenzine, corps 
explosif, n'en font aucune pour celui de l’al¬ 
déhyde benzo'ique ; en outre la production de 
ce dernier corps, de plus en plus abondante, 
en a considérablement réduit le prix qui avoi¬ 
sine aujourd’hui celui de l’essence de Mirbane. 


Nous souhaitons très vivement que le Con¬ 
grès de répression des fraudes interdise abso¬ 
lument l’emploi de l’essence de Mirbane et 
tolère celui de la Benzaldéhyde en Parfumerie 
et dans les préparations similaires : Antipous¬ 
sières, antimoustiques, désinfectants, etc. 

Quant à l’alimentation, et jusqu'à nouvel 
informé, nous croyons que l’emploi seul de 
l’essence véritable doit être admis, malgré la 
présence possible d’acide prussique dans cette 
essence naturelle. Cet acide vénéneux est, en 
effet, très instable et ne saurait exister dans 
un corps ayant subi une sensible élévation 
de température. 

Une étude très approfondie de cette question 
sera sous peu soumise à la commission cen¬ 
trale intéressée. 

J. PlOT. 

Ingénieur Chimiste. 




CHRONIQUE DE LA SAVONNERIE 




Les Savons Tunisiens 

et le Régime Douanier 

[^industrie savonnière en Tunisie, dont le 
développement s’était notablement accentué, 
en ces dernières année», se trouve actuelle¬ 
ment dans une situation critique, par suite 
des difiicullés créées parun régimedouanier qui 
lèse gravement ses intérêts. 

Il appiTtient aux Pouvoirs publics de faire 
cesser la regrettable anomalie si préjudiciable 
à rindu'>t'>e et au commerce des savons fabri- 
t^ués dans la Régence. Il y a quelque temps, 
nous nous fîmes l’écho des légitimes doléances 
d.s savonniers tunisiens (i) et, en présence 
des considérations que vient d’émettre l’Asso¬ 
ciation commerciale et industrielle de la Ré¬ 
gence, nous croyons qu’il est de notre devoir 
d’exposer et de défendre les justes revendica¬ 
tions des industritls de la Tunisie et du Com¬ 
merce des savons dont l’importance ne saurait 
échapper. 

Le décret du 2 mai 1898, qui frappe d’un 
droit d’entrée de 35 francs le quintal toutes les 
huiles exotiques introduites en Tunisie, et taxe 
de 3 ft- quintal de savon fabriqué,frappe 

la savonnerie, alors que son aînée, l’huilerie, 
est exempte de tout impôt. 

Cette taxe de 3 fr. 20 est non seulement 
onéreuse, mais absolument vexatoire. 

Le service des contributions diverses exi- 


Revue Les Matières grasses, n» 9, de 1909. 


géant des renseignements précissur les matières 
premières eQleur mise en œuvre, il en résulte 
que le secret de fabrication — le tour de main 
— de tel industriel se trouve ainsi ilévoilé.Unc 
savonnerie locale était parvenue, après de lon¬ 
gues études et un travail coûteux, à obtenir un 
savon de luxe parfait, selon les goûts nord- 
américains. Elle avait obtenu de gros ordres à 
livrer, à la condition qu’elle 'donnât le savon 
sans le] tampon des contributions diverses. 
Assurément, une maison qui court de gros ris¬ 
ques à lancer une nouvelle marque, tient à y 
mettre son nom]et à ne point révéler le secret 
de sa fabrication. Il semble que le fisc possède 
assez de moyens de contrôle!sans exiger l’ap¬ 
plication de son cachet sur le savon, d’autant 
plus qu’appliqué à froid, la violence de la 
frappe enlève aux barres ou aux morceaux leur 
beauté d’aspect. 

Le décret de 1898 n’est rien moins'que pro¬ 
hibitif; en outre, il réduit considérablement les 
ressources de la savonnerie tunisienne. 

L’industriel ne peut employer, pour sa fabri¬ 
cation, les huiles d’olives et les graisses ani¬ 
males, d’un prix beaucoup trop élevé, non plus 
que les graines étrangères'à triturer, trop sur¬ 
chargées de droits d’entrée; les huiles de gri- 
gnons pouiraient, seules, convenir, mais en¬ 
core faut-il, pouvoir, enjmême temps, les fa¬ 
briquer. Les huilesïd’olives tunisiennes très 
demandée, ont atteint des prix trop élevés. 
Même les huiles à fort goût, qui étaient jadis 
bon marché, atteignent maintenant des cours 










LA PARFUMERIE MODERNE 


100 

supérieurs à ceux des premières pressions. 

Les usines qui traitent le grignon par le sul¬ 
fure fabriquent elles-mêmes le savon et elles 
tiennent le marché. Les fabricants de savon 
ont dû cesser peu à peu leur industrie à cause 
de cette concurrence locale. 

L'huile de grignon n’est apte qu’à la fabrica¬ 
tion du savon vert, elle ne donne qu’un rende¬ 
ment de i5g ®/o, alors que les huiles concrètes 
permettent une fabrication plus avantageuse, 
donnant à l’industriel la possibilité de livrer à 
meilleur marché et de lutter contre la concur¬ 
rence. Les savonniers tunisiens ont dû recou¬ 
rir à l’importation des huiles concrètes sapo¬ 
nifiées à froid, admises en douane sous le ré¬ 
gime des savons, mais cela coûte encore trop 
cher. 

L’application d’un droit de douane de 12 fr. 
aux graines oléagineuses; de 35 fr. par quin¬ 
tal sur les huiles exotiques; de 3 fr. 20 de droits 
de fabrication par quintal de savon ; la surveil¬ 
lance étroite e,xercée par le service des contri¬ 
butions diverses, telles sont les mesures qui 
constituent une entrave à l’industrie savon- 
nière tunisienne et qui la placent dans une si¬ 
tuation d’infériorité manifeste à l'égard des 
autres pays jouissant d’un régime économique 
plus libéral. On peut, d’ailleurs, par la statis¬ 
tique, se rendre compte des résultats du ré¬ 
gime économique dont se plaignent, à bon 
droit, les savonniers tunisiens; les chiffres ci- 
dessous sont, à cet égard, très édifiants : 

Importation de savon d'Europe 
Années Francs 

1897 . 99000 

1898 . aySpoo 

1899.. .,. 495000 

1905. 593000 

1906.. ..;. 593000 

1907 . 898000 

Exportation de l'huile de- grignons. 

1898. 79000 

1S99. . .. 871000 

1905. 521000 

1096 . 694090 

1907 . 8o5ooo 

.Ainsi, l’importation des savons, en Tunisie, 
qui était de 09000fr.en 1897,a presque décuplé 
en dix ans,atteignant, en 1907, 898000 francs,et 
portant préjudice d'autant à la savonnerie lo¬ 
cale. L’exportation des huiles de grignons 
confirme l’amoindrissement de l’industrie sa- 
vonnière. En neuf anr, l’exportation a monté 
de 79000 à 8o5ooo francs ; ce qui revient à 
dire que les huiles exportées n’ont pas pu être 
employées par l'industrie locale, pour cause de 
disparition des usines et que la fabrication du 
savon eût pu se décupler si les usines avaient 
pu se maintenir. 


Cette situation est d'autant plus déplorable 
que les savons tunisiens jouissent d’une excel¬ 
lente réputation. En Italie, certains épiciers 
persistent à maintenir sur leurs devantures 
l’indication et Savon de Sousse », comme arti¬ 
cle de marque. 

On a voulu justifier les droits prohibitifs en 
arguant que les graines oléagineuses, une fois 
triturées, auraient pu devenir la base de l’in¬ 
dustrie savonnière et qu’ainsi on encourage¬ 
rait la culture des oléagineux. Or, cette cul¬ 
ture, essayée depuis dix ans, dans la Régence, 
n’a donné aucun résultat. 

La savonnerie tunisienne réclame des dispo¬ 
sitions libérales, pour encourager les indus¬ 
tries existantes,faire renaître celles qu’un mau¬ 
vais régime économique et douanier a para¬ 
lysées et en créer de nouvelles au fur et à me¬ 
sure que naîtront les éléments nécessaires à 
leur prospérité. 

Il faut rendre à la savonnerie tunisienne son 
entière liberté d’expansion, et c’est dans ce but 
que l’Association commerciale et industrielle 
de la Régence, sur la proposition de M.Victor 
Nunez, demande que toutes les huiles exoti¬ 
ques, après avoir subi la dénaturation à Mar¬ 
seille ou telle autre qui pourra mieux remplir 
le but, soient admises à la douane avec un droit 
de 8 o/o ad valorem ; que la taxe de 3 fr. 20 par 
quintal de savon fabriqué soit supprimée ou, 
subsidiairement, que cette taxe soit réduite de 
moitié ; que les savons fabriqués sur place et 
portant le cachet de l’Administration des con¬ 
tributions diverses, soient détaxés quand ils 
sont exportés,le Trésor-public pouvant trouver 
une large compensation par les droits de 
douane perçus à l’entrée sur les huiles exo¬ 
tiques que l’on importerait sur une vaste 
échelle. 

11 n’y a pas de raison, en définitive, pour 
qu’on refuse à la savonnerie tunisienne le droit 
à la vie ; sous l’influence de dispositions plus 
libérales, cette industrie reprendra son essor, 
et le commerce qui en résulte pourra recon¬ 
quérir sa prospérité. 

Henri Bun. 

^ ^ ^ 

Les fabricants de savons de l’Allemagne 
centrale se sont émus de l’augmentation des 
prix des huiles américaines pour savons, et ont 
décidé d’augmenter leurs prix de 3 à 6 marks 
par double quintal. 

^ ^ ^ 

Les Savons de résilie 

Le Œsterreisch Chemiker-Zeitung fait con¬ 
naître que MM. W. Daftert et J. Woltbaneront 
effectué une série .d’.essais.avec des. savems sans 
résine et avec 10 et 3o «/„ jg cette dernière. 

















LA PARFUMERIE MODERNE 


pour déterminer leur aptitude au lavage. Ces 
essais ont montré que, contrairement à l’opinion 
répandue, les savons résineux ont moins de 
valeur que ceux sans résine, toutes choses 
égales d’ailleurs. Le rendement au lavage di¬ 
minue avec la teneur en résine croissante ; en 
aucun cas la résine n’est favorable. 

^ ^ ^ 

Le Commerce du Savon à Cuba 
et aux Indes anglaises 

La plus grande partie des savons de toutes 
sortes employés à Cuba est importée et pro. 
vient des divers pays du monde. Les quelques 
usines de l’île fabriquent surtout des savons très 
parfumés destinés à la toilette et ne font guère 
jje concurrence aux articles de provenance 
étrangère. Durant l’année ipoS-iooG, la der¬ 
nière sur laquelle des chiffres précis aient été 
publiés, chiffres que cite la revue Les Matières 
l’importation totale de savon ordinaire 
en barres s’est élevée à q.qij.SGo kilogr., dont 
12 1/2 “/o ont été fournis par les Etats-Unis, 
80 “/o l’Espagne et le reste par la France. 
Pendant cette même année, l’importation des 
savons de toilette s’est élevée à 76.188 kilogr,, 
dont 5o °lo de provenance des Etats-Unis et 
^5 ojo vendus par la France. Enfin, l’impor¬ 
tation totale des autres variétés s’est élevée à 
j'g5.8ii kilogr., sur lesquels les Etats-Unis 
fournirent environ les trois quarts et la France 
20 "/o- 

Aux Indes anglaises, 1 approvisionnement en 
parfums de qualité inférieure suffit et les prix 
Je gros de ces produits employés dans la 
fabrication des savons sont peu élevés ; la 
main-d’œuvre aux Indes est d’ailleurs bon 
marché, et il ne semble pas impossible non 
seulement que le pays produise tout le savon 
nécessaire à ses besoins, mais devienne encore 
un concurrent sur les marchés étrangers. Les 
netites fabriques de savons sont nombreuses 
dans les villes et les villages de l’Inde, mais elles 
sont mal outillées et ne produisent que du 
savon de qualité inférieure. La meilleure usine, 
située à Calcutta, appartient à une société an¬ 
glaise et possède des machines perfectionnées 
de fabrication américaine, française et anglaise. 
Cette usine produit des savonnettes de très 
belle apparence, placées soigneusement dans 
des boîtes d’étain pour les soustraire aux effets 
ju climat indien, et elle fait des affaires con¬ 
sidérables avec Ceylan, la Birmanie, les éta¬ 
blissements des Détroits et Java, ainsi qu’avec 
J ’S pay® ‘1® l’intérieur : le Thibet, le Bélou- 
cbis^^”’ l’Afghanistan, etc. La savonnette mise 
gjj vente est pourtant inférieure aux qualités 
fines fabriquées aux Etats-Unis. L’alcali em- 
dans la fabrication de cet article n’est 


101 

pas entièrement neutralisé et produit une 
impression désagréable à la peau. 

L’un des obstacles au développement de 
l’industrie savonnière aux Indes anglaises ré¬ 
side dans les habitudes invétérées des indi¬ 
gènes, qui commencent seulement à employer 
le savon. La plupart des habitants considèrent 
l’huile de moutarde comme supérieure à la 
mousse de savon pour se frotter le corps et 
les membres. Néanmoins, l’emploi du savon 
chez les Indiens, en général, tend à augmenter. 
Le voyageur d’une importante fabrique fait 
connaître qu'il vend des savons à des mar¬ 
chands indigènes, alors qu’il y a quelques 
années L'article ne trouvait pas d’acheteurs. 
Il estime que la consommation est appelée à 
se développer d’année en année; toutefois, 
quant à présent, les acheteurs se contentent des 
articles les moins chers. Les importations de 
savon aux Indes anglaises, pendant l’année 
fiscale 1907-1908, se sont élevées en valeur à 
1.390.715 dollars, en augmentation de 29,2 “/o 
sur 1906-1907 et de Sy 0/0 sur 1903-1904. 

^ 

Les Savons français aux Pays-Bas 

Les savons de toilette d'origine française se 
vendent peu et assez cher en Hollande ; ils 
ne trouvent leur écoulement qu’auprès de la 
clientèle aisée. Par contre, le savon blanc de 
Marseille est importé en assez grande quantité. 
Il est recherché par la boulangerie pour rem¬ 
placer la levure dans la fabrication du pain. 
On reçoit d’Angleterre, d’Allemagne et de 
Belgique pour 2 ou 3 millions de kilogrammes 
de savo.us de toutes sortes, à l’exception, tou¬ 
tefois, des savons mous qui sont fabriqués dans 
le pays et dont on estime la production de 
3 fl 4 millions de kilogrammes. Cet article se 
vend en caisses de 3o, 60 et 120 kilogr., à 
3o jours de vue sous escompte de i °/o et à 
90 jours sous escompte de 1/2 f/o. 

^ ^ ^ 

L’ï^ydrolysc du savon 

La revue Chem. Trade a publié une très 
intéressante étude de M. F.-W.-F. Roos sur 
l’hydrolyse du savon. L’auteur déclare que 
l’effet de l’hydrolyse sert à déterminer la valeur 
des savons de toilette relativement à leur 
action sur la peau. On a constaté que l’apti¬ 
tude à l’hydrolyse et la vitesse de celle-ci pour un 
savon donné ne dépendent pas du pourcentage 
d’alcali combiné, ni de la proportion d’eau dans 
le savon solide, ni de l’excès d’acidité ou non 
de ce savon; elles dépendent surtout de la 
nature des graisses employées dans la prépa¬ 
ration. Décrivant les essais pour savons de toi¬ 
lette, M. F.-W.-F. Roos indique l’emploi d’une 






102 


LA PARFUMERIE MODERNE 


solution à i «/o de phénolphtaléine dans l’alcool 
absolu. Des essais comparatifs sur des savons 
à étudier et sur un savon neutre étalon, mon¬ 
trent que les résultats donnés sont exprimés 
par le temps nécessaire pour obtenir une cou¬ 
leur rose au moyen de la solution de phénol- 


phataléine diluée avec une quantité d’eau, qu’il 
faut ajouter à la solution de phénolphtaléine 
pour obtenir, dans le même temps, des colo¬ 
rations de même nuance avec le savon type et 
les savons en essai. 

H. B. 


4 


JÜRISPRIJDENCE 




Vente par les Pharmaciens 

des Extraits pour Liqueurs 

Un certain nombre de Pharmaciens avaient 
été, en province, menacés de poursuite pour 
vente d’extraits pour liqueurs; d’autres avaient 
été inquiétés pour des achats de sucre supé¬ 
rieurs à 25 kilogs. 

Il résulte d’une lettre de M. Martin, direc¬ 
teur général des contributions à M. le députe 
Morel que si les pharmaciens ne sauraient se 
soustraire à la loi lorsqu’ils débitent des pro¬ 
duits « pouvant servir à effectuer des manipu¬ 
lations destinées à modifier l’état naturel des 
eaux de vie ou autres spiritueux visés au titre 
III du décret du 3 septembre 1907 dans le but 
de tromper l’acheteur sur les qualités substan¬ 
tielles à la composition ou l’origine de ces eaux 
de vie ou spiritueux » ils ne commettent au 
contraire aucune infraction à la loi et ne sont 
soumis à aucune obligation quand ils vendent 


des extraits destinés à la fabrication des li 
queurs. 

En ce qui concerne les sucres, M. le direc¬ 
teur des contributions déclare: 

« Vous m’avez demandé en outre, si les su¬ 
cres expédiés à des pharmaciens sont soumis 
aux formalités de circulation édictées par 
les lois des 6 août igoS et 29 juin 1907 
pour les envois de 25 kilos au moins, à des 
personnes n’en faisant pas le commerce ou 
n’exercant pas une industrie qui en comporte 
l’emploi. 

Le sucre étant indispensable pour la prépa¬ 
ration de certains produits pharmaceutiques où 
il subit une véritable transformation, il a paru 
que la profession de pharmacien constitue, en 
fait une industrie impliquant la possession du 
sucre. Mon administration a, en conséquence, 
admis les pharmaciens à bénéficier de l’exemp¬ 
tion des formalités susvisées i. 

Nous voici désormais fixés sur ces points 
intéressants. 




informations 




La Révision douanière et les Essences 

Les députés des Alpes-Maritimes ont déposé 
l’amendement suivant, destiné à modifier le 
tarif général des douanes dont la Chambre a 
commencé la discussion : 

Huiles volatiles ou essences : d’agrumes (ber- 
gamotte, citron, orange bigarade, orange Por¬ 
tugal, limette, cédrat, mandarine), tarif gé¬ 
néral : to fr. les too kil. ; tarif minimum : 5 fr_ 

D’aspic, de cannelle, de citronnelle, de ka- 
nanga, de lemongrass, de linaloe, de romarin, 
de sauge, de thym, toutes 10 fr. au tarif 
général; 5 fr. au tarif minimum. 

De néroli, tarif général : 28.000 fr.; tarit 
minimum : 14.000 fr. ; de petit-grain, tarif 
général : 4.000fr.; tarif minimum : 2.000 fr. 

D’amandes amères, d’ambrette, de céleri, de 
copahu, de coriandre, de gayac, de girofle, de 


patchouli, de santal, de styrax, tarif général 
400 fr. ; tarif minimum ; 200 fr. 

Nous nous occuperons de cette intéressante 
question dans un prochain numéro. 

^ ^ 

Canada 

Nos correspondants au Canada nous signa¬ 
lent que les huiles de lin et les essences de té¬ 
rébenthine sont en ce moment l’objet d’impor¬ 
tantes demandes des importateurs du Domi¬ 
nion. 

D’autre part l’Office National du Commerce 
( 3 , rue Feydeau, à Paris), publie, sans respon¬ 
sabilité de sa part, l’annonce suivante dans sa 
feuille d’information du 10 juillet. 

1242 c. — A.O.M. et Cie à Montréal, dési¬ 
reraient entrer en relations, pour les représen- 















LA PARFUMERIE MODERNE — m 


ter, avec des maisons françaises parfumerie, 
produits pharmaceutiques et dentelles de Cra- 
ponne. 

Cette annonce ne fait que confirmer nos in¬ 
formations personnelles d’après lesquelles les 
produits de parfumerie sont toujours très acti¬ 
vement demandés au Canada. 

Nous conseillons à ceux de nos lecteurs que 
ces produits intéressent, de s’adresser, sous les 
auspices de la ‘Parfumerie Moderne, à la Cham. 
bre de Commerce française à Montréal. 


On nous signale que les élégantes de Bucha- 
rest, de Jassy, de Galatz et de Constanza (Rou¬ 
manie) ont mis à la mode cette année les par¬ 
fums à base d’héliotrope (essence pour le mou¬ 
choir, sachets et eaux de toilette). 

Ceux de nos lecteurs qui s’occupent d’expor¬ 
tations dans la « Petite France des Balkans » 
agiront sagement en notant ce caprice de la 
mode. 


ANOMALIES 




Nous lisons dans la Revue de Grasse, comme 
nous l’avons lu également dans tous les grands 

quotidiens ; 

Le nouveau Ministre des Travaux publics et des 
p_ T. T. vient d'inaugurer sa direction par une 
disposition relative aux cartes postales qui cons¬ 
titue un véritable progrès et qui, à laison des faci¬ 
lités qu’elle accorde au monde du commerce et de 
l’industrie sera accueillie par celui-ci avec grande 

satisfaction. ... 

On sait que, jusqu a ce jour, les cartes postales 
n’étaient admises au tarif de 5 centimes qu'à la 
condition de ne porter que des formules de poli¬ 
tesse n'excédant pas cinq mots; il n'était pas pos¬ 
sible de les utiliser à ce tarif pour la réclame 
commerciale ou industrielle. D'après le nouveau 
règlement, les cartes postales, illustrées ou non, 
ptmrront circuler par la poste avec un affranchis¬ 
sement de 5 centimes, soit à découvert, soit sous 
enveloppe ouverte, dans les mêmes conditions que 
les imprimés; elles nourront donc porter indépen¬ 
damment des cinq mots de politesse, les indica¬ 
tions imprimées telles que circulaires, catalogues, 
prospectus, avis de passage, annonces, réclames, 

®*C’est ainsi, par exemple, qu’une maison de com¬ 
merce pourra informer ses clients, par carte pos¬ 
tale affranchie à 5 centimes, du passage de ses 
voyageurs; elle pourra egalement faire part à ses 
correspondants des prix-courants de ses marchan¬ 
dises et des variations apportées dans ces prix, etc., 
sous la réserve bien entendu que le texte de la 
communication sera imprimé. 

Ce n’ést là, si l’on veut, qu’une amélioration de 
détail» une simple facilité de plus accordée au 
commerce et au public, mais c’est une amélioration 
quand môme et à ce titre la décision de M. Mille- 
?and mérite d’être enregistrée avec félicitations à 
son auteur. 

Nous aurions aimé une réformeplus radicale, 
par exemple la carte postale à 5 centimes pour 
le service intérieur comme en sont dotés tous 
les états européens et la plupart des autres 
pays de l’Union postale univei selle. 

Ét nous sommes les premiers à reconnaître 
que cette disposition serait intéressante pour 
tous les commerçants si elle constituait vérita¬ 
blement une innovation. Mais en est-ce une? 

J usqu’à présent nous avions le droit d’envoyer 
au tarif de 5 centimes des cartes postales por¬ 
tant avis de passage, tarifs, variation de cours, 
changement d’adresse, etc., en un mot toute 
formule imprimée à laquelle on pouvait cepen¬ 


dant ajouter à la plume ou au composteur des 
chiffres ou la date; on exigeait cependant que 
sur ces formules, faite généralement selon le 
modèle officiel, les mots « Carte postale » soient 
remplacés par le mot « Imprimés ». 

Le seul avantage que nous aurons du fait de 
cette nouvelle circulaire sera de pouvoir signer 
à la main les dites cartes postales. 

C’est bien peu de chose !! 

^ ^ ^ 

In7pêts nouveaux 

Sous le titre « Anomalies » notre numéro de 
février publiait un petit entrefilet relatif au 
<< Timbre de Quittance ». 

Notre réclamation n’était pas isolée; tous 
les grands quotidiens insérèrent par la suite 
des protestations analogues. Nos principales 
Chambres de Commerce et Chambres .Syndi¬ 
cales s’occupèrent de la question et diverses 
délégations et groupements du haut commerce 
portèrent nos doléances au Ministère. Le meil¬ 
leur accueil leur fut réservé, bien entendu, et 
l’assurance leur fut donnée que ces réclama¬ 
tions, qui paraissaient des plus justifiées se¬ 
raient examinées avec la plus grande bienveil¬ 
lance (■???). 

Depuis cette époque nous étions sans nouvel¬ 
les du résultat obtenu. Mais cependant nous 
n’étions pas oubliés! Il suffit, pour s’en 
convaincre, de prendre connaissance du projet 
de budget pour 1910. 

Non seulement le timbre de quittance de 

10 centimes sera maintenu, et il aurait été naif 
de supposer que ce droit temporaire soit jamais 
aboli, mais nous avons la surprise de voir pro¬ 
poser un nouveau timbre de 5 centimes pour 
toutes quittances de 2 à 10 fr. 

Quant aux abus que nous avons dénoncés, 

11 nous faudra nous résigner à les subir encore 
puisque le projet semble prévoir l’apposition du 
timbre sur toutes quittances d’acompte. 











LA PARFUMERIE MODERNE 


101 

Immédiatement des réclamations unanimes 
ont été opposées à ce projet. On veut bien, 
cette fois encore, les reconnaître fondées, mais 
il serait alors exigé l’emploi d’un timbre quit¬ 
tance de lo centimes, extrait d’un carnet à 
souche, applicable comme à l’heure actuelle 
pour toute quittance supérieure à lo fr. 
Ce système, connu en .Angleterre paraît-il, 
doit être chez nos voisins appliqué d’une façon 
normale et commerciale. Mais en France, que 
devons-nous craindre d’un tel procédé ? 

Le projet de budget nous promet en outre 
une augmentation sensible du droit de timbre 
d’affichage. Le commerce est toujours là pour 
payer et ne réclame que platoniquement! 

11 serait pourtant intéressant et curieux que 
quelques industriels, fabriques de parfumerie 
par exemple, établissent le total annuel des 
impôts directs et indirects dont l’Etat les 
surcharge. Dès qu’il faut prévoir des ressour¬ 


ces nouvelles, le commerçant et l’industrie 
semblent tout désignés pour en supporter la 
charge. Et, cependant, que n’avons-nous pas à 
débourser constamment : frais de postes, télé¬ 
graphe, téléphone, timbres de traite, timbres 
de lettres de voiture et postaux, patentes et 
droits divers, droits sur l’alcool, droits de 
douane, timbres de connaissements, de certifi¬ 
cats de toutes sortes et tant d’autres droits qui 
savent toujours nous trouver’/ 

Combien de petits commerçants arrivent à la 
fin de i’année a avoir payé à l’Etat une somme 
supérieure au bénéfice qu’ils ont retiré de leur 
entreprise, tout en ne tenant compte que des 
frais occasionnés exclusivement par l’exercice 
de leur commerce? Et cependant c’est toujours 
ce commerçant ou cet industriel qui sera visé 
lorsqu’il s’agira d’envisagerde nouveaux impôts. 

Nous serons toujours « taillables à merci ». 

XX... 




CHIMIE PRATIOÜE 




Essai de l’essenee d’amandes amères 

Agitez lo gouttes d’essence avec 2 centimè¬ 
tres cubes de lessive de soude à i ”/o; ajoutez 
une parcelle de sulfate ferreux et deux gouttes 
de perchlorurc de fer ; agitez vivement et 
acidulez avec de Facide chlorhydrique ; il se 
produira, si l’essence est récente, un précipité 
bleu par suite de la présence dans cette 
essence, d’acide cyanhydrique. 

Dissolvez i centimètre cube d’essence dans 
20 centimètres cubes d’alcool ; ajoutez de l’eau 
jusqu’à ce que le liquide commence à se troubler, 
puis de la limaille de zinc et de l’acide sulfuri¬ 
que dilué de façon à produire un dégagement 
d’hydrogène qui dure une ou deux heures. 
Evaporez au tiers pour chasser l’alcool, éten¬ 
dez à 5 o centimètres cubes environ ; filtrez. A 
10 centimèties cubes du liquide obtenu ajou¬ 
tez une goutte de solution de chromate acide 
de potassium au dixième et chauffez quelques 
instants à l’ébullition : il ne devra pas se pro¬ 
duire de coloration rouge violacée (nitroben- 
zine). 

Ç> Ç* ^ 

Essai de l’essence de cannelle de Geylan 

Versez quatre gouttes d’essence dans un 
tube à essais que vous refroidirez vers o®, 
ajoutez ensuite e.n agitant quatre gouttes d’a¬ 
cide azotique olficinal; vous devrez obtenir 
une masse cristalline sensiblement blanche. 


Dosage de l'aldéhyde cinnamiqiie. — Pre¬ 
nez un matras de i 5 o centimètres cubes de 
capacité, dont le col de 8 millimètres de dia¬ 
mètre et de i 5 centimètres de long est divisé 
en i/io de centimètres cubes et dont le zéro 
de l’échelle se trouve situé un peuau-dessus de 
l’étranglement. Introduisez dans l’appareil 
10 centimètres cubes d’essence et un volume 
égal de solution de bisulfite de sodium à 
3 o 0/0. Agitez le tout et portez le dans un 
bain-marie bouillant jusqu’à ce que le contenu 
du ballon soit liquéfié ; ajoutez alors la solu¬ 
tion de bisulfite par proportion de 10 centimè¬ 
tres cubes à la fois, en agitant et en chauffant 
après chaque addition, jusqu’à ce que le ballon 
soit aux trois-quarts rempli : continuez de 
chauffer au bain-marie jusqu’à ce que l’odeur 
de cannelle ait disparu; laissez refroidir à la 
température de plus iS®, et ajoutez assez de 
solution de bisulfite pour que la surface de 
séparation des deux liquides atffeure exactement 
au zéro de l’échelle. Le volume occupé par le 
liquide surnageant ne doit pas être inférieur à 
3,5 ni supérieur à 2,5 centimètres cubes, ce 
qui indique que la proportion d’aldéhyde 
cinnamique n’est pas supérieure à yS ofg uj 
inférieure à C 5 ojg^ 

ï Floriane > 


Le Gérant : Gattefossé. 


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93 



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CORRESPONDANCE 


Nous avons l’avantage de vous annoncer qu’à la suite 
de l’application par les Etats-Unis des tarifs de Douane 
Bill Payne, la France a dénoncé les conventions doua¬ 
nières qui existaient jusqu’ici en réciprocité du Tarif 
Dingley. H eu résulte que les huiles minérales, les 
paraffines, les vaselines, comme également tous les pro¬ 
duits d’origine Nord-Américaine payeront dorénavant 
le tarif maximum. 

n en résultera une hausse sérieuse sur tous ces pro- 
idnits, augmentation qui pourra varier de 3 à i6 francs 
'les loo kilos. 

} : Nous vous conseillons en conséquence de vous appro- 
fisionner dès à présent le plus complètement possible. 

Nous ne pourrons vous livrer aux prix actuels que 
jusqu’à fin octobre prochain. 

Gattefossé et Fils. 


^ ^ ^ 

Avocat-conseil. — Nous avons le plaisir d’annon¬ 
cer à nos lecteurs que M. Xavier de Borsat, avocat à 
la Cour d’appel de Paris, secrétaire adjoint de la déléga¬ 
tion française au ler Congrès international de la répres¬ 
sion des fraudes, se met gracieusement à leur disposi¬ 
tion pour leur donner des conseils au sujet des difficultés 
de toute nature qu’ils pourraient avoir relativement à 
l’application des nouvelles lois et règlementations. 

(ag, rue Marbeuf, Paris). 

La Rédaction. 


^ ^ 

V. e. Hijos Rob., Valencia Espagne. — La 
pointe de la plume réservoir prime est rendue plus 
épaisse et plus résistante par un grain d.'iridium inusable, 
ce qui lui donne l’aspect que vous avez remarqué. Le 
fonctionnement parfait estassuré pour de longues années. 




INFORMATIONS 


Lavande 

Le professeur Lamothe nous donne les renseignements 
suivants: Larécgltede la lavande bat son plein à l’heure 
j actuelle, mais elle ne sera pas abondante. Le printemps 
I o’a été que la suite du long hiver qui a pesé sur nos 
' montagnes si bien que le troupeau ne trouvant point 
' d’herbe lors ,de la floraison de la plante l’a tondue à peu 
j près partout. 

La Drôme n’aura que la moitié d’une récolte ordinaire 
i et sur bien des points on ne songe même pas à ramasser 
la fleur qui est très petite et mal venue. 

Seules les zones à grosse lavande ou lavande bâtarde 
, tLatifolia X fragans) ont une bonne récolte mais l’essence 
i très grossière n’a aucune valeur pour celui qui la con¬ 
naît ; elle ne titre que iq à 22 “/o'd’acétate de linalyl. 

Les cantons de Buis, de Nyons, de Saint-Paul-Trois- 
Châieaux, de Grignan, de Montélimar n’ont d’ailleurs que 


cette variété détestable ainsi que j’ai pu m’en convaincre 
dans mon récent voyage dans le midi. Plus vo.race, plus 
robuste, d’une fertilité merveilleuse, elle prend à peu 
près toute la place, chassant ainsi les variétés plus fines 
comme le delphinensis ou le fragans. 

Récolte à peu près nulle encore dans les Basses-Alpes 
d’a'près les nombreux renseignements que j’ai reçus : le 
troupeau a tout dévoré. 

Conclusion : les lavandes de haut titre seront rares et 
chères. 

^ ^ ^ 

Syndicat des producteurs de lavande des Alpes 

La récolte de cette année est très petite et les cours 
sont beaucoup plus élevés que l’an dernier (lo francs de 
hausse par kilo) surtout pour les Lavandes du Diois. 
(L. Delphinensis exclusivement) demander desoffresaux 
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RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES 




Brillantine cristallisée 

Les nombreux renseignements qui nous ont été deman¬ 
dés au sujet de cette nouvelle formule nous ont démon¬ 
tré le grand intérêt qui s’attache à la fabrication d’un 
corps gras nouveau,de très belle apparence et d’un point 
de fusion élevé qui en permet le transport sans aucune 
‘ précaution ni aucuns soucis dans les pays les pluschauds. 

' La Brillantine cristallisée fabriquée selon la méthode 
^ue nous avons indiqué supporte, en effet, une tempé- 
! rature de no» sans fondre et a toutes les propriétés de 
i I, meilleure vaseline. 11 faut prévoir un grand avenir 
pour ce nouveau corps, notamment pour l’exportation. 
En rcalité cette brillantine est une solution colloïdale 
d'un savon anhydre dans l’huile de vaseline. 

Les proportions que nous avons indiquées dans notre 
numéro de Juin dernier peuvent être mod'iliées comme 
«uit : pat kilo: jusqu’à 8o et loo gr. de palmitine de 
ruint afiu d’obtenir une grande dureté ; la saponification 
te fait par addition de lessive alcoolique de potasse ou 
de soude caustique et doit être arrêtée avant que le 
mélange devienne alcalin, ce dont on peut facilement se 
rendre compte par la phénolphtaléine. La coloration 
doit être faite au moyen de colorants stables et le pro- 
I doit parfumé autant que possible avec des essences 
i désistant aux hautes températures ; résine de violette par 
exemple et dérivés. 

La difficulté de préparation de cette brillantine nous 
J valu des demandes de produit fabriqué et prêt à 
mettre en flacons. Nous avons confié cette préparation 
J un de nos amis qui peut livrer des brillantines abso- 
loment transparentes, colorées à la demande et par 
(O kilogs au moins, parfaitement fusibles comme une 
■ommade ordinaire mais à la température minimum 
de I lo®. Parfums nos 3 et 6 aux prix ordinaires des 
pommades aux fleurs. 

^ ^ 

filtre rapide 

surtout dans la fabrication des spécialités de 
«arfumerie que l’on a besoin de filtrer rapidement et 

^cacement des préparations très troubles et que les 
'«ppareils et procédés actuels ne permettent que d’éclair¬ 
cir graduellement et après .un grand nombre d’opéra- 

I tions, au grand détriment des solutions alcooliques qui 
-erde'nt facilement plusieurs degrés d’alcool. 11 est avéré 
^’un seul litre d’eau de Cologne, par exemple, à 6o« 
ifltré sur papier jusqu’à éclaircissement complet (pré¬ 


paration faite avec les essences ordinaires) perd environ 
9 o/o de son volume ! 

L’idéal serait un appareil permettant de filtrer à la 
pression ordinaire ou sous pression réduite indifférem¬ 
ment, avec un maximum de rapidité et d’efficacité. On 
peut faire préparer à peu de frais par un ferblantier un 
tel appareil qui se compose essentiellement d’un cône 
en métal ouvert à sa partie la plus étroite comme un 
entonnoir ordinaire et fermé à sa partie supérieure par 
une toile métallique ou mieux par une tôle perforée. Ce 
cône prend place dans un entonnoir ordinaire et sa sur¬ 
face extérieure est garnie d’une couche de coton hydro¬ 
phile ou de papier à filtrer et si besoin est d’une couche 
de matière filtrante (carbonate de magnésie, talc, argile, 
noir animal, etc). Un perfectionnement peut être apporté 



par l’addition d’une seconde plaque perforée se fixant 
sur la première au moyen d’un écrou central. On inter¬ 
cale entre les deux tôles une ou plusieurs couches de 
feutre, coton, matières filtrantes, pflte de papier etc. en 
serrant plus ou moins les plaques pour donner plus ou 
moins de rapidité ou d’efficacité au filtre. 

La surface filtrante est toujours hors de contact avec 
les parois du récipient, ce qui assure un maximum 
d’écoulementduliquide; lepapier à filtrer, si on l’emploie, 
étant parfaitement soutenu ne peut se crever, ce qui 
arrive fréquemment avec les filtres habituels et force à 
recommencer toutes les opérations antérieures. 

La surface utile est constante ce qui n’existe pas si 
l’on emploie le coton hydrophile en le forçant dans la 
douille où il se mate et finit par ne plus avoir aucune 
action. Enfin le filtre peut être adapté à un récipient à 
tubulure en communication avec une trompe à vide qu* 
accélère énormément la rapidité de l’opération. 

Ce filtre rapide est économique et supprime presque 
toute perte d’alcool et toute consommation de filtre en 
papier. 


DISTILLERIE-HERBORISTERIE DES ALPES 

Paul CAIIaKaikT Se PERRIIH Préres 

Téléphone; 0-03 S, CflBïïliR Ü6 Bonne, GAP (HüUteS-AlpeS) Adr, lélégr.; Caillat-Peuhin, Gap 


Spécialité de Jus et Sucs naturels de fruits pasteurisés, pour .Sirops, Gelées, Sorbets, etc; 
Groseille, Framboise, Cerise, Airelle, Coings, Nerprun, etc.— Extraits et Eaux distillées de Framboise et 
de Marasque. — Herboristerie, Essences de Lavande Mont-Blanc, Thym, Romarin, etc. 























102 


LA PARFUMERIE MODERNE 


Essences solubles dans l’eau 

Notre précédent article (juin 1909, p. 67), sur les 
essences concentrées solubles dans l’eau, à base de 
sulfori cinate de soude, nous a valu quelques remarques 
de nos lecteurs. Nous ajoutons pour plus amples 
renseignements que seules les essences déterpénées ou 
les parfums synthétiques ne contenant pas de terpènes 
sont capables de donner ces résultats à l’exclusion 
absolue des essences ordinaires. 

Le procédé indiqué peut s’appliquer à la fabrication 
d’antiseptiques, antipoussières, etc. Nous sommes d’ail¬ 
leurs à la disposition de nos abonnés pour leur donner 
d’autres indications par lettre. (T. p. R.). 

^ 9. 

Elixir dentifrice à l’eau oxygénée 

L’eau oxygénée blanchit parfaitement l'os, l’ivoire... 
et les dents; sa présence dans l’eau dentifrice est donc 
très naturelle d’autant plus que c’est l’antiseptique à la 
mode : 

On mélange : 

Alcool 90» 1/2 litre. 

Essence déterpénée Flor Mint (Menthe de Revel) 5 gr. 
Essence déterpénée de Thym i — 

Eau oxygénée 1/2 litre. 

?>?>?> 

Savon en pâte. — Procédé Horace Weinstein 

Le savon en pâte molle dont il sagit est obtenu comme 
suit : 

Dans une cuve ordinaire de savonnerie, munie ou 
non d’un agitateur mécanique, on opère, à chaud, le mé¬ 
lange suivant. 


Savon (d’oléine ou de suif) sec en poudre, 400 à 600. 

Carbonate de soude caustifié à 14 0/0 environ 400 à 
600. 

Glycérine à So», 100. 

Eau, 11,000. 

Le savon d’oléine ou de suif peut être remplacé par 
tout autre savon, mais les premiers donnent des résultats 
sensiblement meilleurs. 

Après un brassage actif à chaud jusqu’à l’ébullition,on 
"verse en cuvettes et on termine la cuisson par un séjour 
de 12 à 24 heures dans une étuve chauffée de 5o à Co». 

Par refroidissement, la masse se prend en pâte molle 
qu’il suffit de mettre en boîte ou en fût pour la vente. 

Le carbonate de soude peut être remplacé en tout ou 
en partie par du carbonate de potasse, caustifié ou non. 

Pour lier la pâte, on peut ajouter une faible propor¬ 
tion de stéarine ou d’un stéarate alcalin, lors de la cuis¬ 
son. On obtient un résultat analogue en forçant la pro¬ 
portion de glycérine. 

Pour forcer à la mousse, on peut ajouter une faible 
proportion de savon de résine ou d’un silicate alcalin ou 
encore remplacer une partie de savon sec indiqué ci- 
dessus par du savon de coco ou de palme. 

En somme ce savon en pâte supporte toutes les addi¬ 
tions employées en savonnerie. 

Au lieu d’opérer un mélange de savons déjà formés, 
on peut opérer directement sur des matières grasses 
mélangées dans la cuve même avec la proportion de 
lessive de soude ou de potasse (ou des deux mélanges) 
que comporte leur saponification. On tiendra alors 
compte de la glycérine mise en liberté par cette saponi¬ 
fication qu’on ajoutera en moins à la masse. 

(De l'Echo de la Savonnerie). 


(ARTIFICIELS 




Flerapal. 

Der Sturz der Preise für künstl. Moschus, seine 
dadurch bedingte massenhafte Verwendung als 
Fixateur und die Ueberladung der Parfums mit 
dessen schwülen und anhaftenden Geruch haben 
die moderne Parfumerie dazu gebracht, nach 
neuen, ebenso guten, aber feineren und neuarti- 
gen Fixateuren zu suchen. Wir sind in der Lage, 
in unserem Floranal der Kundschalt etwas ganz ^ 
Neues, Eigenartiges zu offeriren. Jnsbesondere ist 
das Floranal in der feineren Parfumerie und in feinere 
Seifen zu empfehlen, namentlich in Veilchencomposi- 
tionen und zarte Blumend’üfte, die den überdeckenden 
und aufdringlichen Geruch des künstl. Moschus nicht 
vertragen. Das Produkt ist ausserdem .absolut lichtecht. 



Essence de bergamofte synlh. 


Die in den letzten Jahren stets steigenJcn 
und durch die süditalische Erdbebenc*- 
tastrophe auf ungeahnte Hohe gebrachten 
Preise des natUrlichen Oeles haben uns veran- 
lasst, nach einem künstlichen Ersatz hiefür lu 
suchen. Das Résultat ist unser künstliches Be^ 
gamottoel, das speziell in der SeifenindustrK 
rasch Eingang gefunden hat und sich steigendef 
Nachfrage erfreut. Für Genusszvvecke isteswegt" 
seines etwas bitteren Geschmackes nicht zu empfehlen. 
^ ^ ^ 


Es kommt in Pulverform in den Handel, ist abergan 
tirt 100 0/0 und enthalt kein wertloses Verdünnungsmit- 
tel. wie z. B. Acetanilid oder dergeichen. 


Mcll7yll?yppoîyc Flora. 

Ein neues Produkt von hôchst eigenartiger "Wirkung 
und hôchst erfrischendem Geruch. Ausserordentlich 
bestandig in Seifen und absolut lichtecht verleiht es 
denselben eine hôchst angenehme Frische und ist dahef 




LA PARFUMERIE MODERNE 


103 


als Zusatz zu beliebigen Seifencompositionen, namentlich 
Flieder, Heliotrop, Veilchenseifen sehr zu empfehlen. 

^ ^ ^ 

CEillet f. f. Ori^ipal. 

Es gibt wohl nicht leicht ein Parfum, das in so viel 
Variationen auf den Markt kommt wie dieses Parfum. 
Der Grund Hegt wohl darin, dass jeder angehende Che- 
œiker und Parfumeur den gewbhnlich hiezu gebrauchten 
und allbekannten Trager des Nelkengeruches, das Jso- 
Eugenol kennt. Mit einigen Zusatzen auf Geratewohl 
hin, glaubt jeder ein gutes Oeilletparfum herstellen zu 
kônenn. Was für ein gewaltiger Unterschied zwischen 
einem solchen Parfum und einem auf wirklichem Stu- 
diuin und langjâhriger Erfahrung beruhenden Oeillet- 
Parfum besteht, wird jeder sofort zugeben, der elnen 
Versuch mit unserem Oeillet f. f. Original macht. Wir 
elauben ohne Uebertreihung behaupten zu konnen, dass 
es das beste bis heute auf den Markt gebrachte Oeillet 


Kese rou^e. 

Eine neue Rose von verblüffender Naturtreue. Auf 
ganz neuer Basis aufgestellt und hat nichts gemein mit 
den auf Basis von Geraniol, Géranium, etc., aufgebau- 
ten Rosenoelen. Wir sind gerne bereit unseren Abneh- 
mern auf Verlangen die genaue Formel zur Herstellung 
wirklich erstklassiger Extraits zu übermitteln. 

^ ^ 

Alpl?3 Jrisinc blanche puriss. 

In neuerer Zeitkommen infolgeErloschen der Jonon- 
Patente Violettes in allen Preislagen und Qualitàten in 
den Handel die kaum mehr den Namen von Veilchen 
verdienen. Der vorsichtige Parfumeur der auf eine ta- 
dellnse Ware hait, wird sich von diesen niedrigen Prei- 
sen nicht verleitén lassen. Für Zwecke der feineren 
ParfumC'i® wird er nach wie vor auf erstklassige Pro- 
dukte, di® naturgemàss teurer bezahlt sein müssen, 
Krhauen. Dnser Alpha Irisine blanche puriss ist ein nach 
besonderem Verfahren gereinigtes absolut reines alpha- 
Keton und nahezu farblos. Die Intensitât des Produktes 
und die Wiedergabe des Geruches der Veilchen in der 
Verarbeitung ist überraschend. 


Acctate. 

Geranylacetai, Linalylacetat, Menthylacetat, Terpe- 
nylacetat. Aile diese, in neuerer Zeit immer mehr von 
der modernen Parfumerie-industrie speziell für Seifen 
gebrauchten Stoffe sind betreffs Ihrés Wertesnachdem Es 
tergehalt zu prüfen. Die bislang bekannten Herstellungs- 
Verfahren haben aile den Nachteil,dass bei der Einwirkung 
von Essigsaureanhydrid auf die entsprechenden Alkohole 
wie Geraniol, Linalool, Menthol oder von Schwefel- 
saure und Eissessig auf Terpentinbl wie beim Terpenyl- 
acetat teils ein grosser Teil des Alkoholes nicht in den 
Ester übergeführt wird, teils ein Teil der leicht zersetzli- 
chen Alkohole in unangenehm riechende Zerfallpro- 
dukte und Kohlenwasserstoffe übergeführt werden. Die 
Meisten der von uns untersuchten und momentan im 
Handel befindlichen Acetate weisen dementsprechend 
einen mehr oder weniger grossen Gehalt an Ester aul 
und enthalten mehr oder weniger von den wertlosen 
und den wahren Geruch der Acetate in hochstem Grade 
verschlechternden Bestandteile auf. 

Es ist uns nun nach langjahrigen Versuchen gelungen, 
ein Verfahren zu finden, das obengenannte Nachtcile 
verm.iden là<st. Unsere Acetate weisen daher einen 
Gehalt an Ester bis zu 98 “/o auf und sind wir auf Ver¬ 
langen geneigt jederzeit uns zugesandte Conkurrcnzpro- 
dukte auf Jhren Estergehalt zu untersuchen. Es sind z. 
B. Terpenylacetate im Handel mit hüschsiens 23 •’/« 
Estergehalt, wahrend wir für einen Estergehalt von 
über 90 o/o garantiren. Es versteht sich von selbst, dass 
unsere Produkte eben wegen dieses hOheren Ester- 
gehaltes an Feinheit des Geruches und an ,A.usgiebigkeit 
solche minderwertige Fabrikate bei wcitem übertreffen. 
Unser Linalylacetate enthalt z. B, nr.indcstcns 80 "/o 
Ester'. 

?> Ç> ^ 

Gcrapy 1 buty rate. 

Was über die Acetate gesagt wurde, gilt auch vom 
Butyrat des Geraniols. Bislang ist uns noch kein 
Konkurrenzprodukt begegnet, das einen so hohen Es¬ 
tergehalt (über 90®/o) aufweist, tvie unser Produkt. Was 
die Feinheit des Geruches anbetrifft, wird ein Versuch 
und ein Vergleich den Kunden überzeugen, dass er es 
hier mit einem wirklich erstklassigen Produkte zu tun 
hat. 




BIBLIOGRAPHIE 




Lavande et Spîc 

Notre distingué collaborateur, le professeur Lamothe, 
qui s’est spécialisé dans l’étude de la lavande et qui 
consacre une activité d’apôtre au perfectionnement de 
sa culture et de sa distillation dans nos montagnes, pu¬ 
blie un résumé très complet de ses observations. 

Toutes les indications nécessaires à celui qui veut cul¬ 
tiver la lavande ou utiliser les lavanderaies sauvages de 
sa régiof’ k celui qui achète et utilise l’essence des 
ojontagnes, sont réunies et exposées avec la clarté par¬ 
ticulière de 1 orateur habitué aux conférences. I.e pro¬ 
fesseur Lamothe est un propagandiste inlassable et ses 


efforts ont été reconnus par des distinctions très flat 
teuses. Chez l’auteur, â Grand-Serre, Drôme, i.5o. 

^ ^ ^ 

Le Commerce des huiles d’olive 

et des olives de table en Angleterre 

En vente à VOffice du Commerce extérieur, 3, rue 
Feydeau, à Paris, ofr. Go. 

Résultats de l’enquête effectuée par le correspondant 
del’O.C.E. sur la demande du service de l’oléiculture. 
Montant, nature des importations effectuées en Angle¬ 
terre. Listes d’adresses coopératives de consommation 
importateurs, etc. Par Chapelle, directeur da Service de 
l’Oléiculture au Ministère de l’Agriculture. 







104 


LA PARFimERIE AlODERNE 


FABBIOHE BlILES ESSEBTIELLES, D EPflBFBM S SmSÉFiEB ET B’ESSEICES 

E. SACHSSE i C 

—-- i-.e:ii=»zic 3- —- 

SÏ’ÉCI^LITÉS-: 

HUILES ESSENTIELLES SANS TERPÈNES, NI SESÇUITERPÈNES “SACHSSE" 

Très fines, très concentrées et facilement solubles dans l'alcool dilué 

Exemple ; Huile essentielle de Citron sans terpènes, ni sesquiterpènes “Sachsse” : 


Rotation optique.— 21/2 | Solubilité : 1 : 8-10 dans l'alcool 60 “/o. 

Poids spécifique. 0,889-0,905- | Contenance en Citral. . 60370°/» 


HUILES ESSENTIELLES de Fleurs fines concentrées et sans alcool 


HUILES ESSENTIELLES ARTIFICIELLES 
Bergamote, Citron, Géranium, Iris, Rose-Damascine, (Cette dernière surpasse, par sa finesse 
et son arôme, tous les produits artificiels connus jusqu’alors, 
et constitue le meilleur substituant de l’Huile essentielle naturelle. 

fleétate de Benzyle, Hporne de Cipe et de miel, CitPal, fiosalol, Salieylate d’flmyle (Tréfol), Yapa-Yara, ete., etc. 


^ PflBFüMS 



A. B. c. CODE USED 

BcrfCBüoniiÉs 

4“ ET 5e Editions 

isin 1 fllIlEB 


L. GIVAÜDAN Parfums purs 

Près GENÈVE 

(SUISSE) 

Naturels et Artificiels 

IHRISON R liONDliES 

WRISOH à 8EW-Y0tlK 

10 King WilliaiD Slreet E. C. 

114 John Street 

















LA PARFUMERIE MODERNE. — N» 9 


SEPTEMBRE 1909. 




LA LAVANDE 




Sa culture rationnelle. — Laissée sans aucun 
soin, la sympathique plante ne saurait donner 
des bénéfices sérieux. On doit compter, au¬ 
jourd’hui, avec le manque de bras dans nos 
montagnes, de plus en plus désertées par les 
jeunes gens. Quand le moment est venu de 
couper les fieurs parfumées, on ne trouve per¬ 
sonne. D’ailleurs, c’est à peine si un homme 
arrive à ramasser 65 kilogrammes d’épis dans 
sa journée sur une Lavanderaie abandonnée à 
elle-même. Or, cette faible moisson ne repré¬ 
sente guère que - soit o kg. 481 d’es¬ 

sence, grevée d’abord de 4 fr. 5o de main- 
d’œuvre, puis des frais de distillation. Si le 
printemps a été sec et froid — et c’est le cas 
de cette année — la plante n’a pu croître nor¬ 
malement et il vaut mieux alors dédaigner la 
récolte. 

Mais on est, heureusement, en meilleure 
posture avec la Lavande cultivée. Même dans 
les champs médiocres, trop pauvres pour les 
céréales, la plante, labourée en hiver, prend 
un développement merveilleux. Nous l’avons 
constaté encore en août dernier chez un agri¬ 
culteur intelligent, M. Milliard, ancien maire 
de Saint-Ferréol (Drôme). En pleine monta¬ 
gne, une Lavanderaie vieillotte, épuisée a été 
ressuscitée tout à fait avec un léger coup de 
charrue et un peu de nitrate de soude (i5o ki- 
log. à l’hectare). Certains pieds avaient jus¬ 
qu’à 3 m. 20 de circonférence et c’était un 
océan de fleurs odorantes où les lavandiatres 
taillaie”* sous nos yeux à grosses gerbes. Non 
loin, une bordure, plantée depuis deux ans 
excitait aussi l’admiration de tous. 

Eh bien ! voilà le but à atteindre à l’heure 
présente! Cultivons la Lavande donc, et nous 
dédaignerons la maigre récolte mal venue sur 
les rochers ou à l’ombre des pins, ou entre le 
buis qui tapisse les pentes des hauteurs. Au 
lieu des 65 kilogs. que butinait péniblement 
notre homme, nous aurons maintenant de 200 
à a5o kilogs., surtout si nous interdisons au 
troupeau le libre parcours des baïassières arti¬ 
ficielles. 

Remarquons qu’en l’état actuel, la plante 
lâche pied un peu partout. Seule, la grande 
lavande ou L. bâtarde (L. latifolia y.fragrans 
Chaten) se défend par sa vigueur naturelle ; elle 
est même plutôt envahissante. Mais il n’en est 
pas ainsi du L. delphinensis qui disparaît insen¬ 
siblement devant ses ennemis : bois, dent du 
mouton, grande Lavande, etc. 

Nous ajoutons trop d’importance à l’altitude. 


Il est bien certain que la sage Nature a super¬ 
posé les variétés de Lavande par ordre de fi¬ 
nesse. Voilà pourquoi nous rencontrons le 
delphinensis au-dessus de 5oo mètres. Mais cet 
avantage de la montagne n’entre en ligne de 
compte que là ou la plante n’a rien à attendre 
du cultivateur, ni labour, ni fumure. Ailleurs, 
en effet, les conditions changent entièrement 
et il résulte de nombreuses expériences sur ce 
point qu’avec quelques centaines de kilog. de 
superphosphate, l’essence est tout aussi riche 
en éthers à de faibles hauteurs et même en 
plaine. 

Raison de plus pour transformer les anciens 
champs délaissés en Lavanderaies artificielles. 

Autre progrès à réaliser. — Dans nos Alpes 
du Dauphiné et ailleurs, sans doute, la fleur 
est traitée dans de petits alambics à feu nu et 
par petites bouchées de 75 à 80 kilog. Sans 
modification depuis les Arabes, leur prix ne 
dépasse pas i5o francs. Presque toujours, un 
leveur d’essence ou le chaudronnier de la 
ville voisine cède l’appareil pour la saison — 
contre une redevance de 5 à 10 francs — au 
cultivateur trop pauvre qui ne peut l’acheter 
lui-même et certains spéculateurs en ont ainsi 
une vingtaine de mobilisés dans la région. 

Ces alambics rudimentaires, à physionomie 
bizarre, portent le nom expressif de peiroU, 
comme pour indiquer qu’ils peuvent servir à 
une foule d’usages : préparation des confitures, 
de la soupe solennelle de croiqé à la Noël, 
cuisson du boudin, etc. On a choisi une source 
dans la combe et l’on y a maçonné grossière¬ 
ment le foyer. Un vieux tonneau défoncé à 
l’un des bouts et que les ans et les infirmités 
ont condamné à cet usage, sert de réfrigérant. 
Tout à côté, se dresse la cabane qui abritera 
l'homme chargé de la distillation : un fusil — 
car les perdrix affectionnent les landes pier¬ 
reuses et là-haut, rien à craindre des gendar¬ 
mes ! — le gros sac en cuir et la précieuse 
gourde complètent l’attirail indispensable. 
Amis touristes, si le hasard vous amène en 
août près de la petite usine votre étonnement 
ne sera point ordinaire. Vous serez tout à coup 
transportés plusieurs siècles en arrière et vous 
vous arrêterez volontiers pour contempler ce 
tableau inoubliable... 

C’est le grand-père cassé, rhumatisant qui 
est chargé de conduire l’appareil, travail peu 
pénible, coupé de siestes fort appréciables par 
une chaleur accablante. En effet, il se contente 
de remplir la chaudière de fleurs et d’eau et de 
veiller de loin en loin sur le foyer, quitte à 









LA PARFUMERIE MODERNE 


lUl 

rattrapper un moment d’oubli en puisant à 
brassée au tas de bûches. Pourvu qu’il ait du 
tabac, personne n’est plus heureux ! Et un 
parfum immense, pénétrant, délicieux remplit 
toute la vallée. 

Puis la passée terminée, c’est-à-dire après 
trois heures d’une ébullition plus ou moins 
cahotée, il vide la cucurbite avec un trident, 
laissant au fond l'eau qui a déjà servi. On veut 
économiser le bois ! mais n'est-ce pas se trom¬ 
per étrangement? Car cette eau, naturellement 
très calcaire dans toutes les zones à Lavandes, 
iormées d’assises jurassiques ou néocomiennes, 
va s’enrichir sans cesse de sels de chaux qui, 
en élevant le point d’ébullition, saponifieront 
une partie des éthers. Et nous ne parlons pas 
des fuites de vapeur odorante à travers le 
masticage de terre grasse qui ferme mal les 
joints, ni des impuretés résineuses dues à des 
coups de feu et au contact direct de l’épi avec 
le métal et qu’il faudra éliminer avant de livrer 
le produit à l’industrie. 

Nos petits distillateurs ne sauraient ignorer 
plus longtemps, en effet, que la valeur des 
essences dépend exclusivement de leur richesse 
en éthers. Eh bien! notre pays, sous ce rap¬ 
port est sans égal, grâce à son climat. Ainsi le 
Diois en obtient qui titrent jusqu’à Sy o/o 
d’acétate de linalyle, se plaçant bien au-dessus 


de leurs rivales italiennes ou espagnoles. Mais 
la distillation doit être faite intelligemment. 

Eh oui ! l’outillage actuel, vieux de mille ans, 
doit disparaître sans tarder: sa place est tout à 
côté du rouet de nos grand’mères. Remplaçons 
vite notre pefroù musulman par des apnareils 
modernes ou cette charmante indus' le des 
montagnes ensoleillées aura vécu. Nous y 
arriverons sans qu’il nous en coûte trop avec 
le groupement en syndicats. 

Il nous restera encore à demander au mi¬ 
nistre des colonies de faire connaître, enfin, 
l’essence et les fleurs de Lavande (calices! 
partout où flotte le drapeau français. Nos 
vaillantes populations des communes reculées 
méritent bien que nos gouvernants songent 
un peu à elles et qu’ils ne restent pas les bras 
croisés devant leur misère, surtout au mo¬ 
ment où l’Etranger, cherche à nous supplan- 
ter sur tous les marchés du monde... 

Nous vivrons alors, nous aussi, dans nos 
pauvres montagnes que nous cesserons d’aban¬ 
donner pour la ville, continuant à donner à la 
Patrie des défenseurs robustes et toujours prêts 
aux suprêmes sacrifices ! 

L. Lamothe, 

Professeur à Grand-Serre (Drôme) (i). 




LA RECTIFICATION DES ESSENCES 


L’évolution remarquable qui caractérise 1 indus¬ 
trie des essences à notre époque est rendue plus 
évidente par l’immixtion dans l’usine du distilla¬ 
teur de produits aromatiques, des procèdes spé¬ 
ciaux à l’industrie chimique. 

Comme nous le disions dans ces colonnes, il y a 
quelque temps(i),l’alambic originel quise retrouve 
encore un peu partout là où se fait ie seul traite¬ 
ment des plantes fraîches par la vapeur d eau, a 
subi de profondes modifications dès qu’ii s’agit de 
lui demander un travail plus précis comme, par 
exemple, la rectification des essences. 

On s’est contenté, pendant longtemps, pour puri- 
lier les essences, de les repasser à l'alainbic avec 
une nouvelle proportion d’eau pure. 

On leur enlevait.par ce procédé primitif, une par- 
liedeieurscolorants ou de leurs goudrons végétaux, 
des goûts de brûlé ou de rance. Ce traitement est, 
maintenant, jugé insuffisant par le consommateur 
d’essences qui, accoutumé aux parfums modernes : 
(Constituants des essences,parfums artificiels ou de 
synthèse),demande aux parfums naturels une pu¬ 
reté absolue et des propriétés physiques se rap¬ 
prochant le plus possible des parfums traités par 

le chimiste. . . 

C’est, en effet, ce praticien qui a initie ledistilla- 
teur-liquoriste, le parfumeur, le pharmacien, à la 
consommation de produits raffinés qu’il ne peut 
pas toujours se procurer chez le distillateur régio¬ 
nal qui se cantonne dans l’extraction pure et simple 
des parfums de plantes. 


on électrique. Juillet 14011. 


Il s’ot monté, en Allemagne d’abord, car ce pavs 
a toujours été, il faut le remarquer, le foyer d’élec¬ 
tion de la chimie, puis, un peu partout, des mai¬ 
sons très importantes qui se contentant, à l’ori¬ 
gine, de centraliser toutes les essences du monde 
entier, isolèrent, par la suite, les constituants, puis 
préparèrent les parfunis artificiels et monopolisè¬ 
rent facilement la préparation des essences recfi- 
fiées. 

Les méthodes qui président, en effet, à l’élabo¬ 
ration de ces parfums perfectionnés, sont exclusi¬ 
vement scientifiques alors que beaucoup d’extrac¬ 
tions, ies distillations de plantes notamment, sont 
faites selon des données empirique» très ancien- 

Le matériel utile à ces préparations délicates 
n était d’ailleurs, jusqu’à ces derniers temps, qu’à 
la portée d’usines de premier ordre, traitant de 
grandes quantités d’essences et pouvant immobi¬ 
liser, ^ar conséquent, de sérieux capitaux dans leur 


La rectification des essences se fait, en efl’et, dans 
des appareils très différents des alambics de’ mo¬ 
dèle courant. Si on utilise l’entraînement à la va¬ 
peur, c’est avec des dispositifs très spéciaux, qui 
permettent un fractionnement méthodique : le plus 
souvent les essences sont distillées à sec et, autant 


(t) Auteur de l'ouvrage i Lavande 


(I) Appareils 


distillatic 


et Spie ». 













LA PARFUMERIE MODERNE 


que possible, sous pression re'duite afin de baisser, 
dans les plus grandes limites, la température d'é¬ 
bullition et les risques d’oxydation et d’isomérisa¬ 
tion qui sont importants des qu’on dépasse 200», 
£t SC traduisent par des goûts d’empyrum et de 
brûlé, préjudiciables à la qualité des produits ob- 

la pression atmosphérique (760 m/m), les es¬ 
sences bouillent et distiHent entre i5o et 3oo degrés 
centigrades. Ces points d’ébullition sont diminués 
de moitié environ lorsqu’on opère sous une pres¬ 
sion réduite à 60 m/m de mercure . 

Mais il est impossible d’utiliser de si faibles pres¬ 
sions dans des appareils en métal d’épaisseur cou- 

*^^Les parois des alambics dans lesquels on distille 
à la vapenr d’eau n’ont qu’un travail insignifiant 
à supporter, la pression à l’intérieur de l’appareil 
cUnC toujours à peu près égale k la pression at¬ 
mosphérique extérieure. Les appareils à vapeur 
surenauftée, eut-memes, construits plus solidement 


et capables de subir une pression intérieure assez 
forte, ne résisteraient pas k une compression qui 
s’exercerait en sens inverse, du dehors en dedans. 
11 arrive quelquefois que les chapiteaux des alambics 
courants se trouvent violemment retournés à l’in¬ 
térieur quand, pour une cause ou pour une autre, 
une condensation trop vive se produisant sans que 
l’air extérieur puisse pénétrer par le réfrigérant, 
une dépression trop accentuée se produit dans la 
cucurbite. 

Comme pour les coques des sous-marins, on a 
adopté pour les appareils à distiller dans je vide, 
des formes ovides particulières et des parois d’une 
épaisseur considérable. 

De tels alambics, en cuivre étamé, ne peuvent 
être établis qu’à des prix excessifs et qui dépassent 
2.000 francs pour une très faible capacité, les ap¬ 
pareils accessoires, générateurs de vapeur, pompes 
aspirantes, etc., n'etant pas compris dans cette 
somme. 



On a songé à utiliser les métaux faciles k couler 
- plus économiques comme la fonte, le ferro-sili¬ 
cium, l’aluminium, que l’on peut adapter aux for¬ 
ces nécessaires et recouvrir d’enduits inattaqua- 
: aux essences. 


Ces appareils nouveaux coûtent dix fois moins 
j-er que les anciens etsont k la portée de tout distilla¬ 
teur soucieux de conserver son indépendance et sa 
clientèle en offrant, tout comme les firmes les plus 
importantes, des produits perfectionnés. 

Ils se composent dans l’ensemble d’une série de 
nièces fondues et ajustées s’assemblant au moyen 
5e {oints plastiques et de serrages et mis en com- 
Miunicaho" avec une pompe aspirante ou un injec- 
teur à eau. 

lia comportent ou non une colonne pour le frac¬ 
tionnement et des appareils de contrôle : ther¬ 
momètre et manomètre permettant de se rendre 
compte à tout instant de la nature des produits 
^ui distillent- 

^ Le réfrigérant en serpentin classique est remplacé 


par un réservoir plongé dans un bac plein d'eau 
froide où viennent se condenser les vapeurs d’es¬ 
sence. Un niveau extérieur permet de se rendre 
compte des progrès de l’opération et de l’opportu¬ 
nité d’une vidange. 

Dans les appareils de petite taille, ce condensa¬ 
teur est en verre trempé ou armé. 

L’impoitance de la masse métallique soumise au 
chauffage est telle que les dispositifs de chauffage 
à la vapeur ou au bain d’huile, etc., sont rendus 
complètement inutiles, la température du foyer se 
répartit très également sur toute la surface chauf¬ 
fante et des bunsens à gaz, des réchauds à essence, 
à alcool, etc... sont tout k fait indiqués pour des 
appareils de moins de 5o litres. Pour des conte¬ 
nances supérieures, ils peuvent être établis k dou¬ 
ble fond de vapeur ou à bains de goudron ou de 

Nous donnerons, prochainement, des indications 
sur les appareils les plus économiques pour l’ob¬ 
tention au vide. 


.Vchille Staro.n. 





















108 


LA PARFUMERIE MODERNE 




EA13 OXYGÉNÉE 




Après avoir été pendant de longues années une 
simple curiosité scientifique, l’eau Oxygénée dé¬ 
couverte en i8i8 par Thénard, n’a été réelleinent 
appliquée industriellement que ces dernières 
années, après avoir, comme il convient paraît-il, 
pour toutes les inventions françaises, passé par 
l’étranger où son usage et sa préparation étaient 
déjà fort connus, avant qu'elle soit accueillie 
favorablement en France. Aujourd’hui sa fabrica¬ 
tion se chiffre par des milliers de tonnes qui sont 
employées en médecine et en chirurgie comme 
antiseptique à la place de tous les produits toxi¬ 
ques ou malodorants en vogue ces années der¬ 
nières, et dans l’industrie comme décolorant. 

VEati Oxygénée chimiquement pure ou Pe¬ 
roxyde d'Hydrogène (H^ O^), a une densité de 
1,482 et contient 477 volumes d’oxygène. Les Eaux 
oxygénées du commerce sont des dilutions hydri¬ 
ques de ce corps et il ne faut pas les confondre 
avec les Eaux gazéifiées à l’oxygène, qui contien¬ 
nent ce gaz à l’état de mélange, comme par 
exemple, les Eaux de Seltz artificielles contiennent 
de l’acide carbonique sous pression. 

L’eau oxygénée se décompose en Oxygène actif 
et en eau à partir de la température de 36/40“ 
centigrades, sa décomposition est brusque à 100». 
C’est un liquide incolore inodore, d’une saveur 
métallique particulière, mise sur la langue il la 
blanchit en produisant une sensation de picote¬ 
ment. Les acides augmentent sa stabilité, les 
alcalis la détruisent au contraire assez rapidement. 
Au contact de la fibrine elle se décompose, elle 
décolore les matières colorantes d’origine organi¬ 
que et ne peut être conservée en récipients mé¬ 
talliques. 

Ses propriétés importantes lui ont valu, depuis 
quelque temps, une vogue considérable qui s’ex¬ 
plique d’ailleurs parfaitement par les services 
qu’elle peut rendre. 

C’est l’antiseptique le plus parfait, elle est 
entièrement inoffensive et peut être employée 
même dans les produits d’alimentation, quoique 
son emploi, ne soit pas encore légal, comme il 
résulte des poursuites qui ont été faites contre les 
sociétés laitières qui en font usage. C’est cepen¬ 
dant le seul produit qui permettrait d’assurer la 
conservation d’un certain nombre d’aliments fra¬ 
giles sans nuire à la santé du consomma¬ 
teur (.). 

Dans tous les autres usages son emploi est 
préconisé. Les hôpitaux en font une consomma¬ 
tion de plus en plus considérable, non seulement 
à cause de ses propriétés bactéricides, anliferment 
(D™ P. Bert et Régnard), mais aussi pour son 
pouvoir hémostatique (D"- Baldy). 

Dans l’industrie, l’eau oxygénée a facilement 
détrôné comme décolorant le chlore, le soufre et 
leurs dérivés hypochlorites, acides sulfureux, etc., 
et le permanganate. 


(i) D" Laborde, Quinquand. 


On l’emploie pour le vin comme pour la 
plume, la soie, la laine ; la paille, l’éponge, le 
corail, l’os et les cheveux utilisent ses propriétés à 
l’exclusion de tous autres agents chimiques de 
décoloration. 

Bien entendu les eaux oxygénées chirurgicales 
et les eaux oxygénées industrielles ne sont pas 
identiques , les premières doivent être débarrassées 
de toutes traces de corps étrangers qui pourraient 
être nuisibles ou dangereux. Les eaux oxygénées 
courantes sont plus ou moins acides et contien¬ 
nent encore des traces des réactifs qui ont servi à 
leur préparation, cette présence ne pouvant avoir 
aucun désavantage pour leur emploi. 

On se sert cependant pour la décoloration des 
cheveux, d’eaux oxygénées presque neutres et de 
fabrication soignée, les produits trop communs 
leur donnant une raideur et une fragilité incom¬ 
patibles avec leur destination qui est la fabrication 
des postiches, si à la mode ces années der- 

On sait que le cheveu absolument blanc est très 
rare et très coûteux, aussi cherche-t-on de plus en 
plus à le remplacer par du’ cheveu décoloré. Tous 
les cheveux ne se prêtent pas à ce traitement 
délicat, on recherche, par exemple, ceux qui pro¬ 
viennent de la Bretagne. Cependant le cheveu 
chinois, le meilleur marché se décolore parfaite¬ 
ment. 11 acquiert même par cette manipulation la 
finesse qui lui manque naturellement et arrive 
à ressembler au cheveu européen. 

Nous emprunton.s à l’ouvrage de J.-Albert Ville- 
dieu des renseignements très précis et très utiles 
sur leur traitement. La méthode indiquée donne 
paraît-il des résultats suivis et constants. 

Le cheveu doit être, au préalable, complètement 
débarrassé des moindres traces de corps gras, on 
le dégraisse par un lavage soigneux au savon de 
soude ordinaire, on le sèche ensuite dans la 
farine de maïs. 

La décoloration se fait ensuite par plusieurs 
bains successifs. On utilise pour la première opé¬ 
ration une eau oxygénée 14 volumes que l’on 
alcalinise assez fortement au moyen de l’ammonia¬ 
que. Le cheveux séjourne i5 heures environ dans 
ce premier bain et en sort roux s’il était noir. 

On traite ensuite le cheveu provenant de la 
première opération par un nouveau bain de la 
même eau oxygénée, mais moins alcaline, pen¬ 
dant 20 heures après lesquelles il est devenu 
blond filasse. 

Enfin après4ou 5 bains déplus en plus neutres de 
20 heures chacun on obtient un cheveu très blanc 
qu’il convient d’azurer dans un bain coloré légère¬ 
ment acide pour lui donner la main et l’apparence 
du cheveu naturellement blanc. 

L’Eau oxygénée ne produisant qu’une dépigmen- 
talion du cheveu, le pâlit et l’amène graduellement 
à un état voisin du blanc. C’est pourquoi, si son 
emploi est suffisant pour donner aux chevelutes 









LA PARFUMERIE MODERNE = lOn 


brunes une coloration de plus en plus claire, pas¬ 
sant successivement du châtain au blond, il est 
insuffisant pour donner des colorations vives 
comme le blond vénitien et les jaunes dorés. On 
l’additionne pour lui donner un pouvoir colorant 
d’aurantia et de Brun Bismark qui se fixent sur 
le poii vivant. On utilise aussi quelquefois l'action 
d’une infusion de fleurs de matricaire (petite ca- 
niomille allemande) que l’on passe sur le cuir 
chevelu après traitement à l’eau oxygénée. 

L’Eau oxygénée est employée également en par¬ 
fumerie dans les dentifrices pour son pouvoir bac¬ 
téricide, elle a l'inconvénient de décolorer la co¬ 
chenille employée pour donner la nuance rouge à 
l'élixit- Comme dépilatoire, son action est assez 
lente, mais souvent plus avantageuse que celle des 
caustiques. Le poil à supprimer devient invisible 
par sa faible coloration, puis disparaît par ané¬ 
mie. Une lotion antéphélide, ou contre le hâle est 
facile à préparer au moyen de l’Eau oxygénée. 


La fabrication de l'Eau oxygénée est basée sur 
la double décomposition du bioxyde de baryum et 
jje l’acide chlorhydrique mis en présence. La 
réaction se passe selon la formule suivante : 

BaO-! 4- 2HCI = BaCl'-î + 

Dans un bac en bois contenant une dilution 
d’acide chlorhydrique à 20 0/0, on introduit gra¬ 
duellement une bouillie claire de bioxyde de 
baryum. L’oxygène du bioxyde se combine à l’hy- 
drogêne de l’acide pour donner du peroxyde d’hy¬ 
drogène qui se dilue dans l’eau. Le chlore de 
l'acide se combine avec le baryum mis en liberté 
et donne du chlorure de baryum qui reste en 
dissolution. On leprécipite par une addition d’acide 
sulfurique qui régénère l’acide chlorhydrique que 
l’on utilise pour la décomposition d’une nouvelle 
quantité de bioxyde jusqu’à ce que la concentration 
désirée soit obtenue. Le sulfate de barite précipité 
est utilisé en droguerie peinture comme blanc fixe 
succédané de la céruse. 

L’Eau oxygénée ne tirant sa valeur que de sa 


teneur en oxygène, il est indispensable d’en savoir 
faire une analyse au moins succinte. 

On peut titrer l’Eau oxygénée au moyen du per¬ 
manganate. 

On dissout 3 gr. ib de permanganate de potasse 
dans un litre d’eau et on remplit de cette liqueur 
titrée une burette de Mohr à robinet. On verse 
ensuite dans un ballon : i centimètre cube de 
l’Eau oxygénée à examiner, 5o c.c. d’eau dis¬ 
tillée et I c.c. d’acide sulfurique. Dans ce mélange, 
on fait tomber goutte à goutte la solution rouge 
du permanganate qui se décolore tant que l'oxy¬ 
gène n’est pas entièrement dégagé. Lorsqu'on ob¬ 
tient une coloration rose persistante, on lit la gra¬ 
dation de la burette. Chaque centimètre cube de la 
solution de permanganate utilisé correspond à 
0.56 c.c. d’oxygène, i c.c. d’Eau oxygénée à 
14 volumes devra exiger eS c.c. de liqueur. 

On pourra caractériser l'Eau oxygénée dans une 
préparation au moyen de l’oxyde de plomb en so¬ 
lution dans la potasse caustique. Il se forme un 
précipité de bioxyde au contact des moindres tra¬ 
ces d'oxygène. 

On prépare ces années dernières des Eaux oxy¬ 
génées en poudre assez pratiques, notamment pour 
leur transport. Ce sont les Perborates. Leur incon¬ 
vénient principal est l’instabilité en milieu hu¬ 
mide, leur faible concentration relative et leur 
prix élevé. “ Der Parfumeur” de Berlin donne des 
formules utilisant ces produits, et rappelle leur 
mode de préparation : Le perborate de soude, qui 
est le plus avantageux, est obtenu en précipitant 
une solution de borax dans l’Eau oxygénée au 
moyen de l’alcool. Brahat et Dubois ont obtenu de 
cette façon des tri, bi et monohydrates Na B'’^*H-0, 
ce dernier contient environ 16 “/o d’oxygène. On 
les utilise en solution acqueuse au lieu et place 
de l’Eau oxygénée. Ils ont l'avantage d’être légère¬ 
ment alcalins. 

L’avenir de l’Eau oxygénée et de ses dérivés est 
immense et l’industrie de la parfumerie et de la 
savonnerie aura de plus en plus dorénavant re¬ 
cours à leurs remarquables propriétés. 

G. Robert. 

Ingénieur, Chimiste 


COSMETIQUE 




Sapii?dus et Quillaya 

Les cheveux ont été de tout temps l’objet 
des soins les plus attentifs. Le surmenage et 
jes conditions anti-hygiéniques auxquelles nous 
soin*”®® soumis de nos jours ont augmenté, 
chez l’homme du moins, les tendances aux 
maladies localisées et il n’est pas rare de se 
voir, jeune encore, privé d’un ornement qui 
n’est pas à dédaigner. 

Chez la femme les coiffures compliquées 
déter*”***®”^ fatigue du cuir chevelu et une 
chute prématurée des cheveux. On y remédie 
il est vrai par toutes sortes de postiches, mais 


une chevelure sans artifice est toujours la plus 
belle et il n’est pas de sacrifices que l’on ne 
consente pour la conserver. 

Les lotions anti-pelliculaires, hygiéniques, 
détersives, les shampoings, sont de plus en plus 
demandés. Les uns sont sans propriétés parti¬ 
culières, les autres ont une vertu plus ou moins 
accentuée. 11 faut citer au nombre de ces 
dernières les spécialités à base de Saponine. 

La Saponine remplace avantageusement le 
savon dont l’emploi du fait, soit de la pré¬ 
sence de corps caustiques, soit de celle de 
corps gras, ne convient pas au traitement du 
cuir chevelu. 









110 


LA PARFUMERIE MODERNE 


On l’utilise généralement sous forme de tein¬ 
ture ou d’infusion du bois dit de Panama. 
Cette écorce du Pérou et du Chili provient du 
Quillaya Spegmadermos. 

Elle contient, outie laSaponine (8.65 o/o) de 
l'acide quillajaïque, un hydrocarbure sucré et 
des glucosides solubles. L’infusion se prépare 
par ébullition prolongée dans de]l’eau (lo »/«), 
la teinture avec 20 0/0 d’écorce pulvérisée dans 
l’alcool 6o«. 

Il faut l’utiliser en proportion relativement 
considérable à cause de sa faible teneur en 
saponine. 

On a proposé avec beaucoup de succès le 
fruit du Sapindus, ou Savonnier, comme succé¬ 
dané du Panama. L’enveloppe du fruit, ou 
péricarde, la seule partie utilisable, contient en 
moyenne Sq 0/0 de saponine, soit 7 fois de 
plus que le Quillaya et 3 fois de plus que la 
Saponaire d’Orient (Christophon et Otten). 

Ces fruits se trouvent dans le commerce 
séchés, et se présentent comme des dattes 
rondes et foncées. 

On les traite, pour l’emploi, par l’eau bouil¬ 
lante; deux lavages successifs l’épuisent à peu 
près complètement. 

Le point curieux et nouveau de l’emploi de 


ce fruit est l’utilisation simultanée de la 
saponine et des gommes qui l’accompagnent. 
Ces principes spéciaux, qui manquent au 
bois de Panama, donnent comme le Binankasela 
des Japonais, un apprêt souple et brillant au 
cheveu et remplacent le benzoate de soude 
que l’on emploie pour maintenir les ondu¬ 
lations. De telle sorte qu’un schampoing au 
Sapindus tonifiera le cuir chevelu et le nettoiera 
purement et simplement si on le fait suivre 
d’un lavage à l’eau claire, comme par exemple 
pour le traitement de l’alopécie grasse, ou 
permettra, si on supprime le lavage, d’obtenir 
une ondulation persistante au fer ou par tout 
autre procédé. 

La solidité qu’il donnera à ces fragiles et 
compliqués édifices que sont les coiffures 
féminines sera fort appréciée, d’autant plus 
qu’elle s’accompagnera d’un aspect brillant 
et flatteur. Nul doute que son usage ne se 
répande rapidement. 

On prépare, pour l’emploi, une infusion à 
20 y/o que l’on alcoolise et parfume ad hoc. 
Un filtrage consécutif donne au produit la belle 
apparence demandée, la coloration naturelle 
étant suffisante. 

Flokiane. 


LA SALGE 


I.a sauge, cette petite Heur des champs que 
les anciens regardaient comme la plante sa¬ 
crée, l’herbe sauveur qui guérissait tout (d’où 
le joli nom de Salvia), depuis les coliques, les 
maux de tête, les tremblements, jusqu’à la 
peste, la sauge n’est plus, depuis longtemps, 
employée en médecine. Le codex nouveau l’a 
laissé vivre, humble et cachée, au milieu de 
vingt autres herbes dans les espèces vulnéraires 
et dans l'alcoolat du même nom. 

Mais c’est là une forme dégénérée de sa gloire 
d’antan ; les espèces et l’alcoolat vulné-raire, ne 
sont-ils bons que pourje pansement et la guéri¬ 
son des écorchures, des contusions et desplaies ? 

N’en croyez rien ; le rôle du vulnéraire est 
de premier ordre. Consultez plutôt les com¬ 
mères : votre fille a-t-elle une pâmoison, une 
rage de dents, vite un petit verre de vulné¬ 
raire; recevez-vous un heurt, êtes-vous pris 
d’un malaise, d’une fatigue quelconque, n’allez 
pas chercher bien loin, le vulnéraire est là qui 
vous guérira instantanément. Et nombre de 
gens ingurgitent ce tord-boyaux* sans avoir 
même le prétexte d’une indisposition, à titre 
probablement de prophylactique des maux et 
horions à venir. 

La sauge possédait, pour les anciens, toutes 


les vertus. La Walkyrie de Sigttrd et le frère 
Boniface du Jongleur de Notre-Dame en van¬ 
tent les vertus enchantées, comme il y a des 
siècles, l’école de Salerne l’inscrivait comme 
la merveille et la sauvegarde de tous les maux. 

a Salvia Salvatrix naturea concilialrix»,c'était 
la plante sacrée des temps hippocratiques et 
l’école lui attribuait la guérison des tremble¬ 
ments, des maladies nerveuses et des fièvres. 
Cur moriatur homo,cui salvia crescit in horto. 
Salvia confortât nervos, manuumque tremorem 
Tollit et ejus ope febris acuta fugit. 

Malgré tout ce qu’on en a dit, la sauge est 
oubliée. J’ai vu donner jadis l’infusion desom- 
mités fleuries de sauge pour combattre,comme 
le conseillait Van Swieten, les sueurs des fé¬ 
bricitants, avec quel succès ?je n’ai pas souve¬ 
nir. Trousseau, Pidoux, Gubier, ont eu beau 
vanter les mérites de cette plante,ses principes 
toniques, reconstituants, je doute qu’on en 
fasse encore un grand usage. 

Le docteur Chapoutot tente de la réhabili¬ 
ter, et comme c’est une des plantes que l’on 
trouve à peu près partout, il pense qu’on de¬ 
vrait y avoir recours un peu plus souvent. 11 
rappelle que les Grecs et les Chinois s’en ser- 









LA PARFUMERIE MODERNE _ H1 


vaient comme boisson aromatique et, d’après 
Valmont de Bomare, ces derniers offraient des 
balles de thé en échange de balles de sauge. 
Ces échanges ne se font plus aujourd'hui,j’ima- 
6 '"®• 

il existe trois variétés de sauge: l’officinale, 
dite sauge du catalogue, grande sauge, thé de 
Grèce, en raison de l’usage dont je viens de 
parler; c’est la plante que l’on trouve dans tout 
le bassin de la Méditerranée et qu’on cultive 
un peu partout, même dans les pays du Nord. 

I,a sauge des prés, Salvia pratensis, est plus 
commune; c’est une petite plante herbacée qui 
croît sur les collines pierreuses, arides et dans 
les prairies non humides. 

La troisième,variété Salvia sclarea, dite aussi 
orvale, herbe aux plaies, toute bonne, est une 


espèce très vivace qu’on trouve dans les ter¬ 
rains rocailleux; elle aune odeur forte rappe¬ 
lant celle du beaume de Tolu et due à son huile 
essentielle. L’arôme est assez agréable pour 
qu’on l’utilise comme condiment. Le nom de 
sclarea lui vient de ce qu’en Italie, on se ser 
vait des graines pour extraire les corps étran¬ 
gers de l'œil. 

Toutes ces variétés possèdent, en somme, à 
un degré à peu près égal, les mêmes propriétés 
et l’on pourrait, puisque le Codex ne l'admet 
que sous forme de vulnéraire, en conseiller 
l’usage è l’exemple du docteur Chapoutot, 
comme on le tait d’autres plantes carmina- 

Dr A. C. 

(La Nature.) 




VARIETES 


Essence d'Orange de la Jamaïque 

rL’ilfi Jamaïque n’était connue jusqu’ici 

que pour son importante exportation de Rhum. 
Elle expédiait cependant, ces années dernières, 
de grandes quantités d’oranges fraîches aux 
Etats-Unis. Pour éliminer cette concurrence 
aux exploitations fruitières de la Californie, des 
droits de douane très élevés ont été établis et 
les cultivateurs de la Jama’ique ont dû songer à 
créer de nouveaux débouchés pour leurs fruits. 

jls ont essayé avec succès et rapidement 
adopt® la méthode sicilienne de fabrication des 
essences à l’écuelle qui leur a permis d’envoyer 
leurs produits jusqu’en Europe, ce qui leur était 
impossible tant que les oranges étaient envoyées 
en nature. 

L’huile essentielle, qui est de très belle qua¬ 
lité, d’un arôme parfait très frais et supérieur à 


celui des essences italiennes et espagnoles, est 
expédiée en fûts de bois contenant 40 ou 5o 
bouteilles de i livre 1/4. 

L’accueil favorable qui a été réservé à cette 
essence, en Angleterre notamment, a encouragé 
les producteurs à créer des jardins d’orangers 
cultivés, les orangeries sauvages existant à 
l’heure actuelle devenant insuffisantes pour 
satisfaire les nombreuses demandes. La mau¬ 
vaise qualité des essences italiennes depuis le 
tremblement de terre de décembre dernier, a 
forcé beaucoup de fabricants d’essences sans 
terpènes à avoir recours à cette qualité dont le 
rendement est plus intéressant. 

M. E.-J. Parry, le chimiste anglais bien 
connu, fait en ce moment des études sur cette 
essence et nous ne manquerons pas de les 
publier en temps opportun. 


LES ESSENCES EN THÉRAPEUTIQUE 




Le Musc 

pans les états nerveux avec grande agita¬ 
tion, dans les pneumonies avec délire, dans le 
aélif*’^*’'' tremens des alcooliques, le musc 
aurait le plus grand pouvoir calmant. 

pour exercer son action sédative, il serait 
bon de le donner en lavement surtout en cas 
d’intolérance de l’estomac. 

pans les fièvres typhoïdes à forme ataxique, 
^dynamique, c’est-à-dire qui entraîne une dé¬ 


pression générale, on aurait tort de dédaigner 
le musc, qui, tout en étant un calmant pour le 
système nerveux, agit comme un stimulant de 
nos diverses fonctions. 

Dans les affections nerveu'es convulsives : 
hystérie, chorée, dans le nervosisme simple, 
le musc a été employé sous forme de teinture 
à i/io que l’on donne à la dose de lo à 5o 
gouttes par jour, entre les repas dans de l’eau 
sucrée, ou sous forme de poudre. 

Dans la laryngite striduleuse ou faux croup 















LA PARFUMERIE MODERNE 


112 

dans le spasme de la glotte chez l’enfant on 
peut avoir recours à cette potion. 


Musc. O gr. lo 

Bromure. i gr. 

Sirop d’écorces d’oranges. 20 gr. 

Eau distillée. 3 o gr. 


2 à 3 cuillerées à café par jour, à partir 
d’un an. 

On utilisait aussi autrefois le musc en injec¬ 


tions sous-cutanées ; 

Teinture de musc. i gr. 

Eau distillée. 4° gr. 

2 à 3 cent, cubes par 24 heures. 

Enfin, on préconisait aussi les pilules avec : 

Musc..'. O gr. o 5 

Extrait de jusquiame. o gr. o 3 

Extrait thébaïque. o gr. 026 


Pour une pilule, argenter, 4 à 6 par 
jour. 

Cet usage du musc était courant il y a sur¬ 
tout une trentaine d’années dans les fièvres 
typhoïdes graves. Peut-être a-t-on tort en 
France de ne plus prescrire le musc. Des ob¬ 
servations de ses bons effets sont toujours 
rapportées. On cite même le cas d’un malade 
qui atteint d’une fièvre rhumatismale grave prit 
en 3 o heures, 60 centigrammes de musc et 
guérit. 

En Allemagne, le musc est plus souvent 
prescrit et tous les médecins élevèrent leur 
voix alors que le bruit courut un jour qu’on 
allait le supprimer du Codex. 

Il est indiscutable cependant que le musc 
convient bien aux phénomènes convulsifs, aux 
spasmes nerveux. 




CHIMIE PRATieUE 




Préparailon des liqueurs titrées 

L’analyse des essences exige des liqueurs 
titrées, acides et alcalines notamment pour le 
titrage des éthers dans les essences de berga- 
motte, lavande, etc. Ces liqueurs qui sont 
vendues assez cher par les spécialistes ne se 
conservent pas et demandent à être remplacées 
fréquemment. Il est donc utile d’en connaître 
la préparation. 

Les liqueurs titrées sont de deux sortes : on 
désigne sous le nom de liqueurs normales celles 
qui renferment par litre l’équivalent [du corps 
exprimé en grammes, en donnant au mot 
d’équivalent sa définition la plus large, c’est-à- 
dire le poids de la molécule du corps actif con¬ 
sidéré comme monoatomique : ainsi l’acide sul¬ 
furique SO"* dont le poids moléculaire est 
de 98 aura pour nous un équivalent de 49 pour 
correspondre à la potasse KOH dont le poids 
moléculaire est de 56 ; 49 grammes d’acide sul¬ 
furique monohydraté saturent en effet 56 gram¬ 
mes de polasse hydratée. La liqueur normale 
décime la plus employée, renferme l’équivalent 
dissous dans 10 litres; on la prépare en la 
diluant à i litre 100 c.c. de liqueur normale. On 
fait quelquefois usage de la liqueur normale 
centime; la liqueur demi-normale est la dilution 
à I litre de 5 oo c.c. de liqueur normale. Les 
autres liqueurs titrées, dites arbitraires sont 
préparées le plus souvent de telle sorte qu’un 
centimètre cube corresponde à un milligramme 
ou à un centigramme de l’élément dosé. ' 


L’usage des liqueurs normales, demi-normale» 
normales décimes et centimes a prévalu dans 
les laboratoires et toutes les analyses sont 
maintenant basées sur leur emploi. 

Acide normal. — Le plus employé estl’acides 
sulfurique. On fait un mélange d’acide sulfuri¬ 
que et d’eau, de manière qu’un litre renferme 
49 grammes d’acide sulfurique pur ou un peu 
plus, puis par comparaison avec une liqueur 
titrée type d’acide oxalique (inaltérable) on l’a¬ 
mène par additions successives au titre exact. 

La liqueur normale d’acide oxalique contient 
par 1.000 centimètres cubes 63 grammes d’acide 
oxalique pur en petits cristaux, volatils sans 
résidus, on garde le flacon bien fermé dans 
l’obscurité où il se conserve indéfiniment. On 
ne l’utilise généralement pas telle quelle, mais 
elle sert d’étalon pour la préparation et la véri¬ 
fication des liqueurs titrées, acides et alcalines. 

Alcali normal. — On dissout dans de l’eau (ou 
dans de l’alcool absolu 100® quand il s’agit 
d’analyses d’essences) 56 gr. i de potasse à 
l’alcool, ou 40 grammes de soude caustique 
ou 53 grammes de carbonate de soude anhydre 
(pur et calciné) et on complète i.ooo centimè¬ 
tres cubes. 


Le Gérant : Gattefossé. 


lmp. P. Leoenure & Cl*, 14 r. Bellecordlère. I.yon. 




















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105 


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106 


LA PARFUMERIE MODERNE 



importation de la parfumerie et de$ savons 

de toilette dans l’Cmpire Ottoman 

Valeur estimative 

Années Quantités importées Piastres Fran.s 


Kilogr. 78.388 
Douz. 108.026 
Kilogr. 


76.8-16 

.{Kïï:-iiÆ 


I 2.382.770 524.21) 
j 502.403 123.720 
I 3.034.169 007.517 
I 495.251 108.055 
I 3,339 177 734 018 


1311 (1805/06).. .| 
l'312 (1800/97).. 1 
1.313 (1807/98).., 


Savons de loilclle.j 
Parfumerie.. 

Parfumerie.^ 

Savons de toilette. I 


Kilogr. 

Kilogr. Il 

Douz. 

Kilogr. 


2.840.330 024.87,4 
486.014 406.923 

2 846^.0)4 620,123 
483.375 106 343 

3 040.414 068.891 
030.097 140.001 


Ces chiffres sont bien inférieurs à la réalité, car, dans 
les bonnes années, l’importation Je la parfumerie et des 
savons parfumés, à Constantinople seulement, atteint 
près d’un million de francs. C’est du moins l’estimation 
des gens compétents. La consommation de ces pro¬ 
duits, dans toute la Turquie, est évaluée à sept millions 
de francs, dont quatre millions représenteraient la part 
de la France. Ces sommes ne sont que des appréciations 


L’article le plus employé, c’est certainement la pou- ! 
dre de riz dont les Levantines font une consommation 
considérable. Nous, avons obtenu quelques renseigne¬ 
ments confidentiels sur son mode d’application et nous 
nous empressons de les publier. Avant de se poudrer, on 
se lave toujours le visage afin que la poudre adhère sur 
la peau encore un peu humide. Ça c’est -le poudrage 
léger, il disparaît facilement. 

Pour obtenir des résultats plus durables, on mélange 
de la glycérine avec une égale quantité d’eau et on s’ea 
frotte la figure et les autres parties visibles. En s’éven. 
tant, on fait sécher cet enduit, puis, avec la main, on 
passe une bonne couche de poudre de riz qui pénètre 
bien. On poudre de nouveau avec la houppe. C’est ainsi 
que certaines dames sont plus ou moins blanches sui¬ 
vant les jours. 

Les savons de toilette sont aussi très employés ; c’est 
la qualité moyenne vendue au détail à 6o paras — sis 
sous — la savonnette qui est le plus consommée par la 
classe aisée. On vend aussi des savons à partir de deus 
sous et des savons chers. 

On a trouvé, il y a quelques années, dans un tombeau 
remontant à une haute antiquité et dans lequel une 
femme avait été ensevelie, tous les accessoires néces¬ 
saires à la toilette, parmi lesquels figuraient plusieurs 
pots de fard. Le rouge était encore en bon état, l.es 
dames de Constanti.iople respectent ces traditions des 
ancêtres et nous voyons bien des roses délicats, agré¬ 
mentant de jolis visages, qui sont trop immuables pouf 
être naturels Ce sont surtout les dames Turques qui 
utilisent les fards. 

Les parfums sont J’un usage courant. Il y en a Je 
.... ■ .U «r Hp nt-ovocanis. 


















LA PARFUMERIE MODERNE 


107 


Comme en France, les ménagères mettent des fleurs 
de lavande et de cassie dans leurs armoires à linge, les 
belles madames ont des sachets odoriférants dans leurs 
piles de mouchoirs et glissent même un mignon sachet 
parfumé dans leur corsage. 

D’ordinaire, les fabricants accordent de 4 à 6 mois de 
terme. Pour le comptant, on fait 3 «/o d’escompte et 
même davantage. 

Nous attirons l’attention des fabricants français de 
parfumerie sur la nécessité de parer, de présenter sous 
un empaquetage élégant et riche, leurs produits, même 
les meilleri'' marché. C’est à ces soins donnés au condi¬ 
tionnement extérieur, que les Allemands doivent un 
certain progrès constaté durant ces derniers mois. 

• L’industrie locale s’est développée durant ces der¬ 
nières années et, accuellement, elle fait une concurrence 
assez vive aux produits européens, dans les qualités à 
très bon marché et par conséquent de qualité inférieure. 

Ainsi, les poudres de riz indigènes sont vendues 
2 fr. 75 la grosse (144 boîtes), alors que l’article italien 
le plus secondaire, est payé 5 à 7 francs la grosse, en 
fabrique. On trouve de même, sur le marché, des savons 
faits ici et soi-disant parfumés, à 7 piastres (i fr, 67) la 
douz. ; 1®® savons autrichiens les plus inférieurs coûtent 

2 francs. 

Les fabriques locales font aussi des extraits pour le 
mouchoir, des eaux de lavande et de toilette, des cosmé¬ 
tiques, des teintures pour les cheveux, vendues i francia 
boîte, c’est-à-dire la moitié du prix de celles venant de 
France ; des préparations qui sont censées arrêter la 
chute des cheveux, etc. L’eau de Cologne est produite 
sur place en quantités importantes ; certains assurent 
qu’on en fait 3 o.ooo litres. Au début, ces eaux, dont 
certaines sont tout simplement du raki mal parfumé, 
portaient bravement le nom du fameux Farina.Quelques 
poursuites intentées contre les contrefacteurs, ont fait 
abandonner la désignation du parfumeur de Cologne et 
aujourd’hui ce produit est vendu sous dés noms de fantaisie. 

A Stamboul, des Arméniens préparent une pâte noire 
composée de noix de galle et d’électuaire qui sert à 
jeindre les cheveux et les moustaches. On en expédie 
beaucoup dans l’intérieur ; pour 100 à iSo.ooo francs 
par an, nous assure-t-on. 

Deux grands dangers menacent la parfumerie fran¬ 
çaise en Turquie. Ce sont la contrefaçon et les analyses 
en douane. 

Jl y a de cela trente-cinq ans au moins, un de nos amis 
était allé à Vienne vendre de l’écume de mer pour le 
compts de sa maison. « Avec le produit réalisé, lui dit 
son patron, vous achèterez de la parfumerie. Faites-la 
revêtir de la marque Gellé frères ï. 

Sa vente terminée, notre homme va chez un grand 
parfumeur. On se met d’accord sur la nature des articles ; 
restait la marque. Notre ami était fort embarrassé et ne 
savait comment aborder ce point délicat. Enfin, il for¬ 
mule en rougissant sa requête. « Ça tombe bien, répond 
Je Viennois jovial-, tous mes produits portent la marque 
Gellé frères ». Depuis, les fabricants autrichiens sont 
devenus plus scrupuleux. 

L’est à Constantinople que s’opère aujourd’hui la 
contrefaçon sur une très grande échelle. Tous les articles 
courants sont imités, et ce sont spécialement les mar¬ 
ques françaises qui sont reproduites sans y rien changer. 
Dès qu’un article obtient la faveur du public, les contre- 
tacteurs l’imitent extérieurement, sauf à remplir la boîte 
ou la bouteille d’un produit absolument inférieur. 

Cette contrefaçon, non seulement diminue la vente 


des produits authentiques — ce qui n’est que demi-mal 
— mais elle nuit considérablement à la réputation des 
maisons victimes des imitations frauduleuses. Le con¬ 
sommateur qui a acheté sous la marque Lubin — et 
dans une véritable bouteille Lubin soigneusement 
ramassée par les juifs qui font le commerce des bou¬ 
teilles vides — une déplorable drogue, ne voudra plus 
du Lubin à l’avenir. Inutile d’insister. Des procès ont 
été intentés aux contrefacteurs ; ils n’ont pas donné de 
bons résultats. 11 faudrait que les propriétaires des 
principales marques françaises et étrangères qui trouvent 
ici de grands débouchés se réunissent pour agir vigou¬ 
reusement contre les voleurs de marques. 11 y a là, en 
effet, un péril redoutable qui nécessite l’union des 
intéressés et une défense énergique. 

La parfumerie de luxe n’est pas contrefaite ; sa con¬ 
sommation est trop limitée pour tenter les falsificateurs 
et, du reste, le public qui achète des articles chers est 
assez éclairé pour ne s’adresser qu'à des maisons de 
confiance. 

Les analyses en douane sont devenues depuis quelque 
temps d’une extrême rigueur que rien ne justifie. A tout 
propos et sans propos, les chimistes ottomans prohibent 
l’entrée des parfumeries les plus inoffensives sous pré¬ 
texte qu’elles sont nuisibles à la santé. .Mnsi, der¬ 
nièrement, on a refusé l’entrée de poudres de riz fran¬ 
çaises sous prétexte qu’elles contenaient de la chaux et 
quoique la présence de cette chaux n’a pu être établie 
d’une façon précise, quoique la maison qui fabrique la 
poudre affirme qu’elle ne contient pas un atome de 
chaux, il a été impossible d’obtenir l’autorisation d’im¬ 
porter ces produits. La fabrique française a dû renoncer 
à leur vente qui était importante. Les contrefacteurs 
ont profité de l’aubaine : ils produisent eux-mêmes cette 
poudre de riz en qualité inférieure et la vendent sous la 
marque française. 

La teinture pour les cheveux de bonne qualité fabriquée 
en b'rance, qui coûte 2 francs le flacon, est souvent 
prohibée; on vend donc davantage le produit similaire 
local qui coûte i franc. La plupart des eaux dentifrices 
et pâtes françaises sont refusées. 

Les chimistes attachés à la douane exigent souvent la 
recette de.certains articles de parfumerie. Les fabricants 
hésitent à la donner et leurs scrupules sont très légi¬ 
times. Le dosage, la réunion de plusieurs parfums sont 
des secrets industriels qui constituent la propriété de 
celui qui les a trouvés. De quel droit et surtout dans 
quand quel but demander à les connaître? 

En somme, toutes sortes d’obstacles basés sur les 
prétextes les plus futiles, les moins soutenables, sont 
opposés à l’entrée de la parfumerie étrangère en Tur¬ 
quie. Par contre, toutes les drogues les plus basses, les 
articles les plus inférieurs — leurs prix en indiquent la 
qualité — fabriqués dans le pays, peuvent être libre¬ 
ment vendus dans l’empire sans que l’autorité entrave 
en rien leur consommation. 11 y a donc deux traitements 
absolument différents pour les mêmes sortes de produits 
et nous ne saurions trop protester contre la partialité 
dont les parfumeries étrangères sont victimes. 


{Chambre de Commerce française de Constantinople.) 




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LA PARFUMERIE MODERNE 


109 




REVUE DES REVUES 


Du Journal des Confiseurs Pâtissiers Glaciers 

Juillet igoq 

Un intéressant article sur les* Citrons i. Le citron est 
le fruit du citronnier qui n’est autre que le limonier ou 
citronnier sauvage que la culture a perfectionné et qui 
appartient au genre « Citrus » que les botanistes divisent 
en deux grandes classes : l’oranger * Citrus Orentium » 
et le limonier cultivé « Citrus Medica » et qui comporte 
deux grandes sections : les limoniers à fruits acides et les 
limoniers à fruits doux. 

Le citronnier est un arbre dont la hauteur ne dépasse 
pas 5 mètres,sa tige qui est de couleur grisâtre supporte 
des rameaux anguleux d’un ton violacé dans leur jeune 
âge et qui deviennent verdâtres en vieillissant. Les 
feuilles qui les garnissent sont de forme ovale-oblongue, 
luisantes, portées sur des pétioles courts et munis 
d'aiguillons plus ou moins forts. Ces feuilles dégagent 
une forte odeur aromatique et conservent en toutes 
saisons leur belle couleur verte. Les fleurs sont blanches 
à l’intérieur et violacées à l’extérieur, mais exhalent une 
odeur faible. 

Le limonier franc est armé d’épines assez fortes, mais 
quand il est greffé les petites épines qui se montrent à 
l’aisselle des feuilles disparaissent ou se transforment en 
une espèce d’apophyse arrondie à son sommet. 

I ». munis d’une double écorce : l’une exté- 


L’Fcho de la Savonnerie continue l’étude de J.-B. Bon- 
nardel sur l’industrie savonnière en France. Un article 
sur le rôle thérapeutique des essences. 

^ ^ ^ 

La Revue des produits chimiques de Bruxelles 

Août rgog 

Les nouvelles lessives à base de perborate de soude. 

Les perborates, et surtout le perborate de soude, qui 
Reviennent d’un emploi de plus en plus fréquent, non 
seulement en savonnerie et parfumerie mais dans toutes 


les industries ou l’on employait l’eau oxygénée pour la 
décoloration ou l’antiseptie, sont des peroxydes de bore 
qui diffèrent de l’acide borique par un atome d’oxygène 
en plus. 

Le perborate seul n’a jusqu’à ce jour encore jamais été 
obtenu, mais ses sels, surtout le perborate de soude se 
conservent trè-, bien dans une ceitaine dissolution d’eau 
qui ne peut être augmentée, car il y aurait alors disso¬ 
ciation. Le perborate de soude se conserve aussi à l’état 

Le perborate de soude s’obtient en précipitant une 
solution de borax dans l'eau oxygénée au moyen de 
l’alcool. Brahat et Dubois obtinrent de cette manière des 
tri, bi et monohydrates : Bo’' H’^O, ce dernier contient 
environ i6 ®/o d’oxygène. 

Le perborate de soude a l’avantage sur les autres 
peroxydes tels que peroxyde de magnésie, de zinc, de 
chaux, etc., de ne pas être obligé de le mettre en contact 
avec des acides pour le décomposer, l’eau seulement ou 
l’humidité même suffit pour lui faire dégager son oxygène. 

Les débouchés deviennent de plus en plus grands, il 
entre dans maints procédés de lessives en poudre ainsi 
que dans les cosmétiques et autres préparations. Les 
lessives donnent de bons résultats. Le perborate leur 
donne une puissance de blanchiment sunérî^—- wiie" 
des chlores et dérivés. _ 

Il est à remarquer que 3oo grammes de perborate suf¬ 
fisent amplement pour blanchir loo kilogs de linge sale. 



Le Libéral de Barcelone 

publie un article de notre collaborateur Boyer : « Las 
Esenciasy sus mejoras ». 

^ ^ 

De la Revue de Grasse 

Températures et récoltes. — A la longue période de 
sécheresse dont nous a gratifiés ou plutôt affligés le 
présent été, semble vouloir succéder, depuis quelques 
jour.®, une météorologie plus en harmonie avec les tra¬ 
ditions de la saison. Nous avons eu dimanche une 
pluie qui, malgré son double défaut d’être bien tardive 
et bien insuffisante, n’en a pas moins été la bienvenue. 
Vendredi une succession d’ondées moins parcimonieuse¬ 
ment dosées est venue apporter à la terre une provision 
d’humidité suffisante pour les besoins des récoltes en 
cours. Or peut dire que nous avons eu cette semaine 
une température à la fois normale et des plus propices 
pour la culture. 

11 n’ést pas à souhaiter, cependant, que ces pluies se 
renouvellent de quelque temps. Les récoltes fruitières 
ou florales n'y gagneraient rien. C’est plutôt du soleil et 
de la chaleur qu’il leur faut maintenant. Qu’est-ce par 
exemple que la récolte du jasmin en septembre, quan I 
la saison est pluvieuse et fraîche? Nous connai.-sons un 
cultivateur dont la cueillette journalière, à la suite .le 
l'abaissement de température provoqué par la pluie de 
dimanche, a diminué de près de moitié. Et que vaut 
pareillement la purée septembrale, quand Phébus ne l'a 
pas préparée ? 










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Essence de Néroli déterpénée 

Cette essence a été fabriquée pour la première fois 
en 1904 par MM. Gattefossé et fils. La matière première 
employée est le Néroli bigarade de provenance ita¬ 
lienne. Brute, cette essence aune odeur désagréable qui 
en limite l’usage et ne permet pas le mélange avec des 
essences fines comme le Néroli véritable de Vallauris. 
Cette mauvaise odeur est due en partie aux précautions 
insuffisantes prises par le distillateur, et à la présence 
de terpènes. 

Une rectification aussi absolue qu’est la déterf'énalion 
transforme radicalement l’essence. L’essence de Néroli 
sans terpènes G. F. est dépourvue de toute arrière 
odeur, soit d’empyrum, soit de limonène. Elle est deux 
fois plus concentrée que l’essence française, plus soluble 
et d’une conservation presque indéfinie. Elle peut se 
mélanger à l’essence française en ‘‘toutes proportions 
sans en diminuer les qualités. Son prix est, d’autre part, 
sensiblement inférieur. 

Sur demande, il est préparé de l’essence de Néroli 
pure française sans terpènes. Cette préparation est 
également deux fois concentrée, soluble et de bonne 
conservation. 

-è <4 

Essence de Petitgrain de France déterpénée 

Cette préparation est également l’apanage exclusif des 
laboratoires G. F. Par la rectification on obtient une 
essence deux fois concentrée, soluble, A’une finesse par¬ 
faite. L’usage de cette essence permet d’éviter l’emploi 
des Nérolis synthétiques à base d’essence de Petitgrain 
de Paraguay, dont l’odeur ne satisfait que très rarement 
l’odorat. Cette essence nouvelle est comparable aux 
Nérolis artificiels distillés sur fleurs, mais n’a jamais 
l’inconvénient des compositions à base d’anthranylate 


de méthyle ; elle est d’un prix rnoins élevé ; elle est 
garan.tie sans aucune addition de Petitgrain italien ou 
américain et sans produits chimiques. 

<fe -è 

Essence de Géranium de France déterpénée 

La préparation de cette essence est la plus parfaite 
démonstration de ce fait que l’essence sanS"terpènes, non 
contente de permettre l’emploi de l’alcool dilué et la 
fabrication des spécialités bon marché, facilite également 
la préparation de produits de luxe d’une finesse exquise. 

L’essence de Géranium deVallauris-Golfe-Juan déter¬ 
pénée est supérieure aux Rhodinols extraits des Géra¬ 
niums d’Algérie ou de la Réunion. Ce n’est pas un 
produit chimiquement pur, mais la composition de 
produits oxygénés créée par la nature dans l’essence de 
Géranium de France, renommée pour sa finesse. Débar¬ 
rassée de ses terpènes et de ses résinoïdes, elle entre 
facilement en comparaison avec les essences de Roses 
artificielles avec un prix moindre. Aucune addition de 
produits chimiques. 

<4 4 

Essence de bois de Likari déterpénée 

Essence absolument nouvelle d’une odeur de Ber- 
gamotte et de Rose excessivement fine et infiniment 
supérieure à toutes les préparations synthétiques. Cette 
essence est destinée à ungrand succès dans la fabrication 
des Eaux de Cologne de luxe. 

Le prix n’en est pas sensiblement plus élevé que celui 
des essences de Bergamotte sans terpènes, surtout en 
ce moment où les essences d’Italie sont particulièrement 
pauvres en principes oxygénés. 


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tation. Références sérieuses. Bureaux du journal. 

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116 


LA PARFUMERIE MODERNE 


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LA PARFUMERIE MODERNE 


117 



■ Op a prêté aux réformateurs Chinois de ce nouveau 
siècle l’intention de supprimer le port de la natte. Cette 
affirmation fait sourire ceux qui ont habité longtemps le 
Céleste empire et qui 
connaissent l’impor¬ 
tance que le Fils du 
Ciel attache à ce eau-' 
dal appendice ? 

Cette suggestion pa- 
1 raît d’origine japo- 
I naise, mais nous ne 
croyons pas que les 
Chinois poussent à 
ce point le désir de 
ressembler aux sujets 
du Mikado, si civili¬ 
sés soient-ils. 

Rappelons que le port de la natte 
ne fut introduit en Chine qu’il y a 
six siècles environ par les conqué¬ 
rants mandchous; ils eurent recours 
à un curieux stratagème pour faire 
adopter cette mode; un édit fit défen¬ 
se aux criminels de porter leurs che¬ 
veux tressés. 

C’est dire avec quel soin les Chi¬ 
nois d’hier et d’aujourd’hui encore 
soignent leur « casier judiciaire capil¬ 
laire ». Si pauvres soient-ils, ils trou¬ 
veront toujours de quoi payer 
le perruquier au moins une 
fois par quinzaine. Dans les 
grandes villes comme Pékin, 

Canton, Shanghaï on rencon¬ 
tre à chaque carrefour le 
barbier remplissant ses fonc¬ 
tions en plein air. 

L’opération est longue et 
compliquée; il commence par 
raser la nuque, le front, les 
tempes du client- en se ser¬ 
vant d’un couteau primitif 
ressemblant plus à un ra- 
cloir préhistorique qu’à un 

rasoir moderne. 11 prend l'habitude d’utiliser le savon que 
ses prédécesseurs remplaçaient tout simplement par de 
l’eau tiède. Les poils rares du menton et des lèvres sont 
épilés soigneusement ainsi que les cils. On attribue même 
à cette absence de poils protecteurs des yeux les ophtal* 
mies nombreuses qui affligent les Asiatiques. 

Dans tout l’extrême Orient, depuis la presqu’île de 
Malacca, la Malaisie, dans l’Inde jusqu’au Thibet, des 
outils spéciaux sont destinés au nettoyage des oreilles, 
cette operation se fait soit en famille, soit chez le bar¬ 
bier. .. Ce n est qu’après ces menues opérations accom¬ 
plies qu’on aborde le gros de l’opération ; la confection 
de la natte. Les cheveux sont peignés avec les anciens 
peignes en bois, ou avec les peignes de celluloïd actuel¬ 
lement fabriqués au Japon, on les enduit ensuite d’huile 
de Camélia ou d huile plus moderne de vaseline parfu¬ 
mée, dont il se fait un gros commerce dans tout l’Orient, 




particulièrement par l’intermédiaire des négociants ex¬ 
portateurs de Lyon.Ces huiles doivent sentir'assez fort 
mais n’avoir jamais aucune odeur de pétrole, l’usage de 
ce produit de la terre 
étant réputé impur 
comme celui de la 
houille. La natte est 
tressée avec des i 
bans de couleur 
renforcée avec d 
faux cheveux si e 
est trop peu four- ^ 

Le port de la natte 
comporte toute une 
étiquette compliquée: 

Pendant un deuil, le , 

Chinois affligé s’abstiendra d’al 
1 er chez le perruquier pendant 
trois lunes et pendant ce laps 
de temps ne dévia ni se rase 
ni se peigner... Pendant la 
période 'de demi deuil, la natte 
sera à demi tressée avec une 
corde blanche, à la longue, 
cette cordelette sera bleue, en 
revanche elle sera rouge s’il a un 
motif de joie, s’il est fiancé ou 
S’il se marie, par exemple. 

A l'instar de l’Europe des 
grands salons de coiffure, sont 
également installes dans les 
quartiers ■< chics », les manda¬ 
rins ont des serviteurs attachés 
à leur natte !... ou plutôt à leurs 
soins spéciaux. Un coolie des 
basses classes ne doit pas laisser 
pendre sa natte, mais au con¬ 
traire la porter enroulée en chi¬ 
gnon et cachée sous son cha¬ 
peau, on a vu des Chinois des 
classes moyennes s'étrangler 
avec leur natte plutôt que de la 
porter enroulée comme l’exigeait 
un patron mal intentionné. Cette ultime humilia¬ 
tion dépassait leur résignation cependant bien 

connue. 

Un Chinois commet une impolitesse s’il ne laisse pas 
pendre sa natte quand il rend ou reçoit des visites. Un 
jeune fonctionnaire de retour d’Europe avait l’habitude 
de loger l’extrémité de sa ndtte dans son gousset, pen¬ 
dant ses promenades à bicyclette, par oubli, il se pré¬ 
senta dans cette tenue négligée devant un supérieur 
imbu des anciennes coutumes et paya de sa place son 
manquement aux traditions. 

Couper la natte d’un Chinois est un crime abominable 
que la loi punit de mort; privé de sa natte le Céleste 
n’est plus en effet qu’un criminel que tout le monde 
repousse. Il n’aura plus qu’une ressource, celle de se 
payer une fausse natte qui le réhabilitera aux yeux de 







118 


LA parfumerie moderne 


Nos gravures, extraites d’un journal ja¬ 
ponais, représentent également la Japonaise, 
à sa toilette : se faisant les sourcils avec un 
fin pinceau d’encre de Chi¬ 
ne, soignant avec un petit 
peigne en forme de main à 
long manche l’édifice com¬ 
pliqué de sa che¬ 
velure,ou endui- 
nt délicate¬ 



ment ses lèvres d’un carmin purpurin qui 
détachera agréablemènt en forme d'arc sa bou¬ 
che menue et souriante sur le fond blanchâtre 
de sa peau copieusement enduite de blanc 
« Bi-Gan-Sui d la meilleure marque de To- 

V. Ménil, 

corresiondant de la Paimmerle Moderne, 

à Yokohama. 




^ VARIÉTÉS ^ 


Térébcntl^îiyc artificielle 

Cette fabrication commence à prendre de grandes 
proportions, qui ne sont pas sans inquiéter les fabri¬ 
cants de térébenthine naturelle. Cette térébenthine est 
retirée du pétrole brut que l’on soumet à une distillation 
dans des appareils spéciaux afin d’en retirer les princi¬ 
pes volatils qui seuls ont une valeur en l’occurrence. 

Il faut encore procéder très rationnellement et écono¬ 
miquement, afin que le résultat de la distillation et les 
frais occasionnés soient en rapport pour pouvoir laisser 
du bénéfice. 

Cette essence retirée de la distillation est ensuite mé¬ 
langée à certains produits chimiques qui changent 
I à 2 «/o d’hydrogène carburé en terpène qui donne 
l’odeur caractéristique de l’essence obtenue. 

L’essence de térébenthine artificielle a un poids spéci¬ 
fique de 0,785 et un point d’ébullition de iSS», son 
odeur est douce et agréable. 

La provenance du pétrole employé est d’une grande 
importance, qui dépend de la teneur en principes se 
changeant en terpènes. 

Les meilleures huiles d.e pétrole sont celles provenant 
de Bornéo,'puis les galiciennes, les russes, les améri¬ 
caines et enfin les roumaines. 

La térébenthine artificielle provenant du pétrole de 
Bornéo est le meilleur dissolvant des caoutchoucs et 


des résines, elle se mélange très bien à l’huile de lin et 
a absolument les mêmes qualités que la térébenthine 
naturelle. 

(Revue de la Droguerie) 

■4 « <4 

Le patchouli comme désinfectant 

Le patchouli est très cultivé dans les établissements 
des Détroits et de Java. La plante adulte mesure 2 à 3 
pieds de hauteur, mais on commence à l’effeuiller dès 
qu’elle atteint la taille de 15 centimètres, puis on renou¬ 
velle l’opération tous les six mois ; les feuilles, bien sé¬ 
chées, sont expédiées en Europe. Dans les pays malais, 
lesindigènes désinfectent leurs matelas et leurs vêtement, 
en y mettant des feuilles de patchouli ; par ce moyen, 
ils détruiraient et éloigneraient les insectes. Dans les 
établissements des Détroits, le patchouli donne un bas 

pourcentage d’huile essentielle,les appareils dedistillation 

utilisés étant fort défectueux. Cette huile, dont la cou¬ 
leur varie du jaune vert au brun foncé, est très épaisse 
et forme des cristaux désignés sous le nom de Camphre 
de patchouli. Les plants importés à Java ont donné de 
bons résultats, à une altitude de 1.600 pieds, mais 
l’huile qu’ils produisent est, paraît-il, d’une qualité infé¬ 
rieure a celle obtenue dans la presqu’île de Malacca. 

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LA PARFUMERIE MODERNE 


119 




INFOttMATIONS 


Nouveaux in7pôts 

La Vanilline. — Nous avons tenu au courant nos 
lecteurs des avatars du droit sur la vanilline et sur son 
origine. La Commission du budget a proposé de porteV 
cé droit qui, après avoir été de 104 francs à l’origine, 
avait été ramené à 60 fr. par kilog., au chiffre définitif 
de 100 francs. 

Cette taxe de consommation rapportera-t-elle le mil¬ 
lion qu’on lui demande? Nous en doutons. Des quantités 
de vanilline ont déjà été transformées, par les consom¬ 
mateurs habituels, en préparations composées qu’il sera 
impossible de taxer l’an prochain. Les provisions parais, 
sent avoir été faites pour de longs mois,pendant lesquels 
le nouvel impôt ne rapportera pas un centime. 

L’Alcool. — L’alcool sera également frappé d’une taxe 
nouvelle. Le droit variable perçu actuellement sera porté 
à un maximum qu’il n’atteint encore nulle part, deaèofr. 
par hecto. 


Quand autorisera-t-on l’industrie de la parfumerie à 
dénaturer son alcool par le musc artificiel, comme cela 
avait été proposé au dernier Congrès de l’Alcool de 
Lyon ? Cette mesure, qui serait semblable à celle qui est 
prise pour l’industrie des vernis, qui est autorisée à dé¬ 
naturer à la gomme laque, serait d’une conséquence 
incalculable pour la prospérité de nos industries, tout 
en garantissant d’une façon absolue la non consomma¬ 
tion en boissons de l’alcool ainsi dénaturé. Tous les 
parfumeurs ont pu se convaincre, en effet, qu’une trace 
de musc artificiel donne un goût très désagréable aux bois¬ 
sons ou aux aliments, et que la distillation la mieux 
conduite ne saurait débarrasser l’alcool parfumé au musc 
de la totalité de son odeur. 

Qui sait si cette mesure ne serait pas le meilleur pal¬ 
liatif à la crise viticole, par l’accord immédiat de l’alcool 
d’industrie et de l’alcool de vin, ce dernier étant réservé 
à la fabrication des liqueurs. 


BIBLIOGRAPHIE 


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Par Xavier de Borssat, avocat à la cour d’appel de 
Paris. Avec préface de M. E. Roux, docteur ès- 
sciences, chef du service de la répression des’fraudes. 

Ouvrage honoré des souscriptions des Ministères de 
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Manuel du Parfumeur, par \V. Askinson. 6 » 

Manuel pratique du Savonnier, par Calmels et 

Wiltner, in-i6, 26 figures. 4 » 

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Les Parfums artificiels, par E. Charabot. 5 » 

Savons et Bougies, par Puget, 400 pages. 5 » 

Parfumeur, par Pradal, Malepeyre et Villon.. 6 » 


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fossé. ' 

Histoire des Parfums, par Piesse. 

Chimie des Parfums, par Piesse. 

Formuiaire, de R. Cerbelaud et son supplément. 
Les plantes médicinales, par de la Rocque, etc. 


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LA PARFUMERIE MODERNE. — N» ti 


OCTOBRE 1909 . 







Essence de Lemongrass et lonone 

Oa donne le nom d’Ionone a un produit 
commercial largement utilisé en Parfumerie et 
en Confiserie comme succédané d’essence de 
Violette. 

L’Ionone a été inventée par Barbier et Bou- 
veault, à Lyon, et par Tiemann et deLaire qui 
la brevetèrent en 1893. Au point de vue chimi¬ 
que l’inone du commerce est un mélange de 
deuxjsomères a et p et la confusion née de l’exis¬ 
tence de ces deux corps a été, avant l’éclair¬ 
cissement de la question, la cause de beau¬ 
coup de procès en contrefaçon. 

On peut obtenir soit séparément soit simul¬ 
tanément ces deux isomères à partir de la 
pseuJo-ionone, obtenue elle-même par con¬ 
densation du Citral avec l'acétone en présence 
d’alcali ; on emploie généralement la baryte. 

t La pseudo-ionone 1 est un liquide jaune 
clair un peu huileux et d’odeur faible. Suivant 
les conditions de l’expérience, l’isomérisation 
se fait en donnant une quantité prépondé¬ 
rante de l’un ou de l’autre des deux isomères. 
Les acides forts (acide sulfurique concentré) 
donnent presque exclusivement de l’ionone P, 
les acides dilués ou faibles (acide phosphorique) 
donnent au contraire de l’ionone a presque pur. 

Des procédés permettent la séparation des 
deux ionones dans un mélange; l’un d’eux est 
basé sur l’insolubilité du sel de sodium de la 
combinaison hydrosulfonique de l’a-ionone en 
présence du Chlorure de Sodium. 

Néanmoins, on préfère pour obtenir les deux 
variétés à l’état de pureté, partir des différents 
citrals qui ont été découverts dans l’essence de 
lemongrass et que l’on distingue principale¬ 
ment par leurs différents points d’ébullition. 

Les caractères des deux composés sont 
sensiblement les mêmes ; Ce sont tous deux 
des liquides huileux ; l’a-ionone peut être ab¬ 
solument incolore à l’état de pureté alors que 
la variété P est toujours jaunâtre. Leur odeur est 
assez différente pour qu’on puisse les distinguer 
et les reconnaître à l’odorat. L’a-ionone sent 
la violette fraîche coupée, h p-ionone a une 
odeur se rapprochant plutôt de la violette pas¬ 
sée, aussi est-elle moins estimée en parfumerie. 

Le commerce les a livrées pendant longtemps 


à l’état de dilution alcoolique à 10 et à 20 "/o 
h des prix très élevés (i.yS le gramme) on les 
trouve partout actuellement sous forme d’huile 
essentielle absolue, dans des conditions beau¬ 
coup plus avantageuses. 


On aurait pu croire qu’à cause de l’odeur ex¬ 
quise de violette de ce produit, une situation 
désastreuse serait faite à l’industrie des fleurs 
naturelles de violette, par suite de la décou¬ 
verte de Tiemann et Krllger. Il n’en a rien été 
pourtant; cela tient à ce que l’écoulement de 
l’ionone qui est employée pour renforcer le par¬ 
fum de la violette naturelle et qui se marie par¬ 
faitement à elle entraîne la vente de la violette 
naturelle, ces deux produits se complétant mu¬ 
tuellement. 

On a employé l’ionone comme base chimi¬ 
que de différents dérivés à odeur nouvelle, 
comme le méthyle-ionone, lesiraldéines, etc., 
il y a tout lieu de croire qu’on obtiendra encore 
à partir de cette cétone des produits organi¬ 
ques nouveaux qui apporteront de nouvelles 
notes au parfumeur. L’usage des mélanges à 
base d’ionone qui ont été lancés dans le com¬ 
merce comme succédannés d’essence de violette 
(florentinol, violettol, etc.) se perd de plus en 
plus et le préparateur s’est habitué progressi¬ 
vement à l’emploi des produits purs et à la 
préparation personnelle de ses différentes com¬ 
binaisons d’essences pour la confection d’une 
odeur de violette idéale. 


D’après ce que nous venons de dire, il ré¬ 
sulte que le point de départ de l’obtention de 
l’ionone est le curai. Il y a donc lieu de cher¬ 
cher a en obtenir de grandes quantités et à 
bas prix. 

Le Citral est un liquide bouillant à 230® 
dans les conditions ordinaires et contenu en 
proportions très variables (de 6 à 88 ®/o) dans 
diverses essences notamment dans celles de 
Lemongrass, de Backousia Citriodora, de Ci¬ 
tron et bien d’autres, nous ne citons que les 
plus usuelles. 

Le Citral de l’essence de Citron est trop coû¬ 
teux pour être utilisé à la fabrication de l’io- 




LA PARFUMERIE MODERNE 


none et on donne la préférence à celui qui est 
retiré de l’essence de Lemongrass. Cette essence 
est obtenue par distillation par la vapeur d'eau 
de l’Andropogon Citratus. 

Les Andropogons sont des plantes herba¬ 
cées (graminées) comprenant un grand nombre 
de variétés encore mal connues. M. le D' Otto 
Stapf les classe en un grand nombre d’espèces 
notamment : l’A. Schoenantus L. ou i foin, 
de Chameau i répandu dans toute l’Afrique 
l’Afghanistan et le Pendjab, l’A. Iwarancusa 
i. l’A. Nardus ou citronnelle de Ceylan, Java, 
Malaoca, etc.,'l’A. Confortijlorus S. qui est 
probablement la plante mère de la Citronnelle 
quoique peu odoriférante, l’A. Flexuosus N. 
qui donnne le Lemongrass de Malabar, l’A. Co- 
loratus, l’A. Citratus D. C. qui produit la véri¬ 
table essence de Lemongrass et qui est cultivé 
en grand dans toute la Malaisie, l’A. Mar¬ 
tini (Calamus aromaticus ^.) ou Palma rosa 
dont les variétés donnent l’essence de Palma 
rosa proprement dite et l’essence de Ginger- 
grass. Enfin le Vetiver est également retiré 
d'une espèce d’Andropogon. 

La multiplicité de ces variétés et leurs pro¬ 
venances très difiérentes donnent lieu à des 
confusions, compliquées encore par les teneurs 
variables en constituants différents : les Citron¬ 
nelles et Palma rosa contenant une proportion 
prépondérante de Géraniol, isomère du Citral 
mais à odeur plutôt rosée et ne donnant pas 
d’ionone, les Lemongrass au contraire con¬ 
tenant de 6o à 8o «/o de Citral pur. Une va¬ 
riété de Palma rosa de la Nouvelle Calédonie 
contient cependant 43 ®/o de Citral et com¬ 
mence à être cultivée industriellement. 

Le Citral à son tour à donné naissances des 


controverses très vives. Il est avéré aujour¬ 
d’hui qu'il en existe au moins deux isomères 
a et P caractérisés par leurs points d’ébullition 
légèrement différents et leurs semi-carbazones 
fusibles l’une à lôS» l’autre à 171». 

C’est cette dualité de la matière première 
qui provoque la double nature de l'ionone. 
Certains chimistes affirment que l’essence de 
Lemongrass, en vieillissant, se charge de la va¬ 
riété P au détriment de la variété o de telle 
façon qu’il serait impossible d’obtenir avec un 
Lemongrass de fraîche distillation des Violet¬ 
tes artificielles identiques à celles que donne 
une essence depuis longtemps en magasin. 

Ces faits expliqueraient, en partie, la diffi¬ 
culté que les fabricants éprouvent à livrer des 
violettes artificielles de qualité très suivie. 

Le grand débouché que l’industrie des Par¬ 
fums artificiels a ouvert aux essences d’Andro¬ 
pogon, autrefois limité à la fabrication des 
savons, peut devenir un élément de prospérité 
pour nos Colonies tropicales. L’Allemagne a 
acclimaté différentes variétés au Cameroun, 
l’administration française s’efforce d’implanter 
les mêmes cultures en Indo-Chine, à Madagas- 

Loin d’avoir nui à notre industrie nationale 
de la culture des plantes à fleurs odorantes, en 
l’espèce la Violette, la découverte de Tiemann 
lui a donné un essor nouveau. Produire avec 
beau bénéfice une matière première recherchée, 
n’est-ce pas le but que doit se proposer tout 
industriel intelligent î 

Daniel Tombeck 
Docteur ès-sciences. 

Expert chimiste près les Tribunaux 
de la Seine. 



(suite) (i) 


Les essences que nous venons d’étudier sont 
soit des essences brutes telles qu’elles sont ob¬ 
tenues des plantes fraîches par la distillation 
à la vapeur d’eau, soit des essences plus ou 
moins rectifiées. 

Les essences de menthe gagnent beaucoup 
à être débarrassées des parties légères et des 
goudrons qu’elles contiennent et la plus grande 
consommation est évidemment d’huile essen¬ 
tielle triple rectification. 




Les procédés ordinaires de rectification sont 
imparfaits : l’essence entraînée par la vapeur 
d’eau fractionne insuffisamment, et il est 
malaisé de mettre de côté des parties de tête 
assez privées de menthol pour faire éco¬ 
nomiquement une rectification sérieuse. 
Les goudrons ou résines de queue distillent éga¬ 
lement pendant une opération trop rapidement 
conduite et il faut procéder à plusieurs dis¬ 
tillations successives pour diminuer la pro¬ 
portion de ces corps résineux qui est très 
importante dans toutes les essences du com- 








LA PARFUMERIE MODERNE 


115 


merce. Seules, les menthes du Japon parais¬ 
sent bien travaillées à cet égard, mais il faut 
voir dans cette correction non pas un procédé 
plus perfectionné, mais une nécessité causée 
par la fabrication de l’essence cristallisée. Les 
essences du commerce ont déjà été appauvries 
en menthol par réfrigération et cette opération 
n’est aisée que si la proportion de goudron est 
suffisamment réduite. 

Les essences de Revel « triple rectification » 
correspondent presque exactement à des es¬ 
sences déterpénées par leurs caractéristiques et 
leur solubilité. Il faut croire que les exploita¬ 
tions nouvelles disposent d’appareils modernes 
donnant de meilleurs résultats que les appareils 
anciens qui sont installés depuis de longues 
années dans les régions qui fabriquent des 
essences. Nul doute que les exigences des 
consommateurs ne forcent graduellement les 
fabricants à se munir d’alambics perfectionnés, 
afin de livrer des essences suffisamment so¬ 
lubles dans l’alcool dilué. 

L’insolubilité est, en effet, une des caracté¬ 
ristiques des essences de menthe ordinaires : 
un alcoolat contenant 20 gr. d’essence de 
menthe par litre ne peut être limpide que si 
l’alcool utilisé contient 80 “/oau moins d’alcool 
pur. Cet inconvénient est dû à la présence si¬ 
multanée des terpèiies, hydrocarbures légers 
non oxygénés presque insolubles et des gou¬ 
drons-résines dont nous venons de parler. Les 
essences déterpénées, débarrassées de tous ces 
éléments sans valeur, présentent des carac¬ 
tères différents des essences ordinaires et ac¬ 
quièrent des propriétés particulières tant au 
point de vue pratique qu’au point de vue de 
leur action physiologique. 


Abel Lapin (Dissertation Jurjew, i8g3), en 
faisant ses études sur la pharmacologie des 
camphres et des huiles essentielles sous la 
direction de Kobert, a fait des essais compa¬ 
ratifs de l’action du menthol, de l’essence de 
menthe ordinaire et de l’essence déterpénée 
sur le système nerveux et l’appareil circulatoire- 

D’après lui, l’action excitante de la menthe 
ordinaire est duc aux terpènes et est commune 
à toutes les essences contenant des hydrocar¬ 
bures C” H*® ; l’essence sans terpènes se con¬ 
duit beaucoup plus comme calmant. Cette action 
ne peut être attribuée au menthol, qui est un sti¬ 
mulant du système nerveux, mais plutôt aux 
autres constituants qui l’accompagnent. 

Pour la menthe comme pour les autres es¬ 
sences, au point de vue purement aromatique 
comme au point de vue physiologique, un 
constituant isolé, le menthol par exemple, ne 
peut remplacer l’essence déterpénée. Il est 
évident, en outre, que tous les terpènes de 
même constitution chimique ont un effet 


analogue sur le corps humain et que l’action 
caractéristique d’une essence ne peut être 
étudiée que sur un produit absolument purifié 
et débarrassé des corps communs à toutes 
les huiles essentielles et qui sont un élément 
constant d’erreur. 

Au point de vue pratique, les propriétés ac¬ 
quises par les essences du fait de leur déter- 
pênalion sont : la facile solubilité dans l’alcool 
dilué, qui permet la fabrication de solutions 
très aromatiques dans des liquides faiblement 
alcooliques et même dans l’eau ainsi que de sucres 
cuits ne troublant pas parl’aciion de l’humidité 
sur les terpènes (formation d’hydrates de ter- 
pines) ; la concentration, qui permet des éco¬ 
nomies marquées sur les frais de transport, 
douane, emballages, etc. Enfin, leur arôme est 
supérieur à celui des essences les plus rec¬ 
tifiées ; les essences japonaises, par exemple, 
peuvent être employées dans beaucoup de 
cas où les essences américaines ordinaires sont 
à peine suffisantes; les menthes américaines 
sans terpènes équivalent les menthes anglaises, 
et les menthes françaises purifiées par ce pro¬ 
cédé sont absolument parfaites, la saveur brû¬ 
lante des terpènes ayant disparu. 

Voici les caractères de quelques essences 
déterpénées que l'on peut opposer aux cons¬ 
tantes des essences simples que nous avons 
données d’autre part : 


Ëircnce üélrrp<n<c de Uenlt 


Poids spécifique.. 
Rotation optique. 
Acétate de mentol 

Menthol total. 

Solubilité alcool.. 


0,9066/0,908 0,9068 
— 28 /- 3 o ,5 —24 


7.85 */o 
... 62,53 
5o» 19 vol. 

60» 5 à 10 


On distillle jusqu’à n 


ij’wol 


I.e reste de.218 à 233" 


On constate l’extraordinaire homogénéité de 
ces essences. Les mêmes indications sont, à 
peu de chose près, applicables aux essences 
déterpénées d’autres origines. 

Les essences de menthe françaises déter¬ 
pénées présentent quelques différences selon 
leur origine : 

Menthe de Grasse Menthe de Vanclase 


Poids spécifique.. 0,917/922 0,910 

Rotation optique.. —20/22 —14,5 

Ether de menthol. 23,93 »/» 8,46 ”/o 

Menthol total. 7t.96 “A 69,6 "/<. 

L’essence de Vaucluse se rapproche nette¬ 
ment de l’essence anglaise ; la menthe de 
Grasse reste unique et ne peut être assimilée 
à aucune autre essence du commerce; elle est 
un peu moins soluble à cause de sa haute te- 
n eur en éther. 










hA PARFUMERIE MODERNE 


La comparaison des essences déterpénées 
américaine et italienne est également curieuse : 

Menthe amcricainc Menthe italienne 


Poids spécifique.. 0,914 0,914 

Rotation optique.. —19,80 —26,29 

Ethers de menthol. 12,470/0 5,3o ®/o 

Mentol libre. 52,43 0/0 55,86 ojo 

Menthol total. 62,530/0 60,040/0 


Les terpènes de menthe accusent en général 
une densité très faible : 

Terpènes de menthe italienne, densité ; 
0,862; rotation optique : —12,75. 

Terpènes de menthe française, densité : 
0,874; rotation optique : —25,47. 

Les terpènes d’essence menthe crépue de 
Thuringe sont encore plus légères (o,8368) et 
polarisent également à gauche (—24,51), alors 
que l’essence déterpénée de menthe crépue 
(poids spécique, 0,9576) polarise à droite : 
+i3,7. 

De toutes les indications que nous venons de 
donner, il résulte que la fabrication courante 
des essences de menthe peut être sensiblement 
perfectionnée, surtout en ce qui concerne les 
essences destinées à l’alimentation. 


La tendance très marquée actuellement 
d’exiger des fabricants des essences au moins 
triplement rectifiées démontre abondamment 
que les essences les plus pures seront de plus 
en plus recherchées par les connaisseurs et 
que d’ici peu de temps la fabrication des 
essences sans terpènes sera générale, au grand 
profit de la confiserie, de la liquoristerie, etc. 

R. Gattefossé. 

Ingénicnr-Chimiste 


Nous devons ajouter à l'étude de r.otrc col¬ 
laborateur les notes suivantes sur les essences peu 
connues et peu employées de Menthe de Chine et 
de M. de Java. 

La menthe distillée en Chine serait, selon M. 
Bauer, la Mentha aquatica L, en chinois Loeng 
noo poho. M. de Loos lui donne pour origine, 
mais à tort, selon M. Greshoff, le Peperomia java- 
nica. Le Bulletin de Buitenzorg donne les indica¬ 
tions suivantes sur cette essence dite Poco Olie : 
d 26" o,goQ aD 26“ — 42,20 

Le rendement de l’herbe sèche serait de 1 «/» 

La Mentha Arvensis, var. Javanica donne, d 26” 
0,^3 aD — 10,18. 

Essence de Menthe poivrée de Java. — Cette 
essence (d 0,974) contient environ 45 »/o de men¬ 
thol total, mais son odeur diffère totalement des 
essences connues et ne pourrait être employée 
pour les mêmes usages. N. D. L. R. 




SUR L’INDUSTRIALISATION DE LA GENTIANE 


La Parjumerie Moderne a publié, récem¬ 
ment, une intéressante étude de notre ami, 
M. G. Charrière, ingénieur-agronome, sur la 
gentiane et ses utilisations en droguerie, phar¬ 
macie et liquoristerie (i). 

Qu’il nous soit permis d'ajouter quelques 
renseignements complémentaires de nature à 
intéresser les industriels qui pourraient tirer 
partie de cette plante comme le font, depuis 
quelques années, les distillateurs-liquoristes 
de la région du Plateau Central. 

Nous possédions déjà des données assez 
complètes sur le commerce de la gentiane et 
l’industrie à laquelle elle donne lieu dans la 
Haute-Loire, notamment, lorsque nous avons 
eu connaissaissance d’une note publiée sur ce 
même sujet, dans le Journal d’agriculture pra¬ 
tique, par M. Pélissier,professeur d’agriculture 
à Yssingeaux. La coordination des notes de 
cet auteur, avec celles de M. G. Charrière et 
les nôtres, permettra donc de donner à l’étude 
de cette question toute l’ampleur et tout l’in¬ 
térêt qu’elle doit avoir, eu égard au nouveau 
et important débouché que la gentiane peut 
trouver dans la fabrication des apéritifs hygié¬ 
niques. 

Les racines fraîches de gentiane récoltées 
(i) Voir le numéro 6 de juin 1909. 


dans les régions montagneuses du Massif Cen¬ 
tral, notamment dans celles du Meygal et du 
Mézenc, sont vendues sur les marchés de S'e- 
Eulalie — pays bien connu de longue date 
pour son marché aux violettes du Mézenc — et 
à Yssingeaux. C’est là que les courtiers locaux 
qui approvisionnent les drogueries de Lyon 
et des villes du Sud-Est viennent faire leurs 
achats. La racine fraîche de gentiane est payée 
autour de 8 à 10 francs les loo kilogs. Malgré 
la profusion de la végétation spontanée, les 
cours de la gentiane sèche commerciale subis¬ 
sent de grandes variations. D’après M. Pélis¬ 
sier,les cours oscillent entre 55 francs,75 francs 
et même 80 francs les 100 kilogs. L’impor¬ 
tance de la récolte ne paraît donc pas suivre 
exactement les besoins de la consommation. 
Pour concilier les exigences de l’offre et de la 
demande, on a entrepris la culture de la gen¬ 
tiane dans la Haute-Loire et on a déjà obtenu 
des résultats satisfaisants. Les meilleures qua¬ 
lités de racines sont produites à des altitudes 
supérieures à 5oo mètres. On peut obtenir, 
selon les années et les soins donnés à la cul¬ 
ture, de 12.000 à 20.000 kilogs de racines 
fraîches à l’hectare, et même aux cours très 
réduits de 5 fr. les 100 kilogs, la culture appa¬ 
raît comme tiès rémunératrice. 

Au point de vue industriel la gentiane pré' 













PiiOTOTvpiE Baise 4 Goettagxt _ 








LA PARFUMERIE MODERNE 


sente un réel intérêt. La première analyse de 
racine de gentiane fut faite par Henri et Ca- 
venton ; ils trouvèrent une glu,une huile essen¬ 
tielle, une huile fine, une matière amère solu¬ 
ble dans l’alcool (la gentianin ou gentianine), 
de la gomme, une matière sucrée et quelques 
sels. La gentianine a été dédoublée en genti- 
sine et en deux éléments cristallisables : lagen- 
tiopicrine (amer de gentiane) et l’acide gentia- 
nique, gentisique ou gentisine. Le gentiopicrin 
est un glucosite, contenant le gentiogénin 
comme principe immédiat. L’acide gentianique 
n’est autre que l’acide oxysalicylique (CyH^O^). 

Le gentisine est un phénol-éther cristallisé 
(CHH'OO^) qui, par l’action de la potasse,donne 
de la phloroglucine et de l’acide gentianique. 

La matière sucrée, appelée gentianose, est 
contenue dans la racine, dans la proportion de 
12 à i 5 o/o. Elle est fermentescible et donne 
le vin et l’eau-de-vie de gentiane. Les rhizomes 
ou racines offrent aux industries des produits 
chimiques une matière première fort intéres- 

La gentisine cristallisée se vend lo francs le 
gramme; l’extrait de gentianine, o fr. o 5 ; la 
phloroglucine, o fr. 70.Le séchage des racines 
s’opère habituellement dans les drogueries. 
D’après M. Pélissier, on obtient de i.ooo kil. 
de racines, aSo kilogs de matière sèche com¬ 
merciale; la substance perd donc les trois quarts 
de son poids. On pratique le séchage dans des 
étuves ou de petites touraiiles, où les racines, 
découpées en menus fragments, subissent,pen¬ 
dant trois ou quatre heures, l’action d’une tem¬ 
pérature de 5 o à 55 degrés. Lorsque ces frag¬ 
ments résonnent comme des noisettes, l’opéra 
tion est terminée. On livre les fragments à la 
pharmacie, à des prix variant de 55 à 80 francs 
les 100 kilogs, selon les années. Dans la ré¬ 
gion du Plateau Central, dit M. Pélissier, la 
clientèle des cafés et buvettes demande de plus 
en plus les apéritifs à base de gentiane, de pré¬ 
férence aux vermouths,absinthes et similaires. 
Les distillateurs-liquoristes de cette région en 
écoulent chaque année d’importantes quan¬ 
tités. La préparation de ces apéritifs de con¬ 
sommation courante a fait l’objet de marques 
spéciales de la part des maisons concurrentes. 
Elle a pour base l’usage de la teinture alcooli¬ 
que de gentiane obtenue par macération de 
loo grammes de racines sèches dans 5 oo gram¬ 


mes d’alcool à 60 degrés pendant dix jours, 
après quoi on exprime et on filtre. 

Cette teinture est introduite dans des pro¬ 
portions variables, généralement voisines de 
i/io, dans des vins ordinaires ou généreux, 
blancs ou rouges, alcoolisés ou sucrés, pour 
constituer les différentes liqueurs réclaméespar 
les consommateurs. On fait aussi, avec la gen¬ 
tiane, des quinquinas apéritifs à bon marché, 
dont l’usage s’est répandu dans la région du 
Plateau Central ; mais elle est, pour ces apé¬ 
ritifs, l’agent d’une falsification courante. 

En mélange avec l’aloès du Cap, la rhubarbe, 
la zédoaire, le safran, l’agaric blanc et la thé¬ 
riaque, elle sert à la fabrication de l’élixir de 
longue vie. La thériaque elle-même, très em¬ 
ployée en médecine autrefois, comprenait la 
racine de gentiane parmi ses nombreux clé¬ 
ments. Dansles Vosges et en Suisse,on prépare 
une eau-de-vie de gentiane qui est très réputée 
pour ses propriétés apéritives et réconfortantes. 
On l'obtient par la fermentation du gentianose. 
Les morceaux de racines sont mis à digérer 
dans une petite quantité d'eau puis abandonnés 
à la fermentation alcoolique dans un local à 
température convenable. 

Après la fermentation, on soumet le tout à 
la distillation. Pour activer cette fermentation 
lorsqu’elle est trop lente, on conseille d’ense¬ 
mencer le liquide à l’aide de levures sélection¬ 
nées, comme l’indique M. Charrière, et d’ajou¬ 
ter quelques principes nutritifs à l’usage de ces 
ferments ; par exemple, et suivant les données 
de M. Pélissier,! gramme par litre de chacune 
des substances suivantes ; maltopeptone, bi- 
tartrate de potasse et phosphate d’ammoniaque. 

La fabrication serait ainsi notablement amé¬ 
liorée et susceptible de se développer si les 
débouchés devenaient importants. Elle pourrait 
se substituer à la préparation des apéritifs in¬ 
diqués plus haut, sans le secours de boissons 
alcooliques étrangères. Il suffirait d’abaisser le 
titre des eaux-de-vie produites et de les addi¬ 
tionner d’une certaine quantité de sirop de 

En somme, l’industrialisation de la gentiane 
est appelée à un bel avenir, dans la région du 
Plateau Central comme dans les Alpes, la 
Côte-d'Or, les Vosges et les Pyrénées, partout 
où la gentiane croît à l’état spontané et où sa 
culture est économiquement possible. 

Henri Blin. 







118 


LA PARFUMERIE MODERNE 



Le Dr Battandier, de Viriville (Isère), a fait 
de très intéressants essais sur Vetnbaiimement 
au moyen de l’essence de Lavande. 

On sait que cette essence partage avec l’Eu¬ 
calyptus, l’Aspic, la Cannelle, des propriétés 
antiseptiques et conservatrices très puissantes 
qui atteignent et dépassent même celles de 
l’Acide phénique et de ses dérivés. Une so¬ 
lution à 5 o/o stérilise entièrement les com¬ 
posés organiques avec lesquels on la met en 
contact.il faut environ 12 minutes pour dé¬ 
truire les bacilles typhiques. 

Rénovant les méthodes égyptiennes, le 
Dr Battandier arrive à conserver les cadavres 
par injection intraveineuse. Cette méthode est 
évidemment toute indiquée aux parfumeurs ! 
11 y a là une démonstration frappante de la 
valeur microbicide de la Lavande, les ferments 
putrides étant les plus difficiles à détruire. 

Souhaitons que, selon le désir de notre 
collaborateur J. Piot, l’Administrateur du Mé¬ 
tropolitain l’emploie dans ses souterrains peu 
aérés au lieu et place de l’essence de Mirbane, 
succédané d’acide prussique ! 

Nous avons déjà signalé quelques falsifica¬ 
tions de l’essence de Lavande par les acides 
gras, qui augmentent son indice de saponifica¬ 
tion et se traduisent par une augmentation 
de son titre d’éther. 

On emploie également les Ethers acétiques 
de la glycérine, très bon marché, et dont une 
toute petite proportion augmente très sensible¬ 
ment la teneur en éthers calculés en Acétate 


de linalyl. L’Acétate de terpényl, dérivé du 
Terpinéol, est également à un prix suffisam¬ 
ment bas pour tenter le sophisticateur. Ces 
deux additions se traduisent par une augmen¬ 
tation de la densité et de la solubilité de l’es¬ 
sence. 

Le mélange d’Acétate de linalyl obtenu du 
linalol du bois de Rose ou de l’Aspic serait 
moins préjudiciable à la qualité, mais la diffé¬ 
rence de prix est plutôt en laveur de la La¬ 
vande, même aux cours actuels et peu avan¬ 
tageux, par conséquent. Ces deux parfums de 
synthèse peuvent cependant rendre des services 
en cas de pénurie complète d’essence de 
Lavande, et leur fabrication très étendue est 
un obstacle à une trop forte hausse de l'essence 


L’essence de Lavande gagne à être entière¬ 
ment rectifiée ; elle contient, en effet, des 
résines, surtout dans le cas de distillation 
poussée à fond par la vapeur, des goudrons si 
elle a reçu un coup de feu (distillation à feu 
nu) et des terpènes. Les terpènes éliminés ont 
une densité de 0,826 à 835, les parties oxygé¬ 
nées ont au contraire une densité de 0,8977 ^ 
900. Volumes égaux de cette essence déterpé- 
née et d’alcool 70° donnent une solution claire: 
elle est en outre soluble dans la glycérine dans 
la proportion de 3,2 pour i.ooo. Une solution 
diluée : alcool, glycérine, essence de Lavande 
sans terpènes se dissout dans l’eau sans trou¬ 
bler. 

Ch. Pacaut. 



Glycyrrbisipe (C41 h„ o,») 

La Glycyrrhizine, extraite du bois de réglisse, 
est employée comme édulcorant et colorant 
dans un certain nombre de dentifrices, liqueurs, 
boissons hygiéniques, etc. 


Pour obtenir de la Glycyrrhizine chimique¬ 
ment pure, on laisse macérer le bois de réglisse 
pendant plusieurs jours dans de l’eau froide. 
Après décantation le soluté est chauffé pour 
obtenir la coagulation de l’albumine. On filtre 
net acidifie avec de l’acide sulfurique étendu. 











LA PARFUMERIE MODERNE - H9 


^près 12 heures de repos on obtient la Glycyr- 
rhizine brute. Pour la purifier, on la dissout 
dansunexcès d’ammoniaque, onprécipite l’acide 
sulfurique par la baryte que l’on élimine par le 
carbonate d’ammoniaque. 

[^e résidu: Glycyrrhizine ammoniacale brute, 
est cristallisé dans l’acide acétique jusqu’à 
ce que sa dissolution dans l’acide sulfurique 
soit incolore. 

«è 

L’YIang-Ylang 

dans les colonies françaises 

I^’Ile de la Réunion produit actuellement 
plus de 3oo kgs d'essence valant en moyenne 
5oo francs le kg. Elle produit également 3o à 
35.000 kgs d’essence de Géranium et 120 kg. 
d’essence de Vetyver. 

Des essais de culture du « Cananga odo- 
rata »i ou ylang-ylang, ont été faits avec succès 
au Tonkin et en Cochinchine dans la province 
de Bien-Hoa. Suivant la communication du 
consul général américain Hayns, une surface 
Je deux acres plantée de 3oo arbres aurait 
donné 3.5oo kgs de fleurs qui auraient 
produit 17 kil. 5oo d’essence. Un tel rende- 
uient serait fort rémunérateur et il est douteux 
que l’essence obtenue soit d’une qualité 
parfaite. Néanmoins cet essai est fort intéres¬ 
sant et il faut souhaiter que des tentatives 
analogues soient faites dans tous nos jardins 
d’essais coloniaux. Les Américains font tout 
leur possible pour acclimaterdans leurs stations 
agricoles nos plantes à essences. Nous ne de¬ 
vons pas nous laisser distancer sur ce terrain. 


Les plantes aromatiques à Madagascar 

M.Augagneur, gouverneur de Madagascar, a 
donné un grand essor aux essais agricoles 
dans la Grande lie. Indépendamment des es¬ 
sais de culture des Caféiers, Caoutchoucs, etc. 
M. Carie a entrepris ces temps derniers à l’Ivo- 
loina des plantations d’Ylang, Muscadiers, Can- 
neliers, etc. Il faut espérer qu’on pourra accli¬ 
mater un certain nombre de plantes aromati¬ 
ques intéressant notre industrie et qui s’ajou¬ 
teront à l’exportation déjà importante des bois 
odorants qui abondent dans les forêts de Ma¬ 
dagascar (Santal, etc.). 

4 « 

Les Syndicats Agricoles au Japon 

Il paraît évident qu’en dehors de la supério¬ 
rité manifeste due au bon marché de la main- 
d’œuvre, les succès commerciaux des Japonais 
sont surtout dûs à leur esprit d’entente, tant 
pour l’achat que pour la vente. On compte 
4.344 groupements coopératifs qui facilitent à 
leurs adhérents la vente de leurs produits et 
l’achat des matières premières et outillage. 
L’industrie du Thé, de la Menthe, du Camphre 
comptent de nombreuses organisations. No¬ 
tons en passant que la seule culture et l’ex¬ 
ploitation des jardins de Thé dont nous avons 
publié, le mois dernier des photographies né¬ 
cessitent les soins de 890.000 ménages qui, à 
la dernière récolte ont livré plus de 27 millions 
de kilogs de l’odorante feuille. 




INFORMATIONS 




Exposition florale, horticole 

et industrielle d’Antibes 

Une exposition générale des produits de 
l'horticulture florale et maraîchère, de l’agri¬ 
culture et de l’industrie agricole aura lieu 
à Antibes, les 3i mars, ler, 2, 3 avril 1910. 

Tous les horticulteurs et agriculteurs profes¬ 
sionnels et amateurs et les constructeurs d’ou¬ 
tils de jardinage ou d’objets se rapportant à la 
décoration des jardins, d’instruments et ma¬ 
chines apicoles, sans distinction de résidence, 
sont invités à y assister. 

Il n’est fait d’exception que pour l’expo¬ 
sition des vins et eaux-de-vie, des huiles, 
eaux de fleur d’oranger, miels et autres pro¬ 
duits agricoles, qui est réservée au départe- 
,„ent des Alpes-Maritimes et départements li- 

rtiitrophes. 


Les récompenses consisteront en objets d’art, 
grands diplômes d’honneur, diplômes d’hon¬ 
neur, médailles d’or, grandes médailles d’ar¬ 
gent, médailles de bronze et mentions ho¬ 
norables. 

La distribution solennelle des récompenses 
aura lieu le 3 avril 1910. 

Afin de simplifier l’organisation de l’Expo¬ 
sition et de la rendre la plus artistique possi¬ 
ble, il n’est pas prévu de concours, chaque 
exposant pouvant grouper les plantes à son 
gré, dans les limites assignées par la Commis¬ 
sion d’organisation ; de plus, le nom de l’ex¬ 
posant sera apposé sur son lot avant le passage 
du jury. 

Les demandes d’admission doivent parvenir 
avant le i®r mars 1910, à Monsieur Jules Grec, 
directeur de la n Petite Revue du Littoral », à 
Antibes (Alpes-Maritimes). 









120 


LAIPARFUMERIE MODERNE 


% 


CHIMIE PRATIQEE 




Essai de l’Essence de Girofle 

1“ Dissolvez deux gouttes de l’essence dans 
cinq centimètres cubes d’alcool goo et ajoutez 
une goutte de perchlorure de fer, le mélange 
devra se colorer en vert émeraude; 

2» Agiter l’essence avec son volume d’ammo¬ 
niaque officinal il devra se former une masse 
demi solide jaunâtre cristallisée ; 

3® Agiter 5 gouttes d’essence avec lo c.c, d’eau 
de chaux, il devra se produire un précipité 
floconneux jaunâtre s’attachant en partie aux 
parois du vase ; 

4« Agiter i cent, cube de l’essenc avec 20 cent, 
cubes d’eau distillée, filtrez sur un filtre mouillé, 
ajoutez au liquide filtré une goutte de perchlo¬ 
rure de fer, le liquide devra prendre une teinte 
gris verdâtre et non bleue ou violette (phénol); 

5® Mélangez 4 c.c.d’alcool gS® et 2 c.c. d’eau 
ajoutez 3 c.c. de l’essence, vous devez obtenir 
une solution limpide (pétrole, essence de téré¬ 
benthine). 

Dosage de l’eugenol. Dans un ballon à dosage 
d’alcool cinnaniique, introduisezsuccessivement 
10c.c.d’essence, 100 c.c.de potasse acqueuse à 
5 ®/o. Agitez cinq minutes et laissez reposer. 


Après séparation complète, ajouter assez de 
lessive pour que- la séparation des surfaces 
affleure le zéro de l’échelle. Le volume du 
liquide supérieur ne devra pas dépasser 2 c.c. 
ce qui indique 80 ®/o d’eugénol. 

Essai de l'Essence de Thym 

Le dosage de l’eugénol est basé sur la solu¬ 
bilité des phénols dans les lessives alcalines. 

Le thymol-carvacrol, phénol de l’essence de 
thym est soluble dans les mêmes conditions. 

On peut employer le même procédé en tenant 
compte que la proportion minimum de phénols 
solubles doit être pour cette dernière essence 
de 20 ®/o. 

La méthode simple que nous donnons ci- 
dessous peut s’appliquer également au girofle 
(limite inférieure 80 ®/ode phénols solubles); 

Versez dans un tube gradué 10 c.c. de lessive 
de soude et 20 c.c. d’eau distillée, ajoutez cinq 
centimètres cubes d’essence de thym, agitez; 
par le repos, la partie insoluble se sépare et son 
volume ne doit pas être supérieur à 4 c.c. ce 
qui indique environ 20 0/0 de phénols. 

Floriane. 


LES ESSENCES NOUVELLES 




Esstncc de feuilles de Noisetier 

L’essence de Noisetier (feuilles) fut fabriquée 
par Haensel pour la première fois. En distillant 
les feuilles de noisetier (Corylus avellana), ap¬ 
partenant à la famille des cupulifères, on obtint 
0,0425 «/„ d’un essence brun-clair de réaction 
acide, d’odeur très forte et persistante. Après 
refroidissement l’essence devient trouble, chauf¬ 
fée jusqu’à 3o“ transparente. 


Poids spécifique à 25“. 0,844 

Indice d’acidité... (i0,4 


Indice de saponification. 

Indiced’éthers après acétylation 
L’essence contient donc des 


considérables d’acides et d’alcools libres. 

6 gr. de l’essence furent ensuite saponifiées 
avec de la lessive de potasse alcoolique. De la 
manière accoutumée on obtint 1,08 = 18 
d’un acide brun, fusible après recristallisation 
dans l'éther de pétrole et l’alcool dilué à 60 — 
6:“ (acide palmitique). 

L’essence saponifiée distilla sous la pression 
atmosphérique entre 170“ et 2g5". Les derniè¬ 
res parties solidifiées dans le tube furent cris¬ 
tallisées dans l’alcool bouillant. Par leur indif¬ 
férence en rapport aux agents chimiques les 
aiguilles résultantes, fondantes vers 4g — 5o“ 
furent reconnues comme étant de la paraffine. 

Heinrich Haensel. 


85 

158 

quantités 


ITOS G-Î1JLYXJE.E)S 


Coffrets japonais. — Le Japon exporte dan 
l'Europe entière des coffrets originaux laqués e 
décorés du plus charmant effet. L’art décorât) 
Japonais s’exerce avec verve dans l’ornementatio 
de ces petits coffres qui sont employés pou 
l’empaquetage luxueux des savons, extraits, gants 
mouchoirs, bonbons, etc. 

Tanaisie. — Cette plante, comme l’indique soi 
noni {athanasie), était réputée dans l’antiquité pou 
conférer l’immortalité. On l’emploie de nos jour 
en infusion comme emménagogue, ou contre le 
vers intestinaux. On la nomme dans quelques ré 


gions Sent-bon, Chartreuse et on en prépare un 
vulnéraire. La Tanaisie est une dicotyleMone de la 
famille des composés. Son essence contient prin¬ 
cipalement de la ThuVone (Tanacétone), comme 
l’essence d’Absinthe. Elle renferme, en outre de 
son huile essentielle, un colorant jaune et un prin¬ 
cipe amer qui la font employer dans le nord dans 
la préparation de la bière ordinaire comme succé¬ 
dané du houblon. 


Le Gérant ; Gattefossé. 
lmp. P. Legendre & Cf, 14. r. Bellecordlère. Lyon. 






















LA PARFUMERIE MODERNE 


121 



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merie, Distillerie, Pharmacie. Connserte, etc. 

Bésume clairement toutes les connaissances 
usuelles nécessaires au praticien : 

Caractères des plantes à essences, récoltes, différentes 
méthodes de distillation, appareils, rectidcation, carac¬ 
tères des essences,anaiyses succinctes et complètes des 
essences, parfums artWciels et matières premières 
/réactifs, liqueurs titrées, etci. 

Tables de solubilité des essences et parfums dans les 
différents dissolvants. 

Denstmétrle (acides tantriques, citriques, sucres, 
glycérines, lessives, etc. 

Alcoométrie /dilution, corrections, ébullition, etc). 

Tables pratiques facilitant toutes tes rechercties 
et préparations. 

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Tarifs des Douanes. 

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LÿtBORATOIRE P’ANAtLVSCS 

P. Pommier 

Chimiste-Expert 

Docteur de l'Université de Berne 

J ncicn Lleve et Préparateur de M. Nœlting, Directeur de l’Ecolede Chimie do Mulhouse 


ANALYSES DE TOUTE NATURE 




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122 


LA PARFUMERIE MODERNE 


^ RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES 


Vaselines naturelles 


Vaselines factices 


Les vaselines naturelles sont des corps gras visqueux 
d’un point de fusion variant entre 26 et 38° centigrades. 
Elles sont obtenues par la décoloration des huiles lourdes 
de Pétrole à haut point d’ébullition (huiles employées 
actuellement pour les cylindres d’automobiles à haute 
température) ou de produits analogues. 

Une véritable vaseline chimiquement pure est trans¬ 
lucide, excessivement filante; prise à la spatule dans un 
récipient de grande capacité elle donne des filaments 
comparables à ceux de la glucose ou de la lanoline. Son 
point de fusion dépasse rarement 220. Chauffée à aSo» 
elle n’émet pas de vapeurs. 

La vaseline officinale chimiquement pure est addition¬ 
née comme l’indique le Codex de 2 à 5 °jo de paraffine 
pour augmenter sa consistance et son point de fusion. 
Elle est plus « courte » c’est à dire moins filante, elle 
présente le grain caractéristique des cristaux de paraf¬ 
fine, est moins transparente que la vaseline 100 0/0 et 
émet comme la paraffine des vapeurs à odeur de pétrole. 

Généralement et, pour en rendre la blancheur plus 
grande, elle est additionnée d’huile de vaseline blanche, 
l’abaissement du point de fusion étant compensé par une 
addition proportionnelle de paraffine. Cette addition ne 
diminue que son point de distillation qui est ramené de 
360/4450 à 250/4450 et ne change en rien ses qualités 
thérapeutiques ou officinales. Sa densité est comprise 
entre 880 et SgS et n’atteint jamais la limite inférieure 
de 835 indiquée par le codex. Elle se dissout naturelle¬ 
ment dans les autres dérivés pétrolifères, de densité et 
de points d’ébullitions variables, elle est soluble dans le 
chloroforme, le sulfure de carbone, la benzine, les éthers 
éthyliques, éthylacétiques, amylacétiques, etc..., inso¬ 
luble dans les alcools, l’acide acétique, la glycérine et 
l’eau. En bonne qualité blanche, elle est inattaquable à 
l’acide sulfurique, les qualités jaunes, pailles et rouges 
se colorent plus ou moins rapidement dans cet acide 
concentré par l’oxydation et la combustion des goudrons 
et de la fluorescine non éliminés. Comme la paraffine 
(para affinum, sans affinité) elle est indifférente aux 
réactifs courants. 

La falsification (?)par la cérésine ne peut êfre décellée 
à cause de l’identité chimique et physique de la cérésine 
av^ la paraffine (la seule différence est dans la non 
cristallisation de la cérésine). La cérésine étant d’ailleurs 
d’un prix élevé et de qualité supérieure à tous points de 
vue à la paraffine, ce serait de la part du fabricant une 
falsification contraire à ses intérêts que l’addition-de ce 
corps dont nous donnons plus loin les caractères. 

Les matières grasses d’origine végétale (cocoses, huiles 
de coton, etc.), sont facilement reconnues par saponifi¬ 
cation, leur addition est d’ailleurs généralement sans 
aucun intérêt, sauf en ce qui concerne les vaselines arti. 
ficielles. 

La coloration obtenue par addition d’acide sulfurique 
et l’élévation de température consécutive à la combustion 
observée est le fait des ihatières résineuses ou bitumeu- 
ses (mazout) d’origine schisteuses, mais non pas de la 
cérésine qui est absolument iiierte à l’état de pureté. 


Le Codex admet les vaselines artificielles fabriquées ■ " v 
par mélange d’huile de vaseline et de paraffine et répon- - 
dant aux essais ci-dessus indiqués. 

Disons de suite que lafabrication d’une vaseline simili 
correspondant aux désirs de la clientèle est matérielle- 
ment impossible par le seul emploi de la paraffine et de 
l’huile de vaseline. Il est absolument nécessaire d’em¬ 
ployer de la cérésine pour obtenir un corps suffisant et 
l’onctuosité désirée. Un excès de paraffine se manifeste 
par une cristallisation de la pâte, l’emploi de cérésine 
pure (ozokérite raffinée) donne au contraire une pâte 
absolument comparable à de l’axonge de première qualité 
et passé à la barrate. 

On peut préparer une très belle vaseline avec les pro¬ 
portions suivantes : , 

Huile de vaseline 80 parties. 

Ozokérite raffinée 20 parties. 

Mélanger à chaud, couler au moment ou le liquide 
prend un aspect légèrement laiteux, . ; 

Une seconde qualité sera obtenue avec les mêmes ' 

proportions de produits mais en employant une qualité ■ ' - ' 
secondaire de cér ésine (mélangée de paraffine) il faudra v, 
augmenter la proportion de corps dur pour augmenter le 
point de fusion. 

■è * « 

Cosmétique f 

Le cosmétique est, en fait, une vaseline à haut point 
de fusion. Nous parlons bien entendu du cosmétique 
moderne inaltérable et sans odeur qui a remplacé l’an¬ 
cienne préparation aux corps animaux (suif, saindoux, 
etc.), comme la vaseline a remplacé dans l’officine 
l’axonge. ' 1 

Pour l’obtenir on peut utiliser la formule donnée par 
le formulaire de la P. M. : 

Paraffine. 1 partie ; 

Cérésine . 2 parties ; i' 

Vaseline .100 «/o. 2 parties. <i 

Ou plus simplement : 

Vaseline mélangée ou non. 2parties; J 

Cérésine mélangée ou non. 2 parties. '-5 

, La beauté du résultat dépendra de la valeur des ma- vf 
tières premières. 

Le point de fusion, la dureté, l’onctuosité pourront être ' " 
changés par augmentation ou diminution du corps dur '‘J’ 
ou du corps gras; 

De tels cosmétiques se conservent indéfiniment sans . 
prendre aucune arrière odeur et se parfument avec un 
Iminimum d’huile essentielle, ils se moulent etse démou- Ü' 
-ent avec la plus grande facilité. 
















LA PARFUMERIE MODERNE 


123 


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124 


LA PARFUMERIE MODERNE 



République Ar^eptipc 

Décision douanière. — Savon de Marseille ordinaire 
blanc ayant l’aspect du savon de coco. C’est par erreur- 
que les agents des douanes ont voulu assimiler cet ar¬ 
ticle au savon de coco. Il n’est tenu qu au payement 
d’un droit de piastre o.yS par kilo, (o fr. 25). s’il ne 
résulte pas de son analyse qu’une quantité quelconque 
d’huile de coco est entrée dans sa fabrication. 

4 <4 

Norvège 

Le sirop de ménage, même renfermant 70 “/ode sucre, 
entre en franchise. 

<4 «fe 


Huiles volatiles ou essences de roses. 3.000 


De géranium rosat. 1.000 

Toutes autres. 100 

Essence de térébenthine. 24 

Parfumeries : 

Savons autres que transparents. 12 

Savons transparents. 60 

Autres alcooliques (à l’hecto d’alcool 

pur). 100 ■ 

Non alcooliques (0/0 kilog.). i5 

Savons autres que de parfumerie. 6 

Amidon. ' 22 


80 


6 

t8 




Parfuiperic 

Tarif des Douanes et Expéditions par Postaux 

Nous indiquons ci-dessous, en renseignements concis: 

10 Les droits de douane applicables à l’entrée en 
France aux principaux produits de parfumerie, selon les 
provenances. 

2“ Les droits de douane applicables à l’Etranger aux 
produits de parfumerie de provenance française. 

3» Les frais d’expédition par colis postaux, voies de 
direction à stipuler, nombre de déclarations dédouané. 

KH-S-UCE) 

Le tarif minimum est applicable (pour les produits de 
parfumerie) aux provenances des Etats suivants : 

Allemagne, Autriche-Hongrie, Belgique, Bulgarie, 
Chili, Colombie, Cuba, Danemark, Egypte, Equateur, 
Espagne, Grande-Bretagne, Grèce, Italie, Japon, Luxem¬ 
bourg, Maroc, Mexique, Monténégro, Norvège, Para¬ 
guay, Pays-Bas, Perse, République Argentine, Républi¬ 
que Dominicaine, Roumanie, Russie, Serbie, Suède, 
Suisse, Tripolitaine, Turquie, Uruguay, Vénézuela. 

Lsspays suivants; Brésil, Costa-Rica, Haïti, Honduras, 
Nicaragua, Salvador, Zanzibar, ne jouissent du tarif 
minimum que pour certains produits : Epices de Poivre, 
Piment, Cardamome, Cannelle, Cassia, Muscade, Macis, 
Girofle, Vanille, etc. ; les autres au tarif général. 

Le Nicaragua et Salvador jouissent également du tarif 
minimum pour les Baumes, Huiles de Palme, de Coco, 
de Palmiste et analogues. 

Le tarif général estuppliqué à toutes les autres pro¬ 
venances. 

Tarif Tarif 
général minimum 
0/0 kilog. 0/0 kilog. 

Cheveux non ouvrés.fr. Ex. Ex. 

Huiles fixes aromatisées. 100 80 


Parfumerie alcoolique. . i5 0/0 ad val. 

sans que le droit soit inférieur à celui 
des autres liquides alcooliques. 

Huiles essentielles spécialement dé¬ 
nommées . Libres. 

(Cette catégorie comprend : amandes amères, berga- 
motte, cananga (Vétiver Ylang), citron et variétés, géra¬ 
nium, iris, jasmin, lemongrass, linaloé, orange et dérivés, 
origan, santal, sassafras, tubéreuse, safrol, graisses par- 
fuméese en récipients de 10 kilogrammes au moins). 


Non spécialement dénommées. i5 0/0 ad val. 

Savons parfumés. 12 q/o — 


Postaux ; O à 5 kilog. i fr., 5 à 10 kilog. i fr. 40. 
Assurance 10 centimes, déclarations de douane 3. 

Tarif 
0/0 kilog. 


Huile d’olive pure en fûts. Ex. 

Huile en autres récipients. 12 5o 

(Franchise subordonnée à la produc¬ 
tion d’un certificat délivré par les 
laboratoires municipaux). 

Savons de parfumerie. 3- 5o 

Huiles essentielles (térébenthine, ai¬ 
guilles de pin, résine, camphre)_ Ex. 

Autres ; menthol.. 37,5o 

Parfumerie : graisses, pommades, 
huiles,eaux parfumées sans alcool, 
pour un poids de l’enveloppe im¬ 
médiate et du contenu d’au moins 

5 kilogrammes. 2 5 

Contenu de moins de 5 kilog., ainsi 
que poudres dentifrices.cosmétiques. 125 

Parfumeries à l’alcool. 375 
































LA PARFUMERIE MODERNE 


126 


Postaux: 5 kilog. Voie directe i fr. Assuranceo fr. lo 
2 déclarations en douane. 


Parfumerie. 35 o/o ad val. 

Savons parfumés aux o/g kil. brut., (r. 69 

Huile d’olive, hectolitre. t 36,67 


Postaux : Viâ MarseilleN. S. W. Victoria, Australie 
mérid. et occid., Tasmanie, 3 kilog. 5,5o;2 déclarations 
5 kilog. 6 fr. 5 o. 

BOdLlTTIB 


Parfumerie. 40 0/0 

Savons.•. 25 0/0 


Postaux : 3 kilog. 5 fr. Déclaration en douane 5 . 
BRÉSI 3 L 

Parfumerie et savons (au kilogramme) 

Droit fixe de 4.000 reis et 60 0/0 ad. val. 

En outre i.000 reis par objet de parfumerie dont le 
prix de la douzaine dépasse 120.000 reis, (i.000 reis 
valent 2 fr. 80, cours variable). 

Postaux: 3 kilog. 3 fr. 5 o. Viâ Bordeaux, 2 déclara¬ 
tions en douane. Viâ Espagne, 5 déclarations. 

Parfumeries de toutes sortes ; 

Parfums et essences, fards, sachets 

aux' 0/0 kilog. 660 fr. 

Eaux de senteur alcooliques, vinaigres, 
élixirs, poudres, huiles, teintures et 

non dénommés. 600 fr. 

Postaux 5 kilog. 2 fr. 75. Déclarations en douane 3 . 

CHCIBI 

Parfums et,savons parfumés. 60 0/0 ad val. 

Postaux : 5 kilog. voie directe 4 fr. 

Assurance o fr. 20, 3 déclarations en douane. 

COLOMBIE 

Parfumerieetsavonsparfuméso/okilog. 777 fr. 

Eaux de Florida, Divine, Cananga_ 77 fr. 70 

Postaux: via Calais,Londres, i kg. 36 o, 3 fr. 25 ; 3 kilog., 
4fr. 5 o; 5 kilog., 5 fr. 75. Viâ Saint-Nazaire ou Bor¬ 
deaux, 3 fr. 75. Assurance 3 oo fr., 0.20. Déclarations 3 

CCrBiL 

Parfumerie d’une valeur inférieure à 


I doll. 25 le kilog. Au kilog. 25 centavos 

Supérieure même droit et. 25 0/0 ad val. 

En outre surtaxe générale de. 3 o 0/0 — 

Savons parfumés, 100 kilog. 20 dollars 

Et surtaxe de. 3 o 0/0 


(Dollar de 5 fr. environ, cents de 3 centimes). 
Postaux : 5 kilog. 3 fr. Assurance o fr, 3 o ; 2 décla¬ 
rations en douane. 


Huiles essentielles 0/0 kilog. 11 fr. 

Parfumerie et savons 0/0 kilog. 89 fri 


^ Postaux : 5 kilog. i fr. 5 o et 2 fr. Assurance o fr. 20 ; 
3 déclarations en douane. 

EO-YBT'E 

Parfumerie en général 0/0 kilog. 250 fr. 

Eaux Florida, Divine, Cananga, Bay. 75 fr. 


Postaux : 5 kilog. t fr. 75, Viâ Marseille. Assurance, 
o fr. 20; 2 déclarations. 

OBECE 

Tarif général 

Parfumerie alcoolisée ou non et arti¬ 
cle de toilettes, 0/0 kilog. 195 fr. 3 i 

Postaux : 5 kilog. Via Marseille 2 fr. ; 3 déclarations 
en douane. 

O-U-a-XEMAEiL 

Parfumeries et savons parfumés 0/0 kgs brut : 5 oo Ir, 
Postaux 5 kgs : 4.3o, 2 déclarations de douane. 

BAITI 

Parfumeries assorties, cosmétiques, huiles, pom¬ 
mades en petits pots, Eau de Florida en 1/2 


bouteilles.,.la douz. fr. 1 25 

Eaux de Cologne, Lavande en bouteil. — » 5 » 

Eaux de toilette en 1/4 flacons, pommade en 

grands pots..la douz. » 2 5 o 

Essences et extraits en petits flacons.. — » 6 » 

Savons. — » 2 75 

Poudre dentifrice. — " 2 » 

— de riz. la livre » 0.10 


IXJLEIE 

Tarif 

ïoS'ui! 


Huiles essentielles de Rose.. 2.000 

— Orange et variétés. i 5 o 

— Girofle. ySo 

— Menthe. 7.^0 

— Non dénommées. 3 oo 

Essences de Rhum, cognac contenant de l’alcool 

en plus. 102 

Parfumerie 100 kgs brut. 5 o 

Plus la surtaxe sur l’alcdol. 160 

Savon parfumé. 35 

— — glycérine. 60 


Postaux 5 kgs : 1 . 25 , assurance : 3 oo fr. o. 10, 2 dé- 
.clarations de douane. 

MEXIQ-CTE 

Parfumerie. 100 kg. 6 x 5 fr. 

Savon parfumé. — 5 oo » 

Postaux viâ Calais. . i kg. 36 o 2 fr. 

- - .. 3 kg. 3 75 

— — . 5 kg. 5 . 

— Viâ Bordeaux ou St-Nazairc. 5 kg. 3 • 

2 déclarations. 

MOB.'VÈOE 

Parfumeries. Pommades, fards, etc.. 100 kg. brut 210 

— Eaux de senteur. — 455 

— Eaux de toilette sans 

alcool. — 112 

— Savons parfumés. — 70 

Postaux 5 kg voie allemande selon les gares expédi¬ 
trices, 1.75 (Nord) <12,75. Assurance o. 3 o, 3 déclara¬ 
tions de douane. 

(A suivre.) 










































126 


LA PARFUMERIE MODERNE 


FABBIDDE BliLES ES5EBTIEL LES, BE PABEBM S SmBETlIlBES H B’ESSEBBES 

E. SACHSSE < C" 

-^- 

HUILES ESSENTIELLES SANS TERPÈNES, NI SESQUITERPÈNES "SACHSSE" 

Très fines, très concentrées ei^fecHement solubles dans l'alcool dilué 

Exemple : Huile essentielle de Citron san,s terpènes, ni sesquiterpènes “Sachsse” : 


Rotation optique.— 21/2 5 Solubilité : t : 8-10 dans l’alcool 60 °/o. 

Poids spécifique. 0,889-0,905 | Contenance en Citral.. 60 à 70 °/o 


HUILES ESSENTIELLES de Fleurs fines concentrées et sans alcool 


HUILES ESSENTIELLES ARTIFICIELLES 
Bergamotte, Citron, Géranium, Iris, Rose-Damascine, (Cette dernière surpasse, par sa fii^esse 
et son arôme, tous les produits artificiels connus jusqu’alors, 
et constitue le meilleur substituant de l’Huile essentielle naturelle.) 

Heétate de Benzyle, Rrome de Gipe et de miel, Citral, Hosalolj Salieylate d’flmyle (Tréîol), Yara-Yara, etc., ete. 


Papfums Synthétiques == 

— =: - L. GivaUDAN, Genève 



Alcool phényléthylique 
Alcool cinnamique 
Anthranylate de méthyle 
Aubépine 
Génaniol 
indol 

Irisones et Raldéines (violettes) 
Musc cnistallisé lOQ Va 
Musc Ambrette 
Nénoline et Yara 
etc. 


SPÉCIflLiïÉS 

Ambréine 
Bouvandiol 
Chèvrefeuille 
Dianthus 
Giroflée 
Hovénia 
Jacinthes 
Néroly sur fleurs 
Roses artificielles 
Violettes 
etc. 


















LA PARFUMERIE MODERNE 


127 




HEVtlE DES REVEES 


De la “ Revue de Grasse’’ 

Températures et Récoltes. — Pour être un sujet de sa¬ 
tisfaction générale et pour avoir été justement désirée, 
l’arrivée un peu brusque des chaleurs n’en a pas moins 
des côtés fâcheux. Elles ont notamment aggravé la 
situation pour certaines cultures herbacées. 

Quant aux cultures florales comme jasmin, menthe, 
tubéreuse, les cultivateurs sont unanimes à considéi er 
comme un évènement heureux pour elles ce retour des 
chaleurs.Elles ont pris déjà une vigueur nouvelle pleine 
de promesses. La campagne ne sera certainement pas des 
plus mauvaises si de nouvelles intempéries ne viennent 
pas contrarier leur essor. 

On a commencé depuis quelques jours la cueillette du 
jasmin “ de la fleur”.Mais les apports sont encore peu 
abondants. Bien qu’il y ait beaucoup d’exagérations dans 
les évaluations qui ont été faites des dégâts occasionnés 
par la gelée du 4 mai, la récolte ne s’annonce pas pour 
être classés parmi les plus abondantes. Aussi les prix 
dont on parle sont-ils élevés quoique n’atteignant pas 
heureusement les prix vraiment dangereux qu’on a vus 
pratiquer dans ces dernières années. 

Pour nos huiles d’olive. — Au nombre des affaires 
dont s’est occupée la Fédération des Associations com¬ 
merciales à Nice, il convient d’accorder une mention 
particulière à la proposition présentée par M. André 
Massas, délégué du commerce des huiles d’olive, rela¬ 


tivement à la création à Nice d’un laboratoire officiel 
d’analyses pour la répression des fraudes. 

M. André Massas a insisté tout particulièrement sur 
le caractère d’urgence que présente cette création ; il a 
exposé les multiples inconvénients qu’entraîne son ab¬ 
sence pour le commerce des huiles des Alpes-Maritimes: 
retards dans les opérations, frais supplémentaires, 
erreurs préjudiciables, toutes choses qui pourraient être 
évitées ou très largement atténuées si les négociants et 
les producteurs avaient à leur portée le laboratoire 
( officiel » dont il s’agit. 

Cette question, d’ailleurs, n’est pas nouvelle, et voilà 
longtemps déjà que le commerce des huiles réclame 
l’installation à Nice, centre principal du commerce des 
huiles d’olive, d’un laboratoire officiel. 

Ainsi le veut la logique même des choses, et l’on a 
droit d’éprouver quelque surprise en voyant la demande 
des négociants en huile d’olive demeurer toujours à 
l’état de simple vœu jamais exaucé. 

La réunion, que les explications de M. André Massas 
ont surabondamment convaincue, a décidé d’appuyer la 
requête qui va être adressée à cet effet aux représentants 
du département à Paris, et M. Alexandre Durandy, qui 
en sa qualité de membre de la Chambre de Commerce 
et de président pour les Alpes-Maritimes du Syndicat 
national d’oléiculture, se trouve expressément qualifié 
pour cela,a promis de faire lui-même à Paris les démar¬ 
ches nécessaires. 

Espérons que satisfaction sera enfin donnée, sous cc 
rapport, au commerce régional. 


LISTE DE BREVETS ET ADDITIONS DÉLIVRÉS EN FRANCE 

du 29 Juillet au fer Septembre 1909. 




N® 401.664. — Ohlsson. — Rasoir. 

N® 401.694. — Auger.— Bouteille à fermeture spéciale. 

N® 401.704. — Société Laroche et Juillard. — Nou. 
veaux dissolvants des matières grasses et huiles essen¬ 
tielles et leur procédé de fabrication. 

N® 401.720.— Ginsti.— Fermeture hermétique à défor¬ 
mation pour boîtes et récipients de toute espèce pour 
les substances solides et liquides. 

N® 401.752. — Chaperon et Dhumez. — Système des¬ 
tiné à révéler le débouchage des récipients. 

N® 401.787. — Herouin. — Système de fermeture et 
bouchage hermétiques pour récipients. 

N® 402.045. —Boîte avec houppe pour poudre de riz 
ou autre. 

N® 401.878. — Ybri. — Système de fermeture pour 
bouteilles assurant leur inviolabilité. 

N® 401.978. — Tua. — « Dispositif destiné au remplis¬ 
sage des récipients et supprimant automatiquement 
1 écoulement du liquide lorsque le remplissage est 
terminé ». v o 

N® 402.096. — Rubel. — Rasoir de sûreté. 

N® 402.095. — De la Guerannière. ^Oléine-vaseline 
e vaseline-graisse pour graissage, obtenus en ex¬ 


trayant le principe mucilagineux d’un mélange de 
plantes marines. 

N® 402.102.— Welter. — Procédé pour la préparation 
de savons contenant des dégraissants. 

N® 402.088. — Vkyren. — Système de postiche élasti¬ 
que particulièrement applicable aux coiffures de 
dames. 

N® 402.295’. — Catlin. — Procédé pour distribuer 
automatiquement des désinfectants dans l’eau. 

N® 402.258. — Journal et Besvel. —Verseur doseur 
automatique. 

N® 402.276. — Poulain. — Bouteille irremplissablc. 

N® 10.813/397.526. — Labarrère. — Addition au bre¬ 
vet pour ; Procédé et appareil pour le bouchage her¬ 
métique des récipients coniques à paroi lisse. 

N® 402.472.— Teubel. — Récipient pour l’huile ou 
autres liquides. 

N® 402.390. — Beautier. « Peigne Barrette pour 
chapeaux ». 


Bureau des Brevets d’invention : Y. RABILLOÜD 
et Fils, ingénieurs-conseils, 10, Cours Morand, 
Lyon. 
















128 


LA PARFUMERIE MODERNE 


PREMIÈRE FABRIQUE FRANÇAISE 



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Numéro 11 


NOVEMBRE 


Re>Jue Scientifique et de Défense Professionnelle 

parfumerie * SAVONNERIE Vf .DROGUERIE ÎS PHARMACIE ü LIQUORISTERIE SC CONFISERIE, ETC 


SOppHIï^E DÜ iî 


Farfumene PraHque : Les parfums artificiels de feurs, Floriane. - Informations, X.. 
- Le Vanillier, G. Charnière. - Variétés, X... - Les Essences en Thérapeutique : L 
Oenêt, Dr P. J... _ Procédé facile d’extraction de l’essence d’iris par les nouveau 
dissolvants, G. Robert. - Les Essences J^ouvelles ; Essence de Genêt, H. Haensel. - 
L. Lamothe. — Contribution à la connaissance du musc arti 
ficiel (suite) : P. Pommier. 

SUPPLÉMENT. — Recettes et procédés utiles : Parfums artificiels de fleurs, Compo 
«tions solubles pour Eaux de Cologne. - Terpenfreie Oele. — Parfums artificiels 
orana , Bergamotte, etc. Jurisprudence : Circulation des produits pharmaceutiques 
base d alcool. - Revue des Revues. - Office d’Exportation : La situation_économiqu 
générale; le commerce du savon au Soudan: Grèce. - Pensées. 


ABONNEMENTS 


: 12 mois : France : 5 francs; Etranger : 6 francs 
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130 


LA PARFUMERIE MODERNE 


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LA PARFUMERIE MODERNE 


131 



Voici quelques recettes de parfums artificiels de fleurs 
^^jjjjjniquées par nptre distinguée collaboratrice Flo- 
uane> est question dans notre partie technique 

(Parfutn'< artificiels de fleurs) ■ 

Rose d’Orient 

Gc-raniol (de Citronelle rose). 400 

Rhodinol.qSo 

Acétate de Benzyle...100 

Rose de Bulgarie vraie. 3 o 

Rose rouge 

Géranium de France déterpéné. 800 

Jasmin artificiel.. 80 

Alcool cinnamique. 80 

Rose de Provence vraie. 40 

Rose Centifplia 

Qéraniura déterpéné. 800 

Jasmin, artificiel.. 80 

Alcool cinnamique. 80 

Saotalol. 10 

Cèdre déterpéné. ,0 

Vétyver déterpéné. 10 

Patchouli. 10 

Rose mousse 

Composition Rose Centifolia précédente.. 800 

Valérianate de Rhodinol. 100 

Chrysol (de fleurs de Pyrèthre), i «/o. gS 

Aldéhyde octylique. 5 

Rose des bois 

Acétate de Géranyl. 400 

Acétate de Gitronellyl. 3 oo 

Rhodinol. 100 

■ pleur des bois. i 5 o 

Valérianate de Rhodinol. 20 

Alcool phényléthylique. 20 

Rose vraie. 10 

Rose Maréchal Niel 

Rhodinol.... ôoo 

Alcool phényléthylique. aSo 

Jasmin artificiel. 100 


Rose de Provence vraie. 

Tubéreuse vraie. 

Seringat 

Linalool de Linaloê.. 

Alcool phényléthylique... 

Ylang-Ylang artificiel.• 

Anthranylate de Méthyle. . 

Terpinéol... 

Fleur d’Oranger, parfum pur. 

Acétate de Phényléthyl. 

Cyclamen 

Terpinéol. 

Cyclosia 20 “/o C. N. C. 

Linalool de Likari. 

Violette alpha. 

Jacinthe artificielle. 

Aldéhyde octylique. 

Iris absolu.■.. 

Jasmin parfum pur.. 

Essence de feuilles de Violette. 

Glycine 

Muguet nouveau. 

Jasmin artificiel. 

Vanilline. 

Mimosa artificiel D. L. 

Narcisse C. N. C. 

Terpinéol. 

Néroli artificiel. 

Rhodinol. 

Tubéreuse pure de fleurs.. 

Jonquille pure de fleurs. 

Genêt pur de fleurs. 

Violette pure de fleurs. 

Muguet de Hollande 

Fleur des bois G. F. 

Alcool phényléthylique. 

Fleur d'iris. 

■ Acétate de Benzyle. 

Civette dégraissée. 

Jasmin pur de fleurs. 

Essence pure de flqurs d’oranger.... 


qo 

80 




































































132 


LA PARFUMERIE MODERNE 


Muguet nouveau 

Linalool de Likari. 

Alcool phényléthylique. 

Acétate de Benzyle. 

Cassie nouvelle. 

Tubéreuse artificielle.,. 

Jasmin pur de fleurs. 

Aldéhyde duodécylique . 

Lilas nouveau 

Linalool de bois de Rose.‘. 

Linalool de Cananga. 

Alcool phényléthylique.. 

Formiate de Benzyle. 

Alcool cinnamique. 

Tubéreuse artificielle. 

Jonquille vraie. 

Ylang-Ylang vrai. 

Aldéhyde phénylacétique. 

. 41 jehyde décylique. 

4 «è '4 


6oo 


Compositions solubles, pour Eaux de Cologne 


Nous avons donné dans nos .numéros 5 et 6 une série 
de formules pour la préparation des Eaux de Cologne. 
A la demande d’un certain nombre de lecteurs, nous 
donnons ci-dessous des formules d’essences simples et 
concentrées pour la fabrication des Eaux de Cologne au 
moyen de l’alcool dilué sans filtrage. 

Essence ordinaire (soluble à So» dose 20 grammes par 
• litres). 

Essence de Citron Messine.... 200 grammes. 

— — Bergamotre Calabre. 200 — 

— —Cédrat. 200 — 

— — Romarin. 100 — 

— — Néroli. 100 . — 

— — Lavande. 100 — 

— — Canelle. 5 o — 

— — Girofle. 5 o — 


Essence deux fois concentrée (soluble à 700 dose 


10 grammes par litre). 

Essence de Bergamotte Calabre. 5 oo grammes. 

— — Citron déterpénée. 60 — 

— — Orange déterpénée. 20 — 

— —Néroli vrai de Vallauris.... 90 . — 

— — Petitgrain de Vallauris. 90 — 

- Romarin déterpénée. 90 

— Lavande. 90 - 

— — Canelle. 3 o — 

— -- Girofle. 3 o — 

Essence quatre fois concentrée (soluble à 70® dose 
S grammes par litre). 

Essence de Bergamotte de Calabre. ... 5 oo grammes. 

Acétate de linalyl artificiel. 100 — 

Essence d’Orange déterpénée. 20 — 

— de Citron déterpénée. 80 — 

— —Romarin déterpénée. loo — 

— — Lavande déterpénée. 100 — 

— — Petitgrain Pays déterpenee. 100 — 


Essence sept fois concentrée (extra-soluble à partir de 
45" dose variable i à 7 grammes par litre. 


Essence de Bergamotte déterpénée. 600 grammes. 

— —Romarin déterpénée.. 100 — 

— — Lavande déterpénée. 100 — 

— — Citron, déterpénée. 90 — 

--Orange déterpénée... 80 — 

— — Néroli déterpénée. 100 — 

— Girofle déterpénée ........ 5 o — 

Goumarine..'. 5 o — 

Essence synthétique pour Eau de Cologne bon marche 
(très solublt). 

Acétate de linalyl. 3 oo grammes. 

Acétate de Terpényl. 3 oo — 

Citral. 100 — 

Romarin déterpéné. loo — 

Néroline. 100 — 

Eugénol.. .' . 5 o — 

Aldéhyde cinnamique . 20 — 

Musc artificiel. 3 o — 


m terpenfreie oele ^ 


Tcrpci?frcîcs Ncroliol 

Dieses Oel wurde zum ersten Male im Jahre 1904 von 
den Herren Gattefossé et Fils, Lyon, fabriciert. Als 
Rohstott diente dazu das Néroli Bigarade italienischen 
Ursprunges. Dies Oel hat im rohen Zustande einen 
unangenehmen Geruch, der seine Verwendung bes- 
chrânkt und ein Vermischen mit feinen Oelen, wie dem 
achten Néroli vo;i Vallauris, nicht zulàsst.Der schlechte 
Geruch ist einerseits zum Teil auf die ungenügenden 
Vorkehrungen des Destillateurs, andererseits, auf die 
Gegenwart von Terpene zurückzuführen. 

Durch die so gründliche Rectification wie die Entzie- 
hung der Terpene, wird das Oel giinzlich ungewandelt. 
Das terpenfreie Neroliol G.F. hat nicht den geringsten 
Beigeschmack, weder empyreumatisch, noch nach Li- 
monin ; es ist zweimal stârker wie das franzSsische Oel, 


leichter loslich und von fast unbegrenzter Haltbarkeit. 
Mit dem franzbsischen Oele kann man es in jedem 
Verhàltnisse vermischen, ohne die Eigenschaften des 
ersteren zu beeintrachtigen Sein Preis ist überdies 
wesentlich niedriger. 

Auf Wunsch wird auch Terpenfreies NeroliOl aus rei- 
nem franzosischen Neroliol hergestellt, und dies ist 
gleichfalls zweifach concentriert, leichtlOshch und von 
guter Haltbarkeit. 

«è ik 

Terpenfreies franzosisches Petitgrainol 

Dieses Product ist gleichfalls ein ausschliesslich ein 
Erzeugnis der Firma G.F. Durch die Rectification 
erhâlt man eine doppelt conoentriertes, leichtlOsliches 
Oel von vollkommener .Feinheit, Seine Verw-ndung 
ermOglicht es, von dem Gebrauche des auf Basis des 


PEJVSÉE. — Lm semence, c’est la publicité; la récolte, c’est la clientèle. — RAVET. 




































































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134 


LA PARFUMERIE MODERNE 


Petitgrainôles von Paraguay hergestellten synthetischen 
Neroli, dessen Parfum nur sehr selten den Geruchsinn 
befriedigt, abzusehen Das neue Oel ist dem künstlichen 
über Blüthen destillierten Neroli zu vergleichen, hai 
aber nicht den Nachteil der Compositionem auf Methyl- 
anthranylatebasis. Dal Oel ist weniger hoch im Preise 
iind garantiert frei von jeder Beimischung italienischen 
Oder amerikanischen PetitgrainOles oder sonstiger che- 
mischer Producte. 

■a <è 

Terpenfreies franzosisches Geraniumol 

Die Herstellung dieses Oeles liefert den besten Be- 
weis.dass das terpenfreie Oel nicht allein die Anwendung 
von verdünntem Alkohol und damit die Schaffung billi- 
ger Specialitàten gestattet,sondern auch die Fabrikaiion 
exquisiter luxusproducte. 

Das terpenfreie Geraniumôl von Vallauris-Golfe-Juan 
ist den von den algerischen Geranien und von den Reu- 
nion-Inseln gewonnenen Rhodinols überlegen. Es ist 
kein chemisch reines Pioduct, sondern die Composition 


sauerstofthaltiger Bestandteile, wie sie die Natur in den 
fur ihre Feinheit berühmten franzôsischen Geraniumdlen ' J 
geschaflfen bat. Von den Terpenen und Harzbesland- ÿ 
teilen befreit ISsst es sich mit küustlichen Rosenülen 
vergleichen, nur dass sein Preis niedriger ist. Seibst- >v- 
verstandlich ist es frei von Bei/ügungen cTtemischer 
Stoffe. 

-4 <4 

Terpenfreies Lil^aril^olzol 

Dieses Oel ist eine vollstiindig deue Schdpfung und ■ ;; 
besitzt einen ausserordentlich feinen Bergamotf und -i 
Rosengernch, der allen synthetischen Prâparaten weit 
überlegen ist. Zweifellos ist es berufen, in der Fabri- 
kation von Luxus Eau de Colognebl eine grosse Rolle . ’ 
zu spielen. 

Sein Preis ist nicht wesentlich hbher, als das 
des terpenfreien Bergamottebles, besonders nicht zur 
Zeit, wo die italienisch en Oele so überaus arm an 
sauerstoffhaltigen Grundstoffen sind. 


P9RF0MS 

(ARTIFICIELS 



Florapal 



La baisse des prix des muscs arliliciels et 
l’énorme emploi qui en a résulté en parfumerie 
et savonnerie comme fixateur et complément des 
parfums, à cause de son odeur pénétrante particu 
Hère, ont décidé les fabricants modernes de par-, 
fums artificiels à la recherche de nouveaux 
fixateurs. 

La S.A. Flora vient d’offrir à sa clientèle un / 
produit récent et sans rival : le Floranal. 

Il est notamment recommandable pour la parfumerie 
fine et la savonnerie de luxe, spécialement dans lés 
compositions de parfums délicats de fleurs, violette, 
muguet, etc., qui ne supportent pas l’addition de musc 
ordinaire. 

Le produit est absolument transparent; il se présente, 
sous forme de poudre pure, sans aucun adjuvant comme 
antifébrine ou similaire. 



Mctl?yll?ypnope Flora 


Nouveau produit d’un effet particulier et 
d’une odeur rafraîchissante. Très tenace 
dans les savons auxquels il donne une frai- 
cheur agréable. A recommander, par conséquent, 
dans les compositions pour savonnerie, telles que 
héliotrope, violette, etc. 

« <4 


Œillet F. F. ori^pal 


4 4 


Aucun parfum n’eSt offert sous autant de formes diffé¬ 
rentes que l’oeillet. On sait, en effet, que l’isceugénol est 
la base principale de ce parfum ; aussi, chaque chimiste, 
en lui ajoutant quelqu’autre produit, prépare une spécia¬ 
lité à odeur d’œillet. On se rendra compte que l’œillet 
F.F. original n’a pas de rapport avec ces différents pro¬ 
duits et possède une odeur spéciale tout à fait distincte 
des préparations actuellement dans le commerce. 


Irisipe Alpl;a blai 7 cl 7 e pure 

Depuis la chute des brevets D.L., on voit dans le 
commerce des violettes artificielles de toutes sortes et à 
tous les prix. Les bons produits ont toujours gardé leur 
valeur. 11 faut citer, en particulier, l’Irisine Alpha blan¬ 
che pure, qui est une Cétone-Alpha chimiquement pure 
et préparée par des procédés spéciaux. La purification 
est basée sur des principes nouveaux. Le produit est 
presque incolore. Sa puissance est considérable et l’odeur 
est remarquablement comparable à celle de la fleur. 


4 4 4 j 

Essence de Ber^arpotte 3 

JLrtîflcielle ' ^ 

La hausse des essences naturelles et leur pauvreté en 
principes actifs nous ont engagé à préparer un succé- "'i 
danné de titre constant et d’un prix avantageux. Son 
odeur est très agréable dans les eaux de Cologne, sa- ''C} 
vons, etc. Son goût amer n’en permet pas l’usage en ' i 
alimentation. 




LA PARFUMERIE MODERNE 


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136 


LA PARFUMERIE MODERNE 


^1 JURISPRUDENCE 


Circttlalion des Produits Pharmaceutiques 

A BASE d’alcool 

La direction générale des Contributions Indirectes a 
transmis récemment à son service les instructions re¬ 
produites ci-après, concernant l’application de l’article i 3 
de la loi de finances du 26 décembre 1908. 

D’une façon générale, l’article 4 de la loi du 28 fé¬ 
vrier 1872 assujettit aux formalités de la circulation 
« toutes préparations à base alcoolique s. 

Toutefois, la jurisprudence a interprété ce texte d’une 
manière restrictive en faveur des produits pharmaceuti¬ 
ques à base d’alcool qui, par l’addition de substances 
médicales, ont complètement perdu le caractère de 
boissons et constituent exclusivement un remède, un 
médicament; tout en admettant que les alcools employés 
à leur fabrication étaient, dans tous les cas, passibles 
des droits. De nombreux arrêts ont décidé que les pro¬ 
duits eux-mêmes, après la fabrication, étaient affranchis 
de toutes obligations fiscales. 

, Mais l’exemption de toutes les formalités à la circula¬ 
tion pour les produits fabriqués a compromis la percep¬ 
tion même des droits sur l’alcool employé à la 
fabrication ; le paragraphe premier de l’article 1 3 de la 
loi du 26 décembre 1908 a pour but de mettre fin aux 
abus, en fixant les limites des immunités. A cet effet, il 
consacre pour les.produits dopi il s'agit, quelle qu’en 
soit la qualité, l’exemptiotudes taxes d’entrée.et d’octroi, 
mais il ne maintient que dans la limite de 10 litres en 
volume l’affranchissement deïiRt formalités à la circula¬ 
tion * et il subordonne cette double concession à la con¬ 
dition expresse de la justification du paiement de l’im¬ 
pôt sur les alcools employés à la préparation. 

Dès lors, l’administration a établi comme suit le 
régime des expéditions à prendre par les divers déien- 

« A la sortie de chez un fabricant non entrepositaire ou 
de chez un simple commerçant de produits pharmaceu¬ 
tiques, exclusivement médicamenteux, ces produits 
pourront circuler librement jusqu’à concurrence de 
10 litres en volume et devront, au-delà de cette quan¬ 
tité, être accompagnés d’un laissez-passer 5 D, pris à la 
recette buraliste où un registre dii dit modèle sera spé¬ 
cialement affecté à cet usage. A la sortie de chez un 
fabricant entrepositaire, les dits produits devront être, 
en quelque quantité que ce soit, accompagnés d’un 
congé 4 G comportant le payement des droits de con¬ 
sommation sur l’alcool s’ils sont à' destination de l’inté¬ 
rieur, ou d’un acquit à caution comportant décharge du 


même droit s’ils sont à destination de l’étranger. A la 
sortie, enfin, de ces produits de chez un commerçant 
non fabricant, mais entrepositaire d’alcool à quelqu’ 
autre titre que ce soit, des laissez-passer 5 D seront pris 
■pour toute quantité, mais seulement jusqu'à concurrence 
des quantités reçues dont un compte sera tenu: ce der¬ 
nier cas sera sans doute tout exceptionnel et le service 
devra en rélérer à l’Administration qui appréciera les 
précautions à prendre pour chaque espèce. 

Les instructions antérieures sont maintenues relative¬ 
ment à la suite des opérations et, notamment, à la 
décharge des droits locaux chez les fabricants entrepo- 
sitaires. 

Aux termes du deuxième paragraphe de l’article i 3 , la 
nomenclature des produits appelés à bénéficier des 
immunités ci-dessus définies sera établie par des arrêtés 
du ministre des Finances, rendus sur l’avis du Comité 
consultatif des Arts et Manufactures. 

Jusqu’à la promulgation de ces arrêtés, le service 
accordera le bénéfice des dispositions nouvelles à tous 
les produits exonérés jusqu’ici des formalités de circula¬ 
tion en vertu de décisions judiciaires ou administratives. 
En ce qui concerne les produits qui figurent au Codex, 
l’Àdministration provoquera d’office un arrêté général. 

En ce qui concerne les produits mis en vente sous des 
dénominations ou marques spéciales, une demande doit 
être adressée à l’Administration, dans le délai, d’un 
•mois ; faute de,.ce.tt.e., dejnap.de dansjedit délai, toutes 
immunités seront retirées. 

Le troisièpie paragraphe porte que les produits appelés 
à bénéficier des immunités ne pourront être fabriqués 
que dans les locaux séparés de la voie publique, de ceux 
dans lesquels sont produits des alcools, fabriqués ou 
détenus, des alcools dénaturés ou des produits à base 
d’alcool dénaturé. Seraient donc soumises au régime 
général des spiritueux ordinaires, toutes les préparations 
pharmaceutiques à base d’alcool qui seraient fabriquées 
dans des locaux en communication intérieure avec une 
distillerie ou brûlerie, avec des ateli'ers de dénaturation 
ou avec des magasins renfermant des alcools dénaturés 
ou des produits à base d’alcool dénaturé. Il a d’ailleurs 
été spécifié au cours de la discussion que, par les termes 
ci-dessus employés d’alcool dénaturé, l’Administration 
entendait viser exclusivement les alcools dénaturés sui¬ 
vant la formule générale (méthylène, type régie et ben¬ 
zine ou résine), c’est-à-dire des alcools de chauffage, 
d’éclairage, d’éclaircissage, les vernis, etc. 

Rien n’est changé au régime actuel des produits médi ¬ 
cinaux à base de vin. » 


DISTILLERIE-HERBORISTERIE DES ALPES 

Paul OAIImIsAV Sc PSRRXN Prères 

Téléphone: û-03 5, Chemin de Bonne, GAP (Hautes-Alpes) Adr, léiég.-.: cullat-peuhin, Gap 


Spécialité de Jus et Sucs naturels de 'fruits pasteurisés, pour Sirops, Gelées, Sorbets, etc • 
Groseille, Framboise, Cerise, Airelle, Coings,Nerprun, etc, — Extraits et Eaux distillées de Framboise eî 
de Mnràsque. — Herboristerie, Essences de Lavande Monl-Bi«nc, Thym, Romarin, etc. 











la parfumerie moderne. — N« 11 


NOVEMBRE xqoq 


PA-RFVME'Rl-E PHATJQVE 
^ ^ 


^ LES PARFUMS ARTIFICIELS DE FLEURS ^ 


La capricieuse mode nous impose aujour¬ 
d’hui les parfums simples de fleurs et aban¬ 
donne les bouquets compliqués de ces années 
dernières. 

Elle est, à vrai dire, bien aidée par les décou¬ 
vertes récentes de parfums de synthèse nou¬ 
veaux, mais il est néanmoins plus difficile 
d’imiter la nature que de créer de toutes pièces 
des compositions artistiques. 

Les Parfums naturels de fleurs sont relative- 


Les autres produits vendus sous le nom 
d’essences de fleurs sont généralement des 
mélanges de celles que nous venons d’énumé¬ 
rer. On cite cependant quelques nouvelles 
essences (de Done, de Staphyléa Colchica(?), 
mais ce sont des produits relativement peu 
utilisés, malgré leur valeur. 

Les nouvelles préparations de synthèse sont, 
au contraire, de plus en plus abondantes et 
elles viennent se joindre aux produits purs que 



ment peu nombreux et si l’on a recours à eux 
pour donner la dernière touche aux prépara¬ 
tions, il est impossible de ne pas compter sur 
les produits synthétiques pour donner les notes 
jes plus nouvelles. Les Essences de fleurs 
extraites par les dissolvants volatils ou les pro¬ 
cédés d’enfleurage sont celles de Cassie, de 
fleurs d’Oranger, de Genêt, de Jacinthe, de 
Jasmin, de Jonquille, de Mimosa, de Narcisse, 
d’CEillet, de Réséda, de Rose, de Violettes et de 
Xubéreuse. 


les chimistes isolent des produits naturels et 
qui s’emploient tels quels, sans transformation 
(constituants) ou, au contraire, après avoir été 
combinés ou transformés. 

C’est dire que nous distinguons dans les 
Parfums chimiques plusieurs catégories : les 
constituants, les parfums organiques ayant 
pour origine un constituant naturel, et les par¬ 
fums de Synthèse pure. 

Les parfums artificiels sont des composi- 





































LA PARFUMERIE MODERNE 


ll'2 

lions de ces différents produits additionnés ou 
nom d’essences véritables de fleurs. 

No-us estimons que la préparation de ces 
mélanges doit être l'apanage du Parfumeur 
et que le Chimiste doit se cantonner 
dans la fabrication des parfums purs, indi¬ 
vidus chimiques nettement caractérisés et 
rigoureusement scientifiques. Notre avis n’est, 
à vrai dire, pas encore partagé par tous et la 
plupart des fabriques de parfums chimiques 
sont obligées d’avoir un préparateur-parfumeur 
spécialement chargé de répondre aux demandes 
de parfums composés qui les fabricants de 
Parfumerie confectionnée n’ont souvent pas le 
loisir de préparer eux-mèmes. 

Néanmoins, il est nécessaire que le parfu¬ 
meur moderne connaisse les usages de toutes 
les matières premières nouvelles qui lui sont 
offertesetdontiln’osefairel’acquisition, faute de 
savoir dans quels cas et dans quelles conditions 
les employer. 

Ce sont ces points que nous avons l’intention 
d’éclaircir. 


S’il est une tâche délicate, c’est évidemment 
la définition des sensations qu’éveille un par¬ 
fum. Les termes spéciaux à l’olfaction ne sont 
pas aussi précis que ceux qui se rapportent à 
nos autres sens. Ils procèdent par analogie et 
sont acceptées de façons différentes selon le 
sujet. Cependant, au risque de n’être pas d’ac¬ 
cord avec tous nos lecteurs, nous distinguerons 
le parfum frais du parfum capiteux, avec les 
nuances fruitées, acides, pour le premier, mon¬ 
tantes, douce.', veloutées pour le second ; 
nous opposerons le Fond caractéristique d’un 
parfum,à la Nuance, modification légère de son 
arôme. Tour à tour les différentes matières 
premières serviront de base ou d’adjuvant, 
selon qu’il s’agira d’obtenir un fond ou une 
nuance. 

A un point de vue général, on peut avancer 
que la fraîcheur d’un parfum de fleur peut lui 
être communiquée par du linalol, du géraniol, 
des alcools phényléihylique, octylique, nony- 
lique, décylique, toluiéthylique, etc. Bien 
entendu, la nature du Linalol introduira une 
nuance particulière de fraîcheur qui sera plus 
ou moins accentuée : le Likari donne un lina¬ 
lol très frais, puis le Basilic, le Bois de Rose, 
le Linafoé, enfin le Cananga' et l’Ylang don¬ 
nent des nuances plus lourdes. L’acétate du 
Linalyl se rapproche plutôt du Likari. 

Le fruité est donné par toute la gamme des 
éthers acétiques : Acétates de Benzyle, de Gé- 
ranyl, de Terpényl, de Phényléthyl (pêche 
abricot!, de Toluiéthyle (fraise). 

Le montant ou la force sera plutôt le fait des 
Aldéhydes Benzoïque (amande amère), Cin- 
namique (cannelle), Anisique (Aubépine, Aca¬ 


cia), Octylique, Phénylacétique (Jacinthe . 
Ether Méthylique du Para-Crésol, etc. 

La douceur capiteuse sera obtenue par les 
Indols, Anthranylates de Méthyle, Rhodinols, 
Oranges. Nérolis, "Vanilline, Coumarine, Phé- 
nate d’Ethyle (Bromélia). les éthers Formiques, 
la Benzylidènecétone (Tilleul). 

Les Ethers salicyliques (Salycilates d’.Amyle, 
d’Isolbutyle), la Cynamylcétone, donneront 
un velouté moins sucré que les précédents. 

Nous avons fait abstraction des fonds 
classiques: Roses-Rhodinol, Violettes, Terpi- 
néol-Lilas, Eugénol-Œillet, Jasmin composé, 
etc. ; des fixateurs et des essences de fleurs 
qui interviendront dans chacune des prépa- 

Néanmoins ces quelques indications suffisent 
pour jeter les bases des compositions nouvelles, 
bases fort élastiques et faciles à interpréter 
selon les goûts ou les dispositions personnelles. 

Le parfum de la Rose se prête, par exemple, 
avec assez de facilité à ces variations. 

Le type Rose Bulgare qui est acide et fruité 
est assez facile à imiter au moyen d’un mé¬ 
lange Rhodinol-Géraniol et d’une petite quan¬ 
tité d’alcool phényléthylique. 

La Rose Rouge de France plus capiteuse 
et sucrée, sera aisément obtenue avec le 
géranium déterpéné (de France, notamment) 
additionné d’alcool cinnamique et de Jasmin 
artificiel (Indol, Anthranylate de méthyle, Acé¬ 
tate de benzyle). 

La Rose Centjeuilles supportera même une 
petite quantité d’essence de Bois (Vétiver, 
Cèdre, Patchouli, Santal). 

Une Rose des Bois agreste et très fruitée 
s’arrangera parfaitement des Acétates de Rho- 
dinol (Citronellyl) et de Géranyl, \'Eglantine 
plus sèche et plus forte pourra contenir de 
l’Aldéhyde Anisique. 

La Rose Maréchal Niel, reine du jour, sera 
corrigée par une addition en dose massive 
d’Alcool phényléthylique et de Jasmin. 

Toutes ces compositions pourront contenir 
en plus ou moins grande quantité, des essences 
d’enfleurage de Rose, de Jasmin, de Tubé¬ 
reuse, etc., selon la nuance désirée. 

Le parfum du Muguet si apprécié sera l’ori¬ 
gine de toute une série de parfums de fleurs, 
comprenant le Lilas, le Cyclamen, la Glycine, 
la Bruyère, le Genêt, le Réséda, la Jonquille, 
le Bouvardia, etc. 

On a employé longtemps pour ces composi¬ 
tions le Terpinéol, nous n’insistons pas sur la 
composition trop connue de ces mélanges. On 
reconnaît d’ailleurs que si pour les produits à 
bas prix ce dérivé de l’essence de térébenthine 
n’a pas de rival, il est impuissant, du moins, à 
imiter la fraîcheur de l’essence de fleur dans 
les produits de luxe. Il y est supplanté par une 








LA PARFUMERIE MODERNE - l'23 


composition dont le linalol est généralement 
la base. 11 faut choisir avec soin l'origine de ce 
constituant selon le résultat cherché ; le l.ina- 
loé, le Bois de Rose, le Basilic, le Likari con¬ 
tiennent des linalols identiques au point de 
vue chimique, mais de qualité nettement ascen¬ 
dante dans l’ordre. Le linalol du commerce 
est généralement extrait du linaloé et on ne 
trouve cet alcool d’autres provenances que 
sous forme d’essences sans terpènes, les essen¬ 
ces brutes étant trop frustes pour l’emploi 
projeté. 

Le Cananga et l’Ylang donnent un alcool 
plus lourd, la Bergamotte reste citrine, les 
l^avande, Aspic, etc., sont trop caractéristi¬ 
ques. 

I.e fond de linalol sera rendu fruité 
par une addition d’alcool phénj’léthylique et 
d’acétate de beiizyle ou de ses succédanés ; 
propionate, butyrate, valérianates de Benzyle; 
puis le Capiteux nécessaire sera oh'enu par 
des traces d’indol et d’aldéhvdes décvlique 
ou duodécylique de préférence, ou encore par 
des compositions connues ou des essences 
véritables de Tubéreuse, Jasmin, Fleur d’Oran- 
ger, etc. 

Le Lilas demande à être plus chaud encore, 
ce qu’il est facile de réaliser par une augmen¬ 
tation de la proportion de ces dernières essen¬ 
ces. Le Seringat se rapprochera de la fleur 
d’Oranger avoisinant le Boiivardia : des tra¬ 
ces d’acétates de Phényléthyle ou de Phénylbu- 
lyle donneront des résultats curieux;le Crc/rt- 
titen demandera plus de douceur et de 'Velouté à 
la Série Iris, Violette ou aux éthers salycili- 
ques (Méthyle excepté). 

La Glycine, au contraire, premier chaînon 
des Bruyère, Genêt, Mimosa, Chèvrefeuille, 
demandera des éléments plus forts et plus 
sucrés. 

Le Chévrejeuille dernier terme de cette 
série contiendra une majeure partie de Vanil- 
line, Coumarine, Rhodinol, Néroli, etc. 

Le Genêt utilisera l’arôme particulier de 
péther méthylique du Para Crésol, le Mimosa 
celui du Paraméthylacétophénone, le Réséda 
celui de l’alcool Toluiéthylique, etc. (i). 


Lu dernier j'oint, très sérieux, détermine la 
pirfection d’un parfum artificiel de fleur. C’est 
l'homogénéité. Ilest nécessaire que la sensation 
provoquée soit uniforme depuis le commence¬ 
ment de l’évaporation jusqu'à la fin, ce qui 
était parfaitement inutile dans les Bouquets, 
qui pouvaient oflrir une série d’odeurs diffé¬ 
rentes se succédant en ordre chronologique 
depuis l’ouverture du flacon jusqu’à la dessica- 
cation complète sur le support choisi. 

On obtenait autrefois cette compacité de 
l’arôme par une macération très longue dans 
l’alcool, parfois même par une sorte de tran¬ 
chage à chaud prolongé pendant un temps 
assez long. Ces pratiques sont incompatibles 
avec les nécessités commerciales et indus¬ 
trielles; il faut obtenir le même résultat le 
plus rapidement possible. C’est à la distillation 
dans le vide qu’on a recours. S’il est possible 
d’isoler pour une spécialité un corps bouillant 
entre deux points peu éloignés, le résultat sera 
absolument parfait. 11 sera impossible, meme 
à un odorat exercé de séparer les éléments 
d'un parfum ainsi préparé. Le matériel est 
d’ailleurs peu coûteux, la manipulation sans 
difficulté exagérée. 1-es parties éliminées ser¬ 
vant naturellement à d’autres fabrications 
moins luxueuses, les pertes sont ainsi nulles. 

La distillation ou l’extraction sur fleurs don¬ 
nent également des résultats satisfaisants; on 
trouve dans le commerce des Nérolis artificiels 
distillés sur fleurs d’oranger, des Rhodinols 
distillés sur Rose, des Jasmins artificiels extraits 
sur Fleurs par les dissolvants, etc., ces produits 
représentent un grand progrès sur les prépara¬ 
tions ordinaires. 

Espérons qu’ils seront le trait d’union entre 
le chimiste et le distillateur de fleurs que sépare, 
en apparence, un antagonisme que rien ne jus¬ 
tifie. 1 -a Science a reconnu la suprématie de 
la Nature en ce qui concerne la suavité par¬ 
faite des parfums obtenus. Que la Nature ou 
ceux qui en recueillent les fruits s’inclinent 
devant la facilité de production et la grande 
quantité des matières premières que la Chimie 
met à leur disposition. 

Fi.ori.\nk. 


£a révision du tarif douanier et les essences 

Continuant la discussion sur les nouveaux 
tarifs douaniers, la Chambre a adoptée le 3 no- 

(i) Nous donnons dans le supplément pratique 
quelques formules chiffrées qui pourront servir de 
base aux recherches de nos lecteurs. 


vembre, les droits proposés par la Commission 
Amendement Arago) fixant à 5 "/o ad valorem 
celui dont seront frappées les huiles essentiel¬ 
les et à 1 5 o/o ad valorem au tarif général (lo ®,,i 
au tarif minimum) celui que supporteront les 
parfums synthétiques ou artificiels. 








LA PARFUMERIE MODERNE - = 


Les propositions spéciales qui avaient été 
formulées par les députés des Alpes-Maritimes 
pour l’augmentation des droits sur les essences 
de Néroli et Petitgrain exotiques n’ont pas été 
adoptées (i). 

Il n’est pas douteux que ces changements 
augmenteront dans de notables proportions la 
quote part de la Parfumerie dans les recettes 
douanières. 

Il en résultera des changements dans les 
dénominations de quelques produits : l.es 
Citral, Eugénol, Linalol, Rhodinol, etc. seront 
probablement offerts comme essences rectitiées 
de Lemongrass, Girofle, Linaloé, Géranium, 
et ces nouvelles appellations resteront dans 
l’esprit de la loi qui prétend surtout augmenter 
les droits d’entrée sur les parfums chimiques, 
et non sur les essences naturelles. 


Encore une fois l’industrie de la parfumerie 
est considérée, à raison sans doute, comme 
une industrie de luxe,... et on le lui fait bien 

■4 <è 

importation des huiles d’oiiVes Tunisiennes 

EN d soa-d 0-1 O 

Par décret est fixée à 20 millions de kilo¬ 
grammes la quantité d’huile d’olives et de 
grignons d’origine etde provenance tunisiennes 
■qui pourra être admise en franchise sur le 
territoire continental de la France du icr 
novembre 1909 au 3 i octobre i()io en appli¬ 
cation de la loi du ig juillet 1890, art. 5 . 
Rappelons que cette quantité avait été fixée 
l’an dernier à 10 millions de kilogrammes seu¬ 
lement pour l’exercice qui vient de s’écouler. 




LE VANILLIER 




Par son périanihe double et son pistil adhé¬ 
rent le vanillier fait partie des orchidées au 
labelle pesant—ordre des Iridinées — famille à 
laquelle il se rattache par la tribu des Aré- 
thusies. 

Son nom Vanilla vient du mot espagnol 
vama qui veut dire gaine. Le genre comprend 
un certain nombre d’espèces dont les plus con¬ 
nues, parce que cultivées, sont la Vanilla Gar¬ 
dent, la V. appendiculata, la V. pompona, com¬ 
mune à la Guadeloupe, la V. odorata ; mais la 
plus importante, à beaucoup près, est la T’u- 
nilla planifolia à l’aire géographique très éten¬ 
due. On la dit originaire du Mexique, mais il 
convient de ne pas accepter sans réserve ces 
données historiques. 

La tige, souple, rubanée et ramifiée ne se 
soutient que grâce à des tuteurs auxquels elle 
s’attache étroitement par des vrilles. 

Les feuilles, elliptiques et charnues, attei¬ 
gnent couramment i 5 centimètres de longueur 
sur 8 de large ; elles sont alternes, sessiles. 

Les fleurs, en grappes d’un blanc sale nais¬ 
sant à l’aisselle des feuilles, sont hermaphro¬ 
dites et du type 3 . Les trois pétales sont iné¬ 
gaux et le postérieur se développe en un la¬ 
belle conique allongé, aux bords frangés. Aussi 
n’y a-t-il qu’un plan de symétrie, 

La zygomorphie s'accuse encore du fait de 
l’avortement des étamines dont seule, celle qui 
est superposée au sépale antérieur, se déve¬ 
loppe. Dans le pistil, trois carpelles ouverts, 
soudés bord à bord, ne forment qu’une seule 


(OVoirp. >02 n-8. 


loge ; l’ovaire inférieur a trois placenta parié¬ 
taux. L’androcée se soude au pistil jusqu’au 
sommet, formant le gynostème. 

L’anthère unique ne pouvant communiquer 
avec le stigmate de la même fleur, la féconda¬ 
tion est des plus irrégulières et, pour faciliter 
la fructification, il est bon d’infîrvenir par la 
pratique de la fécondation artificielle, réalisée 
pour la première fois au Jardin des Plantes de 
Paris, il y a presque un siècle. 

Le fruit du vanillier est une capsule allongée 
comprenant deux valves inégales. C’est la 
gousse. Groupées en bouquet dont chacun 
porte le nom de balai, ces gousses sont en 
outre alignées le long de leur support. 

Les graines, petites et noirâtres, lenticulaires, 
ont un embryon minuscule, sans albumen ni 
périsperme. Il n’y a ni radicule, ni cotyle. 

Ces gousses renferment de grosses quantités 
d’huiles essentielles et une forte proportion 
d’acide benzoïque. Leur odeur, d’après le 
Dr Johnston, aurait un effet physiologique 
curieux sur l’économie ; véritable stimulant 
aromatique, elle exciterait les fonctions intel¬ 
lectuelles, provoquerait un regain d’énergie. 
Le Dr Bird, d’autre part, prétend que les éma¬ 
nations de la vanille suffisent à enivrer les 
ouvriers qui la récoltent. Et lorsqu’il leur 
arrive de casser une tige et d’appliquer l’un 
des bouts à même la peau, on observe une 
action vésicante prononcée due au suc vis¬ 
queux qui s’écoule de la blessure, suc très 
riche en oxalate de chaux réparti en petits cris¬ 
taux pointus connus sous le nom de raphides. 

La Vanille est bien la plus intéressante, au 
point de vue industriel, de toutes les orchidées. 











LA PARFUMERIE MODERNE 


Dans tons ses organes, on rencontre constam¬ 
ment une oxydase, très abondante surtout dans 
le parenchyme interne du fruit mûr où elle 
parait avoir émigré à travers le pédoncule. 
Celui-ci qui en refermait en effet des quantités 
notables tant que le fruit était vert, en est à 
peu près démuni après maturité. 

Ce ferment oxydant doit jouer un rôle pré¬ 
pondérant dans la formation de la vaniltine, car 
ce sont précisément les parties les plus pauvres 
en oxydase qui donnent le moins de vanilline 
à la préparation. Et les vanilles de Tahiti ou de 
la Guadeloupe qui n’en renferment que peu ou 
pas sont réputées médiocres, alors quo celles, 
très estimées, de la Réunion, du Mexique, des 
Seychelles, de Mayotte, sont au contraire très 
riches. 

Cette action de l’oxydase est d’ailleurs étroi¬ 
tement liée à celle d’un ferment hydratant, 
également présent dans le suc du Vanillier, et 
susceptible d’hydroliser l’amidon. On incline 
à penser que ce dernier ferment, par hydrata¬ 
tion de la coniférine, la transformerait en alcool 
coniférylique et glucose. L’oxydase intervien¬ 
drait alors pour transformer cet alcool conifé¬ 
rylique en vanilline. Le glucose reste intact et 
on constate toujours sa présence dans lavanille. 

Encore que très répandu dans toutes les ré¬ 
gions tropicales, il ne faudrait pas croire que le 
Vanillier soit d’une rusticité à toute épreuve et 
que le climat local, l’atmosphère, l’exposition 
lui soient indillérenis. Les climats, à la 
fois chauds et humides, lui sont nécessaires. 11 
recherche les couverts et les flancs de coteaux 
qui le mettent à l’abri de la chaleur brutale, au 
moins pendant une partie de la journée. 11 lui 
faut un sol frais mais non humide, assez riche 
en humus car cette plante, véritable sybarite, 
n’aime point courir après la nourriture. 

Dans les régions où il croît à l’état spontané 
le seul aspect de savégétation nous renseignera 
suffisamment. Mais si l’on veut l’introduire en 
terrain vierge, il importe avant de s’imposer les 
frais d’un débroussaillement, de s’assurer des 
régimes des vents et des pluies. Et si le milieu 
n’y pourvoit pas naturellement, il est prudent 
de briser l’action mécanique et physiologique 
des vents par des rideaux d’arbres, ainsi qu’on 
Je fait dans notre midi contre le Mistral. De 
part en part et sur le terrain même on assurera 
le couvert nécessaire par des arbres à ombre 
d’autant plus dense que l’on sera en terrain 
plus sec, plus accidenté et plus difficilement 
irrigable. 

Ce terrain convenablement nivelé, on devra, 
assurer la provision d’eau nécessaire ou leur 
écoulement s’il y a excès. On procède ensuite 
à la plantation des tuteurs, puis à celle dos 
boutures car le semis n’est pas pratique en 
grande culture. Les tuteurs sont mis à un mè¬ 


tre les uns lies autres suivant des lignes espa¬ 
cées elles-mêmes de deux mètfes, ce qui donne 
environ S.ooo pieds à l'hectare. Et jusqu’à ce 
que la reprise soit bien effectuée et l’eau néces¬ 
saire à l’évaporation bien assurée par les raci¬ 
nes, on paille les boutures qui sans cela se des¬ 
sécheraient au soleil. En tout temps le terrain 
doit être tenu très propre, en raison même de 
cette répugnance à la lutte pour la vie qui ca¬ 
ractérise le vanillier. 

C’est généralement vers le dixième mois 
après la plantation qu’apparaissent les premiè¬ 
res fleurs, mais il n’y a pas de gousses avant la 
deuxième année et on n’est en plein rapport 
qu’à partir de la troisième. On compte par suite 
cinq bonnes récoltes, car il est rare que le va¬ 
nillier dure plus de huit ans. 

A chaque sarment on ne laisse que six à sept 
balais d’une dizaine de gousses chacun, dont 
le poids total est un peu inférieur à un kg. 

En tenant compte des accidents divers et des 
pertes inévitables,on récolte en moyenne 1.200 
kilos de vanille verte à l’hectare, ce qui ne 
donnera guère plus de aâo kilos de vanille 
préparée. 

La cueillette-est l’opération la plus délicate 
de cette culture. Si elle est trop verte, la va¬ 
nille donnera un fort déchet à la préparation 
et moisira le plus souvent. Si on attend trop 
les valves s’ouvrent et sont désormais de qua¬ 
lité inférieure. On estime généralement que la 
cueillette s’impose dès que commencent à jau¬ 
nir les pointes de gousses. Mais ce n’est pas 
là un critérium infaillible et il est indispensa¬ 
ble d’acquérir une grosse expérience alliée 
toujours à une sorte de flair spécial, pour faire 
la récolte bien à point. 

La préparation comprend plusieurs phases. 
Dans la première, les gousses, renfermées dans 
des récipients en fer-blanc placés eux-mêmes 
dans des cuves cloisonnées et recouvertes de 
laine, où l’on fait arriver de l’eau à 90», restent 
toute une nuit dans cette étuve spéciale. 

Elles ont alors un teinte brunâtre et sont in¬ 
capables de germer. Il reste à les dessécher 
méthodiquement. On les étale, à cet effet, en 
couche mince sur des châssis en bois léger re¬ 
couverts de couvertures de laine et les gousses 
elles-mêmes sont recouvertes d'une de ces cou¬ 
vertures, après quoi on expose le tout au so¬ 
leil durant cinq ou six jours. Les gousses sont 
tout à tait molles et plus brunes encore. On 
termine alors la dessication à l ombre, (.ette 
fois on les étale encore en couches minces 
mais sur des claies sans couvertureset disposées 
en étagères d’une propreté rigoureuse. Des 
courants d’air sont aménagés par des ouvertu¬ 
res spéciales du local, de façon à rendre pro¬ 
gressive la dessication. On les visite de temps 
à autre,car les gousses de dimensions différen¬ 
tes ne se dessèchent pas avec la même rapidité. 





I 2 H _ — LA PARFUMERIE MODERNE 


(Quinze jours suftisenl aux plus petites pour 
être à demi sèches. On les met ensemble sui¬ 
des étagères spéciales où les rides de l’enve¬ 
loppe s’accentuent. Par des visites ultérieures 
on enlève celles qui ont atteint ce stade, ainsi 
de suite jusqu’à dessication complète appré¬ 
ciée par simple pression des doigts. La gousse 
sèche ne craque plus et le parfum commence à 
se manifester. 

Les gousses sont alors entassées, toutes dans 
le même sens, dans de grandes boîtes en fer 
blanc de un mètre de long et o m 5 o de large 
et de haut. On les y laisse en observation de 
un à deux mois pour faire se développer le 
parfum. Chaque semaine on les examine avec 
soin pour retirer les moisies, qu’on lave à l’eau 


tiède, ressuie et met un jour ou deux sur des 
étageres spéciales. 

C’est alors que se fait le tri suivant les lon¬ 
gueurs. Des réglettes divisées en centimètres et 
des casiers numérotés facilitent l’opération. 
Sont déclarées marchandes toutes celles va¬ 
riant entie i 5 et -iS centimètres de longueur. 
Mais l’aspect et la qualité du parfum influeront 
aussi sur le prix. 

Au cours de l’empaquetage on lisse les 
gousses à la main pour leur donner ce brillant 
que nous affectionnons. 

Dès ce moment, la vanille passe à l’industriel 
qui en fait les mille et un usages que l’on sait. 

G. Ch.vrrièrk. 

Ingénieur agronome. 




VARIETES 


éf 


Maladie du Vanillier 

Les nouveaux droits dont la Vanilline sera 
bientôt frappée attirent de nouveau l’attention 
sur la Vanille naturelle qui en subira favora¬ 
blement le contre-coup. Les producteurs s’at¬ 
tendent à une hausse consécutive à la plus 
grande consommation et espèrent être ainsi 
mieux récompensés de leurs peines. La culture 
de la Vanille n’était plus rénumératrice ces 
temps derniers, d’autant plus qu’une maladie 
assez grave menace la précieuse orchidée. 

Le D'- Vitrac, qui a étudié à la Guadeloupe 
cette « Mélanose du Vanillier » la décrit de la 
.façon suivante ; 

« La fécondation terminée, la grappe de 
« tieurs du Vanillier devient une grappe de 
€ gousses de Vanille (de pois, comme on dit 
.. ici) ». 

Les dernières Heurs qui n’ont pas été fécon¬ 
dées tombent, laissant la cicatrice de leur point 
d’attache à l’axe de la grappe sur une longueur 


de 2 à 3 centimètres. La pointe de cet axe res¬ 
tée à nu est d’un beau vert glauque et grossit 
pendant quelque temps, après la chute des 
dernières fleurs. Normalement elle doit rester 
verte et bien portante jusqu’à la maturité com¬ 
plète. 

Dans le cas de Mélanose, lorsque les gousses 
ont atteint 8 à lo cent, de longueur, une tache 
noire apparaît sur la pointe nue de l’axe et 
tend à s’étendre sur toute sa longueur. Chaque 
fois que le noir atteint le point d’attache d’une 
gousse, celle-ci noircit à son tour et tombe 2 
ou 3 mois avant sa maturité. 

Si on a soin de retrancher la pointe de l’axe 
dès qu’elle paraît atteinte, on parvient 7 ou 8 
fois sur 10 à arrêter le mal, mais si la tache 
apparaît à l’origine ou au milieu de l’axe toute 
la grappe est perdue. 

Il faut espérer que l’on arrivera à arrêter la 
progression de cette maladie qui pourrait, en 
se généralisant, diminuerdans de fortes propor¬ 
tions les récoltes de Vanille, 


■4 «fe 


LES ESSEAICES EAl THÈ'RAT'EVTIQVE 
^ ^ ^ 




LE GENET 


Le Genêt à balais (Genista scopariaj, est 
une légumineuse papilionacée qui croit en 
abondance dans les terrains sablonneux du 
nord et de l’ouest de l’Europe. Ses fleurs, en 
belles grappes jaune d’or, répandent une odeur 
agréable faible, mais persistante. A la dose de 
i 5 à 3 o grammes pour un litre d’eau, elles ser¬ 


vent depuis longtemps à préparer une infusion 
de saveur amère, dont les propriétés diuréti¬ 
ques sont dues à la scoparine ; cette substance 
qui cristallise en prismes jaunes insipides et 
inodores est peu toxique,- cependant, les fleurs 
de gerêt ne peuvent être maniées sans précau¬ 
tions, car, indépendamment de la scoparine, 












LA PARFUMERIE MODERNE --- - 1:^7 


elles contiennent, ainsi que les autres organes 
de la plante, un alcaloïde, la spartéine, qui est 
un médicament très actif, et partant un violent 
poison. 

La spartéine (C^ Az-) se présente sous 
la forme d’un liquide huileux dont l’odeur 
est persistante. De saveur amère, de réaction 
alcaline, elle est incolore, mais brunit rapide¬ 
ment au contact de l’air. Elle est insoluble 
dans l’eau, soluble dans l’alcool et l’éther ; elle 
se combine aisément aux différents acides pour 
former des sels cristallisables et solubles. 

Un de ces sels, le sulfate neutre, C" 

So^ 5 (H'-* O), est aujourd'hui d'un em¬ 
ploi courant en thérapeutique. 11 possède, 
comme l’a établi Laborde, la propriété d’aug¬ 
menter et de régulariser les contractions car¬ 
diaques : c’est le métronome du coeur ; son 
action complète celle de la digitale. Le sulfate 
de spartéine s’administre à la dose de o,lo à 
<>,4i> gramme, en pilules et en potions, ou à la 
dose de o,oS à o,io gr. en injections hypoder¬ 
miques (solution aqueuse à 5 o/o, soit cinq 
centigrammes par cmc.). 11 est encore utilisé 
comme antithermique, et principalement dans 
les fièvres éruptives. On l’emploie dans ce but 


en badigeonnages, soit qu’on i’incopore dans 
une pommade ainsi formulée ; 

Sulfate de spartéine.. 2 gr. 


soit qu’on se serve plus simplement de la so¬ 
lution aqueuse à 5 “/<>. On prescrit alors : 

Sulfate de spartéine. '2 gr. 

Eau stérile. 10 

Faire sur la peau un badigeonnage avec 4 ou 
5 cmc. de cette' solution et recouvrir d'une 
étoffe imperméable. 

Dans certaines régions de la France et de 
l’Allemagne, on mangeait autrefois en salade, 
les fleurs du genêt à balais, ou bien encore on 
faisait confire les boutons dans du vinaigre, et 
on les employait comme condiment à la ma¬ 
nière des câpres. Il faut se féliciter de la dis¬ 
parition à peu près absolue de cet usage ; car 
la présence de la spartéine, plus ou moins 
abondante suivant l’époque et les régions, ex¬ 
pose les consommateurs d’un tel aliment à des 
accidents qui peuvent exceptionnellement être 
très graves. 

D' P. J. 




procédé facile d’Çxlrallon de l’Çssence d’3rls 




par les nouveaux dissolvants 

^ ^ ^ 


L’essence d’iris était autrefois extraite de la 
poudre de l’iris de Florence (cultivé également 
en France dans le département de l’Ain) par 
la distillation à la vapeur d’eau. L'opération 
était longue et délicate et les appareils em¬ 
ployés étaient rapidement déterriorés par 
l’action des acides gras entraînés (acides cé- 
rotiques, myristiques, etc.) qui attaquent les 
niétaux à chaud. Il était nécessaire, en effet, 
jje maintenir l’eau des réfrigérants à une tem¬ 
pérature suffisante pour que le beurre d’iris 
ainsi fabriqué coule dans les récipients, et 
o’obstrue pas le serpentin. 

Nous parlons de cette fabrication comme 
j'un procédé vétuste, il n’est cependant pas 
tombé en désuétude et le beurre d’iris a une 
vente toujours régulière ; grand nombre de 
raisons ne sauraient, en effet, en remplacer 
l’usage par celui des produits plus modernes, 
obtenus notamment par les dissolvants volatils. 

On sait que ce procédé est basé sur la facile 
solubilité des huiles essentielles dans les déri¬ 
vés légers du pétrole fessence rectifiée ou 
éther) ou les sulfures de carbone, chlorure 
j’éthyle, etc. Le support de l’essence est lavé 
oiéthodiquement dans une série de récipients 


en batterie par le dissolvant choisi qui s’enri¬ 
chit graduellement en huile odorante ; le solvant 
passe une première fois sur une poudre déjà 
lavée antérieurement plusieurs fois, puis sur 
une poudre moins pauvre, enfin sur une poudre 
n’ayant encore subit aucun traitement. 

Le liquide ainsi chargé de produit aromati¬ 
que arrive à l’alambic ou se fait l’évaporation. 
I-e dissolvant est éliminé soit dans le vide, soit 
par un chaufFuge qui n’est jamais important 
car on choisit toujours un véhicule très volatil, 
il reste au fond de la cucurbite un résinoïde 
que l’on enlève pour le purifier à l’alcool. 

Il contient, en effet, des principes cireux ou 
résineux, solubles dans le véhicule utilisé, mais 
insolubles dans l’alcool ou inutiles pour la 
parfumerie. Après ce lavage et l’évaporation 
de l’alcool, il reste un résinoïde d’iris très 
odorant et en outre bon fixateur à cause de la 
proportion importante de produits peu volatils 
qu’il contient. C’est en quelque sorte une in¬ 
fusion d’iris extra concentrée (absolue) que l’on 
peut utiliser telle quelle dans tous les cas ou 
les anciennes formules indiquent l’usage de 
l’ancien et excellent alcoolat. 

Si l’on rectifie alors ce produit épais et sem- 




















LA PARFUMERIE MODERNE 


128 

bliiblc à un vernis, on obtient l’irone ou huile 
essentielle absolue d’iris, qui remplace et avec 
avantage les beurres d’iris ou pre'parations 
distillées de cette essence concrète. 

Mais ce procédé moderne a également un 
grand nombre d’inconvénients, dont le princi¬ 
pal est le coût très élevé des appareils nécessai¬ 
res, et le grand danger d’incendie qu’offre le 
maniement de grosses quantités de dérivés de 
pétrole très inflammables. En théorie, tout se 
passant en vase clos, ou dans un vide partiel, 
il ne devrait se produire aucune fuite dange¬ 
reuse. Mais, en pratique, il n’en est pas de 
même et la présence de fortes provisions de 
matériel inflammable dans une usine ou tous 



les stocks sont généralement constitués par 
des produits précieux et combustibles, ne va 
pas sans une grande responsabilité de la part de 
l'usinier, et une augmentation proportionnelle 
des primes d’assurance contre l’incendie, les 
accidents, etc.. 

Aussi les industriels possédant des installa¬ 
tions de ce genre ont été très agréablement 
surpris en apprenant la création de produits 
nouveaux, bons dissolvants des corps gras et 
des huiles essentielles, présentant tous les 
avantages de l’essence légère de pétrole et 
ininflammables. 


Le Dichloréthylène et le Trichloréthylène 
se rapprochent le plus par leur point d’ébuli- 
tion ( 55 o et SS") des produits employés jus¬ 
qu’à présent et sont en outre incombustibles 
et peu odorants, permettant d’utiliser à nou¬ 
veau, pour des mélanges, les poudres d'iris 
traitées. On ne pourrait leur reprocher que 
leur tendance à dégager en présence de l’humi¬ 
dité, des traces d'acide chlorhydrique. Mais 
cet inconvénient disparait, paraît-il, dans les 
produits bien préparés, et ces nouveaux dissol¬ 
vants sont employés maintenant dans toutes 
les usines allemandes. 

Un des plus grands avantages du Dichloré¬ 
thylène est la possibilité de son emploi en de¬ 
hors de toute installation particulière. Le par¬ 
fumeur qui a l’emploi soit dans ses savons, soit 
dans ses poudres de riz ordinaires, de poudre 
d’iris de qualité courante, peut en retirer lui- 
même son essence d’iris dans de bonnes con¬ 
ditions de prix, sans chercher à extraire la tota¬ 
lité du parfum qui s’y trouve. La poudre in¬ 
complètement lavée pouvant lui servir après 
coup pour ses qualités secondes. 

S’il ne traite que de petites quantités, il mé¬ 
langera simplement, volume à-volume,la poudre 
et le Dichloréthylène,et jettera la bouillie obte¬ 
nue sur un filtre rapide à aspiration. La pou¬ 
dre sera séchée rapidement et le liquide, éva¬ 
poré, laissera déposer une résine pure d’iris 
que l’on reprendra simplement à l’alcool et 
qui donnera après filtrage une infusion concen¬ 
trée que l’on aurait mis plusieurs mois à obte¬ 
nir avec la méthode ordinaire et qui serait re¬ 
venue à un prix plus élevé à cause de la perte 
sensible d’alcool et la non valeur de la poudre 
lavée à l’alcool. 

S’il s’agit de grandes quantités on songera, 
par un dispositif spécial, à récupérer le Dichlo¬ 
réthylène employé, ou on utilisera de préfé¬ 
rence le Trichloréthylène plus facile à conden¬ 
ser sans pertes. 

Le dissolvant récupéré servira à des opéra¬ 
tions ultérieures. 

Il faut noter en outre que la poudre d’iris 
traitée, si elle a perdu de son pouvoir odorant, 
a gagné de la blancheur ce qui permet de l’em¬ 
ployer en plus grandes proportions dans cer¬ 
tains mélanges blancs ou peu colorés. 

Nul doute que ces nouveaux dissolvants qui se 
prêtent à beaucoup d’autres usages (Pétroles (?) 
à dégraisser les cheveux, lavages des huiles 
parfumées, etc.) sur lesquels nous reviendrons 
d’ailleurs, ne favorisent aussi l’utilisation des 
fleurs odorantes dans toutes les parties de la 
France, comme l’avaient fait prévoir les études 
du professeur Chassevent. 

G. Robkrt, ingénieur chimiste. 















LA PARFUMERIE MODERNE 


LES ESSEJ^CES T^OVVELLES 
^ ^ 


% 


ESSENCE DE GENÊT 



Mon rapport d’Octobre 1902 contient quel¬ 
ques details sur la fabrication et les qualités 
Je l’Essence de Genista tinctoria L. L’essence 
alors obtenue était brun-foncé, d’odeur aro¬ 
matique agréable, de réaction acide, poids spé¬ 
cifique à 33 “ 0,8980. Par traitement avec l’al¬ 
cool on avait obtenu une paraffine fusible à 
580 . 

Je viens de distiller une essence d’une autre 
variété de Genêt, Spartium scoparium L., qui 
fournissait un rendement de o,o 3 i "/o. L’es¬ 
sence brun-foncée, d’odeur violemment acide 
était liquide à la température ordinaire, mais 
exposée à la glace elle se solidifia. Poids.spé¬ 
cifique à I 5 “ 0,8673. 

L’addition d’alcool fort fit déposer des flocons 
incolores. En chauffant avec une solution am¬ 
moniacale d’oxyde d’argent, l’essence donna 


naissance à un miroir d’argent, ce que prouve 
la présence d’un aldéhyde. 

Indice d’acide. 58,6 

Indice de saponification.... 88 

Indice d’éther. 29,4 


Pour séparer l’aldéhyde de l’essence, 10 gr. 
furent agités avec une solution dilue'e de bisul¬ 
fite de sodium. Après l’addition de carbonate 
Je sodium à la couche aqueuse, on remarqua, 
une forte odeur de furfurol. 


Avec de l’acétate de , 3 -Naphthylaminc : colo¬ 
ration bleu-rouge, avec de l’acétate d’aniline 
coloration rouge. (Comparer E. Krdmann, 
Jotirn. /. prakt. Chemie II. 56 , i 53 .) Avec une 
solution de phcnylhydrazine hydrochlorique 
et d'acétate de sodium il se forma des tra¬ 
ces d’un précipité jaune, évidemment 1-ur- 
furazidiphénylique. (Comparer E. Fischer, B. 

17. 574.) 

La solution étherique de l’essence ainsi trai¬ 
tée fut agitée avec de la soude caustique à 
3 La couche intérieure se solidifia en une 
galette de savon. Après ébullition avec du 
charbon animal on additionna de l’acide sul¬ 
furique dilué, les flocons impurs bruns obte¬ 
nus furent traités' avec de l’éther et libérés 
d’impuretés par l’éther de pétrole. Après éva¬ 
poration il se formait des lamelles incolores 
fusibles à 60/61“ — acide pahnitique. 

La portion non-acide de l'essence fut, ai-rès 
évaporation de l’éther, traitée avec 3 o cm“ al¬ 
cool fort. Il se déposait o ,35 gr. — 3,3 
d’aiguilles fines, fusibles à 48/49", qui par 
leur inertie en rapport aux agents chimiques, 
furent caractérisées comme paraffine. 

Heinrich Haensel. 




LE THYM ET SON ESSENCE 




Caractères botaniques. — Le genre Thym,de 
la charmante famille des labiées, comprend à 
peu près cinquante espèces décrites à ce jour, 
dont doKfe pour la France seule. Toutes sont 
des plantes à odeur aromatique très agréable, 
pjous ne nous arrêterons,toutefois, qu’au Thym 
commun et au Serpolet ou Th. bâtard, les plus 
intéressantes. 

On sait que les Grecs, amis de la belle na¬ 
ture, confondaient tous les membres de la 
tribu sous le nom charmant de Thumos (je 
parfume), et qu’ils les rencontraient avec un 
plaisir extrême le long des sentiers pierreux ou 
sur les coteaux arides et brûlés. Ils avaient 
même l’habitude de couper des rameaux à la 
plante pour presser entre leurs doigts les 
feuilles aux fines senteurs. Et celte tradition 
s’est conservée vivace dans le Midi et le Sud- 
Est de notre belle Patrie. Nous demandons 


encore davantage au Thym, aujourd’hui : il 
entre dans la préparation de nos aliments : 
civet de lièvre ou de lapin, boudin, caillettes, 
etc. ; de là cette supériorité bien établie de la 
cuisine provençale, si relevée, si appétissante. 

Mais, ne nous égarons pas sur ce chemin 
trop agréable. .. où nous risquerions de per¬ 
dre de vue notre sujet et dès le départ. 

Le Thym commun, donc, est un arbrisseau 
formant une touffe buissonneuse, à feuilles 
innombrables, très petites, ovales, lancéolées, 
verdâtres en dessus et blanchâtres au revers, 
ordinairement fasciculées, à rameaux dressés 
et tomenteux. Ses fleurs sont rose lilas ou 
plutôt blanches, disposées, soit en capitules, 
soit en grappes. 

C’est notre frigoulo, ferigoulo, frigouléto, 
frigoulcla que les poètes ont chantée. Vers 

















lao 


LA PARFUMERIE MODERNE 


lü littoral méditerranéen,la plante est en pleine 
tloraison vers la mi-avril; plus au nord, elle 
n'y arrive que quinze jours après. A ce mo¬ 
ment, elle a atteint son maximum de parfum. 

Ses sols de prédilection. — Compagnon fi¬ 
dèle de la Lavande, il semble vivre en parfaite 
intelligence avec sa parente et partager sa 
bonne ou mauvaise fortune. Il est cependant 
plus frileux et redoute les altitudes au-dessus 
de 5 oo mètres dans notre Dauphiné au climat 
assez rude. Aussi, affectionne-t-il, avant tout, 
les abris et les douces caresses du soleil. Né 
dans les régions chaudes,on dirait que le Thym 
na rien oublié de son origine. Examinez, 
même en Provence, une combe à l’ombre ou 


à peine deux ou trois centimètres d’un grès 
ferrugineux. Les pieds, serrés à étouffer, lut¬ 
tent contre le chêne truffier qu’on étend de 
plus en plus sur ces portions stériles et qui a 
mérité la première place dans l’agriculture lo¬ 
cale, grâce à son revenu hors de pair. Mais, 
dès que la charrue ou la pioche cessent de 
combattre leur envahissement, vite ils recon¬ 
quièrent, et en peu d’années, les espaces ravis 
par les truffières artificielles. On ne saurait 
trop admirer cette ténacité du faible contre le 
fort ! 

Même remarque dans nos montagnes déboi¬ 
sées : une simple fente à travers la roche suffit 
pour qu’aussitôt le Thym vienne y élire domicile 



Lande de Thym sauvage 


simplement ouverte au vent du nord. Eh 
bien ! vous n’y trouverez plus la plante odo¬ 
rante, tandis que la Lavande, moins avide de 
soleil et de lumière, se plaira là encore. Les 
deux ont d’ailleurs un point commun: l’hor¬ 
reur de l’herbe autour d’elles. 

Sa zone naturelle est donc le patrimoine de 
V Yeuse ou chêne vert, du spic et de la grosse 
Lavande (L. latifolia X. fragrans) Chaten. Au- 
dessus, il est mal à l’aise et l’hiver lui semble 
funeste alors que son amie n’en souffre point. 

Ce sont aussi les sols calcaires que le Thym 
recherche, tout comme la Lavande. Peu im¬ 
porte, d’ailleurs, qu’ils soient stériles ou non. 
A Taulignan (Drôme) — pour ne citer qu’un 
exemple — des étendues immenses végètent 
sur la lausc ou bancs de pierre que recouvrent 


et fonder une génération innombrable. Bien 
mieux, il semble comprendre que dans les ter¬ 
rains cultivés autrefois et abandonnés aujour¬ 
d’hui, il manquerait de sécurité, de repos pour 
sa longue existence ; il veut se tenir prudem¬ 
ment à l’écart des rivalités de la montagne 
où l’homme l’oubliera, n’aimant que la société 
de ses frères ou de sa sœur la Lavande. Voilà 
pourquoi il choisira, lui, les portions dédai¬ 
gnées. 

En un mot,la modeste labiée redoute le Iroid, 
l’humidité et les terrains profonds. Nous avons 
lu, dans un certain ouvrage sur les plantes à 
parfum, qu’on rencontrait le Thym jus¬ 
qu’au sommet des hautes Alpes du Dauphi¬ 
né et de la Savoie. C’est là une erreur. 
La vérité, nous le répétons, est que la 








^ LA PARFUMERIE MODERNE 


plante est toute méridionale d'inclination 
la preuve, c’est qu’elle croît spontané- 
nient dans l’Asie mineure, la Grèce, l’Istrie, 
l’Italie, l’Espagne, le Portugal, l’Algérie, 
la Tunisie, la F'rance du Sud; Alpes-Mari- 
tintes, Var, Bouches-du-Rhône, Gard, Hé¬ 
rault, Aude, PyrénéesOriemales, Vaucluse. 
Basses-Alpes (aux faibles altitudes), Drôme, 
pJautes-Alpes (coteaux et pied des montagnes^ 
exposées au soleil, dans l’un et l’autre dépar¬ 
tement); dans les portions abritées du massif 
central: basse Ardèche, Lozère et enfin dans 
les Basses-Pyrénées. 

Serpolet. — Quant au Serpolet, ses goûts 
diffèrent sensiblement. D'ailleurs, la physiono- 
niie n’est plus la même. Très vivace, la plante 
rampante, herbacée, va choisir pour canton, 
nement les vieilles luzernes épuisées, les 
pelouses peu garnies, les anciens champs délais¬ 
sas, caillouteux de préférence, mais pou¬ 
vant lui fournir, toutefois, de la nourriture, 
car elle se développe chaque année. N’a-t-elie 
pas à remplacer ses longs cheveux que 
la faux a rasés en juin ? Et puis, elle 
ne pousse plus en rangs sénés comme ses 
frères des rochers. Moins sociable, elle a pro¬ 
fité plutôt des éclaircies de la prairie languis¬ 
sante ou sur son déclin pour y venir passer 
son existence dans l’isolement, cachée par les 
Ijerbes voisines. Remarquons encore qu’elle se 
plaît bien dans des sols dépourvus de chaux, 
argileux et assez frais, tels que nous en avons 
dans la haute vallée de la Galaure. Toutefois, 
on ne le trouve jamais très abondant et à moins 
de cultiver le serpolet, nous ne voyons pas le 
moyen d’en tirer parti, bien que l’essence 
vaille à peu près autant que celle du Thym vul¬ 
gaire et que le rendement soit infiniment su¬ 
périeur. C’est là un point qu’il faudrait éluci- 
cider. 

Les Thymeraies m) naturelles. — Où le terrain 
c-t le climat lui conviennent, la plante se mul¬ 
tiplie tellement entre les roches à nu ou sur les 
coteaux arides, que c’est un fourré qui recou¬ 
vre tout. De loin, l’humble parure apparaît 
blanchâtre et assez terne, les pieds trop serrés, 
se dévorant les uns les autres. Combien est 
plus riant l’aspect de la Lavande avec son port 
gracieux, ses feuilles d’un vert foncé, ses épis 
d’un bleu argenté ; tandis que son modeste 
compagnon atteint à peine vingt centimètres 
de haut et n’a qu’une pauvre robe, des fleurs 
pâles et très petites. Cependant, notre sympa¬ 
thie ira aussi à cette plante, la moins exigeante 
peut-être qu’il soit, et qui cache à nos yeux la 
nudité des pentes déboisées, rôle dont il est 
juste de lui savoir gré. N’est-elle pas aussi 


( I ) Un néologisme ! 


i;ii 

l'amie de la montagne qu’elle défend contre 
les pluies d’orage ? 

N’oublions pas d'ailleurs, que si le l'hym se 
présente à nous si humblement, son odeur 
suave ne le cède, par contre, en rien aux plus 
recherchées. A ce titre, il mérite bien quelque 
attention, d’autant plus que l’essence est d’un 
écoulement facile, d’un prix assez élevé et sans 
fluctuations. 

Distillons le Thym. — On a méconnu jusqu'à 
ce jour, en France,la valeur de cette ressource 
des zones ensoleillées. Voilà pourquoi on le 
laisse sans soins. Les ménagères, elles, se 
contentent d’une plante dans le jardin. Quant 
aux cultivateurs, ils lui reconnaissent à peine 
l’avantage de fournir un peu de nourriture au 
troupeau, nourriture qui ne sera pas cepen¬ 
dant sans influence sur la qualité de la cha r 
ou du laitage. Nos chasseurs, seuls, éprouvent 
un plaisir sans égal à poursuivre lièvres et per¬ 
drix sur les landes parfumées, d’où une affection 
instinctive partagée, au reste, par le touriste. 
Mais personne n’a songé encore à distiller 
la plante, alors que nous demandons à l’Algérie 
et à l’étranger un produit que nous pourrions 
tirer de chez nous et infiniment meilleur, 
grâce aux alambics perfectionnés qu’on ren¬ 
contre déjà dans nos communes. 

C’est l’/tx^ugne qui profite surtout de notre 
inertie : elle nous livre chaque année des mil¬ 
liers de kilogs d’essence de Thym, obtenue 
par les mêmes appareils que leur apportèrent 
les Arabes, il y a mille ans,. . Et encore, si la 
fraude ne s’en mêlait pas 1 Car ce sont nos 
voisins qui, ici,comme pour l’huile de Lavande 
alourdissent notre marché en avilissant les 
prix pour le malheur de tous... 

Nous croyons donc devoir signaler aux pro¬ 
priétaires d’initiative une ressource inattendue 
qu’ils ont tort de négliger, d’autant plus que la 
récolte vient spontanément, sans rien nous de¬ 
mander et qu’ils ont déjà des alambics à leur 
disposition. Alors même que le bénéfice ne se¬ 
rait pas élevé certaines années,il y aurait néan¬ 
moins un supplément de revenu qui apporte¬ 
rait de l’adoucissement à la misère du cultiva¬ 
teur. Pourquoi recourir à l’étranger pour des 
produits que nous avons en France et juste au 
moment où chaque nation s’efforce de se pas¬ 
ser des autres ? 

Soins adonner, récolte, etc. — En l’état ac¬ 
tuel, nous ne saurionssonger à récolterie Thym 
avec la faucille, c'est-à-dire, ainsi que nous 
opérons pour la Lavande. Les tiges à couper 
n’ont guère que quelques centimètres de haut ; 
elles sont pauvres en feuilles et en fleurs et 
portent beaucoup de bois mort. On le com¬ 
prend puisque les pieds sont serrés comme 
l’herbe de la prarie; qu’ils n’ont à compter que 
sur la Providence et que le mouton et la chè- 





132 


LA PARFUMERIE MODERNE 


vre les tondent chaque jour. Ici le seul 
moyen pratique est donc l’arrachage des plantes 
çà et là, en dégarnissant de façon à ménager 
les récoltes futures, sans vandalisme en un 
mot. 11 va sans dire que le meilleur moment 
est en avril ou mai, lors de la floraison. En 
effet, si l’essence est disséminée dans toutes les 
parties vertes — ainsi qu’on s'en convainc 
d’ailleurs, en examinant un rameau au soleil — 
il n'en est pas moins établi qu'elle se concen¬ 
tre surtout sur la fleur. 

Le travail va très vite: les pieds viennent à 
chaque coup de main, de sorte qu’un homme 
peut en réunir près de mille kilogs dans sa 
journée. Avec la faucille, on ne dépasserait 
pas 25 kilogs de ramilles ! Rendus à portée, 


pieds restants, bien au contraire; il adonné 
de l’air, de la lumière et plus encore : un léger 
labour aux racines. Peut-être serait-il possi¬ 
ble, l’année prochaine, d’y ramasser les tiges 
au volant (i), surtout si le propriétaire en in¬ 
terdisait le libre parcours au troupeau. 

Une expérience assez curieuse a été tentée 
en même temps sur nos indications. 

Il s’agissait de savoir si un pied rasé au ni¬ 
veau du sol, ou à la naissance des racines, 
repousserait quand même, ou si cette opéra¬ 
tion était funeste à la plante, surtout en 
été. Eh bien! la vitalité du Thym est 
telle que tous les sujets décapités ont donné 
de suite des pousses nouvelles. D’où une autre 
méthode moins barbare et sensiblement aussi 



Lande de Thym cultivé 


ces pieds sont débarrassés à la hache des 
grosses racines : le reste va à l’alambic. 

Pour la première fois, un essai a été tenté dans 
la Drôme en mai 1909. C’était chez M. J.Mil¬ 
liard, ancien maire de Saint-Ferréol et agri¬ 
culteur très intelligent.Notre ami n’avait qu’un 
petit appareil contenant à peu près jS kilogs, 
trop insuffisant donc, mais malgré ce grave 
inconvénient, il a obtenu des résultats qui 
méritent d’être signalés, puisque 3 oo kilogs 
environ de cette récolte ont donné i kilog 
d’essence. Si la chaudière eût été quatre 
fois plus grande, l’opération devenait as¬ 
surément rémunératrice. Ajoutons que le 
pillage de la lande de Thym n’a point nui aux 


rapide pour ramasser la moisson odorante. 

Culture du Thym. — Est-il besoin de dire que 
la plante se prête aux mêmes soins que la La¬ 
vande ? Un léger labour en hiver — les raies 
espacées à o m. 5 o — à travers une friche bien 
garnie, facilitera le développement des tiges, 
des feuilles et des fleurs, ün verra au prin¬ 
temps les sujets croître avec vigueur, se revê¬ 
tir d’une épaisse chevelure vert cendré qui 
remplacera les brindilles mortes. Nous serons 
témoins, donc, d’une véritable résurrection 
ainsi qu’on le devine, et ce coup de charrue 


( 1 ) Petite faucille employée dans la récolte des 
cpis de Lavande. 










LA PARFUMERIE MODERNE 


est facile partout où Ton n’est pas sur le ro¬ 
cher. 

Maintenant, si nous garnissons les espaces 
vides en utilisant les pieds arrachés parle soc, 
nous n’aurons plus un champ sauvage, mais 
une véritable culture. Pourquoi ne replante¬ 
rions-nous pas encore le Thym en novembre 
ou décembre dans les parcelles trop pauvres 
pour recevoir les céréales? Nous utiliserions 
ainsi, et à temps perdu, les espaces incultes, 
dénudés qui ne rapportent pas toujours 3 
francs à l’hectare. Même au prix actuel del’es- 
tence, lo fr. le kilog, on retirerait sans aucun 
doute le fruit de ses peines. Avec la charrue, 
la tâche avancerait rapidement (i). Ajoutons 
que c’est le seul moyen de créer une Thyme- 
raie : !a graine est si petite—plus de deux mil¬ 


les avoir sur un pied de parfaite égalité, l’ne 
des parcelles recevait, tin février, 20 kilogs de 
nitrate, soit à raison de 3 oo kilogs à l’hectare, 
tandis que nous réservions l’autre comme té¬ 
moin. 

Eh bien ! l’effet a été merveilleux et à trois 
cents mètres, la différence de végétation appa¬ 
raissait clairement, tant elle était sensible. Le 
malheur voulut que le temps manquât pour 
distiller séparément les deux lots: toutefois, 
l’expérience ne fut pas moins concluante, ainsi 
que le prouvent les clichés photographiques 
que nous avons rapportés de notre visite. 

Mais — nous ne le répéterons jamais assez 
—^ pour s’adonner à la nouvelle industrie, il 
importe: lod’avoir des alambics liegrande ca¬ 
pacité, 2® de soigner le Thym pour distiller, 



lions et demi au kilog (2) — qu’on ne saurait 
songer à la ramasser, sans compter que le vent 
la disperse aux quatre coins. 

Nous ne pouvons fumer avec l’engrais 
de ferme, lourd, encombrant, surtout lors¬ 
qu’on n’a à son service que d’étroits sen¬ 
tiers, rampants, semés de pierrailles des¬ 
cendues delà montagne Mais il nous reste, 
du moins, la ressource du Nitrate de soude. 
Nous l’avons expérimenté cette année, dans le 
domaine de M. Milliard. Sur une étendue uni¬ 
forme, il avait été pris deux rectangles égaux 
de 6 ares 2/3 (33 m i /3 X ao), de manière à 


(1) Voir Lavande et Spic. 

(2) I.avande: 980 mille! 


non du bois mort, mais des feuilles et des 
fleurs dont le rendement est naturellement 
tout autre. 

Restent les débris sortis de la cucurbite : 
c’est une excellente litière,préférable à la paille 
même pour les terres argileuses, toujours plus 
ou moins-asphyxiantes. On les brûle aussi avec 
les grosses racines pour chauffer la chaudière 
ou le four. D’ailleurs, les cendres ont bien 
quelque valeur fertilisante, puisqu’elles ramè 
lient aux champs la potasse et l’acide pliospho- 
rique enlevés par les cultures. 

L’essence de Thym. — Elle est rouge brun en 
sortant du petit Pefroii, mais, rectifiée, elle de¬ 
vient incolore. 






























LA PARFUMERIE MODERNE 


Son odeur aromatique très spé;iale relève 
parfaitement un grand nombre de prépara¬ 
tions. Son goût est brûlant comme celui de 
toutes les essences dont les principes odorants 
sont des phénols. L’essence de Thj-m c intient 
du Thymoletdu Carvacrol en proportion qui 
peut atteindre 60 «/o mais se cantonne géné¬ 
ralement autour de 3o "/o. La rectification en 
est assez difficile avec les procédés ordinaires 
(œuf à vapeur) mais devient aisée avec les ap¬ 
pareils à rectifier dans le vide.On peut retirer, 
de cette façon, 98 «/o de l’essence, la propor¬ 
tion du goudron rouge étant assez faible. 
La densité de l’essence brute varie entre o,yoo 
et 0,950, selon la contenance en phénols, que 
l’on peut facilement déterminer par une simple 
agitation avec une lessive de soude. Le Thymol 
et le carvacrol s’y dissolvent immédiatement 
et laissent remonter après repos la partie non 
phénolique à la surface. Elle est légèrement 
lévogyre (détourne à gauche le rayon de lu¬ 
mière polarisée) et devient dextrogyre si on 
l’additionne d’essence de térébenthine. 


chercheur infatigable,poursuit depuis plusieurs 
années des expériences sur ce point si intéres¬ 
sant avec l’essence de Lavande. Il est 
encouragé dans cette voie nouvelle par 
le prix élevé des opérations : 3ooo fr. et 
surtout par les insuccès qu’elles réservent et 
qui sont, hélas ! dans la proportion de 9 à 10, 
ainsi qu’on le sait. Or l’essence de Thvm 
remplacerait celle de Lavande, d’un prix plus 
élevé. 

Pour l’heure, la destination de l’essence de 
Thym est surtout la fabrication du Thymol, 
très employé en médecine et dans l’industrie 
comme antiseptique (matière première de 
l’Aristol), 

La Parfumerie et la Savonnerie absorbent le 

Nous souhaitons de tout cœur que les vail¬ 
lants habitants des régions déshéritée.s aient 
dans la distillation du Thym une nouvelle 
source de revenus ; nous nous en réjouirons 
bien sincèrement. 

Professeur L. I.amothe. 


Ses usages — La médecine l’emploiecomme 
antiseptique, comme tonifiant, etc. Nous en¬ 
trevoyons une autre application dans le même 
domaine. Nous voulons parler de l’embaume¬ 
ment des cadavres. M. le D'- E. Baitandier,un 


Le Thym est exploité depuis longtemps ei 
France dans le Var, les Alpes-Maritimes, le tîan 
THerault, l’Aude, etc. L’Auteur ne vise que l’uti 
li.sation de cette plante par les Distillateurs d 
Lavande des grandes Alpes, qui l’ont dédaigné 
iusqu’à présent. N. D. L. R. 


I^|| Contribution à ta Connaissance du jVinsc Artificiel 1^ 


(STTITOE!) 


PRODUITS INTERMEDIAIRES 

.Métanitrochlorure de benzoyle 
CO Cl 


0 . 


Il est obtenu par l’action du pentachlorure 
de phosphore sur l’acide métanitrobenzoïque. 


Métabutylxylènemétanitrophénylcétone 

CH^ 




-O 


On l’obtient au moyen du métanitrochlorure 
de benzoyle sur le métabutylxylène en présence 
du chlorure d’aluminium. 

L’opération a été faite sans dissolvant et à la 
température ordinaire, puis finie au bain- 
marie. 

Proportions employées : 

Métanitrochlorure de benzoyle. 20 gr. 

Métabutylxylène. 17 „ 

Chlorure d’aluminium. ly » 

Le rendement a été de 17 gr. du dérivé mo- 
nonitré, soit 51,5 % de la théorie. 

L’analyse a donné, pour o,3o8 gr. de subs¬ 
tance, un volume de 12 cc.,8 d’azote à la 
température de 21» et à la pression de 745.11.1. 

Trouvé : Calculé ; 

Aç 4,63 »/o 4,5 o »/o 

,, Ce corps cristallise en aiguilles incolores très 
solubles dans l’acide acétique, moins dans 
l’a'cool et l’éther, beaucoup dans le chloro¬ 
forme. 

Il fond à 126® et est inodore. 

Pour compléter la série des cétones nitrées 
















LA PARFUMERIE MODERNE — 135 


j’ai préparé aussi les dérivés paranitrés dans le 
phényle, mais je n’ai pas réussi a obtenir les 
dérivés isomères de l’orthosérie. 

Métabutylxylèneparanitrophénylcétone 

CH., 



On l’obtient, comme son isomère méta, en 
transformant l’acide paranitrobenzoïque en 
chlorure et en condensant ce produit avec le 
métabutylxylène. 

On dilue dansle sulfure de carbone et termine 
au bain-marie. 

Proportions employées : 

I mol. Cl d’acide métanitrohenzoïque. 20 gr. 


I » métabutylxylène. 22 » 

Chlorure d’aluminium. 20 » 


Le prod uit de la réaction a été traité par l’acide 
chlorhydrique, afin d’enlever A/C/a,puis distillé 
pour éliminer le sulfure de carbone. 

Le produit restant a été traité enfin par le 
carbonate de soude pour éliminer l’acide nitro- 
benzoïque. 

On exprime alors, puis reprend par l’alcool 
et cristallise de l’acide acétique. .. 

L’analyse de cette substance a donné, pour 
0,2355 gr., 10 cc.,2 d’azote à la température de 
21® et à la pression de 746'""', soit : 

Trouvé : Calculé : 

4.8 “/o 4,5 “/» 

Ce produit cristallise en belles aiguilles d’un 
blanc teinté de jaune et fond à 129®. 

Il est sans odeur et, comme son isomère méta, 
se dissout bien dans l’acide acétique, le chloro¬ 
forme, peu dans l’éther et l’alcool, et pas du 
tout.dans l’eau. 

Par nitration avec l’acide nitrique fumant ou 
avec les nitrants faibles, on obtient toujours la 
trinitrocétone isomère de celle déjà'décrite, et 
que nous décrirons sous le nom de : 

Dinitrobutylxylylparanitrophénylcétone 

CH, 



Le meilleur rendement dans la préparation 
de ce produit s’obtient en nitrant son dérivé 
mononitre décrit plus haut avec l’acide nitrique 


fumant ou avec un mélange d’acide nitrique et 
sulfurique ordinaire. 

Ce produit cristallisé de l’acide acétique a 
donné à l’analyse les résultats suivants : Pour 
0,213 gr, de substance, 20 cc. 75 d’azote à la 
température de 24" et à la pression de 743.. 

Calculé : Trouvé : 

io,477o 10,61 ®/o 

Ce corps se présente sous forme d’aiguilles 
incolores et inodores: il fond à 261®. 

11 est insoluble dans l’eau, très peu soluble 
dans l'alcool et l’éther, assez soluble dans 
l'acide acétique et très bien dans le chlorofor- 

Les cétones nitrées n’ayant pas d’odeur de 
musc, nous avons essayé si, en transformant 
un groupe NO, en groupe NH,, on pourrait 
leur donner plus de volatilité et. de ce fait, 
amener l’odeur du musc. 

Il n’en a malheureusement pas été ainsi, 
comme nous allons le voir par le composé ci- 
dessous. 

Amidonitrobutylxylènemétanitrophénylcétone 



On l’obtient en dissolvant la trinitrocétone 
dans l’alcool absolu saturé d’ammoniaque et en 
faisant arriver dans cette solution un courant 
d'hydrogène sulfuré. 

On opère la réduction à la température du 
bain-marie et cela pendant deux heures 

On filtre ensuite et traite le filtrat par l’acide 
chlorhydrique dilué, on lave à l’eau, afin d'éli¬ 
miner les iels solubles, et traite par la potasse 
à fr.oid. 

On sèche bien le gâteau ainsi obtenu,puis on 
le redissout dans la benzine. 

Dans cette solution on fait alors arriver un 
courant d’acide chlorhydrique sec jusqu’à 
transformation complète delà base en chlorhy¬ 
drate. 

[,e précipité étant gélatineux, on lui ajoute 
de l’éther, qui le rend granuleux et alors facile¬ 
ment filtrable. 

Le dérivé nitré non réduit reste dans la ben¬ 
zine, on filtre et lave à l’éther. 

Le chlorhydrate ainsi obtenu est tout à fait 
exempte de soufre. 

On le traite ensuite par la potasse et cristallise 
du chloroforme la base ainsi obtenue. 

Ces transformations successives de chlorhy¬ 
drate en base et de base en chlorhydrate sont 








LA PARFUMERIE MODERNE 


13(i 


absolument indispensables pour éviter toute 
trace de soufre. 

L’analyse de cette substance a donné, pour 
0,2785 gr., un volume de 29 CC. 25 d’azote à la 
température de 24° et à la pression de 74.5">iii, 

Trouvé : Calculé : 

A,- 11,52 »/o 'i,32«/„ 

Cette base se présente sous l’aspect de beaux 
cristaux jaune orangé de forme -prismatique et 
fond à 208",5. 

Elle est sans odeur, très peu soluble dans 
l’alcool et Téther, très soluble dans !e chloro¬ 
forme. 

L’eau ne la dissout pas du tout, et très fai.blcr 
ment son chlorhydrate. 

Etant donné que, dans la série des nitranili- 
ncs, la méta est jaune orangé, la base ci-dessus, 
et possédant également une teinte orangée^ 
peut être considérée comme un dérivé substitué 
de la méta nitraline et, en conséquence, nous 
croyons probable la formule que nous lui attri¬ 
buons. 

Métabutylxylèneparatoluolènesulfone 


CH:, 



On l’obtient par la réaction de Friedel et 
Cralis en condensant le métabutylxylène avec 
le chlorure de Tacide paratoluolsulfonique en 
solution sulfocarbonique, à Taide du chlorure 


d’aluminium. 

Proportions : 

Butylmétaxylène. '4 gr. 

Chlorure de Tacide paratoluol¬ 
sulfonique. 17 — 

Chlorure d’aluminium. 14 — 


On laisse réagir deux heures sans refroidir, 
puis on chauffe au bain-marie pendant une 
heure. 

On refroidit, puis ajoute Tacide chlorhydrique , 
distille le sulfure de carbone, lave avec carbo¬ 
nate de soude et recristallise la sulfone de 
Talcool. 

L’analyse de ce produit a donné, pour 
0,2245 gr. de substance, 0,594 gr. d’acide car¬ 
bonique, 0,1575 gr. d'eau, soit : 

Calculé : Trouvé ; 

C 72.»5 ®/o 72,'3»/n 

H 7,91 » 7,79 » 

(iette sulfone cristallise dans le système mo¬ 
noclinique, est incolore et sans odeur. 

Elle se .dissout très bien dans tous les dissol¬ 
vants ordinaires, sauf Teau. 

Elle est d’une très grande stabilité. 


Essais de nitration faible 

ESSAI A 

5 gr. de sulfone sont dissous dans 40 gr. 
S0.,H.2 ordinaire. 

On aioute une molécule NO,H dans SO^H^ 
ordinaire. 

La température a été maintenue à o». 

Résultat ; Trinitrodérivé à côté de sulfone 
inattaquée. 

La sulfone dissoute dans Tacide acétique a 
été traitée par Tacide nitrique fumant; 

1» A froid ; 

2» A chaud. 

Dans ces deux cas il n'y a pas traces de nitra- 

La sulfone ressemble donc, sous le rapport 
de la nitration, à la cétone. 

Comme cette dernière, elle n’a donné aucun 
dérivé mono ou binitré par nitration faible. 

Dinitrométabutylxylylmétanitrotoluylsulfone 


CH, 



On l’obtient par tous les procédés de nitration 
forte employés chez la métabutylxylylphényl- 
cétone précédemment décrite. 

Les essais faits sur cette sulfone pourobtenir 
un tétranitrodérivé ont complètement échoué, 
de même pour la cétone. 

Le produit de nitration n’a pu être analysé 
qu’après une dizaine de cristallisations de 
Talcool. 

L’analyse de ce dérivé trinitré a donné, pour 
0,235 gr. de substance, 20 cc. 45 d’azote à lu 
température de 2 5» et sous la pression de yqS"»», 
soit : 

Trouvé : Calculé : 

9,^1 Vo 9.31% 

■ Ce produit cristallise en aiguilles incolores et 
fond à 170®. 

11 se dissout facilement dans Tacide acétique, 
très difficilement dans Talcool et Téther et pas' 
du tout dans Teau. 

Etant donné le fait que, dans la nitration de 
Tacide paratoluolsulfonique, le groupe nitro va 
en méta vis-à-vis du sulfo, la constitution de la 
sulfone nitrée donnée ci-dessus devient très 
probable. 

P. PoMMiEii, Dr en chimie. 

(à suivre). 


Le Gérant : Gattefossé. 
lmp P. T-EOENORE h Cf. K.r. Bellecordière. I.yon. 













LA PARFUMERIE MODERNE 


137 


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LA PARFUMERIE MODERNE 


138 


REVDE DES REVCES 




De la « Revue de Grasse » 

Du - novembre. 

Le Jasmin. - L’Oranger. — La Recolle d’OIives. — 
•Après nous avoir donné pendant trois semaines une 
série ininterrompue de radieuses et tièdes journées, 
octobre s’était décidé sur le tard, tout à fait sur le tard, 
à payer son tribut à l’automne. Nous avons eu, l’autre 
semine, notre bonne part des copieuses averses dont le 
Midi, en particulier, a été gratifie, et il s’en est suivi, 
pendant quelques jours, un abaissement sensible de 
température. Mais le soleil n’a pas tardé à reprendre ses 
droits, notre ciel incomparable à se revêtir d’un azur 
sans tache. Avec naturellement des nuits et des mati¬ 
nées un peu plus fraîches, novembre semble, par ses 
débuts, vouloir continuer la période de sérénité et de 
tiédeur septembrale dont, à part les dernières pluies, 
nous n’avons cessé d’être favorisés depuis deux mois. 

Les hivernants qui commencent à arriver; les oisifs 
qui n’ont qu’à se promener ne sont pas seuls à se ré¬ 
jouir de ce retour, ou, pour mieux dire, de cette persis¬ 
tance du beau temps. L’agriculture aussi y trouve son 
compte, et même le travail de notre grande industrie de 
la parfumerie. Chose presque incroyable et qui assuré¬ 
ment ne s’était jamais vue, la cueillette du jasmin, déjà 
prolongée de quinze jours au-delà de son terme habituel, 
a repris assez active au lendemain des pluies, et plu¬ 
sieurs de nos usines continuent à recevoir des apports 
assez importants. La fleur, évidemment, ne vaut pas celle 
d’août ou de septembre, mais, si pauvre qu’elle soit en 
parfum, elle n’en apporte pas moins à la production et à 
la parfumerie un complément qui mérite d’être apprécié, 
étant donné que la récolte, cette année, a été sur plus 
d’un point déficitaire. 

Une autre culture sur laquelle le magnifique automne 
que nous traversons a eu des effets bien inattendus, c’est 
l’oranger. Elle a donné-dans nombre de plantations, au 
golfe, au Bar, une seconde floraison d’une abondance 
extraordinaire. Un de nos amis de cette dernière loca¬ 
lité nous disait dernièrement : « Mes arbres sont aussi 
blancs qu’au mois de mai ». Il n’est certes pas rare de 
voir l’oranger donner ainsi, en automne, une deuxième 
récolte, mais celle-ci est tellement au-dessus de ce qu’on 
observe dans les années normales qu’on se demande si 
la prochaine récolte de mai ne se ressentira pas fâcheu¬ 
sement de l’abondance de cette floraison. 

La campagne touche à la fin pour le géranium. Les 
résultats, ainsi que nous l’avions fait prévoir, sont des 
plus satisfaisants : la récolte est très supérieure à celle 
des années de production moyenne. 

On a de bonnes nouvelles aussi de lacassie ; la récolte, 
qui se poursuit depuis quelque temps dpjà, paraît devoir 
donner des résultats satisfaisants. 

Comme nous l’avons dit précédemment, la prochaine 
récolte d’olives se présente sous des auspices peu favo¬ 
rables. La fructification en général a été peu abondante. 
Rares sont les oliveraies qui promettent une production 


normale, ou à peu près. La mouche, heureusement, ’na 
pas fait beaucoup de dégâts. De sorte que si nous ne 
pouvons compter fabriquer de' grandes quantités, nous 
pouvons espérer, du moins, obtenir des qualités dignes 
delà réputation de nos produits. Ceci, certes, ne com¬ 
pensera pas cela, mais, après les neiges de mai, les 
gelées de mai, la température peu propice qui a régné à 
l’époque de la floraison, et avec la sécheresse persistante 
qui a carectérisé le printemps et l’été derniers, il n’était 
guère possible de s’attendre à mieux. Il est à noter, 
d’ailleurs qu’à ce point de vue nous ne sommes pas 
dans des conditions inférieures à celles de bien des con¬ 
trées oléicoles. En Toscane, par exemple, dans les Ro- 
magnes, surtout dans la Ligurie, on prévoit une récolte 
fortement déficitaire er qui, dans certaines régions ayant 
souvent de la sécheresse, atteindra à peine le quart d’une 
récolte normale, favorisant ainsi le mouvement peu or¬ 
dinaire d’huiles de coton que l’on constate depuis quel¬ 
ques temps dans ces pays. 

■4 «è 

Nous sommes heureux de souhaiter la bienvenue à 
notre nouveau confrère “ La Coiffure de Paris ” qui 
sous la direction de M. L. Bonheur et de M. G. Colom¬ 
bier, rédacteur en chef, aura certainement le plus grand 
succès. 

Son édition luxueuse et l’éclectisme des études pu¬ 
bliées est un sûr garant de l’enthousiasme qu’il soulè¬ 
vera dans tous les milieux. 11 portera, en outre, à 
l’étranger le renom, bien justifié,de l’élégance française. 

Longue et heureuse carrière au nouvéau-né.' 

De la «Coiffure de Paris » 

Incompatibilités Tinctoriales, parE. SCHUELLER._ 

Il y a quelques semaines à peine, une jeune Américaine 
qui s’était trop abondamment servi d’eau oxygénée s’en 
fut dans une des plus anciennes et des plus réputées 
maisons de teinture de la place de Paris pour se faire 
légèrement recolorer ses cheveux devenus d’un blond 
trop fadasse. 

Les Américaines sont toujours bienvenues chez les 
teinturiers pour cheveux et l’on se mit à l’ouvrage. 

L’application fut longue, le résu tat, cependant, ne 
répondit pas à l’attente de la blonde Yankee, car lors¬ 
qu’elle fut lavée, séchée, retouchée et à nouveau retou¬ 
chée, il y avait sur sa chevelure de larges plaques d’un 
noir verdâtre. 

On décida alors de remettre au lendemain la retouche 
définitive qui devait enlever ces vilaines taches ; elle 
revint le lendemain, elle revint le surlendemain, elle 
revint cinq jours de suite. Hélas! le mal était irrépara¬ 
ble, il fallut couper les cheveux. 

Ah! certes, il y a des moments pénibles dans la 
carrière des teinturiers pour cheveux ; que l’on s’ima¬ 
gine la scène ou plutôt les scènes qui eurent pour 
acteurs le patron-teinturier, les applicateurs, la jeune 
fille pleurant à chaudes larmes ses cheveux perdus et le 
père de la jeune fille, le riche Américain qui, lui-même, 
pleurait devant son impuissance, en dépit de ses mil¬ 
lions, à redonner à sa fille ses beaux cheveux de jadis. 

Cet accident est un accident banal, vulgaire, et tous 





LA PARFUMERIE MODERNE 


139 


Société Anonyme ‘FLORA” 

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140 


LA PARFUMERIE MODERNE 


les jours il se reproduit, c’est un accident dû à une 
incompatibilité tinctoriale. 

Il y a pour ce cas une règle : on ne doit jamais appli¬ 
quer une teinture instantanée à fixateur sur des cheveux 
oxygénés. 

Je sais bien que certains s’en tirent ou plutôt s’en 
sont tirés jusqu’ici sans trop de mal,et s’en tireront 
encore.ju$qu’au jour où une aventure analogue à celle 
dont nous parlons plus haut leur arriver a 

11 existe une infinité de teintures pour cheveux, mais 
on peut classe.- cette infinité de teintures en quelques 
groupes bien définis et tout applicateur, qui connaît son 
métier, doit savoir que l’on ne doit pas appliquer sur 
des cheveux déjà teints des teintures U’un autre groupe 
et que si par exemple sur des cheveux teints avec un 
blond roux de formule anglaise, on applique un blond 
instantané à fixateur, on obtiendra instantanément du 
noir et non du blond, et que rien ne pourra faire dispa¬ 
raître ce noir. 

C’est pour ces raisons que nous croyons utile de 
prendre comme sujet du premier article de cette revue : 
Les Incompatibilités tinctoriales et d’indiquer très som- 
maireraent aujourd’hui quelles sont les teintures qui ne 
doivent pas être employées les unes après les autres. 

Avant de donner la liste des incompatibilités et de 
dire quels sont les groupes non compatibles entre eux, 
c’est-à-dire ceux que l’on ne peut pas appliquer les uns 
sur les autres, il est nécessaire d'indiquer comment 
nous entendons diviser la multitude des teintures pour 
cheveux. Nous ferons 7 groupes : 

!«>■ groupe : décolorants. 

2» — teintures instantanées à fixateur. 

3® — teintures instantanées à oxydant. 

4® — henné. 

5e _ rasticks. 

6® — teintures semi instantanées. 

7® — teintures progressives, régénateurs. 

Le premier groupe comprend tous les produits qui 
ont pour but d’atténuer, en la brûlant ou en l’oxydant, 
la matière colorante du cheveu. 

Le plus important des corps de ce groupe est l’eau 
oxygénée. 

Le deuxième groupe comprend les teintures instanta¬ 
nées à fixateur. 

Nous comprenons dans ce groupe les teintures à fla¬ 
cons multiples (2 ou 3) qui comportent des applications 
successives. 

Ces teintures sont généralement dénommées : Eau 
végétale. Eau de henné, Extrait de henné: eic. 

Elles sont généralement à base de nitrate, d’acide 
pyrogallique et de sulfure. 

Ce sont des teintures absolument inofîensives et très 
fixes. 

Troisième groupe : teintures instantanées à oxydant, 
ce sont les teintures à deux flacons que l’on mélange 


avant l’application, l’un des flacons est de l’eau oxygé¬ 
née, l’autre flacon est une solution de dérivés de l’ani- 
liné ; ces teintures donnent généralement de très beaux 
noirs, elles ont le gros inconvénient d'être dangereuses 
pour certains tempéraments et de déterminer chex 
les personnes prédisposées des éruptions eczéma¬ 
teuses. 

Quatrième groupe : Henné en feuilles pulvérisées qui 
s’applique à chaux en cataplasmes. 

Cinquième groupe : Rasticks (teintures orientales en 
pâte noire). 

Sixième groupe : Teinture semi-instantanée à un seul 
liquide du groupe de l’Oréal n» o (brevets E. Schuel- 
1er). 

Septième groupe Teintures progressives au plomb 
communément dénommées regénérateurs. 

Nous décrirons dans la suite très minutieusement les 
caractères de chacun de ces groupes, car il y a des 
teintures qui rentrent dans ces groupes et qui cependant 
ne correspondent pas exactement aux indications que 
nous avons données. 


IM COMF ATiBIIvITÉS 


On ne peut pas appliquer 
la teinture du groupe : 


1 Eau oxygénée. 

2 Instantané à fixateur. 

3 — à oxydant.. 

4 Henné. 

5 Rastick. 

6 Semi-instantanée. 

7 Progressives. 


Sur les chevi ux ayant été 
teints avec une teinture du 
groupe . 

. 2 (3) 

...... I-3-4-5 (6) 

. (>) 2 

...... (I) . 

. (2) 

...... ( 5 ) 


Les chiffres entre parenthèses indiquent des groupes * 

qui peuvent être appliqués mais dans certaines conditions * 

seulement. J 


Groupe I. — Décolor.vnts et eaux oxygénées. 

•RÈGI.E. — L’eau oxygénée doit être employée seule¬ 
ment sur cheveux naturels, elle n'a presque aucune action 
sur les cheveux teints à part ceux du' ô® groupe. 

Il est donc inutile de chercher à décolorer les cheveux 
trop foncés par les teintures avec de l’eau oxygénée, on ; 
n’arriverait à rien et on brûlerait les cheveux. t 

Sur le 6® groupe semi-instantanées à un seul flacon, 
l’eau oxygénée appliquée lorsque la teinture est encore 
fraîche, a une action de décoloration très prononcée • 
mais lorsque l’on a fait un certain nombre d’applications 
et que la teinture est restée plusieurs jours sur les che- 
veux, l’eau oxygénée n’a plus aucun effet. .t: 

L’eau oxygénée appliquée sur une teinture du 3® grou¬ 
pe fait monter la nuance, car elle oxyde davantage la '■ 
teinture. ) 

Elle ti donc une action tout opposée à celle que cer. .5 
tains lui demandent : elle fonce au lieu de décolorer. 'i 
(A suivre.) ■■ 


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LA PARFUMERIE MODERNE 


141 


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Violettes 
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La situation éconoipique ^épéraîe 

Il est nécessaire de jeter, de temps à autre, un coup 
d’œil sur l’état des affaires en général. L’industriel, le 
commerçant trouvent dans ces examens des indications 
utiles pour l’avenir immédiat : conseils de prudence ou 
motifs de confiance. S’il n’est pas exact de dire que l’on 
peut, à coup sûr et plusieurs années à l'avance, prévoir 
les crises économiques, leur amplitude et leur durée,du 
moins peut-on s’apercevoir, par une observation raison- 
née de certains indices, du mouvement général qui 
entraîne le monde vers la surproduction ou vers le 
marasme. 

L’une et l’autre de ces constatations sont intéres¬ 
santes, la première indique le grossissement prochain 
des stocks, le fléchissement des prix, la nécessité de la 
prudence; la seconde permet de penser que les affaires 
se relèveront avant longtemps, que le bon marché de 
l’argent stimulera l’ingéniosité, l’optimisme des indus¬ 
triels, que la reprise est prochaine. Le monde écono¬ 
mique a éprouvé, à l’automne de 1907 et au début de 
1908, une grande crise qui, née aux Etats-Unis, s’était 
rapidement étendue au vieux continent par suite de la 
solidarité des marchés... L’année 1908-1909 a été une 
année de recueillement et de réparation. Nous sommes 
à la veille d’une nouvelle campagne d’affaires, comment 
peut-on envisager l'avenir? 

Si les conséquences delà crise américaine sont encore 
sensibles par endroit, on peut dire cependant que les 
maux qu’elle a causés sont guéris. Ce fut surtout une 
crise de confiance financière, et aujourd’hui les cours 
des valeurs à Wall-Street ont regagné les chiffres qu’ils 
atteignaient en 1907 au moment de l’inflation. Ce fut 
surtout une crise bancaire qui, affectant l’instrument 
des échanges, devait fatalement troubler l’ensemble 
du mouvement économique, mais qui, ne provenant pas 
d’une diminution des forces vives du pays ne devait 
pas interrompre longtemps son essor, son dévelop¬ 
pement, sa prospérité. En effet, après quelques mois 
rte calme, la reprise s’est effectuée très rapidement à la 
bourse des valeurs, trop rapidement a-t-on dit, plus.len¬ 
tement et plus sûrement dans le domaine industrie! et 
commercial. Ce mouvement fut favorisé par une récolte 
satisfaisante et l’espérance d’une récolte meilleure 
encore pour 1909. Des év'ènements récents dont nous 
nous sommes fait l’écho ici même, nous ont prouvé que 
la situation économique aux Etats-Unis s’était assainie 
et que l’on pouvait s’attendre à un développement pai¬ 
sible des affaires dans le pays. La mort de M.Harriman, 
qui risqusrft-de déterminer une crise des valeurs de che¬ 


mins de fer et de causer quelques troubles dans cette 
industrie même, n’a heureusement point justifié les *' 
craintes qu’elle avait fait naître.ll est permis d’escompter '. 
un accroissement nouveau de la croissance industrielle 
des Etats-Unis à l’abri du tarif douanier protecteur qui . ■. 
vient d'être voté par la Chambre. 

En Allemagne, où le contre-coup de la crise de ipoy ' 
avait été suivi par les difficultés politiques que l’on n’a 
pas oubliées, la situation semble redevenne normale. Au 
point de vue politique, le remplacement du prince de 
Bulow par M. de Bethmann-Hollweg à la Chancellerie, 
apporte un facteur nouveau. La question financière 
semble résolue, résolue momentanément, résolue aux 
dépens du commerce et de l’industre qui supporteront u 
la majeure partie des nouvelles charges fiscales. 

Le groupement prochain des partis politiques n’est j 

pas sans intérêt au point où nous nous plaçons. Il n’est ^ 

pas douteux que des élections générales faites en ce 
moment seraient extrêmement favorables au parti socia- / 
liste. Si le nouveau Chancelier ne trouve pas au Reichstag 
une majorité, si par hasard il sé trouve acculé à la disso¬ 
lution, on peut redouter une grave crise intérieure.C’est 
cela beaucoup plus que la' politique extérieure, qui doit 
donner à réfléchir en ce qürcdnce'rhe le pays. Le prince . 

de Bulow a laissé à son successeur une situation poli- ■ " 

tique extérieure très satisfaisante. 

La question balkanique vient d’être réglée par l’Aile- 1 
magne au profit de ses amis, le différent marocain est, 
pour le moment, apaisé par l’accord du 9 février. De ce 
côté, il n’y a'dore, pour le moment, pas de difficultés à 
prévoir. Tout cela influe sur la situation économique 
d’un pays. Le taux de l’escompte s’est élevé à Berlin, ce 
qui indique que l’esprit d’entreprise recommence à se é 
donner libre carrière. L’Allemagne est le premier pays ' 5 
qui ait dû, cette année, recourir à ce moyen de protec- fl 
tion, souvent nécessaire à l’automne. Il est vrai de dire ■’fl 
que la Reichsbank a été conduite à décider un renché- j 
rissement de l’argent,toutautant parce qu’elle est encom- 
brée de 300 millions de bons du Trésor que parce qu’elle J 
voit grossir l’escompte du papier commercial. En Aile- 
magne, comme aux Etats-Unis, les perspectives écono- ç 
miques sont satisfaisantes,mais les prévisions optimistes H 
qu’elles autorisent peuvent se trouver démenties par une 
crise politique. T 

En Angleterre, tous les regards sont concentrés sur la 0. 
question budgétaire. Le budget présenté par k cabinet • f 
libéral est,on n'en peut douter, un budget socialiste. Il ■'% 
soulève, on le sait, une très vive opposition à la cité, à 
la chambre des lors, dans le parti conservateur.Sera-t-il — 
. rejeté par l’ensemble du pays? Nous ne le croyons pas, 












LA PARFUMERIE MODERNE 


143 


pour cette raison bien simple qu’il place les400 millions 
d’impôts nouveaux sur les épaules d’un petit nombre de 
personnes et qu’il évite de frapper directement et les 
commerçants et les industriels. 

Ici, comme en Allemagne, existe la menace d’une 
crise politique, mais il n’y a pas lieu de croire qu’en 
Angleterre cette crise affecterait profondément la situa¬ 
tion économique. Cela ne pourrait se produire que si, 
après une dissolution, les libéraux étant battus, les 
conservateurs revenaient au pouvoir et mettaient, cette 
fois, résolument en pratique la politique protectionniste 
préconisée par M,Chamberlain.Ceci serait une véritable 
révolution, mais, encore une fois, il ne semble pas qu'il 
y ait lieu de la redouter pour l’avenir immédiat. Nous 
pouvons donc espérer que le courant d’affaires restreint 
ira se développant suivant la tendance générale aussi 
satisfaisante dans le domaine commercial et industriel 
que dans le domaine financier. 

La France est toujours le pays où sont accumulé.-s de 
grandes quantités de capitaux inemployés. L’encaisse 
de la Banque de fiance s’élève à 4.563.869.6()3 fr. La 
pénurie du papier commercial est telle que l’on prête à 
la Banque le projet d’escompter de nouveau, comme 
elle a fait il y a quelques années, des traites sur l’etran¬ 
ger pour garnir son portefeuille. Le dernier bilan n’in¬ 
dique pas que l’on ait déjà donné suite à ce projet, mais 
il est très possible que cela arrive prochainement. A 
qooi tient donc la timidité de l’industriel et du commer¬ 
çant franrais’? L’abaissement du taux dé l’escompte 
officiel suffirait-il à stimuler nos hommes d’atfaires’lC’est 
bien douteux, mais peut-être y aurait-il lieu, cependant, 
d’étudier la question et devoir s’iLne faut pas apporter 
plus de mobilité au loyer officiel des capitaux. Est-ce la 
menace de nouveaux impôts qui pèse de plusieurs années 
sur le pays •? Il est très difficile de le déterminer. Notre 
commerce se développe lentement. Du ter janvier au 
3i août 1909, nos importations se sont élevées à 
3.897.392.000 fr. en augmentation de 207.197.000 fr. 
sur l’année précédente. Nos exportations ont acru dans 
une proportion un peu plus forte de 3.269.574.000 Ir.à 
3.518.996.000 fr.,soit une augmentation de 249.422.000 fr. 
L’accroissement des importations porte surtout sur les 
matières nécessaires à l'industrie, celui des exportations 
sur les mêmes matières et sur les objets fabriqués ; cela 
est un indice assez satisfaisant. Mais ce ne sont que pro¬ 
grès médiocres comparés à ceux des nations comme 
l’Allemagne, les Etats-Unis, l’Italie.Quand donc serons- 
nous plus actifs, plus entreprenants ? 

Le nouveau président du conseil revenant, dans sa 
déclaration minisiériclle,sur des préceptes que l’on sem¬ 
blait avoir honte d’énoncer au cours des dernières an¬ 
nées, a reconnu la nécessité de développer la puissance 
économique du pays, t Enrichissez vous », a-t-il pro¬ 
clamé.D’où vient que les Français ne s’enrichissent plus 
des produits de leur commerce et de leur industrie,mais 
du loyer des capitaux qu’ils prêtent? D’où vient qu’ils n’aug. 
mentent pas, comme les autres peuples, leur capital 
national'? Cela vient, à coup sûr, de leurs défauts parti¬ 
culiers, timidité en affaires, manque de largeurs de vues; 
cela vient aussi des défauts de leurs méthodes de gou¬ 
vernement qui semblent avoir pour but d’entraver l’enri¬ 
chissement et non de le favoriser. Le moment semble 
propice pour un nouvel effort. Mais ce ne sont pas seu¬ 
lement les particuliers qui doivent le tenter, c’est aussi 
le gouvernement et l’administration française. R. M 


Le commerce du savon au Soudan 

Les Soudanais généralement se servent de savon fabri¬ 
qué en Egypte, de qualités inférieures, il est de même 
notoire qu’ils accordent très peu d’attention à la qualité. 
Le proverbe arabe dit : Tout est savon chez l’arabe. 
Comme ils se massent journellement avec de la graisse 
mélangée a des parfums, leurs habits sont généralement 
plutôt sales. Quand ils se laven>, ils frottent leurs habits 
avec de la terre et finissent avec du savon. 

Cet usage commence a devenir pourtant de plus en 
plus restreint, vu que les Soudanais appauvris et abrutis 
par le régime madhiste, commencent à se familiariser 
peu à peu,sous le présent gouvernement, avec les usages 
des personnes qui les gouvernent et d’autres avec 
lesquelles ils sont en rapport journalier. 

Les savons anglais des Maisons Sunlight et Chester- 
field, ont été introduits à grands sons de trompes, sur¬ 
tout les premiers; l’on peut dire sans crainte d'exagérer 
que la maison Sunlight a dépensé quelque chose comme 
£ 5oo ;en réclames, placards,, avis, etc.), mais elle est 
parvenue en très peu de temps à introduire sa marque 
et à la faire apprécier.Une maison de Marseille est aussi 
présentement tant soit peu introduite; elle fabrique des 
savons verdâtres appréciés par les résidents italiens it 
grecs. 

Les savons colorés et parfumés, très bon marché, trou¬ 
vent bonne vente, les Soudanais étant très amateurs de 
parfums; pourtant jusqu’à présent personne n’a eu l’idée 
de fabriquer spécialement pour le Soudan des savons 
parfumés aux parfums soudanais. jOn croit que cette 
catégorie de savon obtiendrait un succès très considér.-!- 
ble, surtout si les fabricants s'efforçaient de produire un 
article très bon marché. 

Les savons antiseptiques ne sont nullement appréciés 
des Soudanais, ils en ont peur, et disent que cela sent 
l’hôpital. 

Bulletin de la Chambre de Commerce française 
d’Alexandrie'. 

4 4 <t 

Grèce 

Rapport de M. J. de Peretti Je la Rocca, vice-consul 
chargé de la Chancellerie de la légation de France à 
.Athènes. 

L’expédition des marchandises venant de France 
laisse généralement à désirer sous le rapport de la célé¬ 
rité, de la tarification et de l’exactitude.Si un négo iant 
d’Athènes, par exemple, s’adresse à une fabrique de 
Moravie, de Saxe ou de Westphalie, le représentant de 
cette fabrique indique par avance et exactement le prix 
et la durée du transport vià Trieste, Hambourg ou 
Anvers. Avec la F'rance, il n’en est pas ainsi. Nul ne 
sauraitdire. même approximativement le montant des 
prix et le délai nécessaire pour faire arriver la marchan¬ 
dise. 11 n’y a pas d’uniformité ; les prix changent, les 
marchandises demeurent sans raison, un, deux et trois 
mois en route ! » 

« Nous répétons de nouveau que les produits français 
sont appréciés en Grèce. Ils se trouvent dans d’excel¬ 
lentes conditions pour l’importation dans ce pays et ils 
peuvent trouver une place particulièrement belle sur le 
marché hellénique, si les commerçants français se déci¬ 
dent à employer les moyens et procédés nécessaires qui 
la leur procureront. » 


J affaires avec des gens qui « annoncenl » (qui fotil de la publicité^, lu ne 


perdras jamais, tous deviennent riches. 


Benjamin FRANKLIN. 







144 


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LA RÉDACTION. 


NÉCESSAIRE D’ANALYSES 



Sur la demande d’un grand nombre de nos lecteurs, 
nous avons fait établir un petit matériel d’analyse des 
essences (titrage des éthers et alcools), peu coûteux 
quoique très complet et qui sera pour beaucoup l’em- 


hrion d’une installation plus complète rendue nécessaire 
par les lois et décrets en vigueur réglementant la 
vente des essences, dans la droguerie, la pharmacie, 
la confiserie, biscuiterie, etc. 

En outre l’excès des sophistications qui signale tou¬ 
jours les moments de forte hausse (Lavande, Berga- 
motte), etc., nécessite chez le parfumeur la même instal¬ 
lation qui lui permettra de vérifier la qualité de ses 
achats et d’éliminer facilement les vendeurs peu cons¬ 
ciencieux. 

Le matériel se compose : 

i® D’un bain-marie avec cercles mobiles (Email et 
cuivre). 

2® D’un support pour le bain-marie et les burettes de 
-Mohr à liqueurs titrées. 

3» D’un jeu de ballons. 

40 D’un réfrigérant à reflux à circulation d’eau rem¬ 
plaçant avec avantages les longs tubes employés dans le 
dosage des éthers et parfait pour l’acétylation. 

5® De deux burettes nouveau modèle à liqueurs titrées. 

Le tout est offert à titre de prime à nos lecteurs pour 
la somme de 25 francs au lieu de 5o francs. 

Nous rappelons en outre à nos lecteurs que nous 
sommes à leur disposition pour leur signaler les appa¬ 
reils les plus récents et les plus perfectionnés, soit, 
pour la distillation, la rectification des essences ou la 
préparation des parlums artificiels, soit pour la fabrica¬ 
tion de la parfumerie confectionnée. 


Fowiiitiirts pour îabotalofw - J. DELERS, 

SOUFFLÉ OU MOULÉ POUR CHilE, PHARMACIE ET USAGE TECHNIQUE 

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LA PARFUMERIE MODERNE 




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ŒNOTHERMES 
RÉFRIGÉRANTS JS 
ACÉTYLÈNE e 


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Pflür la Parlüinerie, Confiserie, Mercerie, Honyeantfis 

COFFRETS, ÉTUIS, BOITES POUPRE, CjtHTS, BIJOUX, etc. 


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?579 Ne$iscl?i Macl?i YOKOI;AMA (Japai?) 

CURIOSITÉS, llIRES, AR MES, ABTIQOITÉS, PORCELAINES, ÉVENTAILS 

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LA PARFUMERIE MODERNE 


149 


^ BIBLIOGRAPHIE ^ 


Ouvrages recommandés 
BIBLIOTHÈQUE DE LA « PARFUMERIE MODERNE » 
Les ouvrages suivants sont envoyés franco en France 
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L’Industrie des Parfums d’après les théories de la Chi¬ 
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P. Durvelle, in-8®, 620 pages, 44 fig. broché ... i3 » 

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velle, in-i2 de 450 pages avec figures, broché .. 5 » 

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tituants, par Charabot, Dupont et Pillet, in-8® 

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remanié par Varenne, in-8», iio figures, prix.. iG » 

Manuel du Parfumeur, par W. Askinson.. 6 » 

Manuel patique du Savonnier, par Calmels et 

W’iltner, in-16, 26 figures.7. 4 » 

Savonnier, par E. Lorme, 3 volumes. 9 » 

Les Parfums artificiels, par E. Charabot. 5 • 

Savons et Bougies, par Puget, 400 pages. 5 » 

Parfumeur, par Pradal, Malepeyre et Willon.. 6 » 
Formulaire du Parfumeur moderne, par Gatte- 

fossé. I 2? 

Histoire des Parfums, par Piessc. 

Chimie des Parfums, par Piesse. 

Formulaire, de R. Cerbelaud et son supplément. 

Les plantes médicinales, par de la Rocque, etc. 




EXTRACTION DES ESSENCES 




Procédé d’épuisement par distillation répétée 
du dissolvant 

Ce procédé d’épuisement s’applique à toutes les ma¬ 
tières contenant des substances susceptibles d’être 
extraites par les dissolvants. Il met en œuvre une quan¬ 
tité relativement minime de produit volatil qui est redis- 


La figure 2 représente un appareil simple avec le dis¬ 
positif d’installation de chauffage à la vapeur. 

Dans ces deux appareils, l’extraction a lieu par le pas¬ 
sage du dissolvant au travers de la matière contenue 
dans le lixiviateur i et son retour constant parle tube i3 
pour se redistiller dans l’alambic d’où les vapeurs, par. 



tillé après chaque opération et sert à un nouvel épuise¬ 
ment. L’extraction se fait par lavage continu ou par ma¬ 
cération successives, le dissolvant laisse continuellement 
dans l’alambic la portion de produit extractif dont il 
s’est emparé. 

La première figure représente un appareil compre¬ 
nant deux alambics et deux lixiviateurs qui peuvent 
fonctionner alternativement de façon à ne jamais arrêter 
les manipulations. 


le col de cygne 4, le robinet 14,le tuyau 17 vont se con¬ 
denser dans le réfrigérant 5. Le dissolvant régénéré 
revient par le tuyau 10, l’éprouvette 11 et le tuyau du 
robinet 6 dans le lixiviateur. 

Lorsque la matière est épuisée, le dissolvant est redis¬ 
tillé vers le réservoir 2 où il pénètre par le tuyau 2G, le 
tuyau 10 étant fermé. On recueille alors pour le traiter 
complètement l’extrait restant dans l'alambic. 















































150 


LA PARFUMERIE MODERNE 






Gr«-A.SSE (Tï'x-cuxoe) - TNTYOIV (Sxxisse) 


ThrMÜHLETHALER S. À. 


FUIX-COXJFiJLII'rS SXJÎ3. DEMJLTXDE 

FABRIQUE P^ESSENCES et 

de MATIÈRES PREMIÈRES 

pour Parfumerie, Savonnerie, Droguerie, Confiserie, etc. 


EUZIÈRE & LAFFITTE (Alpes-Maritimes) 

Télégrammes : EUZIÈRE-GRASSE a.b.c. code used 


= pommades & HÜIliES aux Fleurs 
Spécialité d’ESSENCES de fleurs ” PU^ES LIQUIDES “ 

obtenues part les dissolvants volatils 

— -: extraits d’Odeurs aux fleurs ~ - 

EAUX DISTILLÉES de HOSE, de fLEURS d’ORANGER, etc. 



























LA PARFUMERIE MODERNE. — N» i: 


DÉCEMBRE 


!<)09 


au 2"’' Congrès Inlernalional pour la "Répression des Fraudes 

^ ^ ^ 


Le premier Congrès international pour la 
répression des fraudes fut réuni l'année passée 
il Genève, par les soins de la Société de la 
Croix-Blanche de Genève ; cette Société, fon¬ 
dée par MM. Vuille et Deloncle, grâce aux 
abondantes ressources mises à leur disposi¬ 
tion par la générosité de M. P. Rolo, s’est 
assigné un but d'une très haute portée so¬ 
ciale : la possibilité pour tous d’obtenir l’ali¬ 
ment pur. Comme la Société de la Croix- 


« l’extraction des principes aromatiques con- 
« tenus dans les substances végétales dont elles 
<1 portent le nom ». Outre la très grande im¬ 
portance qu'il y a,au point de vue de l’hygiène 
et de la santé publique, à réprimer les fraudes 
concernant les produits dont il est ici ques¬ 
tion, les commerçants honnêtes ont également 
le plus grand avantage à ne recevoir d’abord 
et à ne livrer ensuite que des marchandises 
loyales et en tous points inattaquables. 



Blanche ne s’est pas bornée à s’occuper uni¬ 
quement des produits destinés à l’alimentation, 
mais a étendu son action à ceux utilisés par 
l’hygiène et la thérapeutique, il en est résulté 
qu’à un triple point de vue elle a dû traiter la 
question des huiles essentielles, des essences 
de fruits et des essences artificielles de fruits. 

Au premier Congrès, il ne put guère être 
donné que la définition générale des huiles 
essentielles qui sont : « le produit exclusif de 


Si, pour chaque pays, les usages commer¬ 
ciaux et la pharmacopée en vigueur fixent de 
façon précise les caractères physiques et chi¬ 
miques que doivent présenter les divers pro¬ 
duits, il ne s’en suit pas que les pharmacopées 
des diverses nations assignent à toutes les 
huiles essentielles et aux autres substances dont 
nous nous occupons des données uniformes, 
bien au contraire. 

Le deuxième Congrès international pour la 
















= LA PARFUMERIE MODERNE 


LW 

répression des fraudes s’est donc efforcé de pré¬ 
parer une entente commune en fixant d’une 
façon suffisamment large les caractéristiques 
de tous les produits lesplus intéressants. Nous 
disons h dessein « d’une façon suffisamment 
large»,car quiconque a eu à s’occuper d’huiles 
essentielles sait pertinemment qu’il est à peu 
près impossible de leur assigner des caractères 
nets et immuables. Ainsi que la Commission 
spéciale l’a fait observer, les essences ne sont 
pas des produits définis comme le chloroforme, 
le sulfate de soude ou l’iodure de potassium, 
mais des mélanges de divers produits dont les 
proportions varient parfois d’une façon cgnsi- 
dérable depuis le commencement jusqu’à la fin 
de la récolte pour la même essence. 

C’est pour cela qu’il ne faut pas conclure de 
façon trop légère à la falsification d’une huile 
essentielle si, dans certains cas, elle s’écarte de 
façon même notable des types auxquels on est 
habitué. Ainsi, l’un des vice-présidents de la 
3' Section, chimiste dont la compétence est 
universellement reconnue en ce qui concerne 
les huiles essentielles, déclarait en séance qu’il 
avait personnellement constaté que des essen¬ 
ces de lavande sur les provenances desquelles 
il ne pouvait avoir aucun soupçon, titraient les 
unes 25 «/(, d’éther, standis que d’autres avaient 
une teneur s’élevant à 6o »/„.Comme le faisait 
d’ailleurs remarquer M. Lamothe, dans le nu¬ 
méro de septembre de la « Parfumerie Mo¬ 
derne », les mêmes plantes de lavande, distil¬ 
lées dans le même alambic et de la même ma¬ 
nière donnent des essences dont les teneurs en 
éthers varient beaucoup selon la nature cal¬ 
caire ou non des eaux que l’on emploie dans 
l’appareil distillatoire. Mais la différence est 
encore bien plus sensible si l’on compare les 
essences provenant des mêmes plantes distillées 
selon le mode antique qui fut décrit ici même 
ou bien de façon moderne, c’est-à-dire à la 
vapeur. C’est par distillation à la vapeur 
qu’ avait été obtenue cette essence de lavande 
ayant la teneur exceptionnelle de fio»/» d’éthers. 

11 faut, d’ailleurs, noter que cette essence 
avait une densité de 0,908 à iS" et présentait 
une déviation polarimétrique de — 9“. Ce ré¬ 
sultat, venant confirmer une série d’autres ob¬ 
servations, permet de conclure à l’existence 
d’unecertainerelation entre ladensité,la dévia¬ 
tion et la teneur en éthers (calculée en acétate 
de linalyle) d’une essence de lavande. La den¬ 
sité est d’autant plus forte, la déviation polari¬ 
métrique d’autant plus accentuée que la teneur 
en éthers est plus considérable. 

Quoique des teneurs de 25 <’/o aient été ob¬ 
servées, comme il vient d’être dit, le Con¬ 
grès a cependant fixé entre 28 et fio «/o la pro¬ 
portion d’éthers que doit contenir une essence 
de lavande non fraudée. 

Une question qui fut longuement étudiée 


par le Congrès fut de savoir si l’on peut livrer 
indifféremment de l’essence de badiane pour 
de l’essence d’anis. Au point de vue chimique, 
comme au point de vue physique, il y a la plus 
grande analogie entre les propriétés de ces 
deux essences,à tel point qu’il est actuellement 
à peu près impossible de les différencier de 
façon certaine. Heureusement, l’examen orga¬ 
noleptique peut intervenir avec efficacité et, 
comme les saveurs de ces deux essences sont 
très caractéristiques,on peut facilement les dis¬ 
tinguer. Etant donné cette similitude des pro¬ 
priétés physiques et chimiques,la pharmacopée 
anglaise admet que l’on peut délivrer l’une 
pour l’autre l’essence de badiane (obtenue par 
la distillation des fruits de l’Illicium verum, de 
Hook, Magnoliacées) et l’essence d’anis (obte¬ 
nue par distillation des fruits du Pimpinella 
anisum, Ombellifères). Tel n’a pas été l’avis 
du Congrès qui a voté l’interdiction de fournir 
de l’essence de badiane à la place de l’essence 
d’anis. 

Au sujet de la teneur en éthers de l’essence 
de Bergamote, il faut observer que l’on trouve 
des essences parfaitement pures, d’odeur très 
fine, et qui ne titrent pas même 3o “/o. Le plus 
souventjces essences à basses teneurs en éthers 
proviennent de fruits parvenus à une maturité 
incomplète, principalement au début de la ré¬ 
colte. Elles ne doivent pas être rejetées de 
parti pris, ce qui arriverait infailliblement si 
l’on suivait de trop près les méthodes intro¬ 
duites par les allemands, qui jugent certaines 
essences trop exclusivement d’après leurs te¬ 
neurs en éthers, tandis que les techniciens 
français, sans négliger un procédé qui, certes, 
a sa valeur, attribuent néanmoins une très 
grande importance à l’examen organoleptique 
et préfèrent parfois une essence un peu moins 
riche en éthers, mais d’une grande finesse 
d’odeur à une autre qui sera plus commune, 
malgré un pourcentage d’éthers plus élevé. 

Pour l’essence de Wintergreen naturelle, il a 
été décidé qu’elle pouvait provenir indifférem¬ 
ment de la distillation des feuilles du Gaul- 
theriaprocumbens L. (famille des Ericacées)ou 
de l’écorce du Bétula lenta. La principale 
différence, et elle est bien faible, qui existe en¬ 
tre les essences provenant de ces deux sources 
diverses, c’est que l’essence du Bétula lenta 
est optiquement inactive, tandis que celle du 
Gaultheria est très faiblement dextrogyre. La 
densité de l’essence de Wintergreen doit être 
comprise entre i.i;9 et 1.190. 

Le Congrès a voté que le point de solidifica¬ 
tion de l’essence de Rose doit se trouver com¬ 
pris entre 17» et 23». 

Pour l’essence de Néroli, qui doit avoir une 
densité de 0.873 à 0.080 à -j- ô» et une dévia¬ 
tion de -f I» à-ffio, il faudra également tenir 
compte de son indice de saponification. 





LA PARFUMERIE MODERNE 


Enfin, pour compléter la liste des plus im¬ 
portantes décisions, il a été convenu que l’es¬ 
sence de santal, dont la densité est de 0.975 à 
0.985 à i 5 '', a une déviation polarimétrique de 
— io<>à— 200, une teneur en santalol (calculée 
sur la formule 0'=^ H’2*0) qui doit être de 900/0 
au minimum et un indice de saponification infé¬ 
rieur à 25 . 

Telle sont les principales propositions votées 
par le Congrès. 

Somme toute, cela représente un travail des 
plus importants qui a été exécuté grâce à la 
coopération dévouée des techniciens anglais, 
belges, allemands, français, etc... Il précise 
certaines questions controversées et facilite 
l’eflbi-tdu négociant loyal qui veut voir ses pro¬ 
duits appréciés à l’étranger au même titre que 
dans son propre pays. 

Louis Serve, Ingénieur Civil. 


13Ü 

gente ; densité — 1.045 à 1.070. Soluble dans 
I à 2 parties d'alcool 70®, i ,5 à 2,5 parties 
d’alcool 65 ®, 2 à 3 parties alcool Go®. 

Essence d’Anis. — Obtenue parla distillation 
des fruits de anisum 1..; incolore, 

réfringente, densité à 20® 0.980 à 0.990, lévo¬ 
gyre. Point de solidification de -j- i 5 ®à -J- 19®. 
Teneur en Anéthol 80/90 0/0. 

Anéthol. — (Ether méthylique du parapro- 
pénylphénol, extrait des essences d’anis ou de 
badiane). Cristaux lamelliformes fusibles à 
22/23®, optiquement inactif, D (à 25 ®) = 
0.984/0.98G. 

Essence de Badiane. — (de Vlllicium verum 
Hoock, Magnoliacées) D (20®) 0.980/990 

levogyre, point de solidilication 14 à 18®. Solu¬ 
ble dans 6 parties, alcool 90“. 80/90® Anéthol. 

Essence deBergamotte.— Préparée parexpres- 



Caractère des Huiles Essentielles 

commercialement pures 

Essence d’Absinthe. — Obtenue par distillation 
de Vartemisia absinthium ou grande Absinthe ; 
liquide vert, bleu ou brun, densité i 5 ° — 0.901 
à 0.955. Solubilité t partie dans 234 parties 
d’alcool 90®. 

Essence d’Amandes amères. — Obtenue par le 
traitement des amandes (amygdalus communis) 
débarrassées au préalable de leur huile. En 
pratique les amandes employées sont surtout 
celles de l’abricotier d’Asie Mineure {Prunus 
armeniaca). Huile incolore et neutre à l’état 
frais, quelquefois acide après quelque temps 
par suite de la formation d’acide benzoïque.- 
Nedonne pas la réaction chlore. Inactive, réfrin- 


sion à froid du zeste frais de Citrus bergamia 
Risso. Jaune verdâtre. D (iS®) =0.879, 0.887 
Rotation optique 8 à -E 25 ® ; 3 o à 45 0/0 
d’éthers (calculé en acétate). Résidu à l’évapo¬ 
ration 3 à 6 ®/o. 

Essence de Cannelle de Chine ; par distillation 
des feuilles de Cinnamomum cassia Blume 
(I.aurinées), D = i.o 53 à 1.070. A peu près 
inactive, 70 à 90 ®/o d’aldéhyde. 

Essence de Carvi. — Du Carum Carvi L 
(Ombellifères), D = 0.903 à 0.918. Rotation 
optique -f- 5 / à 85 ®, 43 à 60 ®/o de Carvone. 

Essence de Citron. — Expression du zeste 
frais de Citrus limonum Risso. Couleur jaune 
pâle, D = 0.857 à 862 Rotation -J- Sp à 65 ® 



















liO 


Li^ PARFUMERIE MODERNE 


(à 200 c) soluble dans o ,3 à 5 parties alcool 
95». Résidu d’évaporation 2 à 5 “/o. 

Essence de Coriandre. — Du fruit, de Corian- 
drum Sativum L (Ombellifères), D = 0.870 à 
885 . Rotation optique + 5 o à + iS». 

Essence de Cumin. — Des fruits du Cuininum 
Cymimim L. (Ombellifères), D = 0.900 à qSo. 
Rotation optique de + 4» à + 8», 3 o à 5 o «/o 
d’aldéhyde cuminique. 

Essence de Cyprès. — Des feuilles de Cupres- 
sus sempervirens L. Jaunâtre, D = 0.886 à 
0.890. Rotation optique de + 4» à + 30 ». 

Essenced’Eucalyptus.— Desfeuilles de diverses 
variétés d’Eucalyptus. D = 0.9:0 à 980. Dex¬ 
trogyre jusqu’à + I 5 », 55 à 80 0/0 d’Eucalyptol. 

Essence de Fenouil doux du Fœniculum 
Vulgare Gaertner (Ombellifères), D =0.965 à 


Citratus D.C. Jaune ou brune, D = 0.870 
à 0.913 ; 60 à 87 0/0 de Citral. 

Essence de Mandarine. — Expression du 
Zeste frais de Citnis Madtirertsis Loureir ; D = 
o.S 5 o à 0.858 Rotation optique de 65 ® à 

+ 75®. 

Essence de Menthe Anglaise. —(Mentha pipe- 


rita) Incolore ou Jaune verdâtre, D = 0.900 à 
910. 

Rotation optique de — 22" à — 33". 

Menthol total. 55 à 66 "/» 

— libre. 50 à 60 

— combiné. 5 à 10 “/o 


Essence de Menthe Américaine (de plusieurs 
variétés de Mentha), D = 0.900 à 920. 

Menthol total, 5 o à 64 0/0 ; libre, 40 à 55 0/0 ; 
combiné, 10 à 24 0/0. 



I 


e 



Cliché EUZIÈRE 

Petits alambics jumeaux à feu nu 


0.985.Rotation optique -f- 12 à -[- 24®,point de 
solidification -f- 4 à 6®. 

Essence de Genièvre, — Distillation des baies 
de Juniperus communis L (Cupressinées), In¬ 
colore ou vert pâle. D = 0.860 à 885 , lévo¬ 
gyre jusqu’à — iS®. 

Essence de Clous de Girofle obtenue par dis¬ 
tillation à la vapeur des fleurs non épanouies 
du Caryophyllus aromaticus L (Myrtacées) 
Incolore ou Jaunâtre à l’état frais, brune avec 
le temps, D = 1.040 à 1.068; 70 à 90 ®/o d’Eu- 
génol. 

Essence de Lavande. — Distillée des fleurs de 
Lavandula vera D. C. jaune ou verdâtre, D = 
0.880 à 890,levogyre de — 3 à — 9® Teneur en 
éthers calculée en acétate 28 à 60 ®/o. 

Essence de Lemongrass. — De l’Andropogon 


Essence de menthe française {menthapiperita), 
D = 0,910 à 926, rotation optique de —6 à — 16® 
menthol total de 45 à 68 0/0 ; libre de 40 à 
52 0/0 ; combiné 5 à 10 0/0. 

Essence de menthe japonaise (démenthoiisée) 
de la mentha Arvensis (var. Piperacens), D = 
0,894 à 0,900, rotation de — 25 à — 35®. 

Menthol, total 45 à 70 0/0 ; libre47 à 65 0/0 ; 
combiné 3 à i 3 0/0. 

Essence de moutarde (distillation de diffé¬ 
rentes espèces entr’autres Brassica nigra et 
Sinapis juncea L.) D. = i,oi6 à i,o 3 o. Soluble 
dans 8 parties d’alcool 70®. 

Essence de néroli distillée des fleurs de Ci- 
trus Bigaradia Risso; D. =0,87030,880. Rota¬ 
tion optique-f I à 4-160. Indice de saponifi¬ 
cation 20 à 52 ®. 

























LA PARFUMERIE MODERNE 


Essence d’orange douce exprimée du zeste 
frais de Citrus aurantium Risso ; D = 0,846 à 
0 , 853 . Rotation optique de +95» à d-ggoà 20». 

Essence de romarin distillée des rieurs et feuilles 
de Rosmarinus officinalis ; D = 0,900 à 0,920, 
Rotation de -j- 5 à + i5o soluble dans une 
demi-partie d’alcool go». 

Essence de rose distillée à la vapeur d’eau de 
diverses espèces {R. Damascena, R. centijolia, 
D. = (à 200) 0,855 à o ,865 point de solidifica¬ 
tion de -j- 170 à -1- 23 o. 

Essence de rue de Ruta Graveolcns.'D = o,%?i'i 
à o,85o faiblement dextrogyre, point de solidi¬ 
fication + 70 fl 4. 100. 

Essence de santal du Santalum album (l’es¬ 
sence extraite de VAmary'lis Bu/si7i?j//eraappe¬ 
lée à tort essence de santal des Indes occiden¬ 
tales, n’a pas droit à cette appellation qui prête 
à confusion). 


III 

Huile incolore ou jaune pâle, épaisse 
D = 0,975 à 0,985, levogyre de — lo» à — 20“ 
soluble dans 5 parties d'alcool 70» à 20» c. 

Indice de saponification au-dessous de 
25 ; go 0/0 de Santalol (C*-’’ O). 

Essence de thym distillée de l’herbe en Heur 
de Thymus vulg. Rouge brun, D = 0,900 à 
0,950 soluble dans 2 parties d’alcool 80», 18 à 
65 0/0 de phénols. 

Essence de wintergreen distillée après macé¬ 
ration du Gaulteria procumbens L (Ericacécs) 
ou de Setula lenta. D = 1,179 à i.igo. 

Les densités toutes prises à i S® G. sauf indica¬ 
tion contraire, les déviations optiques calculées 
pour un tube de 100 m/m, la solubilité s’entend 
pour un volume d’essence dans N vol. d'alcool. 

Il est interdit d'attribuer la dénomination 
d’huile essentielle à des produits chimiques dé¬ 
finis extraits des huiles essentielles (consti¬ 
tuants) ou préparés synthétiquement. 

^ ^ 


JVRIST-RVDBNCB 




HYGIÉNIQUE OU MÉDICAMENTEUX 


L’étude qui a paru dans ces colonnes au 
sujet des actions nettement differentes des 
essences brutes ou de leurs constituants isolés ( i) 
a attiré l’attention de plusieurs savants qui se 
proposent, les Dfs Chevalierjet Fongues notam¬ 
ment,d’approfondir l’action des hydrocarbures, 
terpènes et sesquiterpènes sur l’organisme. 

S’il est prouvé que les terpènes n’ont pas 
d’action sensible ou qu’au contraire leur pré¬ 
sence est plutôt pernicieuse dans tous les pro¬ 
duits hygiéniques ou de consommation, un 
grand pas sera fait dans la connaissance des 
huiles essentielles et de leur emploi. On re¬ 
marque aisément que la plus grande confusion 
règne à ce sujet dans les milieux scientifiques. 

Alors que M. Schamelhoul, au nom des 
pharmaciens belges, demandait, le mois der¬ 
nier, au Congrès des fraudes, de réagir contre 
l’emploi de plus en plus fréquent des cons¬ 
tituants des essences au lieu et place des huiles 

essentielles((Anétholaulieud’essence'd’Anis,Eu- 

calyptol au lieu (d’essence d’Eucalyptus), décla¬ 
rant qu’aucune considération thérapeutique ne 
justifiait cette substitution ; les Cours de Douai 
et de Lille déclaraient doctement que le Men¬ 
thol est médicamenteux et l’essence de Menthe 
un simple parfum sans importance. 

La question qui a été résolue de cette façon 
paradoxale de prime abord n’a pas été sou- 

(1) Les Essences de Menthe, p. io 5 . 


levée parles considérations d’Abel Lapin, mais 
moins scientifiquement, à l’occasion de la con¬ 
trefaçon par deux confiseurs du Nord,des Pas¬ 
tilles Valda du pharmacien Canonne, lesquelles 
sont aromatisées au Menthol-Thymol-Euca- 
lyptol. 

L’expert de la Cour, M. Lcscœur, profes¬ 
seur de chimie à la Faculté de Médecine de 
Lille, expose dans son rapport : 

e I" Que les bonbons incriminés contiennent 
« non pas de l’essence de Menthe, qui donne- 
■ rait un extrait liquide, mais un corps solide 
« qui est du Menthol; 

« 2» Que le poids de Menthol contenu dans 
ï ces bonbons est d’environ 2 grammes par 
« kilogramme n. 

Puis il ajoute : " A quelle dose commencent 
' les effets curatifs du Menthol’? L’absorption 
0 des plus faibles doses est suivie de son éli- 
« mination par la muqueuse pulmonaire, mais 
« il est bien évident que, pour avoir un effet 
« curatif, il faut en absorber un poids sensible, 
« 1 à 2 centigrammes par exemple. Il en 
« résulte que toute préparation à base de 
•' Menthol pourra être considérée comme une 
« préparation pharmaceutique, à condition que 
•< le consommateur en absorbe une quantité 
« suffisante. 

« Le Menthol, s’il n’est pas un médicament 
« n’en est pas moins incontestablement un 
« produit hygiénique, une matière première 









LA PARFUMERIE MODERNE 


IIJ 

« utile à la confiserie et à la parfumerie et il 
« ne saurait être question d’en interdire l’u- 
« sage à ces professions pour en constituer un 
ï monopole au profit des pharmaciens. » 

Le « Répertoire de pharmacie » commentant 
ces conclusions, atténue ce que ce dernier 
paragraphe a de conciliant en ajoutant ; 

c Même en admettant que les épiciers et 
« confiseurs vendent des bonbons ne renfer- 
« mant pas plus de i gr. de Menthol par kilog, 
« il n’est pas démontré que, à cette dose, les 
« bonbons ne seraient pas considérés par les 
« tribunaux, comme doués de vertus curatives j>. 

Il est, en effet, parfaitement possible que le 
consommateur en absorbe de lo à 20 grammes 
représentant la « dose curative de Menthol ». 

Voici le texte de l’arrêt de la Cour de Douai 
qui est le commentaire du rapport ; c: Attendu 
c que l’expert a constaté que les pastilles liti- 
t gieuses contiennent du Menthol, substance 
« ayant une action curative et que la dose qui 
O y est employée est suffisante pour produire 
« un effet curatif. 

f Qu’en outre, c’est intentionnellement qu’on 
« leur a donné l’apparence des pastilles Valda 
« qui constituent une préparation pharmaceu- 
« tique, etc. 

« Par ces motifs confirme... » 


Il n’est pas possible de démontrer que l’es¬ 
sence de Menthe ne s’élimine pas au même 
titre que le menthol (dont elle contient sou¬ 
vent jusqu’à 60 o/o de son poids) par la mu¬ 
queuse respiratoire en produisant les mêmes 
effets curatifs ! 

Et cependant un bonbon contenant au kilog 
2 grammes d’essence de Menthe, ne sera pas 
considéré comme pharmaceutique quoiqu'il 
contieilne i gr. 2 de menthol, et ait la même 
valeur hygiénique qu’un autre bonbon phar¬ 
maceutique contenant i gr.de Menthol cristalli- 
sable. 

Si la même discussion est appliquée aux 
Eucalyptol-Eucaljrpius, Thymol-essence de 
Thym, dont la contenance en produits étran¬ 
gers est souvent minime (notamment pour l’es¬ 
sence d’Eucalyptus) on ne pourra c’omprendre 
comment le Constituant sera un Médicament 
et l’essence un produit simplement Hygiénique. 

La plus extrême confusion règne dans les 
diverses appréciations sur ce sujet, aucune 
d’entre elles n’est appuyée sur des raisons ré¬ 


sistant à un examen scientifique approfondi et 
impartial. Nous admettons volontiers que la 
Contrefaçon d’un bonbon vendu à l’origine 
comme produit pharmaceutique soit sévère¬ 
ment condamnée, mais qu’il puisse résulter 
de débats commerciaux une conclusion scien¬ 
tifiquement erronée, cela nous est particuliè¬ 
rement pénible. 

Il faut rapprocher cette controverse de celle 
qui s'éleva à la Chambre des députés au sujet 
de l’Anéthol-nocif et de l’essence d’Anis-inof- 
fensive ! Elle démontre combien ces questions 
auraient besoin d’être dégagées de l'importance 
péjorative ou superlative que l’on attache aux 
désinences chimiques. 

La distinction entre le produit Hygiénique 
dont l’emploi est libre et le produit Médica¬ 
menteux dont l’usage est limité à l’officine est 
donc encore à faire. Elle sera dilficile en ce 
qui concerne les Huiles essentielles : brutes 
ou rectifiées, leur action thérapeutique pour 
être moins précise que celle des constituants 
n’en est pas moins indéniable et il n’est pas 
admissible qu’une distinction arbitraire limite 
dans un sens ou dans l’autre l’emploi de ces 
produits comme parfums de confiserie ou 
autres. 

Le corps pharmaceutique proclame en toutes 
occasions sa volonté bien arrêtée de ne pas 
restreindre directement ou indirectement son 
« Domaine légal ». Le D' Henri Martin de¬ 
mande que soit désigné comme médicamenteux 
tout ce qui est employé pour guérir des ma¬ 
lades, mais il serait bon que cette désignation 
se limite aux prescriptions médicales et ne 
recherche point dans les autres professions 
l’usage occasionnellement curatif de produits 
inoffensifs. 

La proscription des bonbons aromatisés à 
la Menthe (ou au Menthol) de la Confiserie 
équivaudrait à la monopolisation par la phar¬ 
macie de VAqua Fontis ou Simplex si souvent 
employée dans le traitement des maladies ima¬ 
ginaires ou à celle de la Viande de Boeuf sous 
prétexte que les Jus de Viande concentrés 
pharmaceutiques guérissent l’Anémie. 

La vérité est dans un juste milieu. 

Défions-nous de toute définition trop absolue 
et surtout trop visiblement inspirée par des 
intérêts commerciaux. 

J. PlOT, 

Ingénieur-Chimiste. 






LA PARFUMERIE MODERNE 




EXTRACTION DE NEROL 




L’alcool de terpène C*®H‘*0 se rencontre 
dans un certain nombre d’huiles volatiles : huile 
de neroli, essence de roses, essence de petit 
grain, huile de linaloé, etc. Sa présence dans 
l’essence de roses naturelle et son odeur de 
roses ont valu au nérol une place de plus en 
plus prépondérante dans les parfums de syn¬ 
thèse, dans l’essence de rose artificielle notam¬ 
ment. Le malheur est qu’il coûte cher, même 
en partant d’huiles à bon marché comme l’huile 
de linaloé ou l’essence de petit-grain ; ces 


Le nérol est bien plus pur quand on trans¬ 
forme les alcools primaires en éthers composés 
acides des acides bibasiques, comme l'acide 
phtalique, par exemple, et qu’on purifie ces 
éthers par une dissolution dans de la soude 
étendue et en agitant avec de l’éther ou un sol¬ 
vant analogue. 

Pour la séparation de ces éthers composés 
acides on peut se servir des éthers composés 
neutres d’acides bibasiques ou monobasiques, 
de la distillation fractionnée dans le vide ou 



huiles ne renferment en efiét que de petites 
quantités de ce nérol si précieux en parfumerie. 

Depuis quelques années toutefois on avait 
constaté la présence de nérol dans les huiles 
d’hélichryses et en particulier de Vhélichrysum 
augustifolium. Il existe en effet en proportion 
notable dans l’huile de ce dernier sous la forme 
d’éthers composés. On sait l’en extraire aujour¬ 
d’hui et le mode opératoire rappelle dans ses 
grandes lignes le procédé suivi en Allemagne 
en pat tant de l’essence de petit-grain. L’huile 
est saponifiée à la potasse alcoolique, et, après 
lavage, fractionnée dans le vide ou à la vapeur 
d'eau. 

C’est là une façon d’opérer rapide qui, bien 
que conduisant à un produit assez pur pour 
son utilisation en parfomerie, ne donne pas 
toute satisfaction lorsque l’on veut l’utiliser 
pour l’essence de rose artificielle. 


même de la vapeur d’eau, car les impuretés 
sont plus volatiles qu’eux. 

La transformation des alcools primaires de 
l’huile d’hélichrysc en éthers composés acides 
se fait par l’action des anhydrides des acides 
basiques sur l’huile saponifiée, ou meme de ces 
acides libres en présence, le plus souvent, de 
sels organiques favorisant l’elhérification. 
L’anhydride de l’acide phtalique ou l’acide 
phtalique lui-même sont les plus couramment 
employés. 

Cette transformation se fait aussi en éthers 
composés peu volatils d’acides organiques, 
comme l’acide benzoïque et on séparé des 
impuretés par distillation fractionnée à la 
vapeur d'eau ou dans le vide. 

La saponification de l’huile se fait à chaud 
et demande plusieurs heures. De même l’action 
de l’anhydride sur l’huile saponifiée lavée et 


























Hl =..■ ■ = LA PARFUMERIE MODERNE 


rectifiée se fait à l’ébullition. L’anhydride en 
excès est éliminé par addition de une ou deux 
partie d’éthers de pétrole et congélation. 
L’éther composé acide forme alors, un liquide 
épais que l’on dissout dans la dissolution éten¬ 
due de soude et que l’on agite avec de l’éther 
jusqu'à l'obtention d’un extrait inodore. On 
élimine les sels de soude par précipitation à 
l’acide sulfurique étendu. Les acides libres 
des éthers — phtaliques si l’on s’est servi de 


l’anhydride correspondant — sont extraits à 
l’éther, saponifiés à la potasse alcoolique 
(i : 3 ) à froid, ou mieux au bain-marie. 

Le nérol constitue presque entièrement les 
alcools primaires précipités par addition d'eau, 
sans aucune trace de géraniol. On compte sur 
un rendement de 20 à 25 0/0 de l’huile em- 

G. Robert 
Ingénieur-chimiste 



féritatlÉ |0mmad^ 

On sait que le nom de pommade vient de la 
préparation primitive des graisses parfumées 
dans laquelle entrait une assez forte quantité 
de pommes. Voici la recette de Dejean (1777): 
Prenez racines d’iris de Florence, trois onces 
santal citrin & benjoin, de chacun une once, 
borax, bois de rose & fleur de lavande, de 
chacun un gros : accrus vrai & girofle, de cha¬ 
cun un demi-gros, puis pilez ces choses gros¬ 
sièrement & mettez les dans un sac de toile. 
Prenez ensuite trois livres de graisse de porc 
mâle, préparée & lavée, une livre de graisse 
nouvelle de chevreau, une douzaine de pommes 
rainettes mondées de leurs pépins & de leurs 
pelures, coupées par tranches ou simplement 
par quartiers, demi-livre d’eau de rose & quatre 
onces d’eau de fleurs d’orange. Puis mettez 
le tout dans un pot neuf de terre vernissée, 
étroit du haut & bien couvert, faites-en la dis¬ 
tillation au bain bouillant jusqu’à ce que l’hu¬ 
midité soit presque consommée. Alors coulez 
et exprimez médiocrement la pommade que 
vous mettrez refroidir. 

Vous la conserverez dans un lieu frais, pour 


son usage, qui est d’amollir et d’humecter la 
sécheresse de la peau et guérir les crevasses 
des lèvres. 

Autre pommade. — Ecrasez cent limaçons à 
coquilles & couvrez les d’huile des quatre se¬ 
mences froides nouvellement tirée sans feu, 
dans un pot de terre vernissée, que vous ferez 
bouillir au bain-marie jusqu’à ce que les lima¬ 
çons soient cuits, ensuite passez-les & expri- 
mez-les médiocrement dans une petite terrine. 
Sur quatre onces d’huile ajoutez une once de 
cire vierge & un gros de blanc de baleine que 
vous ferez fondre sur de la cendre chaude. 
Tout étant fondu, tirez-le du feu, agitez-le 
jusqu’à ce qu’il soit refroidi. Ensuite, lavez 
cette pommade avec de l’eau de rose ou de 
fleur d’orange jusqu’à ce qu’elle soit bien 
blanche et changez cette eau d’odeur de tems 
en tems, afin que la pommade, en blanchis¬ 
sant, acquière une odeur agréable. 

SâtoiiB à toujîet 

Faites fondre au bain-marie douze onces de 
pommade blanche, celle qui vous plaira pour 










LA PARFUMERIE MODERNE — l'i'» 


l’odeur, et six onces de cire vierge dans un 
petit vaisseau de terre vernissée et, lorsqu’elle 
sera fondue, vous la retirerez du bain et la 
remuerez constamment jusqu’à ce qu’elle soit 
trouble et commence à blanchir, mais qu'elle 
soit coulante pour la verser dans des cornets 
de papier roulés exprès. Elle achèvera de se 
prendre dedans. Pour cela on aura une planche 
où il y aura des trous & où vous rangerez les 
cornets de papier faits en rouleau. Il faut qu’ils 
aient tous au moins quatre pouces de long et 
de la grosseur d’une bougie de huit à la livre, 
vous laisserez refroidir à fond vos bâtons à 
toupet & ensuite vous les laisserez pour vous 
en servir au besoin. Si l’on veut que ces bâtons 
soient plus ou moins fermes, on diminuera ou 
augmentera la cire. 

Les propriétés de ces bâtons sont de nourrir 
les cheveux et disposer à recevoir la poudre ; 
ils sont d’un grand secours pour faire tenir les 
frisures et on en retire d’autant plus de satis¬ 
faction que leur parfum est plus agréable. 

4 4 

iainuf 

4e rinoentian 4e (^iaratjenti, tne'4ecin italien 

Fioraventi, Italien, médecin, au second livre 
de ses Caprices, chap. fait ce Raume artifi¬ 
ciel fort estimé. 

Prenez térébenthine très fine une livre, huile 
de laurier trois onces, gomme arabique 4 onces, 
encens, myrrhe, gomme de Hère, bois d’aloés 
de chacun trois onces, galanga, doux de girofle, 
racine de grande consoude, canelle, noix-mus¬ 
cade zodoarre, gingembre, dictame blanc, de 
chacun une once ; musc, ambre, de chacun une 


drague; pilez-les ensemble et les mettez à la 
retorte, ajoutez-y six livres d’eau-de-vie la 
meilleure, laquelle vous mettrez au feu dans 
une grande terrine, mêlant bien le tout et les 
laisser infuser ensemble l’espace de neuf jours, 
à la fin faites distiller sur les cendres. Il sortira 
premièrement une eau fort blanche avec 
l’huile, en continuant toujours un feu long 
jusqu’à ce que vous voyez la couleur de l'huile 
se changer en noir ; alors mettez un autre ré¬ 
cipient & augmentez le feu pour achever la 
distillation, laquelle étant finie, séparez l'eau 
d'avec l’huile tant de la première que de la 
seconde distillation. L’eau première blanche 
est appelée eau de baume, l'huile première¬ 
ment séparée huile de baume. L’eau seconde 
noirâtre est appelée mère du baume la li¬ 
queur séparée d’avec l’eau noirâtre est ce qu on 
appelle baume artificiel. 

La première eau clarifie les yeux «.t fortifie 
la vue, elle conserve la jeunesse & retarde la 
vieillesse, rompt le calcul des reins, guérit 
merveilleusement toutes sortes de plaies. 
L’autre eau guérit les ulcères «S: l'huile de 
baume les playes de tète qui sont avec fractures 
d’os. 

Quand au baume, ses effets sont admirables : 
pris par la bouche, il apaise sur le champ les 
douleurs de côté, la toux, le catharre, froideur 
de tète ou d'estomac. Si on frotte la tète une 
fois par jour, parce qu’il pénètre facilement 
jusqu’aux parties les plus éloignées, résout tou¬ 
tes sortes de tumeurs. 

(Extrait de la Chimie de Nicolas Lefèvre, pro¬ 
fesseur royale en chimie. Revue et corrigée 
par M. Du Monstier, apoticaire de la marine 

(1751). 


^ ^ ^ 

■LES ESSET^CES J^OVVELLES 




ESSENCE DE POIVRE DES MOINES 




L’essence de Poivre des moines n’a pas en¬ 
core été fabriquée ; j’ai distillé les feuilles 
minces et lancéolées de Vitex agnus castus. 
Poivre de Moines (également surnommé agneau 
chaste, arbre chaste, arbrisseau d’Abraham), 
une Verbenacée, qu’on rencontre aux bords de 
la mer dans l’Europe méridionale, en Grèce et 
partout en Orient sur les rives des ruisseaux et 
dans les plaines humides ; c’est un arbrisseau 
qui atteint une hauteur de 4 mètres dans les 
Indes. J’ai reçu les feuilles de la Turquie ; on 
m’écrit que l’arbrisseau y végète dans les val¬ 
lées sabloneuses et qu’il reçoit dans chaque 


lieu un nom différent ; on emploie ses feuilles 
contre la toux obstinée des chevaux. 11 est 
donc probable, que l’essence distillée des 
feuilles sera intéressante pour la médecine vé¬ 
térinaire. 

Les faux fruits très aromatiques de l’arbris¬ 
seau décrit sont employés comme épices dans 
le Sud. 

J’obtins par distillation des feuilles o, 3 o “/o 
d’une essence liquide, de couleur rouge-brun 
et d’une odeur forte et camphrée. Les essais 
suivants furent faits dans mon laboratoire : 

d,,o 0,8993, Indice d’Acidité 5 , Indice de Sa- 









LA PARFUMERIE MODERNE 


I'.(l 

ponification 25,8, Indice d’Ethers 20,8, Indice 
d’Ethers après Acétylation 56,5 (Durée de 
l’Acétylation 90 minutes). 

Insoluble dans 10 parties d'alcool à 70®. 

100 gr. de l'essence furent saponifiés avec 
3,5 gr. de potasse caustique et 3o cm® alcool et 
ensuite entraînés à la vapeur d’eau. Des rési¬ 
dus on obtint de l’acide palmitique fusible 
à fit®. 

3 cm® d’une fraction bouillant entre i55 — 
i 58®,4,2 cm® de nitrite d’amyle, 7,2 cm® d’acide 
acétique glacial refroidi à — 10® furent addi¬ 
tionnés d’un mélange de 3,6 cm® acide chlo¬ 
rhydrique fumant et de 3,6 cm® d'acide acéti¬ 
que glacial, et après 2 heures de 2,3 cm® alcool. 
Les cristaux déposés furent filtrés et lavés 
avec l’alcool. Point de fusion vers too®. En 
chauffant avec une solution alcoolique de 
benzylamine il se forma des feuillets fusi¬ 
bles à 120 —121®— (Pinennitrolbenzylamine). 

5 gr. d’une fraction bouillant entre 161 et 
164® furent traités pendant 3 heures à 5o— 60® 
avec 12,5 gr. d’acide acétique glacial et o,5 gr. 
d’acide sulfurique à 5o “/(,. Le produit purifié 
selon la manière accoutumée montrait un in¬ 
dice de saponification de 64,8, c’est-à-dire 
22,7 ®/(i d’un éther acétique d’un alcool C,o 
H,g O. L’essai d’obtenir une phényluréthane fut 
négatif ; ainsi il est incertain de quel terpène 
l’éther formé prit naissance. 

En chauffant i cm® d’une fraction bouillant 
entre 170 et 180® avec quelques grains de lo- 
dol au bain-marie, on obtient des aiguilles jau¬ 
nes, fusibles à 116® et ainsi caractérisées 
comme la double combinaison de Cineol- 
lodol. 

Pour calculer la quantité de Cinéol contenue 


dans l’essence, 5 cm® de l’essence bouillant jus¬ 
qu’à 23 o® furent traités dans un ballon de Cas- 
sia avec une solution de Résorcine à 5o ®/o. La 
couche supérieure s’éleva à 2,8 cm®. En somme 
on peut calculer une teneur en Cinéol de 
14 %. 

Les fractions ainsi privées de Cinéol passè¬ 
rent après ébullition avec le sodium métallique 
entre i63 et 169®. Poids spécifique à 20® 
0.8575, 

Des parties possédant un point d’ébullition 
plus élevé on put retirer une fraction bouillant 
sous une pression de 20 mm entre i36 et i38®. 
Poids spécifique à 16® 0,9029, od = — 4,90®. 

D’après les constantes physiques, il s’agit 
d’un sesquiterpène, mais pas encore libre de 
traces d’oxygène, comme l’analyse le mon- 

0 gr. 1502 de substance ; 0,4703 gr. COj. 0,1517 gr. H,0 

trouvé calculé [wiir C ,5 Hj, 

G 80,50 «/„ 88,23 

H 11,30 »/o 

On ne put obtenir un hydrochloride à l’état 
solide, même en exposant pendant quelques 
semaines au froid d’hiver, non plus un nitro- 
site. La solution du sesquiterpène dans l’acide 
acétique glacial additionnée d’acide sulfurique 
concentré prit une couleur rouge splendide. 

La plus grande partie de l’essence distillant 
à une partie plus élevée passa sous une pres¬ 
sion de 20 m/m entre 197 et 199®. 

Elle semblait être formée d’un alcool sesqui- 
terpénique, instable. Après addition de Carbo- 

nile il se forma beaucoup deCO< fu¬ 

sible à 233®, qui prit naissance d’un dégage¬ 
ment d’eau de l’alcool sesquiterpénique. 

Heinrich Haensel. 




CHRONIQUE DE LA SAVONNERIE 


Le savoi? au Japon 

L’augmentation de la consommation des 
savons au Japon, durant ces dernières années 
dénote une importance croissante. D’après les 
chiffres publiés par les autorités intéressées 
dans ce commerce, la valeur totale du savon 
importé au Japon durant les années 1907 et 
1908, se répartit ainsi qu’il suit : 

En 1907. — Allemagne 69.900 dollars-, 
France 46.200 ; Etats-Unis 33.800; Autriche 
15.900; Angleterre 19,600; Belgique 4.400 ; 
autres pays 1.700. Au total : iSz.Soo dollars. 

En 1908. — Allemagne 124.500 dollars; 
France 69.400; Etats-Unis 14500; Autriche 
1 3 .000 ; Angleterre 36.000; Belgique 3.600 ; 
autres pays 2.800. Au total : 263.800 dollars. 


Fourniture des savons à l’armée 

Le Syndicat Marseillais de la Savonnerie a 
demandé au ministre de la guerre de faire 
apporter diverses modifications aux qualités et 
propriétés exigées pour la fourniture des savons 
à l’armée par le cahier des charges du 5 février 
1908. 

Pour étudier cette question comme il con¬ 
vient, le sous-secrétaire d’Etat à la guerre a 
invité les directeurs de l’Intendance, dans les 
corps d’armées intéressés, à lui rendre compte 
des inconvénients qui auraient pu résulter de 
la mise en application du cahier des charges 
susvisé au point de vue de la qualité des sa¬ 
vons livrés (teneur en acides gras, présence de 
matières résineuses ou étrangères, proportion 









LA PARFUMERIE MODERNE - - HT 


de cendres), dans les établissements de l’Inten¬ 
dance consommateurs de savon, situés dans 
leur circonscription administrative. Le cas 
échéant, les renseignements fournis seront 
accompagnés de propositions en vue de modi¬ 
fications à apporter aux clauses du document 
dont il s’agit. 

^ ^ ^ 

Le transport des huiles 

pour la savonnerie 

Le ministre des travaux publics vient d’ho- 
mologuer la proposition présentée en décem¬ 
bre dernier par les Compagnies d’Orléans et 
l’.-L.M., en vue d'admettre l’huile ayant servi 
à la cuisson du poisson, en fûts, au bénéfice 
du prix exceptionnel de i 3 francs (frais de gare, 
de chargement et de déchargement en plus), 
pour les transports par S.ooo kilogrammes au 
moins, de Marseille, Aix, Salon, Nîmes, Avi¬ 
gnon à Saint-Nazaire et vice-ver'sa. Ce prix 
ferme est déjà appliqué dans le tarif spécial 
P. V. iiG, chapitre 3(), aux acides oléiquc et 
stéarique, huile de pulpe, huiles concrètes, 
huiles de graines, résidus d’huiles minéra¬ 
les, etc. On sait que les huiles ayant servi à la 
cuisson du poisson sont utilisées à la fabrica¬ 
tion du savon noir. 

^ ^ 

Action de l’acide carbonique 

sur les solutions de savon 

Dans le Zeitschrift fur Angewandte Chemie, 
MM. Fendler et Kuhn, considérant que l’acide 
carbonique peut produire la dissociation des 


solutions de savon, estiment que cette action 
peut s’exercer même quand les solutions sont 
fortement alcalines et contiennent une grande 
quantité d’alcool. La proportion d’acides gras 
libérés varie considérablement avec la nature 
de la graisse de laquelle le savon dérive. Dans 
des essais comparatifs, 5 grammes de graisse 
ou d’huile furent saponifiés avec to centimè¬ 
tres cubes d’une solution de potasse alcoolique 
(20 grammes pour 100 centimètres cubes d’al¬ 
cool à 70 0/0), et le savon fut dissout dans 
l’alcool et dans l’eau, de façon que la solution 
finale (loo centimètres cubes) contînt 40 0/0 
d’alcool. Chaque solution fut traitée pendant 
une heure avec un courant assez rapide d’acide 
carbonique qui passait, au préalable, dans l’al¬ 
cool à 40 0/0. On constata que les solutions de 
savon, de lard, de beurre, de suif, d’huile de 
noix de coco et d’arachides devenaient plus 
ou moins troubles, tandis que les solutions 
d'huiles d’olive et d’amande restaient claires. 
Les quantités suivantes d’acides gras furent 
extraites de chaque solution avec de l'éther de 
pétrole : lard, 9,1)4 , graisse de beurre. S; suit, 
7,01 ; huile de noix de coco, i2,3o ; huile d'o¬ 
live, i 3,79; huile d’arachides, iS,34; huile 
d'amandes, 14,50 ; huile de lin, 14,32 0/0. Dans 
des expériences avec la solution de la graisse 
de beurre, dans lesquelles le traitement avec 
l'acide carbonique et l’extraction des acides 
gras furent répétés douze fois, on trouva que 
les acides de poids moléculaire élevé étaient 
libérés les premiers. Ces expériences ne peu¬ 
vent manquer d’intéresser les fabricants de 
savon, concernant la nature des substances 
grasses utilisables. 

11. B. 


Çonlribution à la Connaissance du JUlusc Artificiel 


(STJITE) (I) 


Dinitrométabutylxylidine 



On l’a obtenue par la réduction du trinitro- 
butylxylène à l’aide du sulthydrate d’ammonia¬ 
que en solution alcoolique. 

La purification a été faite de la même manière 
que pour l’amine dérivant de la cétone. 


(i) Voir les N-s 3, 5, 6 e 


Cette aminecristallise en beaux prismes jaune- 
citron et fond à 1870. 

Elle est insoluble dans l’eau, mais se dissout 
très bien dans les dissolvants ordinaires. 

L’acide sulfurique en dissout un dixième de 
son poids. 

Son chlorhydrate est blanc et très peu stable; 
il est,"comme la base, insoluble dans l’eau, qui 
le dissocie très facilement. 

L’analyse a donné, pour o,iC38 gr. de subs¬ 
tance, un volume de 23 cc. 6 d’azote, soit : 

Trouvé : Calculé : 

■5,65»/,, 15,73 «Vo 









158 


LA MRFUMERIE moderne 


Dinitrobutylniéthylindazol 


CH^ 

no,/\no.^ 
c^h}.\-ch 

\ 

On l’obtient en diazotant la dinitrométabu- 
tylxylidine en solution sulfurique concentrée 
au moyen du nitrite de sodium. 

On laisse une demi-journée, puis on verse 
alors avec précaution dans l’eau bouillante. 

On a soin d’éviter l’excès de nitrite de sodium 
dans la diazotation, car, sans cela, le produit 
obtenu est difficile à purifier. 

11 se sépare alors de l’eau l’indazol, qu’on 
purifie par cristallisation de l’alcool. 

Il ne se dégage aucune trace d’azote pendant 
la réaction et le produit a donné à l’analyse les 
résultats suivants : Pour 0,087 gr. de substance, 
un volume de iGcc. i d’azote à la température 
de 2 5» et à la pression de 741 mm., soit : 

Trouvé ; Calculé ; 

Af 20,01 '>/„ 20,01 7o 

Ces chiffres correspondent parfaitement au 
dinitrobutylméthylindazol et non au dinitro- 
biitylxylénol, dont on aurait pu attendre Infor¬ 
mation. 

En exécutant la décomposition du diazo dans 
d’autres conditions, on n’a jamais réussi à 
obtenir le dérivé phénolique. 

La préparation de cet indazol donne un ren¬ 
dement de 96 ®/ode produit brut, lequel est pur 
à la deuxième cristallisation. 

Ce produit est doué d’une faible odeur de 
musc et cristallise en prismes monocliniques 
incolores, mais jaunissant rapidement à la 
lumière. 

11 fond à 195» et se dissout bien dans les 
dissolvants ordinaires. 

Il se dissout également dans la potasse et 
légèrement dans l’ammoniaque. 

Dinitrobutylxylenazimide 



On l’obtient en diazotant la dinitrobutylxyli- 
dine comme il a été dit plus haut, faisant le 
perbrômure et traitant alors par l’ammonia¬ 
que : 


//NH 

N 



Dia^o 

20 gr. de base, 

5 » 3 nitrite de sodium à 96 % 

200 » acide sulfurique ordinaire. 

On a refroidi, puis dilué à la glace et reçu 
dans une solution de : 

3o gr. bromure de potassium, 

45 » brome, 

glace, 

soit un excès de 20 gr. de bromure de potas¬ 
sium et 3o gr. de brome, quantité qui n’est pas 
trop exagérée pour la bonne marche de l’opé¬ 
ration. 

On filtre ensuite très rapidement le perbrô¬ 
mure à la trompe, car il se décompose très vite 
et on l’introduit peu à peu dans l’ammoniaque 
glacée. 

On remue constamment et, au bout de vingt 
minutes, on peut constater la fin de l’opération 
à la décoloration et par la forte odeur de musc. 

On filtre alors à la trompe et lave rapidement 
sur le filtre, puis cristallise à l’alcool à l’abri 
de la lumière. 

Rendement théorique ; 68,4 ®/o, 20 gr. de base 
donnant i5 gr. de musc azimide. 

L’analyse de ce musc a donné, pour 0,276 gr. 
de substance, 0,4994 gr. d’acide carbonique, 
0,1347 gr. d’eau, et, pour o, /270 gr. de subs¬ 
tance, un volume de 27 cc."'4 d’azote à la tem¬ 
pérature de 24» et à la pression de 741""", 


Trouvé : Calculé : 

C 49,32 «/o 49.14V0 

H i,4t » 5,11 » 

Ay 23,57 » 23,88 » 

Ce produit cristallise en lamelles incolores 
fondant à 89°. Il est doué d’une très forte odeur 
de musc. 

Ses cristaux deviennent jaunes à la lumière. 

Il se dissout très facilement dans tous les 
dissolvants ordinaires, et pas dans l’eau. 

Chauffé au-dessus de son point de fusion, il 
déflagre. 

P. Pommier, Dr en chimie. 


Le Gérant : Gattefossé. 
lmp. P. T.eoendre te Cl*. 14 


i. r. Bellecordlère, Lyon. 








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LA PARFUMERIE MODERNE 


153 


REVUE DES REVUES 




Du M feurpal de la Saptc » 

du 2 1 novembre igog 

Pour avoir une jolie chevelure. — Une belle chevelure 
complète la beauté d’une jolie femme et relève l’attrait 
de beaucoup de personnes qui, sans elle, paraîtraient 
très ordinaires. 

Pourtant, la grande majorité des femmes néglige ses 
cheveux, c’est ce qui fait que les belles chevelures sont 
si rares. 

Les troubles circulatoires, digestifs et nerveux, ont 
tous une grande influence sur la chevelure. La rareté 
des cheveux indique généralement un mauvais état de 
santé. 

Les causes de la chute des cheveux sont très varia¬ 
bles. 

Plus fréquente chez l’homme que chez la femme, la 
. chute des cheveux est plus commune dans les profes¬ 
sions libérales, intellectuelles, que dans les métiers 
manuels; on estime actuellement qu'elle succède à la 
séborrhée grasse, à la sécrétion exagérée des matières 
grasses du cuir chevelu, qui favoriserait le développe¬ 
ment d’un microbe spécial dénommé le micro-bacille. 

La plupart de ces chutes de cheveux ont pour méca¬ 
nisme, d’une part, le manque, le trouble de nutrition 
du cheveu, de l'autre l’action de différents microbes. 

Le traitement consistera donc à réveiller les fonctions 
.'.pilaires, à lutter contre les microbes par l'antisepsie. 

Tout d’abord, il convient de couper les cheveux as¬ 
sez courts,de façon à faciliter l’emploi des médicaments. 

D’une manière générale, il est toujours bon de bien 
laver la tête soit au savon noir, soit avec une décoction 
de saponaire (i). 

Racines de saponaire. 20 gr. 

Eau. 1000 gr. 

On peut avoir recours aussi au savon de panama, au? 
savons au soufre, à la résorcine, etc. 

Les lavages de la tête, les schampoings, sont excel¬ 
lents et se montrent supérieurs à toutes les frictions. 

Pour les enfants, on conseille l’eau de son dans la¬ 
quelle on bat 2 à 3 jaunes d’œuf. Pour les cheveux très 
gras, les savonnages sont parfois insuffisants. Il est alors 
une substance très employée actuellement : l’éther de 
pétrole. 

Il faut toujours mettre en garde ceux qui s’en servent 
contre ses dangers. Elle est tellement inflammable 
qu’on l’a vu prendre feu à 2 et 3 mètres de distance 
d’une flamme et chaque année les journaux relatent de 


(i) Nous avons signalé l’emploi du sapindus dans les cas 
analogues. 


nombreux accidents causés par des coifleurs impru¬ 
dents (2). 

Les savons ou l’éther de pétrole servent à débarrasser 
le cuir chevelu de ses substances grasses, de ses pelli¬ 
cules, des poussières qui sont adhérentes aux cheveux ; 
on peut alors employer des antiseptiques qui varient 
avec la nature de la maladie. 

Quand il s’agit de suppuration, on prescrit de tam¬ 
ponner la tête avec une solution de sublimé à i/iooo. 

Si la peau est délicate, on remplace ces formules par 
celle.-ci : 

Glycérine. 20 gr. 

Eau de Cologne. 1 3o - 

Résorcine. 10 — 

Dans les pertes de -cheveux qui viennent après des 


maladies générales, on choisit une des deux formules 
suivantes pour exciter la repousse. 

Teinture de jaborandi. 

— de cantharide à j/10. 3o — 

Uniment .savonneux. 100 — 

Bien agiter avant de s’en servir, ou bien : 

Chlorhydrate de quinine.. i gr. 

Chlorhydrate de pilocarpine. 0.25 

Rhum. 10» gr. 

Eau de feuilles de noyer. 100 — 


Dans la pratique, il est bon de remplacer les liquides 
qui « foncent », comme le rhum, par de l’alcool à f>o» 
quand la chevelure est blonde. 

Dans le cas de séborrhée, de pithyriasis du cuir chevelu 
(pellicules), on donne la pommade suivante ; 

Soufre précipité. 6 gr. 

Beurre de cacao. 10 — 

Huile de ricin. 5o 

Baume du Pérou. 2 — 

Lorsqu’on veut avoir une action plus rapide,on utilise 
alors la pommade que voici ; 

Soufre précipité .. 2 gr. 

Goudron purifié. 4 — 

Résorcine. 0.26 

Vaseline.• 20 gr. 

Baume du Pérou.. o.5o 

On frictionne tous les matins et soir le cuir chevelu 
avec la grosseur d’un pois, en ayant soin de bien faire 
pénétrer la pommade dans la peau, en frottant avec la 
pulpe des doigts. 

Enfin, contre la pelade, rappelons qu’il faut se savon¬ 
ner la tête au savon noir, mettre de la teinture d’iode 
sur les plaques, user à "intérieur d’arsenic, de fer, etc., 
et surtout soigner ses dents, boucher les caries qui sont 
reconnues être des causes très fréquentes de cette mala¬ 
die que nous connaissons encore mal aujourd’hui. 

X... 


(2) Les dissolvants volatils peuvent être remplacés par le 
dichloréthylèr.e inenflammable. 


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VARIETES 




Débouchés pour la parfumerie française 

Unè note consulaire fait connaître que les articles de 
parfumerie trouvent des débouchés importants au Mexi¬ 
que ; mais, jusqu’à présent, les fabricants français ont 
peu fait pour étendre leurs relations dans ce pays. Ils 
pourraient y être aidés en se renseignant auprès de l’a- . 
gent consulaire français à Mexico et à l’Office national 
du commerce extérieur, à Paris. 

En 1907, il avait été importé aux îles Hawaï, pour 
16.3o3 dollars de parfumerie, non compiis les savons 
de toilette. Ce chiffre est tombé, en 1908 à 8.936 dol¬ 
lars. A côté des nombreuses marques américaines figu- 
, rent, mais en quantité trop restreinte, quelques proJuits 
des usines de Pivert, de Roger et Gallet, d’Houbigant et 
de Lubin. Il serait à souhaiter que nos fabricants fran- 
■ çais, stimulés par la concurrence américaine, se préoc- 
. cupent davantage du très sérieux débouché qui leur est 
offert aux îles Hawa’i. — H. B. 


L’csscijcc d’oran^c 

On trouve, dans le commerce, deux sortes d’huiles 
essentielles d’oranges, la douce et l’amère. M. Dowzârd, 
étudiant l’huile douce, a constaté que sa densité varie 
de 0.847 ® 0.853 ; la densité de l’huile amère varie de 
0.854 à 0.857. Lo pouvoir rotatoire de la première est 
situé entre -j- 94® et -j- 98° à 20® C., celui de l'huile 
amère varie de -f- 90 -|-à 93® à 20® C. L’huile d’orange est 
parfois adultérée avec de l’huile de térébenthine, de lémon, 
des terpènes de l’alcool. Tous ces corps abaissent le 
pouvoir rotatoire. 

A Vlmpérial Jnstitute des îles Seychelles, on a analysé 
un échantillon d’essence d'orange de Mozambique, ob¬ 
tenu par la distillation de 2 kilog. d’écorce d’orange 
exempte de pulpe; la production s’élevait à.8,9 0/0. On 
a constaté une grande différence entre ce produit et l’es¬ 
sence d’orange douce. — H. B.. 




LISTE DE BREVETS ET ADDITIONS DÉLIVRÉS EN FRANCE 

"• du 2 au 29 Septembre 1909. 




N® 402.728. — Johns et Powers — Rasoir de sûreté. 

., N® 402.740. — Société Farbenfabriken vorm. Friedr, 

■ B.wer et Cie. — Procédé de production de savons 
r renfermant des combinaisons de mercure. 

VN® 402.811. — Derobert. — Procédé de moulage du 
peigne celluloïd et autres matières plastiques par 
moules, coquilles rigides. 

N® 402.627. — Bili,on-D.\guerre. — Mode de stérili¬ 
sation intégrale des liquides par les radiations ultra¬ 
violettes. 

N® 10.874/395.763. ^— Le Faguays. — Addition au 
Brevet pour Procédé de désinfection par jet d’air 

' chaud et appareil pour la réalisation pratique de ce 
procédé. 

"N® 402.772. — Thirion. — Appareil à remplir les bou¬ 
teilles. 

N® 402.838. — Thirion, — Machine à boucher les bou¬ 
teilles. 

N" 402.852.— Firme ; Rob. MidijKi.dork. — Etui à 
rasoirs de sûreté. 

N® 403.059. — Montei.. — Machine automatique à 
mouler les savonnettes de 5o grammes à 200 grammes 
fonctionnant mécaniquement par courroie ou moteur. 

N® 10.915/354.600. —Société ViBERT frères. — Addi¬ 
tion au brevet pour Dispositif de fixation d’un bâton 
de savon à l’intérieur d’un étui. 

N® 402.998. .— Rasche. — Procédé pour débarrasser les 


liquides des germes qu’ils contiennent. 

N® 402.08g. — Sarrazin et Rebut. — Appareils pour la 
stérilisation des liquides par les rayons ultra-violets. 

Nn'402.9i6. — Papp. — Fermeture de bouteille. 

N® 402.967. — Pierson. — Dispositif pour remplir les 
bouteilles à une pression constante. 

N® 403.006. — Société G. H. Mumm et Cie. — Procédé 
et produit pour le capsulage des bouteilles. 

N® 403.057. — Schmidt. — Entonnoir automatique 
pour le soutirage des liquides. 

N® 403.142. — Leewitz. — Appareil pour le repassage 
des lames de rasoirs mécaniques. 

N® 403.233. — Hanak. - Rasoir de sûreté à plusieurs 
lames. 

N® 403.134. — Liais. — Application des boîtes de poche 
au port de savon en poudre ou de produits analogues 
et boîte plus spécialement propre à cette application. 

N® 403.379. — Nicolat. — Perfectionnements apportés 
aux supports de substances cosmétiques, etc... 

N® 4 o 3.3 i 2 . — Perrot et Goris. — Procédé de stérili¬ 
sation et de réalisation par tous dispositifs appropriés 
en vue de la conservation de tous organismes prove¬ 
nant de la flore et de la faune. 


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